Anna Caterina Antonacci

Pour le moment, je la connais en intégralité dans quatre rôles : Carmen, Medea, Vitellia et Agrippina. Je connais sinon des extraits de sa Cassandre, de son Elisabetta dans Maria Stuarda, de son Ermione, de sa Rodelinda et de sa Donna Elvira notamment. Ce n'est pas qu'une grande chanteuse, c'est surtout une remarquable tragédienne. C'est une très belle femme par ailleurs, ce qui ne gâche rien. Elle a un français parfait.
Elle s'est toujours située entre deux tessitures : mezzo et soprano. Elle a fait comme beaucoup sa transition vers le soprano mais beaucoup de rôle qu'elle a chanté et chante l'ont été par des mezzos. Medea est un rôle qui la met un peu en difficulté. Je l'avais entendu à la radio et je n'ai pas le DVD de Turin. Elle a beaucoup chanté les rôles de la Colbran. J'espère qu'Otello de Rossini sera retransmis sur France Musique.
Voici la scène du suicide collectif des Troyennes dans Les Troyens : /watch?v=G8Pr0GFcg1M

Le français est irréprochable. Elle est vraiment très touchante dans ce rôle.

J'adorerais l'entendre en Elettra de Idomeneo. Elle doit chanter le rôle le 11 juin 2011 au Barbican Hall sous la direction de Thomas Hengelbrock en version de concert évidemment. Le 9 juin, elle le chantera sous la direction du même chef et avec la même équipe de chanteurs au Festival de Baden-Baden, en version de concert toujours. J'espère qu'il y aura une retransmission sur une quelconque radio. Voici les autres chanteurs :
Idomeneo : Steve Davislim
Ilia : Camilla Tilling
Idamante : Christina Daletska

Je n'ai pas d'infos en ce qui concerne les seconds rôles. Le chef dirigera le Balthasar Neumann Ensemble et le Balthasar-Neumann-Chor.

Antonacci a déjà chanté le rôle en 2004 au Maggio Musicale Fiorentino sous la direction d'Ivor Bolton notamment.

Davislim, Tilling, Antonacci... je signe où??

http://www.poirel.nancy.fr/web/agenda/categorie/id/le_programme/m/03#pied

Le 29 mars prochain, elle va donner un récital de mélodies et de chansons françaises et italiennes. Je prendrai probablement une place, même s'il faut que je ne tarde pas.

Là voici en 2000 en vidéo en Dorabella sous la direction d'Abbado à Ferrara :

/watch?v=4bwXWGeXjvk
/watch?v=t-nXiTG08GE&NR=1&feature=fvwp

Ce rôle doit certainement beaucoup plus lui convenir que celui de Fiordiligi. Il existe un live de 1990 dirigé par Kuhn publié par Orfeo. Qu'en pensent ceux qui l'ont entendu dans les deux rôles? Son interprétation des deux airs de Dorabella est très bonne, elle ne manque pas de tempérament évidemment.

http://www.operadetoulon.fr/Oeuvres/didon-et-enee/didon-et-enee.html

Elle va interpréter Didon les 19, 22 et 24 avril prochains dans une mise en scène de Massimo Gasparon. Les décors et costumes sont de Pier Luigi Pizzi. Qui ira voir cela?

aurele a écrit:

http://www.poirel.nancy.fr/web/agenda/categorie/id/le_programme/m/03#pied

Le 29 mars prochain, elle va donner un récital de mélodies et de chansons françaises et italiennes. Je prendrai probablement une place, même s'il faut que je ne tarde pas.

Fonce! Ce même programme était magnifique à l'Opéra Comique il y a quelques mois... (enfin quasi je même je crois!)

Alerte!!
Sortie d'une Symphonie Fantastique (encore une me direz-vous) couplée avec la Mort de Cléopâtre par Antonacci! Miam miam... je ne tiens pas en place! Antonacci là dedans, ça doit être aussi bien voir même mieux qu'une Meier... je ne sais pas comment je vais réussir à tenir le coup jusqu'à la fin du mois de février!

aurele a écrit:

http://www.poirel.nancy.fr/web/agenda/categorie/id/le_programme/m/03#pied

Le 29 mars prochain, elle va donner un récital de mélodies et de chansons françaises et italiennes. Je prendrai probablement une place, même s'il faut que je ne tarde pas.

Effectivement il ne faut pas hésiter c'était un très très beau moment à l'opéra comique en juin dernier.

aurele a écrit:

http://www.operadetoulon.fr/Oeuvres/didon-et-enee/didon-et-enee.html

Elle va interpréter Didon les 19, 22 et 24 avril prochains dans une mise en scène de Massimo Gasparon. Les décors et costumes sont de Pier Luigi Pizzi. Qui ira voir cela?

Moi j'y serai, et j'ai hâte !!!

Polyeucte a écrit:

Alerte!!
Sortie d'une Symphonie Fantastique (encore une me direz-vous) couplée avec la Mort de Cléopâtre par Antonacci! Miam miam... je ne tiens pas en place! Antonacci là dedans, ça doit être aussi bien voir même mieux qu'une Meier... je ne sais pas comment je vais réussir à tenir le coup jusqu'à la fin du mois de février!

Oh oui ! Ce n'est pas une artiste du disque et elle déteste enregistrer alors je crois qu'il faut se réjouir !!

J'ai pris ma place pour son concert à la Salle Poirel. Je suis super content et j'espère que je passerai un bon moment!!!

Quelques impressions au sortir du concert d'ACA hier soir, à Genève.

Deux belles brassées de mélodies : françaises d'abord (Fauré, Hahn et Bachelet) et italiennes, ensuite (toute la "giovanna scuola" convoquée pour l'occasion de Catalani à Zandonai, Respighi compris). Une première partie de concert tout en finesses linguistiques (un français parfait) et une seconde en ombres en lumières . Une première partie convenue, presque attendue (les Mélodies vénitiennes de Fauré, pourquoi pas ; mais il y a tellement à fouiller quand on a le charme immédiat et l'espèce détrangeté naturelle de l'artiste) ; une seconde d'une originalité folle (Cilea, Catalani, notamment, alors que les arie antiche de Respighi sont plus connus ; quel dommage de ne pas s'être offert les bruissements infinis du Tramonto).

Bel accompagnement de Donald Sulzen qui embrasse et soutient en coloriste discret les épanchements de la chanteuse.

Au positif, une technique affolante (des sons filés incroyables), une poésie en paillons légers, des parfums d'un ailleurs indistinct, indescriptible mais charmeur au possible ; des réussites fabuleuses (la Serenata de Mascagni, des Tosti amples, une Nuit de magicienne pour Bachelet).

Au négatif, pour moi, quelque chose d'à la fois complaisant (un français trop poli [dans tous les sens du terme] pour être simplement [souplement ?] honnête), trop souverainement maîtrisé du point de vue de la forme auquel manque l'abandon humain alors que la voix, elle-même, accuse des faiblesses soudaines (l'aigu reste ce qu'ACA a de moins immédiatement séduisant, à mon sens), des disparités de registres (la soudure du medium et du grave, ce dernier très/trop fabriqué).

J'ai peu goûté, par ailleurs, un italien qui m'a semblé plat, sans rebond, sans accentuation réelle, en-dehors du balancement discret que l'artiste a su imprimer à la Serenata de Mascagni.

Surtout j'ai regretté des bis sans intérêt particulier (Moon river au milieu de tout ça ) et (c'est paradoxal au vu de ce que l'on sait ou dit de la dame) une incapacité, jusque dans les saluts (applaudissements timides, d'abord, qui se muent insensiblement en ovation tranquille), à communiquer avec son public ; à peine un sourire, pas un mot en français pour annoncer les bis, lesquels paraissent exépdiés par une chanteuse qui se rencogne dans l'entrée de la coulisse, visible par un bon tiers de la salle.

Je suis, quant à moi, plutôt imperméable et au charme d'ACA et à son art, sans d'ailleurs que je puisse réellement expliquer pourquoi (voir mon commentaire de son Otello lyonnais) ; ici, j'avoue n'avoir ressenti aucune de ces émotions fortes que j'ai pu connaître (à Genève, pour faire court) avec des personnalités comme Von Stade, Larmore, Petibon dans des répertoires guère plus accessibles (les Debussy ou les Ravel de Larmore, les Américains de Petibon, etc.).

Merci pour ce compte-rendu. J'ai vu un concert avec le même programme à Nancy et j'en ai parlé.

bAlexb a écrit:

Surtout j'ai regretté des bis sans intérêt particulier (Moon river au milieu de tout ça ) et (c'est paradoxal au vu de ce que l'on sait ou dit de la dame) une incapacité, jusque dans les saluts (applaudissements timides, d'abord, qui se muent insensiblement en ovation tranquille), à communiquer avec son public ; à peine un sourire, pas un mot en français pour annoncer les bis, lesquels paraissent exépdiés par une chanteuse qui se rencogne dans l'entrée de la coulisse, visible par un bon tiers de la salle.

C'est marrant, pour le même concert il y a plus d'un an maintenant à l'Opéra-Comique, elle était au contraire d'une gentillesse sur scène rare, émue et touchée par l'accueil...
Pour "Moon river", il semble qu'elle aime bien proposer en bis toujours une pièce comme ça... elle a déjà fait "Memory" par exemple aussi...

Peut-être que le programme est maintenant trop acquis et que du coup elle s'y ennuie? Perso j'avais trouvé ça génial!

Polyeucte a écrit:

bAlexb a écrit:

Surtout j'ai regretté des bis sans intérêt particulier (Moon river au milieu de tout ça ) et (c'est paradoxal au vu de ce que l'on sait ou dit de la dame) une incapacité, jusque dans les saluts (applaudissements timides, d'abord, qui se muent insensiblement en ovation tranquille), à communiquer avec son public ; à peine un sourire, pas un mot en français pour annoncer les bis, lesquels paraissent exépdiés par une chanteuse qui se rencogne dans l'entrée de la coulisse, visible par un bon tiers de la salle.

C'est marrant, pour le même concert il y a plus d'un an maintenant à l'Opéra-Comique, elle était au contraire d'une gentillesse sur scène rare, émue et touchée par l'accueil...
Pour "Moon river", il semble qu'elle aime bien proposer en bis toujours une pièce comme ça... elle a déjà fait "Memory" par exemple aussi...

Peut-être que le programme est maintenant trop acquis et que du coup elle s'y ennuie? Perso j'avais trouvé ça génial!

J'avais peut-être trop d'attentes, qui sait ? Du point de vue du répertoire ; de l'artiste, aussi, de laquelle je ne suis pas spécialement fan et que j'étais curieux d'entendre ici ?

J'ai eu la sensation d'une diva précautionneuse, sur la retenue ; la moins naturellement communicative que j'ai vue/entendue en live, jusqu'à aujourd'hui (Gruberova, Von Stade, Petibon, De Niese, Lott, Ciofi, etc.). Alors qu'une émotion sincère peut naître, pour moi, de son chant (Desdemona, par exemple, en dépit d'approximations vocales qui m'ont déconcerté ; Cassandre, évidemment, que j'ai entendue par deux fois), je suis resté parfaitement extérieur à ce qu'elle a proposé hier.

Là, pour le coup, je suis passé complètement à côté du rendez-vous. Sans que j'explique réellement pourquoi, d'ailleurs.

Étonnant de sa part...
Méforme, soucis... on ne sait pas.

Désolé pour toi en tout cas! Essaye un autre jour peut-être!

Polyeucte a écrit:

Étonnant de sa part...
Méforme, soucis... on ne sait pas.

Désolé pour toi en tout cas! Essaye un autre jour peut-être!

Oh ça ! Pour sûr que je retenterai ma chance. Je crois aux rencontres ; et il y a trop de facteurs qui rentrent en ligne de compte, lors d'un concert (programme, chanteur, auditeur, ambiance générale dans la salle, accoustique, etc.) pour que j'en tire des conclusions. Dans l'immédiat, j'en suis plutôt à essayer de comprendre.

Ainsi le cas de ce Stabat Mater et de cette Mort de Cléopatre entendus à la radio tous les deux, dont j'ai lu tant de bien et qui, pour des oeuvres traditionnellement assez payantes, m'ont laissé absolument insensible !

Le Stabat Mater, disons qu'elle était pas très à l'aise! J'ai été séduit par cette déclamation par contre!
Et dans la Mort de Cléopâtre par contre, j'ai trouvé ça fantastique! J'avais entendu Meier un an avant dans les mêmes conditions et entre les deux, je ne sais que choisir tellement elles sont hypnotiques vocalement comme scéniquement!

Polyeucte a écrit:

Le Stabat Mater, disons qu'elle était pas très à l'aise! J'ai été séduit par cette déclamation par contre!
Et dans la Mort de Cléopâtre par contre, j'ai trouvé ça fantastique! J'avais entendu Meier un an avant dans les mêmes conditions et entre les deux, je ne sais que choisir tellement elles sont hypnotiques vocalement comme scéniquement!

Là j'admets qu'il me manque sans doute la prégnance du direct pour apprécier ; vocalement, dans les deux cas, j'ai ressenti une sensation d'inconfort assez gênante. Or, quitte à chercher à tout coup des instruments poussés dans leurs limites, j'aurais presque tendance à préferer Plowright ou Uria-Monzon qui imposent des silhouettes saisissantes, pour moi ; dans l'absolu, mon viatique pour l'éternité restant un abyssal trio Gens/Denize/Norman !

Denize dans La Mort de Cléopâtre, ça existe ??? Parce que on doit toucher au superbe quand même...
Dans le genre étrange, tu as aussi Podles...

Polyeucte a écrit:

Denize dans La Mort de Cléopâtre, ça existe ??? Parce que on doit toucher au superbe quand même...
Dans le genre étrange, tu as aussi Podles...

Denize, il fut un temps où ça se passait sous le manteau ; désormais ça se trouve ici : http://www.ina.fr/audio/PHF07009785/hector-berlioz-la-mort-de-cleopatre-cantate-pour-voix-moyenne-et-orchestre.fr.html

Podles, j'avoue ne jamais avoir essayé, encore !

Merci!!

Podles, ça se trouve sur le tube... en concert... j'ai découvert à l'occasion d'une crise Podles chez moi

Polyeucte a écrit:

Merci!!

Podles, ça se trouve sur le tube... en concert... j'ai découvert à l'occasion d'une crise Podles chez moi

C'est le genre de crises qu'on connait tous, oui ! Moi je crève de ne pas avoir entendu sa Klytämnestra...

Pour revenir au sujet, et pour te montrer comme je suis singulièrement moins borné qu'on pourrait le craindre, j'espère bien pouvoir obtenir des places pour les Capuleti lyonnais la saison prochaine !

Intéressant (je la trouve également très plate en italien). Concernant les facteurs, c'est particulièrement vrai chez Antonacci qui au sein d'un même répertoire peut produire de la bouillie routinière comme de l'orfèvrerie incandescente. Par exemple, j'avais trouvé ses Nuits d'Eté tout à fait ratées, alors qu'elle revenait tout juste de sa Cassandre... Certes, ce n'est pas la même écriture, mais les mélodies de Berlioz favorisent la diction et même la déclamation, alors que le résultat était totalement invertébré...

bAlexb a écrit:

C'est le genre de crises qu'on connait tous, oui ! Moi je crève de ne pas avoir entendu sa Klytämnestra...

Ah oui... on en trouve une bonne partie sur le TUbe là encore... mais bon... en vrai, ça devait être énorme!

Citation :

Pour revenir au sujet, et pour te montrer comme je suis singulièrement moins borné qu'on pourrait le craindre, j'espère bien pouvoir obtenir des places pour les Capuleti lyonnais la saison prochaine !

Ah mais aucun soucis de bornage d'aucune sorte! Après, de toute façon, faut pas non plus trop pousser des fois, au risque de vraiment prendre l'interprète en grippe!
Pour les Capulets, j'irais au TCE pour ma part! J'ai quelques doutes sur son Roméo (j'ai tellement DiDonato dans la tête!) mais Peretyatko en Juliette, ça promet beaucoup!

Polyeucte a écrit:

bAlexb a écrit:

C'est le genre de crises qu'on connait tous, oui ! Moi je crève de ne pas avoir entendu sa Klytämnestra...

Ah oui... on en trouve une bonne partie sur le TUbe là encore... mais bon... en vrai, ça devait être énorme!

Citation :

Pour revenir au sujet, et pour te montrer comme je suis singulièrement moins borné qu'on pourrait le craindre, j'espère bien pouvoir obtenir des places pour les Capuleti lyonnais la saison prochaine !

Ah mais aucun soucis de bornage d'aucune sorte! Après, de toute façon, faut pas non plus trop pousser des fois, au risque de vraiment prendre l'interprète en grippe!
Pour les Capulets, j'irais au TCE pour ma part! J'ai quelques doutes sur son Roméo (j'ai tellement DiDonato dans la tête!) mais Peretyatko en Juliette, ça promet beaucoup!

De son Romeo, je ne connais qu'un enregistrement, déjà ancien ; j'imagine qu'on se frottera plus, ici, au souvenir de la Pasta dans une optique sopranisante (du coup sa Giulietta compte plus que jamais et le choix de Peretyatko me semble fait pour garantir, a priori, un duo excitant). Et puis Gatell ...

DavidLeMarrec a écrit:

Intéressant (je la trouve également très plate en italien). Concernant les facteurs, c'est particulièrement vrai chez Antonacci qui au sein d'un même répertoire peut produire de la bouillie routinière comme de l'orfèvrerie incandescente. Par exemple, j'avais trouvé ses Nuits d'Eté tout à fait ratées, alors qu'elle revenait tout juste de sa Cassandre... Certes, ce n'est pas la même écriture, mais les mélodies de Berlioz favorisent la diction et même la déclamation, alors que le résultat était totalement invertébré...

Je me sens moins seul (notamment pour ce qui concerne l'irrégularité d'un italien sans grand intérêt) ; et, finalement, je pense qu'on ne pouvait pas mieux dire !

J'ai vu sa Didon à Toulon, au milieu d'une production bien ennuyeuse, à part un Enée remarquable. Elle a fait son travail avec classe et métier. Pour les larmes, j'en resterai à une Didon locale totalement inconnue vue dans un petit théâtre toulonnais il y a dix ans....
Et pour Antonacci j'ai revu le DVD de sa Carmen face à Jonas Kaufmann.

pianofortiste a écrit:

J'ai vu sa Didon à Toulon, au milieu d'une production bien ennuyeuse, à part un Enée remarquable. Elle a fait son travail avec classe et métier. Pour les larmes, j'en resterai à une Didon locale totalement inconnue vue dans un petit théâtre toulonnais il y a dix ans....
Et pour Antonacci j'ai revu le DVD de sa Carmen face à Jonas Kaufmann.

Markus Werba !!!

HS, je !

Moi pour ma part je vais voir ses capulets en version concert le 11 novembre, à dire vrai je ne la connais pas, mais les voix de mezzo sopranisante m'enchantent toujours. Elle a l'air d'avoir un bon petit répertoire à son actif. Son dvd des troyens est-il bien? (Je ne connais pas cette oeuvre, et comme j'hésite à l'acheter...)

Oui, le DVD des Troyen est superbe... Elle totalement incandescente en Cassandre, la production superbe et la partie musicale vraiment magnifique!

Bonne découverte le 11 en tout cas!

Merci polyeucte, alors je vais me l'acheter au plus vite. J'ai découvert les opéras de berlioz autres que la damnation par extraits, et ça m'emballe bien, et à vous lire c'est LA Cassandre, donc...
(de fait pour les capulets c'est une version concert le 11,... et à dire vrai c'était plus pour peretyatko que j'y allais, et (ne me tapez pas si vous n'aimez pas) pour pido

Konrad Nachtigall a écrit:

Merci polyeucte, alors je vais me l'acheter au plus vite. J'ai découvert les opéras de berlioz autres que la damnation par extraits, et ça m'emballe bien, et à vous lire c'est LA Cassandre, donc...
(de fait pour les capulets c'est une version concert le 11,... et à dire vrai c'était plus pour peretyatko que j'y allais, et (ne me tapez pas si vous n'aimez pas) pour pido

LA Cassandre, je ne sais pas ; une des Cassandre (et notamment des Cassadre actuelles), c'est évident en revanche !

Hier soir donc, je regardais le film Macbeth avec Verrett et Nucci... et la jeune Antonacci en dame de compagnie (déjà la voix est là... personnelle et expressive) et je me demandais bien ce que pourrait donner Antonacci en Lady Macbeth!

Surtout après avoir entendu son Roméo qui le montre finalement encore bien à l'aise dans la vocalise, sa Lady pourrait être une prestation impressionnante...

Est-ce un rêve tordu de ma part? Bonne question!

Polyeucte a écrit:

Surtout après avoir entendu son Roméo

Pour la même raison, moi je n'ai aucune envie de l'entendre en Lady ! Les aigus systématiquement ouverts (pour ne pas dire éclatés), la projection réservée, etc. , tout ça ma paraît totalement rhédibitoire (alors qu'a contrario, je suis réellement très curieux d'entendre celle de Larmore, à Genève en fin de saison).

Citation :

C. Debussy :
Mandoline
De Ariettes Oubliées:
C'est l'extase
Il pleure dans mon cœur
Green

H. Duparc :
Invitation au voyage

E. Chausson :
Les temps des lilas

C. Debussy : Les promenoir des deux amants
La grotte
Crois mon conseil, chère Chimène
Je tremble en voyant ton visage

G. Fauré :
Au bord de l'eau op. 8 n. 1
Après un rêve op. 7 n. 1
Tristesse op. 6 n. 2

F. P. Tosti : Quattro Canzoni d'Amaranta:
Lasciami!
L'alba separa dalla luce l'ombra
In van preghi
Che dici

H. Berlioz :
La mort d'Ophélie

C. Debussy : Chansons de Bilitis
La flûte de Pan
La chevelure
Le tombeau des Naïades

R. Wagner : Wesendonck-Lieder
Der Engel
Stehe still!
Im Treibhaus
Schmerzen
Träume

Bis:
Chanson populaire : Lo cardillo
G. Giménez : La Tempranica : La tarántula
F. P. Tosti : Marechiare
H. Mancini : Moon River

Anna Caterina Antonacci
Piano : Donald Sulzen

Firenze, Teatro Goldoni: 22 Maggio 2013

Ecoute de ce récital... et c'est vraiment bluffant ce que peut faire cette femme dans les mélodies... Tout y est parfait, diction, nuances, styles... une simplicité matinée de maintien... quelque chose de sensuel et déclamatoire... ralalala

Magnifique piano de Donald Sulzen...

Et puis en bonus, entendre Antonacci dans Wagner... l'allemand n'est pas forcément aussi fluide que son français ou son italien, mais il y a toujours cette façon d'aborder une mélodie de manière tellement intelligente et naturelle... splendides Wesendonck en tout cas, un peu plus colorés et lyriques que des fois... mais toujours magnifique!!

Espérons un jour qu'Antonacci vienne nous voir avec ce répertoire à Paris!

Je crois que c'est la première fois que j'entends ces Ariettes oubliées transposées (un ton pour la première, et un demi-ton pour Green), étonnant car Antonacci est bien soprano, non?

Il n'empêche que c'est superbe, dans un style quand même un peu trop opératique à mon sens, et cette transposition lui permet d'être très intelligible, même si c'est quand même moins le cas dans l'aigü.
Dommage qu'il n'y ait pas l'Ombre des arbres.
Dire que c'est tout à fait en style me paraît un chouilla exagéré, ce n'est pas sa première qualité ici à mon sens.

Xavier a écrit:

Je crois que c'est la première fois que j'entends ces Ariettes oubliées transposées (un ton pour la première, et un demi-ton pour Green), étonnant car Antonacci est bien soprano, non?

Discutable. Je dirais plutôt mezzo, mais elle est vraiment à la frontière, elle a chanté les deux types de rôles. Les sol dièse dans la première doivent être inconfortables pour elles, elle est courte d'aigu et crie vite dans ce cas-là.

J'ai très envie d'entendre ça (et j'espère que ça ne ressemble pas à ses Nuits d'Été).

Xavier a écrit:

Je crois que c'est la première fois que j'entends ces Ariettes oubliées transposées (un ton pour la première, et un demi-ton pour Green), étonnant car Antonacci est bien soprano, non?

Pareil que David... voix très médiane entre les deux... un peu courte de grave pour une mezzo, un peu courte d'aigu pour une mezzo...

Citation :

Il n'empêche que c'est superbe, dans un style quand même un peu trop opératique à mon sens, et cette transposition lui permet d'être très intelligible, même si c'est quand même moins le cas dans l'aigü.
Dommage qu'il n'y ait pas l'Ombre des arbres.
Dire que c'est tout à fait en style me paraît un chouilla exagéré, ce n'est pas sa première qualité ici à mon sens.

Ah? Je ne dirais pas opératique... il y a quelque chose dans la voix, sa largeur et ses couleurs qui le différencie en effet de ce que font beaucoup de chanteuses dans ce répertoire, mais de là à dire que c'est opératique... Elle est au contraire une des rares chanteuses qui, quand elle chante, me fait presque toujours oublier que c'est "du chant" dans le sens où ce qu'elle fait semble totalement naturel et logique...

Disons que c'est en style pour moi quoi!
Mais oui, il y a aussi tout le travail de diction, de colorations, de nuances qui est admirable... j'espère la revoir vite en récital à Paris! Je conserve un très grand souvenir d'un récital à l'Opéra-Comique : elle arrivait à créer une connivence avec le public, une proximité... c'était magique!

En mai dernier quand je l'ai vue au TCE elle tenait bel et bien la partie de soprano de la petite messe solennelle de Rossini; la partie de mezzo étant tenue par Lemieux.

calbo a écrit:

En mai dernier quand je l'ai vue au TCE elle tenait bel et bien la partie de soprano de la petite messe solennelle de Rossini; la partie de mezzo étant tenue par Lemieux.

Oui, mais si ça ne monte pas trop haut, elle peut tenir des rôles de soprano sans soucis...
Mais là où elle est le plus à l'aise, ça reste dans des rôles entre les deux, comme Cassandre, Médée, Elle, Carmen, Pénélope récemment...
Après, j'avais été vraiment très agréablement surpris par son Roméo au TCE dans le Capuleti en 2011 : la voix conserve une belle assise grave!

Polyeucte a écrit:

Citation :

Il n'empêche que c'est superbe, dans un style quand même un peu trop opératique à mon sens, et cette transposition lui permet d'être très intelligible, même si c'est quand même moins le cas dans l'aigü.
Dommage qu'il n'y ait pas l'Ombre des arbres.
Dire que c'est tout à fait en style me paraît un chouilla exagéré, ce n'est pas sa première qualité ici à mon sens.

Ah? Je ne dirais pas opératique... il y a quelque chose dans la voix, sa largeur et ses couleurs qui le différencie en effet de ce que font beaucoup de chanteuses dans ce répertoire, mais de là à dire que c'est opératique...

Oui, et une grande imprécision rythmique aussi... ou liberté disons... qui n'est pas tout à fait de mise ici je trouve. (c'est particulièrement criant dans l'Invitation au voyage)

Xavier a écrit:

Oui, et une grande imprécision rythmique aussi... ou liberté disons... qui n'est pas tout à fait de mise ici je trouve. (c'est particulièrement criant dans l'Invitation au voyage)

Ah ça ne m'a pas particulièrement choqué... va falloir que je ré-écoute ça alors! (quelle affreuse punition tu m'imposes là... )

Bon les Bilitis et le Promenoir, pour moi c'est limite catastrophique...  

J'essaie de rester ouvert, mais ça reste vraiment hors style pour moi.
Certaines voyelles appuyées de façon très inappropriée, le style général, vraiment pas debussyste à mon sens, ça reste trop opératique et pas assez sobre.

Antonacci, il faut l'entendre en salle, tous les défauts s'estompent ou du moins particpent à la fois du chic et de la fragilité de son chant. Toujours discutable, jamais parfaite, presque toujours à la limite de ses moyens, mais irrésistible, son chant est de chair et d'os.

Encore les Wesendonck... mais cette fois en version orchestrale, avec Yannick Nézet-Séguin et l'orchestre de Rotterdam :
/watch?v=Vsbl6q_g4gk

Antonacci sera sur scène, à Genève, l'Iphigénie (en Tauride) de Gluck, la saison prochaine : http://1415.geneveopera.ch/production_203 .

Et Steve Davislim!

Elle sera la Marguerite de la Damnation de Faust à la Côte-Saint-André en clôture du Festival Berlioz avec Spyres & Courjal sous la baguette de Roth : http://www.festivalberlioz.com/ !

Mon Dieu !

Ils ne pourraient pas faire ça à Bordeaux au lieu de près-de-chez-bAlexb-mais-au-bout-du-monde ?

On peut toujours attendre notre festival Tournemire...

DavidLeMarrec a écrit:

Mon Dieu !

Ils ne pourraient pas faire ça à Bordeaux au lieu de près-de-chez-bAlexb-mais-au-bout-du-monde ?

On peut toujours attendre notre festival Tournemire...

Eh beh comme ça ça te fera découvrir d'autres régions de France  . Il n'y a pas que Bordeaux ou Paris dans la vie  

calbo a écrit:

Eh beh comme ça ça te fera découvrir d'autres régions de France  . Il n'y a pas que Bordeaux ou Paris dans la vie  

J'ai déjà fait mes pèlerinages dans la plupart des régions de France, mais j'estime que pour mes vieux jours, je ne suis plus obligé, surtout maintenant que je suis au nombril du Monde – oui, du fait de la migration des pôles, il n'est plus à Delphes maintenant.