Mireille - Opéra Garnier

Etonné qu'il n'y ait pas encore de fil sur ce très bel opéra.

Je profite donc de l'ouverture ce soir et de la retransmission en semi-différé sur arte pour vous demander (si vous allez le voir bien sûr) si vous préférez le voir avant à la télé ou le découvrir à l'opéra.

Grande question que celle de la surprise et du plaisir de la musique vivante.

Personnellement, je vais l'enregistrer et le voir après l'opéra (même si je n'y vais que le 30)

Enfin, toujours personnellement, c'est une oeuvre qui me tient à coeur, puisque je l'ai découverte par hasard quand j'avais 15-16 ans, (avec Mirella et Alain Vanzo) et que je n'ai cessé de l'aimer depuis.

Attachante cette Mireille......

Je crois qu'il y a un fil en discographie.

Personnellement je ne connais pas du tout, je vais essayer de le regarder ce soir Je ne connais aucun des chanteurs de la production, et on verra ce que donne Minko!

Era a écrit:

Je crois qu'il y a un fil en discographie.

Personnellement je ne connais pas du tout, je vais essayer de le regarder ce soir Je ne connais aucun des chanteurs de la production, et on verra ce que donne Minko!

Inva Mula ? Frank Ferrari ? quand même ^^

Era a écrit:

Je crois qu'il y a un fil en discographie.

Personnellement je ne connais pas du tout, je vais essayer de le regarder ce soir Je ne connais aucun des chanteurs de la production, et on verra ce que donne Minko!

Tout pareil (sauf que je connais Frank Ferrari).

Bon, je suis coupé au milieu du 3ème acte par cette satané pluie....


C'est une belle production, mais Inva Mula n'est pas hyper intelligible (dans le premier acte surtout, après ça allait mieux.)

Les décors et les costumes sont bien, la mise en scène également par contre je n'aime pas du tout la musique, je trouve ça chiant.

C'est très particulier en effet et c'est l'une des causes, sinon la cause essentielle de l'echec de Mireille à sa création.

Moi j'ai bien aimé.
Typiquement romantique comme traitement du sujet, mais ça m'a plutôt plu. (je ne tiendrais pas au disque, par contre)

Je crois que dans le genre je préfère Werther.

Mireille +3


( )

Era a écrit:

Je crois qu'il y a un fil en discographie.

Je viens de le sortir des ténèbres où pour le coup, lui ne risquait pas l'insolation. C'est par là.

Cleme a écrit:

Les décors et les costumes sont bien, la mise en scène également par contre je n'aime pas du tout la musique, je trouve ça chiant.

Question d'habitude et de goût. Personnellement, je trouve cette musique absolument ravissante et bien écrite, jamais ennuyeuse. En revanche, il faut reconnaître que le sujet est daté de chez daté, surtout dans cette version longue. En dehors des deux premiers actes qui me ravissent toujours par leur fraîcheur, les autres sont quand même très cucul et pompiers, hélas. Il faut se replonger vraiment dans l'époque de leur composition pour les admettre. Dans un sens, la mise en scène très picturale de Joël participait à ce cadrage historique, avec malheureusement comme conséquence que cela ne nous parle pas beaucoup aujourd'hui.
Tous les chanteurs s'en sortent assez bien. J'avais un peu de mal avec la voix bizarrement placée du ténor américain qui jouait Vincent.
Contrairement à un autre avis exprimé, j'aime beaucoup ce que fait Inva Mula, et je la trouve très compréhensible pour une soprano.
Hélas, pourrait-on dire parfois, tellement ces vers de mirliton du livret sont parfois creux.

Les deux premiers actes m'ont aussi beaucoup plus mais alors les trois derniers, mon Dieu ce n'était pas très intéressant pour du Gounod.

Je ne comprends pas bien pourquoi le metteur en scène s'est fait huer. Sa mise en scène n'était ni subversive ni envahissante. C'était franchement sobre.

Ophanin a écrit:

Les deux premiers actes m'ont aussi beaucoup plus mais alors les trois derniers, mon Dieu ce n'était pas très intéressant pour du Gounod.

Je ne comprends pas bien pourquoi le metteur en scène s'est fait huer. Sa mise en scène n'était ni subversive ni envahissante. C'était franchement sobre.

C'est, comme l'a dit le présentateur, les "snobs de Paris"

Era a écrit:

Ophanin a écrit:

Les deux premiers actes m'ont aussi beaucoup plus mais alors les trois derniers, mon Dieu ce n'était pas très intéressant pour du Gounod.

Je ne comprends pas bien pourquoi le metteur en scène s'est fait huer. Sa mise en scène n'était ni subversive ni envahissante. C'était franchement sobre.

C'est, comme l'a dit le présentateur, les "snobs de Paris"

Mais ça devient ridicule à ce point ...

Ophanin a écrit:

Je ne comprends pas bien pourquoi le metteur en scène s'est fait huer. Sa mise en scène n'était ni subversive ni envahissante. C'était franchement sobre.

Ben oui, c'est bien pour ça ! Certains amateurs ne jurent que par l'ère Mortier qui a lui-même suivi Gall, c'est-à-dire des mises en scène souvent torturées, très sombres, si possible en laissant nus les murs de béton de la cage de scène, avec de préférence des costumes sans forme marrons ou gris, quelques uniformes nazis, deux ou trois figurants nus, des lavabos et des douches, l'immanquable projection vidéo, le tout entortillé de manière qu'on ne puisse absolument pas deviner le moindre lien avec le livret, mais en revanche très connoté sur les obsessions et les névroses du metteur en scène. Alors là, évidemment, autant de lumière dans les champs de blé, des costumes très folkloriques, il y a de quoi laisser croire que le premier acte de Nicolas Joël est de retourner aux bonnes vieilles mises en scène du passé.
Personnellement, j'ai quand même regretté que la mise en scène soit vraiment très statique, que le tout manque un peu de souffle. Et pour l'acte III, je n'aurais pas joué la carte du réalisme qui confine au grotesque.
Mais de là à siffler, je trouve ça vraiment dommage.

Et c'est possible de ne pas avoir aimé cette mise en scène sans être pro-Mortier ?
Je pense que oui. C'était non seulement kitch, mais une direction d'acteur absente (ou alors d'une façon tellement caricaturale ...)

machinade a écrit:

des mises en scène souvent torturées, très sombres, si possible en laissant nus les murs de béton de la cage de scène, avec de préférence des costumes sans forme marrons ou gris, quelques uniformes nazis, deux ou trois figurants nus, des lavabos et des douches, l'immanquable projection vidéo, le tout entortillé de manière qu'on ne puisse absolument pas deviner le moindre lien avec le livret, mais en revanche très connoté sur les obsessions et les névroses du metteur en scène. .

A conserver trés précieusement

Voilà, tu as résumé l'ère Mortier. Heureusement, c'est fini. Le summum c'était quand même cette Flûte Enchantée complètement débile/stupide/idiote/pourrie (au choix), et puis Don Giovanni, dans son genre niveau zéro, c'était pas mal non plus.

Le positif : de ce que j'ai vu, Tannhäuser c'était pas si mal, Cosi aussi, mais c'était une importation de Chéreau.

Ce message est à peu près du niveau de ceux d'il y a deux ans quand tu disais que Wagner ou Debussy c'était pas de la musique.

J'ai toujours aimé Wagner

J' ai bien aimé les 2 premiers actes, quelle fraîcheur ! et puis après...c'est aussi ennuyeux qu'une tragédie wagnérienne.
Quant à la mise en scène, sans surprise mais efficace à mon goût , elle était sans doute trop soft pour l'intelligentsia parisienne...

Machinade, comme on se comprend!!!!!

Combien de spectacles suis-je venu voir avec mes places fond de loge à 9€ (sans visibilité bien sûr) sans avoir le besoin de me pencher mais en écoutant simplement, bien assis au fond de mon fauteuil (à tel point que parfois mes voisisn de devant se retournaient pour voir si je ne dormais pas, puisque je ne regardais rien, tout simplement parce que ça ne me manquait pas)

Souvent la mise en scène "brute" me gâchaient l'écoute

comme c'était beau Werther par exemple....

(Je rêve toujours d'une Russalka dans une forêt avec un ruisseau et des rais de lumière bleutée...... (ce n'était pas Mortier et en plus je l'ai déjà dit))

Bref, donc Mireille, finalement, je n'ai pas résisté, j'ai regardé les deux premiers actes. J'ai bien aimé ces décors, mais la mes très sage.

Je n'aime pas particulièrement Vincent,je ne sais pas pourquoi, par contre Inva Mula, super.

Par contre, je ne suis pas d'accord avec je ne sais plus qui au-dessus, qui mettait Mireille au-dessus de Faust. Même si j'aime Mireille, le Faust de Gounod est quand même d'une belle facture musicale, et contient des airs et des passages orchestraux magnifiques.

Enfin, j'ai hâte d'aller la voir cette Mireille

Effe

mozarteum a écrit:

(Je rêve toujours d'une Russalka dans une forêt avec un ruisseau et des rais de lumière bleutée...... (ce n'était pas Mortier et en plus je l'ai déjà dit))

Tu aurais adoré les décors de la version que j'avais vue au Met il y a quelques années, déjà avec Renée Fleming, et qui était encore au répertoire l'année dernière.
http://www.metoperafamily.org/operanews/issue/article.aspx?id=5159&issueID=331
Cela dit, la mise en scène et les décors de Carsen pour Rusalka à Bastille étaient à la fois très modernes et très intelligents. Un autre parti pris. L'idéal, c'est d'avoir pu voir les deux tendances.

mozarteum a écrit:

Je n'aime pas particulièrement Vincent,je ne sais pas pourquoi

L'engorgement de sa voix, probablement.

mozarteum a écrit:

Par contre, je ne suis pas d'accord avec je ne sais plus qui au-dessus, qui mettait Mireille au-dessus de Faust. Même si j'aime Mireille, le Faust de Gounod est quand même d'une belle facture musicale, et contient des airs et des passages orchestraux magnifiques.

D'accord là-dessus.

mozarteum a écrit:

Enfin, j'ai hâte d'aller la voir cette Mireille

J'espère que tu as déjà tes places. J'ai voulu y aller en m'y prenant un peu tard et impossible de rien obtenir, même en faisant la queue au guichet et même plein pot. J'avoue que ç'a été une bonne surprise ensuite de voir que ça passait à la télé.

Les décors du Met

Era a écrit:

Les décors du Met

Attend que David soit là toi, tu vas recevoir la fessée

Era a écrit:

Les décors du Met

+1

Cololi a écrit:

Era a écrit:

Les décors du Met

Attend que David soit là toi, tu vas recevoir la fessée

David sait très bien ce que je pense des décors magnifique du Met qui sont une œuvre à eux même

mozarteum a écrit:

Par contre, je ne suis pas d'accord avec je ne sais plus qui au-dessus, qui mettait Mireille au-dessus de Faust.

C'était moi mais dans le fil "discographique" (on s'y perd un peu).

mozarteum a écrit:

Même si j'aime Mireille, le Faust de Gounod est quand même d'une belle facture musicale, et contient des airs et des passages orchestraux magnifiques.

J'avais plus développé ça en son temps dans le fil sur Faust, mais: oui, il y a des choses magnifiques dedans, peut-être au-dessus de ce qu'on trouve dans Mireille, seulement sur un jugement d'ensemble, je trouve que Faust est plus faible. Je veux dire par là qu'entre le début du Ier acte et la fin du IIIe - ça s'arrange (un peu) dans les deux derniers -, c'est quand même bien plat, malgré ça et là deux ou trois grands airs type Veau d'Or qui tombent comme un cheveu sur la soupe. Mireille me semble beaucoup plus "homogène", d'où mon jugement.


PS: Mozarteum, tu pourrais rajouter le nom de Gounod dans le titre de ce fil? Ça permettrait de le faire apparaître dans les recherches par nom du compositeur, ce serait dommage qu'il se perde vu que les considérations émises par les uns et les autres dépassent le cadre du jugement sur la représentation en particulier pour parler de l'œuvre elle-même.

Era a écrit:

Les décors du Met

Non, sérieusement, il y a des gens qui aiment les décors de cette Rusalka au Met ? Mais c'est infâme.

C'est somptueusement beau

Les décors du Met en général, c'est trés soigné, mais souvent statique, peu intéressant, et même parfois moche (sisi, la Somnambula de l'an dernier)

Sa qu'en pincipe c'est un fil consacré à Mireille et ce n'est pas que pour le lapin . Hein Wolferl?

Pour le premier spectacle de Nicolas Joël, il fallait s'y attendre, mais c'est vrai qu'on a un fil pour les petites gueguerres :
https://classik.forumactif.com/concerts-f7/sur-gerard-mortier-directeur-de-l-opera-de-paris-t1395.htm

Ou mieux :
https://classik.forumactif.com/general-f1/metteurs-en-scene-d-opera-les-styles-t3582.htm

Octavian a écrit:

J'avais plus développé ça en son temps dans le fil sur Faust, mais: oui, il y a des choses magnifiques dedans, peut-être au-dessus de ce qu'on trouve dans Mireille, seulement sur un jugement d'ensemble, je trouve que Faust est plus faible. Je veux dire par là qu'entre le début du Ier acte et la fin du IIIe - ça s'arrange (un peu) dans les deux derniers -, c'est quand même bien plat, malgré ça et là deux ou trois grands airs type Veau d'Or qui tombent comme un cheveu sur la soupe. Mireille me semble beaucoup plus "homogène", d'où mon jugement.

Tiens, amusant, je pense exactement l'inverse. Malgré le petit tunnel (très supportable) au III, Faust est constamment une oeuvre très rythmée, peut-être jamais totalement sublime, mais à chaque instant extrêmement séduisante.

Tandis que dans Mireille, on a a la fois le sommet de Gounod (tout l'acte III, et en partculier l'harmonie extraordinaire pour le genre de la scène des Trèves) et d'autres pages de romances ou de folklore plus lisses. Pas convenus cela dit, parce que ça n'a rien d'un opéra-type, c'était même d'une certaine audace, ce sujet provincial.

Pour les brefs extraits que j'ai vus, ça me semblait assez réussi : c'est un des opéras qui doit mal supporter le second degré, et le soin de la couleur des tableaux façon santons de Provence (il me semble d'ailleurs avoir lu que c'était son objectif) est très agréable.
Après ça, ça n'a l'air ni mobile ni statique de façon totalement METisante, mais j'en ai vu trop peu pour l'instant.

(Et je trouve les décors de Rusalka splendides effectivement : on croirait la demeure des Liton dans le Wuthering Heights de Wyler... )

Et bien ça y est!!!

Bon, ça devient du réchauffé maintenant, il vaut mieux aller voir un opéra au début plutôt que 15 jours après!!!! mais j'ai beaucoup aimé, j'y étais hier soir, et j'avais plutôt hâte.

j'ai trouvé l'orchestre meilleur que lors de la rediffusion à la télé, j'ai bien aimé Mireille,je l'ai trouvée attachante et sincère, j'aime sa voix, elle ferait une Violetta qui me plairait, j'aime par exemple Ileana Cotrubas, c'est un peu vieux, mais ça me plaît beaucoup

Je n'ai vraiment pas aimé Vincent, je le trouve faible!!!!

J'ai bien aimé la mise en scène (du moins ce que j'en ai vu, car mes places n'étaient pas terribles!!).

Comme j'ai beaucoup écouté Plasson avec Freni, j'avais en tête des tempi précis, et j'ai trouvé le chef très "classique", pas de mouvement d'humeur (je pense que ça a peut-être manqué à certains)

Ce qui m'a manqué c'est le pâtre, normalement, c'est un enfant qui chante "le jour se lève et fait pâlir la sombre nuit non??

par contre trop rapide cette petite musette juste avant, mais bon, ça c'est perso...


Prochain spectacle: Die tote Stadt

mozarteum a écrit:

Ce qui m'a manqué c'est le pâtre, normalement, c'est un enfant qui chante "le jour se lève et fait pâlir la sombre nuit non??

Plasson utilise un enfant mais je viens de vérifier la partition et rien n'est mentionné hormis "Un Berger".

Il était prévu à l'origine que ce soit une soprano qui chante ce rôle (tradition du rôle travesti à l'Opéra, comme Siebel et Stefano pour rester chez Gounod), mais lors de la "reconstruction" de Mireille, Reynaldo Hahn a voulu que ce soit un ténor qui chante cette partie. Il était allergique à ces rôles travesti et considérait que vu que la tradition avait vécue, on pouvait revenir à un ténor.

Même si la version avec soprano est la plus couramment entendue, il arrive que ce soit un ténor! Un peu comme Siebel (Luigi Alva en 67 à La Scala par exemple!)

J'ai passé un bon moment mais je n'ai pas été émerveillé.

Les Plus:
- la sorcière surtout, et aussi la soprano du rôle titre.
- l'orchestre, bien présent sans pour autant tirer la couverture à lui.

Les Moins:
- le ténor, je n'ai pas du tout aimé sa voix et il était comme absent.
- Ourrias dans l'air des filles d'arles. J'avais Van Dam dans la tête, et celle d'Etcheverry, et cette basse là ne tient pas la comparaison une seule seconde. D'ailleurs les applaudissements en fin d'air n'ont été que de politesse. Il s'est quand même un peu rattrapé par la suite.

Neutre/Moyen:
- les décors et la mise en scène. On a eu droit au kit "écran de diapo + projo" en guise de désert cuisant et de soleil brulant. Le champ de blé était sympa mais le reste très moyen. Pas grave. Mais les acteurs étaient dans l'ensemble statiques, trois petits pas à gauche, puis trois à droite, les choeurs assis en rondes au milieu, j'ai l'impression que des mises en scène de ce genre, (moi qui en ai vu moins de 10 en tout), y en a des dizaines tous les ans. Pas désagréable, mais peu existant. Comparé au Roi malgré lui ou à Carmen, en fin de saison dernière à l'opéra comique, ça fait pale figure.


Globalement content, donc. Et m'a fait écouté Etcheverry davantage. Si j'avais pu avoir une autre place, j'y serai retourné. J'aime bien Mireille!

KidAmnesiac a écrit:

Les Plus:
- la sorcière surtout, et aussi la soprano du rôle titre.
- l'orchestre, bien présent sans pour autant tirer la couverture à lui.

Ah, c'est l'avantage avec Minko, c'est à la fois intelligent et bien transparent. C'est vrai que c'était splendidement dirigé. Quant à Brunet en Taven, pour sûr c'était du grand luxe, mais j'ai trouvé tout le monde excellent... y compris Ferrari (mais je n'en suis qu'à l'acte II).

Dans les récitatifs, ça se compare tout à fait à van Dam et Massard (et même mieux que ce dernier). Peut-être plus dur pour l'acte III, on verra.

(Juste une précision : c'est bien un rôle de vrai baryton, pas de baryton grave ni de basse.)

Citation :

- les décors et la mise en scène. On a eu droit au kit "écran de diapo + projo" en guise de désert cuisant et de soleil brulant. Le champ de blé était sympa mais le reste très moyen. Pas grave. Mais les acteurs étaient dans l'ensemble statiques, trois petits pas à gauche, puis trois à droite, les choeurs assis en rondes au milieu, j'ai l'impression que des mises en scène de ce genre, (moi qui en ai vu moins de 10 en tout), y en a des dizaines tous les ans. Pas désagréable, mais peu existant. Comparé au Roi malgré lui ou à Carmen, en fin de saison dernière à l'opéra comique, ça fait pale figure.

C'est sûr que ça n'a pas la même animation que le Roi de Pelly, mais j'ai trouvé ça (sur écran) séduisant à l'extrême : Mireille est une suite de scènes de genre, et le fait de le traiter naïvement, avec les teintes légèrement mélancoliques des santons de la crèche provençale, était une chouette trouvaille.

En plus de ça, c'était assez vivant, même s'il est impossible d'en faire un opéra urgent. Je suis très loin d'être un inconditionnelle de la manière 'traditionnelle', mais quand c'est bien fait, bien dirigé par le metteur en scène, bien investi, c'est vraiment chouette.

Ca penchait plus vers la manière Jourdan que vers la manière 178e-reprise-de-Schenk en tout cas.

DavidLeMarrec a écrit:

Quant à Brunet en Taven, pour sûr c'était du grand luxe, mais j'ai trouvé tout le monde excellent... y compris Ferrari (mais je n'en suis qu'à l'acte II).

Dans les récitatifs, ça se compare tout à fait à van Dam et Massard (et même mieux que ce dernier). Peut-être plus dur pour l'acte III, on verra.

(Juste une précision : c'est bien un rôle de vrai baryton, pas de baryton grave ni de basse.)

ça ne te gène pas cette absence de projection dans l'aigu? Cette façon de heurter la ligne au point d'en être violent tout au long? Son air du IIème acte est une souffrance pour moi. Idem pour le début du IIIème acte. Il n'y a bien que dans les passages piano qu'il arrive à faire quelque chose...

Mais il reste loin loin derrière Van Dam, Massard ou Dens!!

C'était à mes oreilles le gros point noir de ces représentations!

Ferrarri était certes en deça de ses collègues mais le vrai point noir de Mireille c'était bien la Taven de Sylvie Brunet qui avait un vrai gros problème avec les graves

calbo a écrit:

Ferrarri était certes en deça de ses collègues mais le vrai point noir de Mireille c'était bien la Taven de Sylvie Brunet qui avait un vrai gros problème avec les graves

C'est surtout qu'à mon avis, elle voulait faire attention à ne pas forcer le trait... d'où des graves non poitrinés et des aigus qu'elle ne tenait pas...

L'avantage de Ferrari par contre, c'est que en salle, on ne l'entendait pas pendant pas mal de moments!!

Je précise que je n'ai jamais vu Ferrari en salle, je connais juste ses radiodiffusions que j'aime beaucoup... et son exécrable réputation, mais qui vient de sinistres glottophiles dont l'avis a de grandes chances de ne pas être en phase avec le mien.

Polyeucte a écrit:

ça ne te gène pas cette absence de projection dans l'aigu?

Non. Je n'ai pas testé en salle, mais je crois voir ce que tu veux dire, ce changement de mécanisme dans l'aigu, aux confins du mixage et du cri. Ca ne me dérange pas.

Citation :

Cette façon de heurter la ligne au point d'en être violent tout au long?

Non, c'est véhément, mais pas heurté.

Citation :

Mais il reste loin loin derrière Van Dam, Massard ou Dens!!

C'est plus précisément expressif que Massard, quand même. Les deux autres sont effectivement des sommets, mais ce que j'ai entendu de Ferrari dans Mireille (uniquement des récitatifs pour l'instant) était amplement au niveau.

Citation :

C'était à mes oreilles le gros point noir de ces représentations!

Eh bien, si les points noirs sont pour toi de ce genre, ta vie auditive doit être parsemée de roses.

Non... j'y attends tout simplement un personnage autoritaire, vaillant, puissant et avec quand même une certaine tenue...

Et là, j'ai entendu (4 fois, qu'on ne me dise pas qu'il était malade!! ) une personnage qui n'a pas la stature du personnage, qui se débat pour essayer d'en imposer, mais qui au final ne convainc pas!

Après, chacun est sensible ou non à certains chanteurs!

Je précise que dans Simon Boccanegra par exemple, il m'avait convaincu parfaitement en Paolo!!

Polyeucte a écrit:

calbo a écrit:

Ferrarri était certes en deça de ses collègues mais le vrai point noir de Mireille c'était bien la Taven de Sylvie Brunet qui avait un vrai gros problème avec les graves

C'est surtout qu'à mon avis, elle voulait faire attention à ne pas forcer le trait... d'où des graves non poitrinés et des aigus qu'elle ne tenait pas...

L'avantage de Ferrari par contre, c'est que en salle, on ne l'entendait pas pendant pas mal de moments!!

A trop vouloir faire attention elle a dénauré le personnage de Taven e je reconnais volontiers que j'ai nettemnt préféré Todorovitch à Marseille quant à Rhodes, Tout comme Van Dam (Ourrias) et Vanzo (Vincent), elle est inégalable et inégalée jusqu'à maintenant

Polyeucte a écrit:

Et là, j'ai entendu (4 fois, qu'on ne me dise pas qu'il était malade!! ) une personnage qui n'a pas la stature du personnage, qui se débat pour essayer d'en imposer, mais qui au final ne convainc pas!

Comme tu voudras, je ne peux pas te botter les balises, même si je suis certain que tu le mérites : je n'ai pas fini de visionner Mireille.

Et tu aurais voulu qui ? Il y a le choix effectivement, et je n'aurais pas forcément choisi Ferrari a priori, même si ça reste un bon choix amha.

calbo a écrit:

A trop vouloir faire attention elle a dénauré le personnage de Taven e je reconnais volontiers que j'ai nettemnt préféré Todorovitch à Marseille quant à Rhodes, Tout comme Van Dam (Ourrias) et Vanzo (Vincent), elle est inégalable et inégalée jusqu'à maintenant

Assez d'accord pour Vanzo et van Dam, difficile à approcher, mais Rhodes en Taven... c'est quand même négliger gravement Solange Michel, figure tutélaire du rôle. De mon point de vue, le feu de Brunet fait peut-être encore plus merveille.

DavidLeMarrec a écrit:

Et tu aurais voulu qui ? Il y a le choix effectivement, et je n'aurais pas forcément choisi Ferrari a priori, même si ça reste un bon choix amha.

Comme ça, j'aurais pensé à Tézier... il aurait été raide comme un piquet, mais au moins aurait bien rendu le côté fier du bouvier...

Polyeucte a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Et tu aurais voulu qui ? Il y a le choix effectivement, et je n'aurais pas forcément choisi Ferrari a priori, même si ça reste un bon choix amha.

Comme ça, j'aurais pensé à Tézier... il aurait été raide comme un piquet, mais au moins aurait bien rendu le côté fier du bouvier...

Je me doutais bien d'une suggestion de ce genre. Tézier, oui, c'est toujours super, mais on pouvait espérer plus mobile, plus fêlé, entre le rondeau folklorique du II et le désespoir du III.

A mon humble avis, il aurait plutôt fallu embaucher quelqu'un avec des nuances fines, plus dans le type de Théruel, ou alors si on veut faire peur, tout de bon le panache d'Arapian.

DavidLeMarrec a écrit:

A mon humble avis, il aurait plutôt fallu embaucher quelqu'un avec des nuances fines, plus dans le type de Théruel, ou alors si on veut faire peur, tout de bon le panache d'Arapian.

Connais pas...

Sinon, un Finley aussi pourquoi pas... Son Athanaël était superbe au Châtelet il y a quelques années...