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| Siegmund von Hausegger (1872-1948) | |
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Auteur | Message |
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Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 0:39 | |
| Quelques mots sur ce Monsieur très intéressant. Je n'ai trouvé que cette mauvaise photo... Siegmund von Hausegger est né à Graz en 1872. Encouragé par un père attentif et intelligent, il a cultivé très jeune ses dons de musicien, pour devenir rapidement un compositeur reconnu: son opéra en un acte Helfrid, écrit en 1898, livret compris, est créé avec succès et c'est Richard Strauss lui-même qui assure la direction de la création du deuxième opéra de Hausegger, Zinnober, qui est par contre un échec durable. Hausegger, aux conceptions artistiques sévères et profondes, démissionne en 1906 de son poste de direction des Museumkonzerte à Francfort, qu'il juge trop commercial, et s'investit bientôt dans les symphonies de Bruckner, dont il défend les versions originales contre l'avis de ses contemporains, ce qui le conduira par la suite à diriger la première exécution non révisée par Löwe de la 9è symphonie en 1932, et à enregistrer l'oeuvre en 1938, témoignage discographique chéri des brucknériens. Le compositeur rencontre le succès auprès de ses collègues: Richard Strauss, Hermann Bischoff le défendent avec chaleur, et il devient chef du Blüthner-Orchestrer à Berlin (1910-1915) et des Philharmonische Konzerte de Hambourg (1910-1920). Il est nommé en 1920 à la tête de l'Allgemeiner Deutscher Musikverein, et sa carrière se déroule très paisiblement, avec l'estime de ses compatriotes. Il se retire en 1938 et meurt à Munich le 10 octobre 1948. Ce qui est intéressant dans sa biographie, c'est que ses conceptions se reflètent assez dans l'oeuvre dont je voudrais vous parler, la Natursymphonie. La Natursymphonie est la quatrième oeuvre majeure de Hausegger; elle a été terminée le 30 septembre 1911. C'est une oeuvre de 56 minutes écrite pour trois flûtes, deux hautbois, un cor anglais, trois clarinettes, une clarinette basse, deux bassons, contrebasson, six cors, une trompette en ré, trois trompettes, trois trombones, un tuba, deux harpes doubles, un célesta, un jeu de timbres, cymbales, triangle, xylophone, tam-tam, caisse claire, grosse caisse, caisse roulante, timbales, un orgue (ou une machine à vent) et des cordes. Sa structure est en quatre mouvements : I) Gehalten und mit Dehnung - Schnell II) Langsam und gedehnt III) Stürmisch bewegt IV) Sehr breit - mit grösster Kraft Le dernier mouvement fait intervenir un choeur mixte puissant, qui chante l'Hymnus ewiger Schöpferkraft (hymne de l'éternelle force créatrice): le thème de l'oeuvre est bien là: une célébration panthéiste grandiose, d'une richesse sonore et expressive extroardinaire. Pour moi, c'est vraiment une révélation, trois écoutes déjà aujourd'hui, et je me lasse pas! Le statut de l'oeuvre déjà est ambigu et fascinant, ce n'est pas de la musique à programme, rien ne le laisse penser à part le titre, mais pourtant, il est évident que ça n'a rien d'une musique pure et abstraite, cette Natursymphonie raconte quelque chose, sans qu'on puisse déterminer quoi... D'un point de vue strictement musical, l'oeuvre est une synthèse très riche de Mahler, Bruckner, Richard Strauss, Liszt, peut-être même certains décadents dont j'ignore si Hausegger avait connaissance. D'une richesse admirable, l'écriture combine une clarté très lisible et accessible à un fourmillement expressif redoutable et que je trouve tout à fait génial. L'orchestration, qui s'inspire de l'impressionnisme français, des symphonies de Mahler, de Bruckner (les trémolos de cordes), et le côté unique des instrumentations de Richard Strauss, entre génie et complexité, est tout à fait passionnante, et utilise même célesta et jeu de timbres de façon largement anticipatrice (le deuxième mouvement). Dans le finale, le choeur ajoute une dimension grandiose ineffable à cet appareil orchestral grouillant. A cela, s'ajoute un mélodisme parfois extrêmement inspiré, ne serait-ce que dans le motif initial des cors (écho de la 3è de Mahler, autre symphonie "naturelle"), une quinte ascendante suivie d'une septième majeure descendante. Les thèmes sont dans l'ensemble mémorables, surtout le grand finale, clairement le mouvement qui a le plus d'impact. Mais le reste est totalement saisissant aussi, on est pris dans ce déluge de mystère, de passion, de lyrisme et de violence mêlés, c'est absolument inoubliable pour moi, je suis totalement sous le charme. J'espère vous avoir donné envie d'écouter l'oeuvre, qui se trouve chez CPO dans une interprétation impeccable et vaut vraiment le coup, pour les amateurs d'orchestre éclatant comme pour les autres (ce postromantisme là n'a rien de pleurnichard ou de complaisant, bien au contraire!). Bref, venez à moi! |
| | | Bertrand67 Malheur, Gustave !
Nombre de messages : 3135 Age : 41 Localisation : Paris Date d'inscription : 28/08/2006
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 11:49 | |
| J'avais decouvert ce disque bien avant sa sortie. Je l'attendais de pied ferme. C'est en effet très interessant et ca merite largement d'etre redecouvert. Mais je reste fidele à mes chers Strauss, Mahler et Bruckner. |
| | | Booboup Mélomaniaque
Nombre de messages : 1036 Age : 34 Localisation : Rouen Date d'inscription : 09/05/2008
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 14:39 | |
| Oui promis Spiritus je l'écouterais cette symphonie |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 14:41 | |
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 15:59 | |
| Une réussite éclatante de plus dans le cadre de la série sur les chefs-compositeurs de CPO...
Le langage de Hausegger s'apparente beaucoup à Mahler, c'est vrai, en tout cas il s'inscrit dans la lignée d'une symphonie hypertrophiée. A la fois très germanique et sérieux comme Schmidt, mais d'une inventivité débridée plus proche de Mahler (harmoniquement, il en est très proche), d'une grande poésie aussi.
Une sorte de synthèse entre les postromantiques et les décadents véritables.
Pour ma part, c'est très exactement ce que j'aime, moins dégoulinant que les poèmes symphoniques de Schreker, moins formel que les symphonies de Schmidt. Un régal, d'une très grande puissance de construction, vraiment comparable au meilleur Mahler (il me parle plus directement que lui, d'ailleurs).
Il faut saluer dans ce disque, outre le choix toujours parfait des équipes de CPO (mais comment font-ils pour ne trouver que des chefs-d'oeuvre ?), la prise de son superbe, et la qualité exceptionnelle de la réalisation, ample, habitée, naturelle. Ari Rasilainen et l'orchestre de la WDR ne méritent que des éloges... En particulier le cor solo, qui, s'il m'envoie son adresse, gagne une bouteille de bon vin (et des chocolats de qualité si c'est une dame).
Pour moi, de la très grande musique. Et dire qu'on enregistre à n'en plus finir la Nuit Transfigurée et les Symphonies de Zemlinsky... Ca vaut amplement les "Mahler du milieu" (5,6,7)... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 16:14 | |
| il faut vraiment que j'écoute ça alors. Jusque là, je ne connais de Hausseger que Wieland der Schmidt et Barbarossa qui m'ont franchement laissé sur ma faim. Il faut dire que les enregistrements dataient. Je confirme l'excellence de Rasilainen tant dans son intégrale Atterberg que dans Sallinen ou Sinding, et bien sûr Saygun dont je vois que le volume des symphonies 1 et 2 est sorti. |
| | | joachim Mélomaniaque
Nombre de messages : 1232 Age : 78 Localisation : Nord (avesnois/thiérache) Date d'inscription : 02/03/2006
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 16:35 | |
| Tout à fait d'accord avec vous : cette musique est admirable, j'ose dire qu'elle vaut même une des symphonies de Bruckner, dont visiblement elle s'inspire, plus encore que de Mahler à mon avis.
Ce qui m'étonne un peu, c'est le titre natursymphonie, donc symphonie de la nature. Je m'attendais à une sorte de Pastorale, un peu comme les symphonies 1 et 3 de Mahler, mais il n'en est rien (peut-être un orage au cours du 3ème mouvement?). Le 4ème mouvement avec choeur fait aussi penser à Wagner.
J'ai regardé dans le "Baker", il semble que Hausegger ait d'abord été chef d'orchestre avant d'être compositeur, car son catalogue semble assez réduit : en plus des deux opéras soulignés par Spiritus, Helfrid (1890) et Zinnober (1898), on trouve une Messe (1888), Dionysische Fantasie (1899), deux poèmes symphoniques, Barbarossa (1900) et Wieland der Schmied (1904), cette Natursymphonie (1911), Aufklänge-Variations (1919) et quelques oeuvres chorales. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 16:38 | |
| Tout à fait, il est surtout connu comme chef, et c'est le premier volet de son activité.
Je pense que c'est bien Mahler la parenté principale, c'est une musique beaucoup plus fragmentée, beaucoup plus figurative que Bruckner, que je vois très peu, à part peut-être à la toute fin.
Je dois tout de même à l'honnêteté de convenir que c'est surtout le premier mouvement qui emporte mon enthousiasme, les trois autres, sont nettement moins consistants.
Et attention, Sud, c'est très symphoniste germanique comme ambiance, tout de même... Weingartner est probablement plus à ton goût. |
| | | Tus Gentil corniste
Nombre de messages : 15293 Date d'inscription : 31/01/2007
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 16:39 | |
| je n'ai pas osé le dire de peur de te décevoir, mais j'étais absolument convaincu que ça allait te plaire, David. Moi aussi ça me parle plus directement que les symphonies de Mahler, dans lesquelles je suis rentré après de très nombreuses et infructueuses écoutes. La comparaison avec Schreker était donc pertinente! Oui, les interprètes sont parfaits, et j'ai déjà appris par coeur les soli de cor (mi-siiiiii-doooo-mi bémol-do dièse...) Joachim, en fait, je crois que le titre de Natursymphonie est en rien une référence à la pastorale, mais plutôt à une forme de panthéisme philosophique qui médite finalement beaucoup plus sur l'homme que sur la nature... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 17:03 | |
| Schreker, cela dit, ça n'y ressemble pas beaucoup, c'est beaucoup plus de la musique pure ici. Mais on est dans cette période et cet esprit où la créativité, décidément, impressionne. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 17:06 | |
| ... et CPO, de toute façon, c'est du 100% de réussite. Je pourrais acheter leurs disques à l'aveugle... |
| | | Jaky Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9426 Age : 64 Localisation : Ch'tite ville Date d'inscription : 23/07/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 22 Juil 2008 - 17:49 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- ... et CPO, de toute façon, c'est du 100% de réussite.
Je pourrais acheter leurs disques à l'aveugle... Pas les Pieterson-Berger… |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33404 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 5 Avr 2010 - 11:34 | |
| Je ne partage pas du tout votre enthousiasme. 1° écoute seulement certes. Mais je trouve que celà sonne terriblement creux. Comparer celà à Mahler, Bruckner ou Strauss dépasse l'entendement je trouve _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 5 Avr 2010 - 12:50 | |
| - Cololi a écrit:
- Je ne partage pas du tout votre enthousiasme.
1° écoute seulement certes. Mais je trouve que celà sonne terriblement creux. Comparer celà à Mahler, Bruckner ou Strauss dépasse l'entendement je trouve Dans ce cas, réécoute en effet. C'est plus sobre peut-être, plus postromantique (et moins typé que Bruckner ou Schmidt dans ce genre), mais c'est vraiment grand. |
| | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 5 Avr 2010 - 13:11 | |
| C'est plus inspiré que Weingartner? (que je ne connais pas ) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 5 Avr 2010 - 13:16 | |
| - arnaud bellemontagne a écrit:
- C'est plus inspiré que Weingartner?
(que je ne connais pas ) C'est différent, parce que Weingartner trouve une voie singulière, avec son espèce Schreker mozartisé, à la fois complexe et raffiné, et très lumineux et optimiste. Hausegger, lui, se trouve tout simplement à la croisée de Bruckner et Mahler. Ca n'empêche pas que ce soit magistral aussi. Moins spectaculaire que les deux autres, oui, mais pas de si moindre valeur que cela (surtout comparé à Bruckner, c'est sûr ). |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33404 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 5 Avr 2010 - 13:16 | |
| - arnaud bellemontagne a écrit:
- C'est plus inspiré que Weingartner?
(que je ne connais pas ) Connais pas Mais en tout cas ça me semble environ 1000 fois moins inspiré que Mahler / Bruckner / Strauss. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 5 Avr 2010 - 13:18 | |
| @David:Pour Weingartner, il faut se jeter sur la 1ère Symphonie en priorité ? (désolé pour le HS, mais il n'y a pas de sujet Weingartner à ma connaissance) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 5 Avr 2010 - 13:21 | |
| - arnaud bellemontagne a écrit:
- @David:Pour Weingartner, il faut se jeter sur la 1ère Symphonie en priorité ?
(désolé pour le HS, mais il n'y a pas de sujet Weingartner à ma connaissance) Oui, le reste est un peu tout pareil, je suis resté sur ma faim ensuite. MAIS, je préviens : c'est de la musique raffinée, avec de beaux contrechants, un côté straussien de ce point de vue, mais aussi beaucoup de consonances, de classicisme, comme si on faisait du Mozart avec du postromantisme. DONC : ça ne gratte pas, ça ne fait pas peur, ça n'est pas subversif. C'est juste très séduisant (et personnellement ça me transporte totalement). |
| | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 5 Avr 2010 - 13:25 | |
| Bon, je vais essayer ça sans forcément m'attendre à decouvrir un nouveau Schreker ou un nouveau Korngold. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 5 Avr 2010 - 13:27 | |
| - arnaud bellemontagne a écrit:
- Bon, je vais essayer ça sans forcément m'attendre à decouvrir un nouveau Schreker ou un nouveau Korngold.
Tiens, voilà, Korngold, bonne comparaison, mais avec moins de couleurs vives et moins de sucre. Un Korngold qui ne serait plus brillant mais méditatif. (Pour moi, c'est infiniment mieux que Korngold, justement parce que c'est dépourvu de toute facilité.) |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 29 Aoû 2010 - 13:14 | |
| Oui cette Natursymphonie est superbe, mais contrairement à Spiritus ce sont les deux premiers mouvements que je préfère, d'un lyrisme plus poignant, avec des couleurs très variées. Le dernier mouvement est bien trop massif, le choeur final emphatique gâche franchement la fin. Mais rien que pour les raffinements du début, ça vaut le coup ! Dommage qu'on ne trouve quasiment rien d'autre en CD... |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33404 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 29 Aoû 2010 - 15:42 | |
| - Wolferl a écrit:
- Oui cette Natursymphonie est superbe, mais contrairement à Spiritus ce sont les deux premiers mouvements que je préfère, d'un lyrisme plus poignant, avec des couleurs très variées. Le dernier mouvement est bien trop massif, le choeur final emphatique gâche franchement la fin. Mais rien que pour les raffinements du début, ça vaut le coup !
Dommage qu'on ne trouve quasiment rien d'autre en CD... +1. J'aime les 2 premiers mouvements, les 2 autres bien moins (même raison). _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14349 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 29 Aoû 2010 - 16:06 | |
| J'avais préféré les deux premiers aussi, par contre le dernier était vraiment daubesque (les choeurs tout du long ). Il faut que je réécoute de toute façon. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| | | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14349 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 29 Aoû 2010 - 17:01 | |
| Je n'ai rien contre le pompier et le grandiloquent mais là c'est juste lourd. Tout est question de dosage. Hausegger ne m'a pas passionné outre mesure, ça c'est sûr, mais je réécouterai sa Symphonie, c'est prévu. Même époque et même ère géographique j'avais trouvé Reznicek plus intéressant (superbe orchestration) mais lui tire plus du côté de Strauss. Sinon Joseph Marx, mais là on est mille coudées au-dessus des trois précédemment cités. |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 29 Aoû 2010 - 18:15 | |
| - WoO a écrit:
- Sinon Joseph Marx, mais là on est mille coudées au-dessus des trois précédemment cités.
Au dessus de Strauss ? Si seulement je croyais que ça pourrait être possible, je serais parti en courant trouver n'importe quel CD. |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14349 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 30 Aoû 2010 - 0:17 | |
| - Wolferl a écrit:
- Si seulement je croyais que ça pourrait être possible, je serais parti en courant trouver n'importe quel CD.
Dommage, ça ne se trouve plus (ou pas !) en disque Pour moi c'est juste le sommet du post-romantisme. Je n'ai jamais entendu une harmonie plus riche et fascinante (un mélange de Strauss, Debussy, Schreker, Mahler et Scriabine). Pour en revenir à notre Siegmund, le livret du disque CPO dû à un certain Eckardt van den Hoogen est à vomir : abscon et verbeux au possible, je l'ai trouvé illisible, d'ailleurs j'ai décroché au bout de deux pages.
Dernière édition par WoO le Lun 30 Aoû 2010 - 0:24, édité 1 fois |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 30 Aoû 2010 - 0:19 | |
| Tu ne voudrais pas créer un topic sur lui ? Ça m'intéresse vivement, et il se trouve que j'ai sous la main une grande discothèque qui contient du Marx. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 30 Aoû 2010 - 0:51 | |
| Si ça peut te rassurer, Wolferl, je trouve déjà Hausegger amplement plus enthousiasmant que Reznicek et Marx, alors dire que Marx surclasse Strauss, c'est un ressenti très personnel comme notre WoO peut en avoir d'exotiques. - Citation :
- Pour moi c'est juste le sommet du post-romantisme. Je n'ai jamais entendu une harmonie plus riche et fascinante (un mélange de Strauss, Debussy, Schreker, Mahler et Scriabine).
A mon avis tu ne parles pas de son concerto pour piano, ni même de ses lieder. - Citation :
- Pour en revenir à notre Siegmund, le livret du disque CPO dû à un certain Eckardt van den Hoogen est à vomir : abscon et verbeux au possible, je l'ai trouvé illisible, d'ailleurs j'ai décroché au bout de deux pages.
La traduction de l'allemand mal faite peut aussi produire des ravages... |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 30 Aoû 2010 - 0:57 | |
| Non non, je me souviens bien de ça aussi, pendant trois pages je ne comprenais pas du tout là où il voulait en venir. C'était bien traduit, mais le fond complètement obscur, nimbé d'une espèce de métaphysique cahoteuse. Et encore, on nous avait épargné quelques paragraphes. |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14349 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 30 Aoû 2010 - 1:08 | |
| Non non, ça n'a vraiment rien d'exotique : son chef d'oeuvre "Eine Herbstsymphonie" est un sommet absolu du genre. Une forme d'accomplissement ou de point final. On ne peut pas aller plus loin dans l'orgie orchestrale.
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Lun 30 Aoû 2010 - 15:30 | |
| Le début est même clairement un plagiat du Prélude des Gezeichneten. Très schrekerien effectivement, avec aussi des strausseries (voire des wagnèreries de type duo final de Siegfried puccinisé ). C'est magnifique, mais pas forcément un point final pour moi. Mais c'est un peu du Strauss voluptueux (mais tendu) en continu, assez idéal quand même. En tout cas, très très loin du Marx du concerto pour piano et des lieder, merci pour la découverte. |
| | | gael Néophyte
Nombre de messages : 7 Date d'inscription : 24/02/2010
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 26 Sep 2010 - 19:00 | |
| Je sais que ça commence à devenir un sujet Marx , mais c ' est vrai que sa Herbstsymphonie est magnifique ! On peut d ' ailleurs l ' entendre ( mais uniquement en téléchargement , pardon ) dans deux live correspondant aux deux seules éxécutions récentes de l ' oeuvre : par Swierczewski ( ? ) et Botstein .... En attendant un enregistrement officiel !
Sinon l ' oeuvre de Hausegger me tente bien et je recommande , mais je pense que vous le connaissez déjà , le site vonhausegger.com qui lui est dédié : très instructif , avec analyses et exemples musicaux des principales oeuvres .
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| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91592 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Ven 14 Oct 2011 - 1:52 | |
| Je viens d'écouter cette symphonie, assez chouette en effet... mais je ne vois vraiment pas le rapport avec Bruckner que certains ont évoqué... certes, je connais mal Bruckner, mais tout de même...? Par contre, en plus de Strauss ou Mahler, j'y entends pas mal d'échos anglais contemporains. (Vaughan-Williams, Bax...) Et le choeur final me fait pas mal penser à celui des Gurrelieder. |
| | | ysov Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2287 Age : 62 Localisation : Canada Date d'inscription : 15/02/2011
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 16 Oct 2011 - 22:52 | |
| En effet, je suis bien d'accord. Si Bruckner est perceptible, alors j'aimerais savoir où exactement. J'abonde également dans ton sens, comme quoi certaines parentés avec les compositeurs anglais de la même période soit l'évidence, beaucoup plus en tous cas, qu'un Bruckner.
Hausegger est un genre d'héritier malhérien, straussien au même titre qu'un Kirchner, héritier schumannien. Il est un compositeur notable, bien plus que bien d'autres, même s'il atteint pas le génie d'un Malher.
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| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 23 Oct 2011 - 14:34 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- ... et CPO, de toute façon, c'est du 100% de réussite.
Je pourrais acheter leurs disques à l'aveugle... Alors on est deux c'est un parfait label, après DG celui dont j'ai le plus d'albums. il y en a comme ça qui inspirent confiance à force d'en avoir eu entre les main, je penses aussi à Harmonia Mundi et à Ondine (quoi que moins Ondine que Harmonia Mundi, mais quant même). En se qui concerne Hausegger j'avais eu une révélation avec sa Natursymphonie quant je l'ai découverte. Ce n'est bien entendu pas du Mahler, mais ça y ressemble quant même tellement. Je suis toujours stupéfait par l'efficacité que son orchestration à sur moi, et par la beauté de sa musique. Je ne m'étais bêtement jamais posé la question de l'existence d'autres oeuvres de lui, mais j'avoue que je suis bien curieux de l'ai écouter maintenant que je me suis bien familiarisé avec celle-ci. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 23 Oct 2011 - 15:05 | |
| - Rach-phaël06 a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- ... et CPO, de toute façon, c'est du 100% de réussite.
Je pourrais acheter leurs disques à l'aveugle... Alors on est deux c'est un parfait label, après DG celui dont j'ai le plus d'albums. il y en a comme ça qui inspirent confiance à force d'en avoir eu entre les main, je penses aussi à Harmonia Mundi et à Ondine (quoi que moins Ondine que Harmonia Mundi, mais quant même).
En se qui concerne Hausegger j'avais eu une révélation avec sa Natursymphonie quant je l'ai découverte. Ce n'est bien entendu pas du Mahler, mais ça y ressemble quant même tellement. Je suis toujours stupéfait par l'efficacité que son orchestration à sur moi, et par la beauté de sa musique. Je ne m'étais bêtement jamais posé la question de l'existence d'autres oeuvres de lui, mais j'avoue que je suis bien curieux de l'ai écouter maintenant que je me suis bien familiarisé avec celle-ci. Il faut que tu essayes Timpani aussi. Sinon, de Hausegger, c'est l'unique album présent sur le marché, tout le reste repose dans les bibliothèques, il ne doit même pas exister d'éditions commercialisées... Rageant en effet, comme les dizaines de lieder inédits de Schindler ou les oeuvres de Fried, par exemple. |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 23 Oct 2011 - 16:10 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Rach-phaël06 a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- ... et CPO, de toute façon, c'est du 100% de réussite.
Je pourrais acheter leurs disques à l'aveugle... Alors on est deux c'est un parfait label, après DG celui dont j'ai le plus d'albums. il y en a comme ça qui inspirent confiance à force d'en avoir eu entre les main, je penses aussi à Harmonia Mundi et à Ondine (quoi que moins Ondine que Harmonia Mundi, mais quant même). Il faut que tu essayes Timpani aussi. Ah oui Timpani aussi est un superbe label ! - Citation :
- Sinon, de Hausegger, c'est l'unique album présent sur le marché, tout le reste repose dans les bibliothèques, il ne doit même pas exister d'éditions commercialisées... Rageant en effet, comme les dizaines de lieder inédits de Schindler ou les oeuvres de Fried, par exemple.
C'est là qu'on a besoin de gens comme toi pour devenir chef d'orchestre et s'occuper de toutes ces oeuvres mises de côtés. |
| | | ysov Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2287 Age : 62 Localisation : Canada Date d'inscription : 15/02/2011
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 23 Oct 2011 - 16:14 | |
| Si le nazisme avait pas existé, nul doute que ces compositeurs auraient pas souffert de la mise à la tablette comme cela. Pour Hausegger, le début de son exhumation est enclenché. |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 23 Oct 2011 - 16:15 | |
| - ysov a écrit:
- Si le nazisme avait pas existé, nul doute que ces compositeurs auraient pas souffert de la mise à la tablette comme cela. Pour Hausegger, le début de son exhumation est enclenché.
Oui pour ça on vit une belle époque où de nombreux compositeurs sorte de plus en plus de l'ombre. J'ai hâte de voir se que ça sera dans 10, 20 ans. |
| | | hommepiano Mélomaniaque
Nombre de messages : 818 Date d'inscription : 23/01/2014
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 4 Mar 2014 - 19:09 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Une réussite éclatante de plus dans le cadre de la série sur les chefs-compositeurs de CPO...
Le langage de Hausegger s'apparente beaucoup à Mahler, c'est vrai, en tout cas il s'inscrit dans la lignée d'une symphonie hypertrophiée. A la fois très germanique et sérieux comme Schmidt, mais d'une inventivité débridée plus proche de Mahler (harmoniquement, il en est très proche), d'une grande poésie aussi.
Une sorte de synthèse entre les postromantiques et les décadents véritables.
Pour ma part, c'est très exactement ce que j'aime, moins dégoulinant que les poèmes symphoniques de Schreker, moins formel que les symphonies de Schmidt. Un régal, d'une très grande puissance de construction, vraiment comparable au meilleur Mahler (il me parle plus directement que lui, d'ailleurs).
Il faut saluer dans ce disque, outre le choix toujours parfait des équipes de CPO (mais comment font-ils pour ne trouver que des chefs-d'oeuvre ?), la prise de son superbe, et la qualité exceptionnelle de la réalisation, ample, habitée, naturelle. Ari Rasilainen et l'orchestre de la WDR ne méritent que des éloges... En particulier le cor solo, qui, s'il m'envoie son adresse, gagne une bouteille de bon vin (et des chocolats de qualité si c'est une dame).
Pour moi, de la très grande musique. Et dire qu'on enregistre à n'en plus finir la Nuit Transfigurée et les Symphonies de Zemlinsky... Ca vaut amplement les "Mahler du milieu" (5,6,7)... bonjour david j'écoute Siegmund von Hausegger: Natursymphonie (1911) et c'est vraiment bon...... je sais je pose souvent des questions idiotes, si hausegger est bon doué pourquoi est-il moins connu que r.strauss ou mahler ? c'est meme une question très générale :pourquoi y a-t-il des compositeurs de même talent connus célébrés et en même temps totalement inconnus dans l'oubli ? une personne qui a du talent a autant de chance qu'une autre.... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 4 Mar 2014 - 20:53 | |
| la Natursymphonie est très séduisante, malheureusement le reste de son oeuvre a un peu tendance à me laisser de marbre, ce qui n'est pas tout à fait le cas de Joseph Marx, pour citer un compositeur proche qui n'a pas composé que de la "musique de chef d'orchestre". "Une personne qui a du talent a autant de chance qu'une autre?" Non, pas vraiment, il faut aussi avoir un certain talent pour la promotion, et se trouver dans des circonstances qui permettent de passer au-dessus des autres. Voilà pourquoi Haydn Joseph est plus connu que son frère, Beethoven et Brahms plus que Rufinatscha, et Chostakovitch et Prokofiev, les seuls compositeurs soviétiques à connaître une célébrité qui dépasse leurs frontières. |
| | | hommepiano Mélomaniaque
Nombre de messages : 818 Date d'inscription : 23/01/2014
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Mar 4 Mar 2014 - 22:05 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Une réussite éclatante....Le langage de Hausegger s'apparente beaucoup à Mahler, il s'inscrit dans la lignée d'une symphonie hypertrophiée......d'une inventivité débridée plus proche de Mahler, d'une grande poésie aussi. Pour ma part, c'est très exactement ce que j'aime. Un régal, d'une très grande puissance de construction, vraiment comparable au meilleur Mahler (il me parle plus directement que lui, d'ailleurs). Pour moi, de la très grande musique. Ca vaut amplement les "Mahler du milieu" (5,6,7)...
je viens d'écouter cette Natursymphonie et le dernier mouvement est vraiment gigantesque, avec ces choeurs hormis R.strauss ou mahler je pense aussi aux italiens respighi ou casella.....bon ça tourne autour de Mahler. et ce que j'ai entendu cad ce dernier mouvement est je le répète gigantesque, je n'aurais pas su qui c'était, j'aurais juré que c'était du mahler ou respighi ou du r.strauss mais ce dernier mouvement à cause des choeurs m'a fait penser aussi au Psaume de Florent Schmitt. je suis incapable de juger qui est meilleur que ...... et puis les goûts et les couleurs......je mets en tout cas le dernier mouvement "Sehr breit -- mit größter Kraft" à égalité avec le summum r.strauss ou mahler.... même si mahler et r.strauss ont produit plus de splendeurs en nombre d'opus que ce Hausegger. bravo Hausegger encore un sommet musical que je viens de découvrir. |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 24 Aoû 2014 - 22:34 | |
| J'ajoute mon petit mot au sujet de cette Natursymphonie, que j'ai pas mal fréquentée ces derniers temps. Il s'agit d'une œuvre gigantesque, écrasante - mais je décrirai mieux mon sentiment en ajoutant labyrinthique et sévère. Sévère, car peu joueuse dans l'utilisation de l'orchestre : les couleurs ne sont pas éclatantes, mais plutôt dans le genre des derniers romantiques allemands qui veulent encore écrire comme Brahms (avec un orgue et davantage de cuivres), ou comme un Bruckner qui aurait abandonné son côté mystique. Cette symphonie est granitique, minérale, sans grands épanchements de sentiments : la forme, le développement seuls comptent. L'approche de cette œuvre est donc difficile : j'ai l'impression d'observer un immense vaisseau qui n'offre aucune prise, résultat d'une volonté créatrice à la fois géniale et austère ; les contours en sont difficiles à saisir, sa structure complexe ne se laisse pas facilement démêler. - C'est évidemment une page magnifique, à l'ampleur sans équivalent même chez Mahler et Bruckner, malgré quelques longueurs discursives dans un dernier mouvement trop chargé. On pourrait aussi dire à son propos, qu'elle contient toutes les images que la nature peut nous offrir, de la même manière que Mahler vantait sa Troisième ; il s'agirait cependant d'une nature plus intimidante, plus sauvage, plus étrangère - en court, bien moins folklorique -, une image panthéiste d'une nature dont l'homme est absent et qui se laisse à peine contenir dans cette œuvre énorme - car s'il y a bien un sentiment qui m'a poursuivi tout au long de mes écoutes, c'est celui que cette musique regardait ailleurs, plus loin.
Je lis plus haut beaucoup de comparaisons avec Mahler et Bruckner... auxquelles je n'adhère que très partiellement. Ils présentent les mêmes formes hypertrophiées, certes ; mais je trouve cette Natursymphonie aussi éloignée de la théâtralité psychologique et des penchants grinçants de Mahler, que de la suspension et de la ferveur de Bruckner. Ne parlons même pas de Schreker ; peut-être de J. Marx ? Cette écriture n'a rien à envier aux extravagances post-romantiques, alors qu'elle en abandonne les tendances trop ostensiblement malsaines (décadentes ?). J'évoquerais plutôt un Schmidt qui aurait soudainement eu une vision hallucinée...
Dernière édition par Horatio le Dim 24 Aoû 2014 - 23:36, édité 1 fois |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 24 Aoû 2014 - 23:31 | |
| - Horatio a écrit:
- J'évoquerais plutôt un Schmidt qui aurait soudainement eu une vision hallucinée...
Très bien vu. (Enfin, l'ensemble de ton post, mais la conclusion en est très juste - ne serait-ce que par rapport aux autres équivalents possibles.) |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 16 Sep 2018 - 0:28 | |
| • Drei Hymnen an die NachtHans Christoph Begemann (baryton), Antony Hermus / Orchestre Symphonique de Norrköping Norrköping, V-VI.2011 CPOUn superbe cycle de trois lieder avec orchestre, composé entre 1901 et 1904 sur trois poèmes de Gottfried Keller (aussi mis en musique par Schoeck dans son cycle Unter Sternen.) Par bien des côtés, on pourrait penser à Strauss - l’ampleur mélodique, la profusion orchestrale - mais avec quelque chose de moins chantourné et hédoniste, d’une expressivité plus directe: les moyens orchestraux, somptueux, sont ici avant tout ordonnés à la création «dynamique» (de grands flux très prégnants) d’atmosphères très marquées (lyrisme extatique de Stille der Nacht, houles menaçantes de Unruhe der Nacht, ferveur effusive de Unter Sternen); l’écriture vocale est très persuasive: à la fois très prégnante mélodiquement et tournée toute entière vers une déclamation à l’expressivité très «frontale» (l’œuvre a quelque chose de presque opératique, en ce sens); parfois assez brusques (un peu à la Bruckner), les modulations de l’écriture harmonique sont elles aussi orientées non vers une sinuosité sophistiquée, mais vers des effets signifiants (glissement méditatif, rupture inquiète ou Aufhebung exaltée.) Du très, très beau postromantisme. Excellente interprétation, qui souligne bien la spécificité de ce triptyque: la direction est cursive et animée; le spectre sonore si particulier de Norrköping évite tous les risques que cette musique pourrait courir (rien d’opaque, de sirupeux ou de gras); et Hans Christoph Begemann est idéal: voix très dense en harmoniques, très charpentée mais toujours adoucie par une sorte de belle patine, et une éloquence, un engagement formidables. David, Anaëlle, si vous ne connaissez pas encore, c’est vraiment pour vous! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 16 Sep 2018 - 11:06 | |
| http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2018/02/10/3002--carnet-d-ecoutes-n118-nouveautes-hausegger-barberousse-3-hymnes-a-la-nuit-keller Entre Hausegger et Begemann, j'avais deux veilles qui m'empêchaient de laisser passer ça. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 16 Sep 2018 - 13:49 | |
| Ah oui, tiens: en relisant les commentaires, je me suis même rendu compte que c'était de chez toi que j'avais noté les références... (En revanche, un peu comme pour Schmidt, je ne trouve pas ça d'un décadentisme si poussé que tu le dis. L'avoir dit t'ôte d'ailleurs les derniers lambeaux de crédibilité dont les plus indulgents condescendaient encore à te faire l'aumône. ) |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Siegmund von Hausegger (1872-1948) Dim 30 Sep 2018 - 1:14 | |
| • Aufklänge¹. Dionysische Phantasie². Wieland der Schmied¹Antony Hermus / Bamberger Symphoniker Bamberg, I.2013¹, IV.2014² CPO• BarbarossaAntony Hermus / Orchestre Symphonique de Norrköping Norrköping, V-VI.2011 CPOÉvidemment, c’est typiquement le genre de musique calibrée pour me plaire... En fait, Hausegger, c’est vraiment du postromantisme tardif: une musique très ample, un langage dense et élaboré, à l’orchestration très riche, qui fourmille d’arrières-plans et de contrechants qui viennent complexifier le discours harmonique - mais sans pour autant verser dans le «décadentisme» proprement dit: cela conserve un attachement malgré tout à une forme d’unité et d’immédiateté dans la conduite du discours, à des cadres harmoniques et formels encore loin de leur dissolution, et surtout à une sorte de luminosité «positive» presque naïve dans l’expression mélodique comme dans l’orchestration (pas de sophistication vénéneuse, ni d’expressionnisme torturé ici.) Je crois que j’avais déjà employé au sujet de Schmidt l’expression de «Strauss sans roublardise»: elle vaut peut-être encore plus pour le Hausegger de ces poèmes symphoniques (les traits communs avec Strauss, dans l’orchestration comme dans le choix de la forme, sont ici patents), qui pourrait vraiment être considéré comme un alter ego de Schmidt - mais aussi radieux et énergique que Schmidt peut être déprimé ou bougon. Des œuvres enregistrées par Hermus, c’est sans doute Aufklänge, «variations symphoniques sur une chanson enfantine», et la Fantaisie dionysiaque qui m’ont le plus comblé: il y a là une magnifique plénitude dans le geste musical, une manière constamment exaltante de porter et de relancer le flux, des couleurs orchestrales somptueuses dont l’opulence n’est jamais opaque, une veine mélodique d’un lyrisme généreux mais d’une ligne toujours ferme. Les poèmes symphoniques «narratifs» sont un peu moins absolument exaltants pour moi que ces œuvres essentiellement «atmosphériques» - mais c’est peut-être dû aux contraintes mêmes du genre, qui impose davantage de «temps faibles» et de figuralismes. Wieland der Schmied possède quand même un bel élan et tout une profusion de couleurs orchestrales et de contrechants assez straussienne - mais du Strauss le plus galbé, celui de Don Juan, disons. J’ai en revanche été un peu déçu par le triptyque Barbarossa - sensiblement plus longue, l’œuvre donne aussi l’impression d’être plus bavarde ou décousue, et moins personnelle aussi (les péroraisons cuivrées, le scherzo sautillant du début du II...) Mais le disque avec Bamberg est vraiment une pépite qu’aucun amateur de postromantisme ne peut se permettre de manquer; et même si Barbarossa ne m’a pas autant enthousiasmé, les Trois Hymnes à la Nuit dont je parlais un peu plus haut (et qui m’ont paru encore plus exaltants à la réécoute) valent à eux seuls qu’on se procure le disque avec Norrköping. |
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