Abbado, Requiem de Mozart, dim. 2/09, Arté.

Bonjour à tous

J'ai "supporté" Abbado -que j'avoue ne pas aimer- dans le Requiem de Mozart, hier, sur Arté. Il m'a souvent semblé ne pas reconnaître l'oeuvre. Je ne parle pas de l'interprétation elle-même, forcément très différente de Giulini 78. J'ai bien cru, plus d'une fois, entendre des mesures, voire des passages entiers, que j'ignorais complètement.

Existe-t-il plusieurs versions de la partition du Requiem ?

Merci

DYSHARMONIE a écrit:

Bonjour à tous

J'ai "supporté" Abbado -que j'avoue ne pas aimer- dans le Requiem de Mozart, hier, sur Arté. Il m'a souvent semblé ne pas reconnaître l'oeuvre. Je ne parle pas de l'interprétation elle-même, forcément très différente de Giulini 78. J'ai bien cru, plus d'une fois, entendre des mesures, voire des passages entiers, que j'ignorais complètement.

Existe-t-il plusieurs versions de la partition du Requiem ?

Merci

Beh étant donné que Mozart ne l'a pas achevé et qu'il a été complété ... il n'y a pas de partition définitive.

Au début ça partait un peu mou, confus.
Et puis c'est devenu lumineux.
La salle elle-même non réverbérante était un handicap pour moi et elle est devenue une qualité pour détacher les 4 solistes, qui étaient tous remarquables et bien sûr René Pape qui papotait au-dessus.
Mais plus encore le mat de la salle permettait de faire ressortir les 60 choristes, les voix féminines très perçantes et les voix masculines agressives.
Bref pour la première fois il m'a semblé (je dis bien semblé) reconnaître les parties composés par Mozart entièrement et les autres. Et la filiation de requiem de Ligetti avec celui de Mozart.

Abbado avec ses musiciens, dont on reconnaissait plusieurs comme solistes habituellement, a terminé comme Böhm dans le dvd de l'Enlèvement au sérail, ailleurs.

Cololi a écrit:

DYSHARMONIE a écrit:

Bonjour à tous
J'ai "supporté" Abbado -que j'avoue ne pas aimer- dans le Requiem de Mozart, hier, sur Arté. Il m'a souvent semblé ne pas reconnaître l'oeuvre. Je ne parle pas de l'interprétation elle-même, forcément très différente de Giulini 78. J'ai bien cru, plus d'une fois, entendre des mesures, voire des passages entiers, que j'ignorais complètement.
Existe-t-il plusieurs versions de la partition du Requiem ?

Beh étant donné que Mozart ne l'a pas achevé et qu'il a été complété ... il n'y a pas de partition définitive.

Disons qu'il y a plusieurs partitions dites définitives selon l'édition musicologique retenue. Une partition par édition.

Je viens de regarder/écouter ce concert sur le net ...
A priori il m'a semblé entendre un déséquilibre important dans la prise de son ... Et ça dessert énormément tout le concert. Il existe des excellentes prises de son dans cette salle.

Ensuite, j'ai eu beaucoup de mal à différencier les styles entre Beethoven et Mozart ... Abbado ferait-il du Abbado ?
Il faudrait aussi en finir une bonne fois pour toutes avec ces choeurs disproportionnés ... Mozart n'a jamais disposé d'autant de monde ... Je sature un peu avec les justifications du type : oui mais il avait ça en tête ... ou autre baliverne ...

Pour le reste ...
Qualité technique déjà ... Les choeurs sont excellents avec de fort belles voix, de fort beaux ensemble ...
J'ai un faible pour la voix de Sara Mingardo ... que du bonheur ... dans un quatuor que j'ai trouvé superbe et assez équilibré. Rien à voir avec son Requiem de Verdi chez EMI où le couple Alagna/Giorghiu est à mon seul avis dégoulinant de vulgarité ...

Quant aux nouveaux tripatouillages de la partition ... pfffffffff ... est-ce que ça change vraiment quelques choses ... bof bof bof ...

Autre question existentielle fondamentale : est-ce que Abbado veut absolument mourir en scène après la dernière mesure ... Même cinéma sur la vidéo du même Requiem de Verdi ... C'est marketing ou c'est un choix artistique ? On est très loin d'un Leonhardt qui refusait définitivement que l'on applaudisse la mort du Christ.

Bref un bon concert que l'on aurait pu souhaiter excellent ...

harpsichord a écrit:

Rien à voir avec son Requiem de Verdi chez EMI où le couple Alagna/Giorghiu est à mon seul avis dégoulinant de vulgarité ...

Et bien moi je trouve que ça n'a rien du tout de vulgaire (même si ces 2 là peuvent faire du vulgaire, ce n'est absolument pas le cas ici). Je n'ai pas entendu de plus belle versions encore.

Sache que Abbado était très très malade à l'époque

harpsichord a écrit:

Rien à voir avec son Requiem de Verdi chez EMI où le couple Alagna/Giorghiu est à mon seul avis dégoulinant de vulgarité ...

Je n'aime pas Alagna et j'apprécie modérément son épouse, mais s'il y a une version du requiem de Verdi dans laquelle ils ne sont absolument pas vulgaires c'est bien celle d'Abbado. Et comme le signale cololi avec juste raison Abbado était sérieusement malade à cette époque.

Ce week-end, j'ai fait découvrir à un jeune pianiste la partition du Requiem ... en écoutant Giulini ... si le terme vulgarité vous choque, disons que Schwarzkopf et Gedda ne sont pas du même monde ... ;-) Et je conviendrai que l'expression est plus positive et moins provocatrice ...

Quant à Abbado, je le savais convalescent à l'époque. Et ça s'expliquait donc ... Et respect ...
Mais alors pourquoi refaire les mêmes mimiques, les mêmes gestes en fin de Requiem ????

Bah, ça reste un italien. Che cose ? è lo spettacolo !

harpsichord a écrit:

Ce week-end, j'ai fait découvrir à un jeune pianiste la partition du Requiem ... en écoutant Giulini ... si le terme vulgarité vous choque, disons que Schwarzkopf et Gedda ne sont pas du même monde ... ;-)

A telle enseigne d'ailleurs que Schwarzkopf est totalement déplacée vocalement dans le Requiem de Verdi et particulièrement dans cette version.

Heureusement que tu ne parles que des voix et des m.e.s. Car si tu venais à commencer à trouver tel chef, tel orchestre, telle sonorité, telle acoustique ... déplacé par rapport à la création ... On aurait pas finit !

Siegmund a écrit:

Heureusement que tu ne parles que des voix et des m.e.s. Car si tu venais à commencer à trouver tel chef, tel orchestre, telle sonorité, telle acoustique ... déplacé par rapport à la création ... On aurait pas finit !

D'abord je fais ce que je veux !
Ensuite ma remarque ici n'avait même rien à voir avec la création: C'est seulement question de style et d'écriture vocale. Schwarzkopf y sonne étroite de voix, très artificielle de chant (aux confins du maniérisme), beaucoup trop germanique et pas du tout à l'aise avec une tessiture particulièrement éprouvante.

Otello a écrit:

rien à voir avec la création

Tu joues sur les mots. parlons alors plutôt de "volonté supposée du compositeur".

harpsichord a écrit:

Il faudrait aussi en finir une bonne fois pour toutes avec ces choeurs disproportionnés ... Mozart n'a jamais disposé d'autant de monde ... Je sature un peu avec les justifications du type : oui mais il avait ça en tête ... ou autre baliverne ...

Les effectifs importants existaient au XVIIIe siècle. Il y a une lettre de Mozart à son père disant qu'il avait entendu sa symphonie Haffner par 80 musiciens avec les vents doublés, et il qu'il avait été ravi de l'effet formidable que ça faisait. Haydn, pour sa part, avait 200 musiciens (choeur et orchestre) à disposition pour la première de La Création et n'a accepté une reprise qu'à la condition que ceux qui la lui demandaient financent à nouveau un ensemble aussi important (source pour ce dernier point, le livre de M. Vignal sur Haydn).

Les balivernes, à mon avis, sont plutôt l'idée que, pour faire authentique, il faut un ensemble minuscule, et que, plus c'est maigre et aigre, plus c'est proche de l'original. A la rigueur, un petit effectif dans une toute petite salle, pourquoi pas, mais dans une grande salle moderne, c'est risible.

Siegmund a écrit:

Bah, ça reste un italien. Che cose ? è lo spettacolo !

J'ai regardé le dvd de Böhm hier pour comparer.
Il y a 80 choristes contre 60 pour Abbado.
Dans le quatuor vocal de Böhm, il y a Gundula Janovitz qui a des interventions magiques, mais les autres sont d'un niveau très comparable (Berry, Schreier, Ludwig).
Au niveau du son, on est dans une cathédrale ou une grande église et le son est beaucoup plus réverbéré, à tel point que les choeurs couvrent souvent l'orchestre, alors qu' à Lucerne, j'ai trouvé le son très pur.
Böhm est plus puissant, mais je trouve qu'il passe en force (ce n'est pas un reproche; je pense qu'il n'avait pas le choix par rapport à la sonorité) alors qu'avant hier, j'ai trouvé le concert lumineux.
Daniel.

le Zéphyre a écrit:

J'ai regardé le dvd de Böhm hier pour comparer.
Il y a 80 choristes contre 60 pour Abbado.
Dans le quatuor vocal de Böhm, il y a Gundula Janovitz qui a des interventions magiques, mais les autres sont d'un niveau très comparable (Berry, Schreier, Ludwig).
Au niveau du son, on est dans une cathédrale ou une grande église et le son est beaucoup plus réverbéré, à tel point que les choeurs couvrent souvent l'orchestre, alors qu' à Lucerne, j'ai trouvé le son très pur.
Böhm est plus puissant, mais je trouve qu'il passe en force (ce n'est pas un reproche; je pense qu'il n'avait pas le choix par rapport à la sonorité) alors qu'avant hier, j'ai trouvé le concert lumineux.

Ah ben moi j'ai une très nette préférence pour Böhm justement parce que sa vision est plus puissante et surtout plus sombre, plus dramatique et plus émouvante alors qu'Abbado, c'est très beau aussi mais justement trop lumineux et parfois dans des tempi un peu trop rapides et avec lui j'ai moins l'impression d'entendre un Requiem qu'avec Böhm. Et puis alors Janowitz, c'est vocalement l'ouverture du Paradis!