Vos pianistes préférés

concerto a écrit:

Les variations Goldberg par Kempff ou par Perahia ?

Par Kempff

Ah, un de mes sujets favoris !

Ma liste est assez proche de celle de concerto, et grâce à mon âge assez avancé ( ), j'ai entendu la plupart de ces pianistes en concert :

- Wilhelm Kempff
- Alicia de Larrocha
- Alexandre Tharaud
- Maria João Pires
- Alfred Brendel
- Rudolf Buchbinder
- Vlado Perlemuter
- Clara Haskil
- Bertrand Chamayou
- Murray Perahia
- Martha Argerich
- Andras Schiff
- François-René Duchâble
- Christian Zacharias




Par ailleurs, je vous recommande grandement la lecture du livre d'Alain Lompech sur les grands pianistes, paru il y a peu de temps chez Buchet Chastel, très intéressant et fourmillant d'anecdotes.

Eh oui, l'un des rares privilèges de l'âge, c'est de dire : J'y étais !

Sinon, je n'ai pas grand-chose à redire à ta liste, qui comporte dans l'ensemble des pianistes consacrés. J'en aurais peut-être enlevé un ou deux, et rajouté certainement Clifford Curzon, que j'ai découvert il y 30 ans de cela dans les concertos de Mozart. Sans doute aussi Horowitz, je pense grâce à ces documentaires que j'ai adorés, "Le dernier romantique", l'enregistrement de son récital à Moscou en 1986 et sa séance d'enregistrement du concerto 23 de Mozart avec Giulini où l'on voit l'homme enjoué, humble ("je revendique le droit de faire des fausses notes, je ne suis pas Heifetz, je ne suis pas parfait, je suis juste Horowitz"), spirituel, ne vivant que pour son art (expliquant par exemple qu'il a modifié une note de la partition originale, parce que ce n'est pas possible que Mozart ait pu écrire ça !!), par opposition à sa femme, attachée de presse, impresario et garde du corps, méfiante, jamais satisfaite, pragmatique, pointilleuse sur la rémunération, les conditions de travail, etc. : l'Artiste dans toute sa splendeur accompagné de celle qui lui permettait de garder (un peu) les pieds sur terre, lui qui avait plutôt la tête dans les étoiles !

Je ne sais pas si c'est mon pianiste préféré, mais Louis Kentner mériterait certainement sa place parmi les plus grands.

Tu as bien raison Hortus,ses gravures de Liszt sont magnifiques chez Vox , et un autre pianiste bien oublié qui mériterait plus de place aussi, Friedrich Wührer (1900-1975)pianiste autrichien qui sur la même marque de 33 tours nous faisait découvrir des sonates de Schubert , encore très écoutables, avant il y avait moins de choix, donc on était plus affamé, plus ouvert et tolèrant que l'on est aujourd'hui envers certains pianistes .D'ailleurs ,c'est connu, qu'il n'y a pas plus méchant qu'un pianiste, envers un autre pianiste, alors ne parlons pas des auditeurs de ces pianistes ?

J'ai de très bons souvenirs des Schubert et des Brahms de Friedrich Wührer. Tu me rappelles qu'il faudrait que j'y revienne.

...et qui se souvient de Walter Gieseking ? Certes, ses enregistrements ne datant pas d'hier, ils ne sont pas toujours de bonne qualité.
Cependant, quel pianiste !
Un autre jour quand j'aurai plus de temps, je vous parlerai des enregistrements qui m'ont le plus marqué.
Dans l'ensemble, je suis ravi de lire que globalement ceux que je n'aime pas font l'unanimité.

J'aime beaucoup Gieseking - mais bizarrement, je n'aime du tout ses Debussy ni ses Ravel qui restent considérés comme «référentiels», alors que je l'aime énormément dans des répertoires où la critique établie ne le considère pas forcément comme prioritaire (Mozart, Schumann, Grieg, Mendelssohn), voire le dénigre franchement (Bach).

Allez, deux noms, pour les Gesange der Fruhe: Jean Martin et Antonin Kubalek, ce dernier en donne, si ça peut faire sens, la version ultime.

JosephTo a écrit:

...et qui se souvient de Walter Gieseking ? Certes, ses enregistrements ne datant pas d'hier, ils ne sont pas toujours de bonne qualité.
Cependant, quel pianiste !

Oui, par exemple, dans les concertos de Beethoven, et aussi dans quelques-unes de ses sonates.

musselshell a écrit:

Allez, deux noms, pour les Gesange der Fruhe: Jean Martin et Antonin Kubalek, ce dernier en donne, si ça peut faire sens, la version ultime.

On a longtemps associé Jean Martin a son enregistrement particulièrement admiré des Chants de l'aube, -je l'aime beaucoup aussi dans la Sonate n°1 qu'il aborde en conteur.

Oui, excellent disque de Kubalek, couplé avec une énergique lecture des Fantasiestücke Op. 111.

De là à dire qu'on tiendrait une version ultime, il faudrait a minima aussi inclure le vertigineux témoignage de Pollini.

Pour compléter ce que j'ai dit sur Kempff, je voudrais rajouter son intégrale des sonates piano/violon de Beethoven, avec Menuhin, à peine inférieure à Grumiaux/Haskil, et selon moi au moins à égalité (avec des qualités différentes !) à Perlman/Ashkenazy.

J'ai réécouté l'op. 116 de Kempff il y a peu. C'est très passionné, on sent la frustration qui devait être celle de Brahms (d'accord, d'accord, je ne vais pas plus avant dans l'analyse psychologique ). Entre révolte et résignation : j'en ai presque pleuré.

Chris3 a écrit:

Pour compléter ce que j'ai dit sur Kempff, je voudrais rajouter son intégrale des sonates piano/violon de Beethoven, avec Menuhin, à peine inférieure à Grumiaux/Haskil, et selon moi au moins à égalité (avec des qualités différentes !) à Perlman/Ashkenazy.

Une intégrale que l'on pourra mette au niveau de Dumay / Pires ou Mutter / Orkis.

Toujours sur Kempff : quand je parle de ses sonates pour piano de Beethoven, je fais référence à sa seconde intégrale, celle de 1965, que je trouve meilleure que la première.

Oui, on sent qu'avec l'âge il a su gagner en profondeur, qu'il a su pénétrer toujours plus intimement ce corpus.

Sauf que ce n'est pas toujours le cas... Par exemple, pour les sonates de Beethoven je préfère la seconde intégrale de Backhaus, mais la première de Brendel !

Tiens, il faudrait que je contribue à ce fil, puisque personne n'aime les mêmes que moi…  Généralement les pianophiles vantent ceux qui ont des touchers très physiques, alors que j'aime bien les petits pianistes fragiles. Enfin, dans ma liste figureraient aussi Grinberg, Yudina et Annie Fischer (sinon je ne serais pas membre de ce forum), mais ceux les plus proches de ma sensibilité sont plutôt Marcuz, Molénat, Jacquon, Kerdoncuff, Gothóni, Thiollier, Fauchois-Prado, Deutsch, Huber, Magaloff, Cooper, Hewitt, Ohlsson, Hamelin, Vásáry, Pöntinen, Anderson, Grubert, Atschba, Shiraga… pas tous très en cour par ici.

Cela dit, un certain nombre des meilleurs pianistes que j'aie entendus sont des accompagnateurs (parfois des accompagnateurs dans des conservatoires, qui ne font pas de spectacles…), je ne suis pas sûr qu'une liste des meilleurs concertistes serait si fidèle à mon goût, en fin de compte.


Rectification : en fait, après avoir augmenté une demi-douzaine de fois la liste, je me rends compte que le problème, c'est surtout que les excellents pianistes, il en pleut à pleins seaux… difficile de faire une liste complète de ceux qui vous ont touché… Et puis ça dépend beaucoup des répertoires.

Je crois bien qu'il y en a une bonne moitié que je n'ai jamais entendue...

Alors mission accomplie !

À part Molénat et Prado (justement des exemples d'accompagnateurs, que j'ai inclus parce qu'ils donnent parfois des concerts), tous ont enregistré des disques. Je devrais peut-être fournir une petite liste de choses à écouter, alors.

DavidLeMarrec a écrit:

(...) mais ceux les plus proches de ma sensibilité sont plutôt Marcuz, Molénat, Jacquon, Kerdoncuff, Gothóni, Thiollier, Fauchois-Prado, Deutsch, Huber, Magaloff, Cooper, Hewitt, Ohlsson, Hamelin, Vásáry, Pöntinen, Anderson, Grubert, Atschba, Shiraga…

Roland Pöntinen ? N'est-ce pas à cause d'un certain C.D de lieder qu'il se trouve parmi ta liste de favoris ?

Euh... Cooper : Elizabeth ? Diana ? Imogen ? Gary ?

Sinon, je relève deux incongruités dans ta liste : Magaloff et Vasary !!

Ils sont connus

Hewitt et Hamelin aussi. Je suis presque déçue !

Oriane a écrit:

Roland Pöntinen ? N'Est-ce pas à cause d'un certain C.D de lieder qu'il se trouve parmi ta liste de favori ?

Pas seulement : il y a aussi les plus belles Sonates de Brahms de la discographie, des solos décoiffants… Tout, en fait.

Chris3 a écrit:

Euh... Cooper : Elizabeth ? Diana ? Imogen ? Gary ?

Imogen (ma référence pour les concertos de Mozart, mais j'aime beaucoup aussi ses accompagnements de lieder).

Citation :

Sinon, je relève deux incongruités dans ta liste : Magaloff et Vasary !!

Ils sont connus

Pis, ils ont enregistré des cycles « de référence » pour de grosses Majors, pouah. Mais ils sont quand même plutôt mal-aimés (le premier a, étrangement, pas mal de détracteurs ; le second est un peu passé de mode dans les recommandations). (pour faire bonne mesure, je précise que j'ai quand même écouté plus souvent Vásáry comme chef que comme pianiste )

Oriane a écrit:

Hewitt et Hamelin aussi. Je suis presque déçue !

C'est bien pour ça que j'ai tu Perahia et Nat, sinon vous m'auriez traité de vendu à la solde de Diapason Mag.

(mais ils sont hors sujet, ceux-là : ce sont des références communément citées, ce qui n'était pas mon propos)

J'aime bien Vásáry comme pianiste dans les sonates de Beethoven.

(il n'est pas particulièrement génial comme chef de toute façon )

DavidLeMarrec a écrit:

C'est bien pour ça que j'ai tu Perahia et Nat, sinon vous m'auriez traité de vendu à la solde de Diapason Mag.
(mais ils sont hors sujet, ceux-là : ce sont des références communément citées, ce qui n'était pas mon propos)

Sans compter que Nat (vénéré soit son saint nom ), comme «petit pianiste fragile», on repassera.

Tout à fait… (Encore qu'il y a chez lui quelque chose d'un peu maladroit et dégingandé qui le fait paraître sensiblement plus vulnérable que Yudina ou Ránki. )

Bon, à force, je vais m'y mettre moi aussi: demain, j'écoute Yudina.

Alors, les pistes discographiques dont je parlais :

– Martine Marcuz : je crois qu'il n'y a que quelques accompagnements de stars au disque. C'est une très grande accompagnatrice, très musicale, à commencer par les mélodies, mais je ne suis pas sûr que ça se trouve. Si, peut-être qu'il y a eu un disque après la tournée avec Deshayes et Degout (pas ses meilleurs soirs, d'ailleurs).
– Alain Jacquon : plein de choses en musique française (chambre, mélodies ou solos), notamment chez Timpani. Sonates avec violon de Koechlin et Le Flem, Quintette de Le Flem, mélodies et musique de chambre de Cras… Jeu assez droit, très nettement articulé, avec un réel sens des plans et de très belles couleurs.
– François Kerdoncuff : presque pas de pédale, et de la poésie au carré. Écouter en particulier ses Duparc chez Timpani (où il a aussi gravé de la belle musique de chambre) et, si ça se trouve, ses collaborations avec Mellon.
– François-Joël Thiollier : à l'opposé, pédale très généreuse, mais au servie d'une recherche de densités et de couleurs très variées. Son intégrale Debussy est ma version de chevet (alors que j'aime en principe mon Debussy plutôt « pur » !).
– Ralf Gothóni : plutôt du côté des pianistes « grand format », avec un jeu très corporel (et sans doute un son ample), mais je l'aime particulièrement dans le lied (la Belle Meunière très méchante qu'il a gravée avec Hynninen chez Ondine !).
– Helmut Deutsch : un accompagnateur d'exception. Essayer en particulier ses Duos de Reger (avec Klepper & Borst) chez Capriccio et sa Meunière sauvage et dansante avec Kaufmann.
– Gerold Huber : le disque rend mal compte de ses qualités (de phraseur, si, un peu, mais le son est très physique en vrai). Il y a néanmoins plein d'excellents disques avec Gerhaher (les cycles de Schumann, par exemple).
– Oliver Pohl : formidable lui aussi, et il passe très bien au disque. On peut prendre n'importe quoi (lieder), c'est toujours renversant.
– Naum Grubert : excellent Winterreise avec Robert Holl.
– Nikita Magaloff : n'importe quoi (intégrale Chopin, Cinquième Concerto de Beethoven, c'est toujours liquide et musical, une merveille).
– Imogen Cooper : les concertos de Mozart avec le Northern Sinfonia, exactement ce que j'attends dans cette musique (en tout cas au piano), net, léger, virevoltant, lyrique… Ni de la vilaine pédale, ni des gros doigts.
– Angela Hewitt : Il n'y a peut-être aucune référence absolue pour moi de sa part ; mais au sein de sa discographie exceptionnellement étendue, j'aime absolument tout ce qu'elle a fait de Bach au XXe. Elle joue pourtant tout dans la même veine lyrique, avec avec un tel goût et un tel sens de la poussée, tout passe.
– Garrick Ohlsson : Lui non plus n'est pas un anonyme, enregistrements abondants (dont une intégrale Chopin). J'aime beaucoup la façon dont il redistribue les plans. Ses Préludes et ses Nocturnes sont des bijoux.
– Marc-André Hamelin : Le répertoire le plus large de tous les temps, et en plus toujours avec goût. Outre les indispensables enregistrés par lui seul, il me paraît parmi les tout meilleurs dans le grand répertoire (Liszt par exemple). Ce qui est assez fortiche.
– Tamás Vásáry : Une forme de sobriété anguleuse que j'aime beaucoup (ses Ballades de Chopin !).
– Roland Pöntinen : Outre son disque incontournable de lieder (Fanny-Clara-Alma) avec Högman, on lui doit aussi des Sonates avec violoncelle de Brahms d'un galbe extraordinaire (avec Thedéen), et de très beaux albums solos.
– Greg Anderson : Excellent en solo dans Ligeti, mais surtout remarquable pour sa participation au duo d'arrangeurs de génie Anderson & Roe. Indépendamment de cela, grand pianiste (même si c'est Lizzie qui a été choisie par Decca).
– Tamara Atschba : Vierne extrêmement frémissants (et beaux Koechlin) dont je parlais récemment sur CSS.
– Fumiko Shiraga : Intégrale du piano de Bruckner. Jamais entendu une telle question des plans, avec des timbres différents comme dans un véritable orchestre, magistral.

J'aurais bien sûr dû ajouter aussi Henck, et plein d'autres sans doute. Mais voilà déjà un début de tableau.

Merci pour ces précisions.
A cette liste "parallèle", j'ajouterai le nom de Pierre-Alain Volondat, élève entre autres de Tacchino au Conservatoire de Paris (où il s'est forgé un impressionnant palmarès) qui a commencé sa carrière publique par un fait d'arme retentissant, à savoir au remporter, grâce à son interprétation magistrale du concerto n°2 pour piano de Liszt, tous les prix (4 au total) au Concours Reine Élisabeth à Bruxelles, cumul unique depuis sa création en 1937 (et pourtant, y furent lauréats entre autres Guilels, Fleischer, Ashkenazy, Afanassiev, El Bacha...). Capable de tout jouer, de Bach au jazz, il a une prédilection pour Fauré, Debussy et les romantiques. Si vous avez l'occasion d'aller l'écouter dans ce répertoire, n'hésitez surtout pas.

Ce surdoué du piano âgé aujourd'hui de 52 ans n'est hélas pas très connu et paradoxalement le succès de ses débuts qui aurait dû lui apporter une notoriété internationale et le faire jouer avec les orchestres les plus prestigieux s'est plutôt transformé en boulet : incapable de supporter à 20 ans la pression médiatique et nerveuse, il lui est arrivé de "péter les plombs" et sa timidité, voire sa difficulté à communiquer autrement que par la musique ne l'a pas aidé à redonner une meilleure image de lui, ce qui est fort dommage. Même au niveau discographique, il n'a jamais donné sa pleine mesure, là encore, suite notamment à certains démêlés avec son imprésario. Certes, il lui arrive encore de donner des concerts, en France, en Belgique, au Japon, mais l'essentiel de son activité professionnelle est désormais consacré à l'enseignement dans un conservatoire du Val d'Oise.

Je tiens à ajouter plusieurs choses pour casser un peu sa réputation de singulier personnage à côté de ses pompes : d'une part, il a une bonne dose d'humour (contrairement à tant d'autres qui se prennent tellement au sérieux... par exemple, jouer du baroque sur un rythme de boogie woogie ne lui fait pas peur), d'autre part, il a l'oreille absolue, ce qui n'est pas là encore le cas de tous les musiciens que je connais et il est capable de reproduire au piano, après les avoir entendus une fois, n'importe quels jingle publicitaire, sonnerie de téléphone et autres sons du même genre genre (y compris celui d'un carillon en bambou agité par le vent). Enfin, pour terminer de situer le bonhomme, un jour qu'il se trouvait à un concert en tant que spectateur, on annonce que le pianiste, souffrant, ne pourra monter sur scène. Qu'à cela ne tienne : pressé par des gens qui le connaissaient, il a accepté de le remplacer au pied levé (ce qui n'a pas dû être pratique pour la pédale !).

Ainsi s'achève ce bref hommage à un musicien qui n'a pas eu la largeur d'épaule suffisante en dépit de son prodigieux bagage technique pour faire la carrière qu'il aurait méritée...

Tiens, ben puisque vous êtes dans les pianistes "parallèles", il se trouve que j'en ai quelques uns en CDthèque dont je ne sais que penser n'étant pas spécialiste en la matière, en connaissez-vous quelques un(e)s et si oui quel est votre avis ?  

Daniel FUCHS: pièces pour clavier - Arthur Honegger - label ARTLAB
Gerhard ECKLE: tableaux d'une exposition - Modest MOUSSORGSKI - label LECHNER
Michèle BOEGNER: oeuvres diverses - Frédéric CHOPIN - label ERATO
Pierre GOY: années de pèlerinage, Suisse - Frantz LISZT - label CANTANDO
Eric FERRAND-N'KAOUA: oeuvres de BEETHOVEN, CHOPIN, LISZT - production régionale "les Affiches Grenoble et Dauphiné"
Fujiko HEMMING: oeuvres de LISZT et CHOPIN - label JADE (j'en ai déjà parlé dans le fil "playlist" il y a qques temps)
Vahan MARDIROSSIAN: oeuvres de Franz SCHUBERT - label INTRADA
Nadine PALMIER/Joël RIGAL: oeuvres pour piano à 4 mais - Franz SCHUBERT - label BNL AUVIDIS
Françoise CHAFFIAUD: suite française n° 5 et autres oeuvres - J.S. BACH - label SYRIUS
Carmen PIAZZINI: concerto n° 7 et 10 - W.A. MOZART - label GEMA ou CASCADE
Piotr FOLKERT: 3 concertos pour piano - J.S. BACH - label ARTI
d'autres encore mais la liste deviendrai fastidieuse...déjà que...


Sans parler des trois inséparables des séries économiques: Ida Czernecka, Dubravka Tomsic, Peter Schmalfuss.


Et si ça vous dit, j'ai quelques "parallèles" du violon aussi, mais beaucoup moins quand même  

Chris3 a écrit:

A cette liste "parallèle", j'ajouterai le nom de Pierre-Alain Volondat, élève entre autres de Tacchino au Conservatoire de Paris (où il s'est forgé un impressionnant palmarès) qui a commencé sa carrière publique par un fait d'arme retentissant, à savoir au remporter, grâce à son interprétation magistrale du concerto n°2 pour piano de Liszt, tous les prix (4 au total) au Concours Reine Élisabeth à Bruxelles, cumul unique depuis sa création en 1937 (et pourtant, y furent lauréats entre autres Guilels, Fleischer, Ashkenazy, Afanassiev, El Bacha...). Capable de tout jouer, de Bach au jazz, il a une prédilection pour Fauré, Debussy et les romantiques. Si vous avez l'occasion d'aller l'écouter dans ce répertoire, n'hésitez surtout pas.

Oui, Volondat, c'est très chouette, mais le legs est bien maigre finalement (et que dans des choses très courues, ce qui fait que lorsqu'on le découvre, on a généralement ses habitudes avec d'autres aussi bons).

Sa forfanterie dans les entretiens (et probablement dans la vraie vie) lui a certainement joué pas mal de tours, dans un milieu où les apparences et le relationnel sont essentiels…

darkmagus a écrit:

Vahan MARDIROSSIAN: oeuvres de Franz SCHUBERT - label INTRADA

Bon pianiste. Son assez limpide et un peu droit, non ?  Il y a dix-quinze ans, ses concerts étaient souvent diffusés sur France Mu.

Citation :

Nadine PALMIER/Joël RIGAL: oeuvres pour piano à 4 mais - Franz SCHUBERT - label BNL AUVIDIS

J'ai ce disque, ma découverte de ces œuvres. C'est plutôt l'acoustique réverbérée qui étonne, mais sinon, c'est très bien, il y a du climat – dans des œuvres qui n'ont pas vraiment d'enjeu digital, quand même.

Citation :

Sans parler des trois inséparables des séries économiques: Ida Czernecka, Dubravka Tomsic, Peter Schmalfuss.

Czernecka ne m'évoque rien. Quel(s) label(s) ?

Schmalfuss, effectivement, il était partout (Pilz, Arabesque…). Pas très intéressant, ça sentait un peu le cacheton, à mon avis : proprement exécuté, mais pas de réel travail sur le son ou le discours.

En revanche, Dubravka Tomšič Srebotnjak, une immense pianiste, que j'aurais dû inclure dans mon top. Pour les concertos de Beethoven et Brahms, elle demeure parmi mes références. Elle l'est resté aussi pour ses Scarlatti, assez fulgurants. D'ailleurs elle n'a pas enregistré que pour Arabesque ou Classica Licorne, on a aussi des enregistrements chez Vox.

Et puis il manque à ta liste Peter Toperczer, qui ne s'est pas limité non plus aux étiquettes éco, et qui a toucher assez formidable (son Cinquième de Beethoven !).

DavidLeMarrec a écrit:

Vahan MARDIROSSIAN: Bon pianiste. Son assez limpide et un peu droit, non ? Il y a dix-quinze ans, ses concerts étaient souvent diffusés sur France Mu.

Je ne l’ai que dans Schubert, mais à mon goût il ne dépare pas aux côtés des pianistes de renom que j’écoute dans ces œuvres.

DavidLeMarrec a écrit:

Nadine PALMIER/Joël RIGAL: œuvres pour piano à 4 mais - Franz SCHUBERT - label BNL AUVIDIS
J'ai ce disque, ma découverte de ces œuvres. C'est plutôt l'acoustique réverbérée qui étonne, mais sinon, c'est très bien, il y a du climat – dans des œuvres qui n'ont pas vraiment d'enjeu digital, quand même.

Deux autres versions pour moi pour l’œuvre clé de ce disque, le D 940 : Perahia/Lupu et Strosser/Desert, là encore, j’écoute Palmier/Rigal avec le même plaisir.

DavidLeMarrec a écrit:

Czernecka ne m'évoque rien. Quel(s) label(s) ?

un peu partout, un peu nulle part, je l'ai chez PILZ, mais voilà ce que j'ai trouvé (programme identique mais pochette différente)




Label:
Bouquet Collection ‎– BCC 1023
Country:
UK
Released:
1989

DavidLeMarrec a écrit:

En revanche, Dubravka Tomšič Srebotnjak, une immense pianiste, que j'aurais dû inclure dans mon top. Pour les concertos de Beethoven et Brahms, elle demeure parmi mes références. Elle l'est restée aussi pour ses Scarlatti, assez fulgurants. D'ailleurs elle n'a pas enregistré que pour Arabesque ou Classica Licorne, on a aussi des enregistrements chez Vox.

Je ne l’ai que dans Chopin, je ne la savais pas aussi réputée, je l’écouterai différemment désormais

DavidLeMarrec a écrit:

Et puis il manque à ta liste Peter Toperczer, qui ne s'est pas limité non plus aux étiquettes éco, et qui a toucher assez formidable (son Cinquième de Beethoven !).

Je n’ai pas Toperczer en magasin, donc pas mis sur ma liste, par contre ça me fait penser que j’ai des concertos de LVB par deux pianistes peu connus : Elisabeth Leonskaja avec Michael Gielen, (AUROPHON), et Anton Dikov avec Emil Tabakov (CAPRICCIO Classic Productions).


Merci pour ces précieux renseignements.

Ida Cernecka, Dubravka Tomšič ... Ces noms fleurent bon l'enfance. J'écoutais aussi beaucoup Magaloff (Mendelssohn, Chopin, et même Granados) en dépit des recommandations de mon oncle, qui détestait ce pianiste.

Parmi les pianistes actuels, je suis rarement déçu par Dezső Ránki, un pianiste à la ligne épurée, sèche et claire, qui fait merveille dans certains répertoires (Mozart, par exemple).

DavidLeMarrec a écrit:

Sa forfanterie dans les entretiens (et probablement dans la vraie vie) lui a certainement joué pas mal de tours, dans un milieu où les apparences et le relationnel sont essentiels…

C'est plus une façade que son véritable caractère je t'assure. Un timide qui se protège d'une manière maladroite... Mais oui, son relationnel compliqué lui a fermé pas mal de portes, son intransigeance aussi, et effectivement, sa discographie est assez mince et peu représentative de l'étendue de son répertoire, avec des oeuvres assez convenues.

Autre pianiste que je connais bien et dont la réputation n'égale pas le talent : Irakly Avaliani, que j'ai souvent écouté au moulin d'Andé. Géorgien naturalisé français, il a d'abord étudié à Tbilissi puis au Conservatoire Tchaikovsky de Moscou où il a remporté un premier prix. A son retour en Géorgie, il a pris des cours avec Ethéry Djakéli (une grande dame elle aussi injustement méconnue, élève de Lazare Lévi et Eduardo del Pueyo, 1er prix du CNSM et du conservatoire royal de Bruxelles... et qui a lancé la carrière de Barbara qu'elle accompagnait dans les années 50 en lui présentant Claude Sluys en Belgique, qui deviendra son mari et lui mettra le pied à l'étrier - mais ceci est une autre histoire) et a assimilé la technique très particulière du toucher selon la pédagogue Marie Jaëll. Venu en France en 1989 (depuis le temps qu'il en rêvait !!), il poursuit une belle carrière essentiellement dans notre pays, et je me souviens notamment d'un mémorable récital au théâtre des Champs-Elysées il y a 20 ans... Parmi les enregistrements de ce virtuose à la technique impeccable - ce qui n'exclut pas une grande sensibilité dans son jeu -, je vous recommande ses trios 1 & 3 de Brahms chez Calliope, avec Jean-Noël Molard et Marc-Didier Thirault. Et si vous avez l'occasion d'aller entendre jouer ce musicien dont la tête me fait songer à un moine bouddhiste, allez-y en confiance, surtout dans un programme Liszt où je le trouve à chaque fois bluffant.

darkmagus a écrit:

Deux autres versions pour moi pour l’œuvre clé de ce disque, le D 940 : Perahia/Lupu et Strosser/Desert, là encore, j’écoute Palmier/Rigal avec le même plaisir.

Ah, pour moi (mais je suis seul, j'en ai conscience), c'est le Divertissement à la Hongroise. Où ils sont très bons, d'ailleurs.

Sinon, effectivement, difficile de fair eplus parfait que Perahia-Lupu.

Citation :

un peu partout, un peu nulle part, je l'ai chez PILZ, mais voilà ce que j'ai trouvé (programme identique mais pochette différente)

Merci. Jamais eu ça entre les mains.

Citation :

Je ne l’ai que dans Chopin, je ne la savais pas aussi réputée, je l’écouterai différemment désormais  

Réputée, c'est sans doute beaucoup dire, mais je voulais souligner que ce n'était pas une cachetonneuse, mais une réelle concertiste qui a fait par ailleurs une assez belle carrière.

Citation :

que j’ai des concertos de LVB par deux pianistes peu connus :  Elisabeth Leonskaja avec Michael Gielen, (AUROPHON), et Anton Dikov avec Emil Tabakov (CAPRICCIO Classic Productions).

Pour jouer avec des gens comme ça, on n'est pas tout à fait obscur. D'ailleurs Leonskaja est une pianiste très célèbre, qui a pas mal enregistré (les concertos de Brahms chez Teldec, par exemple – version assez ultime, d'ailleurs), aussi bien dans le domaine concertant que dans le lied. Quand on fait des duos avec Richter, qu'on est présenté à égalité sur l'affiche avec Fassbaender ou Goerne ou qu'on est accompagné par Inbal ou Gielen, on a en général sa petite notoriété.

J'ai croisé pas mal de gens capables de se déplacer d'une ville à l'autre pour aller entendre spécifiquement Leonskaja (par ailleurs un peu rare au concert).

Hortus Conclusus a écrit:

Parmi les pianistes actuels, je suis rarement déçu par Dezső Ránki, un pianiste à la ligne épurée, sèche et claire, qui fait merveille dans certains répertoires (Mozart, par exemple).

Lui aussi a une solide discographie et une très grosse réputation chez les amateurs de piano – il appartient à l'école des « joueurs de bras », avec un jeu très charpenté. J'aime assez dans les répertoire plus tardifs (à partir de Brahms, disons), effectivement sans concession au joli. En revanche, dans Mozart, ça manque un brin de grâce pour moi (la mélodie n'est pas vraiment exaltée, le jeu est beaucoup plus égal sur tous les doigts – point fort dans beaucoup de répertoires, moins ici).

Pierre Barbizet, qui forma de nombreux élèves (dont ma femme ) au conservatoire de Marseille, et dont l'intégrale des sonates piano-violon de Beethoven enregistrée avec Christian Ferras reste un classique (mention spéciale pour la 7 et la 9). J'apprécie aussi les sonates 17 et 23, toujours de Beethoven, les Schubert ainsi que les Chabrier de ce grand défenseur de la musique française.

[quote="[b]DavidLeMarrec[/b]"]Ah, pour moi (mais je suis seul, j'en ai conscience), c'est le Divertissement à la Hongroise. Où ils sont très bons, d'ailleurs.
[quote]
Cette œuvre est absente sur mon CD, j’ai la sonate en do D 812, le Vier Länder D 814, et la marche D 733 en plus de la D 940  

[quote="[b]DavidLeMarrec[/b]"]D'ailleurs Leonskaja est une pianiste très célèbre, Quand on fait des duos avec Richter, qu'on est présenté à égalité sur l'affiche avec Fassbaender ou Goerne ou qu'on est accompagné par Inbal ou Gielen, on a en général sa petite notoriété.
[quote]

      Je n’en avait jamais entendu parler avant l’acquisition de ce disque.

Chris3 a écrit:

Pierre Barbizet, qui forma de nombreux élèves (dont ma femme ) au conservatoire de Marseille, et dont l'intégrale des sonates piano-violon de Beethoven enregistrée avec Christian Ferras reste un classique (mention spéciale pour la 7 et la 9).

j'ai cette intégrale, je m'en vais réécouter ces deux sonates en priorité.  


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https://classik.forumactif.com/viewtopic.php?t=9456