Monteverdi - Orfeo

Benedictus a écrit:

Plus sérieusement, tu penses à quelque chose de récent? Parce que depuis son Diluvio de Falvetti, il n'y a guère qu'à son disque LULLY que j'ai fortement adhéré.

Des opéras de Cavalli, Zamponi, Draghi… et je ne parle pas du sacré (Requiem de Rubino !), des récitals assez réussis, ni de Dido de Purcell et Samson de Haendel, qui sont vraiment des disques majeurs.

Globalement, le gars a une réellement hauteur de vue, une pensée différente et surprenante d'un disque à l'autre… Je ne peux pas promettre que ce sera la meilleure version, mais ça rend très curieux.

Benedictus a écrit:

Malheureusement, l'illustration de la pochette (un tâcheron de l'atelier de Gustave Moreau, j'imagine) est beaucoup moins motivante que celle de l'anthologie Cavalli, je trouve ( ).

Moi j'aime assez, elle ne se cale pas absolument sur l'époque, avec une vision singulière, qui change des représentations les plus habituelles. Il y a une identité visuelle et un certain pouvoir d'évocation.

Et puis tu exagères un peu : ok, Harnoncourt-Teldec (ou Jürgen Jürgens, même détail), c'était vraiment bien, 


Medlam faisait bien couleur locale aussi, mais sinon…














Et bien sûr le meilleur : 



Les autres, ce sont ou des pochettes juste avec les noms (comme Glossa) ou des tableaux de diverses époques, plus ou moins adéquats (comme chez Centaur ou Virgin).

Honnêtement, cette pochette le classe même carrément parmi les plus belles couvertures pour un Orfeo.  

DavidLeMarrec a écrit:

Des opéras de Cavalli, Zamponi, Draghi… [...] des récitals assez réussis

Si on parle bien des mêmes, les bouts que j'en avais écouté ne m'avaient pas vraiment motivé à pousser plus avant (mais c'est peut-être les œuvres.)

DavidLeMarrec a écrit:

ni de Dido de Purcell et Samson de Haendel, qui sont vraiment des disques majeurs.

Oui, là, je confesse n'avoir pas eu la curiosité d'aller y écouter de plus près, parce que bon, quoi. (Enfin, j'aime bien Dido, mais pas au point d'aller en écouter une 874ᵉ version.)

DavidLeMarrec a écrit:

(Requiem de Rubino !)

Oh, alors ça, en revanche, ça fait rudement envie! (C'était passé sous mon radar.)  

DavidLeMarrec a écrit:

Globalement, le gars a une réellement hauteur de vue, une pensée différente et surprenante d'un disque à l'autre…

Je me fie entièrement à ton jugement sur ce point! Mais disons qu'à une oreille distraite et peu informée comme la mienne, ce qu'il fait sonne effectivement souvent surprenant, mais plutôt inégal.

Benedictus a écrit:

Si on parle bien des mêmes, les bouts que j'en avais écouté ne m'avaient pas vraiment motiver à pousser plus avant (mais c'est peut-être les œuvres.)

Opéras pas géniaux en effet, mais ce qu'il en fait est vraiment bien, donc dans l'Orfeo où la matière est plus avenante…

Honnêtement, tu as tort pour Samson et Dido ; ça a bouleversé ma vision du premier, et pour le second, alors que je n'avais aucune version satisfaisante de bout en bout, celle-ci me comble absolument sur tous les aspects (pittoresque & continuité, inventivité & soin verbal, voix & orchestre, tout ce qu'on voudra). Ce pourrait t'aider pour Samson (même c'est davantage « urgent / électrisant » que bizarrement magnétique comme le Saul d'Harnoncourt).

Ah, OK, je note (ça passera quand même après Rubino, et deux-trois autres trucs, hein.)


Mais sinon, pour en revenir à l'Orfeo aux jolies pochettes ^ⓒ: en fait, moi aussi, j'aime plutôt bien le Marcel-Béronneau d'Alpha (à part qu'Orphée y ressemble quand même vachement à Voldemort); je disais ça juste pour faire une remarque un peu cringe sur la chute de reins de Mariana Flores.

Cela étant, pour voir des illustrations pertinentes et esthétiques, il n'y a qu'à écouter les versions que je préfère, soit en effet:
- Harnoncourt;

- les deux versions avec l'ineffable Nigel Rogers: Jürgens et Medlam;
 
- Gardiner (superbement chanté, et dansant comme Gardiner ne l'est pas toujours.)

Ne restent plus que Centaur et Virgin, et tu auras fait le tour des pochettes les plus tradis possibles (et encore, ce sont des tradis-XVIIe, pas des tradis-antiques comme les tiens). C'est un choix icono, mais j'en vois plein d'autres possibles – étonnamment peu inspirés pour cette œuvre en général (les mains chez Haîm, bonne idée mais on les voit à peine).

D'ailleurs le cadrage très serré de Jürgen Jürgens n'est pas très exaltant. Medlam fait un peu littéral-pâle aussi.

Oui, les disques mentionnés par David sont aussi pour moi parmi les plus belles découvertes de ces dernières années : "Samson", "Didon et Enée", Rubino, Falvetti... j'ajouterai "Canticum Canticorum" de Lassus, les motets de Lully ! Je ne connais pas tous ses enregistrements, mais tous ceux que j'ai sont des merveilles. Ce chef propose en effet des lectures originales, "dépoussiérées", pleines de vitalité, de feu et finesse en même temps... On sent bien la pâte de son mentor (Garrido), mais en plus débridé...
Donc, en effet de quoi aiguiser la curiosité quant à son "Orfeo"... Je ne le connais pas encore dans Monteverdi, dont il a déjà enregistré les Vêpres de la Vierge (pas entendu)...

Dans le versant anthologie, il faut aussi écouter ce qu'il a fait dans différents disques.

Pour Monteverdi il y a deux disques magnifiquement réalisés :


Et récemment il y a le disque Sigismondo d'India :


Dans les trois cas on retrouve toute l'intelligence du chef, la variété des accompagnements et des chanteurs vraiment superbes et où le mot est vraiment mis en avant.

Trois disques très beaux, mais je n'y ai pas trouvé la même tension que dans les opéras (ni la même originalité), on reste dans le cadre d'un récital d'opéra (très réussi mais très calibré). Pas trop le genre de Benedictus à mon avis.

vinteix a écrit:

j'ajouterai "Canticum Canticorum" de Lassus, les motets de Lully !

Ah, mais oui, j'avais oublié le Lassus, que j'avais pourtant adoré! (J'étais même sûr d'en avoir écrit un mot, mais je ne retrouve rien...)

DavidLeMarrec a écrit:

on reste dans le cadre d'un récital d'opéra (très réussi mais très calibré). Pas trop le genre de Benedictus à mon avis.

Je ne connais que le Monteverdi, mais il m'avait un peu déçu: justement, parce que je trouvais qu'il tirait un peu trop ces madrigaux vers un type d'expressivité opératique.

Une très belle version concert au grand théâtre de Tours. L'ensemble I Gemelli a présenté un Orfeo de très haute volée


https://lyriqueinfo.blogspot.com/2021/10/le-festival-concerts-dautomne-presente.html

luisa miller a écrit:

Une très belle version concert au grand théâtre de Tours. L'ensemble I Gemelli a présenté un Orfeo de très haute volée


https://lyriqueinfo.blogspot.com/2021/10/le-festival-concerts-dautomne-presente.html

Et y a des tirages d'oreilles qui se perdent .

https://lyriqueinfo.blogspot.com/2021/10/le-festival-concerts-dautomne-presente.html

David, tu aurais pu me dire que j'avais écrit des c*******s quand même . Comment ça j'éxagère ? Mais farpaitement j'éxagère, et j'assume

Je l'avais mis de côté pour le lire cette semaine.

(En effet, quelques imprécisions : L'Orfeo n'est pas le premier opéra de l'histoire, 1604 vs. 1598 pour La Dafne de Peri, mais c'est le plus ancien opéra à être resté au répertoire. Quant aux madrigaux, ils sont beaucoup moins donnés que L'Orfeo, qui très fréquemment repris par les ensembles baroques.)