Séries TV

Octavian a écrit:

D'ailleurs c'est une série assez populaire chez les étudiants en lettres. Alexandre Astier est un fou furieux extrêmement documenté, et beaucoup de choses qui peuvent paraître juste joyeusement absurdes deviennent encore plus drôle quand on connaît un peu les sources littéraires et historiques de ses délires, c'est vraiment bluffant.

C'est aussi un musicien. (il a composé les musiques de la série)

J'ai à peine fini que j'ai envie de tout revoir en repartant du Livre I, en attendant les films effectivement!

Son fameux cours de contrepoint est disponible sur Dailymotion.

Je ne connaissais pas ! Il est vraiment capable de tout.

Xavier a écrit:

Je t'assure, le livre VI est vraiment à ne pas manquer!
On comprend plein de choses sur les personnages et les épisodes précédents, pourquoi le roi n'a jamais touché la reine, comment Perceval et Karadoc se sont rencontrés, comment le roi est devenu roi, comment il a entubé les romains profond, etc...

Je vais regarder.

Xavier a écrit:

Son fameux cours de contrepoint est disponible sur Dailymotion.

Excellent!!!

C'est quand même rare un sketch comique sur J.S Bach, avec un clavecin sur scène.

En plus c'est plutôt bien documenté.

Le livre VI, c'est celui qui se passe à Rome ?

Tout à fait. (sauf le dernier épisode)

Alors je l'ai vu mais j'ai survolé. Je vais m'y replonger.

frere elustaphe a écrit:

Je crois qu'il n'y a pas un personnage que je préfère. Ils se valent tous.

Moi j'en ai peut-être un de préféré: Perceval. ("c'est pas faux" )
Et le frère de Karadoc est pas mal aussi. ("elle est où la poulette?")

Xavier a écrit:

Plus sombre oui, mais ça enrichit considérablement ce qui a précédé, on creuse les personnages, et c'est ce qui est formidable je trouve, ce qui n'était qu'une suite sketchs très drôles dans les 2 ou 3 premières saisons s'est développé avec une intrigue, des développements et des personnages de plus en plus riches.
Je t'assure, le livre VI est vraiment à ne pas manquer!
On comprend plein de choses sur les personnages et les épisodes précédents, pourquoi le roi n'a jamais touché la reine, comment Perceval et Karadoc se sont rencontrés, comment le roi est devenu roi, comment il a entubé les romains profond, etc...

C'est vrai, mais du coup depuis la saison V, ça me fait beaucoup moins rire... Evidemment que c'était nécessaire d'approfondir tout ça, sinon leurs petits sketchs allaient finir par tourner en rond, mais quelque part ça suffisait, je n'avais pas spécialement envie d'approfondir la psychologie de chacun des personnages. C'est devenu plus intéressant mais moins spontané, moins simplement drôle.

C'est ce que je me suis dit à la fin de la saison 5, où certains épisodes ne laissaient même plus la place à un seul rire, mais je trouve qu'on rit encore beaucoup malgré tout dans la saison 6.

Xavier a écrit:

frere elustaphe a écrit:

Je crois qu'il n'y a pas un personnage que je préfère. Ils se valent tous.

Moi j'en ai peut-être un de préféré: Perceval. ("c'est pas faux" )
Et le frère de Karadoc est pas mal aussi. ("elle est où la poulette?")

Yvain et Gauvain "mon oncle !"

Je suis également un grand fan de cette excellente production française. D'ailleurs, vous me verrez régulièrement employer certaines citations, telles quelles ou en nommant mes sources.

Curieusement, tout le monde n'accroche pas, mais il est vrai que Kaamelott est un truc de littéraires, et qu'il s'adresse aussi à des gens ayant un minimum de bagages culturels (*); cependant, grâce à des dialogues savoureux à la Audiard, le ton de cette série ne tombe jamais dans ce que je déteste par dessus tout, à savoir l'humour élitiste.

Dernièrement, j'ai eu mon petit succès sur mon lieu de travail en répondant à un collègue : "je bosse, moi, j'tiens pas un stand de crêpes !".


(*) à titre d'exemple, et puisque nous sommes sur un forum dédié à la musique classique, le fameux épisode de la quinte juste est encore plus drôle quand on connait à la fois un peu l'histoire de la musique et que l'on possède quelques bases de solfège. Et comme toujours dans Kaamelott, les anachronismes renforcent encore le caractère comique de la chose (le vocabulaire utilisé est moderne, ce n'est pas celui qui correspond aux connaissances du Moyen Age).

Corvus Corax a écrit:

(*) à titre d'exemple, et puisque nous sommes sur un forum dédié à la musique classique, le fameux épisode de la quinte juste est encore plus drôle quand on connait à la fois un peu l'histoire de la musique et que l'on possède quelques bases de solfège. Et comme toujours dans Kaamelott, les anachronismes renforcent encore le caractère comique de la chose (le vocabulaire utilisé est toujours moderne).

Ah oui, ils commencent à chanter des tierces mineures (le père Blaise s'offusque), puis parlent d'intervalles augmentés. ("quarte augmentée?? Qu'est-ce que c'est que cette horreur???" )

Il y avait un super filon au départ (histoire moyenâgeuse mais avec des personnages qui s'expriment effectivement plus ou moins à la Audiard ou avec des termes et grossièretés d'aujourd'hui), mais quand j'ai vu les premiers épisodes, j'ai beaucoup ri, mais en pensant que ça allait vite s'essoufler; et c'est là que c'est fort, ça ne s'essoufle absolument pas.
En tout cas, je trouve que c'est quand même d'un humour assez raffiné, peut-être oui, mais pas si intello que ça tout de même.

Oui, ça tient bien la route, dans l'ensemble.

Je ne sais pas si il existe des intervalles païens, mais des amis chrétiens orthodoxes m'ont déjà parlé avec colère des chromatismes décadents introduits dans leurs chants par la faute de l'influence protestante et catholique, tout ça parce que en voix de basse on chantait DO-MI-FA (ascendant) pour poursuivre sur le FA, au lieu de passer directement de DO à FA !

EDIT : et j'ai lu chez je ne sais plus quel Père de l'Église de la grande époque patristique, qu'on disait que les demi-tons étaient plutôt malvenus, à cause des sentiments peu nobles qu'ils inspiraient...

C'est pas faux, en fait; surtout dans le domaine du chant, car il est vrai qu'on a tendance à chanter les demi-tons avec d'horribles glissandos (appellés dans ce cas "dégueulandos"). C'est d'un vulgaire !

Corvus Corax a écrit:

Je ne sais pas si il existe des intervalles païens

Il y a surtout le triton qui a longtemps été plus ou moins interdit, étant considéré comme l'intervalle du diable par excellence! (ça se retrouve d'ailleurs dans beaucoup d'oeuvres qui abordent le sujet, chez Liszt par exemple)

http://www.linternaute.com/television/serie-tv/repliques-cultes-de-kaamelott/l-orthodoxie-de-l-art-chretien.shtml

Le "diabolus in musica", en effet, qui va réapparaitre avec le Romantisme et devenir plus tard un intervalle de prédilection chez certains compositeurs modernes...

(je kiffe ce GIF )

Je suis un Kaamelotmaniac, mais je me soigne.
J'ai vu chacun des ép. du livre 1 à 4 une bonne dizaine de fois et le reste au moins une fois.
C'est pourtant pas mon genre de bloquer comme ça, mais l'univers d'Astier me fascine tout comme les légendes Arthuriennes.
Je vais en parler à mon psy dès que j'irai en voir un .
Son Bach est excellent.
Il pourrait d'ailleurs décliner le principe à pas mal d'époques.
J'attends.

Comme des milliers de français, je regarde plus belle la vie, plus à cause des personnes que des histoires qui sont depuis au moins 2 ans de moins en moins intéressantes. Les intrigues sont à rallonge, les scénaristes vont beaucoup trop loin et la série a perdu de sa crédibilité par rapport à ses débuts et ce depuis quelques années.

J'avoue regarder aussi parfois Les Feux de l'amour car certaines situations et certains personnages me font triper. Je sais que c'est le genre de truc à la con mais cela m'éclate.

Vous allez me trouver plus bizarre même si c'était déjà amorcé avec ce que j'ai pu écrire dans la rubrique consacré aux autres musiques que le classique.

aurele a écrit:

Comme des milliers de français, je regarde plus belle la vie, plus à cause des personnes que des histoires qui sont depuis au moins 2 ans de moins en moins intéressantes. Les intrigues sont à rallonge, les scénaristes vont beaucoup trop loin et la série a perdu de sa crédibilité par rapport à ses débuts et ce depuis quelques années.

J'avoue regarder aussi parfois Les Feux de l'amour car certaines situations et certains personnages me font triper. Je sais que c'est le genre de truc à la con mais cela m'éclate.

Vous allez me trouver plus bizarre même si c'était déjà amorcé avec ce que j'ai pu écrire dans la rubrique consacré aux autres
musiques que le classique.

Mais non, mais non...

Lorsque tu commenceras à regarder chaque soir Top Model, là on va se faire du soucis pour toi...

J'aime toujours autant la série Castle. Le dernier épisode que j'ai regardé en VOST est le 18e de la saison 3 diffusé le 21 mars dernier. L'intrigue se passe dans l'univers des soap operas. La victime est une scénariste. Jane Seymour est une guest star de l'épisode. Susan Sullivan/Martha Rodgers est à son meilleur dans cet épisode.

Je n'avais encore jamais rencontré une personne aux goûts aussi eclectiques qu'Aurele.

Quelqu'un a-t-il regardé ces séries -semble-t-il plutot trash - et qui cartonnent aux USA :

Jersey shore - qui passe sur MTV
Glee ?

Montfort

Montfort a écrit:

Glee ?

Je viens de voir le premier épisode de la saison 1 en VOST sur M6 Replay. Ce n'est pas une série trash, du moins pour le moment. C'est une série musical même s'il n'y a pas que cela.

Montfort a écrit:

Quelqu'un a-t-il regardé ces séries -semble-t-il plutot trash - et qui cartonnent aux USA :

Jersey shore - qui passe sur MTV
Glee ?

Montfort

Jersey Shore je n'ai jamais pu, c'est trop, beaucoup trop; Glee en revanche, je suis depuis les premiers épisodes et le concept est "malin". En mélangeant les codes des séries/films musicaux à la Disney Channel (l'idée de "dépassement de soi" dans High School Musical par ex. ou Hannah Montana ...) et ceux des teens movie (initiation à l'âge adulte, personnages caricaturalement stéréotypés...) et en y ajoutant une touche de ce qui fait l'adolescence de chacun d'entre nous - la cruauté et la libido déchaînée - Glee s'assurait de séduire à peu près tous les publics. Le discours séduit les ados, qui ont en plus l'impression de regarder quelque chose de subversif, le métadiscours les adultes, que je soupçonne de s'enorgueillir de regarder quelque chose de "cool", ceux qui se cherchent, ceux qui se sont déjà trouvés, les gays, les handicapés, les asiats, les goths, les sportifs (joueurs de football américains et cheerleaders) et j'en passe ...
Au début, ce multidiscours censément autocritique m'a semblé plat et trop "efficace" (au sens de mû par la seule volonté de vendre à un public très très large) mais au fil des épisodes la formule a pris du corps : la série est plus trashouille, les dialogues plutôt acerbes, les personnages mieux définis. Restent juste les reprises de chansons qui sont généralement ultra méga chiantes .... Dernier argument positif: Gwyneth Paltrow joue un rôle démentiel dans la deuxième saison

Ah ben si ça devient un peu plus trachouille, je vais continuer alors
J'avais commencé... mais mis à part Kristin Chenoweth totalement délirante comme toujours (cette fille doit avoir un grain quand même... mais j'adore!... : /watch?v=U5liuHR6wug) j'étais resté un peu sur ma faim, la série se moquant gentiment au final des séries musicales sans pour autant être vraiment corrosive...

Kiwi a écrit:

Restent juste les reprises de chansons qui sont généralement ultra méga chiantes ....

Cela reste scolaire effectivement dans ce que j'ai pu entendre. D'ailleurs, plusieurs disques avec les reprises sont disponibles à l'écoute sur spotify. Il y a notamment un disque consacré à l'épisode "The Power of Madonna".

malko a écrit:

Je n'avais encore jamais rencontré une personne aux goûts aussi eclectiques qu'Aurele.

même que parfois, ça frise le ridicule...

Message à l'attention de Kiwi :

... faut voir ce que ça va donner ensuite, mais je crois que Steven Moffat et ses sbires ont réussi à créer plus flippant que les anges pleureurs.

De façon plus générale : je crois que les choses (re)commencent bien.

A bon entendeuse.

http://www.pluzz.fr/chez-maupassant-2011-04-27-20h35.html

Il s'agit de l'adaptation de Boule de Suif de Maupassant diffusée sur France 2 dans la série "Chez Maupassant". Marilou Berry incarne le rôle d'Elisabeth Rousset dite "Boule de Suif". J'ai lu et étudié la nouvelle quand j'étais en 3e. Le réalisateur est Philippe Bérenger. D'après les critiques que j'ai pu lire, ce n'est pas au niveau de l'adaptation de Christian Jaque avec Micheline Presle. Je ne connais pas le film en question. Cette adaptation TV est très convenue, respecte me semble-t-il correctement l'oeuvre bien que je ne l'ai pas relu depuis longtemps. Marilou Berry offre une interprétation convaincante du personnage principal et j'ai bien aimé la prestation de Daniel Russo du rôle de Cornudet.

Octavian a écrit:

Message à l'attention de Kiwi :

... faut voir ce que ça va donner ensuite, mais je crois que Steven Moffat et ses sbires ont réussi à créer plus flippant que les anges pleureurs.

De façon plus générale : je crois que les choses (re)commencent bien.

A bon entendeuse.

C'est possible, ça ? Et encore plus que la petite fille au ballon rouge, la bibliothèque, le truc dans la navette spatiale qui s'empare des corps ?

frere elustaphe a écrit:

Octavian a écrit:

Message à l'attention de Kiwi :

... faut voir ce que ça va donner ensuite, mais je crois que Steven Moffat et ses sbires ont réussi à créer plus flippant que les anges pleureurs.

De façon plus générale : je crois que les choses (re)commencent bien.

A bon entendeuse.

C'est possible, ça ? Et encore plus que la petite fille au ballon rouge, la bibliothèque, le truc dans la navette spatiale qui s'empare des corps ?

Je crois que la gamine peut aller se rhabiller (dans son miroir) et les Vashta Nerada retourner bouquiner. Encore une fois il faut voir si comment l'essai est transformé dans le 2e épisode, mais je crois qu'on a du grand, du très grand en perspective là.

(Sans compter que si les scénaristes se loupent, ils auront tout simplement planté tout l'avenir de la série dès les dix premières minutes de cette saison. )

Je n'en dis pas plus, sinon je vais encore recevoir un MP de Kiwi m'accusant de la tenter alors qu'elle a une communication sur le feu...

Silence will fall... (c'est d'ailleurs tout ce qu'on lui souhaite !)

Je continue à suivre en VOST la 7e saison de Desperate Housewives. Susan n'est pas épargnée dans cette saison. Je viens de regarder à l'instant l'épisode 20. La fin de la saison approche et on nous promet un dernier épisode halletant. J'ai vu la bande annonce de l'épisode 21 et cela va donner. Je trouve cette saison plus réussie que les deux précédentes. Le retour de deux personnages de la saison 1 n'y est pas pour rien, surtout que l'un de ces personnages qui était en prison s'est réinstallé depuis quelques épisodes dans le quartier. Ce sont deux personnages qui se haissent.

Aurèle s'il te plait.....pense à ceux qui n'ont pas vu la saison 7. C'est comme si je racontais que la petite fille au ballon rouge arrivait à sortir de son miroir.

frere elustaphe a écrit:

Aurèle s'il te plait.....pense à ceux qui n'ont pas vu la saison 7. C'est comme si je racontais que la petite fille au ballon rouge arrivait à sortir de son miroir.

Ce que je dis reste plutôt vague.

Bah oui, c'est pour ça que je réagis.

frere elustaphe a écrit:

Bah oui, c'est pour ça que je réagis.

Tu cherches juste à faire ton intéressante!!! Les avis sur cette saison sont contrastés. Il y a des choses qui tournent en rond et un manque d'originalité par moments mais c'est difficile après 7 saisons. Je continue à regarder car j'aime beaucoup les personnages et je trouve certains dialogues savoureux.

Non, je dis simplement que j'aimerais que tu évites de dévoiler le moindre de truc de la prochaine saison. Y en a qui ne l'ont pas vu.
Imagine si Octavian avait posté un détail, rien qu'un infime détail sur la saison 6 de Doctor Who, Kiwi l'aurait tué. (pas moi, bien sur)

aurele a écrit:

frere elustaphe a écrit:

Bah oui, c'est pour ça que je réagis.

Tu cherches juste à faire ton intéressante!!! Les avis sur cette saison sont contrastés. Il y a des choses qui tournent en rond et un manque d'originalité par moments mais c'est difficile après 7 saisons. Je continue à regarder car j'aime beaucoup les personnages et je trouve certains dialogues savoureux.

Et toi tu fais ton pénible ce soir

Je viens de regarder en VOST l'épisode 22 de la saison 3 de Castle. Il prolonge en quelque sorte l'épisode 3 de cette même saison que je n'ai pas vu ou dont je n'ai plus le souvenir. Il y a un petit résumé au début de l'épisode. A noter la présence de Dominic Purcell en guest star. Cet épisode est comme toujours avec cette série très vivant. Cette fois-ci, on connaît le meurtrier dès le début de l'épisode. Il consiste en une traque par Beckett de ce meurtrier pour des raisons personnelles. Evidemment, Castle l'accompagne. Il y a toujours cette tension amoureuse entre les deux. Je parie que ce n'est que dans le dernier épisode de la saison qu'ils vont conclure.

aurele a écrit:

Je continue à suivre en VOST la 7e saison de Desperate Housewives. Susan n'est pas épargnée dans cette saison. Je viens de regarder à l'instant l'épisode 20. La fin de la saison approche et on nous promet un dernier épisode halletant. J'ai vu la bande annonce de l'épisode 21 et cela va donner. Je trouve cette saison plus réussie que les deux précédentes. Le retour de deux personnages de la saison 1 n'y est pas pour rien, surtout que l'un de ces personnages qui était en prison s'est réinstallé depuis quelques épisodes dans le quartier. Ce sont deux personnages qui se haissent.

Personnellement j'ai l'impression que les scénaristes sont au beau du rouleau et tentent de faire survivre la série en réinjectant des personnages disparus, et surtout en donnant dans le crapoteux : Susan dans le porno soft, les bijoux de famille de Tom : franchement glauque et pas drôle..

Montfort

Les Mystères de Lisbonne de Raoul Ruiz version "série" à partir de jeudi prochain sur Arte. Je ne peux m'empêcher de me demander si cette version "longue" mais fragmentée, en 6 x 1h, aura le même pouvoir de fascination que la version en "seulement" 4h30 mais dans le cadre différent d'une projection unique ("entracte" quasi inutile mis à part). J'ai déjà eu des déconvenues avec des "versions longues" diffusées sur Arte après sortie au cinéma d'une version "normale", et je crois d'ailleurs avoir lu quelque part que Ruiz considérait que la "bonne" version était la version cinéma. En même temps il y avait, dans le film, la séduction d'un récit qui donnait justement l'impression de pouvoir continuer à se développer et se ramifier à l'infini (donc 1h et demi de plus, c'est presque un minimum !...), et une mise en scène en état de grâce. Ce qui au final me laisse deux options d'ici cinq jours : soit je trouve un bon équivalent pour Mac à ADSL-TV que j'utilisais parfois sur mon ancien PC, soit je me décide à rapatrier ma télé depuis chez mes parents malgré les récriminations de ma compagne.

Bonjour Octavian, Arte est une télé extraordinaire, elle propose vraiment tout ce qui se passe; j'ai vu que "the edukators" allait passer; pour moi qui ai vécu 68, ce film fait mouche.
Le problème que pose Arte, c'est que la télé grand public a abandonné d'instruire les gens, comme le voulait Rosselini entre autres.

Pour en revenir aux "Mystères de Lisbonne", je l'ai vu au cinéma, et ne me suis pas du tout ennuyé, maintenant je n'ai pas vu dans Ruitz quelqu'un qui dépoussiérait les thèmes du roman
en les remettant dans les préoccupations actuelles. C'est la limite du film, il me semble.

Je l'ai vu en salle aussi, et comme je me soucie assez peu de "dépoussiérage / actualisation des préoccupations..." ça ne m'a pas gêné plus que ça. Bien sûr on peut choisir de trouver ça un peu vain et, d'une certaine manière, anachronique (encore que ça se discute, car sans avoir lu le roman original, je subodore quand même pas mal de travail de reformulation par rapport à un matériau beaucoup plus "premier degré"...), mais s'il y a une leçon à tirer du film

Spoiler:

c'est que l'homme, pour vivre, a besoin de se raconter des histoires. OU on peut faire l'impasse sur la leçon et juste se laisser porter sans plus d'arrière-pensées par ce foisonnement feuilletonnesque, et de ce point de vue le film est une machine formidable efficace. Après tout, nous ne lisons peut-être plus de feuilletons du XIXe siècle, mais le principe est largement le même pour nombre de séries télé actuelles !

Tout à fait d'accord, je voulais dire qu'un Pasolini aurait fait autrement, comme il a fait pour "l'évangile selon Saint-Mathieu" où il est allé cherché le leader de étudiants anti-franquistes en Espagne pour interpréter le Christ.
C'est peut-être la différence entre le bel ouvrage et le gènie.
Si tu peux voir "the edukators", sur la condition humaine et intellectuelle, c'est très bien vu.

(On est un peu hors sujet à partir des hybrides Mystères ciné/télé on parle surtout ciné. Je note quand même le conseil pour les Edukators. )

Oui.... mais enfin on ne peut quand même pas tout ramener à Pasolini. Je trouve le film dont tu parles absolument remarquable et magnifique mais 1/ il date d'il y a bientôt un demi-siècle, 2/ ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'une adaptation de l'évangile, le contexte est quand même particulier... En l'occurrence, partant d'un roman-feuilleton du XIXe siècle écrit au mètre, je ne vois tout simplement pas comment Ruiz aurait pu effectuer une démarche similaire ! Faire jouer le père Dinis par un "vrai" prêtre au passé douteux, Alberto de Magalhães par un repris de justice recruté à la sortie d'une prison ?... Je ne vois pas trop l'intérêt que ça aurait eu. Si résonance (plutôt qu'"actualisation") il doit y avoir avec des préoccupations plus contemporaines, je ne suis pas sûr que ce soit la voie la plus intéressante.

Par ailleurs, ignorerions-nous que le Jésus de Pasolini était dans le civil militant anti-franquiste -non pas vraiment "le leader", et qu'il n'est pas vraiment "allé chercher", mais peu importe-, et les nervi romains d'authentiques petits fachos, cela changerait-il fondamentalement la valeur du film ?...

Je vais le revoir sur Arte et je te propose qu'on en reparle après (comment un autre cinéaste aurait pu actualiser les thèmes développés), mais je pense que c'est assez facile; d'ailleurs ce n'est pas ça qui est compliqué, mais de rester crédible (pour le cinéaste).
(hors sujet, l'interview d'Enrique Irazoqui est assez stupéfiant sur la manière dont il fut convaincu par Pasolini de jouer dans son film).

d.grammophone a écrit:

J(hors sujet, l'interview d'Enrique Irazoqui est assez stupéfiant sur la manière dont il fut convaincu par Pasolini de jouer dans son film).

Oui.