Mozart: Concertos pour piano

Pour Abbado entre ses versions des concertos avec Gulda, Pires et Serkin, j'avoue avoir du mal à me retrouver... pour savoir lesquels choisir

Je ne trouve pas qu'Abbado soit un mozartien génial, c'est même parfois très balourd.

C'est avec Serkin que c'est le plus sensible, jamais le pianiste et le chef ne communiquent bien entre eux, d'où un Serkin qui fait un feu d'artifice musical et semble avoir une idée à chaque seconde et un Abbado rivé au sol et qui n'anticipe jamais les phrasés de son soliste,

avec Gulda ça fonctionne un peu mieux, mais le pianiste fait un Mozart plus conventionnel que dans ses enregistrements avec Harnoncourt qui sont une grande réussite.

et Pires je n'ai pas entendu, mais je pressens un certain ennui et hors style

Morloch a écrit:

et Pires je n'ai pas entendu, mais je pressens un certain ennui et hors style

Elle m'a toujours enthousiasmé dans ses concerts radiodiffusés (sonates et concertos), une grâce, une sensibilité incroyable mais ses enregistrements je les trouve ennuyeux en effet, toujours déçu.

Morloch a écrit:

et Pires je n'ai pas entendu, mais je pressens un certain ennui et hors style

Pires hors style dans Mozart Décidément on aura tout lu! En effet tu n'as pas entendu... C'est absolument remarquable et pas ennuyeux du tout...
Karajn tu peux prendre les Abbado/Pires les yeux fermés

Hors-style, oui, ça m'étonnerait beaucoup ! Qu'on trouve ça trop délicat, possible, mais hors-style dans Mozart ?

Sauron n'était pas sur le forum hier je me demandais quand tu réagirais

je dois avouer que je n'ai pas entendu, d'ailleurs je ferai un effort car j'avais un souvenir mitigé d'un concert de Marijo Pires il y a maintenant une éternité. Du coup, ça fait un moment que je ne l'ai pas entendue, quand on se met un a-priori en tête on a la bétise de ne pas reécouter. En réalité, j'avais trouvé ça bien mais très sentimental, sans doute pas le genre de piano dont j'avais envie.

J'imaginais ça très romantique dans Mozart, j'ai peut-être tort.

Morloch a écrit:

Sauron n'était pas sur le forum hier je me demandais quand tu réagirais

je dois avouer que je n'ai pas entendu, d'ailleurs je ferai un effort car j'avais un souvenir mitigé d'un concert de Marijo Pires il y a maintenant une éternité. Du coup, ça fait un moment que je ne l'ai pas entendue, quand on se met un a-priori en tête on a la bétise de ne pas reécouter. En réalité, j'avais trouvé ça bien mais très sentimental, sans doute pas le genre de piano dont j'avais envie.

J'imaginais ça très romantique dans Mozart, j'ai peut-être tort.

J'ai plutôt tendance à la trouver très pudique dans Chopin.

J'ai personnellement beaucoup aimé son disque avec Abbado qui contient le n°21.

Une très belle version, très retenue, sans sentimentalisme aucun.

Morloch a écrit:

je dois avouer que je n'ai pas entendu, d'ailleurs je ferai un effort car j'avais un souvenir mitigé d'un concert de Marijo Pires il y a maintenant une éternité. Du coup, ça fait un moment que je ne l'ai pas entendue, quand on se met un a-priori en tête on a la bétise de ne pas reécouter. En réalité, j'avais trouvé ça bien mais très sentimental, sans doute pas le genre de piano dont j'avais envie.

Elle avait joué quoi?
Tu veux dire quoi par "sentimental"? Que la musique sonne avec évidence sous ses doigts? C'est une musicienne qui joue avec sensibilité mais sans sensiblerie selon la formule bien connue...
D'accord avec David sur ses Chopin (ses nocturnes sont admirable) et avec Jorge sur son 21 avec Abbado.

J'ai entendu le 21ème par Perahia, une petite merveille. Sinon Gulda n'est pas mal (25-27). L'intégrale Barenboïm semble un bon compromis.

J'ai entendu le 21ème par Perahia, une petite merveille. Sinon Gulda n'est pas mal (25-27). L'intégrale Barenboïm semble un bon compromis.

Je connais et j'aime énormément Pires dans ses sonates de Mozart, beaucoup de péosie, comme l'a dit un peu tout le monde ici, mais je n'ai jamais entendu ses concertos pour pianos (hormis avec Boulez sur Youtube mais bon...). Avec qui les a-t-elle enregistrés au disque et quelles sont pour vous les meilleures versions ?

J'avais évoqué la dernière fois Vegh et Schiff parce que je trouvais que ce dernier avait un jeu un petit peu similaire à celui de Pires, délicat et subtil sans être trop éffacé à mon avis, contrairement à ce que disait Morloch, mais tout ne m'y satisfait pas non plus...

Oui avec Abbado, wolferl 17 et 21 d'un coté, 16 et 26 si ma memoire et bonne de l'autre.

Moui...franchement je préfère encore devoir écouter les sonates par Pires que ces concertos avec Abbado (bon je ne connais que le premier, avec les 17 et 21ème)...je trouve ça ultra-lisse, bien trop aimable, on taxe parfois Barenboïm de manièrisme, mais là on nous sert franchement un Mozart façon boite de chocolat, qu'on ne vienne pas me dire "mais oui mais dans Mozart il faut que ça chante, c'est tout", ok peut être que ça chante parfois mais qu'est-ce qu'on s'em*****, c'est exactement ce genre d'interprétation qui confortera certains dans l'idée que Mozart c'est avant tout de la musique de petite marquise, personnellement j'aime le mien un peu plus corsé...essayez par exemple Immersel avec son orchestre Anima Eterna, ok on entend ni le piano-forte, ni les cordes, mais au moins il se passe des trucs parfois...

Lysandre a écrit:

essayez par exemple Immersel avec son orchestre Anima Eterna, ok on entend ni le piano-forte, ni les cordes, mais au moins il se passe des trucs parfois...

Qu'est-ce qui reste? Le chef qui grommelle?

Non je crois que ce n'est plus trop la mode t'entendre le chef qui grogne des choses, là ce qui reste ce sont les timbales.

Lysandre a écrit:

je trouve ça ultra-lisse, bien trop aimable, on taxe parfois Barenboïm de manièrisme, mais là on nous sert franchement un Mozart façon boite de chocolat, qu'on ne vienne pas me dire "mais oui mais dans Mozart il faut que ça chante, c'est tout", ok peut être que ça chante parfois mais qu'est-ce qu'on s'em*****, c'est exactement ce genre d'interprétation qui confortera certains dans l'idée que Mozart c'est avant tout de la musique de petite marquise, personnellement j'aime le mien un peu plus corsé...essayez par exemple Immersel avec son orchestre Anima Eterna, ok on entend ni le piano-forte, ni les cordes, mais au moins il se passe des trucs parfois...

Sur le début, soit mais Immersel en revanche c'est ignoble pour ce que j'en connais. Goode plutôt, on en oublie le son atroce des pianoforte et ça ressemble à quelquechose

Tiens ! Ils parlent de concertos pour piano de Mozart sur ce fil !

.

On en a un tout petit peu parler mais Gulda avec Abbado, je suis étonner de lire que Gulda est conventionnel ? Pourtant quand on le connaît ? il était plutôt du genre anticonformiste au risque d'agacé. Ça doit donc être moins polissé qu'avec Pires ?
J'insiste sur ce couple (surtout à propos du concerto 21, j'ai aucune version est j'aimerai en avoir une) car ceux sont deux personnalité qui m'intéresse, alors j'aimerai qu'elles fassent des merveilles !

Ah c'est à un de mes posts que tu dois faire allusion, je disais que Gulda était plus conventionnel avec Abbado qu'avec Harnoncourt, mais je pense que la responsabilité en revient à Abbado que je ne trouve pas à l'aise dans Mozart. En plus, mauvais équilibre piano / Orchestre dans ces enregistrements, piano bien trop présent.

Mais non, dans aucune de ces versions Gulda n'est conventionnelle, ce mot n'a même pas de sens avec lui Et ce sont ces versions que je réecoute le plus aujour d'hui, je le mets personnellement dans le tiercé de têtes des interprètes de ces concertos avec Perahia et Barenboïm.

Ah bah c'est bien car j'avoue que Pires j'ai du mal avec elle alors Gulda fera mieux que l'affaire pour une première version !

Ce matin j'ai relus un vieux diapason consacrer à Abbado et à sa discographie. Dans celle-ci ils retenaient eux pour Mozart la version avec Serkin et le LSO. Et pourtant j'avais lu que cétait pas bon car les deux acteurs n'avaient pas la même vision et ne jouer pas ensemble...

Amusant, car si je me souviens bien ces revues assassinaient cette version lors de la sortie des disques, comme quoi...

C'était un projet d'intégrale qui n'était pas allé au bout, semble t'il de la propre volonté des interprêtes qui n'étaient pas satisfaits des résultats.

Dans cette version, Serkin est superlatif et donne une des versions les plus poétiques des concertos pendant qu'Abbado dirige son orchestre de façon pesante et peu inspirée, lui qui est aérien dans tant de répertoires.

Il y a un concerto dans lequel cette alliance fonctionne étrangement bien : le n°25 dont le premier mouvement est marqué par un orchestre très carré alors que le piano s'élance dans des volutes de notes et d'ornementations.

C'est bien ce qu'il me semblait

Morloch a écrit:

Mais non, dans aucune de ces versions Gulda n'est conventionnelle, ce mot n'a même pas de sens avec lui

Gulda était excentrique certes mais ça ne fait pas de ses interprétations des sommets d'anticonformisme pour autant.
Bon ceci étant c'est un pianiste que j'aime bien et qu'il faut absolument connaître en effet.

Il est étrange de voir qu'Abbado ait si peu compris Mozart. Néanmoins, Gulda joue à la perfection le n°20 sur ce DVD:



Pires est aussi très convaincante avec Boulez.



Il est possible d'écouter des extraits sur youtube. J'avais déjà cité ces versions sur un vieux post, mais elles valent la peine d'être remises en valeur, et cette fois with pictures!...

Si bien que celà Pires/Boulez ?

Vraiment, oui! Le jeu de Maria João Pires est doux, spontané, enjoué. L'orchestre de Pierre Boulez est on ne peut plus onctueux et d'une charmante vivacité. Gulda n'est pas moins bon, bien que certainement plus sec (je préfère peut-être un peu Pires/Boulez, mais ça, c'est évidemment subjectif). On jette une petite oreille!

https://www.youtube.com/watch?v=1jYx23l55VE

https://www.youtube.com/watch?v=VtTqpqGIIYU&mode=related&search=

Boulez ne comprend décidément rien aux classiques... J'ai dans ma besace quelques symphonies Haydn des années soixante où il dirige la BBC... Assez spécial, dirons-nous, même si on est loin du massacre bissé de ses Fireworks.

Il est effectivement très critiqué pour ses débuts assez plats mais il a quand même désormais atteint des sommets. Son jeu est d'un raffinement qui confine au sublime. Ecoute donc son Tombeau de Couperin chez DG!

Oui mais le Tombeau de Couperin c'est de Ravel, rien à voir...

Alors le DVD que je citais plus haut, comme ça on a les deux, le concerto n°20 de Mozart et le Tombeau!

Je ne trouve pas Boulez si mauvais que ça dans ce Concerto de Mozart (j'aurais bien aimé entendre le premier mouvement cependant). C'est carré et ça manque sûrement de fantaisie mais en tant que tel, je trouve que ça tient bien la route. N'y a-t-il pas justement une mode Scherchen sur ce forum depuis plusieurs mois pour défendre cette esthétique?
En fait le problème ici vient sans doute d'une cohabitation assez surprenante entre une M. J. Pires assumant pleinement son joli petit rubato et son plaisir de jouer et un Boulez très pro qui fait avant tout sonner une partition en faisant des gestes précis à l'orchestre. Je ne sais même pas s'il se rend compte au final que tout cela fait de la musique (plutôt agréable)!

Moi je vais tenter les concertos de Barenboim avec Berlin qu'en pensez vous ? j'en ai lus pas mal de bien, ici meme aussi d'ailleurs ! Y a t il des concertos mieux reussit que d'autres ?

Sinon Buchbinder quelqu'un connait ?

Après Barenboim dans Bruckner, Barenboim dans Mozart avec Berlin, j'ai étais très impressionner par une video de son 20ème concerto, et je possède ses 11,12 et 13ème concertos. Pour autant le reste du cycle est-il aussi bon qu'il le laisse presager ? Comme je vais aussi pas tarder avoir Vegh/Schiff, celà va-t-il vers doublon si je prend Barenboim, ou les deux meritent vraiment le detour ?

Abbado67 a écrit:

Après Barenboim dans Bruckner, Barenboim dans Mozart avec Berlin, j'ai étais très impressionner par une video de son 20ème concerto, et je possède ses 11,12 et 13ème concertos. Pour autant le reste du cycle est-il aussi bon qu'il le laisse presager ? Comme je vais aussi pas tarder avoir Vegh/Schiff, celà va-t-il vers doublon si je prend Barenboim, ou les deux meritent vraiment le detour ?

Le même avec l'English Chamber Orchestra dirigé par lui-même n'est pas dégueu du tout. En plus, il a une coupe à la Eddy Mitchell

Oui c'est pas faux

Au risque de m'attirer les foudres de tout le forum, j'éprouve une certaine lassitude vis à vis des concertos de Mozart, de leur structure question/réponse tellement prévisible... je pense que je les ai trop entendus. Notamment peut-être, les concertos en mineur, au caractère dramatique naïvement appuyé. Ceux que j'écoute encore avec le plus de plaisir sont les concertos un peu moins joués et plultôt solaires, comme par exemple le 17 en sol M, KV 453 : la grâce indicible de son premier mouvement.

Personnellement, à chaque fois que j'y reviens je me régale. Justement j'arrive pas à me lasser de ces délicieux dialogues piano/orchestre . Pourtant, je les ai usés mes disques...
En matière de concertos pour piano Mozart reste pour moi un maître absolu

manontroppo a écrit:

Au risque de m'attirer les foudres de tout le forum, j'éprouve une certaine lassitude vis à vis des concertos de Mozart, de leur structure question/réponse tellement prévisible... je pense que je les ai trop entendus. Notamment peut-être, les concertos en mineur, au caractère dramatique naïvement appuyé.

Sauf que moi je les ai pas trop entendus

je sais pas si ce lien a dejàs été diffusé sur le forum mais a tout hasard
je le met :
LIEN RETIRE
perso je trouve l'interpretation superbe .

atomlegend a écrit:

je sais pas si ce lien a dejàs été diffusé sur le forum mais a tout hasard
je le met :
LIEN RETIRE
perso je trouve l'interpretation superbe .

C'est vrai que c'est très beau mais autant ce son au format compressé passe bien pour le piano, autant il est vraiment très mauvais dès que l'orchestre joue.

Petite question en ce qui concerne le concerto pour piano 21 2nd Mvt andante.
J'ais la version interpreté par jean bernard pommier elle dure 7mn 46 .
Je viens de la comparer a celle interpreté par Elvira Madigan, 5 mn 39 !!!!!!!.
Ce qui donne a la version de JB pommier un air beaucoup plus solennel .
Laquelle se rapproche le plus de l'originale du compositeur
Mise a part ça je trouve les 2 tres bien joué .

atomlegend a écrit:

Ce qui donne a la version de JB pommier un air beaucoup plus solennel .
Laquelle se rapproche le plus de l'originale du compositeur

On dispose de minutages pour les concertos de Mozart

Sinon, oui, Horowitz excelle dans le chant des mouvements lents (même si on sent ici une certaine désinvolture et une absence de préparation des intentions). Son Nocturne en fa mineur de Chopin est une merveille absolue qu'il faut avoir entendue.

DavidLeMarrec a écrit:

atomlegend a écrit:

Ce qui donne a la version de JB pommier un air beaucoup plus solennel .
Laquelle se rapproche le plus de l'originale du compositeur

On dispose de minutages pour les concertos de Mozart

Je crois qu'il demandait laquelle des deux versions se rapprochait le plus des intentions de Mozart.

Il parait que seul Christian Zacharias est dans le bon tempo: Andante.

Jorge a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

atomlegend a écrit:

Ce qui donne a la version de JB pommier un air beaucoup plus solennel .
Laquelle se rapproche le plus de l'originale du compositeur

On dispose de minutages pour les concertos de Mozart

Je crois qu'il demandait laquelle des deux versions se rapprochait le plus des intentions de Mozart.

Oui, j'avais compris, mais comme ça fait longtemps que je n'ai pas discuté avec lui, je ne sais pas trop ce qu'il souhaite pour ce concerto en particulier.

atomlegend a écrit:

Je viens de la comparer a celle interpreté par Elvira Madigan, 5 mn 39 !!!!!!!.

David et Jorge ont eu l'élégance (louable) de ne pas relever ta bourde, atomlegend, mais je préfère désarmocer un risque potentiel de moquerie à ton égard de la part de forumeurs moins fins (c'est mon côté prof' compatissant sans doute):
Elvira Madigan n'est pas du tout une pianiste, c'est une célèbre funambule du XIXe siècle dont un film de 1967 a retracé la vie (je crois, je ne l'ai jamais vu). Il se touve que l'Andante du 21e Concerto devait être LA musique marquante de la BO et, allez savoir pourquoi, certains éditeurs ont pris l'habitude depuis de surnommer ce concerto "Elvira Madigan"...