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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Mar 20 Nov 2018 - 23:15
J'ai oublié de reporter ici mon avis sur ce disque écouté le mois dernier :
Mélomaniac, in playlist le 18 10 2018, a écrit:
Domenico Scarlatti (1685-1757) :
SonatesK. 36, 38, 57-69
= Francesco Cera, clavecin Formentelli d'après Cristofori (Florence, c. 1690)
(Tactus, mars 2001)
Découverte de cet album, et très bonne surprise ! Instrument trapu, peu brillant, mais homogène sur tout le spectre, avec un bas-medium puissant qui permet de vigoureux accords. Acoustique plutôt mate, mais aérée. La sélection de sonates comprend peu de stars du catalogue scarlattien, et s'achève un peu abruptement sur la 32°, peu passionnante, au sein d'un programme au demeurant assez court (cinquantaine de minutes). Mais comment le claveciniste italien nous anime tout ça, combien il empoigne les pièces vives ! Un jeu serré, très caractérisé, robuste et viril, souvent véhément, accordant de la gouaille aux pages les moins expansives. Ce n'est pas ici qu'on trouvera l'esprit le plus subtil, mais le ton bourru, bucheronné, la force de conviction impressionnent. Comparer par exemple la Gavotte K. 64 d'Andreas Staier, fière, altière, avec le chaudron d'humeurs acariâtres et tourbeuses que malaxe Cera !
Mandryka Mélomaniaque
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Mer 21 Nov 2018 - 6:54
Merci d’avoir poster vos impressions, qui m’ont inspiré de l’écouter. Je m’intéresse un peu à Cera parce qu’il ya deux de ses enregistrements que j’aime beaucoup, la messe d’Andrea Gabrieli et les Suites Françaises de J S Bach. Les deux m’étaient difficiles car ils sont mis en question mes idées sur la musique, mais peu à peu je suis arrivé à les apprécier. Ce Scarlatti est également pleine de nouvelles idées.
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
Huguette Dreyfus, clavecin (? pas trouvé lequel, elle possédait un Blanchet, aimait les Hemsch, a enregistré sur des Dowd entre autres) Vingt sonates de la dernière période
"le nombre significatif de clavecinistes qui se réclament de son enseignement est éloquent, tels que Christophe Rousset, Olivier Baumont, Jory Vinikour, Noëlle Spieth, Sébastien Guillot..." in https://fr.wikipedia.org/wiki/Huguette_Dreyfus
Bien mieux qu'un legs historique: aussi vivant et lumineux que ses interventions https://www.francemusique.fr/programmes/2018-07-22 -> Scarlatti et Huguette Dreyfus
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
« Quand tu changes de zone, Domenico se fiche de savoir si tu aimerais avoir du temps pour t'y faire, ciao et merci. Ça vire, point. Je ne crois pas qu'il s'agisse d'être capricieux. C'est juste… tordu. Les zones sont à la fois explosives, ennuyeuses, charmantes, mécaniques, biscornues, incohérentes. » Lillian Gordis On peut imaginer un culot monstre à celle qui aborde Scarlatti sous cet angle. C'est le cas, avec un panache et une sensibilité hors du commun. Peut-on en attendre moins d'une claveciniste américaine qui s'installe en France à 16 ans pour étudier avec Pierre Hantaï, puis Skip Sempé et Bertrand Cuiller, joue régulièrement avec Jérôme Hantaï, … et parle de Pollock et Simon Hantaï pour approcher Scarlatti. Peu importe, c'est un disque qui vous agrippe pour ne plus vous lacher. Pierre Hantaï, comme ombre tutélaire, avec en ouverture une K.119 toute d'énergie et de vigueur explosive (qui n'est pas sans rappeler le coup d'éclat d'Hantaï, sublime artificier*, inaugurant le vol. I Mirare par une K.135 échevelée), et achevant ce disque par une très belle K. 208 (seule pièce à avoir été enregistrée trois fois par Hantaï), toute de cantabile et de rêverie. Entre temps, bien des zones « Bon d'accord, chaque sonate est donc une zone ? ...Non, non, non ! les zones durent une mesure, ou deux mesures, ou contiennent cinq répétitions de la même phrase. » L.G. C'est bien à une coloriste de premier plan que nous avons à faire, dont la palette imaginative et féconde épouse si bien les éclats, ombres, explosions et chants secrets de ce maître de la lumière : Scarlatti. La « zone d'ombre » (sublimes K.25, K.402, K.474), comme le souligne JC. Pucek, étant sans doute la part qui fait, qu'au delà de l'évidente maestria, l'on reviendra à ce disque comme à un port d'attache.
Prise de son d'Aline Blondiau ; clavecin Philippe Humeau (1999) d'après un modèle allemand ; et accord du clavecin par … Lillian Gordis
* Suivant l'expression de Jean-Christophe Pucek dans le fort bel article, et sur Scarlatti, et sur ce disque, in http://notulae.fr/2019/08/11/sonates-pour-clavecin-de-domenico-scarlatti-par-lillian-gordis/
PS 1: sixième volume Hantaï/Mirare à paraître en septembre PS 2: sur Lillian Gordis : http://lillian-gordis.com/ , avec une interview passionnante (sur Scarlatti, la musique baroque, et sur son travail), dont on ne sait si le plus impressionnant est son intelligence singulière ou sa maturité (née en 1992) https://www.rts.ch/play/radio/magnetique/audio/lillian-gordis-le-cubisme-au-clavecin?id=10471420 PS 3: voir aussi : https://www.francemusique.fr/emissions/generation-jeunes-interpretes/edwin-fardini-et-tanguy-de-williencourt-lillian-gordis-takuya-otaki-60431 PS 4:
reprendre des forces:
4ème de couverture du livret
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Ah oui, c'est vraiment une lecture furieuse. Assez excitant pour quelqu'un qui, comme moi, n'est pas fanatique de Scarlatti (et surtout pas au clavecin).
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
Tout à fait. Comme on aime à la folie furieuse : emporté, exalté. Mais pas que : lyrisme, tendresse, ... et les sombres moirures derrière le panache. Très, très belle lecture en effet. Y compris pour celles et ceux qui adorent Scarlatti. Me fait un peu penser à Alice Ader, au piano (mais il me semble me souvenir que tu l'avais écoutée, sans trop d'enthousiasme).
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Oui, que j'aime vraiment sans réserve, dans Scarlatti, c'est Dubravka Tomšić (ce qui est un comble pour un amateur de crincrins et pouêt-pouêts authentiques de toutes sortes ). Très romantique, assurément, mais elle trouve des contrastes qui me manquent ailleurs (c'est évidemment plus difficile à faire au clavecin, et effectivement Gordis y parvient vraiment bien).
Bruno Luong Mélomaniaque
Nombre de messages : 1750 Date d'inscription : 07/08/2012
Mise à jour de la non intégrale Hantaï, suite à la parution du volume VI Mirare: Tout aussi formidable que les précédents ? (eh bien, j'en saurai plus quand je l'aurai écouté. Ce qui semble certain par contre: pas de doublon cette fois ci sauf K.18)
Liste des sonates volumes 1, 2, 3, 4, 5, 6 édition Mirare ou volume - Astrée-Naïve (22 sonates):
volume 1, 2, 3, 4, 5 ou 6 édition Mirare ou volume - Astrée-Naïve (22 sonates) K. 3 A-Dur - Vol. 1 K. 6 Fa majeur - Vol. 6 K. 8 Sol Mineur (Allegro) - Vol. 3 K. 18 Ré Mineur - Astrée-Naïve K. 18 Ré Mineur - Vol. 6 K. 25 Fis allegro - Vol. 2 K. 27 Si Mineur (Allegro) - Vol. 3 K. 28 E Major: Presto - Vol. 5 K. 43 Sol mineur 6 K. 45 D Major, Allegro. - Vol. 4 K. 54 A-moll. - Vol. 1 K. 56 Do Mineur - Astrée-Naïve K. 56 Do Mineur (Con Spirito) - Vol. 3 K. 58 Do Mineur - Astrée-Naïve K. 58 C-moll - Vol. 2 K. 69 Fa mineur 6 K. 84 C-moll - Vol. 2 K. 87 Si Mineur - Astrée-Naïve K. 87 B Minor: (Andante) - Vol. 5
K. 119 Ré mineur: Allegro - Vol. 6 K. 122 Ré Majeur - Astrée-Naïve K. 124 G Major: Allegro - Vol. 5 K. 133 C Major, Allegro. - Vol. 4 K. 135 E - allegro - Vol. 2 K. 141 Ré Mineur - Astrée-Naïve K. 141 D-moll - Vol. 1 K. 144 Sol Majeur - Astrée-Naïve K. 144 G Major, Cantabile. - Vol. 4 K. 145 Ré Majeur - Astrée-Naïve K. 145 D-dur - Vol. 1 K. 146 Sol Majeur - Vol. 3 K. 151 Fa Majeur - Astrée-Naïve K. 151 Majeur (Andante Allegro) - Vol. 3 K. 157 C Major: Allegro - Vol. 5 K. 158 Do Mineur - Astrée-Naïve K. 161 Ré majeur - Vol. 6 K. 162 E-dur - Vol. 1 K. 170 Do majeur - Vol. 6 K. 175 A-dur - Vol. 1 K. 177 D-dur- Vol. 1 K. 179 Sol mineur - Vol. 6 K. 185 F-moll - Vol. 1 K. 199 C-dur - Vol. 1
K. 201 G Major, Vivo. - Vol. 4 K. 204a Fa Mine/Maj - Astrée-Naïve K. 204a F Minor, Allegro. - Vol. 4 K. 205 F Major: Vivo - Vol. 5 K. 208 La Majeur - Astrée-Naïve K. 208 A-dur - Vol. 1 K. 208 A Major, Adagio e cantabile. - Vol. 4 K. 211 A Major: Andantino - Vol. 5 K. 212 A Major, Allegro molto. - Vol. 4 K. 213 Ré Mineur (Andante) - Vol. 3 K. 214 Ré Majeur (Allegro Vivo) - Vol. 3 K. 215 E - andante - Vol. 2 K. 216 E - allegro - Vol. 2 K. 227 Si Mineur (Allegro) - Vol. 3 K. 234 Sol mineur - Vol. 6 K. 238 F Minor: Andante - Vol. 5 K. 239 F - allegro - Vol. 2 K. 247 C-Sharp Minor, Allegro (played D Minor). - Vol. 4 K. 248 Si Bemol Majeur - Astrée-Naïve K. 248 B-dur - Vol. 1 K. 249 B-dur - Vol. 1 K. 252 E-Flat Major: Allegro - Vol. 5 K. 253 E-Flat Major: Allegro - Vol. 5 K. 259 G - andante - Vol. 2 K. 260 G - allegro - Vol. 2 K. 261 A - allegro - Vol. 2 K. 262 A - vivo - Vol. 2 K. 263 E - andante - Vol. 2 K. 264 E - vivo - Vol. 2 K. 273 Si bémol majeur - Vol. 6 K. 276 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 277 D Major: Cantabile andantino - Vol. 5 K. 279 A Major, Andante. - Vol. 4 K. 299 D-dur - Vol. 1
K. 302 C Minor, Andante. - Vol. 4 K. 310 B-dur - Vol. 1 K. 314 G - allegro - Vol. 2 K. 340 Do Majeur - Astrée-Naïve K. 366 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 370 Es - allegro - Vol. 2 K. 371 Es - allegro - Vol. 2 K. 381 E Major, Allegro. - Vol. 4 K. 384 Do majeur - Vol. 6 K. 388 D Major: Presto - Vol. 5
K. 401 D Major: Allegro - Vol. 5 K. 402 E Minor, Andante. - Vol. 4 K. 403 E Major, Allegro. - Vol. 4 K. 405 A Major, Allegro. - Vol. 4 K. 415 Ré Majeur - Astrée-Naïve K. 437 Fa Majeur - Astrée-Naïve K. 456 La Majeur - Astrée-Naïve K. 456 A Major, Allegro. - Vol. 4 K. 457 A Major, Allegro. - Vol. 4 K. 466 Fa Mineur (Andante) - Vol. 3 K. 468 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 484 D-dur - Vol. 1 K. 472 Si Bemol Majeur - Astrée-Naïve K. 474 E-Flat Major: Andante e cantabile - Vol. 5 K. 475 E-Flat Major: Allegrissimo - Vol. 5 K. 477 Sol majeur - Vol. 6 K. 487 Do majeur - Vol. 6 K. 492 D-dur - Vol. 1
K. 501 Do majeur - Vol. 6 K. 502 Do majeur - Vol. 6 K. 511 Ré Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 517 Ré Mineur (Prestissimo) - Vol. 3 K. 525 Fa Majeur - Astrée-Naïve K. 525 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 526 Do Mineur (Allegro Comodo) - Vol. 3 K. 531 E-dur - Vol. 1 K. 532 La Mineur - Astrée-Naïve K. 533 A Major, Allegro assai. - Vol. 4 K. 544 Si bémol majeur - Vol. 6 K. 547 G Major: Allegro - Vol. 5 K. 550 Si bémol majeur - Vol. 6 K. 551 B-Flat Major: Allegro - Vol. 5
PS Tout aussi formidable que les précédents ? !
Dernière édition par xoph le Sam 26 Oct 2019 - 12:22, édité 1 fois
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Sam 26 Oct 2019 - 12:04
Pour celles et ceux qui auraient raté le disque d'Artemandoline et Mari Fe Pavon (voir un peu plus haut) : bonne occasion de se rattraper
Comme on le sait les " sonates Kk.81 et Kk 88 à 91, forment un corpus particulier (le fameux disque 34 de Ross)*", pour me citer.
N'aura échappé ni à Artemandoline ni à Pizzicar Galante, qu' "en s’appuyant sur une mystérieuse source manuscrite d’origine française qui porte l’indication « Sonatina per mandolino e cimbalo » au début de l’une des sonates de Scarlatti" : CQFD Pour notre plus grand plaisir !
Voici une petite liste comparative des deux programmes, une *, et quelques liens vers la très talentueuse et très savante Anna Schivazappa
Spoiler:
* "cette sonate [Kk.81] et les pièces qui portent les numéros Kk. 88 à 91, forment un ensemble spécial dans l'œuvre de Scarlatti. Ce sont en effet des sonates à plusieurs mouvements enchaînés dont l'écriture est réduite à une basse chiffrée et à un dessus" **"Kk.77 :Une ravissante mélodie accompagnée prélude un menuet. L'écriture invite à une exécution de chambre avec solistes et continuo" Alain de Chambure (dans le livret de l'intégrale Ross).
Vivi felice ! dont j'apprends par Martin Meribel (biographie en cours de lecture) que l'exergue fameuse viendrait de Francesco Gasparini (maître vénitien de Scarlatti) qui clôt par ces mots son traité "l'armonico pratico al cimbalo".
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
J’avais été intrigué par son premier volume où ses outils favoris semblaient être la loupe et le scalpel, plus que son Steinway D. Vision personnelle ou ne manquaient ni le tranchant, ni le goût du contrepied. Il en est sans doute de même pour ce second volume. Me suis-je lassé ? Là où je voyais un album d’entomologiste, soucieux de coloris ailés, j'y vois plus de trucs. Pourquoi s’attarder sur ce crâneur (il en faut pour Scarlatti) en son miroir, plutôt drôle à vrai dire ? - mais vraiment 9’46 pour 4’59 chez Horowitz dans K.466, pour un andante moderato : Un peu d’allant que diable ! et c’est vrai que le chant de cette si belle sonate se perd, ou K. 87 en 7’03 contre 4’09 chez Horowitz toujours - Eh bien parce ce que ce m’as-tu-vu, peut être aussi agaçant que séduisant. Surtout dans la première partie du disque avec ses feux roulants K. 427 ou K. 25, prise à toute allure et avec une rythmique irrésistible, ou K. 35 toute en urgence et Flamenco, ou les si beaux et dramatiques silences de K. 531 et cette presque naïve et si belle K. 95 pour conclure. Et puis je réécoute K. 466, et finalement : presque un rêve. J’espère vivement que Federico Colli nous donnera un troisième opus !
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
Mise à jour de la non intégrale Hantaï, suite à la parution du volume Hændel / Scarlatti Mirare (et non pas VII). Et pas de doublons (cette fois-ci) ! A l'écoute, on se demande comment Hantaï a attendu si longtemps pour les enregistrer
K. 3 A-Dur - Vol. 1 K. 6 Fa majeur - Vol. 6 K. 8 Sol Mineur (Allegro) - Vol. 3 K. 12 Sol Mineur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 16 Si bémol majeur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 18 Ré Mineur - Astrée-Naïve K. 18 Ré Mineur - Vol. 6
K. 24 Mi mineur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 25 Fis allegro - Vol. 2 K. 27 Si Mineur (Allegro) - Vol. 3 K. 28 E Major: Presto - Vol. 5 K. 43 Sol mineur 6 K. 45 D Major, Allegro. - Vol. 4 K. 54 A-moll. - Vol. 1 K. 56 Do Mineur - Astrée-Naïve K. 56 Do Mineur (Con Spirito) - Vol. 3 K. 58 Do Mineur - Astrée-Naïve K. 58 C-moll - Vol. 2 K. 69 Fa mineur 6 K. 84 C-moll - Vol. 2 K. 87 Si Mineur - Astrée-Naïve K. 87 B Minor: (Andante) - Vol. 5
K. 119 Ré mineur: Allegro - Vol. 6 K. 122 Ré Majeur - Astrée-Naïve K. 124 G Major: Allegro - Vol. 5 K. 133 C Major, Allegro. - Vol. 4 K. 135 E - allegro - Vol. 2 K. 141 Ré Mineur - Astrée-Naïve K. 141 D-moll - Vol. 1 K. 144 Sol Majeur - Astrée-Naïve K. 144 G Major, Cantabile. - Vol. 4 K. 145 Ré Majeur - Astrée-Naïve K. 145 D-dur - Vol. 1 K. 146 Sol Majeur - Vol. 3 K. 147 Mi mineur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 151 Fa Majeur - Astrée-Naïve K. 151 Majeur (Andante Allegro) - Vol. 3 K. 157 C Major: Allegro - Vol. 5 K. 158 Do Mineur - Astrée-Naïve K. 161 Ré majeur - Vol. 6 K. 162 E-dur - Vol. 1 K. 170 Do majeur - Vol. 6 K. 175 A-dur - Vol. 1 K. 177 D-dur- Vol. 1 K. 179 Sol mineur - Vol. 6 K. 185 F-moll - Vol. 1 K. 199 C-dur - Vol. 1
K. 201 G Major, Vivo. - Vol. 4 K. 204a Fa Mine/Maj - Astrée-Naïve K. 204a F Minor, Allegro. - Vol. 4 K. 205 F Major: Vivo - Vol. 5 K. 208 La Majeur - Astrée-Naïve K. 208 A-dur - Vol. 1 K. 208 A Major, Adagio e cantabile. - Vol. 4 K. 211 A Major: Andantino - Vol. 5 K. 212 A Major, Allegro molto. - Vol. 4 K. 213 Ré Mineur (Andante) - Vol. 3 K. 214 Ré Majeur (Allegro Vivo) - Vol. 3 K. 215 E - andante - Vol. 2 K. 216 E - allegro - Vol. 2 K. 227 Si Mineur (Allegro) - Vol. 3 K. 234 Sol mineur - Vol. 6 K. 238 F Minor: Andante - Vol. 5 K. 239 F - allegro - Vol. 2 K. 247 C-Sharp Minor, Allegro (played D Minor). - Vol. 4 K. 248 Si Bemol Majeur - Astrée-Naïve K. 248 B-dur - Vol. 1 K. 249 B-dur - Vol. 1 K. 252 E-Flat Major: Allegro - Vol. 5 K. 253 E-Flat Major: Allegro - Vol. 5 K. 259 G - andante - Vol. 2 K. 260 G - allegro - Vol. 2 K. 261 A - allegro - Vol. 2 K. 262 A - vivo - Vol. 2 K. 263 E - andante - Vol. 2 K. 264 E - vivo - Vol. 2 K. 273 Si bémol majeur - Vol. 6 K. 276 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 277 D Major: Cantabile andantino - Vol. 5 K. 279 A Major, Andante. - Vol. 4 K. 299 D-dur - Vol. 1
K. 302 C Minor, Andante. - Vol. 4 K. 310 B-dur - Vol. 1 K. 314 G - allegro - Vol. 2 K. 340 Do Majeur - Astrée-Naïve K. 366 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 370 Es - allegro - Vol. 2 K. 371 Es - allegro - Vol. 2 K. 381 E Major, Allegro. - Vol. 4 K. 384 Do majeur - Vol. 6 K. 388 D Major: Presto - Vol. 5
K. 401 D Major: Allegro - Vol. 5 K. 402 E Minor, Andante. - Vol. 4 K. 403 E Major, Allegro. - Vol. 4 K. 405 A Major, Allegro. - Vol. 4 K. 415 Ré Majeur - Astrée-Naïve K. 429 La majeur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 437 Fa Majeur - Astrée-Naïve K. 443 Ré majeur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 456 La Majeur - Astrée-Naïve K. 456 A Major, Allegro. - Vol. 4 K. 457 A Major, Allegro. - Vol. 4 K. 466 Fa Mineur (Andante) - Vol. 3 K. 468 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 484 D-dur - Vol. 1 K. 472 Si Bemol Majeur - Astrée-Naïve K. 474 E-Flat Major: Andante e cantabile - Vol. 5 K. 475 E-Flat Major: Allegrissimo - Vol. 5 K. 477 Sol majeur - Vol. 6 K. 487 Do majeur - Vol. 6 K. 492 D-dur - Vol. 1
K. 501 Do majeur - Vol. 6 K. 502 Do majeur - Vol. 6 K. 511 Ré Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 517 Ré Mineur (Prestissimo) - Vol. 3 K. 525 Fa Majeur - Astrée-Naïve K. 525 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 526 Do Mineur (Allegro Comodo) - Vol. 3 K. 531 E-dur - Vol. 1 K. 532 La Mineur - Astrée-Naïve K. 533 A Major, Allegro assai. - Vol. 4 K. 544 Si bémol majeur - Vol. 6 K. 546 Sol Mineur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 547 G Major: Allegro - Vol. 5 K. 550 Si bémol majeur - Vol. 6 K. 551 B-Flat Major: Allegro - Vol. 5
Dernière édition par xoph le Sam 11 Déc 2021 - 10:23, édité 2 fois
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Je n'ai pas vérifié si on en parlait, mais grosse découverte pour moi cet automne, le Stabat Mater à dix voix réelles, un morceau assez étourdissant dans l'austère virtuosité de sa composition, plus typé XVIIe, qui n'a absolument aucun rapport avec l'esthétique pré-classique des Sonates.
La plupart de ses partitions sacrées ayant été perdues dans le Tremblement de terre de Lisbonne, on n'a pas beaucoup d'exemples de ses compositions vocales, mais celle-ci est assez vertigineuse.
Je recommande chaleureusement.
(Mais pas forcément à ceux qui aiment ses Sonates, du coup. )
Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
Domenico Scarlatti (1685-1757) Georg Friedrich Hændel (1685-1759)
Pierre Hantaï, clavecin comme d'hab (Jonte Knif 2004)
J'ai mis à jour la liste des enregistrement Hantaï/Scarlatti dans le fil Scarlatti-discographie sélective Reviendrai sans doute dans le fil Hændel-clavecin sur ce disque
A la suite de Cololi : quelle belle musique !
Benedictus a écrit:
C'est quand même un peu dommage, je trouve, pour quelqu'un qui avait donné d'aussi bons disques Farnaby ou Bull (ou même Frescobaldi) à ses débuts... Quitte à se cantonner à un répertoire peu original, j'aurais préféré un répertoire plus substantiel - par exemple, du Bach où son approche apportait vraiment quelque chose. (Bon, plutôt les Partitas ou les Suites françaises qu'une troisième version des Goldberg, quand même.)
xoph a écrit:
Pas trop pigé. Hantaï n’aurait rien apporté à Scarlatti ? Cette exclusivité devenue presque obsessive à l'image de l'œuvre de Domenico pour le clavecin (et un peu à l'image de l'œuvre de son père - je crois que nous l'avions évoqué il y a fort longtemps) lui serait refusée ? ou passerait pour une facilité ? Pour Hændel au clavecin, il est sans doute moins joué, aujourd’hui, que Bull ; pour ma part j'étais réservé sur son premier disque Hændel ainsi que sur celui-ci, même si je ne partage pas tes réticences structurelles… J'y reviendrai sans doute Pour ce disque reste certainement ouverte la question de ce rapprochement, ou bien de deux demi-disques.
xoph a écrit:
Hantaï n’aurait rien apporté à Scarlatti ?
J’ai dit ça, moi? Il me semblait au contraire avoir (et même assez souvent) écrit tout le contraire - et même plus d’une fois en échangeant avec toi, à ce qu’il me semble: tu ne t’en souviens vraiment pas? ou bien c’est juste par artifice rhétorique que tu feins de croire que je pense le contraire?
Au demeurant, je parlais bien sûr surtout de Haendel (si j'avais parlé du seul Scarlatti, je n'aurais probablement pas dit que ce n’était pas assez substantiel pour moi.)
xoph a écrit:
Cette exclusivité devenue presque obsessive à l'image de l'œuvre de Domenico pour le clavecin (et un peu à l'image de l'œuvre de son père - je crois que nous l'avions évoqué il y a fort longtemps) lui serait refusée ? ou passerait pour une facilité ?
Ça devient vraiment fastidieux, cette tendance à extrapoler de chaque désaccord esthétique l'expression d'une intention malveillante, et à prétendre l'y réduire. J'ai prétendu censurer l'expression des ressorts psychiques qui animent la démarche d'un interprète que j'aime énormément? je l'ai traité de grosse feignasse parce qu'il n'enregistre plus que Scarlatti et Haendel? Sérieux? Non, j'ai juste fait état de cette déception: les derniers disques de Pierre Hantaï (un artiste que je révère au plus haut point) m'excitent de moins en moins.
S’agissant des Scarlatti (puisque c’est vers eux que tu entends déporter le débat), je vois au moins trois raisons à cette déception:
1. Intellectuellement, la démarche me semble quand même de plus en plus en porte-à-faux avec les propos de Pierre Hantaï lui-même dans la notice du premier Scarlatti Mirare, qui disait alors se refuser à enregistrer une intégrale des sonates de Scarlatti, pour des raisons auxquelles j'adhérais alors (et adhère toujours) sans réserves.
Pierre Hantaï a écrit:
[Question: Cet amour vous amènera-t-il vers une intégrale discographique ?] Surtout pas. Ce n’est pas une œuvre en tant que telle, c’est simplement tout ce qu’on a pu retrouver d’écrit pour le clavier par ce compositeur. Cela ne justifie pas que l’on enregistre chaque note de cette effrayante quantité de musique. Sur le nombre, il y a bien évidemment des pièces qui ne méritent pas la postérité. Je sais que l’on fait de nos jours des expositions regroupant toute la peinture disponible de tel ou tel peintre du passé, et c’est absurde. Il n’y a rien qui puisse le justifier, et aucun grand artiste ne tolérerait que son travail soit présenté ainsi, à la pelle.¹ C’est la même chose pour les disques ou les concerts. Les intégrales sont un cadeau empoisonné que l’on fait aux compositeurs, en rendant l’écoute de leur musique fastidieuse, voire impossible. L’interprète doit choisir, et choisir le meilleur. Et accepter que l’on ne peut obtenir l’excellence en tout.
Or, à force d'aligner les anthologies sans doublon, tout ça va bien finir par furieusement ressembler à... une intégrale. ¹ Ce qui suffirait aussi à répondre à ton rapprochement avec l'œuvre de Pierre Hantaï - au cas où la simple objection «Je n'attends pas la même chose d'un peintre et d'un interprète musical» n'y suffirait pas.
2. Du point de vue de l'auditeur, je trouve qu'on atteint un certain effet de seuil par rapport au corpus des Sonates de Scarlatti: je trouve qu'au-delà d'une certaine quantité de Sonates écoutées, c'est l'impression de ressemblance, l'effet de série qui finit par s'imposer - on finit par percevoir davantage les similitudes que les singularités, par davantage ressentir le caractère binaire des coupes formelles et rythmiques, la stéréotypie des affects mis en jeu, la relative étroitesse du cadre harmonique que tout ce par quoi il arrive à Scarlatti de les subvertir.
Et ce d'autant plus que, mathématiquement, plus on va multiplier les anthologies sans doublon (et se rapprocher d'une intégrale), plus va augmenter le risque d'entendre des «pièces qui ne méritent pas la postérité.»
3. Cette impression de monotonie se trouve aussi renforcée du fait qu'en termes purement interprétatifs, Hantaï me semble, depuis 2015, creuser un même sillon (ce qui, je m'empresse de le préciser, constitue une démarche éminemment respectable), là où, auparavant, il me semblait davantage expérimenter (ce qui est tout aussi respectable et, généralement, m'accroche davantage) - que ce soit en termes d'ornementations, de tempi, de tempéraments, d'effets de dynamique.
À ce titre, le disque Astrée / Auvidis et le Mirare 1 étaient aussi dissemblables que possible (l'écoute - à l'aveugle - du Mirare 1, à une époque où j'écoutais en boucle l'Auvidis, avait même été une vraie expérience de double sidération: d'abord de ce que j'entendais, ensuite en découvrant que c'était le même claveciniste), les Mirare 2 et 3 semblaient comme une espèce de synthèse (à la fois intégration et dépassement de ces expérimentation) - tandis que les volume 4 à 6 m'ont plutôt paru étendre les choix esthétiques élaborés dans ce moment de synthèse à d'autres morceaux du corpus, les asseoir dans la durée.
Impression redoublée par les choix d'instruments: la dissemblance Astrée / Mirare 1 provenait aussi, en partie, du contraste entre le grand clavecin italien Humeau et la copie Ammer d'un clavecin thuringeois, tandis que dans les Mirare 2 et 3, Hantaï reprenait le Humeau mais en le jouant autrement (comme informé par l'expérience du Ammer.) Or, étant joués sur le même clavecin Kniff inspiré de modèles allemands (lui-même moins typé de sonorité que les deux précédents), les volumes 4 à 6 (la notice du 6 n'identifie pas l'instrument, mais je n'ai pas noté de différence sensible à l'oreille) déploient de fait le même type de jeu et de sonorité.
xoph a écrit:
Pour Hændel au clavecin, il est sans doute moins joué que Bull
Ah, tu trouves? Comme ça, de mémoire, je peux citer trois fois plus de monographies ou d'intégrales consacrées aux Suites de Haendel (Gilbert, Ross, Beaumont, Egarr, Remy, Dantone; je visualise aussi des disques Hyperion, Brilliant et Ramée, mais je ne me souviens plus qui sont les interprètes - et je ne compte bien évidemment pas les versions pour piano) que de monographies Bull (Hantaï, Asperen - et puis?) (Farnaby, je n'en parle même pas.)
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
Je n'ai pas vérifié si on en parlait, mais grosse découverte pour moi cet automne, le Stabat Mater à dix voix réelles, un morceau assez étourdissant dans l'austère virtuosité de sa composition, plus typé XVIIe, qui n'a absolument aucun rapport avec l'esthétique pré-classique des Sonates.
La plupart de ses partitions sacrées ayant été perdues dans le Tremblement de terre de Lisbonne, on n'a pas beaucoup d'exemples de ses compositions vocales, mais celle-ci est assez vertigineuse.
Je recommande chaleureusement.
(Mais pas forcément à ceux qui aiment ses Sonates, du coup. )
Je me suis senti un peu visé On avait un peu parlé plus haut des cantates (et dans le fil Scarlatti en "général"), et je connais (et aime) le Stabat Mater par l'Ensemble Jacques Moderne (couplé avec la Messe de Madrid). Comme quoi…
--------------------- @ Benedictus
Eh bien le café du matin est parfois un peu amer.
Je vois que visiblement tu as mal pris mes propos. Peut-être lors de ton analyse de texte saucissonnée (pour un texte pourtant fort court), aurais-tu pu t'attacher d'avantage à ses premiers termes : "pas trop pigé", ou au conditionnel ou aux points d'interrogations. Ou sinon, me faire part par MP de tes ressentiments (car si je sais lire c'est bien le cas). Je ne répondrai pas plus, ici, sur la première partie de ton texte.
Sur Bull, j'avais rajouté "aujourd’hui", que tu n'as sans doute pas vu, pas cité en tout cas dans ta citation de citation. Il me semble que hors monographie, Bull a plus la cote auprès de la jeune génération et est plus joué (Rondeau, Gordis, Cuiller). Mais effectivement une analyse comptable et historique s'impose.
Sur les trois points que tu développes, qui me semblent tout à fait intéressants, et répondent à mon "pas trop pigé", en précisant ton point de vue : je relirai avec plus d'attention et poursuivrai un peu plus tard la discussion, si j'ai quelque chose à apporter.
Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
Sur Bull, j'avais rajouté "aujourd’hui", que tu n'as sans doute pas vu
Non: que tu as dû ajouter après que j'ai copié ton texte en mode «quote» pour y répondre (j'imagine que ce doit être ça, le «Dernière édition par xoph le Ven 10 Déc 2021 - 0:24, édité 1 fois.») Je veux bien être accusé de perpétrer un «saucissonnage» stalinien sur ta prose délicate, mais pas sur ce mot-là: s'il s'était trouvé dans le texte auquel je répondais, je n'aurais pas perdu cinq minutes mon temps à répondre sur ce point, dans mon esprit très secondaire et, je te l'accorde, bassement «comptable.»
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
Pas spécialement : ce fil parle surtout de ses Sonates, et ceux qui voudraient retrouver la même esthétique dans sa musique sacrée (quelque chose de plus proche de Jommelli, voire du jeune Mozart ?) seraient assez déçu (on est plus proche de Beretta, Legrenzi ou Le Prince, finalement, pour ne pas dire d'Allegri et Morales !).
Ca se voulait un petit disclaimer. J'en parle ici parce que c'est son fil, mais ce n'est finalement peut-être pas le bon fil pour trouver son public. (Mais je ne sais pas où le mettre autrement.)
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
Pas spécialement : ce fil parle surtout de ses Sonates, et ceux qui voudraient retrouver la même esthétique dans sa musique sacrée (quelque chose de plus proche de Jommelli, voire du jeune Mozart ?) seraient assez déçu (on est plus proche de Beretta, Legrenzi ou Le Prince, finalement, pour ne pas dire d'Allegri et Morales !).
Ca se voulait un petit disclaimer. J'en parle ici parce que c'est son fil, mais ce n'est finalement peut-être pas le bon fil pour trouver son public. (Mais je ne sais pas où le mettre autrement.)
Je l'avais bien compris dans ce sens, et cela me semblait tout à fait à sa place tout comme les cantates, ou la mandoline…
Il semble néanmoins assez naturel que les sonates occupent une place prépondérante dans ce fil, même si comme tu le soulignes la perte de nombreux manuscrits nous fait peut-être appréhender son œuvre sous un angle plus fermé qu'il ne pourrait l'être.
J'avais proposé à quelques reprises d'unifier ce fil avec le fil "clavier de Scarlatti". L'un des deux fils me semblant destiné à s'épuiser (tant ils ne peuvent que se recouper ou être redondants).
Je ne sais pas s'il y a suffisamment de matière pour ouvrir un fil Scarlatti hors sonates.
PS : Calbo avait parlé sur ce fil du Stabat Mater / Ensemble Jacques Moderne
Spoiler:
calbo a écrit:
J'ai pris mon temps pour poster mon compte rendu concernant ce CD mais c'était nécessaire
Si l'on connait essentiellement Domenico Scarlatti pour son impressionnante oeuvre claviéristique (pas moins de cinq cent cinquante-cinq sonates pour clavecin) on connait moins ses pièces de musique sacrée (encore que qu'il n'y en ait que quatre) et ses cantates de chambre. Si l'ensemble Vox Luminis avait déjà sorti un CD il y a un ou deux ans, l'ensemble Jacques Moderne, sous la direction de son chef historique, met à son tour en valeur ces oeuvres en valeur. Si le stabat mater à dix voix est l'oeuvre la mieux connue de Scarlatti, la messe de Madrid le Te Deum et le Cibavit nos sont aussi de très belle facture. Scarlatti a utilisé avec talent les techniques de composition de son époque mélant avec bonheur les styles renaissance et baroque dans le stabat mater; si la messe de madrid, le Te Deum et le Cibavit nos ont un style plus baroque, Scarlatti n'en a pas moins fait de ces trois oeuvres de petits bijoux. L'ensemble Jacques Moderne dirigé par Joël Suhubiette dont le parcours musical est exemplaire interprète ces quantre pièces avec saimplicité et les voix et le continuo dialoguent avec bonheur. On ne peut qu'apprécier une telle interprétation qui fait de ce CD une réelle réussite tant on entend que les musiciens et les chanteurs ont pris un vrai plaisir à enregistrer ces oeuvres
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
Pour revenir brièvement sur quelques aspects des points développés par Benedictus
1 > Le texte d'Hantaï se refusant à enregistrer une intégrale "cadeau empoisonné" est bien connu ; quand je répertorie les sonates suivant les volumes et parle de la "non intégrale Hantaï", c'est bien à cela que je pense. Pour autant, et je peux me tromper, ce volume Scarlatti / Haendel pourrait bien clore cette exploration par Hantaï du Corpus (j'imagine mal un volume 7 après celui-ci, si atypique, fin et ouverture). Grosso modo tous volumes réunis, on est autour de 130 sonates (avec peu de doublons, un triplé K 208, aimée passionnément par Scott Ross, et "baromètre" du jeu d'Hantaï - cf page précédente). Il y a encore un peu de marge pour une intégrale. On reste pour moi, en regard de l'abondance de l'œuvre dans l'optique d'un parcours choisi, ce que Hantaï se promettait par ailleurs en 2002: "J'ai décidé de voyager un certain temps dans la musique de Scarlatti sans savoir quand je m'arrêterai." *
2 > Cet effet de seuil, propre à chacun·e, et fonction du mode d'écoute (plus ou moins fragmentée), est même temps inhérent à l'œuvre de Scarlatti, aussi épuisante qu'inépuisable. Je le ressens peu à l’écoute de ces différents volumes égrenés sur un rythme très lâche, et les sonates choisies dans ce dernier volume sont, à mon goût, superbes. C'est bien sûr personnel.
3 > Il me semble que l'hypothèse "éminemment respectable" d'Hantaï ¨creusant son sillon" est juste, et qu'il a trouvé "son" clavecin (Jonte Knif 2004 d'après des modèles allemands du XVIIIème), que je trouve parfait pour ses "derniers" Scarlatti, moins pour Hændel. On peut aussi comprendre cette réduction exploratoire (en terme d'instrument particulièrement) comme mise en valeur de l'œuvre. Pour faire un parallèle pictural avec les limites que cela entend (pas Simon Hantaï cette fois) : quand on voit (comme moi dernièrement) les carrés de Josef Albers réunis en une salle, on comprend bien que la presque identité des formats et géométries a pour ambition de servir la couleur. Clavecin au service des lumières de Scarlatti, et non pas exploration de Scarlatti au travers des singularités d'un instrument (ce à quoi je suis par ailleurs le plus souvent sensible, ou tout au moins attentif).
PS : à la relecture de l'interview d'Hantaï par Gaëtan Naulleau (lors de la parution du Vol.IV, juin 2016) et en écho à ce qui précède G.N. : L'aventure, ici, ne tient pas à la redécouverte d'un instrument, d'un traité, mais à l'immersion patiente dans une musique qui ne révèle qu'à ses interprètes les plus fidèles sa liberté joueuse et son geste expérimental. Nouveau Diapason d'or [comme les deux derniers], dix ans après le volume précédent. P.H. : Dix ans, oui ! J'ai voulu faire autre chose… et je n'ai pas fait grand-chose.[…] J'ai cherché le clavecin idéal pour un programme Handel, que j'ai finalement déniché (un modèle anglais copié par Kilström), mais que son propriétaire n'a pas voulu me prêter.
PS 2 : suit un développement sur le choix du clavecin Jonte Knif (et ses erreurs de jeunesse : les clavecins italiens brillants) ; des considérations sur les sonates de Scarlatti - toujours les mêmes jouées ; et autres choses passionnantes, que je ne pourrai retranscrire (maintenant en tout cas), car n'ayant pas renouvelé mon abonnement (tellement les numéros ne m’arrivaient que de façon aléatoire) l'accès aux versions numériques ne m'est plus possible depuis ce midi. Et je n'ai pas gardé les versions papier.
* in https://www.liberation.fr/culture/2002/07/20/pierre-hantai-revise-son-scarlatti_410746/
vinteix Mélomane averti
Nombre de messages : 393 Age : 55 Localisation : Japon Date d'inscription : 27/10/2006
Je n'ai pas vérifié si on en parlait, mais grosse découverte pour moi cet automne, le Stabat Mater à dix voix réelles, un morceau assez étourdissant dans l'austère virtuosité de sa composition, plus typé XVIIe, qui n'a absolument aucun rapport avec l'esthétique pré-classique des Sonates.
La plupart de ses partitions sacrées ayant été perdues dans le Tremblement de terre de Lisbonne, on n'a pas beaucoup d'exemples de ses compositions vocales, mais celle-ci est assez vertigineuse.
Je recommande chaleureusement.
(Mais pas forcément à ceux qui aiment ses Sonates, du coup. )
En effet, j'aime beaucoup les/certaines sonates... mais la somme est assez lassante... Alors pour sortir des sentiers battus, ce STABAT MATER (1715 ?) est une merveille de richesse harmonique et polyphonique (tissant sa richesse d'un tissu vocal à 10 voix réelles), dans un style austère et archaïque. J'ai l'enregistrement par R. Alessandrini, splendide !
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Oui, c'est aussi mon ressenti sur les Sonates : il y a des pépites, mais ce n'est pas forcément conçu pour être empilé en n'écoutant qu'elles pendant une heure.
Ce Stabat, si différent – et si remarquablement écrit, d'un talent contrapuntique insoupçonnable dans les Sonates, dont ce n'est pas le propos –, renouvelle complètement la (ma) perception du compositeur.
(Découvert pour ma part en salle il y a quelques semaines – par le Palais-Royal de Sarcos – , j'ai toujours dû croire que c'était une composition d'Alessandro, et la laisser de côté.)
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6089 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
A la suite des échanges avec Benedictus et ayant retrouvé l'interview d'Hantaï par Gaëtan Naulleau (Diapason - Juin 2016) : j'en livre quelques extraits complémentaires (PS 2 ci avant). Hantaï n'étant pas très bavard, c'est à ma connaissance (j'espère me tromper) l'une des rares fois où il se livre (un peu) sur Scarlatti ; l'autre fois - fameuse - étant son très beau texte du Mirare I. Les extraits ci-après fournissent un éclairage (et pas une conclusion) sur les dissensions discussions ci-avant. D'autres points passionnants, sont exposés dans cet interview (555 sonates, 555 fois le même motif dans une sonate, … enfin c'est ma traduction ; registration limitée ; ornementation succincte ; etc.). On peut le trouver assez facilement, ou le consulter dans certaines médiathèques (ou m'adresser un MP). 2016 correspond à la parution du Mirare IV , soit aux deux tiers du cheminement d'Hantaï à ce jour en paysages scarlattiens ("J'ai décidé de voyager un certain temps dans la musique de Scarlatti sans savoir quand je m'arrêterai.").
quel clavecin ?:
Le clavecin allemand [Jonte Knif] que vous avez choisi a-t-il été déterminant dans la composition du programme ? P.H. : Un instrument dicte ce qu'il aime. Celui-ci était plus favorable à certaines sonates, oui. Mon approche de Scarlatti, qui me passionnait déjà quand j'étais gosse, a été régulièrement stimulée et renouvelée par différents clavecins. Je suis allé très loin dans certaines directions, j'ai fait - et dit – des bêtises. J'ai été persuadé qu'il lui fallait un grand modèle italien, très énergique, avec un seul clavier et juste deux jeux de huit pieds ...
... et vous donniez l'exemple avec le récital de 1992, qui a marqué tous les esprits par la vivacité et, à un certain degré, la sécheresse très dynamique du timbre. Comme si le clavecin renouait avec la guitare ... P.H. : Kirkpatrick a eu cette belle image pour les modèles italiens, et la facture espagnole qui en était directement dérivée : « une sécheresse infiniment riche ». L'idée générale de ce premier disque en découlait. L'interprétation faisait corps avec l'instrument. Cela étant, nous savons qu'à la cour de la reine Maria Barbara, Scarlatti disposait également de modèles français et flamands, d'un clavecin spectaculaire à trois claviers, de nouveaux pianofortes ...
Très intimistes, ces pianofortes des années 1720 et 1730 livrent-ils des clefs pour Scarlatti ? P.H. : J'en ai essayé plusieurs sans jamais y trouver mon compte, comme si je jouais une guitare électrique débranchée. Ils sont aux antipodes du brillant, de la résonance profonde, de l'ampleur du clavecin. Au disque, je suis revenu par deux fois à un modèle italien, et j'ai employé un instrument allemand, mais toujours très italien d'esprit. Cette fois, je joue un clavecin allemand plus opulent, avec deux claviers, deux jeux de huit pieds et un de quatre.
trop de sonates ?:
... Des « jeux ingénieux avec l'art », écrit-il dans la préface des Essercizi. Mais cette manière ludique risque d'égarer l'auditeur. Pourrait-elle refléter sa carrière en vase clos, trois décennies durant, à la cour d'Espagne, où ses sonates divertissent un public acquis et fidèle, à commencer par la reine, son élève ? P.H. : Est-ce un hasard s'il n'édite rien après les trente Essercizi, écrits avant 1729, publiés en 1738 ? Il compose ensuite des centaines de sonates qui vont beaucoup plus loin dans la complexité des timbres, des humeurs, des formes ... et ne s'inquiète pas de les voir rester manuscrites. Au XVIIe siècle, où les publications pour clavier sont assez rares, cela se comprendrait. Mais au XVIIIe ? Pensez que ses contemporains ne connaissaient que les Essercizi ! Donc oui, ce foisonnement expérimental a certainement été encouragé par l'intimité qui s'est établie avec un public amateur et familier. Scarlatti a dû juger son langage trop moderne pour être diffusé par une édition, dans laquelle les néophytes n'auraient lu que des bizarreries spectaculaires.
C'est un risque encore aujourd’hui, n'est-ce pas ? P.H. : Hélas ! Je considère que Scarlatti - le vrai Scarlatti est inconnu. On joue toujours les mêmes sonates. J'observe autour de moi peu de clavecinistes qui l'aiment vraiment. Beaucoup le trouvent trop brillant et n'y entendent aucune profondeur. C'est n'y rien comprendre. Chopin est extrêmement virtuose, et extrêmement profond. Personne n'aurait l'idée d'y voir une contradiction.
[………………………]
Vous avez lu, j'imagine, toutes les sonates. Vous est-il arrivé d'en trouver où l'invention part dans tous les sens, et dont vous ne sauriez pas quoi faire ? P.H. : Des sonates mal construites ? Non. Il sait toujours ajuster un point d'équilibre. Plus qu'au discours canalisé de l'ancienne rhétorique, sa façon de faire m'évoque le peintre devant la toile. Bach fait parler l'instrument, articule des mots dans des phrases. Pas Scarlatti : les humeurs sont autant de couleurs sur sa palette, il juxtapose, conscient des dominantes, des proportions, des attentes, des ruptures. Maintenant, l'autre partie de votre question. Des sonates dont je ne sais pas quoi faire, j'en ai croisé plus d'une. Et j'ai évolué. Certaines pages que j'avais laissées de côté, en les trouvant trop naïves ou d'une joliesse creuse, me touchent aujourd’hui ; je sens que leur naïveté est voulue, telle une autre couleur. C’est flagrant dans certaines sonates, où tout un pan repose sur cette naïveté, et parfois des thèmes à la limite du stupide, que la suite contredit abruptement.
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Dernière édition par xoph le Sam 11 Juin 2022 - 23:32, édité 1 fois
xoph Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Sam 11 Juin 2022 - 23:01
Scarlatti to Scarlatti Sonates d'après l'édition critique d'Emilia Fadini (1978) CD I Sonates organisées en suites selon l'anthologie de Hans von Bülow (1864) CD II
Giulio Biddau, piano
Questions Comme tout miroir digne de ce nom ce n’est pas à un double que convie ce titre et cette pochette mais à des jeux sur la profondeur, les angles de vue… - La fortune éditoriale de Scarlatti La notice (de Giulio Biddau) est particulièrement fournie et éclairante sur ce point : rareté des sources (quasi-pas de sources autographes) ; enrichissement ce ces sources (ajouts de nuances, articulations, etc… modification des tempos, réécriture partielles) pour les publications destinées au pianoforte, puis piano (Clementi, Czerny, Longo). Et comment ces « déformations » ont contribué à faire entendre Scarlatti. - L’agencement des sonates selon les époques Les regroupements par paires ou triptyques (Kirpatrick, Sheveloff) : si elles sont aujourd’hui les plus couramment adoptées, restent du domaine de l’hypothèse et font suite à d’autres agencements (Longo regroupe parfois par « suites », ou Bülow) - La question de l’instrument On sait que les premiers pianoforte de Cristofori étaient présents à la cour d’Espagne : « on peut se demander s’il n’y a pas une contradiction entre ce désir d’authenticité des sources [édition Emilia Fadini 1978] et l’adaptation de Scarlatti au piano moderne »
Construction en deux CD écartelés > Le second disque part de l’édition de Hans von Bülow (1864) qui agence seize sonates en trois suites par tonalités (qu’il transpose selon ses besoins), en renomme les mouvements et en modifie les tempo (toccata, sarabande, gigue… - la sonate K.8 en sol majeur Allegro devient par exemple une Sarabande Moderato, ma deciso), n’hésite pas à convier le papa Alessandro pour insérer des ouvertures ou fugues, fournit des indications d’articulation à l’allemande (issues d’après Giulio Biddau des traités de Quantz, Léopold Mozart et Türk), … > Le premier reprend les sonates d’origine des suites de Hans von Bülow, dans le presque même ordre, selon l’édition critique d’Emilia Fadini 1978 (la plus moderne, et la plus proche des sources), avec les parti-pris de Biddau (privilégier le flux et la pulsation plus que la virtuosité, valoriser l’élément espagnol – ce qui n’est pas très nouveau, mais vient en contraste d’un Scarlatti à l’allemande par Bülow). Après ces quelques éditions coupées en quatre, grand est le risque de se prendre les doigts dans ces lourds grimoires, ou d’y perdre l’oreille dans des chausse-trappes redoutables, d’autant plus que Giulio Biddau ne déroule pas les deux disques terme à terme mais suit les tonalités d’origine (choix justifié, mais malcommode pour une écoute en parallèle) dans l’ordonnancement du « vrai » disque Scarlatti – La sonate K.31 s’y trouve en plage 12, contre plage 7 sur le CD 2 Bülow/Scarlatti par exemple.
Ecoute Le CD 2 Bülow/Scarlatti, parfait pour celles ou ceux que 555 sonates (enfin plus ou moins, on parle de 600 selon Biddau) lassent, par l’organisation en ces trois suites rétrospectivement baroques, fait d’après moi tout l’intérêt de ce double CD ; Giulio Biddau s’y trouve plus à l’aise que dans le CD Scarlatti. Si les infidélités (à Scarlatti) sont nombreuses et audibles, elles s’inscrivent après tout dans des développements pianistiques (irisation, percussion, dynamique), et font bien sûr l'intérêt du disque. Plus décevant est le CD Scarlatti que je trouve bizarrement parfois désarticulé, sur-orné, comme si toutes les intentions sur-ajoutées de Hans von Bülow, se projetaient ici en trop d’interprétation et manque de fluidité dans ce retour à l'original.
« Le dédoublement interprétatif de ces sonates, ce va-et-vient entre la transparence de l'Urtext et le prisme de Bülow, projette la musique de Scarlatti dans le kaléidoscope de l'histoire. » Projet passionnant et pas aussi réussi que je ne l’espérais
programme:
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xoph Mélomane chevronné
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Bertrand Cuiller, dir. Clavecin, orgue Le Caravansérail Emmanuelle de Negri, soprano Paul-Antoine Bénos-Djian, contre-ténor
Bon, un peu de pédanterie liminaire.
Oui mais, Other Works, non mais franchement : • Sonate K. 144, ici à la harpe, superbe, de Bérengère Sardin ; • Sonate K. 90, ici avec avec le violon magnifique de Leila Schayegh (dont je ne m'étonne plus qu'elle ne soit pas créditée en couverture - l'est-elle sur les disques de Stephan MacLeod/Gli Angeli ? cela s'appelle sans doute aimer la musique. Tout autant que Bruno Cocset dans le continuo du Stabat Mater) • Charles Avison : extrait du Concerto grosso no 3 en ré mineur d’après D. Scarlatti ; • Cantate-Opéra en petits morceaux : Amor d’un’Ombra e Gelosia d’un’aura ; • Cantate Pur nel sonno almen tal’ora. Et tant qu'à faire (pour ce que je connais - pour les curieux·ses on en parle dans les pages qui précèdent) : mais, mais, • Le disque de l'Ensemble Jacques Moderne (Joël Suhubiette) avait déjà donne une version du Stabat Mater, et ne s'était pas arrêté en si bon ce chemin puisque l'accompagnait la Messe de Madrid ; • Les cantates ont fait l'objet d'un fort beau disque (et plus complet) par XVIII-21 - Musique des Lumières/Jean-Christophe Frisch ; • Les sonates pour ensemble ont été enregistrées de très belle façon, avec mandolines notamment par Artemandoline.
C'est donc un florilège des œuvres de Scarlatti hors sonates clavecin : soit ! Et comme il est réussi ! Le Caravansérail porte bien son nom, à la croisée de ces œuvres plus méconnues, plus indécises aussi de Scarlatti (non pas dans leur forme, très aboutie, mais dans leur dessein).
repères:
Petits repères biographiques 1703 - 1728 Opéras, œuvres chorales 1715 - 1718 Stabat Mater à dix voix 1720 Lisbonne 1722 - Te Deum joué à Lisbonne (sans doute antérieur) 1729 Séville 1733 Madrid 1737 Arrivée de Farinelli à Madrid 1738 Essercizi (publication) 1754 Messe de Madrid retranscrite pour la Chapelle Royale (sans doute bien antérieure dans sa composition) 1756 Salve Regina (pas trouvé d’autres indications…) 1757 Décès de D. Scarlatti 1759 Décès de Ferdinand VI et retour de Farinelli à Bologne emportant avec lui deux des sources manuscrites de Scarlatti (Venise et Parme) offertes par Maria Barbara (muse ou geôlière, on ne sait…)
Très beau disque, surtout dans sa première partie (les cantates sont sans doute un peu en retrait). Comme elle est bien construite : la harpe qui introduit le si beau Dolorosa du Stabat Mater ; le violon de Leila Schayeg qui transfigure la sonate K.90 ; la "réinvention" de Charles Avison, ici très convaincante (et vivaldienne) ; et au centre, l'une (ma) de mes sonates préférées K.213 (seule pièce au clavecin). C'est beaucoup plus que du bel ouvrage. Et pour celles ou ceux qui ne connaîtraient pas ce versant scarlattien, assurément à conseiller.
Ces œuvres, s'il était besoin, font preuve de la maestria de Scarlatti en Other Works, et bien sûr posent la question de son écart - par rapport à ce qui lui était donné, de ce qu'il a abandonné.
Dernière édition par xoph le Ven 23 Sep 2022 - 23:14, édité 2 fois
Ravélavélo Mélomane chevronné
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Je connais pas cette version, curieux d'avoir ton avis. Mais dans ces œuvres de jeunesse (et archaïques, ça me fait penser aux motets de Bach ou aux fantaisies pour violes de Purcell), quelle œuvre ! (comme l'ont souligné DLM et Vinteix, il y a peu)
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Je connais pas cette version, curieux d'avoir ton avis. Mais dans ces œuvres de jeunesse (et archaïques, ça me fait penser aux motets de Bach ou au fantaisies pour violes de Purcell), quelle œuvre ! (comme l'a souligné DLM, il y a peu)
Malgoire: excellent dans le Requiem de Mozart (que Xavier appréciait beaucoup dans ses plus jeunes années) et mon souvenir est vague, j'ai peu écouté ce Stabat Mater, je me souviens que mon impression est excellente, je relance l'écoute...
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Ven 1 Mar 2024 - 16:25
Une somme, un pensum, ou la plus belle des balades, c'est selon… Rien de nouveau à première vue dans les plages (les six albums Mirare, sans les "fonds de tiroir" du Haendel/Scarlatti), ni dans le livret (l'interview avec Christophe Robert du volume III, qui était déjà dans le volume II). Parution novembre 2023. Ouf, je croyais que je devrais avoir à mettre à jour mon tableau *.
K. 3 A-Dur - Vol. 1 K. 6 Fa majeur - Vol. 6 K. 8 Sol Mineur (Allegro) - Vol. 3 K. 12 Sol Mineur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 16 Si bémol majeur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 18 Ré Mineur - Astrée-Naïve K. 18 Ré Mineur - Vol. 6
K. 24 Mi mineur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 25 Fis allegro - Vol. 2 K. 27 Si Mineur (Allegro) - Vol. 3 K. 28 E Major: Presto - Vol. 5 K. 43 Sol mineur 6 K. 45 D Major, Allegro. - Vol. 4 K. 54 A-moll. - Vol. 1 K. 56 Do Mineur - Astrée-Naïve K. 56 Do Mineur (Con Spirito) - Vol. 3 K. 58 Do Mineur - Astrée-Naïve K. 58 C-moll - Vol. 2 K. 69 Fa mineur 6 K. 84 C-moll - Vol. 2 K. 87 Si Mineur - Astrée-Naïve K. 87 B Minor: (Andante) - Vol. 5
K. 119 Ré mineur: Allegro - Vol. 6 K. 122 Ré Majeur - Astrée-Naïve K. 124 G Major: Allegro - Vol. 5 K. 133 C Major, Allegro. - Vol. 4 K. 135 E - allegro - Vol. 2 K. 141 Ré Mineur - Astrée-Naïve K. 141 D-moll - Vol. 1 K. 144 Sol Majeur - Astrée-Naïve K. 144 G Major, Cantabile. - Vol. 4 K. 145 Ré Majeur - Astrée-Naïve K. 145 D-dur - Vol. 1 K. 146 Sol Majeur - Vol. 3 K. 147 Mi mineur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 151 Fa Majeur - Astrée-Naïve K. 151 Majeur (Andante Allegro) - Vol. 3 K. 157 C Major: Allegro - Vol. 5 K. 158 Do Mineur - Astrée-Naïve K. 161 Ré majeur - Vol. 6 K. 162 E-dur - Vol. 1 K. 170 Do majeur - Vol. 6 K. 175 A-dur - Vol. 1 K. 177 D-dur- Vol. 1 K. 179 Sol mineur - Vol. 6 K. 185 F-moll - Vol. 1 K. 199 C-dur - Vol. 1
K. 201 G Major, Vivo. - Vol. 4 K. 204a Fa Mine/Maj - Astrée-Naïve K. 204a F Minor, Allegro. - Vol. 4 K. 205 F Major: Vivo - Vol. 5 K. 208 La Majeur - Astrée-Naïve K. 208 A-dur - Vol. 1 K. 208 A Major, Adagio e cantabile. - Vol. 4 K. 211 A Major: Andantino - Vol. 5 K. 212 A Major, Allegro molto. - Vol. 4 K. 213 Ré Mineur (Andante) - Vol. 3 K. 214 Ré Majeur (Allegro Vivo) - Vol. 3 K. 215 E - andante - Vol. 2 K. 216 E - allegro - Vol. 2 K. 227 Si Mineur (Allegro) - Vol. 3 K. 234 Sol mineur - Vol. 6 K. 238 F Minor: Andante - Vol. 5 K. 239 F - allegro - Vol. 2 K. 247 C-Sharp Minor, Allegro (played D Minor). - Vol. 4 K. 248 Si Bemol Majeur - Astrée-Naïve K. 248 B-dur - Vol. 1 K. 249 B-dur - Vol. 1 K. 252 E-Flat Major: Allegro - Vol. 5 K. 253 E-Flat Major: Allegro - Vol. 5 K. 259 G - andante - Vol. 2 K. 260 G - allegro - Vol. 2 K. 261 A - allegro - Vol. 2 K. 262 A - vivo - Vol. 2 K. 263 E - andante - Vol. 2 K. 264 E - vivo - Vol. 2 K. 273 Si bémol majeur - Vol. 6 K. 276 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 277 D Major: Cantabile andantino - Vol. 5 K. 279 A Major, Andante. - Vol. 4 K. 299 D-dur - Vol. 1
K. 302 C Minor, Andante. - Vol. 4 K. 310 B-dur - Vol. 1 K. 314 G - allegro - Vol. 2 K. 340 Do Majeur - Astrée-Naïve K. 366 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 370 Es - allegro - Vol. 2 K. 371 Es - allegro - Vol. 2 K. 381 E Major, Allegro. - Vol. 4 K. 384 Do majeur - Vol. 6 K. 388 D Major: Presto - Vol. 5
K. 401 D Major: Allegro - Vol. 5 K. 402 E Minor, Andante. - Vol. 4 K. 403 E Major, Allegro. - Vol. 4 K. 405 A Major, Allegro. - Vol. 4 K. 415 Ré Majeur - Astrée-Naïve K. 429 La majeur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 437 Fa Majeur - Astrée-Naïve K. 443 Ré majeur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 456 La Majeur - Astrée-Naïve K. 456 A Major, Allegro. - Vol. 4 K. 457 A Major, Allegro. - Vol. 4 K. 466 Fa Mineur (Andante) - Vol. 3 K. 468 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 484 D-dur - Vol. 1 K. 472 Si Bemol Majeur - Astrée-Naïve K. 474 E-Flat Major: Andante e cantabile - Vol. 5 K. 475 E-Flat Major: Allegrissimo - Vol. 5 K. 477 Sol majeur - Vol. 6 K. 487 Do majeur - Vol. 6 K. 492 D-dur - Vol. 1
K. 501 Do majeur - Vol. 6 K. 502 Do majeur - Vol. 6 K. 511 Ré Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 517 Ré Mineur (Prestissimo) - Vol. 3 K. 525 Fa Majeur - Astrée-Naïve K. 525 Fa Majeur (Allegro) - Vol. 3 K. 526 Do Mineur (Allegro Comodo) - Vol. 3 K. 531 E-dur - Vol. 1 K. 532 La Mineur - Astrée-Naïve K. 533 A Major, Allegro assai. - Vol. 4 K. 544 Si bémol majeur - Vol. 6 K. 546 Sol Mineur - Vol. Hændel/Scarlatti K. 547 G Major: Allegro - Vol. 5 K. 550 Si bémol majeur - Vol. 6 K. 551 B-Flat Major: Allegro - Vol. 5
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Ven 1 Mar 2024 - 16:57
Ça, c'est par contre une vraie nouveauté ! de 1984 !
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Ven 1 Mar 2024 - 19:09
Je crois bien n'avoir lu qu'une seule mention de Staier dans le sujet, j'en rajoute donc une. Les trois disques qu'il a enregistrés dans les années 90, c'est ce que j'ai entendu de meilleur dans les sonates de Scarlatti. C'est nerveux, vif, dansant, euphorisant et nuancé à la fois. il joue ça avec fièvre. Le son est parfait, tranchant mais pas trop. (L'épaisseur chez Rondeau par exemple est rebutante.) J'aurais bien voulu un quatrième CD (mais heureusement, son album "fandangos" est là pour compléter).
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Ven 1 Mar 2024 - 19:34
Oui, son fandango est formidable !
PS : Et dire que son coffret (Scarlatti) est dans ma discothèque J'avais perdu de vue cette interprétation. Pourtant parmi les feux d'artifice scarlattiens, après réécoute, donc, elle est au premier plan ! Merci d'avoir attiré l'attention sur cette version.
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Les deux sonates font partie des sonates clavier atypiques avec basse continue, que l'on peut trouver sous d'autres moutures (clavecin et b.c. ; mandoline et b.c ; et violon et b.c comme sur le disque du Caravansérail un peu plus haut…). Elles sont belles et ici très bien servies, mais loin d'être des nouveautés. J’espérais que le reste du programme, qui m'avait attiré pour cela, me ferait découvrir un pan de Scarlatti injustement méconnu. Las, les sinfonies sont bien conventionnelles (très beau grave dans la XV néanmoins) et le farsetta per musicaLa Dirindina m'a laissé de marbre (mais je suis pas forcément le meilleur juge pour ce type d'œuvre). A conseiller à celles ou ceux qui veulent tout savoir de Domenico Scarlatti…
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La Contessa delle Stagioni - 1720 Dramma per musica (sérénade) pour l’anniversaire de la reine du Portugal, Maria Anna Joséfa Il Concento Ecclesiastico / Luca Franco Ferrari
Si même Ralph Kirkpatrick (qui à part le Stabat Mater à 10 voix, n'a d'oreilles que pour l'œuvre pour clavecin, et je suis assez parfaitement d'accord) en vante le sens des effets instrumentaux, l'élégance des fanfares de trompettes qui alternent avec les cordes, la voix illuminée par un accompagnement de cordes : eh bien ça vaut le coup de chercher un peu.
Et effectivement c'est très plaisant ici (mais je ne vois pas trop d'alternative à cet enregistrement), très bien mis en valeur. Les trompettes y sont belles. Beaucoup de saveur, bonne surprise (pour un compositeur qui ne naitra que 18 ans plus tard*, s'entend)**.
* Publication des Essercizi. ** Frédéric Gonin dit tout le contraire dans l'Esthétique de Domenico Scarlatti, dont j'essayerai de rendre compte un peu plus sérieusement.
https://www.youtube.com/watch?v=v7Ykv7YDhIc
Dernière édition par xoph le Mer 13 Nov 2024 - 14:42, édité 4 fois
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Dim 20 Oct 2024 - 19:50
A Man of Genius * Sonates 1752-1753
Francesco Corti, clavecin Philippe Humeau, copie de modèles italiens
*:
« Scarlatti disait souvent à M. L’Augier qu’il était conscient d’avoir enfreint toutes les règles de composition dans ses leçons ; mais il lui demandait si ses déviations de ces règles offensaient l’oreille ? et, à la réponse négative, il répondait penser qu’il n’y avait guère d’autre règle digne de l’attention d’un homme de génie que celle de ne pas déplaire au seul sens dont la musique est l’objet. » Charles Burney, Voyage musical dans l’Europe des Lumières, Londres, 1773 Cité en exergue de son texte par Francesco Corti
" j’ai décidé de me limiter à un groupe de sonates copiées (parfois décomposées) dans un laps de temps bref : la pleine maturité de Scarlatti, mais loin de ses expériences tardives. Dans sa très vaste production, il m’a paru intéressant de réduire le spectre de ma recherche à une unique période, plutôt que de concevoir un programme mixte « à la carte ». " F. Corti Autant de questions que de parti-pris, la date de composition des sonates étant inconnue (à une vingtaine d'années près...) et le regroupement par paire (pour les sonates de cette période de "copie"), s'il est communément admis, n'étant pas avéré comme étant une volonté de Scarlatti.
A part ça, très beau, et dans ce choix d'un moment plus qu'un florilège, l'occasion d'entendre certaines des plus connues (et des plus belles K. 208, 213, ...) et d'autres moins jouées.
PS : Diapason d'or / novembre
Diapason:
"« rien ne tient en place» […], mais cette mobilité révèle ici, plutôt que « les jeux d'un gosse avançant à colin-maillard », un émoi quasi métaphysique sur l'instabilité du monde" Loïc Chahine Mazette ! (même si je suis assez d'accord)
Dernière édition par xoph le Dim 10 Nov 2024 - 14:19, édité 3 fois
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Dim 10 Nov 2024 - 13:55
Maria Grinberg
Alifie a écrit:
[...] Pour rester dans Scarlatti, par Maria Grinberg : www.youtube.com/watch?v=Zmm8hhzjPZw
A mon tour : belle découverte ! très beau (me fait un peu penser à une de mes chouchoutes Alice Ader - l'assise rythmique, fluide mais jamais nébuleux, du nerf)
---------- Marcelle Meyer, piano • les enregistrements de 1947 Plutôt une déception, à première écoute, due en partie à la qualité sonore (souffle... distorsions...), mais pas que. Des très belles choses (les plus secrètes K.474... quelle merveille de sonate, et d'interprétation, avec un pain ou deux ceci-dit, les plus chantantes K.478, les plus tendres K.69). Mais pas toujours le rebond, et les lumières changeantes que j'aime chez Scarlatti. Souvent techniquement un peu brouillon (elle avale les notes). Superbes sonates ceci-étant. Pour moi, à réserver aux passionné⸱es. J'ai au chaud les enregistrements de 1955, on verra...
• Les enregistrements de 1955, piano "son savoureux Pleyel de la salle Adyar" J.-Ch. H. Ecouté les enregistrements de 1955, bien meilleurs d’après moi. Marcelle Meyer réenregistre et complète la session de 1947 (qui était parue en 78 tours). Ces disques paraîtront sous forme de microsillons (Discophiles Français), puis seront repris sous label EMI/ERATO. Tout d’abord, la qualité audio est bien préférable aux enregistrements de 1947 ; puis, les sonates sont plus nombreuses, jouées dans leur intégralité (avec les reprises) ; enfin, la ligne claire (française diraient certain·es) y est plus déliée, sensible et maîtrisée. C’est aussi sa limite. Jean-Charles Hoffelé écrit justement (à mon avis) dans la notice : « La sérénité des lignes, la simplicité du geste, l’intelligence naturelle de la phrase, […] rendraient le vocabulaire scarlattien familier au plus résistant des antibaroqueux. »
xoph Mélomane chevronné
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Domenico Scarlatti (1685-1757), Vladimir Horowitz, Piano - 1964
Bon le temps passe, et c'est toujours aussi beau !
Horowitz s'est toujours fait un devoir d'inscrire des Sonates de Scarlatti à son répertoire.
Oui, ceci bien avant ce disque (64) semble-t-il, dès les années cinquante...
Ici en 1947 : https://www.youtube.com/watch?v=Qw3xR3XgDjc
Sauf erreur, les célèbres (et si magnifiques) enregistrements de 64 sont néanmoins les premiers en studio, destinés au disque. (Et les seuls - hors bis de concert ?)
PS : on peut trouver semble-t-il les live ici (pas écouté), avec la prestation de 1947 (pour ce que je comprends) : https://www.discogs.com/fr/release/20216905-Domenico-Scarlatti-Vladimir-Horowitz-Sonates-Pour-Piano ainsi que le commentaire suivant sur un site marchand bien connu :
Carpe Diem a écrit:
Superbe version de 37 Sonates de Scarlatti. Avis laissé en Espagne le 25 novembre 2013
Il y a 2 CD avec les 37 Sonates qui constituent l'intégrale de leurs enregistrements en RCA et CBS, remasterisés en 24 bits/96 KHz, avec le contenu suivant :
Cd 1) 18 Sonates et dans cet ordre [j'en ai remis un peu, suite à la traduction automatique de l'espagnol] : K,33,54,525,466,146,96,162,474,198,491,481,39,547,197,25,52,201,303, Enregistré en 1.25,303, Enregistré en 1.25,3,16,16,125,3,16,16,16,16,16,125,3,16,16,16,16,16,16,16,16,16,16,16,1481,25,25, [avril, mai, juin, septembre 1964], Sony Clasical. Ce disque a un meilleur son que l'autre, bien que parfois il soit un peu mat et que le microphone soit un peu loin. L'interprétation est « merveilleuse », avec un excellent vibrato, transmettant la tranquillité poétique et la nostalgie. Cet interprète avec les Sonates de Scarlatti, n'a pas encore été dépassé, donc ses sonates sont des versions de référence. (68'03").
Cd 2) 6 Sonates dans cet ordre. K,531,87,380,455,322,46, enregistré entre 1946-1947 en Rca, avec un son très mauvais malgré le remastering et avec un microphone à distance et assez de bruit de fond. Interprétation magistrale.
7 Sonates K. 319**,260**,322*,380***,455*,531*,55***. * Enregistré en 1962 :** Enregistré en 1967 et *** Enregistré en direct dans Sony Clasical 1968.
6 Sonates K. 127,466,184,101,87,135, Horowitz Live At The Met- 1er novembre, 1981-RCA Sceau rouge. (51'56").
Horowitz a commenté que « ces œuvres vous ont appris à être plus humain et à partir de là, votre plaisir augmente ». Je ne sais pas si votre écoute m'a rendu plus humain, mais je peux vous dire que cela m'a donné deux heures de plaisir intense ! TRÈS RECOMMANDABLE !. in https://www.amazon.fr/Scarlatti-Sonates-Domenico/dp/B00BHJ0M5G#customerReviews
Dernière édition par xoph le Lun 11 Nov 2024 - 1:18, édité 5 fois
néthou JazzAuNeth
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Merci pour la découverte de ces sonates de 1968 par Maria Grinberg, Xoph ! Quelqu'un sait si on les trouve au disque ?
C'est à Alifie que tu dois cette découverte Pas vu au disque…
néthou a écrit:
Sinon Scarlatti par Marcelle Meyer, pour moi c'est vraiment un must, avec ce fameux toucher "perlé" caractéristique.
C'est pas mon Scarlatti préféré (il me manque cette tension, et parfois la violence que j'aime aussi chez Domenico), mais c'est beau. (Surtout l'enregistrement de 55. L'enregistrement de 47 est moins réussi, je trouve, ne serait-ce que pour des questions audio.)
Alifie Googlemaniac
Nombre de messages : 20842 Date d'inscription : 29/01/2012
Merci Alifie. J'ai déjà les sonates du 1er lien, censées être de 1967 (et avec des manquantes par rapport aux 5 de Youtube, qui sont précisément indiquées du 19 mai 1968. Sont-ce les mêmes ? Mystère de la discographie de la grande Maria, et Mariefran n'est plus là pour en démêler les fils...
Alifie Googlemaniac
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Mer 13 Nov 2024 - 14:12
De mon côté En cours d'écoute… et passé la curiosité (ce clavecin, dont elle se sert plus qu'il ne la dessert, presque comique au premier abord), très bonne surprise jusqu'ici !
Edition Youtube, très soigneuse (sauf erreur on ne trouve pas ces microsillons en CD, en intégralité ; le CD EMI n'est qu'une compilation partielle), avec minutage, texte de présentation d'André Tubeuf, etc. Ce serait parfait avec une correspondance Longo/Kirkpatrick (mais ça se trouve facilement sur le net, ici par exemple https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_sonates_pour_clavier_de_Domenico_Scarlatti )
Wanda Landowska, clavecin Pleyel - 1934, 1939 et 1940
xoph Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Domenico Scarlatti: discographie sélective Dim 17 Nov 2024 - 14:04
De tes écoutes récentes de D. Scarlatti à l'accordéon, tu en conseillerais un en particulier ?
Celui-ci, qui me semble interprété avec une grande liberté (l'accordéon de Philippe Thuriot m'a parfois fait penser à l'harmonium de la musique hindoustanie ).
A mon tour. Sentiment partagé : une grande liberté effectivement, on est plus dans des improvisations-arrangements que des transcriptions (l'ajout de préludes, postludes, voire agrégation de sonates avec improvisations de passage - K.208 vers K.533…), sans que je sois toujours conquis par ces apports. A écouter sans doute plus comme un disque Thuriot, que comme un disque Scarlatti (ce qui en soi est défendable, comme on écoute les concertos grosso de Charles Avison d'après Scarlatti, comme ses propres compositions, plus que comme du Scarlatti). Et de ce point de vue l'entrée hindoustanie de K.141 c'est pas mal…
PS : mais brute, dans sa fureur initiale, c'est encore mieux https://youtu.be/1yyBP3t7g90 (ici par Jean Rondeau)