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| Sémiramide (Rossini, 1823) | |
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Auteur | Message |
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luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5871 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Jeu 6 Sep 2018 - 23:18 | |
| Mais c'est fait Poly, j'ai déjà vu Palazzi en salle. Pas dans les meilleures conditions pour lui mais je l'ai vu. Il n'a rien d'une basse rossinienne et même si j'écoutais la Sémiramide a venir rien ne me ferait changer d'avis : Ramey puis Pertusi puis a 1000000 d'années lumières Palazzi. Dans un rôle comme Assur Palazzi est trop gentil avec une voix de baryton vraiment trop claire. Comme il dit dans ses commentaires sur d'autres vidéos sa voix est une "vocetta" |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Jeu 6 Sep 2018 - 23:26 | |
| - luisa miller a écrit:
- Mais c'est fait Poly, j'ai déjà vu Palazzi en salle. Pas dans les meilleures conditions pour lui mais je l'ai vu. Il n'a rien d'une basse rossinienne et même si j'écoutais la Sémiramide a venir rien ne me ferait changer d'avis : Ramey puis Pertusi puis a 1000000 d'années lumières Palazzi. Dans un rôle comme Assur Palazzi est trop gentil avec une voix de baryton vraiment trop claire. Comme il dit dans ses commentaires sur d'autres vidéos sa voix est une "vocetta"
Comme tu le dis, tu l'as entendu alors qu'il était malade. Tu peux aussi prendre en considération les retours de son Assur à Marseille? Tous les retours que j'ai lu sont laudatifs et il a eu un véritable triomphe en salle! Je sais que quand tu as une idée en tête... elle n'est pas ailleurs, mais tout de même... Un exemple de retour : www.classiquenews.com/compte-rendu-opera-marseille-opera-le-27-octobre-2015-rossini-semiramide-giuliano-carella-direction/ Enfin bref... Vu le répertoire qu'il chante (Lord Sidney magistral, Banco, Enrico VIII, Basilio, Mahometto...) il est tout de même difficile de le croire baryton. Ou alors l'ensemble des décideurs (Pesaro et Wildbad en tête qui sont tout de même les deux centres rossiniens actuellement) ont vraiment des soucis d'oreille. _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Jeu 6 Sep 2018 - 23:29 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Vu le répertoire qu'il chante (Lord Sidney magistral, Banco, Enrico VIII, Basilio, Mahometto...) il est tout de même difficile de le croire baryton.
Oui, un vrai baryton, c'est Domingo, par exemple. - Spoiler:
Luisa!
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| | | luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5871 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Jeu 6 Sep 2018 - 23:29 | |
| Oui bien sur; moi aussi je les ai vu ces éloges. Cela ne change rien au fait que Palazzi n'a pas le format vocal d'un rôle comme Assur |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Jeu 6 Sep 2018 - 23:33 | |
| - luisa miller a écrit:
- Oui bien sur; moi aussi je les ai vu ces éloges. Cela ne change rien au fait que Palazzi n'a pas le format vocal d'un rôle comme Assur
Amen... _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Ven 7 Sep 2018 - 0:15 | |
| Palazzi n'a absolument pas une voix de baryton! |
| | | luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5871 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| | | | Colbran Mélomane averti
Nombre de messages : 234 Date d'inscription : 07/09/2014
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Sam 8 Sep 2018 - 16:26 | |
| Disponible sur spotify également. Je vais écouter ça rapidement. Sur la distribution, d'après mes souvenirs de l'enregistrement des Proms: Shagimuratova, une Semiramide très incomplète. Bien trop légère (mais ça, on est habitués maintenant), sans grande consistance dans les zones les plus sollicitées du rôle, avec des agilités assez aléatoires qui plus est. Compte-tenu de ces carences, difficile de dispenser les justes accents dans ce rôle monumental. Après, ce n'était pas désagréable dans son genre, plutôt correct d'émission, surtout pour notre époque, et je la réécouterai volontiers. Barcellona: Bon, je crois bien avoir déjà dit ici tout le peu de bien que je pense de cette chanteuse, je ne vais pas me répéter. Je passerai seulement ses airs. Palazzi: Lui, je l'ai écouté à Marseille. Ce n'est pas un baryton, mais je comprends très bien les réserves de Luisa Miller. Ce n'était pas mauvais, mais fade, léger, sans mordant pour un Assur, avec des défauts notables de placement dans le haut et de soutien dans l'extrême bas de tessiture. Après, il était très investi, et je me souviens d'une belle caractérisation de sa Grande scène. Bon, c'est sûr que si tu sors Ramey du chapeau, il n'en reste pas grand chose. Mais, encore une fois, en 2018, ça reste décent. On entend bien pire dans Rossini de nos jours. Quant à Pertusi au TCE il y a quelques années, c'était tout simplement embarassant... Banks: Mauvais comme un cochon. Voix sans soutien, trémulante et pleine d'air. Engorgée par moment avec ça. Ses fantastiques agilités glottiques m'ont aussi laissé un vif souvenir. Bon, c'était toujours mieux que l'Idreno de Marseille dont je ne me rappelle plus le nom mais qui était assez inédit ! - Benedictus a écrit:
- Oui, un vrai baryton, c'est Domingo, par exemple.
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| | | luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5871 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Sam 8 Sep 2018 - 16:38 | |
| Très franchement dans cette Sémiramide parisienne, il y avait pire que Pertusi, pourtant diminué par un rhume. Pendatchanska grelottante toute la soirée, Kunde fantomatique pour cause de cancer, Di Catsri pas à sa place et un Oroe faux chantant au possible. Bref, j'espère revoir un jour Sémiramide avec un cast au top |
| | | Colbran Mélomane averti
Nombre de messages : 234 Date d'inscription : 07/09/2014
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Sam 8 Sep 2018 - 16:58 | |
| Je parlais de la Semiramide avec Mosuc en 2014. |
| | | luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5871 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Sam 8 Sep 2018 - 18:38 | |
| Oups, j'avais oublié cette version concert. Et comme les deux étaient au TCE ... Concernant Pertusi, je l'avais vu peu avant à Parme ou il chantait à l'époque La forza del destino. J'avais été assez surprise de le voir s'angoisser pour ce concert alors qu'il maitrisait parfaitement un rôle qu'il baladait depuis des années. Et d'ailleurs jusqu'à l'an dernier (ROH novembre décembre 2017), ou il avait remplacé au pied levé un collègue officiellement "souffrant", il n'avait aucun projet prévu concernant Sémiramide. Et pour autant que je sache, il n'est pas prévu que Pertusi reprenne ce rôle bientôt. |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 10 Sep 2018 - 0:26 | |
| Je viens d'écouter cette nouvelle intégrale! C'est globalement très bien mais honnêtement ce n'est pas mieux que les versions précédentes! C'est même parfois moins bien à commencer par Barcellona qui conviendrait plutôt pas mal en Arsace si Horne n'était pas passée par là! Or non seulement elle est passée par là mais il se trouve qu'elle est impérialement installée en tête de discographie dans ce rôle à telle enseigne que tous les défauts de Barcellona ressortent de façon assez criante: un timbre pas très enthousiasmant (mais ça c'est pas important), un chant assez générique (ça c'est plus problématique chez Rossini), une technique correcte mais pas transcendante (vocalisation un peu laborieuse!)... Même Larmore est plus électrisante qu'elle! Palazzi pourrait avoir le même genre de problème car l'Assur absolu, nous l'avons déjà avec Ramey qui y est monumental. Eh ben Palazzi, lui, arrive tout de même à faire que son Assur existe en dépit de cette référence incontournable. La voix est belle, assez claire mais mordante avec un beau grave et la technique est irréprochable. A la vérité, certes sans l'égaler, son interprétation est dans la lignée de celle de Ramey. Banks me laisse partagé car le timbre est sans séduction et le chant est un peu trop ouvert ce qui fait que certaines voyelles sur certaines notes sonnent un peu débraillées ... Pour autant, il vocalise bien, il assume crânement l'écriture difficile du rôle d'Idreno ... un chanteur efficace! Shagimuratova, c'est plutôt bien et même très bien à certains moments mais pour ce qui devait être une interprétation modèle au plus près de ce qu'est le rôle-titre, ça se pose là! Elle vocalise efficacement mais sans la perfection technique d'une Sutherland (dont elle reprend pourtant la plupart des extrapolations dans l'aigu et le suraigu) ni même l'agilité qu'y démontrait une Studer, 2 voix autrement dotées! Elle est évidemment beaucoup plus adéquate qu'une Gruberova... En fait, c'est Elder qui serait la première justification d'acquisition de cette intégrale qu'il dirige avec beaucoup de relief et de vitalité! |
| | | luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5871 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 10 Sep 2018 - 9:21 | |
| Merci pour ce premier CR. Tu confirmes ce que je disais de Palazzi voix claire (trop AMHA pour Assur) mais technique parfaite (et ça je l'ai dit dès mon premier post malgré mes grosses réserves) |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 10 Sep 2018 - 10:06 | |
| Et est-ce qu'il y a un intérêt éditorial ? Ou bien avait-on déjà des versions complètes ? |
| | | luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5871 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 10 Sep 2018 - 10:22 | |
| Des intégrales? Il en existe pas mal même https://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Dclassical&field-keywords=s%C3%A9miramide+rossini&rh=n%3A301174%2Ck%3As%C3%A9miramide+rossini Les incontournables sont celles avec le duo Sutherland/Horne. J'i la flemme de regarder si la production d'Aix (1980) a été édité en DVD. Si c'est le cas, tu ne trouveras guère mieux en DVD avec Caballé, Horne et Ramey dont l'Assur est insurpassable |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 10 Sep 2018 - 10:30 | |
| - luisa miller a écrit:
- Des intégrales? Il en existe pas mal même
https://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Dclassical&field-keywords=s%C3%A9miramide+rossini&rh=n%3A301174%2Ck%3As%C3%A9miramide+rossini
Les incontournables sont celles avec le duo Sutherland/Horne. J'i la flemme de regarder si la production d'Aix (1980) a été édité en DVD. Si c'est le cas, tu ne trouveras guère mieux en DVD avec Caballé, Horne et Ramey dont l'Assur est insurpassable Francesco demande tout simplement si il y a des choses en plus par rapport aux versions traditionnelles... une édition critique, des morceaux optionnels... _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 10 Sep 2018 - 10:54 | |
| - luisa miller a écrit:
- Les incontournables sont celles avec le duo Sutherland/Horne. J'i la flemme de regarder si la production d'Aix (1980) a été édité en DVD. Si c'est le cas, tu ne trouveras guère mieux en DVD avec Caballé, Horne et Ramey dont l'Assur est insurpassable
Je crois bien qu'il n'y a jamais eu de DVD ni même de VHS officiels pour cette production, même s'il arrive que l'on trouve sur le Net des DVD qui doivent être en fait des repiquages de la bande de la retransmission plus ou moins "artisanaux". En revanche, il existe plusieurs éditions CD, celle-ci par exemple : |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mar 11 Sep 2018 - 21:30 | |
| - Francesco a écrit:
- Et est-ce qu'il y a un intérêt éditorial ? Ou bien avait-on déjà des versions complètes ?
La version de Ion Marin avec Studer était déjà complète... |
| | | Belcore Mélomaniaque
Nombre de messages : 1048 Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 12 Nov 2018 - 9:44 | |
| Je viens de découvrir une intégrale qui AMHA devrait figurer parmi les versions de référence de l'œuvre : la production récente de La Fenice : pas encore au catalogue, mais visible actuellement sur Culturebox - ce serait dommage de ne pas éditer un DVD
C'est manifestement une intégrale, pas loin de 4 heures de musique, et la distribution est au top - visionner ce spectacle m'a amené à revoir mon jugement sur deux chanteuses vues la saison dernière :
Jessica Pratt : j'avais trouvé sa Lucia au TCE scolaire - là elle est simplement formidable, vocalement, elle dompte avec aisance les difficultés de la partition, et aussi dans l'incarnation.
Teresa Iervolino : Angelina plate dans la pénible production signée Galienne de Cenerentola à Garnier ; là elle est une captivante en Arsace : son air d'entrée ferait presqu'oublier Marilyn Horne, et la suite le confirme, notamment dans les magnifiques duos avec Semiramide - en tout cas supérieure à l'autre titulaire habituel du rôle : Barcelona.
Les rôles masculins sont au même niveau, Esposito, sans faire oublier Ramey, est excellent, et surtout Enea Scala fait une démonstration époustouflante de virtuosité dans les deux airs d'Idreno : au niveau d'un Florez ou d'un Camarena : la comparaison avec Rockwell Blake s'impose !
Mise en scène sage : difficile de faire quelque chose d'intéressant sur ce plan, si la musique est enivrante, le livret est très statique.
En conclusion, pour moi ça rejoint la production aixoise, et c'est meilleur que la production du Met - Anderson, Horne Ramey, qui souffrait d'un Idreno banal.
Belcore |
| | | luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5871 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 12 Nov 2018 - 9:50 | |
| Une Sémiramide avec Pratt ? Voila qui est terriblement tentant. Je ne l'ai vue qu'en Gilda il y a quelques années ou elle était déjà exceptionnelle.
Espérons en effet que la Fenice sortira un CD ou un DVD |
| | | Belcore Mélomaniaque
Nombre de messages : 1048 Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 12 Nov 2018 - 10:11 | |
| - luisa miller a écrit:
- Une Sémiramide avec Pratt ? Voila qui est terriblement tentant. Je ne l'ai vue qu'en Gilda il y a quelques années ou elle était déjà exceptionnelle.
Espérons en effet que la Fenice sortira un CD ou un DVD C'est visible actuellement sur Culturebox. Une critique : http://anaclase.com/chroniques/semiramide-s%C3%A9miramis-3 Belcore |
| | | Colbran Mélomane averti
Nombre de messages : 234 Date d'inscription : 07/09/2014
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mar 13 Nov 2018 - 19:04 | |
| - Belcore a écrit:
- Je viens de découvrir une intégrale qui AMHA devrait figurer parmi les versions de référence de l'œuvre : la production récente de La Fenice : pas encore au catalogue, mais visible actuellement sur Culturebox - ce serait dommage de ne pas éditer un DVD
C'est manifestement une intégrale, pas loin de 4 heures de musique, et la distribution est au top - visionner ce spectacle m'a amené à revoir mon jugement sur deux chanteuses vues la saison dernière :
Jessica Pratt : j'avais trouvé sa Lucia au TCE scolaire - là elle est simplement formidable, vocalement, elle dompte avec aisance les difficultés de la partition, et aussi dans l'incarnation.
Teresa Iervolino : Angelina plate dans la pénible production signée Galienne de Cenerentola à Garnier ; là elle est une captivante en Arsace : son air d'entrée ferait presqu'oublier Marilyn Horne, et la suite le confirme, notamment dans les magnifiques duos avec Semiramide - en tout cas supérieure à l'autre titulaire habituel du rôle : Barcelona.
Les rôles masculins sont au même niveau, Esposito, sans faire oublier Ramey, est excellent, et surtout Enea Scala fait une démonstration époustouflante de virtuosité dans les deux airs d'Idreno : au niveau d'un Florez ou d'un Camarena : la comparaison avec Rockwell Blake s'impose !
Mise en scène sage : difficile de faire quelque chose d'intéressant sur ce plan, si la musique est enivrante, le livret est très statique.
En conclusion, pour moi ça rejoint la production aixoise, et c'est meilleur que la production du Met - Anderson, Horne Ramey, qui souffrait d'un Idreno banal.
Belcore Une version de référence! Rien que ça! J’ai assisté le mois dernier à une des représentations, et s’il y avait des choses correctes (enfin, juste une en fait), tout le reste était largement insuffisant. Surtout si l’on invoque l’historique de cette œuvre sur les scènes italiennes et mondiales comme tu le fais… Je passerai rapidement sur la direction, soporifique. Aucune couleur, sans élan dans les moments d'ivresse, dénuée de mystère, d'effroi, de langueur, de grandeur tragique, de majesté... Et dans Semiramide, c'est tout cela qu'on attend (et plus encore), c'est ce qui en fait un opéra si difficile à diriger. Comparé aux récentes performances d’Elder dans l’intégrale Opera Rara et Cardella à Marseille, on est très en dessous. Rapidement sur la Mise en scène également. C'est sans intérêt, avec les sempiternels mimes à dread locks se contorsionnant et roulant en tous sens (les mêmes dans Medea in Corinto à Martina Franca il y a quelques années) . Pour la distribution, nous sommes en désaccord quasi complet. Pratt : Pas de changements majeurs depuis la dernière fois que je l’ai entendue dans le rôle à Marseille et les échos que j’ai eus de Florence. Toujours les mêmes forces : une octave supérieure très solide et pénétrante (dont elle use et abuse), une émission plutôt correcte et un chant bien organisé sur le souffle, de la musicalité, de jolies nuances. Mêmes faiblesses également : médium peu consistant et graves inexistants, agilité propre mais sans mordant, peu électrisante, une grande prudence dans sa Scène et dans le premier acte globalement. Le premier final est toujours aussi timide, il faut dire que ses ressources d’accent sont naturellement limitées dans l’ agitato et le genre "magnifique", pour paraphraser Stendhal . Elle est mieux dans le II. Son meilleur moment a été le duo avec Assur, où elle m’a étonné par la variété d’accent (rare comme je disais) et le slancio déployé. Pour le coup, ici, les interpolations et variations s’accordaient bien avec ce sommet dramatique. Aujourd'hui, personne ne fait mieux, c’est vrai. Mais Pratt reste bien trop légère et n'est sûrement pas une référence. Si tu parles du passé, il y a eu évidemment bien mieux (à commencer par sa propre maîtresse de chant dont elle est bien loin) bien qu’aucune des titulaires documentées n’ait été une Semiramide complète à mon sens. Iervolino : Meilleure que Horne ? Ben voyons ! Elle ne l’approche ni de près ni de loin. C’est un Arsace dans l’air du temps, vite oublié, présentant une organisation vocale très semblable à celle de Barcellona et des autres. Son chant est une somme de sons engorgés, opaques et informes dans le grave et le centre avec des aigus vilains pris fréquemment par dessous. Il y a peu de legato, des staccati de convenance hors-propos qui pollue la ligne ça et là, et du souffle dans les phrases amples. En salle, cela n’avait que peu d'impact, voire pas du tout dans la première octave. C'est tout à fait logique avec ce type d'émission et c'est une limite disqualifiante pour un rôle de musico. Esposito : Très inégal. La voix est modeste, manque d’ampleur et de mordant. L’agilité est terne,ou laborieuse par moment. Il a toujours été inapproprié pour le seria. Son premier acte était juste acceptable mais le second l’a beaucoup mis en difficulté. Son interprétation vocale était complètement à côté de la plaque avec des effets véristes voire méchant d’opérette parfaitement déplacés. Oui, il ne fait sûrement pas oublier Ramey, là on se rejoint, mais même aujourd’hui, un très modeste Palazzi le surpasse, tant techniquement que dans la caractérisation. Scala : Bon, là je ne sais plus quoi dire quand tu dis que la comparaison avec Blake s’impose, pour moi c’est simplement irrecevable. J’ai mal pour lui quand il commence à vocaliser tant l’on sent la contrainte, et l’émission tendue dans le larynx… Et ne résoudre les sorties vers l’aigu que par des cris ne me rend pas confiant sur la qualité de son émission. Comment peut-on mettre à égal ce chant contraint et peu sain et l’arrogance stupéfiante ( en soutien, slancio, couleurs, virtuosité, rythme et j'en passe...) de Blake dans ce rôle (https://www.youtube.com/watch?v=--9BjF_LYfs, quand même !)? Je me pose vraiment des questions… Mais enfin, de gustibus. Cette version ne surpasse pas du tout celle de New York, dont je ne suis pourtant pas un admirateur. Horne est trop âgée et excessivement nasillarde mais toujours très supérieure à Iervolino. Anderson, que je n'apprécie pas particulièrement, est néanmoins bien plus dotée naturellement et techniquement que Pratt dans la même veine lyrique-colorature. Ramey grandiose. Et pour Olsen, c'est anonyme, prudent et léger mais ça reste au moins gracieux et sainement chanté. |
| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mar 13 Nov 2018 - 19:29 | |
| - Colbran a écrit:
-
Une version de référence! Rien que ça!
J’ai assisté le mois dernier à une des représentations, et s’il y avait des choses correctes (enfin, juste une en fait), tout le reste était largement insuffisant. Surtout si l’on invoque l’historique de cette œuvre sur les scènes italiennes et mondiales comme tu le fais…
Oui, je suis bien d'accord ; ce que l'on a entendu à Venise n'est pas sans qualités, mais très loin d'une version de référence ; tout ce que tu dis sur Pratt et Iervolino (le simple fait d'évoquer Horne (et même Barcellona, qui pourtant ne plane pas dans les mêmes hauteurs) à son propos est accablant pour cet Arsace de poche) est parfaitement juste ; je suis moins sévère sur Scala et Esposito, mais bon, on est à des années-lumière de Blake et Ramey (et ce n'est pas qu'une hyperbole). Cela dit, il faut peut-être relativiser les choses : à une époque où on a droit à DiDonato en reine de Babylone et à Fagioli en Arsace, la version (très complète) de la Fenice peut avoir des aspects enthousiasmants...
Dernière édition par Stefano P le Mar 13 Nov 2018 - 22:33, édité 1 fois |
| | | Belcore Mélomaniaque
Nombre de messages : 1048 Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mar 13 Nov 2018 - 20:46 | |
| Bon, évidemment, ici il s'agit de jouer sur les mots : "version de référence".... alors disons plutôt "excellente version"....
La sophistication technique des commentaires ne doit pas prendre le pas sur le ressenti....
Regardez donc cette production, elle mérite d’être découverte.
Belcore |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mar 13 Nov 2018 - 21:42 | |
| - Belcore a écrit:
- La sophistication technique des commentaires ne doit pas prendre le pas sur le ressenti....
ça je ne suis pas d'accord! Un ressenti si respectable soit-il reste un ressenti! En revanche dans l'absolu, une analyse détaillée a plus de valeur car évidemment elle tend à s'appuyer sur des éléments techniques et stylistiques que l'on peut considérer comme factuels. Ceci dit, on peut être soi-même favorable à ce principe et ne pas être d'accord avec la dite analyse détaillée en lui en opposant potentiellement une autre. Ce que je ferai plus tard car je ne suis pas d'accord avec pas mal de points de la critique de Colbran car mon cher Belcore, on peut très bien défendre une grande partie de ton ressenti en s'appuyant sur des éléments parfaitement factuels. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mar 13 Nov 2018 - 22:26 | |
| (J'attends patiemment la fin du débat vocal pour poster ma démonstration sur la vacuité musicale de l'œuvre et régler ainsi toute la question.) |
| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| | | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| | | | Adalbéron Mélomaniaque
Nombre de messages : 1224 Age : 1005 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mer 14 Nov 2018 - 1:14 | |
| Faire ça le jour ou le lendemain des 150 ans de sa mort, en plus ! |
| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| | | | Belcore Mélomaniaque
Nombre de messages : 1048 Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mer 14 Nov 2018 - 8:25 | |
| - Otello a écrit:
- Belcore a écrit:
- La sophistication technique des commentaires ne doit pas prendre le pas sur le ressenti....
ça je ne suis pas d'accord! Un ressenti si respectable soit-il reste un ressenti! En revanche dans l'absolu, une analyse détaillée a plus de valeur car évidemment elle tend à s'appuyer sur des éléments techniques et stylistiques que l'on peut considérer comme factuels. Ceci dit, on peut être soi-même favorable à ce principe et ne pas être d'accord avec la dite analyse détaillée en lui en opposant potentiellement une autre. Ce que je ferai plus tard car je ne suis pas d'accord avec pas mal de points de la critique de Colbran car mon cher Belcore, on peut très bien défendre une grande partie de ton ressenti en s'appuyant sur des éléments parfaitement factuels. Ce point de vue est recevable, mais j'ai tendance à penser dans le cas présent que l'apparente sophistication des arguments techniques camoufle plus prosaïquement un point de vue subjectif... Sans doute ai - je aussi eu tort de faire des comparaisons "ad artistem" : comparer n'importe quel ténor à Rockwell Blake, qu'évidemment, j'admire beaucoup, entraine forcément des commentaires indignés de certains qui l’idolâtrent ; j'aurais du me borner à écrire qu'il était superbe - idem pour Marilyn Horne et Iervolino... Incidemment as - tu vu ou visionné ce spectacle ? Belcore |
| | | Belcore Mélomaniaque
Nombre de messages : 1048 Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mer 14 Nov 2018 - 12:28 | |
| Je joint, pour le plaisir, une critique de la récente Dona del Lago à Marseille.
http://www.concertclassic.com/article/la-donna-del-lago-version-de-concert-lopera-de-marseille-fastes-rossiniens-compte-rendu
Quand on lit ce qui est écrit à propos de Scala…
Belcore |
| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mer 14 Nov 2018 - 13:28 | |
| - Belcore a écrit:
- Je joint, pour le plaisir, une critique de la récente Dona del Lago à Marseille.
http://www.concertclassic.com/article/la-donna-del-lago-version-de-concert-lopera-de-marseille-fastes-rossiniens-compte-rendu
Quand on lit ce qui est écrit à propos de Scala…
Belcore A la décharge (si je puis dire...) de l'auteur de la critique, je dirais que je me suis trouvé pour Maria Stuarda à Marseille tout près de la scène et je peux témoigner que l'impact physique et vocal de Scala est très impressionnant ; on en prend vraiment plein les yeux et plein les oreilles... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mer 14 Nov 2018 - 13:57 | |
| Je blaguais, hein… Comme je n'aime pas beaucoup le Rossini serio (j'aime bien la Donna del Lago, surtout Tancredi, pas du tout Elisabetta – qui est réellement pauvre… –, et Semiramide, sans que je le trouve particulièrement mauvais, m'ennuie tout simplement), je trouve amusant de lire ces débats passionnés et définitifs là où pour moi la question ne se pose pas. C'est vraiment difficile d'être convaincu lorsqu'on trouve qu'une œuvre manque, dès le départ, de contenu. Mais autant pour Elisabetta ou Armida, je serais tout disposé à démontrer un peu (à supposer qu'essayer de dégoûter les autres ou critiquer un genre musical pour ce qu'il est ait un quelconque sens), mais pour Semiramide, ce n'est même pas cela, juste que l'œuvre m'indiffère. Sinon vous vous doutez bien que je serais venu troller sur les distributions depuis un moment. |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mer 14 Nov 2018 - 14:15 | |
| - Otello a écrit:
- Je viens d'écouter cette nouvelle intégrale! C'est globalement très bien mais honnêtement ce n'est pas mieux que les versions précédentes!
Vu que je peine à trouver une version parfaite... quoi que... je reste peut-être sur un version du MET : 29 Décembre 1990 SEMIRAMIDE Semiramide : Lella Cuberli Arsace :Marilyn Horne Assur :Samuel Ramey Azema :Youngok Shin Idreno :Chris Merritt Oroe :John Cheek Fantôme de Nino : Jeffrey Wells Mitrane : Michael Forest Direction : James Conlon Ramey à son sommet (la voix a gagné en noirceur depuis Aix!), Cuberli que j'adore là-dedans... Horne un peu trop nasale à cette époque je trouve, mais ça reste impressionnant... et puis Merrit glorieux bien sûr!! Mais bon... la version Opera-Rara est quand même chouette! - Citation :
- C'est même parfois moins bien à commencer par Barcellona qui conviendrait plutôt pas mal en Arsace si Horne n'était pas passée par là! Or non seulement elle est passée par là mais il se trouve qu'elle est impérialement installée en tête de discographie dans ce rôle à telle enseigne que tous les défauts de Barcellona ressortent de façon assez criante: un timbre pas très enthousiasmant (mais ça c'est pas important), un chant assez générique (ça c'est plus problématique chez Rossini), une technique correcte mais pas transcendante (vocalisation un peu laborieuse!)... Même Larmore est plus électrisante qu'elle!
Je pense surtout que Barcellona est maintenant moins à l'aise dans ces rôles rossiniens. J'ai un souvenir dingue de son Malcolm à Paris où elle osait toutes les variations les plus folles. Et là je la trouve en fait un peu terne dans ses vocalises comme ses variations... rien de bien impressionnant. La fréquentation de rôles plus lourds qui lui font un peu perdre de sa technique rossinienne... dommage dans ce cas de ne pas avoir proposé à une autre! Varduhi Abrahamyan avait proposé une prestation autrement impressionnante à Marseille il y a 3 ans... et elle semble renouveler sa prestation en Malcolm cette année!! - Citation :
- Palazzi pourrait avoir le même genre de problème car l'Assur absolu, nous l'avons déjà avec Ramey qui y est monumental. Eh ben Palazzi, lui, arrive tout de même à faire que son Assur existe en dépit de cette référence incontournable. La voix est belle, assez claire mais mordante avec un beau grave et la technique est irréprochable. A la vérité, certes sans l'égaler, son interprétation est dans la lignée de celle de Ramey.
Je dois avouer... que ça me fait plaisir! Parce que je le trouve vraiment parfait dans ce rôle... - Citation :
- Banks me laisse partagé car le timbre est sans séduction et le chant est un peu trop ouvert ce qui fait que certaines voyelles sur certaines notes sonnent un peu débraillées ... Pour autant, il vocalise bien, il assume crânement l'écriture difficile du rôle d'Idreno ... un chanteur efficace!
J'avais été vraiment perturbé par sa prestation dans le concert diffusé... et là en effet les défauts sont comme gommés... plus de variations et un timbre moins désagréable. Bon, j'aurais bien aimé entendre Camarena ici (même si peut-être un peu léger!) ou Osborn bien sûr... mais ça reste efficace comme tu le dis! - Citation :
- Shagimuratova, c'est plutôt bien et même très bien à certains moments mais pour ce qui devait être une interprétation modèle au plus près de ce qu'est le rôle-titre, ça se pose là! Elle vocalise efficacement mais sans la perfection technique d'une Sutherland (dont elle reprend pourtant la plupart des extrapolations dans l'aigu et le suraigu) ni même l'agilité qu'y démontrait une Studer, 2 voix autrement dotées! Elle est évidemment beaucoup plus adéquate qu'une Gruberova...
Moi ce que j'aime beaucoup dans sa façon de chanter, c'est ce côté "méchant" de la voix, on a une Semiramide vraiment reine noire je trouve... Et elle envoie comme on dit! Après, franchement, je dois avouer ne pas avoir écouter Sutherland dans ce rôle (le studio me fait peur pour Assur... comme peut-il passer après Ramey!!) et Studer me laisse froid (ici comme ailleurs). Du coup, je ne dirais pas un modèle, mais une interprétation vraiment chouette. Peut-être plus propre que Pendatschenska d'ailleurs mais du coup un peu moins prenante (en même temps, Pendatschenska est dantesque dans ce rôle je trouve! ) - Citation :
- En fait, c'est Elder qui serait la première justification d'acquisition de cette intégrale qu'il dirige avec beaucoup de relief et de vitalité!
C'est vrai que c'est très bien mené, sans ennui d'un bout à l'autre. Alors que j'ai un souvenir éprouvant de l'oeuvre au TCE avec Pido, Mossuc, Pertusi et Osborn... heureusement que ce dernier nous avait gratifié d'un air flamboyant (un seul... Pido ayant coupé le premier, et il se l'est vu signalé par le public! ). _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | Belcore Mélomaniaque
Nombre de messages : 1048 Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mer 14 Nov 2018 - 16:54 | |
| Si on veut pousser un peu plus loin la comparaison on trouve sur Youtube de très nombreuses intégrales de cet opéra. Je me suis borné à comparer quelques interprétations notables de "Dov'e il cimento" :
Blake - Pesaro 2002 : souverain Florez - Barcelone 2006 ? : prononciation et voix élégante, mais pas d'engagement dramatique Scala - Fenice 2018 : haut de l'ambitus un peu pincé, coloré, varié, très engagé Camerena - Met ?? : très beau, engagé. Brownlee - Kaunas ?? : Beau chant Kunde - Genève 1998 : Beau chant, la voix manque un peu de couleurs Pas écouté Chris Merritt
Aucun doute pour moi que Scala, qui je crois le plus jeune de ce panel, mérite dès maintenant de figurer parmi les bons interprètes de ce répertoire. Petit troll au passage pour David : tu as le droit de trouver cet opéra ennuyeux, mais même si l'écriture rossinienne est plus sommaire, la veine mélodique y est infiniment plus riche que dans ces barbants Huguenots.
Belcore |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mer 14 Nov 2018 - 16:56 | |
| - Belcore a écrit:
- Kunde - Genève 1998 : Beau chant, la voix manque un peu de couleurs
Mais quel impact dans la salle !
Dernière édition par bAlexb le Jeu 15 Nov 2018 - 10:05, édité 1 fois |
| | | Colbran Mélomane averti
Nombre de messages : 234 Date d'inscription : 07/09/2014
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Mer 14 Nov 2018 - 17:54 | |
| - Belcore a écrit:
- Ce point de vue est recevable, mais j'ai tendance à penser dans le cas présent que l'apparente sophistication des arguments techniques camoufle plus prosaïquement un point de vue subjectif...
Sans doute ai - je aussi eu tort de faire des comparaisons "ad artistem" : comparer n'importe quel ténor à Rockwell Blake, qu'évidemment, j'admire beaucoup, entraine forcément des commentaires indignés de certains qui l’idolâtrent ; j'aurais du me borner à écrire qu'il était superbe - idem pour Marilyn Horne et Iervolino... Incidemment as - tu vu ou visionné ce spectacle ? Je ne nie pas du tout la part de subjectivité dans mon propos, j’exprime un désaccord, il y a forcément de la partialité, et c’est tout à fait normal lorsque l'on discute de ce genre de chose… Quant à l’apparente sophistication de l’argumentaire, il n’y a rien de sophistiqué dans un discours sur la technique d’émission, la gestion des registres, la capacité d’accentuation, etc. C’est même plutôt élémentaire quand on parle de chant me semble-t-il. Par ailleurs, quand je dis que Pratt est trop légère pour un rôle de cette stature (ce qui ne veut pas dire mauvaise), que Iervolino émet ses sons trop en dedans, ou que Scala est contraint dans la vocalisation avec une tendance au braillement dans l’aigu, c’est ce que j’ai entendu et constaté. Après, il y a toujours un curseur personnel et une forme de partialité de nouveau, mais enfin il y a des choses ici qui me paraissent peu contestables. Tu peux toujours me rétorquer que Pratt est monumentale dans la première octave, le médium et dans ses accents, que Iervolino a une émission claire et antérieure dans tous les registres, ou que Scala a l’aisance de Blake. Dans ce cas, j’en conclurai que…….nous ne sommes pas d’accord. - Belcore a écrit:
- Je joint, pour le plaisir, une critique de la récente Dona del Lago à Marseille.
http://www.concertclassic.com/article/la-donna-del-lago-version-de-concert-lopera-de-marseille-fastes-rossiniens-compte-rendu
Quand on lit ce qui est écrit à propos de Scala… Et ben voilà, c’est super, tout le monde est beau, tout le monde est content ! Abrahamyan (l’Arsace de Pratt à Marseille d’ailleurs) est un contralto rossinien, Deshayes, la Colbran française, et Scala, « l’Himalaya », rien que ça. Si les autres le pensent, cela doit sûrement être vrai ! - Polyeucte a écrit:
- Vu que je peine à trouver une version parfaite...
Peut-être parce qu'il n'en existe pas... - Polyeucte a écrit:
- Semiramide : Lella Cuberli
Arsace :Marilyn Horne Assur :Samuel Ramey Azema :Youngok Shin Idreno :Chris Merritt Oroe :John Cheek Fantôme de Nino : Jeffrey Wells Mitrane : Michael Forest Très bon choix tout de même…Malgré la nasalité excessive d’une Horne âgée mais toujours imposante, et Cuberli, qui entrait alors en déclin prématuré. Entendons-nous bien, j’ai vraiment beaucoup d’admiration pour elle. C’est un soprano très important dans l'histoire moderne du chant rossinien (Pratt ne s’y est pas trompée en allant toquer à sa porte) qui n’avait pourtant rien sur le papier pour l’être, et encore moins dans un rôle Colbran. Mais voilà, l’art du chant transcende même les moyens les plus ordinaires. En revanche, là, c’est un peu tard, et Cuberli fatiguée, ce n’est pas toujours heureux. Ça reste d'un bon niveau quand même, plus prudent. Il faut absolument que tu l’écoutes en 81 à Gênes (82 à Trieste, aussi), si ce n’est pas déjà fait. Elle (et Dupuy) se lance avec un style exquis dans des variations inédites à toutes les reprises, restaure les cadences Marchisio, ornemente aussi bien dans le haut que dans le bas, inverse les lignes dans les duos avec Arsace…Tout cela sous la houlette de Zedda et Celletti en sous-main. Un bonheur! Avec Sutherland dans le live de 71, on tient pour moi les meilleures Semiramide, toutes deux incomplètes certes, mais je ne vois pas mieux dans ce qui existe, en toute subjectivité. |
| | | Belcore Mélomaniaque
Nombre de messages : 1048 Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Jeu 15 Nov 2018 - 7:52 | |
| Ton jugement sur les aigus de Scala est excessif… Et comparativement si sa voix et moins égale que celle d'un Florez, l'incarnation me parait autrement plus captivante. On peut discuter et comparer les versions historiques de cette œuvre, mais pour moi le sujet n'est pas qui a génialement interprétée cet opéra il y a trente ans, mais quelle serait la meilleure distribution aujourd'hui ! La liste de Polyeucte est composée d'artistes qui pour la plupart ne chantent plus aujourd'hui… Quelles sont les bonnes Semiramide, Arsace, Assur… A partir de là, on peut penser que ce qu'a proposé La Fenice est loin d'être déshonorant, faute de pouvoir faire encore apparaitre sur scène Horne ou Ramey, effectivement géniaux dans cette œuvre !
Belcore |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 12 Aoû 2019 - 11:42 | |
| En ce moment je comble mes lacunes en sutherlanderies... et donc j'ai écouté sa Semiramide, dans l'enregistrement studio bien sûr! Alors déjà, j'ai vraiment été très séduit par la direction de Bonynges... le chef peut parfois me sembler un peu trop lourd dans ses choix, mais ici j'ai vraiment trouvé que ça avançait super bien. Même l'ouverture qui est quand même parfois un sommet d'ennui (lorsque c'est mal dirigé!) mais au contraire beaucoup intéressée. Comme quoi! Niveau distribution, il y a de tout. On est loin des enregistrements plus récents en terme de cohérence... Bon, des petits rôles assez bien distribués, comme Oroé par Spiro Malas ou l'ombre de Nino impressionnante de Michael Langdon. Après, les choses se gâtent sérieusement avec l'Idreno de John Serge. Déjà, on a l'impression d'entendre Vrenios presque (le Raoul des Huguenots) avec cette voix qui semble pas très stable, ce timbre peu agréable... mais en plus, il reste vraiment trop terne tant vocalement que dramatiquement. Pas de variations bien sûr, mais pas de personnage non plus! Face à lui, Joseph Rouleau est autrement plus convaincant. Bien sûr il n'a pas la technique adéquat, n'arrivant pas à rivaliser avec ses collègues dans les variations. Mais la voix est extrêmement solide, avec un grave impressionnant. Du coup, son Assur prend immédiatement sa place. Dramatiquement il est grand. Marylin Horne est vraiment la très bonne surprise de cet enregistrement. Je ne suis pas forcément fan de cette voix un peu de canard des fois et j'ai de mauvais souvenirs de certaines de ses prestations, en studio particulièrement (en direct j'ai l'impression qu'on entend plus le timbre et moins cette émission étrange). Mais là, c'est assez remarquable, avec des graves splendides, des vocalises aisées et un style parfait! Et son Arsace est vraiment présent! Enfin, Joan Sutherland... je dois dire être resté un peu sur ma faim. Vocalement c'est admirable bien sûr. Les duos avec Horne sont immenses... mais il me manque un peu de cette reine noire. Le timbre un peu opaque l'empêche de trancher, de montrer sa dureté. Je n'entends pas une reine qui a tué son mari ici. Pourtant, le chant est parfait! Mais plus habitué à des voix plus tranchantes ici, je reste un peu à côté de la caractérisation. Après, ça reste superbe en terme de chant! Bon, ce ne sera pas l'enregistrement parfait (mais pour l'instant, je le cherche encore!), mais de superbes choses quand même! _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 12 Aoû 2019 - 13:23 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Je ne suis pas forcément fan de cette voix un peu de canard des fois
Quoiiiii ? Déjà qu'il fait chaud, mais j'ai frôlé l'apoplexie en lisant ça... La pochette est très grossière ; j'aurais mis Sutherland-Horne en lettres de dimensions identiques, je remarque d'ailleurs qu'on arrive à peine à lire le nom de Rossini... |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 12 Aoû 2019 - 13:34 | |
| - Stefano P a écrit:
- Polyeucte a écrit:
- Je ne suis pas forcément fan de cette voix un peu de canard des fois
Quoiiiii ? Déjà qu'il fait chaud, mais j'ai frôlé l'apoplexie en lisant ça... La pochette est très grossière ; j'aurais mis Sutherland-Horne en lettres de dimensions identiques, je remarque d'ailleurs qu'on arrive à peine à lire le nom de Rossini... Disons un peu nasale... dans ces rôles, je préfère souvent des chants qui me sembles plus naturels comme Podles par exemple. Avec Horne, j'ai toujours entendu beaucoup cette construction de la voix... et un timbre pas forcément très beau. Du coup, par moment, ça a un petit air étrange. Après je noirci un peu le trait en parlant de canard! _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
|
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 12 Aoû 2019 - 14:38 | |
| Ben c'est assez frappant quand même, le côté coin-coin dans la voix de Horne. Moi j'aime bien, cela dit.
Sinon, je ne connais pas, mais d'après ce que j'ai pu lire (et Colbran le confirme) la meilleure version Sutherland-Horne serait à voir du côté du live de San Francisco (1971). Ce serait genre sans filet avec frissons garantis. |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Dim 18 Aoû 2019 - 13:14 | |
| Cette version Bonynge, pas idéale parce que le ténor et parce que la basse (Ramey a tout balayé depuis!), reste un maillon majeur dans la redécouverte de l'œuvre d'une part en raison de la direction tout à fait pertinente de Bonynge et d'autre part d'un tandem Sutherland/Horne qui reste, à ce jour, inégalé tant dans la pure beauté du chant que dans l'étourdissement virtuose de l'écriture rossinienne et que dans l'incarnation, la première (Sutherland) royale, altière du début à la fin et la seconde, pas du tout coin-coin , ardente et énergique. Je regrette surtout les coupures dans la partition mais ce regret est bémolisé par le contexte de l'époque de l'enregistrement. La récente version Elder (chez Opera Rara) fait évidemment mieux en termes d'intégralité de la partition et avec un ténor plus pertinent (mais tout de même pas idéal! N'est pas Blake qui veut ...) et une basse formidable (mais qui ne se hisse cependant pas pleinement au niveau de Samuel Ramey) mais les chanteuses retenues pour Semiramide et Arzace sont d'un niveau sensiblement inférieur à Sutherland et Horne. |
| | | Belcore Mélomaniaque
Nombre de messages : 1048 Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 19 Aoû 2019 - 12:19 | |
| Autre version de référence la captation vidéo au Met d'une représentation avec June Anderson, Marilyn Horne et Samuel Ramey, le tout sous la baguette de Conlon…
Belcore |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 19 Aoû 2019 - 12:40 | |
| Il y a même encore mieux que ça: un live de 1986 à Covent Garden avec Anderson, Horne, Merritt et Ramey sous la baguette de Lewis! Une soirée éblouissante! |
| | | Colbran Mélomane averti
Nombre de messages : 234 Date d'inscription : 07/09/2014
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 26 Aoû 2019 - 13:50 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Disons un peu nasale... dans ces rôles, je préfère souvent des chants qui me sembles plus naturels comme Podles par exemple. Avec Horne, j'ai toujours entendu beaucoup cette construction de la voix... et un timbre pas forcément très beau.
Du coup, par moment, ça a un petit air étrange. Après je noirci un peu le trait en parlant de canard! Là où je peux comprendre le reproche sur la nasalité qui n'a fait que s'accentuer avec les années jusqu'à en devenir franchement envahissante et fort désagréable (les années chez un chanteur sont toujours importantes, années 60, début 70, c'est certes audible dans l'organisation, mais plus équilibré tout de même), opposer à cela Podles, pour sa vocalité plus "naturelle", ça me surprend beaucoup. Je trouve la construction de Horne bien plus effective, tout en admettant les scories. Mais le placement choisi lui concède une fermeté, une légèreté d’émission, surtout dans le centre, qui sont les conditions pour varier à l’infini les dynamiques et les couleurs, ce dont Podles n’a jamais eu la moindre idée. Ce qu’elle fait dans le registre de poitrine pur est plus discutable, mais, encore une fois, Podles et sa gestion de la zone en question, bon … Quoiqu'il en soit, je ne suis pas très friand de ce studio. Idreno et Assur hors de propos, et nos deux protagonistes que l'enregistrement flatte, beaucoup dans leurs défauts, aussi. Sutherland, dont la virtuosité exceptionnelle ne fait pas oublier les grandes carences d'accent, la pauvreté de la diction, ainsi que l'inconsistance chronique de la zone basse et des premiers tons centraux. Et Horne, que je trouve un peu trop enflée ici pour le coup, souvent entre la bouche et le nez, pas toujours plaisant. Bonynge est très bien, en revanche, je suis d'accord. - Francesco a écrit:
- , je ne connais pas, mais d'après ce que j'ai pu lire (et Colbran le confirme) la meilleure version Sutherland-Horne serait à voir du côté du live de San Francisco (1971)
Effectivement (c'est celui de Chicago dont je parlais). Comme souvent avec ces deux chanteuses, c'est sur le vif qu'il faut chercher leur première grandeur. En 71, Sutherland, sans changer de façon radicale l'organisation (dont tu sais que je lui préfère nettement la première manière) est beaucoup plus mordante dans le centre, accentuée et assez intelligible. Sans parler de l'agilité et de la spontanéité de l'octave supérieure, encore plus impressionnantes dans l'électricité d’une Soirée. Horne est aussi plus légère, ferme, directement antérieure, ce qui lui permet de varier les dynamiques magnifiquement (ses piani trillés ), bien haut sur le souffle. Elle est par ailleurs toujours pleine de cette ardente fantaisie ( parfois excessive, il est vrai), de cette joie de chanter, qui font aussi sa valeur. Un moment majeur dans la restitution de ce répertoire, assurément. Pêle-mêle, pour les autres qui ont été cités, ou pas. Ramey, et surtout Blake, gravés dans le marbre. Merritt, je le préfère dans les emplois baryténors, mais ça reste important. Quant à Anderson, j'ai toujours eu de grandes réserves sur elle dans les rôles Colbran, mais Semiramide est sans doute ce qu'elle a produit de meilleur dans ces parties. Ça reste une voix très solide, surtout aux alentours de 86. Pas une référence pour moi néanmoins: je lui préfère la vocalité, certes moins dotée par la nature, mais bien plus stylisée, de la Cuberli des bonnes années. En reconnaissant qu'elle demeure légère pour le rôle. Mais enfin, je ne connais aucune Semiramide complète à ce jour, donc il faut bien faire avec le meilleur dont on dispose! - Otello a écrit:
- La récente version Elder (chez Opera Rara)
Cette version vaut surtout pour l'excellente prestation du chef, je trouve. Le reste a peu d'intérêt. Shagimuratova, chanteuse très dispensable en Semiramide, est sans ampleur, que ce soit de voix, d'accents ou de phrasés, et produisant une agilité vraiment aléatoire (variations assez moches, aussi), le ténor trémulant et caquetant toute la vocalisation et une Barcellona dont on sait que je n'ai rien de bon à dire. Le seul à s'en tirer avec mes satisfecit: Palazzi, honorable pour l'époque. |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Dim 5 Mar 2023 - 15:19 | |
| J'écoute Zedda 1. Eh bien, je crois que c'est la version la plus équilibrée et la plus intéressante que j'ai jamais entendue. Le ton monumental s'impose dès l'ouverture et Zedda est parfaitement en mesure de maintenir la tension, malgré la lenteur des tempi; C'est vraiment la Semiramide (je parle de l’œuvre) telle qu'on nous la décrit à l'époque de la création : plus terrifiante qu'émouvante. De plus, les variations proposées aux chanteurs sont très belles (j'ai particulièrement aimé celle du duettino du premier acte). Surtout, on sent que tout le monde y croit, est investi, joue ça comme du grand théâtre, plein de violences, d'affect, sans mélodrame non plus, ni effets expressionnistes. Tamar est très impressionnante, la plus proche de ce que j'imagine dans un Colbran, sombre, pas gracieuse, mais souple et cultivant le style grandiose sans difficulté. Je n'ai pas trouvé les aigus particulièrement stridents (celui du premier finale, très à découvert, est net et bien projeté. A moins que ça ne soit pas elle ) . Son duo avec Assur est exactement ce que j'ai toujours espéré dans cette page grandiose. Scalchi est plus à la peine dans les vocalises (elle savonne pas mal) mais j'aime assez ce type de voix, un peu chaotique quelques fois, qui poitrine haut, mais sans trop d'excès et qui a des choses à dire et un italien éloquent. Avant j'ai écouté la version Pani, avec des chanteurs que j'aime beaucoup, mais Gruberova, vocalement à son plus beau, fait évidemment avant tout une sympathique et ravissante victime. Manca di Nissa est superbe, je trouve, avec un timbre à la Valentini-Terrani. Malgré tout cela et la qualité très équilibrée de la distribution masculine, on a plus l'impression de rester extérieur au drame, presque d'assister à un oratorio.
Dernière édition par Francesco le Dim 5 Mar 2023 - 15:34, édité 3 fois |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Dim 5 Mar 2023 - 15:32 | |
| Je réécoute le deuxième air d'Arzace dans la version Zedda I, il faut vraiment entendre ce que fait le chef du crescendo martial de la cabalette ... (et Scalchi est plus précise que dans son premier air) Ca me donne vraiment envie d'envahir Venise ET Babylone. |
| | | Colbran Mélomane averti
Nombre de messages : 234 Date d'inscription : 07/09/2014
| Sujet: Re: Sémiramide (Rossini, 1823) Lun 13 Mar 2023 - 3:36 | |
| - Francesco a écrit:
- J'écoute Zedda 1. Eh bien, je crois que c'est la version la plus équilibrée et la plus intéressante que j'ai jamais entendue. Le ton monumental s'impose dès l'ouverture et Zedda est parfaitement en mesure de maintenir la tension, malgré la lenteur des tempi; C'est vraiment la Semiramide (je parle de l’œuvre) telle qu'on nous la décrit à l'époque de la création : plus terrifiante qu'émouvante. De plus, les variations proposées aux chanteurs sont très belles (j'ai particulièrement aimé celle du duettino du premier acte). Surtout, on sent que tout le monde y croit, est investi, joue ça comme du grand théâtre, plein de violences, d'affect, sans mélodrame non plus, ni effets expressionnistes. Tamar est très impressionnante, la plus proche de ce que j'imagine dans un Colbran, sombre, pas gracieuse, mais souple et cultivant le style grandiose sans difficulté. Je n'ai pas trouvé les aigus particulièrement stridents (celui du premier finale, très à découvert, est net et bien projeté. A moins que ça ne soit pas elle ) . Son duo avec Assur est exactement ce que j'ai toujours espéré dans cette page grandiose. Scalchi est plus à la peine dans les vocalises (elle savonne pas mal) mais j'aime assez ce type de voix, un peu chaotique quelques fois, qui poitrine haut, mais sans trop d'excès et qui a des choses à dire et un italien éloquent.
Avant j'ai écouté la version Pani, avec des chanteurs que j'aime beaucoup, mais Gruberova, vocalement à son plus beau, fait évidemment avant tout une sympathique et ravissante victime. Manca di Nissa est superbe, je trouve, avec un timbre à la Valentini-Terrani. Malgré tout cela et la qualité très équilibrée de la distribution masculine, on a plus l'impression de rester extérieur au drame, presque d'assister à un oratorio. Pour Zedda, je me tourne plus volontiers vers le vif gênois de 1981 avec Cuberli et Dupuy (et Furlanetto, malheureusement). Un sommet de raffinement, à la fois dans la direction de Zedda, dans le chant, et dans le style, magnifiques (reprises absolument exquises), des deux protagonistes, au firmament de leur couple. Une version qui regarde davantage le serio postclassique début de siècle que le mélodrame protoromantique, ce qui n'est pas une erreur de lecture compte tenu de la valeur testamentaire de l'oeuvre dans l'histoire du belcanto. Celletti n'étant pas étranger à l'affaire, ceci explique cela. Il fallait faire un Crociatto pour rendre justice à cet autre bouquet final! Concernant la version que tu mentionnes Francesco, il faudrait que je la réécoute car cet enregistrement ne m'a pas laissé un brillant souvenir. Tamar m'évoque habituellement l'école contemporaine plutôt que le faste de Colbran: opacité, épaisseur, et vulgarité. La diction est souvent mauvaise et l'expression pataude, ce qui est problématique car Semiramide est aussi un rôle où s'exprime magnifiquement l'art du grand "récitatif chantant", accompagné et orné, aux accents impérieux, typique du langage de notre belle espagnole (type Giuramento, phases initiales ou intermédiaires des duos avec Assur et Arsace, agitato du second avec Arsace, etc). Pour le reste, comme tout se passe en arrière, il y a des problèmes partout: première octave, sortie vers l'aigu, fluidité du legato et de l'agilité etc...Pas de grands souvenirs non plus du côté masculin, mais Kunde et Pertusi à cette époque, ça doit se tenir! A renouveler, donc. Bien que Semiramis, que j'adore évidemment, m'ait un peu lassé, je dois t'avouer. Trop d'écoutes et de spectacles, sûrement. |
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