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| Max Reger | |
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Auteur | Message |
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Prosopopus Mélomaniaque
Nombre de messages : 901 Age : 41 Localisation : Paris Date d'inscription : 21/11/2017
| Sujet: Re: Max Reger Ven 25 Oct 2019 - 17:08 | |
| Je découvre le Quintette avec clarinette et j'aime beaucoup alors que j'avais justement peu apprécié le Reger orchestral. Je ne trouve pas ça particulièrement retors même si effectivement les mélodies sont évasives (mais certaines phrases de la clarinettes sont très chantantes), par contre l'ambiance générale est superbe, ce deuxième mouvement plein d'espièglerie qui verse dans la mélancolie au fur et à mesure que la clarinette développe Ça manque peut-être de contraste entre les mouvements pour être plus marquant ou plus facile d'approche, on a parfois l'impression d'une longue errance comme le dit David, sans que les mouvements apportent beaucoup de différence. Dans le genre romantisme poussé dans ses retranchements ça m'a rappelé (un peu) les quatuors de Stenhammar, dans le traitement parfois sautillant des cordes qui brodent sur des thèmes changeant subrepticement. Non vraiment très belle pièce. (et pour autant j'aime aussi beaucoup Schubert) |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Max Reger Ven 25 Oct 2019 - 23:04 | |
| - HS:
Attention, je ne voulais pas dire que je «n'aimais pas Schubert». En fait, c'est plutôt au niveau des interprétations que ça joue: j'ai tendance à vite décrocher des interprétations très «fondues» ou «intégrées» qui sont toutes entières tournées vers l'exaltation chaleureuse de l'élément mélodique (par exemple: Kempff au piano, Krips ou Giulini à l'orchestre, Wunderlich dans le lied); en revanche, j'aime énormément des interprétations qui font davantage ressortir les strates, les textures, les timbres (Richter au piano, beaucoup de baroqueux / HIPisants à l'orchestre - Immerseel, Heras-Casado, Dausgaard) ou la déclamation (Haefliger, Bär, Shirai, Fassbaender, Gerhaher, Bauer...)
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| | | Kolia Néophyte
Nombre de messages : 2 Age : 28 Date d'inscription : 18/09/2014
| Sujet: Re: Max Reger Lun 6 Jan 2020 - 21:46 | |
| Un compositeur dont j'apprécie particulièrement la musique pour orgue, certainement parce que j'en joue de cet instrument et je suis un amateur de la bonne musique aux harmonies modernes, dont Reger était un des pionniers, bien que je ne connaisse pas de compositeur s'étant inspiré de son style harmonique. Sa musique n'est pas toujours interprétée de manière optimale, ce qui complique une bonne première impression. Alors donc je conseillerais: Introduction et Passacaille en ré mineur: la plus facile à aborder et sonnant de manière la plus classique, avec quelques modulations au début et à la fin, bien dans le style du compositeur. Fantaisie et Fugue en ré mineur op.135b (pour anecdote, elle existe en version tronquée (première édition), dont les enregistrements sont très répandus, et enversion complète lors de sa réédition, avec des passages non tronqués que j'ai dû mal à apprécier) Introduction, Pasacaille et Fugue en mi mineur, op. 127, qui m'ennuyait initialement mais j'adore énormément, à condition d'apprécier ce thème mystérieux de la Passacaille très chromatique (onze sons!): si do, ré la, mi fa#, sol sib, si fa, mi mib ré réb do ré# mi. La diabolique Fantaisie symphonique et (étrange) Fugue opus 57 Inferno, inspirée de l'Enfer de Dante. La Fantaisie et Fugue sur le thème BACH, opus 46, surtout lorsqu'il est joué bonne vitesse (par Rosalinde Haas), permettant aux dissonances ainsi de ne pas durer trop longtemps, de résoudre les thèmes plus rapidement, de donner du dynamisme et de na pas s'ennuyer ainsi. Mais la première fois que j'avais entendu de ce compositeur, c'était par ses détracteurs, qui lui reprochaient ses manquent d'inspiration dont il semblait vouloir masquer en tournant de la roue modulatoire au-delà du raisonnable et en prenant une posture moderniste, ses erreurs du point de vue harmonique strict dans son petit livre sur la modulation (octaves parallèles...), son amateurisme qui se fait passer pour un génie, ses fausses notes, son Tagebuch... - (source):
Le modernisme dans la musique, par Emiliy Medtner (dont le compositeur Nikolaï Medtner partageait totalement les goûts esthétiques musicaux). - livre trouvable en russe sur le web
Dans la musique pur orgue, on voit que Reger, hormis ses originalités harmoniques et hésitations mélodieuses (qui e rappellent lorsque je tentais d'écrire de la musique), imitait, comme on le sait, Jean-Sébastien Bach, lui valant d'être qualifié lui-même par ce nom. Reger disait lui-même: "BACH ist le début et la fin der Musik", et faisait des transcriptions de sa musique. La simplicité en moins, on pense très souvent à certaines oeuvres du Kantor lorsqu'on écoute par exemple le thème de la fugue de l'Introduction et Pasacaille en ré mineur, avec sa quinte et sa descente la Pasacaille do mineur BWV 582; le thème chromatique de la Pasacaille op. 127 semble, pour moi, inspiré du thème royal de l'Offrande musicale, le thème de la Fugue du même opus rappelle celuis de la fugue en mi mineur pour orgue BWV 548 et enfin, des passages à la fin de la Fantaisie sur BACH font clairement echo avec la fin de la célèbre Toccata et Fugue en ré mineur (BWV 565). |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14619 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Max Reger Dim 9 Fév 2020 - 21:45 | |
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Max Reger Ven 30 Oct 2020 - 2:14 | |
| • Lieder avec orchestreDietrich Fischer-Dieskau (baryton), Gerd Albrecht / Philharmonisches Staatsorchester Hamburg, St. Michaelis-Chor Hamburg, Monteverdi-Chor Hamburg Hambourg, VII.1989 OrfeoProbablement le genre de chose que je serai plus ou moins le seul à aimer ( Drosselbart aussi, peut-être?) Déjà, ce sont des lieder très longs (en fait, seulement quatre lieder d’environ un quart d’heure chacun.) Ensuite, c’est, comme toujours avec Reger, une musique extrêmement peu mélodique - si l’on recherche des thèmes prégnants pour se repérer dans les œuvres, on aura vite le sentiment de se perdre dans une musique un peu informe ou décousue. En fait, ici, c’est la prosodie qui semble se substituer à la mélodie. Personnellement, je trouve cette prosodie superbe, mais elle nécessite d’être sensible à la déclamation allemande, d’autant que c’est une déclamation très peu extravertie: quoique profondément habitée et décantée, l’expression en surtout intériorisée ou solennelle - rarement dramatique ou animée (la seule exception notable étant l’épisode choral central de Requiem.) Il faut par ailleurs noter que les climats en sont dans l’ensemble assez homogènes et peu riants, plutôt tournés vers une contemplation grave (en plein accord avec les textes mis en musique: Der Einsiedler de Eichendorff, An die Hoffnung de Hölderlin - deux immenses sommets poétiques l’un et l’autre; Hymnus der Liebe de Jacobowski et Requiem de Hebbel, plus décousus et grandiloquents.) Il y a néanmoins de beaux élans, mais des élans qui relèvent plutôt d’une sorte d’exaltation «mystique» - ce qui correspond assez précisément à ce que je peux pour ma part avoir envie d’entendre. C’est peut-être avec l’harmonie et l’orchestration que des auditeurs non familiarisés avec Reger trouveront le plus facilement à se repérer: on est là dans un langage très évidemment wagnérien ( An die Hoffnung se pare même des couleurs très tristaniennes.) Et pourtant, comme souvent chez Reger, cette harmonie qui semble d’un chromatisme assez homogène recèle souvent des modulations souterraines, très belles mais peu évidentes. Quant à l’orchestration, si elle reste plutôt opaque, comme à peu près tout le Reger symphonique, elle est cependant d’une pâte moins épaisse et dégoulinante que celle des œuvres purement orchestrales - et les parties chorale de Der Einsiedler et Requiem témoignent du savoir-faire plus ciselé du compositeur dans ce domaine. Je fais une description qui semble plus négative qu’autre chose - mais si l’on accepte ces données-là, si l’on ne cherche pas une musique évidemment séduisante, colorée et extravertie, ces lieder avec orchestre révèlent des beautés, et une forme d’élévation sublime ( An die Hoffnung est une œuvre qui, à chaque fois que je l’écoute m’exalte infiniment.) Il faut ajouter à cela que l’on a à faire ici à une interprétation assez extraordinaire - qui témoigne de l’espèce de miracle que constitue à mes yeux la dernière manière de DFD (dont j’ai récemment parlé ici, et qui me bouleverse à chaque fois), merveilleusement secondé par un des meilleurs spécialistes des répertoires postromantiques et décadents rares, le chef Gerd Albrecht. |
| | | Drosselbart Mélomane averti
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 30/05/2019
| Sujet: Re: Max Reger Sam 31 Oct 2020 - 0:05 | |
| - Benedictus a écrit:
- Probablement le genre de chose que je serai plus ou moins le seul à aimer (Drosselbart aussi, peut-être?)
Pour être honnête, j'ai toujours beaucoup aimé ce que j'ai pu entendre de Max Reger. Son univers néo-baroque, la relative austérité de ses choix formels, compensée par une certaine naïveté du ton, jusqu'à cette simplicité du langage emprunte de réelle piété - ce qui rejoint le mysticisme que tu évoques. J'avais vraiment beaucoup apprécié le disque de Volkslieder pour chœur par Rademann, écouté il y a un moment, et plusieurs de ses variations pour orchestre, même si c'est encore plus loin et donc très flou. Le problème pour moi, c'est que dans son œuvre, la part du lion revient à la musique de chambre et à l'orgue. Je n'écoute presque jamais la première - par manque de connaissances, trop rarement la seconde - par manque de temps. Donc je n'ai jamais vraiment eu la curiosité d'aller plus loi. Ce qui est assez idiot, maintenant que j'y pense. Notamment pour son corpus de Lieder, qui est apparemment très vaste, sur des textes d'auteurs avec lesquels j'ai des affinités particulières, comme F. Hebbel, R. Dehmel ou G. d'Annunzio. Ce que tu écris des Lieder avec orchestre me semble assez correspondre à ce que je cherche ces derniers temps (surtout la partie "négative", en fait). Et puis le double CD avec les Wolf du même DFD chez Orfeo est presque donné, ça règle la question ! |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Max Reger Sam 31 Oct 2020 - 1:10 | |
| - Drosselbart a écrit:
- Ce que tu écris des Lieder avec orchestre me semble assez correspondre à ce que je cherche ces derniers temps (surtout la partie "négative", en fait).
Pourquoi ne suis-je pas étonné? - Drosselbart a écrit:
- Et puis le double CD avec les Wolf du même DFD chez Orfeo est presque donné, ça règle la question !
Ah, oui, tu ne dois vraiment pas louper ça, en effet! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Max Reger Sam 31 Oct 2020 - 9:27 | |
| Les lieder sont passionnants, oui (avec trois périodes en gros, du romantisme assez sobre et poignant, puis de plus en plus de complexité abstraite).
Et la musique chorale assez folle (notamment le grand cycle de Geistliche Lieder de la fin de sa vie), et malgré sa pudeur des qualités d'émotion immédiate (par rapport à son orchestre qui est plus formel ou son orgue qui est assez impavide).
Très recommandé, des conseils quand tu voudras ! |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Max Reger Sam 31 Oct 2020 - 11:04 | |
| J'avais déjà dit un mot ici de trois œuvres qui me semblent vraiment prioritaires: les Acht geistliche Gesänge op. 138 et les Drei Motetten op. 110, pour chœur, et le Quintette avec clarinette en la majeur op. 146 Pour les lieder, la grande anthologie en 2 CD de Frauke May dont parle Rubato un peu plus haut est vraiment fabuleuse (comme son intégrale des Mörike-Lieder de Wolf), mais j'ai l'impression qu'on ne la trouve plus que d'occasion, et à des prix prohibitifs; mais le disque d'Iris Vermillion chez CPO est très bien aussi (timbre un peu moins typé, cependant.) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Max Reger Sam 31 Oct 2020 - 22:09 | |
| Oui, je n'avais pas le temps d'aller rechercher les numéros d'opus exacts, mais c'est exactement ça que je visais, les monumentaux lieder choraux Op.138 (l'opus 110, moins ambitieux, est splendide aussi). - Citation :
- Pour les lieder, la grande anthologie en 2 CD de Frauke May dont parle Rubato un peu plus haut est vraiment fabuleuse (comme son intégrale des Mörike-Lieder de Wolf), mais j'ai l'impression qu'on ne la trouve plus que d'occasion, et à des prix prohibitifs; mais le disque d'Iris Vermillion chez CPO est très bien aussi (timbre un peu moins typé, cependant.)
Oui, très recommandé ! May si c'est possible, la voix est meilleure, et puis il me semble que c'est Garben chez CPO, probe mais assez terne. |
| | | Drosselbart Mélomane averti
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 30/05/2019
| Sujet: Re: Max Reger Dim 1 Nov 2020 - 9:47 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Les lieder sont passionnants, oui (avec trois périodes en gros, du romantisme assez sobre et poignant, puis de plus en plus de complexité abstraite).
Et la musique chorale assez folle (notamment le grand cycle de Geistliche Lieder de la fin de sa vie), et malgré sa pudeur des qualités d'émotion immédiate (par rapport à son orchestre qui est plus formel ou son orgue qui est assez impavide). - Benedictus a écrit:
- les Acht geistliche Gesänge op. 138 et les Drei Motetten op. 110, pour chœur, et le Quintette avec clarinette en la majeur op. 146
Pour les lieder, la grande anthologie en 2 CD de Frauke May dont parle Rubato un peu plus haut est vraiment fabuleuse (comme son intégrale des Mörike-Lieder de Wolf), mais j'ai l'impression qu'on ne la trouve plus que d'occasion, et à des prix prohibitifs; mais le disque d'Iris Vermillion chez CPO est très bien aussi (timbre un peu moins typé, cependant.) Merci pour vos recommandations ! J'ai pu mettre la main sur deux disques Reger de Frauke May ( Lieder & Schlichte Weisen Op.76) pour presque rien. Les Acht geistliche Gesänge Op.138 et les Drei Motteten op.110 par Rademann me tentent bien également. Je viendrai vous livrer mes impressions, et récolter quelques conseils pour la suite ! |
| | | Drosselbart Mélomane averti
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 30/05/2019
| Sujet: Re: Max Reger Ven 8 Jan 2021 - 20:14 | |
| Suivant les conseils de David et de Benedictus, ainsi que les recommandations antérieures de Rubato en matière de Lieder, je me suis donc immergé dans l'univers de Reger. Et mon bilan personnel, jusque-là, est très positif.
- La musique chorale :
L'écoute de op.110 et 138 (enregistrement Rademann chez Carus) m'a profondément touché. Une musique d'une construction parfaitement limpide, épurée, sans lourdeur. Les jeux d'ombre et de lumière sont superbes. Dans le n.3 de l'op.110, O Tod, wie bitter bist du, il y a de vrais moments de grâce, autant dans l'expression de la douleur que dans la consolation, comme je ne me rappelle pas en avoir entendu beaucoup...
J'ai également réécouté le disque des Ausgewälte Volkslieder (3 cycles) par le même Rademann. Ici, c'est tout autre chose. Un grand soin porté aux nuances, un ciselage très fin de la polyphonie, d'une grande richesse de couleurs. Le matériau mélodique de base n'est jamais malmené, préservant ainsi sa beauté "naïve", et pourtant, on a le sentiment d'écouter une musique d'un très grand raffinement. C'est vraiment admirable.
- Le Lied :
Je me suis également procuré les deux disques de Frauke May et j'ai été très sensible à l'esthétique très "Jugendstil" des Lieder de la première période, même si, comme je m'y attendais, c'est quand même dans les Schlichte Weisen que j'ai le plus trouvé mon bonheur. Tout est dans le nom, en fait. Le génie de la simplicité, redoutablement efficace. Comme si la musicalité des début avait été concentrée et épurée jusqu'à obtenir la forme la plus brève et la plus essentielle de chaque Lied. Ceci dit, pour être parfaitement honnête, même si j'ai écouté et réécouté ces Lieder avec beaucoup de plaisir et d'intérêt, ça ne m'a quand même pas saisi de la même façon que les Geistliche Gesänge. Je ne ressens pas forcément ce besoin d'y revenir en permanence, comme c'est souvent le cas lorsque je fais des découvertes capitales (enfin, que j'estime capitales, j'entends...) dans le Lied. Ça vient probablement d'une mise en forme mélodique à laquelle je suis moins sensible. Peut-être aussi de l'interprétation... Cela dit, même si la voix de Frauke May ne correspond pas totalement à ce que j'aime le plus dans ce genre, il faut admettre que sur ces disques, les moment de beauté ne manquent pas.
Quant aux quatre Lieder du disque Orfeo dont a parlé en détail Benedictus, sont effectivement des monument particulièrement imposants. Je n'ai rien à ajouter, mis à part que j'ai effectivement aimé cette esthétique massive et tortueuse. La performance DFD m'a d'ailleurs beaucoup plus saisi ici que dans le disque Wolf, peut-être parce qu'on a naturellement tendance à voire dans cette âpreté et cette sècheresse déclamatoire ce qui convient le mieux au style des œuvres. Dans l'ensemble, il y a quelque chose de très satisfaisant dans cette musique. C'est comme si Reger avait réussi a fondre tous les traits caractéristique de ce qui a tendance à rebuter dans la musique germanique austère. Alors quand on aime ça, on a un peu l'impression d'avoir été l'objet d'une attention particulière !
Tout ça m'a donné envie de voire un peu plus loin. J'essaierai peut-être le disque de musique de chambre de CPO dont il a été question dans le fil correspondant ! Merci encore pour vos recommandation, en tous les cas ! |
| | | Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
| Sujet: Re: Max Reger Sam 9 Jan 2021 - 12:19 | |
| Je prends note de tout cela, qui a l'air fort appétissant ! La seule difficulté sera les Schlichte Weisen, passablement introuvables, ou alors à des tarifs déraisonnables. Du Reger ici aussi, chambriste. J'aurais beaucoup de mal à parler du quintette Op. 64 car je n'arrive pas à rentrer dedans. Il est beau et me donne envie d'y revenir, mais trois écoutes déjà et je suis toujours incapable de décrire la chose. Par contre, le trio Op. 102... Quelle œuvre magnifique ! Pas d'une évidence folle, et son premier mouvement, le plus long, est le plus difficile à appréhender. Quelque chose de sinueux et instable, je pense à Durosoir. Le II est incroyable. Une mélodie malicieuse de type boîte à musique qui débouche sur un épisode un peu tragique, et les deux motifs jouent au chat et à la souris, l'un chasse l'autre, ils se mêlent, jusqu'à une accalmie romantique apaisée (on a l'impression d'être passé à un nouveau mouvement, nonobstant la ligne de piano qui sert de fil conducteur), avant la reprise du cache-cache. Le Largo du III, méditatif et dépouillé, est d'une beauté assez austère. Un épisode plus agité, qui s'amorce vers 6:15, est de fait assez saisissant et "gravement beau", pour déboucher sur une plainte élégiaque du violoncelle, et quasiment le silence. Étrangement, je suis touché par cette musique aux confins du statisme. L'Allegro du IV, sautillant et ambigu, militaire mais malicieux, offre non seulement un contraste maximum mais aussi beaucoup de surprises à l'auditeur confondu : la ritournelle initiale, ni chair ni poisson, ne cesse de bifurquer, de connaître des transformations à la marge, lancer de mini-fugues aux accents contrastés. Côté interprétation, le quintette est assez rare au disque, difficile de comparer ; le trio avec piano (le deuxième de Reger) l'est beaucoup moins, et la version Lorenzen/Eggbrecht/Kupsa est la plus allante du marché (35 minutes contre 40 chez la concurrence). Au tempo généralement servi, je ne sais pas si la musique m'aurait conquis, mais ici, aucune réserve, quelle belle musique, quelle surprenante musique ! Très, très beau quintette pour clarinette. Peut-être trop uniment automnal et apaisé pour son bien, mais vraiment une œuvre majeure. Le sextuor est plus contrasté (cette ouverture pleine d'allant !) mais n'en reste pas moins difficile, trouvé-je, à pénétrer. À retenter en ce qui me concerne. |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Max Reger Sam 9 Jan 2021 - 12:52 | |
| Tiens, en passant, je ne suis pas vraiment d'accord sur l'absence d'immédiateté séduisante, voire mélodique, dans le disque Orfeo. Au contraire (et je ne parle pas allemand, donc il ne s'agit pas de sensibilité prosodique), j'ai été plutôt subjugué par la beauté vocale de la partition, le côté "Forêt sombre et mélancolique" suffisant à tenir l'intérêt.
Edit : en revanche, d'accord avec Drosselbart, DFD plane au dessus de ces partitions avec un profil d'aigle royal assez saisissant, mais dans les Wolf avec orchestre ... oui j'ai trouvé ça assez affreux d'absence de sensualité et de couleurs éteintes (mais Bénédictus m'avait prévenu). Pour le coupl "il parle plus qu'il ne chante" me semble vraiment l'expression adéquate. |
| | | Spleen l'Ancien Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 77 Age : 51 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 16/01/2021
| | | | Spleen l'Ancien Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 77 Age : 51 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 16/01/2021
| Sujet: Mar Reger Mar 19 Jan 2021 - 15:25 | |
| Tiens j'avais totalement zappé cet album, la pochette m'a sauté aux yeux, je me rappelle en avoir gardé un super souvenir, quelque chose de très élégiaque, habituellement je trouve que Dietrich Fischer-Dieskau a tendance à en faire trop, mais là il est parfait. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Max Reger Mar 19 Jan 2021 - 19:00 | |
| - Spleen l'Ancien a écrit:
- Je connais très peu l'oeuvre de Max Reger mais rien qu'à l'écoute de « Nachtlied » je me demande pourquoi il est finalement si peu connu du grand public en France. Décidément chez Carus Classic ils font un travail remarquable pour ce qui est de la musique chorale, idem chez Hänssler d'ailleurs, deutsche qualitat.
Oui. (mais c'est pour le coup l'un des très rares disques Carus où le chœur m'ait déçu) Reger est tout de même très abstrait et exigeant pour toucher un large public, il n'écrit clairement pas pour complaire à qui que ce soit… (Je trouve que ça passe mieux en ouvrant les partitions et en admirant la recherche qu'à l'écoute seule.) Mais ses meilleurs chœurs (ses duos Op.14 aussi, essaie si tu ne connais pas, une tuerie) échappent effectivement à cette limite, et méritent les plus grands éloges (et un plus vaste public). |
| | | Spleen l'Ancien Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 77 Age : 51 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 16/01/2021
| Sujet: Re: Max Reger Mar 19 Jan 2021 - 19:13 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Spleen l'Ancien a écrit:
- Je connais très peu l'oeuvre de Max Reger mais rien qu'à l'écoute de « Nachtlied » je me demande pourquoi il est finalement si peu connu du grand public en France. Décidément chez Carus Classic ils font un travail remarquable pour ce qui est de la musique chorale, idem chez Hänssler d'ailleurs, deutsche qualitat.
Oui. (mais c'est pour le coup l'un des très rares disques Carus où le chœur m'ait déçu)
Reger est tout de même très abstrait et exigeant pour toucher un large public, il n'écrit clairement pas pour complaire à qui que ce soit… (Je trouve que ça passe mieux en ouvrant les partitions et en admirant la recherche qu'à l'écoute seule.)
Mais ses meilleurs chœurs (ses duos Op.14 aussi, essaie si tu ne connais pas, une tuerie) échappent effectivement à cette limite, et méritent les plus grands éloges (et un plus vaste public). Disons que c'est chœur « propre », trop propre peut-être ce qui le rend finalement un peu insipide, il n'y a rien qui dépasse si tu vois où je veux en venir grosso modo, c'est un peu leur signature chez Carus Classic pour ce que je connais d'eux. Quant aux duos que tu me conseilles j’irai y jeter une oreille.
Dernière édition par Spleen l'Ancien le Sam 23 Jan 2021 - 22:16, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Max Reger Mar 19 Jan 2021 - 19:31 | |
| Ici, c'est vraiment gris, les ténors sont peu colorés, les basses ont très peu de profondeur… Les enregistrements de Bernius avec le Chœur de Chambre de Stuttgart, qui occupent une bonne partie des disques Carus, et les plupart des autres ensembles chez ce label ont au contraire des attaques très nettes, des timbres fins, ça reste toujours loin de toute outrance, mais beaucoup plus vivant et clair. Petite frustration pour ma part dans la mesure où ces chœurs de Reger sont très peu enregistrés, et que Rademann est un chef de chœur et d'ensemble dont on peut attendre davantage. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Max Reger Lun 12 Juil 2021 - 0:22 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Catégorie orchestrale -rang 223°/250
Heinz Bongartz (1894-1978)
Max Reger (1873-1916) :
Variations sur un thème de Mozart, Op. 132
= Heinz Bongartz, Orchestre de la Staaskapelle de Dresde
(Eterna, août 1968)
Mes premiers contacts avec Reger furent radiophoniques, essentiellement de l'orgue, et j'en garde le souvenir d'une musique compliquée, ingrate, scolaire, pompeuse et interminable. Mais j'étais encore fort jeune et peu habitué à gérer des écoutes longues où les repères structurels s'égarent dans les vastes exercices de contrepoint. Quelques années plus tard, un CD de Daniel Matrone à Bordeaux m'initia aux beautés de ces méandres polyphoniques : la lucidité conceptuelle de l'interprète s'adjoignait la claire facture de l'instrument de Notre-Dame pour un résultat qui cette fois me sembla diaphane et même séduisant, dans une pièce aussi touffue que l'Introduction, Passacaille et Fugue de l'opus 127. On retrouve cet art prolixe et un brin académique dans les deux grands essais que Reger consacra au genre des variations symphoniques : sur un thème de Hiller, opus 100 (1907), et sur un thème de Mozart opus 132 (1914, deux ans avant sa disparition alors qu'il se situait au faîte de son art).
Cette partition s'inspire de l'Andante grazioso de la Sonate pour piano n°11 en la majeur K. 331. Le thème s'expose en la majeur au hautbois, harmonisé par deux clarinettes, puis aux violons filigranés par altos (0'30), avant de revenir dans sa parure initiale modulée (1'02), et enfin de se décliner aux cordes. Dans les mêmes tonalité et tempo, la première variation confie d'abord le thème aux hautbois et clarinettes, brodé par d'ondoyantes gammes staccato des violons et par des figurations trillées aux flûtes. Ce moutonnement précédé de mordants engendre un caractère à la fois mobile, évanescent et insaisissable. Les sections suivantes échoient aux violons & hautbois (0'30), flûtes & clarinette solo (1'02) et relèvent de subtils effets d'ombrages et tuilages. La seconde variation, en fa majeur, un peu agitée mais emphatique, travaille surtout la tête du sujet mozartien, en alternance aux cordes et aux cors, avant une accalmie (1'13). La troisième continue la réduction du thème, limité à ses quatre notes de tête, et se polarise même sur l'intervalle de seconde (la quatrième note en tierce s'escamote par une dynamique en soufflet), ce qui confère une allure velléitaire et allusive à ce con moto à 2/4. La variation suivante s'avère essentiellement rythmique et cinétique : la coupe longue-brève-brève-longue de l'incipit du motif original se soumet ici à l'impulsion d'un dactyle, accéléré en vivace. L'unisson des cuivres et des cordes s'infatue telle une robuste chevauchée qui fait penser à la sixième des Variations sur un thème de Haydn de Brahms. Quasi presto, l'intrépide et bondissante variation n°5 nous éloigne encore du thème principal, qui se prête à de méconnaissables voltiges d'apprenti sorcier. Dans un radieux ré majeur, la gracieuse sixième nous ramène à des horizons plus familiers, et superpose les deux fragments extrêmes du sujet mozartien : sa tête se déploie (en valeurs longues et lissées en croches) aux violons, altos et violoncelles, tandis que flûtes et hautbois gazouillent sur la gamme descendante de sa queue. Un épisode marcato (1'16) constitue le climax de cette page volubile qui offre une vue en éclaté de la mélodie-support. Septième élaboration : un tendre Andante en fa majeur, réfugié dans la tessiture médiane de l'orchestre, dans la voix chaude des cors, altos, violoncelles. C'est aussi une des variations les plus lisibles quant à son traitement structurel du thème principal : incipit à peine modifié, et nette illustration de la désinence du motif, à 0'57 et 1'37. La dernière variation est aussi la plus longue et raffinée, tramée d'opulentes harmonies qui s'exhalent molto sostenuto, comme dans un songe. La seconde note du thème principal se voit scindée en deux appuis, signant le caractère interrogateur d'un traitement que Reger semble vouloir miroitant et diffracté, tant dans le maniement motivique que dans l'architecture. Après une première section qui s'éteint pianissimo, flûte et hautbois tentent de régénérer un mouvement (2'17), qui s'anime encore piu andante (3'22). Un passage très lyrique aux violons divisés (4'14) marque l'intense cœur expressif de ce cahier. Vient alors le couronnement fugué : le compositeur choisit de le bâtir autour du thème principal reconstitué, mais élongé et alimenté de notes de passage, jouées en staccato aux violons 1, en canon avec violons 2 (0'22), aux altos & violoncelles (0'47). Les violoncelles se taisent peu avant de reprendre parole pour la quatrième entrée, avec contrebasses & basson (1'10). Le hautbois se détache (1'50) puis les clarinettes (2'13). Le traitement contrapuntique se densifie, se complexifie d’un second sujet emprunté à la huitième variation et de contrechants dérivés des sept autres, au gré d'épisodes marcato, d'accalmie qui permettent enfin un majestueuse assertion en gloire du motif séminal clamé par les trompettes (8'14).
Le vilain mot que Heinrich Strobel décocha à la production de Reger (elle « tend à l'ordre tout en apportant bien de la confusion ») devient caduc face à un tel monument de rhétorique qui, derrière l'austérité des procédés, se pare ici d'une prodigieuse invention et d'un rayonnant charisme, grâce à la plasticité enjôleuse du substrat mozartien. Cela reste l'œuvre la plus appréciée et enregistrée du compositeur. Parmi les grandes versions qui ont pignon sur rue ou disparues des radars : Eduard van Beinum (Polydor, mai 1943), Karl Böhm (à Dresde pour Electrola en 1938, à Berlin pour DG en 1956), Joseph Keilberth (Telefunken, juillet 1962), voire Colin Davis (Philips, mai 1989)... Toutefois à mon sens c'est Heinz Bongartz, spécialiste du (post-)romantisme austro-allemand, qui livra le meilleur compromis, tant pour l'interprétation que la captation audiophile : conception intelligente, direction élucidante mais sans sécheresse. L'orchestre saxon livre une lecture à la fois robuste et charnelle, solidement charpentée et néanmoins irrésistiblement communicative. Si vous voulez prolonger cette découverte, ruez-vous sur les Hiller Variationen dirigées par Franz Konwitschny chez le même label : j'ai longtemps hésité entre les deux œuvres, quoique ces deux enregistrements comptent parmi les sommets de la discographie regerienne. Et s'il vous faut une caution autre que la mienne : « Bongartz fut tout sauf un Kappelmeister routinier. Les Variations sont ciselées avec une tendresse et une attention rarissimes. Magnifiques prises de son, aérées et précises, d'une remarquables présence » écrivait le Guide Fayard de Hoffelé & Kaminski qui décerna un Indispensable à cette réédition.
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Max Reger Lun 12 Juil 2021 - 15:41 | |
| Le retour des Mélodor ! Merci pour cette présentation très fouillée. J'ai une relation assez ambiguë avec Reger : je reconnais sa science, sa personnalité, mais dans la plupart des œuvres, je suis frappé par l'écart entre la sophistication des moyens et le résultat assez terne, faute d'arriver à hiérarchiser les plans, à trouver une expression mélodique séduisante, à donner des indices à l'auditeur (autres que la partition et l'érudition nécessaire à la comprendre !) pour lui donner des repères dans la forme, etc. Dans le même temps, j'aime énormément certaines œuvres : les lieder (surtout de la première période, encore très romantiques et immédiats, mais tous sont passionnants – notamment ceux avec orgue), les chœurs de la dernière période, toute la musique de chambre avec clarinette… J'ai souvent lu du mal de ses variations orchestrales – qui ne m'ont jamais touché à la vérité, mais étant à la fois ambivalent sur Reger, peu convaincu de sa qualité d'orchestrateur et un public un peu difficile sur la forme variation… il est très possible que le problème vienne d'abord de moi ! Aussi je suis ravi de lire ta présentation enthousiaste. Je réessaierai – et pourquoi pas avec cette version, dans l'absolu pas mon premier choix même si c'est un bon gars Bongartz, mais tant qu'à faire, autant suivre ton parcours initiatique (et puis la prise de son devrait être chouette !). |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Max Reger Mer 15 Sep 2021 - 23:37 | |
| - DavidLeMarrec, à propos du disque Rademann / NDR des opp. 110 et 138, a écrit:
- Ici, c'est vraiment gris, les ténors sont peu colorés, les basses ont très peu de profondeur…
Les enregistrements de Bernius avec le Chœur de Chambre de Stuttgart, qui occupent une bonne partie des disques Carus, et les plupart des autres ensembles chez ce label ont au contraire des attaques très nettes, des timbres fins, ça reste toujours loin de toute outrance, mais beaucoup plus vivant et clair. Petite frustration pour ma part dans la mesure où ces chœurs de Reger sont très peu enregistrés, et que Rademann est un chef de chœur et d'ensemble dont on peut attendre davantage. Quelles seraient les meilleures versions disponibles pour ces opp. 110 et 138? (J'ai Bernius / SWR chez Carus, mais pour le seul op. 110.) |
| | | Prosopopus Mélomaniaque
Nombre de messages : 901 Age : 41 Localisation : Paris Date d'inscription : 21/11/2017
| Sujet: Re: Max Reger Jeu 16 Sep 2021 - 9:34 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- c'est un bon gars Bongartz,
D'ailleurs, c'est le même Heinz Bongartz que celui qui était marié à Loreleï Bakral ? |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Max Reger Jeu 16 Sep 2021 - 12:45 | |
| - Benedictus a écrit:
- DavidLeMarrec, à propos du disque Rademann / NDR des opp. 110 et 138, a écrit:
- Ici, c'est vraiment gris, les ténors sont peu colorés, les basses ont très peu de profondeur…
Les enregistrements de Bernius avec le Chœur de Chambre de Stuttgart, qui occupent une bonne partie des disques Carus, et les plupart des autres ensembles chez ce label ont au contraire des attaques très nettes, des timbres fins, ça reste toujours loin de toute outrance, mais beaucoup plus vivant et clair. Petite frustration pour ma part dans la mesure où ces chœurs de Reger sont très peu enregistrés, et que Rademann est un chef de chœur et d'ensemble dont on peut attendre davantage. Quelles seraient les meilleures versions disponibles pour ces opp. 110 et 138? (J'ai Bernius / SWR chez Carus, mais pour le seul op. 110.) Il y a très peu de choix. Knothe avec la Radio de Berlin est très bien (moelleux, expressif), mais il n'a gravé que la première moitié de l'opus 138. Donc en intégrale, c'est finalement Straube avec le Norddeutsche Figuralchor (tu connais peut-être déjà leurs R. Strauss), chez Thorofon : pas impeccable techniquement (timbres assez dépareillés), mais je trouve ça plus vivant que Rademann, donc à choisir, je suis plutôt du côté Mitropoulos que Reiner. Il manque une grande version à la discographie, clairement. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Max Reger Jeu 31 Aoû 2023 - 12:53 | |
| (nouveauté) Arrêtez tout ! J'avais manqué cette compilation Reger (en mars dernier), et c'est incroyable. Toute la variété du catalogue (orgue, chambre, chœurs, lieder, orchestre) avec bon nombre des meilleures œuvres et d'excellentes interprétations. Reger a la réputation (non usurpée) d'être assez abstrait et sinistre, mais cette compilation rend vraiment justice à toute la richesse de son catalogue, qui ne s'y limite pas du tout ! Vraiment idéal pour embrasser un Reger plus divers et vivace qu'il n'y paraît. Vous y trouverez même son Improvisation variée sur le Beau Danube Bleu… ( Max van Egmond dans les cantates et Olaf Bär dans les lieder, c'est la petite cerise sur le gâteau…) Par ailleurs, je me suis lancé dans grand cycle Reger à l’orgue où je suis surpris d’aimer à ce point tout ce que je tente, en ressentant davantage le caractère jubilatoire de l’invention musicale que les ambiances sinistres ! … |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Max Reger Jeu 31 Aoû 2023 - 16:58 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
(nouveauté)
Arrêtez tout ! J'avais manqué cette compilation Reger (en mars dernier), et c'est incroyable.
Toute la variété du catalogue (orgue, chambre, chœurs, lieder, orchestre) avec bon nombre des meilleures œuvres et d'excellentes interprétations. Reger a la réputation (non usurpée) d'être assez abstrait et sinistre, mais cette compilation rend vraiment justice à toute la richesse de son catalogue, qui ne s'y limite pas du tout ! Vraiment idéal pour embrasser un Reger plus divers et vivace qu'il n'y paraît. Vous y trouverez même son Improvisation variée sur le Beau Danube Bleu… (Max van Egmond dans les cantates et Olaf Bär dans les lieder, c'est la petite cerise sur le gâteau…) À vue de nez, on dirait beaucoup une sorte de réédition numérique de ce coffret de 8 CD paru en 2016 pour le centenaire de sa mort: - DavidLeMarrec a écrit:
- Par ailleurs, je me suis lancé dans grand cycle Reger à l’orgue où je suis surpris d’aimer à ce point tout ce que je tente, en ressentant davantage le caractère jubilatoire de l’invention musicale que les ambiances sinistres ! …
(L'inconvénient, c'est que, maintenant, il va falloir que je me trouve un autre compositeur-fétiche permettant d'établir que Benedictus n'est pas un compte secondaire de DavidLeMarrec.) |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33398 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Max Reger Jeu 31 Aoû 2023 - 17:07 | |
| Reger à l'orgue jubilatoire ? Hum, tu prends quoi ces derniers temps ? _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Max Reger Jeu 31 Aoû 2023 - 17:15 | |
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Max Reger Jeu 31 Aoû 2023 - 17:42 | |
| Franchement, les Choralphantasien, le final de la Deuxième Sonate, et pas mal d'autres de ma sélection, tu verras quand tu y seras, ça envoie du lourd ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Max Reger Jeu 31 Aoû 2023 - 17:42 | |
| - Benedictus a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Par ailleurs, je me suis lancé dans grand cycle Reger à l’orgue où je suis surpris d’aimer à ce point tout ce que je tente, en ressentant davantage le caractère jubilatoire de l’invention musicale que les ambiances sinistres ! …
(L'inconvénient, c'est que, maintenant, il va falloir que je me trouve un autre compositeur-fétiche permettant d'établir que Benedictus n'est pas un compte secondaire de DavidLeMarrec.) Je crois que je vais simplement arrêter de jouer avec mes deux comptes, ça ne trompe plus personne maintenant. (Si tu te mets à Glass, je te promets que ça peut s'arranger.) |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Max Reger Jeu 31 Aoû 2023 - 17:49 | |
| - Benedictus a écrit:
- À vue de nez, on dirait beaucoup une sorte de réédition numérique de ce coffret de 8 CD paru en 2016 pour le centenaire de sa mort:
Après vérification, il s’agit en fait d’une sélection assez désordonnée de certaines parties de ce coffret, avec un truc en plus au début. 4h56 contre presque 10 dans l’original. Et comme je suis trop bon je vous donne le détail. - Spoiler:
CD1 Orchestral Works Variations et fugue op. 100 (Keilberth/PhilHamburg) Variations et fugue op. 132 (Keilberth/Bamberger)
CD2 Orchestral Music & Songs Eine Ballett-Suite op. 130 (Keilberth/Bamberger)
2 Gesänge op. 144 (vEgmond/Martini) Eine romantische Suite op. 125 (Opéra Lyon)
CD3 Chamber Music Quintette avec clarinette op. 146 Sextuor à cordes op. 188 (Meyer/Wiener) Liebestraum WoO III/7 (Berliner Solisten)
CD4 Piano Music Variations et fugue op. 81 Variations et fugue op. 134 (Latimer) Improvisation sur le Danube bleu (Scherbakov)
CD5 Organ Music Fantaisie op. 52/2 Pastorale op. 59/2 Benedictus op 59/9 Fantaisie et fugue op. 135 (Heiller) Fantaisie et fugue op. 52/3 (Germani) Fantaisie op. 40/2 (Runnett) Introduction et passacaille WoO IV/6 (Tracey)
CD6 Organ Music Prélude et fugue op. 82/IV 1-2 Introduction, variations et fugue op. 73 Romanze WoO IV/11 Préludes de choral op. 79b (Bossert)
CD7 Organ Music / Lieder Fantaisie op. 27 Fantaisie et fugue op. 46 Sonate op. 60 (Lehrndorfer)
5 Weihnachtslieder op. 137/3,8,10 & op. 142/3 & WoO (Bär/Deutsch) Sommernacht op. 98/5 Warnung op. 104/2 (DFD/Reimann) Waldeinsamkeit op. 76/3 Der Brief op. 76/8 (Ludwig/Moore)
CD8 Choral Music 8 geistliche Gesänge op. 138 2 Motteten (Stockholm/Ericson) Palmsonntagmorgen WoO VI/18 3 Responsorien Lasset uns der Herren preisen WoO VI/24 (Darmstadt/Martini) 4 Volkslieder (Hilliard)
et chez David :
Variations et fugue op. 132 (NYPhil/Masur) Pastorale & Benedictus op. 59/2&9 (Heiller) Sommernacht op. 98/5 & Warnung op. 104/2 (DFD/Reimann) Quintette avec clarinette (Meyer/Wiener) 2 Volkslieder (Hilliard) Prélude et fugue op. 82/IV 1-2 (Bossert) Romanze WoO IV/11 (Bossert) Eine Ballettsuite op. 130 (Bamberger/Keilberth) 2 Gesänge op. 144 (vEgmond/Martini) Liebestraum WoO III/7 (Berliner Solisten) Improvisation sur le Danube bleu (Scherbakov) 8 geistliche Gesänge op. 138 (Stockholm/Ericson) Waldeinsamkeit & Der Brief op. 76/3&8 (Ludwig/Moore) Eine romantische Suite op. 125 (Opéra Lyon) Sonate op. 60 (Lehrndorfer) Sextuor à cordes op. 118 (Wiener) Fantaisie et fugue op. 52/3 (Germani) Fantaisie op. 40/2 (Runnett) Geistliche Lieder op. 137/3,8,10 (Bär/Deutsch) 3 Responsorien (Martini) Introduction et passacaille WoO IV/6 (Tracey)
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| | | | Max Reger | |
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