Polyeucte Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Ernest REYER (1823-1909) Mar 16 Juin 2020 - 17:58 | |
| _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Ernest REYER (1823-1909) Mar 16 Juin 2020 - 18:10 | |
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Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14626 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Ernest REYER (1823-1909) Mar 16 Juin 2020 - 20:09 | |
| - Benedictus a écrit:
- Rubato a écrit:
- Ça fait vraiment envie, mais c'est malheureusement introuvable.
Oui, c'est souvent le cas des disques Chant du Monde - et quand je vois le prix que ça atteint d'occasion quand un exemplaire ressurgit par miracle... (J'avais acheté le mien quasiment à sa sortie, quand j'avais 15 ou 16 ans.) J'en ai vu un à plus de 300€!! Tous les mois on a droit à une nouvelle intégrale des symphonies de Beethoven (j'exagère à peine un peu) alors qu'il y aurait tellement d’œuvres plus intéressantes à rééditer...(amha)...c'est rageant!! |
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Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
| Sujet: Re: Ernest REYER (1823-1909) Mar 16 Juin 2020 - 20:56 | |
| J'ai mis la main sur mon exemplaire pour le dixième de ce prix... aux États-Unis l'an dernier. Mais je confirme que ça ne court pas les rues (jamais eu le temps de l'écouter, toutefois)... |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Ernest REYER (1823-1909) Mar 16 Juin 2020 - 21:03 | |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Ernest REYER (1823-1909) Mar 16 Juin 2020 - 21:13 | |
| - Benedictus a écrit:
- C’est peut-être un des meilleurs livrets du répertoire français XIXᵉ. Déjà, je suis assez sensible au caractère très «séculier» (sinon sérieusement historique) de cette adaptation du Nibelungenlied (à l’opposé de la façon qu’a Götterdämmerung de bâtir une sorte de mythe métaphysique), et à ses ressorts dramatiques: pas de super-méchants (Gunther - parfois prononcé gain-taire, ce qui suffit à me ravir - est plus un sorte de politicien, mi-sincère mi-roué, que le fantoche antipathique de Wagner, et Hagen un conseiller un peu inquiétant mais loyal) et de victimes sacrificielles mais des personnages assez fouillés mus par des desseins contradictoires, et surtout tout une trame rigoureuse et serrée de serments secrets et d’arrêts du destin dont les contradictions fournissent au drame sa tension constante et son ironie dramatique.
Gunthère plutôt, espèce de septentrional indiscriminant ! Mais c'est juste qu'il n'y a pas de fusion (fantaisiste) entre le Nibelungenlied et Ragnarök comme chez Wagner. Là on a juste l'intrigue de cour et l'affrontement des héros. Effectivement, personnages assez sympathiques, même Uta, la mère-sorcière qui manigance tout. Hagen n'est qu'un loyal sujet, le seul peut-être à faire ce qu'il doit faire ! Le livret est encore mieux ficelé que ça, puisque dans la prière au milieu de son air du IV (qui a en réalité une reprise, et cette prière en guise de couplet central), Brunehild explique qu'Odin l'a punie ainsi… pour avoir secouru Sigurd, au moment où il était apparu comme un vainqueur surnaturel à Hilda, reliant sa délivrance au récit de Hilda au I… une sorte de clef, voire de plot twist ! Très adroit, et franchement rare à l'époque. - Citation :
- Le style est assez personnel, caractérisé par une touche un peu berliozienne dans certaines couleurs (surtout dans le II et le III), une utilisation assez dépouillée des leitmotive, et un lyrisme mélodique très persuasif (c’est après avoir découvert «Le bruit des chants s’éteint… Esprits gardiens... Hilda, vierge au pâle sourire» par Georges Thill que j’avais décidé de faire l’acquisition de cette intégrale) mais toujours tenu par l’exigence dramatique - mais c’est un style qui, avant tout, file droit et se concentre sur l’efficacité dramatique.
L'acte IV est une suite de moments tous plus extraordinaires les uns que les autres (culminant, je crois, dans la scène du désenvoûtement). Probablement l'œuvre musicale que j'ai le plus jouée sur mon piano… - Citation :
- Et puis, certes, ce n’est pas comme si on croulait sous le choix discographique, mais quelle magnifique version! On tient tout simplement là une des plus belles distributions jamais réunies pour un opéra français: le chant de Chauvet, Massard, Bastin, Andréa Guiot (au timbre légèrement usé, il est vrai), Andrée Esposito, Denise Scharley (et même Blanc et Demigny dans de petits rôles!) est (prévisiblement) extraordinaire d’éloquence, de métal sonore et de style - et surtout quelle extraordinaire diction! On peut absolument tout suivre sans jeter un seul coup d’œil au livret (mais littéralement: ce n’est pas une hyperbole.) Tout au plus pourrait-on un peu plus de profondeur sonore dans les ensembles, un peu de couleurs et de rondeur dans l’orchestre (peut-être cela doit-il à la captation de radio, frontale et sèche), mais Rosenthal dirige ça avec tellement d’urgence qu’on ne peut être qu’électrisé d’un bout à l’autre.
Orchestralement un peu fruste, on peut faire mieux (plus de fondu, de couleurs, de continuité), mais vocalement, c'est un rêve éveillé, oui !! Les meilleurs chanteurs des années 60-70 tous réunis et à leur meilleur – Esposito, Scharley et Chauvet n'ont jamais été aussi bons que dans cet enregistrement, je crois bien ! |
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| Sujet: Re: Ernest REYER (1823-1909) | |
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