Votre sélection de lieder/mélodies

Mélomaniac a écrit:

Quelqu'un connaît les Lieder de Sibelius ?

J'adore le Svarta rosor. Mélodie simpliste, gammes ondoyantes au piano, procédé d'amplification assez sommaire (crescendo, escalade vers l'aigu)... mais chaque fois ça me cloue au fauteuil.

Les spécialistes de ce répertoire pourraient-ils me recommander une autre interprétation que celle de Siv Wennberg (emi), au demeurant aussi superbe qu'émouvante ?

Les références répertoriées dans mon Guide des Indispensables du disque compact classique (édition '94 chez Fayard) sont les suivantes:
  * Jorma Hynninen (bar.), CD Finlandia FACD202 avec 7 mélodies op.13 + 6 mélodies op.50 +2 mélodies sans opus + 2 mélodies op.60. On parle ici d'un baryton à la voix rude qui donne l'essentiel des mélodies sibéliennes.
  * Anne Sophie von Otter sur étiquette Bis CD457: 7 mélodies op.17 + 6 de l'op.36 + 5 de l'opus 37 + 6 de l'op.88. Paraît qu'elle a la voix fatiguée et que la prise de son est trop rapprochée mais elle parvient quand même à livrer la marchandise.
On parle ensuite de Marian Anderson (qui chante en suédois) comme d'une fervente interprète des mélodies de Sibélius, mais la piètre qualité de l'enregistrement ne lui rend pas justice.

Il faut surveiller si on a réédité l'Anthologie Kim/Borg chez DG, l'Intégrale Söderström/Kraus/Bonel/Ashkenazy chez Decca et aussi les 4 mélodies avec orchestre (Flagstad/Fjelstadt chez Decca).

L'Indispensable CD selon le livre:
* Les Douze mélodies avec orchestre dont Luonnotar par Jorma Hynninen avec Mari Anne Häggender + Orchestre de Göteborg et Jorma Panula (CD BIS 270).
Toutes les mélodies sont des chefs-d'oeuvre, paraît-il, et on en parle comme d'un disque essentiel.

Enfin, il serait bon de jeter un coup d'oeil an catalogue Naxos qui souvent nous étonne dans ce genre de répertoire.

Le livre de Fischer-Dieskau fournit la traduction des poèmes en français, du moins celle des poèmes qui sont cités dans son ouvrage.
Autre livre qui fait de même, celui de Frieder Reininghaus: Schubert publié chez JC Lattès: ce livre nous met dans l'ambiance du Sturm und Drang.

C'était un vent glacial qui souffle sur la Vienne d'alors, celle sous je joug de Klemens, price de Metternich le supême parasite comme on le nomme. C'est une étude vraiment très intéressante avec des références à Walter Benjamin et aussi Theodor Adorno. Et la place de Schubert dans tout ça, elle tient à ceci: Franz Schubert est le premier musicien à n'avoir vécu que des fruits de sa musique (ses royalties bien qu'il ait été floué par les éditeurs. La police espionne ces artistes qui doivent ruser pour s'exprimer, elle les tient à l'oeil, tous ceux qui se réunissent dans ce qu'on appelle les Schubertiades. Les poètes doivent user de codes pour promouvoir leurs idées et dénoncer l'oppression des politiques de Metternich, Le vent de la Révolution française n'a pas atteint l'Allemagne de Schubert.
Johann Mayrhofer finira par se suicider à cause de sa situation intenable: lui-même poète, il travaille dans un bureau de censeur, beaucoup iront en prison (Schubart, auteur du poème La Truite), d'autres doivent s'exiler pour fuir le système répressif. C'est un peu le climat du Sturm und Drang qui n'est que le début d'un long mouvement de libéralisation qui en est à ses premiers balbutiements . Car la censure règne sur la littérature et brime la liberté d'expression, le livre traite de tout ça et ça se lit d'une traite, rien de trop savant mais l'essentiel s'y trouve avec des bouts de partitions pour illustrer les propos de l'auteur et les bouts de poèmes sont en français.
Voilà, désolé si c'est un peu pêle-mêle, j'arrive!