Autour de la musique classique Le but de ce forum est d'être un espace dédié principalement à la musique classique sous toutes ses périodes, mais aussi ouvert à d'autres genres. |
|
| Dietrich Fischer-Dieskau | |
|
+34elisabeth Zeno fb vinteix Siegmund voiceless LeKap Ben. Pison Futé Pärti Martine Rav–phaël Mariefran Ah sylvain milia Montfort bAlexb Otello Mehdi Okr Francesco AD aurele Cololi adriaticoboy Polyeucte Xavier Bertram WoO Guillaume calbo arnaud bellemontagne DavidLeMarrec Hippolyte 38 participants | |
Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Dim 20 Mai 2012 - 23:41 | |
| Pour ton premier point, fb, il me semble quand même qu'il faut nuancer de manière très forte quelques-unes au moins de ces affirmations. Même en négligeant ceux qui se seraient peut-être consacrés surtout aux « tubes » du répertoire, comme tu le dis (Gretchen am Spinnrade, un tube, si l'on veut, mais c'est d'abord et surtout le point de départ essentiel du lied allemand et ce n'est quand même pas devenu une tare, j'espère, de le chanter et de le jouer), il reste de nombreux musiciens fabuleux comme Lotte Lehmann, Elisabeth Schumann, Lotte Schöne, Marian Anderson, Maria Müller, Thérèse Behr-Schnabel, Alexander Kipnis, Hans Hotter, Peter Anders, Heinrich Schlusnus, Gerhard Hüsch, Karl Erb, Julius Patzak et plusieurs autres qui s'y sont consacrés de toutes leurs forces, dans leurs récitals de musique de chambre et à partir de l'aube de la période enregistrée (les années 1920 au strict minimum, pour certains d'entre eux), et qui n'abordaient pas du tout le répertoire du lied par le petit bout de la lorgnette, tu peux le croire ! (Lire le petit livre d'Elisabeth Schumann consacré au lied allemand, disponible au format DjVu sur le site de cette artiste incomparable et ineffable, pour s'en convaincre immédiatement.)
L'appétit « intégraliste » n'est venu que bien plus tard, à notre époque férue d'encyclopédisme, c'est vrai, mais il ne faudrait pas pour autant que la surexposition discographique de certains fasse oublier que « la tradition » existait déjà bel et bien, largement avant leur arrivée, qu'il n'y avait rien à inventer ni à établir (sinon quelques territoires à défricher et qui étaient encore terra incognita). Le disque 78 tours était très riche (bien entendu moins qu'à notre époque), au contraire de ce que tu affirmes, et les grands musiciens lyriques ne négligeaient en rien, ni dans leurs récitals ni au disque, la « forme brève » du lied. Dietrich Fischer-Dieskau lui-même en était d'ailleurs mieux conscient que qui que ce soit d'autre, lui qui aimait tant les voix « du passé » aussi.
Dernière édition par Scherzian le Dim 20 Mai 2012 - 23:49, édité 1 fois |
| | | fb Mélomane averti
Nombre de messages : 465 Age : 64 Localisation : Pau Date d'inscription : 28/02/2011
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Dim 20 Mai 2012 - 23:48 | |
| Tu as raison j'ai écrit une connerie, je l'ai effacée merci de cette remarque |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Dim 20 Mai 2012 - 23:50 | |
| |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33465 Age : 44 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Lun 21 Mai 2012 - 9:14 | |
| Un hommage :
http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=3764&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29
Un autre :
http://www.altamusica.com/chroniques/index.php?action=MoreDocument&DocRef=4916&DossierRef=4496 _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Lun 21 Mai 2012 - 10:02 | |
| - Cololi a écrit:
- Un hommage :
http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=3764&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29
Un autre :
http://www.altamusica.com/chroniques/index.php?action=MoreDocument&DocRef=4916&DossierRef=4496 Mais oui, Thomas Courbonne a raison de rappeler toute l'ombre qu'un malentendu durable a fait peser sur DFD/chanteur d'opéra. Un Barak natif, un Jochanahan fou de Dieu, cet Amfortas surpuissant de presque-plaisir morbide, ce Falstaff shakespearien, ce Germont à la musicalité étouffante redoublant le carcan social qu'il représente, ce Macbeth poisseux, etc. ; tout cela doit être redit ! Pour s'en persuader, se reporter au deux très beaux albums "Opernszenen" chez Orfeo ; au très beau disque italien/français chez DGG, aussi (Escamillo, Zurga, Valentin, Germont, etc.). Un mozartien évident, qui est aussi un verdien convaincant ; un wagnérien à l'amplitude rare (le Holländer) mais qui sait toute la filiation qui existe avec Beethoven (son Pizzaro), avec Weber aussi ; un straussien aussi immédiat sur le plateau (Mandryka parfait) qu'à la baguette (le sextuor de Cappriccio), etc. Et que dire de sa place dans la création (Lear, évidemment). La précision littéraire est à la hauteur de l'enjeu, comme souvent, chez Sylvain Fort ; la mise en perspective reste discrète mais suffit à camper le personnage. Les jalons sont puissants, puissamment dressés et l'artiste émerge comme un brise-lames, face à l'Histoire, au regard de la facilité, etc. J'aime l'idée d'une "qualité matérielle de la voix" (à objecter à Barthes et à son "manque de grain" ; voir le soleil sombre, pénétrant et pénétré qu'il savait mettre jusque dans ses emplois italiens en allemand, cf. Enrico de Lucia) ; cette vibration particulière qui rend l'instrument immédiatement présent, qui l'anime (au sens de l' anima latine). Alors, docte sans doute, oui ; mais pas froid, bien au contraire. Professoral, mais dans la meilleure acception du terme ; pour transmettre. Intelligent, sans doute ; intellectuel, certes. Diseur jusque dans les moindres anfractuosités de sa discipline (là aussi, au sens propre du terme) ; le poids des mots qu'il soit chanté ou, "simplement", dit (il faut l'entendre expliquer, raconter, avec simplicité ; ce qui est tout le contraire de l'intellectuel maniéré/maniériste). J'aime l'idée d'une exigence accrue pour un but supérieur ! Oui, Sylvain fort a raison : "il y a un frisson Fischer-Dieskau". |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Lun 21 Mai 2012 - 20:43 | |
| L'hommage sur forum opera est tout simplement magnifique rien à ajouter, rien à retirer, il saisit parfaitement Di Fi-Di. On est à des années lumières de ce que les Merlin et autres Machard ont pu produire ! Je ne suis pas un grand amateur de forum opera ni de M. Fort d'habitude, mais là il faut reconnaître que c'est le plus bel hommage que depuis vendredi j'ai lu. Je vous encourage à le lire. |
| | | Ah Mélomane averti
Nombre de messages : 121 Localisation : Versailles Date d'inscription : 11/02/2012
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Lun 21 Mai 2012 - 21:01 | |
| Bel hommage également dans le Libération d'aujourd'hui, qui lui consacre une demi page : La fin des années Dieskau
à propos du Winterreise :
Les grands interprètes de ce cyle, de Hans hotter hier à Matthias Goerne aujourd'hui, ne manquent pas. Pourtant, on en revient toujours à Fischer-Dieskau, pour cette capacité à lancer les mots comme des gifles, à dire les errements du coeur et de l'âme avec une clarté aveuglante.
|
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mar 22 Mai 2012 - 10:02 | |
| "Une limpidité humbement élégante" : beau témoignage sur l'art du chef, ici, http://www.liberation.fr/culture/0101451769-fischer-dieskau-l-elegance-a-salzbourg. |
| | | elisabeth Mélomane averti
Nombre de messages : 139 Date d'inscription : 06/04/2011
| Sujet: fischer dieskau Mer 23 Mai 2012 - 11:35 | |
| Et la 3 n'en a rien dit. Comme d'habitude on parle de Donna Summer ou du Bee Gees, mais quand une légende du chant nous quitte, s'il n'est pas médiatisé, rien.....
Ils sont coutumiers du fait, les médias. Quand Christoff est mort, et c'était pareil pour Marian Anderson, rien. Même Sutherland n'a rien eu pour son décès. Ou alors il faut qu'il soit médiatisé. Par contre on nous ressasse les éternels Dalida, Clclo... Marre de cette manière de voir les choses. En plus, DFD était un baryton. Ce qui "aggrave" son cas. Je ne doit donc pas m'attendre à une grande couverture médiatique quand Alain Fondary disparaîtra; |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 23 Mai 2012 - 11:39 | |
| - elisabeth a écrit:
- Je ne doit donc pas m'attendre à une grande couverture médiatique quand Alain Fondary disparaîtra;
Ce qu'on lui souhaite le plus tard possible, évidemment ! |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 11 Juil 2012 - 21:53 | |
| Désolé pour la taille, je n'ai pas trouvé plus petit. Le LP comportait les airs suivants (j'espère ne pas en oublier) qui ont été reportés dans "Great Moments of... Dietrich-Fischer Dieskau" et "The very best of Dietrich-Fischer Dieskau" notamment. Rigoletto : Pari siamo Rigoletto : Cortigiani, vil razza dannata Il Trovatore : Il Balen del suo sorriso Don Carlo : Per me giunto ... O Carlo ascolta Un Ballo in maschera : Alla vita che t'arride Un Ballo in maschera : Alzati! ... Eri tu I Vespri siciliani : Si m'aborriva ed a ragion! .... In braccio alle dovizie Falstaff : Ehi! paggio! .... L'onore! Ladri! L'enregistrement date de juin 1959 d'après ce que j'ai trouvé comme infos. Fischer-Dieskau avait donc 34 ans, était jeune, en pleine possession de ses superbes moyens. On retrouve ses qualités en terme de phrasé, de mordant, de diction, d'accents, etc... Dans Rigoletto, il est extrêmement touchant, comme dans le studio de Kubelik mais en meilleure voix. L'air du Comte est très intéressant, je ne sais pas s'il a chanté le rôle, j'en doute. En Rodrigo, c'est confondant de musicalité, de sensibilité, plus jeune qu'avec Solti. Les airs de Renato sont une merveille, notamment "Eri tu", c'est chanté avec un legato suprême et une sensibilité incroyable, à moins que ce soit le timbre sublime qui me touche par lui-même mais je ne pense pas. Cela donne envie de l'entendre (même en allemand) dans la version radiophonique de Busch (avec Mödl qui doit être fascinante en Ulrica) ou encore dans les extraits de studio sous la direction de Patanè. L'air de Monforte est interprété de manière magistrale. Cela donne envie d'entendre la version radiophonique de Mario Rossi en allemand, avec Frick d'ailleurs en Procida. En Falstaff, quelle verve! Le rôle ne sera abordé qu'en 1966 me semble-t-il sous la direction de Bernstein dont j'avais adoré la version de studio lorsque je l'avais entendu. Pour les rôles verdiens, en dehors de Renato, de Don Carlo (extraits studio sous la direction d'Hans Löwlein notamment et duos avec Bergonzi en italien assez tardifs) et Guido di Monforte en allemand, il me reste à entendre son Iago. Amonasro en live avec Barenboim m'intéresse moins, ce rôle me laisse assez indifférent. Chez Verdi, son Rigoletto, son Rodrigo, son Macbeth (entendu dans la version Gardelli), son Germont dans la version coupée de Maazel et son Falstaff avec Bernstein pour ce que je connais pour le moment sont à connaître. Il avait à dire dans ce répertoire, comme il avait à dire chez Mozart, chez Strauss, chez Wagner, dans le lied en particulier. |
| | | jpwol Mélomane averti
Nombre de messages : 449 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 14/02/2009
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Dim 19 Mai 2013 - 17:04 | |
| Dietrich Fischer-Dieskau vient de nous quitter le 18 mai 2012 à l'âge de 87 ans... |
| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Dim 19 Mai 2013 - 17:17 | |
| Ah merde alors… |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Dim 19 Mai 2013 - 18:42 | |
| - jpwol a écrit:
- Dietrich Fischer-Dieskau vient de nous quitter le 18 mai 2012 à l'âge de 87 ans...
tu as juste un an de retard ... ça fait un an qu'il nous a quittés. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97953 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Dim 19 Mai 2013 - 18:44 | |
| Ah, merci Otello, ça fait une heure que je me demande qui j'avais pris pour DFD il y a quelques mois, quelle gloire immortelle du chant avait disparu récemment et que j'avais mise à sa place dans ma représentation du monde. |
| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Dim 19 Mai 2013 - 18:46 | |
| Super, je me suis ridiculisée moi aussi… ça m'étonnait de ne pas l'avoir lu dans le Monde |
| | | jpwol Mélomane averti
Nombre de messages : 449 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 14/02/2009
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Lun 20 Mai 2013 - 0:45 | |
| oh oh à la ramasse totale désolé... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97953 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 8 Jan 2014 - 1:42 | |
| Si vous n'avez pas essayé l'album Mahler accompagné au piano par Bernstein, c'est vraiment à découvrir : la voix est dans toute sa gloire et le partenariat plein de finesse. Un des plus beaux disques de DFD, je crois. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| | | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97953 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 8 Jan 2014 - 1:57 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Mouais ; sauf que la voix me semble bien ingrate, et captée de suffisamment près pour agresser l'oreille.
Autant on peut trouver la captation un peu « placard » et la voix un peu blanche sur certains enregistrements (Winterreise avec Billing ou avec Klust, par exemple), autant ici, ça rayonne quand même sévère. - Citation :
- Piano épais ; on s'attendrait de Bernstein qu'il visite ces cycles mahlériens avec davantage d'imagination.
Ce n'est pas un accompagnement de soliste, c'est certain, mais j'y entends beaucoup de justesse (et beaucoup plus de matière que dans la plupart des versions pour piano, la plupart du temps décevantes). La surprise pour moi est justement que l'affiche tienne ses promesses à ce point. |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 8 Jan 2014 - 8:32 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Si vous n'avez pas essayé l'album Mahler accompagné au piano par Bernstein, c'est vraiment à découvrir : la voix est dans toute sa gloire et le partenariat plein de finesse. Un des plus beaux disques de DFD, je crois.
David, si tu ne connais pas encore ce disque BBC Legends, je te conseille vivement d'essayer de mettre la main dessus : http://www.amazon.co.uk/Mahler-Lieder-Gustav/dp/B00004TJUY . La prise de son, proche voire sèche, rend bien l'équilibre voix/piano sans effacer "l'air" de la salle (oh ! le tousseur sur le début de "Ich bin der Welt abhanden gekommen" !) ; il en résulte une présence assez phénoménale qui va bien dans le sens de l'interprétation, dénuée de séduction, sans apprêt et subordonnée à une espèce de sens poétique supérieur. C'est un topos de parler de l'intégration du "dire" dans l'art de DFD mais, ici, pour des cycles dont on connaît déjà plusieurs interprétations tout au long de la carrière (depuis la version de jeunesse avec Fürtwängler pour les "Fahrenden Gesellen"), la décantation ne me paraît pas être allée aussi loin dans le sens d'une telle géométrisation de la forme, alors même que la voix était au maximum de ses capacités expressives. Avec, en prime, des "Lieder aus der Jugendzeit", moins fréquentés par le chanteur, faussement badins et vraiment acides.
Dernière édition par bAlexb le Mer 8 Jan 2014 - 9:40, édité 1 fois |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33465 Age : 44 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 8 Jan 2014 - 9:35 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Mouais ; sauf que la voix me semble bien ingrate, et captée de suffisamment près pour agresser l'oreille. Piano épais ; on s'attendrait de Bernstein qu'il visite ces cycles mahlériens avec davantage d'imagination.
On te laisse à tes plaisirs coupables...
La voix de DFD ingrate ? Alors n'écoute plus de chant _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 8 Jan 2014 - 9:48 | |
| Je parlais de la voix dans CET enregistrement, qu'on dirait réalisé dans une salle de bains, et non de l'art lyrique de DFD que j'écoute depuis longtemps, notamment dans les lieder...
|
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 8 Jan 2014 - 10:00 | |
| Certes de mon point de vue, les Fahrenden Gesellen ne s'épanouissent vraiment que dans la salle de concert, et dans un écrin orchestral et non pianistique.
|
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33465 Age : 44 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 8 Jan 2014 - 10:05 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Je parlais de la voix dans CET enregistrement, qu'on dirait réalisé dans une salle de bains, et non de l'art lyrique de DFD que j'écoute depuis longtemps, notamment dans les lieder...
Tu m'en vois rassuré Mais si j'ai interprété ainsi tes propos c'est que j'ai du mal à concevoir que la seule prise de son puisse rendre ingrate une si belle voix. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Lun 31 Mar 2014 - 13:25 | |
| On a eu l'occasion de parler, dans les sujets concernés, de Fischer-Dieskau chef d'orchestre (symphonies de Schubert, 4e de Brahms) ; je signale à la réécoute cette émission de France Musique qui permet d'entendre sa 3e de Schumann (et l'ouverture de Manfred) ainsi que Harold en Italie de Berlioz : http://www.francemusique.fr/emission/chefs-d-oeuvre-et-decouvertes/2013-2014/portrait-de-dietrich-fischer-dieskau-chef-d-orchestre-1925-2012-03-29-2014-09 . Je ne suis pas sûr que ces enregistrements soient encore (facilement) trouvables, à la différence de ses Brahms (Orfeo) et Schubert (EMI) voire Haydn (Orfeo encore) ; sans parler des enregistrements réalisés avec/pour Varady (Verdi, Wagner, Strauss). |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Ven 2 Mai 2014 - 16:01 | |
| Au rayon "baguette" toujours : vous connaissez ce disque Orfeo tutto Mozart dans lequel DFD dirige, en 2006 le Mozarteum de Salzburg & Lifschitz dans l'Adagio & Fugue K.546, le concerto 18 et les symphonies 30 & 32, http://www.amazon.fr/Adagio-Fugue-K-546-Concerto-Symphonies/dp/B008GKZLAK/ref=sr_1_3?s=music&ie=UTF8&qid=1399039003&sr=1-3&keywords=dieskau ? |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mar 29 Nov 2016 - 10:27 | |
| Un nouvel opus dans la discographie de Fischer-Dieskau chef d'orchestre, un double album consacré à Hindemith : |
| | | Musica Enchiriadis Mélomane averti
Nombre de messages : 143 Localisation : Genève Date d'inscription : 22/02/2017
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Jeu 18 Mai 2017 - 9:42 | |
| Petit souvenir pour les 5 ans jour pour jour de la mort du grand maître :
Lien retiré (non libre de droits)
ME |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mar 27 Oct 2020 - 1:13 | |
| • WOLF: Lieder avec orchestreDietrich Fischer-Dieskau (baryton), Stefan Soltesz / Münchner Rundfunkorchester Munich, III & VI.1990 Orfeo• SCHOECK: Das stille Leuchten, op. 60Dietrich Fischer-Dieskau (baryton), Hartmut Höll (piano) Berlin, II.1988 ClavesHier, je voulais parler des lieder avec orchestre de Wolf, et je me suis finalement retrouvé aujourd’hui’hui à réécouter trois fois le disque Orfeo, et deux fois le disque Schoeck tant ce que donne à entendre ici le dernier Fischer-Dieskau m’a pris à la gorge. Voilà peut-être qui, plus encore que ses grands enregistrements de ses meilleures années, permet de prendre au mieux la mesure de cet artiste - immense. On est ici à la toute fin de sa carrière de chanteur (au disque il y aura encore l’ultime Winterreise avec Perahia, les lieder avec orchestre de Reger et Das Holde Bescheiden de Schoeck avec Mitsuko Shirai, et ce sera tout.) Au début des prises, on entend une voix sensiblement amoindrie: les prises de souffle sont rapprochées; l’émission, raidie, semble peiner à déployer des lignes vraiment ductiles comme à trouver son plein impact; l’aigu est manifestement difficile, étroit et blanchi, et on entend les efforts pour y remédier (je ne suis pas spécialiste, mais on a l’impression que Fischer-Dieskau positionne son émission à la limite du passage en falsetto.) C’est presque douloureux à écouter, et en même temps très émouvant - et puis… Et puis, DFD va montrer à quel point il est un immense artiste: un artiste conscient de ses moyens comme il y en eut peu, et doté d’une prodigieuse intelligence de la musique et du texte poétique. Certes, la voix s’échauffe, s’élargit et s’assouplit assez vite, le chant regagne en aisance - et pourtant DFD ne va pas chercher à «faire comme si»: il va au contraire tout reprendre à partir de ses faiblesses pour construire autre chose. Et, contre toute attente, ce art du chant retrouvé s'appuie sur une sorte de contrepied par rapport aux défaut de sa période immédiatement antérieure (dont j’avais parlé ici.) Et c’est tout simplement miraculeux. Renonçant à multiplier les postures vocales et les exagérations phonétiques pour masquer une difficulté à maintenir le legato, Fischer-Dieskau va au contraire ici déployer sobrement le texte, semblant puiser une ligne de chant très phrasée et très épurée dans les élans, les respirations et les inflexions du texte, tendant par là à un art qui serait moins celui du chanteur que du conteur: il faut entendre, à certains moments, aussi bien chez Wolf que chez Schoeck, comment le parlé semble prendre la relais du chanté. C’est d’une éloquence qui confond par sa sobriété et sa liberté, son invention. Mais cette façon de transmuer ses faiblesses vocales en hautes vertus poétiques se retrouve en fait sur tous les paramètres. Assumant l’érosion de sa puissance au lieu de tenter d’y remédier par une émission durcie, heurtée et nasale, le chant de DFD retrouve ainsi une mezza-voce persuasive et, dans le médium, des couleurs qu’on ne lui avait peut-être pas entendues depuis les enregistrements avec Demus des années 60. Au lieu de chercher à faire claquer artificiellement ses aigus, de façon métallique, il les laisse entendre ici dans une fragilité à nu qui leur confère une vertu expressive - selon le contexte poétique douleur, humilité ou confidence. Ménageant ses plus fréquentes reprises de souffle en fonction de l’économie du texte, il parvient à les métamorphoser en des détachés suspendus d’une grande beauté. Cette espèce d’ultime métamorphose du chanteur, la hauteur de vue dont elle procède (cette claire conscience de ses moyens, de son art, de la poésie, de la musique), la beauté singulière, à la fois détachée des normes technique, souveraine et quintessenciée à laquelle elle permet d’accéder… c’est vraiment quelque chose d’immense et de bouleversant - une leçon qui serait un peu comme l’équivalent, pour l’art vocal, de la manière tardive des dernières toiles de Titien ou de Poussin, ou de la Vie de Rancé... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97953 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mar 27 Oct 2020 - 11:09 | |
| - Benedictus a écrit:
- Mais cette façon de transmuer ses faiblesses vocales en hautes vertus poétiques se retrouve en fait sur tous les paramètres. Assumant l’érosion de sa puissance au lieu de tenter d’y remédier par une émission durcie, heurtée et nasale, le chant de DFD retrouve ainsi une mezza-voce persuasive et, dans le médium, des couleurs qu’on ne lui avait peut-être pas entendues depuis les enregistrements avec Demus des années 60. Au lieu de chercher à faire claquer artificiellement ses aigus, de façon métallique, il les laisse entendre ici dans une fragilité à nu qui leur confère une vertu expressive - selon le contexte poétique douleur, humilité ou confidence. Ménageant ses plus fréquentes reprises de souffle en fonction de l’économie du texte, il parvient à les métamorphoser en des détachés suspendus d’une grande beauté.
C'est vraiment cela ! Après la période à vide des années 70, où il essaie de nasaliser et grimacer de plus en plus pour maintenir sa projection, il ose ici un lâcher prise assez remarquable. J'adore l'album Wolf, moi aussi – en revanche, en salle, on ne devait rien entendre, vu comme c'est émis et la masse de l'orchestre… L'artiste poète est impressionnant, comme tu dis il exploite ses limites (notamment en termes de legato) pour renforcer la finesse de ses interprétations. C'est rare à ce degré, et particulièrement à ce stade de la carrière où trouver des solutions devient de plus en plus délicat… |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 28 Oct 2020 - 3:18 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- il ose ici un lâcher prise assez remarquable.
Oui, la gageure, pour moi, ça a été de décrire ce que fait ici DFD en s'interdisant deux des scies langagières les plus massives du moment: « lâcher prise» et « se réinventer» (parce que c'est vraiment tout à fait ça.) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97953 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 28 Oct 2020 - 12:09 | |
| Donc, je te donne l'arrière-cuisine : j'ai hésité à l'écrire à la deuxième personne et en italique, lâchez prise, parce que cette expression me fait toujours penser à Gracq (présente plusieurs fois, au moins dans Un Balcon en forêt, dans mon souvenir). Mais je me suis dit « non, quand même, ça fait inutilement cuistre et emprunté ». Si j'avais réalisé que c'était pour me faire agilement labelliser comme spin doctor d'un ethos adaptable et mémorablement itinérant. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97953 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 28 Oct 2020 - 12:10 | |
| (Par ailleurs, c'est une expression que j'aime beaucoup, je trouve qu'elle signifie très efficacement une démarche pour laquelle on manque de mots autrement. On l'utilise beaucoup en chant, d'ailleurs, tonicité + lâcher prise, c'est capital.) |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33465 Age : 44 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 28 Oct 2020 - 12:25 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Donc, je te donne l'arrière-cuisine : j'ai hésité à l'écrire à la deuxième personne et en italique, lâchez prise, parce que cette expression me fait toujours penser à Gracq (présente plusieurs fois, au moins dans Un Balcon en forêt, dans mon souvenir). Mais je me suis dit « non, quand même, ça fait inutilement cuistre et emprunté ».
Si j'avais réalisé que c'était pour me faire agilement labelliser comme spin doctor d'un ethos adaptable et mémorablement itinérant. C'est vrai que l'inutilement cuistre et emprunté ... c'est ta crainte première Pour le reste oui c'est capital en chant (avec la contradiction qu'il faut être hyper tonique dans la même temps). _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau Mer 28 Oct 2020 - 13:15 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Si j'avais réalisé que c'était pour me faire agilement labelliser comme spin doctor d'un ethos adaptable et mémorablement itinérant.
Meuh non, rhôlàlà! (En revanche, ce qui est vrai, c'est que j'ai failli écrire les deux expressions...) |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Dietrich Fischer-Dieskau | |
| |
| | | | Dietrich Fischer-Dieskau | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|