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 Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)

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arnaud bellemontagne
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arnaud bellemontagne


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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 2 Juin 2013 - 18:11

Je pensais à eux en fait:
http://en.wikipedia.org/wiki/Boston_School_(music)

Concernant Carter j'imagine que la Symphonia relève d'une esthétique plus hermétique que sa très copelandienne Symphonie n°1, non?

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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 2 Juin 2013 - 18:48

Ah, je vois: la 'gang' de Piston !

La Symphonia est une oeuvre tardive, plus proche du Concerto pour orchestre, concertos pour clarinette, pour violon et deux derniers quatuors. Mais ça n'a rien d'hermétique. Carter c'est ni Boulez ni Nono Wink
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyVen 7 Juin 2013 - 3:27

Repost de la section Playlist:

André a écrit:
Musique symphonique d'Irving Fine, tirée de deux disques. La production Delos est un intéressant programme: la délicieuse fanfare Blue Towers, la courte suite Music for Orchestra, les Diversions for Orchestra, la Toccata Concertante et la Symphony (1962). L'orchestre moscovite et le chef sont bien, mais la prise de son est un peu 'mouillée', ce qui gomme les couleurs et les aspérités occasionnelles de la Toccata et de la Symphony. L'autre disque n'appelle aucune réserve. La lecture de la Symphony est dirigée par Fine lui-même, alors qu'Erich Leinsdorf assure les autres pièces: la même Toccata Concertante et le splendide Serious Song: Lament for String Orchestra. L'orchestre symphonique de Boston est superbe dans ces trois oeuvres. Élève de Walter Piston, Fine faisait partie de l'intelligentsia musicale de Boston. Il est décédé en août 62 à 47 ans, quelques semaines après la création de la Symphony (1962).
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arnaud bellemontagne
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyVen 7 Juin 2013 - 10:45

Bon.Faut que je me penche dessus.Smile
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 8 Jan 2014 - 2:03

Il n'y a pas de fil Diamond référencé, et comme ma remarque concernera surtout Arnaud, je la glisse ici : sa musique de chambre est totalement différente de sa musique symphonique. Son trio avec piano est d'une austérité (pour ne pas dire d'un académisme un peu sinistre) qui contraste méchamment avec la générosité de ses symphonies.
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arnaud bellemontagne
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 8 Jan 2014 - 10:53

Merci de l'info.  Smile 
Là on peut veritablement parler de schizophrénie tant ses symphonies débordent de positivité affirmative.
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starluc
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 8 Jan 2014 - 11:08


J'aime bien la symphonie n° 1 de Paul Creston. Aussi, la "Abraham Lincoln symphony" de Russell- Bennett, élève de Nadia Boulanger et ami de Rachmaninov.

Je cherche, depuis longtemps, la symphonie gaélique d'Amy Beach qui était parue chez Naxos. Chou blanc pour le moment...
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Mélomaniac
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 26 Jan 2014 - 21:11

Smile Pas de sujet transversal, alors je poste ici.
 
Le magazine Diapason de février 2014 consacre un dossier à la musique américaine, accompagné de conseils discographiques, présenté sous forme de sept familles d'influence :
 
1) Les Pères fondateurs : Charles Ives, Aaron Copland
 
2) Les Transatlantiques : Edward McDowell, Charles Griffes, Horatio Parker, Virgil Thomson, Ned Rorem, Paul Bowles
 
3) Les Expérimentaux : Henry Cowell, John Cage, Dane Rudhyar, Conlon Nancarrow, La Monte Young, Terry Riley, Philip Glass, Steve Reich, John Adams
 
4) Les Transpacifiques : Colin McPhee, Harry Partch, Lou Harrison
 
5) Les Symphonistes : Samuel Barber, Howard Hanson, Roy Harris, William Schuman, Walter Piston, David Diamond, Alan Hohvaness, John Corigliano, John Harbison, Christopher Rouse, Aaron Jay Kernis, Michael Torke, Erich Korngold, Max Steiner, Miklos Rozsa, Franz Waxman...
 
6) Les Atonaux : Carl Ruggles, Ruth Crawford Seeger, Roger Sessions, Milton Babitt, Elliott Carter, George Crumb, Morton Feldman
 
7) Les Transgenres : George Gershwin, Stephen Sondheim, John Alden Carpenter, Leonard Bernstein, Lukas Foss, William Bolcom, André Previn, Nico Muhly

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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 26 Jan 2014 - 23:56

J'ai adoré l'article  thumleft
D'où mon désir récent d'écouter Ives
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hommepiano
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 12 Mar 2014 - 1:33

bonsoir voilà une belle symphonie américaine que j'écoute ; la symphonie n°2 de George Whitefield Chadwick./watch?v=TvvVXXVBzDY.
que je préfère à macdowell.
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Mélomaniac
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptySam 19 Avr 2014 - 14:30

arnaud bellemontagne, in playlist, a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Donald Gillis (1912-1978) :

Symphonie n°5 1/2

= Donald Gillis, New Symphony Orchestra

(Decca, janvier 1950)

Les titres des quatre parties de cette « symphony for fun » valent d'être cités :

Perpetual emotion (jeu de mots sur perpetual motion, qui signifie mouvement perpétuel en Anglais)

Spiritual?

Scherzophrenia

Conclusion!


Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Gillis10

Je ne connais pas.C'est dans quel style?  bounce



 Smile L'humour du titre se reflète dans la musique : vive, spirituelle, candide. Cette symphonie reste la plus connue de la dizaine qu'écrivit Gillis. Elle fut présentée au public en septembre 1947 lors d'un concert radiophonique dirigé par nul autre qu'Arturo Toscanini ! (les deux hommes devinrent très proches du fait de leur collaboration commune pour la NBC, Gillis travaillant à la production).

Sans garantie que ces vidéos soient libres de droit, on peut trouver sur le tube des extraits de sa musique, y compris de cette symphonie délurée.

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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 20 Avr 2014 - 0:00

J'ai un autre disque de Gillis, qu'il me reste à découvrir. Je vais mettre ça en haut de la pile. Merci Mélo !  Wink 
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JM
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 20 Avr 2014 - 14:54

Bien que le genre m'interpelle assez peu, une des symphonies américaines qui m'a sans doute le plus intéressé récemment, c'est la Dinosaur Symphony de Léonard Rosenman, pour orchestre, bande magnétique et récitant, d'une belle variété et couleur sonore. Une oeuvre malheureusement rarement donné en concert j'ai l'impression.
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Mélomaniac
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 20 Avr 2014 - 16:21

JM a écrit:

la Dinosaur Symphony de Léonard Rosenman, pour orchestre, bande magnétique et récitant, d'une belle variété et couleur sonore. Une oeuvre malheureusement rarement donné en concert j'ai l'impression.

 


 Surprised Le plus difficile, c'est de faire rentrer le dinosaure dans l'auditorium, mais on y parvient :

Spoiler:


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Parsifal
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 25 Juin 2014 - 12:11

Après une subite envie d'écouter des symphonies et d'aller voir du côté d'un répertoire que je connais peu, j'ai dénicher sur you tube (pas d'autres moyen d'écoute actuellement) la troisième symphonie de David Diamond et je rejoins l'avis d'Arnaud sur le compositeur c'est vraiment une musique très généreuse et très enthousiasmante et positive!

je peux dire que j'adore mais il faudra que je réécoute dans de meilleurs condition avec un meilleurs son (parce qu'avec l'ordinateur que j'utilise c'est catastrophique  hehe )
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starluc
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 25 Juin 2014 - 13:46


Deux heureuses surprises, pour moi, dans ce répertoire :

- La "Abraham Lincoln symphony" de Robert Russsell Bennett.

-la symphonie n° 1 de Paul Creston.

Pour l'anecdote : aviez-vous remarqué qu'à la fin du film "Alien" (1979), on entend le thème apaisant de la 2ème symphony d'Howard Hanson?
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bAlexb
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 10 Sep 2014 - 7:52

Leroy Anderson drunken !
Au-delà d'une certaine facilité/légèreté ("The typewriter" que tout le monde connaît grâce à Jerry Lewis), au-delà de l'inventivité "forcenée" ("Sandpaper ballet" & son papier de verre ; une connection avec Ives ?), il y a des choses au lyrisme à la fois prude et intense ("Irish suite") où je perçois les linéaments de ce qu'on pourra trouver chez Barber.
Je connais très mal les compositeurs américains et c'est souvent de manière incidente que je les découvre dans des programmes de concert ; c'est le cas pour Anderson dont il existe une belle anthologie (5 vol. je crois, à l'heure actuelle) par Leonard Slatkin ( Embarassed ) chez Naxos.
Des conseils ? Des éléments au sujet de sa carrière et/ou de son style ?
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bAlexb
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 4 Aoû 2015 - 8:36

Vous connaissez, vous, Thomas Pasatieri ? Je suis tombé sur cet album-ci, ça me fait penser (forcément), à Schönberg et la forme oratorio que je suppose/suppute (peut-être à tort), avec Eaglen qui plus est, m'attire spontanément : http://www.amazon.fr/Letter-Warsaw-T-Pasatieri/dp/B0001Z95NW/ref=sr_1_20?s=music&ie=UTF8&qid=1438669400&sr=1-20&keywords=eaglen !

Autre compositeur, même question. Vous qualifieriez comment la musique de Mason Bates ? On nous annonce ça, sur le site de l'Orchestre national de Lyon, où son concerto pour violon sera joué la saison prochaine couplé avec Vaughan-Williams & Beethoven (9e symphonie affraid ) : http://www.auditorium-lyon.com/Interpretes/saison-2014-2015/Mason-Bates . Slatkin, qui a commandé/créé ce concerto à Detroit l'a, par ailleurs enregistré : http://www.amazon.fr/dp/B00M574ER6/ref=wl_it_dp_o_pd_S_ttl?_encoding=UTF8&colid=K55FRNSECTC9&coliid=IRCKZEKO4MFP7 .
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GDurand
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MessageSujet: Diapason   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 4 Aoû 2015 - 18:00

-- Message supprimé par l'administration (pub pour un magasine) --
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 4 Aoû 2015 - 18:04

RÉPERTOIRE C'EST MIEUX

ÇA N'EXISTE PLUS, POUR COMMENCER
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Cololi
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 4 Aoû 2015 - 18:05

2° avertissement : pas de publicité !
Veuillez retirer ceci de vos autres messages.

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Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 6 Sep 2015 - 20:07

bAlexb a écrit:
Autre compositeur, même question. Vous qualifieriez comment la musique de Mason Bates ? On nous annonce ça, sur le site de l'Orchestre national de Lyon, où son concerto pour violon sera joué la saison prochaine couplé avec Vaughan-Williams & Beethoven (9e symphonie affraid ) : http://www.auditorium-lyon.com/Interpretes/saison-2014-2015/Mason-Bates . Slatkin, qui a commandé/créé ce concerto à Detroit l'a, par ailleurs enregistré : http://www.amazon.fr/dp/B00M574ER6/ref=wl_it_dp_o_pd_S_ttl?_encoding=UTF8&colid=K55FRNSECTC9&coliid=IRCKZEKO4MFP7 .

Je m'auto-réponds (je suis bon garçon, avec moi-même Rolling Eyes ) ; le concerto de Bates a été capté lors de sa création et il s'écoute ici : /watch?v=VqxyOUp4fx4. Votre avis, si vous en avez un ? J'attends l'audition en concert samedi prochain.
(EDIT : si j'ai bien compris, la créatrice Anne Akiko Meyers joue un Stradivarius, le Vieuxtemps ; c'est anecdotique mais j'aime les anecdotes Embarassed ...)
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Benedictus
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 27 Aoû 2017 - 0:50

Vu que j’en ai entendu causer récemment  Wink :

Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Harris10
Randall Thompson: Symphonie nº2 en mi mineur*
David Diamond: Symphonie nº4
Leonard Bernstein / New York Philharmonic
New York, X.1968*, I.1958
Sony


Assez chouette, finalement.

La symphonie de Thompson est de prime abord assez enthousiasmante: c’est à la fois très postromantique et très américain - ça fait un peu penser à une Nouveau Monde plus expansive et plus tendue (ou à une musique de western particulièrement construite et raffinée). Les deux premiers mouvements sont vraiment très réussis, ils progressent de façon assez irrésistible - ensuite (comme dans 90% des symphonies) le Scherzo et le Finale sont nettement moins convaincants.

Quoiqu’elle m’ait moins immédiatement parlé, la symphonie de Diamond est à la fois plus équilibrée en termes d’inspiration et plus personnelle dans son langage. Structurellement et mélodiquement, ça m’a paru s’inscrire tout à fait dans la manière de Copland (ce côté énergique et positif - je comprends qu’Arnaud aime beaucoup - , cette tonalité franche), mais avec à la fois une orchestration beaucoup plus subtile et colorée (avec des espèces de diaprures instrumentales ravéliennes dans le début du II) et paradoxalement quelque chose qui anticipe presque le minimalisme (le fonctionnement mélodique «circulaire» et le climat «blanc» dans le II).

Pas forcément ma came, mais, contre toute attente, deux agréables surprises.
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greg skywalker
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 5 Sep 2017 - 18:48

Chistopher Rouse (Baltimore, Maryland, 15 février 1949)

Je pompe une critique lu dans un site web :   bedo
"An erstwhile bad boy of music Rouse has in later years moved to become an outspoken defender of the establishment.
His music is eclectic in style - there is a dizzying range of influences here - but the influences are consistently,
sometimes almost stubbornly, forced into what are clearly classical forms.
There are games with sonorities in here, almost operatic drama, and touches of avant-garde and serialism,
but the main focus seems to be on developing coherent musical arguments and retaining a strong thematic profile - there is a good share of hummable tunes for instance -
the overall immediate impression of the music puts it in a typically American post-romantic tradition derived from Barber and William Schuman (and as Schuman, Rouse likes noise);
it is sometimes heart-on-sleeve, often brilliant, intermittently clever and often painted with broad brushes on large canvasses.

Je suis entierèment en phase ce portait de Christopher Rouse , mais je trouve que Rouse est plus "Fun" que Schuman (j'ai écouté juste la Symphonie n°3 de Schuman ,alors ma critique n'est pas bétonné ... hehe ) ,
Dans certaines oeuvres ,des passages très "heart-on-sleeve" genre mauvaise musique de films sont irritants .
Donc en conclusion : J'aime le "fun" de Rouse , il n'est pas ennuyeux , mais c'est une musique d'effets .
Spoiler:
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 5 Sep 2017 - 20:13

Oui, ce n'est pas forcément profond, mais ça sonne très bien, c'est animé, varié, et ça fait plutôt plaisir à entendre. J'aime beaucoup la Symphonie n°2. Very Happy
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 5 Sep 2017 - 22:12

Oui , varié , c'est un contemporain "gentil" . alan Gilbert le chef de New-York philharmonic programme souvent Rouse .
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greg skywalker
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyJeu 7 Sep 2017 - 15:21

David del Tredici In Memory of summer Day (child Alice ,part one) opera (?) , 1980 bryn-julson/saint louis/Slatkin (61 minutes)
Est ce un opera ? Selon moi , plutôt une cantate pour soprano & orchestre . Avec un idiome comparable à richard Strauss , post-romantique ,
David del Tredici , boucle des mélodies simples comme un minimaliste . c'est bizarre , j'ai l'impression écouter un disque rayé "der rosenkavalier".
Il y a un coté planant et hypnotique ... certains passages sonnent "décadent" dans une ambiance fin de siècle ,nostalgique .
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptySam 28 Juil 2018 - 0:52

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

William Schuman (1910-1992) :

Symphonie n°7

= Gerard Schwarz, Orchestre symphonique de Seattle

(Naxos, novembre 2003)

Smile Une œuvre de 1960 écrite pour célébrer la 75ème saison du Boston Symphony Orchestra.
Un Largo et un Cantabile arides et tendus encadrent un véhément Vigoroso martelé par la percussion,
avant une conclusion dont la liesse crispée et pompière rappelle la célèbre American Festival Overture du même compositeur.


Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Schuma18



Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Walter Piston (1894-1976) :

Concerto for Orchestra

= Leonard Bernstein, Orchestre philharmonique de New York

(WHRA, février 1959)

Smile Une accroche de type concerto grosso baroque évolue rapidement vers une fantaisie moins cadrée,
et développe une gestion harmonique et rythmique émancipée du pastiche, durant trois parties dont la dernière brise le moule.
Capté à Carnegie Hall, le jeune Bernstein s'investit ici à plein, malgré une discipline perfectible.


Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Bernst12


Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Ned Rorem (1923-) :

Symphonie n°3

= Maurice Abravanel, Orchestre de l'Utah

(Vox, 1971)

Smile Un compositeur toujours parmi nous, dans sa 94ème année.
Une œuvre d'humeur variée, très abordable, avec des plages lyriques raffinées et concises,
un allegro molto pétulant, un finale crépitant et goguenard.


Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Schuma19

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Mélomaniac
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 30 Sep 2018 - 3:03

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Mzolom10
Catégorie orchestrale -rang 230°/250



Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Del_tr10
David Del Tredici (1937-)


David Del Tredici (1937-) :

Tattoo

= Leonard Bernstein, Orchestre philharmonique de New York

(DG, novembre 1988)

Smile La plupart des Mélomaniac d'Or sont prédictibles, mais quelques uns échappent à mes dilections habituelles,
et se justifient par quelque ornière souvent ancienne dans ma trajectoire mélomane.
En l'occurrence, un des disques qu'aussitôt paru je m'étais offert à Noël lorsque j'étais en Terminale,
à une époque -très succincte je vous rassure Mr.Red- où je défrichais le répertoire contemporain.

.
« L'image qui revenait sans cesse pendant la composition était celle d'un mastodonte, d'une immense machine qui avançait avec une force terrible, irrésistible.
Le détail contrapuntique finement ouvragé [s'allie] à une motricité inexorable (de manière plus pittoresque,
la victime qui s'apprête à être broyée dans la mâchoire du monstre observe parfaitement, pendant un millième de seconde, un détail physique unique) »
écrivit le compositeur américain pour présenter cette œuvre de 1986, commandée par le Concertgebouworkest d'Amsterdam pour le 250° anniversaire
de la banque néerlandaise Van Lanschot. Admirateur de Paganini, le dédicataire souhaitait voir inclure le célèbre thème du XXIV° Caprice.
On l'entend ici féconder et régénérer la déambulation de ce pachyderme symphonique qui en une vingtaine de minutes s'échappe des enclos de la raison voire du bon goût.

.
En anglais, tattoo désigne un festival de musique militaire.
Au début de la pièce, sursauts de tambour et mugissements des cuivres graves déhanchent la locomotion d'un ostinato martial et débonnaire,
mais aussi pathétique quand résonne la mélopée de cors sur trémolo des violons (0'46). La démarche s'annonce d'emblée pataude, comme en risque de dislocation.
Le cortège va drainer de bruyants lambeaux qui s'incorporent en une étourdissante densité polyphonique,
générant un flot d'images agrégé par l'ivresse et ponctué de déflagrations.
Cette première partie s'étiole dans un poudroiement de harpe et les jacasseries de trompettes bouchées.
La seconde (10'05-) introduit la rengaine de Paganini et ressuscite le pugilistique rythme de marche, s'érigeant en clameur vertigineuse, hideuse où,
entre autres sévices, ne manquent ni sirène crissante ni hurlements de cuivres ni fracas de grosse caisse. Assourdissant !!!
Moins inspirée, plus erratique, la procession s'égaille ensuite, ne sait quelle voie emprunter et reflue dans une inquiétude hagarde, qui fait penser
à la dernière section des Orchesterstücke de Berg, avant d'être stoppée par une éructation qui conclut cet incroyable exercice de kitscherie tératologique.
Il fallait un chef de la trempe de Bernstein pour cornaquer ce dinosaure ignivome, et un orchestre du calibre du New York Philharmonic pour lui injecter le combustible nécessaire.
Capté en concert dans une sonorité stupéfiante de relief, voilà un Objet Rampant Non Identifié, aussi bizarre qu'addictif.


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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyDim 17 Fév 2019 - 1:00

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

William Schuman (1910-1992) :

Symphonie n°7

= Maurice Abravanel, Orchestre de l'Utah

(Vox, 1971)

Smile Écrite en 1960 pour commémorer la 75ème saison de l'Orchestre symphonique de Boston.
Interprétation que je trouve mieux sentie et engagée que celle de Gerard Schwarz chez Naxos,
lui un peu lisse même si son orchestre de Seattle s'avère plus précis.
Ceci dit, je trouve le style de Schuman (tel qu'on le retrouve dans la plupart de ses symphonies) un peu dichotomique :
de longs et arides à-plats atonaux alternent avec de simplistes accès de pompiérisme.


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Rav–phaël
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 27 Mar 2019 - 10:00

Rav-phaël a écrit:

Walter Piston, Symphonie 6, Gerard Schwarz, Seattle Symphony Orchestra. quelle belle idée, cette alternance soudaine avec un élément lyrique et suave, mené par la harpe, dans le premier mouvement. c'est une musique assez hermétique (presque rien ne se laisse mémoriser, c'est dommage), mais tout à fait dans les manières que j'aime, alors...


Je ne la découvre pas, mais comme je l'ai écris et vais le réécrire, je n'en n'avais aucun souvenir... C'est une musique qui me donne envi d'y revenir, surtout au premier mouvement. Mais il n'y a franchement rien de capital là–dedans pour moi, qui sauterai à la gorge comme une évidence.

1er mouvement qui alterne entre la dynamique motorique de Roussel avec un subtil moment de grâce, sans prévenir. 2e mouvement qui est un Scherzo, assez banal. L'Adagio sereno fait chanter ses cordes. Le Final, ... .

Je suis tout de même très perplexe face à une telle musique où rien, mais alors rien, n'est fait pour rester en mémoire et marquer l'esprit (hormis, justement, ce très joli passage du 1er mouvement), ni intervalle particulier, ni petite formule rythmique principale, ni aucun effet dramaturgique formel ou orchestral, harmonique, etc... on ne fait, dans chacun des quatre mouvements, qu'avancer de note en note dans un espèce de perpétuel développement de lignes, et de notes, et encore une nouvelle note, et tout s'y trouve ainsi nivelé et gommé. Et ce n'est pas une manière générale (orchestrale notamment) dans l'élégance et la douceur qui aide à faire ressortir quoi que se soit en ajoutant du caractère. Non, cette musique manque cruellement de caractère !

C'est franchement dommage, parce qu'à part cela, tout le reste est top ! ^^  siffle
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 18 Juin 2019 - 0:53

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

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Stanley Black (1913-2002)


Ferdinand Rudolph von Grofé (1892-1972 ) :

Grand Canyon Suite

= Stanley Black, Orchestre symphonique de Londres

(Decca, septembre 1963)

Smile Cet homme, que vous connaissez peut-être comme orchestrateur de la Rhapsody in blue de Gershwin, reçut une solide formation musicale,
par son environnement familial, et par les études à Leipzig où sa mère l'avait emmené apprendre le violon, l'alto. Rentré aux USA, il quitta le foyer à 14 ans
(son papa était mort en 1899 et ça se passait mal avec son beau-père), partit bourlinguer dans le pays où il survécut en exerçant d'improbables boulots de fortune.
Il se fit repérer par Paul Whiteman, joua le piano dans son jazz-band, devint l'arrangeur principal, cela dans les années 1920.
En tant que compositeur, on lui doit maintes fresques, tranches de vie de l'american way of life : galerie de métiers du cinéma dans la Hollywwod Suite, lieux communs
de la presse populaire dans la Tabloid Suite, et même une Steel Symphony en hommage à la sidérurgie !
Grofé s'inspira aussi des paysages des États-Unis, dans la Mississippi Suite, la Hudson River Suite, la Niagara Falls Suite, la Death Valley Suite...
et dans la Grand Canyon qui nous occupe ici.

.
Même si l'enregistrement d'Antal Dorati figurait au catalogue Decca que je feuilletais ardemment quand j'étais lycéen, bien que cette pochette aurait dû me taper
dans l'œil (j'étais très friand de Appalachian Spring de Copland), eh bien je passai à côté jusqu'à ce que je l'entende par hasard dans un coffret consacré à Toscanini.
Car oui, cette œuvre de 1931 où le compositeur condensa ses souvenirs et impressions lorsqu'il traversait l'Arizona, devint d'emblée fort populaire, et adoubée par les
maestros de l'époque. L'année suivante, Whiteman l'enregistra pour RCA. Grofé lui-même la grava avec le Philharmonique de Rochester en 1960 pour les micros d'Everest.
Les labels audiophiles s'emparèrent de cette partition haute en couleur, particulièrement démonstrative, notamment le tempétueux dernier volet : Howard Hanson
en mai 1958 (Mercury), Morton Gould en février 1960 (RCA). Maurice Abravanel (Vanguard), Arthur Fiedler (RCA), Leonard Bernstein (CBS), succombèrent aussi.
Plus récemment, le CD d'Erich Kunzel (Telarc) offrait même de terrifiants bruitages captés d'un véritable orage !
Tous ces enregistrements sont diversement recommandables, tant par leur qualité interprétative que leur épatante prises de son. Je conserve un faible pour la pittoresque
version Toscanini, mais j'ai choisi une alternative autrement phonogénique, spectaculaire et panoramique, mais qui évite de sombrer dans le yankee de pacotille.


En Grande-Bretagne, Stanley Black mena une carrière assez similaire à celle de Grofé : pianiste de jazz, arrangeur, compositeur de musique de film, et prolifique
chef d'orchestre qui enregistra abondamment pour Decca, dans un genre plutôt crossover (latino, broadway, musique légère ou supposée telle...)
La technologie Phase Four nous en met ici plein la vue et les oreilles.
Premier des cinq volets, le Sunrise évoque un lever de soleil. Pâle lueur des cordes aiguës, frêle roulement de timbales, gammes ascendantes de clarinette,
puis le piccolo expose la guillerette mélodie (0'40) qui va s'émanciper à divers pupitres, dans le cadre d'un crescendo qui aboutit à un jour aveuglant.
The painted desert illustre les jeux de lumière sur les rochers, sur le sable, sur les couches stratifiées qui racontent l'histoire géologique du lieu.
Le tableau miroite, scintille, dans une ambiance mystérieuse et oppressante que soulignent les cuivres bouchés porteurs de menace. Les amateurs de la musique
que Bernard Herrmann écrivit pour Voyage au centre de la Terre trouveront certainement des ressemblances avec les inquiétantes diaprures de la grotte de cristaux...

.
La scène suivante, On the trail, la plus délicieuse, nous expose à une saynète débonnaire. Après une introduction narrative au violon solo, on entend au hautbois
la rengaine d'un cow-boy qui descend la piste sur son baudet dont les sabots sont rendus par des claudications appariées sur le wood-block (1'23) -dans cet
enregistrement Decca, l'effet circule de gauche à droite. La clarinette basse semble exprimer la fatigue de la monture, une lascive clarinette soupire dans l'aigu
le contentement de la bête. Ce burlesque trotti-trotta fut utilisé comme indicatif radio & télévision du cigarettier Philip Morris de 1934 jusqu'aux sixties !
On entend ensuite à la flûte le gazouillis d'une cascatelle qui abreuve une oasis (3'32) où se ressourcent le voyageur et son bourricot dont la joie désaltérée
résonne au cor -cette mélodie passe aux violons (4'41) tandis que la chanson cancane aux trompettes : notre équipage repart ragaillardi !
Un enchanteur solo de célesta (5'34-6'28) s'abandonne à la rêverie d'une boîte à musique, puis une séquence en pizzicato ramène la chanson martelée en fanfare (6'38)
dans une ambiance surchauffée qui rappelle L'Apprenti sorcier de Dukas !

.
La lumière décline dans le Sunset qui résonne d'abord de cors spatialisés en écho. Mélodies sirupeuses aux cordes, complainte au hautbois, tout l'orchestre participe
à cette chaleureuse évocation du jour agonisant dans les gorges du canyon.
Mais ce n'est pas fini, le Cloudburst prolonge la soirée, d'abord dans une torpeur fiévreusement romantique qui cite le thème introductif du Sunrise (1'21),
puis le ciel s'obscurcit par les violoncelles (2'22). On comprend que le danger guette (3'08) dans ces omineux accords balancés par les bois, ces dissonants glissandi d'archets.
Toute la panoplie d'un orage s'instille : fatidiques appels de cuivres, grondement de mailloches, machine à vent, déflagration du tonnerre, tombereaux de pluie,
-là on n'est pas loin du raffut de la Alpensinfonie de Richard Strauss qui fut écrite vingt ans plus tôt.
Un glorieux épilogue (6'55) signale enfin la grandeur de la nature en cet édifiant massif que sculpta le fleuve Colorado.
Dépaysement garanti : charismatiques en diable, Stanley Black et l'orchestre londonien nous offrent une superbe carte postale de cet emblématique relief américain !


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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptySam 28 Sep 2019 - 22:45

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Ferdinand Rudolph von Grofé (1892-1972 ) :

Grand Canyon Suite

= Morton Gould, son Orchestre

(RCA, février 1960)

Smile Les ingénieurs de cette audiophile captation, réalisée dans la salle de bal du Manhattan Center de New York, avaient particulièrement réfléchi au positionnement
des pupitres (notamment les cornistes) pour optimiser les effets d'ambiance. Les trombonistes furent amplifiés par mégaphone. De la réverbération fut ajoutée
en chambre d'écho pour évoquer le calme avant l'orage du dernier volet, Cloudburst.
Au-delà d'une superlative prise de son, pas trop artificieuse au demeurant, voilà une excellente interprétation, suggestive et spectaculaire.


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Alcyon
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 2 Oct 2019 - 15:30


J'ai eu autrefois, l'interprétation de Stanley Black en vinyl...

"Painted desert" m'évoque les harmonies des "Parfums de la nuit" d'Ibéria de Debussy...

Tout cela est tout de même très kitsch...Mais il y a des moments pour aimer cela... coucou

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Roupoil
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyLun 4 Nov 2019 - 14:39

Entre deux recherches dans le domaine de la musique de chambre pour le BT de greg, je me suis lancé ces derniers temps dans une découverte de symphonies américaines, en puisant notamment abondamment dans les nombreux disques enregistrés par Gerard Schwarz à la tête du Symphonique de Seattle (tout ça chez Naxos, ça se trouve très facilement). En termes de musique orchestrale américaine, j'avoue que mes connaissances se limitaient jusqu'ici à quelques compositeurs emblématiques au style disparate (Gershwin, un peu de Copland et de Bernstein, et l'ovni Ives). Inconsciemment, je m'attendais sûrement à entendre de la musique exaltée et folklorisante du style de celle des ballets de Copland, je dois dire que j'ai été assez surpris car on en est en fait assez loin.

Dans la Troisième Symphonie de Roy Harris (son oeuvre la plus célèbre), le côté "américain" est tout à fait audible, mais du tout au sens spectaculaire pétaradant. Si la musique est grandiose, c'est par son côté hymnique plutôt austère, avec ces premières minutes dévolues aux cordes où se déploie un thème majestueux. Harris ajoute des touches de vents et de cuivres par la suite (j'ai bien envie de dire : heureusement), mais l'ensemble reste très solennel et assez monochrome. Impressionnant certes, mais en ce qui me concerne, je me contenterai d'applaudissements polis, ça ne m'exalte pas vraiment. Les quelques autres oeuvres de Harris que j'ai testées ne m'ont pas plus emballé.

William Schuman, qui fût élève de Roy Harris, persiste dans la même lignée que son maître, et pousse même encore plus loin le côté formel de ses symphonies (il en a écrit une dizaine). Quand on voit que les quatre parties de sa Troisième symphonie portent pour sous-titres Passacaille, Fugue, Choral et Toccata, on sait d'avance qu'on n'est pas là pour rigoler. De fait, c'est une musique extrêmement carrée et formelle, dont le style varie d'ailleurs peu d'une symphonie à l'autre (je n'ai pas tout écouté, au demeurant). Bon, pourquoi pas, mais je préfère quand même quand la forme est au service de l'inspiration mélodique et rythmique plutôt que le contraire (je vais finir par évoquer des thèmes qui ont animé le fil sur les symphonies de Haydn récemment, assez curieusement). Là, niveau mélodie et rythme, c'est quand même particulièrement morne. Des oeuvres qui nécessitent sans doute une écoute approfondie pour être apprivoisées, je ne suis pas convaincu.

Beaucoup plus dans mes goûts, les symphonies de David Diamond ont un côté nettement plus directement séduisant que celles d'Harris et de Schuman. En particulier dans les premières (Diamond a évolué en fin de cycle vers une écriture plus moderne qui a mon sens colle moins à ses qualités naturelles de mélodiste), c'est très vivant, on ne s'ennuie pas une seconde, et sans être des oeuvres foudroyantes, on tient là des symphonies tout à fait agréables à écouter, même si on n'est pas loin par moments de tomber dans la facilité d'effets pas très subtils (oui, je ne sais pas ce que je veux, un coup c'est trop formel, un coup ça ne l'est plus assez). Vous l'aurez compris, je recommande plutôt les oeuvres de début de cycle (disons jusqu'à la 4) dans un premier temps.

Je termine ce rapide tour d'horizon avec le compositeur qui m'a le plus séduit parmi les quatre que j'ai donc explorés jusqu'ici, Howard Hanson. On trouve à peu près l'intégrale de sa musique avec orchestre (sept symphonies, mais aussi quelques poèmes symphoniques et autres petites oeuvres, et surtout son opéra Merry Mount) par Schwarz, et là ça ne se cache vraiment pas, c'est du post-romantisme bien bien tonal tout à fait assumé ! En fait, il n'y a qu'à regarder les sous-titres de ses deux premières symphonie (Nordique pour la 1, Romantique pour la 2) pour comprendre le programme : de la musique gentiment sirupeuse matinée d'influences sibéliennes. Eh bien moi c'est un programme qui me convient parfaitement, surtout quand c'est réalisé avec grand soin, et que ça forme un pont assez manifeste entre la grande tradition symphonique occidentale et une autre tradition symphonique plus récente, celle de la musique de films hollywoodienne, JOhn Williams en tête (je ne fais pas seulement allusion au fait que la deuxième d'Hanson a été reprise telle quelle dans la BO du premier Alien, écouter la symphonie en entier rend assez évident que Williams a du l'entendre quelques fois dans sa jeunesse). À écouter en priorité : la Deuxième Symphonie (la plua connue), la Sixième symphonie (six courts mouvements enchaînés, c'est très direct et efficace), mais aussi l'opéra Merry Mount cité plus haut.
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyLun 4 Nov 2019 - 22:04

Je me retrouve dans ton post Roupoil, ayant fait les mêmes prospections pour en arriver à des conclusions similaires. J'avais trouvé Harris et Schuman sans grand intérêt malgré plusieurs tentatives, et trouve plus d'intérêt à Diamond. Mais j'aime énormément Hanson. Les esprits grincheux trouveront de la facilité dans sa 2è symphonie, mais je trouve une vraie sincérité dans son inspiration et son savoir faire alors on ne va pas bouder son plaisir. Et en effet la 6è se détache; plus moderne même si on reste dans le tonal assez confortable. Dans les œuvres d'un seul tenant tu trouveras aussi ton compte avec Mosaics ou L'Elégie à la mémoire de Koussevitsky.
Je ne sais pas si tu as testé Piston, que je trouve très inégal mais dont le meilleur vaut le coup et tu devrais y trouver quelques belles choses. J'écoute assez régulièrement sa 2è symphonie que je trouve excellente. (enregistrement de jeunesse de Tilson-Thomas chez DG)
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greg skywalker
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyLun 4 Nov 2019 - 23:27

idem que Roupoil et Iskender , j'aime bien Hanson Very Happy   .
Je peux suggere d'écouter ce disque :  
Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 91Kng3qZIeL._SS500_
La  Symphonie n°3 "palo duro canyon" de Samuel Jones est élève de howard Hanson Very Happy .  
Très US- hollywood , épique comme Hanson , tout à fait Tonal  : les trompettes glorieuses , les adagios la main sur le coeur ... Tout !   23'30  
(/album/65010992)
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 5 Nov 2019 - 15:33

En effet, tendresse toute particulière pour les 1-4 de Diamond et la 2 de Hanson, moi aussi. Embarassed

Cela dit, le répertoire est tellement vaste, et encore assez mal documenté, pour qu'il y ait de quoi découvrir… Virgil Thomson et Randall Thompson, par exemple…
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 5 Nov 2019 - 17:19

Iskender a écrit:
Je ne sais pas si tu as testé Piston, que je trouve très inégal mais dont le meilleur vaut le coup et tu devrais y trouver quelques belles choses. J'écoute assez régulièrement sa 2è symphonie que je trouve excellente. (enregistrement de jeunesse de Tilson-Thomas chez DG)

Si ! Je l'ai oublié dans ma liste Embarassed . Mais j'ai trouvé ça assez inégal aussi, déçu par les concertos pour violon dont j'avais entendu du bien et qui m'ont semble assez peu intéressants, mais j'ai testé une ou deux symphonies que j'ai trouvées agréables sans être tourneboulé. Je crois bien que la 2 en faisant partie, mais je ne sais pas pourquoi j'ai oublié de prendre des notes le concernant, du coup je ne suis plus certain Rolling Eyes . J'en serai quitte pour rententer.

Les autres oeuvres citées par greg et David me sont encore inconnues, c'est vrai qu'il y a énormément à défricher pour les plus motivés dans ce répertoire.
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 5 Nov 2019 - 21:53

DavidLeMarrec a écrit:
En effet, tendresse toute particulière pour les 1-4 de Diamond et la 2 de Hanson, moi aussi. Embarassed

Idem pour Hanson, je me suis mis à ses symphonies récemment. (il y a un sujet dédié d'ailleurs)
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 6 Nov 2019 - 14:16

Roupoil a écrit:
il y a énormément à défricher pour les plus motivés dans ce répertoire.

Et encore davantage à enregistrer ! Très curieux d'entendre le fameux opéra de Tabasco (réellement sponsorisé par la sauce…) de Chadwick ! (dont la symphonie publiée chez Naxos est splendide)
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyJeu 7 Nov 2019 - 0:45

Roupoil a écrit:

William Schuman, qui fût élève de Roy Harris, persiste dans la même lignée que son maître, et pousse même encore plus loin le côté formel de ses symphonies (il en a écrit
une dizaine). Quand on voit que les quatre parties de sa Troisième symphonie portent pour sous-titres Passacaille, Fugue, Choral et Toccata,
on sait d'avance qu'on n'est pas là pour rigoler.



Smile C'est vrai qu'il y a souvent des intentions rhétoriques, même dans la American Festival Overture, un peu guindée et organisée autour d'un fugato central.
Schwarz, au-delà du mérite de son intégrale, n'est pas très palpitant.
Pour la Symphonie n°3, écoute plutôt Bernstein (DG), ça devrait te réconcilier un peu, -il fait crépiter la Toccata comme personne.
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptySam 30 Nov 2019 - 0:36

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Hale Smith (1925-2009) :

Ritual and incantations

= Paul Freeman, Orchestre symphonique de Detroit

(CBS, février 1976)

Smile Une œuvre d'un quart d'heure qui venait d'être écrite en 1974, peu avant l'enregistrement, par ce compositeur hétéroclite qui travailla avec Quincy Jones,
Randy Weston et Abbey Lincoln, et arrangea des spirituals pour Jessye Norman et Kathleen Battle.
Un tel titre amène son lot de cérémonial occulte et de pratiques obscures qui exploitent l'orchestre par bribes divinatoires (remarquable usage de la percussion)
sans qu'on décèle une structure autre que la succession d'instants voués à une impénétrable oniromancie.
Du moins, les dernières minutes bruissent d'un aigre écheveau de cordes, insidieux et crescendo, qui mène à une phase presque hymnique,
sorte de transe parvenue au terme de son entreprise spiritiste.


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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMar 30 Juin 2020 - 0:44

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Mzolom10
Catégorie orchestrale -rang 226°/250



Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Kousse10
Serge Koussevitzky (1874-1951)


Roy Harris (1898-1979) :

Symphony No.3

= Serge Koussevitzky, Orchestre symphonique de Boston

(RCA, novembre 1939)

Smile « Roy Harris demeura toujours quelqu'un de rustique, faisant grand cas qu'il était né dans une cabane en rondins dans le comté de Lincoln » nous rappelle le musicologue Michael Steinberg. Selon ce compositeur qui avait commencé à gagner sa vie comme fermier puis en conduisant un camion laitier, « ma troisième symphonie est arrivée à un moment où l'on en avait besoin ». Non qu'il fut le premier à écrire des symphonies aux États-Unis (John Paine ou George Chadwick pourraient plutôt revendiquer ce statut), mais en 1939, à une période où le pays se relevait difficilement de la crise économique, la population souhaitait se reconnaître non seulement dans les traditions indigènes tels que le jazz et les folksongs, mais aussi dans des genres plus sérieux.
Même s'il apprit le piano avec sa mère et étudia auprès d'Arthur Bliss et Arthur Farwell, il reste essentiellement autodidacte. Comme d'autres compositeurs américains, il partit pour Paris fréquenter les leçons de Nadia Boulanger. Peut-être que le style néoclassique, la découverte de la Renaissance européenne, furent un ferment pour les lignes claires et les aspects rhétoriques (notamment la conduite polyphonique et le modalisme) qui structurent cet opus. On y sent aussi l'admiration envers Sibelius, dans cette habileté à engendrer une forme à partir d'un matériau séminal qui se développe de façon organique. C'est cette propension germinative qui m'a toujours fasciné dans cette œuvre, ainsi que son orchestration à la fois économe et efficace, son langage qui dose admirablement austère modalité et diatonisme serein, et aussi son pessimisme qui culmine dans une étreignante Coda, où s'exfiltrent les espoirs et les désillusions d'un peuple.
Harris rencontra l'influent Serge Koussevitzky, qui enregistra la Symphonie "1933", et commandita la troisième qui est devenue un emblème du répertoire américain, avant de l'enregistrer pour la RCA. Je l'avais tôt découverte, quand j'étais lycéen, dans la version de Leonard Bernstein (DG, décembre 1985) qui l'avait déjà gravée en septembre 1960 (CBS) chaque fois avec le New York Philharmonic. J'avoue avoir hésité entre ces trois témoignages (outre leur légitimité, le reste de la discographie ne se hisse nullement aux mêmes sommets). Bernstein reste préférable pour sa vision chaleureuse et charismatique, aux effets précisément appuyés, qui préserve un rayonnement et une faculté d'émouvoir absolument uniques. Moins monumentale, l'interprétation du maestro russe n'est pas aussi prégnante, semble par comparaison plus effacée, mais s'avère plus subtilement tendue, notamment dans le flux des micro-événements qu'autorise la réactivité de l'agogique. La gestion des transitions (si importante pour une forme coulée d'une traite), la finesse quasi capillaire des textures innervent un discours moins disruptif que celui de Bernstein, mais dont la permanente contention gaine le propos. La délicate acidité des vents dont beaucoup étaient français à cette époque, le sfumato des cordes de Boston, l'éclat feutré des cuivres contrebalancent une lecture qui reste en demi-teintes, moins galbée qu'à New York, mais judicieusement ambivalente.
Pour aider à se repérer lors de la première exécution de sa symphonie, Harris avait évoqué cinq sections auxquelles je ferai ci-dessous référence.

Con moto, un hymne dépouillé se déploie amplement aux violoncelles, sporadiquement filigrané par les altos qui rejoignent la polyphonie (1'06) alors que le tempo n'a cessé d'accélérer (la noire passe de 84 à 120) et se voit marqué par de nerveux pizzicati (1'16). Basson et clarinette basse étoffent la reprise de l'hymne (1'42) contrepointée par les altos.
Pour la seconde section, « lyrique » selon Harris, les trombones renâclent (2'12), une modulation des cors donne essor aux violons (2'20) qui accusent opiniâtrement l'ambiance introductive, par de soudaines intensifications et césures, soulignées par les cuivres. A l'unisson, un chœur de bois (3'34) psalmodie poco piu mosso, lanciné par les violons qui ensuite concluent cette antienne (4'35) avec des accents fortissimo dont le spasme s'étend aux altos et violoncelles. Une limpide phrase de flûte surnage d'un doux tapis de cordes (4'52). Par deux fois, les quatre cors énoncent un motif de quatre notes (5'03, 5'09 -il dérive de la mélodie introductive, et jouera un rôle fondamental dans la Coda) prolongé par les bois en diverses séquences (5'20, 5'32, 5'40) jusqu'à un passage touffu où ils soufflent à découvert (5'56). Les cordes assurent la transition (6'16) où s'instille une flûte résignée (6'26).
La troisième section se veut « pastorale » : ondoiement d'arpèges aux archets avec sourdine (6'45), léger comme une brise. Dans cet impalpable froissement d'élytres viennent voleter cor anglais (6'54), clarinette (6'59), hautbois (7'02), basson (7'09), flûte (7'12), cor anglais (7'20), clarinette (7'28), basson (7'36), flûtes (7'46), clarinette & basson (7'51, avec quelques discrets accords de vibraphone)... Koussevitzky coupe ici quelques mesures du même acabit (chiffre 28-31 de la partition) et nous emmène directement vers le poco accelerando (8'10) qu'excitent la cymbale frappée à la baguette et de vigoureux rehauts de bois. Alors que les archets trépignent, les cuivres halètent en solo : cor (8'16), trombone (8'20), trompette (8'23), trompettes et trombones bouchés (8'41)... Un crescendo de cymbale (9'09) suscite de véloces envolées des bois (9'15) entrecoupés de pizzicati.
Une fulgurante gamme descendante des archets amène la quatrième section, « fuguée et dramatique » (9'43) : sur un violent sforzando de mailloche, le sujet s'expose fièrement aux cors et cordes, relancé par un solo de timbales (9'50), reprend aux trombones (9'55), aux cors (10'08), aux trompettes (10'21). Les violons enclenchent d'anxieux appels à l'aigu (10'32) auxquels répondent des tuilages des cuivres ponctués par le xylophone (certes peu audible dans cet enregistrement). Trombones et trompettes reprennent le sujet (10'51) dont l'incipit se transmet aux percussions de timbales et grosse caisse (11'04). Les cordes s'affolent à nouveau (11'13) tandis que le sujet se partage entre cors et trompettes, que les bois se joignent aux appels anxieux (11'30). La dynamique s'amenuise l'instant d'un bref choral aux bois (11'51) qui charrie diverses bribes du sujet, comme ne sachant comment évoluer. Mais il se remobilise aux trompettes et trombones martelé par les timbales (12'25), vivifié par des pizzicati (12'33), puis un molto marcato obstiné des archets (12'43). Tempo giusto, des sonneries de cuivres (12'59) dérivées du sujet fugué mais minorisées résonnent comme une menace qu'interpelle la timbale : cet épisode se fond à la cinquième section « dramatique et tragique » où cordes et bois en valeur longue immiscent une rémanence de l'hymne initial (13'11), alors que les sonneries de cuivres et les relances de mailloches se font plus oppressantes.
Pour la Coda (14'10), la timbale résonne à découvert, comme pour annoncer une marche funèbre. Trompettes et tuba confirment l'ambiance endeuillée d'où émane une poignante plainte des cors (14'22) qui provient de ce que nous avions entendu à 5'09. Imperturbablement scandé par la mailloche, comme le pouls d'un cœur meurtri, le lugubre convoi vibre de toute la ferveur des cordes et des cuivres, évoquant les vastes plaines américaines mais aussi le spectre de la Great Depression qui semble tarauder ce paysage d'une bouleversante humanité. De sinistres plaques d'accords en tutti (15'49) s'enlisent dans de fracassants roulements de percussion (16'07) jusqu'à une mortifiante stase (16'14), prostrée, figée dans un rictus d'effroi.


Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 Sibeli25


Benedictus a écrit:

Mélomaniac a écrit:

J'avoue avoir hésité entre ces trois témoignages (outre leur légitimité, le reste de la discographie ne se hisse nullement aux mêmes sommets).

Outre les deux Bernstein et Koussevitzky, j'aime bien aussi le live de Toscanini - lecture aux antipodes du lyrisme chaleureux Bernstein: assez méchante, tendue et abrupte, filant droit et exaltant le contrapuntisme un peu carré, les textures rugueuses de l'orchestration et les frottements modaux (l'acoustique très sèche fonctionne ici très bien.) Ça prend un côté noir et blanc et «constructiviste» qui me fait penser à certaines images du cinéma social américain de ces années-là (aussi bien dans Grapes of Wrath de Ford que dans les documentaires engagés de Lorentz, Hurwitz et Strand.)


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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 14 Oct 2020 - 23:55

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

William Schuman (1910-1992) :

American Creed

= Leonard Bernstein, Orchestre philharmonique de New York

(WHRA, février 1959)

Smile Intéressant diptyque (Free to dream / Free to build), dans la veine de la célèbre symphonie n°3.
On y retrouve une inspiration très roots, une harmonie modalisante aux parfums de folklore archaïque,
un discours cumulatif où la croissance organique se heurte à de dramatiques ruptures.
Excellente interprétation de concert.


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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 13 Avr 2022 - 21:42

Après une tentative Pettersson sans succès, je me suis dit qu'une cure de bonne humeur s'imposait. Le crochet par les symphonies de Piston fut une mauvaise idée, c'est une musique hélas parfaitement oubliable : bien ficelée, mais sitôt écoutée, sitôt effacée, manquant de gestes mémorables ou d'une "patte".

Problème réglé avec les symphonies de Don Gillis, farcies de thèmes populaires, gestes américains grandioses (Copland, Grofé), martiaux (Williams, Harrison), dansants (Gershwin, Bernstein) ou goguenards (Anderson, Bernstein). À défaut d'être toutes également roboratives, elles devraient au moins faire sourire l'auditeur si ce n'est plus.

Mélo évoquait ci-dessus la délicieuse symphonie 5½, petit bijou d'humour parodique et musicalement si bien troussé. Dans un idiome similaire, la No. 8 "A Dance Symphony" qui embaume son Gershwin et son Anderson, que ce soit dans l'hilarant Juke Box Jive initial, le Deep Blues à la langueur canaille, la Waltz (of sorts) en lambeaux de Tchaikovsky revus à travers le prisme des figures tutélaires, et le Low Down Hoe-Down qui alterne galops et fanfares à la Sousa avec le blues le plus sexy. J'ai pensé, dans ces deux symphonies, à Florence Price en moins sérieux tant les références au folklore et le rythme prévalent, vraiment des airs de cartoon sophistiqué. I love you

Pour les amateurs de sensations fortes estampillées de la bannière étoilée, la No. 7 "Saga Of A Prairie School" est à ne pas manquer, avec ses airs de western et ses cavaleries lancées au grand galop, ses fanfares, mais aussi ses beaux moments cuivrés plus apaisés (dans le III notamment, et pas seulement dans son final religieux).

Dans un registre similaire à la No. 7, je recommande la No. 4 "The Pioneers", globalement plus sombre, avec de beaux effets aux vents (ou de percussions, j'ai pensé à des échos de Sallinen). Mais par-dessus tout, la No.2 "A Symphony of Faith", aux confins du symphonisme européen et américain. Le premier mouvement ouvre sur du Sibelius, le troisième sur du Star Wars mâtiné de Pétrouchka.

L'intégrale des symphonies est désormais disponible chez Albany et mérite largement le détour ! Plus de détails sur les deux dernières incontinent...

Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 G1_jfi10 Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 G2_jfi10 Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 G3_jfi10


Je note au passage une qualité très cinématographique au symphonisme américain en général, à Gillis en particulier. Son usage des cuivres fait penser aux partitions de John Barry en plus roboratives, avec de fugaces échappées vers Les Baxter.


Dernière édition par Mefistofele le Jeu 14 Avr 2022 - 0:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyMer 13 Avr 2022 - 23:28

Épilogue : je viens de finir l'écoute des deux dernières symphonies.

La No. 10, au sous-titre potentiellement licencieux ("Big D"), est très courte et dans la veine cartoonesque déjà exploitée dans les 5½ et 8, hélas, en moins intéressant si on me demande.

La No. 9 est autrement plus plaisante, avec une ouverture en fête foraine complètement exubérante suivie d'une prière au long souffle des plaines (teintée de nostalgie hollywoodienne). Le III sonne comme une scène de shopping ou d'échappée en automobile, quelque chose de souriant issu de l'âge d'or. Le finale est une fanfare de champ de foire tout à fait délurée.

Voilà qui ne change pas mes recommandations (disons que je rajouterais la No. 9 pour une dose de cinéma rétro). La musique de Gillis est souriante et drôle, très consonnante, indubitablement américaine. Ce dont elle manque en ambition ou en complexité, elle le compense par sa fraîcheur et son immédiateté. Attention toutefois à l'overdose, les ingrédients et les tours de main sont souvent réutilisés d'une symphonie à l'autre.


Dernière édition par Mefistofele le Jeu 14 Avr 2022 - 0:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyJeu 14 Avr 2022 - 0:05

Je ne connaissais pas du tout. J’ai écouté la Big D et la 5 1/2 ce soir en faisant mon footing… c’est vrai qu’elles se ressemblent beaucoup. J’ai préféré la 5 1/2 à la 10. C’est assez creux mais très plaisant malgré tout, comme une sorte de best-of du folklore américain concocté par un esprit malicieux. C’est finalement assez rare les compositeurs qui ont de l’humour et qui ne se prennent pas au sérieux. À écouter à petite dose cependant. J’y reviendrai. Merci pour la découverte 😉
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyJeu 14 Avr 2022 - 0:48

Ravi que cela ait plu ! En effet, l'humour de Gillis m'a beaucoup touché, et c'est vraiment le genre de chose que je cherchais aujourd'hui.

Du coup, la 10 est vraiment dispensable si l'on a écouté la 5½. La 8, plus basée sur Gershwin et les danses populaires, constitue une alternative intéressante (ou la 9 pour le versant cinéma). Mais comme tu le signales, attention à l'excès de calories !

Les 2, 4 et 7 proposent vraiment autre chose et sont plus ambitieuses (disons, moins systématiquement exubérantes) sans renier l'aspect folklorique. Recommandées pour l'autre aspect de Gillis, celui des épopées américaines.
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MessageSujet: Re: Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc)   Symphonistes américains (Harris, Schuman, etc) - Page 2 EmptyLun 18 Avr 2022 - 22:10

Je viens d’écouter la 7. J’ai surtout été attentif et réceptif au premier mouvement qui fait penser à un petit poème symphonique. Ambiance pastorale, les cloches sonnent, cavalcade, coucher de soleil ou retour à la paix, de nouveau les cloches. On retrouve ça dans le dernier mouvement. Second et troisième mouvement mi-folklore mi-affrontement (fanfares et cuivres très engagés). Ça se répète un peu quand même... Finalement un poème symphonique ou un seul grand mouvement eut suffit.
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