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| Gaétano Donizetti (1797 1848) | |
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Auteur | Message |
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Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Lun 27 Fév 2023 - 17:45 | |
| Bon, peu de temps après les dernières fois où on a fait remonter ce topic, on a gagné et très vite reperdu deux membres ... espérons que ça n'aura pas cet effet.
Simplement pour dire que je découvre Dom Sebastien, dans la version Opera Rara. Je suis saisi, c'est peut-être un des opéras de Donizetti qui m'impressionnent le plus. Je ne sais pas si c'est l'idiome, mais, plus qu'avec les Martyrs ou la Favorite, j'ai l'impression d'entendre un GRAND OPERA. Avec toute la pompe, mais aussi toutes les étrangetés à la Meyerbeer, un trio barcarolle quasiment a capella, une cabalette sautillante quand on ne s'y attend pas (pendant une seconde, j'ai cru entendre Offenbach ... l'oeuvre et sa parodie en une phrase "tais-toi, tais-toi, tais-toi ...), une marche funèbre pour introduire un final, la passion, le drame, la grande déclamation et tout le reste. A la limite, le plus faible, ce sont les grands airs célèbres (très beaux mélodiquement, mais un peu passe partout dans la production de Donizetti ... sauf que c'est vrai que c'est une belle idée de terminer un acte sur un air intime en lieu et en place du grand final). J'ai adoré les duos (en particulier le dernier duo d'amour). J'ai beaucoup pensé à l'Africaine en écoutant, peut-être à cause de la figure de l'inquisiteur basse allumé (et prêt à allumer le bûcher).
Ah, sinon, dramatiquement, c'est le meilleur final d'opéra que je connaisse, avec double twist de la mort (c'est le cas de le dire). J'imagine si on découvre en scène ... "naïvement". |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Lun 27 Fév 2023 - 17:54 | |
| Oui, la forme est plus grandiloquente, mais c'est aussi son grand opéra que je trouve le moins inspiré. Peu de mélodies fortes, et effectivement des côtés platitude-d'opéra italien qui surgissent là où on ne les attendait (i.e. ne les voulait) pas. - Citation :
- J'ai beaucoup pensé à l'Africaine en écoutant, peut-être à cause de la figure de l'inquisiteur basse allumé (et prêt à allumer le bûcher).
Pour la bizarrerie de la forme, oui. Pour l'imagination musicale, quand même pas. - Citation :
- Ah, sinon, dramatiquement, c'est le meilleur final d'opéra que je connaisse, avec double twist de la mort (c'est le cas de le dire). J'imagine si on découvre en scène ... "naïvement".
À ce point ? Je n'en ai plus de souvenir précis, il faudra que je retente alors. Merci ! Moi le final avec les twists infinis qui me met par terre à chaque fois, c'est celui des Masnadieri. (Avec Gianni Raimondi possédé, c'est particulièrement saisissant.) |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Lun 27 Fév 2023 - 18:02 | |
| Pendant trois actes, l'oncle vicieux complote pour se débarrasser de son neveu ... lui et sa bien aimée vont s'échapper de prison en bateau, on y croit, on y croit ... mais en fait, non en direct (l'oncle commente pour nous), on leur coupe littéralement la corde et ils tombent à l'eau ... l'oncle .... "rha, rha : je suis ROIIIIIIIIIII" ... et là ... Ben non en fait dans un dernier testament, Sébastien a tout légué à Philippe II. Tout ça pour rien ! On dirait un Boileau et Narcejac. Tout le monde meurt, mais le crime ne paie pas pour autant. Mais en fait tout ça est préparé, ce n'est pas vraiment un twist, mais le fait d'avoir une longueur d'avance sur les personnages est jouissif aussi.
Je réécoute le final de l'acte III avec le requiem, que j'adore, mais je ne sais si je préfère pas celui du IV avec l'autre dingue qui tempête "adultère ! sacrilège !" |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Lun 27 Fév 2023 - 18:42 | |
| Bon, en fait, c'est peut-être le final du V que je préfère ... la strette du duo, interrompu par une espèce de romance, puis ce trio bizarre sans orchestre puis ce final à deux voix qui commentent l'action pendant que l'orchestre scande les choses ... tout ça en quelques minutes. Comme souvent, avec le grand opéra, c'est vraiment la juxtaposition qui fait effet. Et la version que j'écoute n'est même pas "très" bien chantée, à mon goût (mais elle est bien dirigée et enregistrée, ça compense largement). Je me demande ce que ça donnerait avec des chanteurs moins prudents. Peut-être que Ganassi à la place de Kasarova, déjà ... Je pense que je vais commencer une cure donizettienne en alternance avec l'intégrale des lieder de Schumann. Ils seraient contents |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Mer 1 Mar 2023 - 12:05 | |
| Réécoute de Maria Padilla (toujours Opera Rara, même si le live attise ma curiosité). Kaminski pense que c'est un des meilleurs opéras de Donizetti, dans une veine plus traditionnel que Dom Sebastien. Le fait est que c'est du splendide bel canto. Pas spécialement mémorable pour ses mélodies, mais plutôt pour l'impression hyper roborative qu'on a à l'écoute. "Trop de notes ?" On n'en est pas loin, avec des cuivres énaurmeuh, un orchestre très massif (très loin des batteries de cordes ou des notes répétées à la harpe), une couleur crépusculaire, très romantique. La bravura des chanteurs est sollicitée jusqu'à l'épuisement (dès le début, avec un long air pour un personnage secondaire). Pas ou peu de cantilène, uniquement des rythmes syncopées (deux passages sont étonnamment hispanisants, je n'avais jamais entendu de "couleur locale" dans ce répertoire), des cabalettes martiales, des moments incisifs très préverdiens. Le héros romantique est baryton, le père noble est ténor. Il devient fou, ce qui vaut un magnifique terzetto ... on "l'entend" arriver, comme Elvira dans les Puritani, avec un superbe effet de spécialisation qui donne l'impression d'un fantôme qui se rapproche progressivement. J'ai vraiment eu l'impression d'entendre un opéra "gothique" (beaucoup plus que Maria di Rudenz, que j'ai vraiment trouvé ennuyeux). Et la fin, là encore, est curieuse : au choix, on peut considérer que Maria meurt de joie ou bien jubile de bonheur au milieu de son triomphe (à l'origine, elle devait se suicider ...). Inspiré par une tragédie tardive de d'Ancelot sur Pierre le cruel et sa maîtresse. On pense beaucoup à Inès de Castro. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Mer 1 Mar 2023 - 13:15 | |
| - Francesco a écrit:
- (deux passages sont étonnamment hispanisants, je n'avais jamais entendu de "couleur locale" dans ce répertoire)
On en a un peu çà et là (les couleurs nocturnes / militaires du début des Puritains, par exemple), mais c'est rare en effet, et en particulier chez Donizetti (c'est justement ce qui me frustre dans ce répertoire). Je suis preneur du nom des numéros concernés, pour aller me documenter, c'est un des Donizetti que je n'ai pas encore écoutés ! - Citation :
- Inspiré par une tragédie tardive de d'Ancelot sur Pierre le cruel et sa maîtresse. On pense beaucoup à Inès de Castro.
Les livrets français (d'Ancelot en particulier) ont énormément été utilisés pour les drames belcantistes, c'est vrai. |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Mer 1 Mar 2023 - 13:28 | |
| Le plus frappant, c'est le début de l'acte II, introduction et surtout chœur qui suit (Nella Reggia dell amore) mais tu as aussi quelque chose d'espagnol au début du dernier final (choeur Qual astro novello). Il s'agit de moments qui durent deux minutes, mais ça m'a surpris (le premier choeur se poursuit de manière plus conventionnel en choeur "de commentaire", encore qu'il soit réussi et retour ensuite au rythme espagnol pour boucler la boucle). Et pour la couleur nocturne, tout le début de l'acte III, avec le terzetto dont je parlais. Mais même, par exemple, dans le duo d'amour de l'acte I, tu as des grands frémissement orchestraux, très romantiques, qui d'ailleurs rappellent le meilleur de Lucia.
Et toi qui n'aimes pas les héroïnes faibles, celle-là est on ne peut plus décidée et énergique, tout sauf une ingénue.
Je ne dis pas que tu apprécieras, mais on ne peut pas dire que ce soit du Donizetti (ou plus généralement du bel canto romantique) passe partout. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Mer 1 Mar 2023 - 13:58 | |
| Merci Francesco, j'écoute ça tout de suite et je reviens ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Mer 1 Mar 2023 - 14:06 | |
| Ah oui, il est vraiment bizarre ce chœur, avec des tournures typiquement belcantistes (on en trouve de similaires dans Lucrezia Borgia) et une sorte de déhanchement à trompettes qui est effectivement une sorte d'ambiance flamenco. Très bizarre. Je ne sais pas si c'est beau, mais en tout cas c'est beaucoup plus singulier que le tout-venant donizettien. Ça rend curieux d'écouter le reste. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Mer 1 Mar 2023 - 14:16 | |
| Le reste me plaît bien (effectivement, énergie verdienne !).
Le ténor n'est vraiment pas le comble de l'italianité, mais on s'y fait. |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Mer 1 Mar 2023 - 17:55 | |
| Oui, il y a beaucoup d'"élan", on sent constamment que la partition va quelque part. Mais en même temps, ça reste très orné comme écriture. Je ne sais pas ... c'est presque comme du seria à l'ancienne, mais avec une orchestration romantique. Bon, le ténor est clairet, ça ne fait pas très paternel, mais le reste de la distribution assure très bien (et lui n'est pas indigne). Mais je voulais surtout mettre en valeur la partition. Moi qui adore le bel canto, très souvent, et malgré le plaisir de la découverte, pour les oeuvres rares, je me dis simplement qu'il y a une raison à leur relative obscurité. Mais pas là. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Mer 1 Mar 2023 - 23:23 | |
| Tout à fait, vraiment une tension de bout en bout, j'ai vraiment beaucoup aimé, probablement le meilleur Donizetti sérieux italien que j'aie entendu ! |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Sam 4 Mar 2023 - 10:29 | |
| Réécoute de Maria di Rohan qui est pour moi à Donizetti ce que la Navarraise est à Massenet. Un opéra que j'aime et qui me frustre en même temps. Maria di Rohan est considéré comme un des meilleurs seria de Donizetti, en raison de sa concision incisive, de plusieurs audaces formelles et d'une orchestration à la "viennoise". Je trouve justement celle-ci assez peu profuse, par rapport à Maria Padilla. Et quelques pages me semblent au contraire très balisée. Cela dit, en relisant les commentaires ici et là, j'ai réalisé que l'on s'accordait avec moi sur la faiblesse relative du début de l'opéra. Après une ouverture qui m'avait toujours paru longuette dans la version Nightingale (version viennoise, car l'opéra a deux versions) mais dont la force m'est apparue avec plus d'évidence dans la version Opera Rara (version parisienne) le premier acte enchaine les entrées, la première, celle du ténor, étant très longue et conventionnelle. Celle de la soprano est meilleure, avec une superbe cabalette. Celle du "musico" n'existe pas dans la version parisienne (où le même rôle est confié à un ténor) et n'a qu'un intérêt limité ... et celle du baryton est la plus belle, même si la cantilène n'est pas affolante, il y a une surprenante cabalette qui surgit d'un mouvement lent. Et c'est vrai que les choses montent nettement d'un cran dans les actes suivants qui se déroulent à huis clos, à trois personnages pour ainsi dire et presque sans aucun choeur. J'ai écouté les deux intégrales officielles donc et c'est vrai que surtout chez opéra rara, j'ai bien senti à la fois une urgence dramatique, des accents verdiens (on sent que Donizetti "mange du texte" comme Verdi le faisait : le livret est aussi long alors que l'opéra dans sa version parisienne dure un quart voire un tiers de moins qu'Anna Bolena par exemple) et c'est vrai aussi que les duos, en particulier le grand duo du II (qui à mon avis soutient la comparaison avec celui du Bal Masqué auquel on pense beaucoup ... même si dans la version parisienne le très beau mouvement lent est omis) sont splendides et bénéficient d'inspirations mélodiques extrêmement prenantes. Bref, ma dernière écoute a été beaucoup plus enthousiasmante que les précédentes. Le final est assez célèbre (un trio à nouveau très "Bal Masqué" suivi de quelques lignes de récitatifs hyper dramatiques ... "pour lui la mort ... pour toi une vie de honte ... gnarf, gnarf, gnarf ..." du baryton mari jaloux) à juste titre. |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Gaétano Donizetti (1797 1848) Jeu 16 Mar 2023 - 15:41 | |
| Réécoute du Déluge, dans sa version Opera Rara toujours. Oui, c'est incontestablement une réussite. Je me demande si une partie de sa force ne vient pas de la rareté des mouvements lents ? De fait, Donizetti n'a pas toujours l'évidence de la cantilène de Bellini, il réussit mieux dans le registre très dramatique, la strette pré verdienne, le grand tableau ... or, là, tout s'y trouve et il semble très inspiré par le personnage féminin, dont les airs et duos sont toujours de style plus "intense" que "magnifique", ce qui va bien à sa plume. Elle est vraiment touchante, dans ses vocalises éperdues, cette pauvre femme écartelée. Je me me demande si ça n'est pas plus meilleur que Mosé (le modèle avoué) au final. |
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