Giulio Cesare-Palais Garnier (janvier-février 2011)

Polyeucte a écrit:

Donc en 50 ans (après la mort de Verdi donc à peu près...) on a totalement dévoyé sa partition?

ça oui! complètement! et d'ailleurs pas que la sienne!

Polyeucte a écrit:

Bon, on revient toujours sur ce même problème : je ne comprends pas qu'on accepte pas l'exploration de divers possibilités d'interprétations, de construction de personnage... Comme si tout était gravé dans le marbre... Justement, écouter Violetta par Callas, par Micheau, par Freni, par Scotto, par Cotrubas, par Netrebko... c'est toute la richesse de la chose : pleins de personnages différents, avec leurs failles, leurs fureurs, leurs féminités...

Mais je crains que comme souvent, nous ne soyons HS!

Effectivement, on est HS, alors je n'en rajoute pas (étonnant, non ?) !

Otello a écrit:

Aurèle! tu ne réponds quand même jamais à à cette question précise que tout le monde te pose: pourquoi tu t'acharnes comme ça sur elle en long, en large et en travers alors que tu sais très bien à l'avance que tu n'adhères pas ? (surtout que tu répètes ad nauseam exactement la même chose!)

Je répète pour la énième fois que j'ai aimé ce qu'elle a pu faire dans certains rôles. Après l'écoute de son dernier disque, je n'ai pas été très virulent dans mes propos, j'ai essayé d'être nuancé. Je la critique très voire trop souvent et je devrais m'arrêter, je le reconnais. Je pense que Dessay a dû se sentir mal hier de ne pas pouvoir assurer l'ensemble de la représentation mais elle a fait des choix qui l'ont conduit à avoir des problèmes vocaux. Elle n'a qu'à en assumer les conséquences.

Voici 5 questions auxquelles Varduhi Abrahamyan qui n'en est pas à son premier opéra baroque a répondu : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2270&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29

Voici une critique de la représentation d'hier : http://www.asopera.fr/critique-giulio-cesare-r116.htm

Elle annule pour les soirées du 27 et du 29 : c'est Jane Archibald qui chantera.

Montfort

Et bin... enfin elle pourra se reposer, se préparer pour les 1° et 4 février puis la retransmission du 7 surtout.
Heureusement qu'il y a Jane Archibald quand même!
Du coup ça m'intéresserait d'y retourner pour l'écouter.

http://www.resmusica.com/article_8992_scene_lyrique_giulio_cesare_paris_haendel_remise_dans_les_caves_.html

Les commentaires sur la mise en scène et sur Dessay sont mitigés.

"La vocalité de la star française n’a jamais vraiment convenu à la phrase haendélienne, et la tessiture centrale de Cleopatra, qui convient idéalement à une voix de mezzo léger (Bartoli, Kozena, autrefois Tatiana Troyanos), ne met pas en valeur un instrument dont le médium a toujours été désespérément pauvre en harmoniques."

C'est un extrait de la critique. Je suis d'accord avec ce que le critique dit concernant le type de voix requis pour le rôle, bien qu'un certain nombre de sopranos s'en soient admirablement sorties. J'ai un live avec Bartoli dirigé par Minkowski à écouter en intégralité mais j'attends surtout l'intégrale dirigée par Giovanni Antonini. Dans la discographie actuelle, Kozena et Troyanos me semblent être les deux meilleures Cleopatra bien que je ne connaisse pas tous les enregistrements que comportent celles-ci. Sills n'a pas enregistré intégralement le rôle ainsi que Sutherland. Elle s'en tirent très bien toutes les deux mais sont plus des curiosités appréciables qu'autre chose.

aurele a écrit:

Sills n'a pas enregistré intégralement le rôle ainsi que Sutherland. Elle s'en tirent très bien toutes les deux mais sont plus des curiosités appréciables qu'autre chose.

ah je suis désolé il y a une intégrale avec Sills! C'est Sutherland qui n'a enregistré qu'une sélection.

[quote="Otello"]

aurele a écrit:

Sills n'a pas enregistré intégralement le rôle ainsi que Sutherland. Elle s'en tirent très bien toutes les deux mais sont plus des curiosités appréciables qu'autre chose.

ah je suis désolé il y a une intégrale avec Sills! C'est Sutherland qui n'a enregistré qu'une sélection.[/quote

Evidemment que Sills a enregistré une intégrale de Giulio Cesare avec le NYCO : c'est avec Maureen Forrester et c'est dirigé par Rudel.
Je l'ai au fonds d'un tiroir : c'est évidemment totalement décalé sur le plan du style, avec Cesare chanté par une basse - il faudrait que je le ressorte pour Sills...

Montfort

Montfort a écrit:

Evidemment que Sills a enregistré une intégrale de Giulio Cesare avec le NYCO : c'est avec Maureen Forrester et c'est dirigé par Rudel.
Je l'ai au fonds d'un tiroir : c'est évidemment totalement décalé sur le plan du style, avec Cesare chanté par une basse - il faudrait que je le ressorte pour Sills...

Sills éblouissante mais c'est vrai que sur le plan stylistique, Treigle et Rudel, c'est hautement sujet à caution!

Critique sévère de Didier van Moere dans Concertonet :

http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=7144

Pas grand chose ne trouve grâce à ses yeux, mais son propos est soigneusement argumenté.

Paradoxalement, ça me donne envie de voir ce spectacle : j'espère que la diffusion aura bien lieu sur Mezzo le 12 février.

Montfort

Pas plus de commentaires ?
Archibald a chanté (2 fois il me semble) et N2C est revenue hier soir : c'était comment ??

Et est-ce que la diffusion sur Mezzo aura lieu - en fait, si c'est le cas, ça devrait etre le 10 février, il me semble ?

Montfort

Pour dire vite (j'y retourne vendredi, j'étayerai mon propos après cette représentation) j'ai beaucoup aimé Archibald, qui n'a décidément pas une voix de osubrette, le 27 janvier, au sein d'un casting plutôt très homogène, avec le beau Sesto d'Isabel Leonard et le Tolomeo assez génial dans son genre de Christophe Dumaux. Problèmes d'intonation marqués (et remarqués) et plutôt surprenants pour Lawrence Zazzo en première partie, mais il finit la soirée beaucoup mieux qu'il ne l'avait commencée.
Prestation énergique du Concert d'Astrée, pour lequel je n'avais pas un a priori très positif pourtant.
Pas grand chose à dire du spectacle de Laurent Pelly : transposer l'action dans un musée n'a rien de foncièrement original (ça a déjà été fait pour Aïda, etc.), et cette trame de fond ne me semble pas exploitée très rigoureusement. On a bien quelques gags marrants, mais ça fonctionne mieux dans la Grande Duchesse de Gerolstein que dans Giulio Cesare.

Concernant Dessay, j'ai eu de bons échos sur la soirée d'hier. Au moins elle a été au bout, ce qui laisse quelque espoir pour les deux autres représentations qu'elle est censée assurer. Je reviendrai plus en détail sur tout ça après la représentation du 4.

Montfort a écrit:

j'espère que la diffusion aura bien lieu sur Mezzo le 12 février.

C'est dans le programme de Mezzo le 12 février à 20h30, donc pas en direct. Ils annoncent Dessay, c'est assez risqué, je ne sais pas s'ils enregistrent plusieurs soirées?

Pelléas a écrit:

Montfort a écrit:

j'espère que la diffusion aura bien lieu sur Mezzo le 12 février.

C'est dans le programme de Mezzo le 12 février à 20h30, donc pas en direct. Ils annoncent Dessay, c'est assez risqué, je ne sais pas s'ils enregistrent plusieurs soirées?

Ils auraient mieux fait d'enregistrer la 1ère, visiblement la seule très bonne représentation. Dessay y avait été très applaudie, contrairement à ce que j'ai lu du CR d'hier soir (sifflets pour les autres, timides applaudissements pour elle). Mais Garnier est le pire public qui soit (mais je ne connais qu'une 15aine d'opéras hors de Paris, doit y'avoir encore plus exécrable)... On verra bien si le fait que c'est retransmis les motivera le 7 :p

Ino a écrit:

Pelléas a écrit:

Montfort a écrit:

j'espère que la diffusion aura bien lieu sur Mezzo le 12 février.

C'est dans le programme de Mezzo le 12 février à 20h30, donc pas en direct. Ils annoncent Dessay, c'est assez risqué, je ne sais pas s'ils enregistrent plusieurs soirées?

Ils auraient mieux fait d'enregistrer la 1ère, visiblement la seule très bonne représentation. Dessay y avait été très applaudie, contrairement à ce que j'ai lu du CR d'hier soir (sifflets pour les autres, timides applaudissements pour elle). Mais Garnier est le pire public qui soit (mais je ne connais qu'une 15aine d'opéras hors de Paris, doit y'avoir encore plus exécrable)... On verra bien si le fait que c'est retransmis les motivera le 7 :p

Tiens c'est pas faux, je n'ai jamais assisté à un triomphe tonitruant à Garnier, même pour des chanteurs qui l'auraient mérité. Le contraire de Bastille, quoi.

Wagneropathe a écrit:

Tiens c'est pas faux, je n'ai jamais assisté à un triomphe tonitruant à Garnier, même pour des chanteurs qui l'auraient mérité. Le contraire de Bastille, quoi.

Un peu d'accord... enfin presque... parce que sur le peu d'opéras que j'ai vu à Garnier, je retiens Mireille qui a eu de belles ovations globalement... et une ambiance du tonnerre pour La Donna del Lago!

Un dimanche après-midi, il a du y avoir au moins 6 rappels! A la fin, certains chanteurs revenaient des coulisses en courant croyant que ça allait s'arrêter, mais non! Il y avait un groupe de personnes au parterre qui étaient debout (en fait tous les gens qui étaient resté!) et ça y allait! Un vrai bonheur! Et pendant l'opéra, on avait eu droit à de vrais ovations pour les chanteurs (Florez, DiDonato, Barcelona...)
Et peu de temps après, une autre ovation (moins importante quand même!) pour la deuxième distribution (Karine Deshayes et Javier Camarena)!

Polyeucte a écrit:

Wagneropathe a écrit:

Tiens c'est pas faux, je n'ai jamais assisté à un triomphe tonitruant à Garnier, même pour des chanteurs qui l'auraient mérité. Le contraire de Bastille, quoi.

Un peu d'accord... enfin presque... parce que sur le peu d'opéras que j'ai vu à Garnier, je retiens Mireille qui a eu de belles ovations globalement... et une ambiance du tonnerre pour La Donna del Lago!

Un dimanche après-midi, il a du y avoir au moins 6 rappels! A la fin, certains chanteurs revenaient des coulisses en courant croyant que ça allait s'arrêter, mais non! Il y avait un groupe de personnes au parterre qui étaient debout (en fait tous les gens qui étaient resté!) et ça y allait! Un vrai bonheur! Et pendant l'opéra, on avait eu droit à de vrais ovations pour les chanteurs (Florez, DiDonato, Barcelona...)

Le soir où j'y étais allé, c'était presque tiède. De beaux applaudissements pour Florez, une ovation pour DiDonato, mais rien d'historique. Je m'étais alors fait la réflexion que la mise en scène avait dû anesthésier le public (et peut-être la météo aussi...)

Voici une critique mitigée de la représentation du 27 janvier avec Jane Archibald qui remplaçait Dessay : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2299&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

aurele a écrit:

Voici une critique mitigée de la représentation du 27 janvier avec Jane Archibald qui remplaçait Dessay : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2299&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

Beh moi j'ai bien aimé "Se pieta".

Wagneropathe a écrit:

Beh moi j'ai bien aimé "Se pieta".

Comme on dit, à chacun sa sensibilité.

aurele a écrit:

Wagneropathe a écrit:

Beh moi j'ai bien aimé "Se pieta".

Comme on dit, à chacun sa sensibilité.

Pas tellement ; ce n'est généralement pas sur l'alternative entre "froideur" et "expressivité" que se focalisent les plus grandes divergences entre les subjectivités des mélomanes. Et l'émotion était quand même palpable dans la salle (en assez grande partie grâce à l'orchestre, mais qu'est-ce que ça change ?).

Pelléas a écrit:

Montfort a écrit:

j'espère que la diffusion aura bien lieu sur Mezzo le 12 février.

C'est dans le programme de Mezzo le 12 février à 20h30, donc pas en direct. Ils annoncent Dessay, c'est assez risqué, je ne sais pas s'ils enregistrent plusieurs soirées?

Zut, ce soir là je vais écouter "Nixon in China" retransmis du Met.
Je guetterai les redifs.

Montfort

Wagneropathe a écrit:

Pour dire vite (j'y retourne vendredi, j'étayerai mon propos après cette représentation) j'ai beaucoup aimé Archibald, qui n'a décidément pas une voix de soubrette, le 27 janvier, au sein d'un casting plutôt très homogène, avec le beau Sesto d'Isabel Leonard et le Tolomeo assez génial dans son genre de Christophe Dumaux. Problèmes d'intonation marqués (et remarqués) et plutôt surprenants pour Lawrence Zazzo en première partie, mais il finit la soirée beaucoup mieux qu'il ne l'avait commencée.
Prestation énergique du Concert d'Astrée, pour lequel je n'avais pas un a priori très positif pourtant.
Pas grand chose à dire du spectacle de Laurent Pelly : transposer l'action dans un musée n'a rien de foncièrement original (ça a déjà été fait pour Aïda, etc.), et cette trame de fond ne me semble pas exploitée très rigoureusement. On a bien quelques gags marrants, mais ça fonctionne mieux dans la Grande Duchesse de Gerolstein que dans Giulio Cesare.

Concernant Dessay, j'ai eu de bons échos sur la soirée d'hier. Au moins elle a été au bout, ce qui laisse quelque espoir pour les deux autres représentations qu'elle est censée assurer. Je reviendrai plus en détail sur tout ça après la représentation du 4.

C'est fait !

Pas grand chose à ajouter sur les impressions concernant la mise en scène, décidément bien statique : Pelly souhaite à tout prix animer l'action de Giulio Cesare, au point qu'il ne se rend pas toujours compte qu'il sombre dans l'anecdotique et dans l'agitation, c'est dommage. L'oeuvre ne semble vraiment pas lui convenir.

Côté distribution, j'ai davantage remarqué que le 27 janvier Varduhi Abrahamyan et Isabel Leonard, respectivement une Cornelia d'une belle noblesse et un excellent Sesto, à l'aise vocalement et plein d'ardeur. Dumaux reste impayable, et Zazzo, passé ses premiers airs du I, est quand même bon dans le rôle titre.
Dessay : elle a tout chanté, hier soir, et de fort belle manière. Les signes de fatigue n'ont pas tout à fait disparus : un peu de crispation ici et là, quelques incertitudes dans les passages de registres ("Piangero") portent encore la marque de l'indisposition de la semaine dernière. Mais c'est bel et bien Cléopâtre que l'on voit et que l'on entend : l'incarnation, nuancée, très riche, culmine avec un "Se pieta" superbement maîtrisé, peuplé de pianissimi pendant lesquels tout Garnier retient son souffle... de beaux souvenirs, tout ça !
Enfin, le traumatique "Da tempeste" (c'est là qu'elle avait failli au début de la série) est bien assuré : malgré les mauvais souvenirs qu'elle doit sans doute avoir encore bien présents en mémoire, elle ne se contente absolument pas du service minimum en matière de vocalises, rendant la joie recouvrée de Cléopâtre bien plus prégnante et bien plus crédible que si elle avait simplement voulu assurer ses arrières vocalement parlant. Une preuve supplémentaire que la prise de risque, même chez Dessay, n'est pas toujours inconsidérée.

Tu aurais entendu Kozena en vrai dans le rôle, tu n'aurais probablement pas été aussi enthousiaste que cela sur Dessay même si Kozena ne l'a jamais interprété à ma connaissance dans une version scénique. Merci pour ton compte-rendu en tout cas.

aurele a écrit:

Tu aurais entendu Kozena en vrai dans le rôle, tu n'aurais probablement pas été aussi enthousiaste que cela sur Dessay.

Tu aurais entendu de vrais mezzo, tu ne serais sans doute pas aussi enthousiaste que cela sur Ann Hallenberg.

Wagneropathe a écrit:

Tu aurais entendu de vrais mezzo, tu ne serais sans doute pas aussi enthousiaste que cela sur Ann Hallenberg.

Une petite pique bien placée mais je ne vois pas en quoi Ann n'est pas une vraie mezzo.

aurele a écrit:

Wagneropathe a écrit:

Tu aurais entendu de vrais mezzo, tu ne serais sans doute pas aussi enthousiaste que cela sur Ann Hallenberg.

Une petite pique bien placée mais je ne vois pas en quoi Ann n'est pas une vraie mezzo.

Te rends-tu seulement compte des chemins tortueux et des raisonnements alambiqués que ta haine inextinguible pour Dessay te conduit à emprunter ?

J'ai compris ce que tu m'as dit en privé. On ne peut pas comparer une chanteuse entendue au disque et une autre chanteuse qui a chanté le rôle sur scène.

aurele a écrit:

J'ai compris ce que tu m'as dit en privé. On ne peut pas comparer une chanteuse entendue au disque et une autre chanteuse qui a chanté le rôle sur scène.

Mais le problème est plus vaste ! Même si Kozena avait chanté le rôle à la scène (ce qu'elle a quasiment fait d'ailleurs : en version de concert), pourquoi cela devrait-il disqualifier d'avance Natalie Dessay ? C'est comme si tu balayais les projets de Westbroek ou de Pieczonka en Isolde d'un : "De toute façon, si Margaret Price avait chanté le rôle à la scène, elle aurait fait mieux, et elles ne feront pas oublier Meier." Tout cela n'a pas beaucoup de sens, sinon celui d'un acharnement que j'ai du mal à m'expliquer.
Le bonheur de Dessay fait le malheur d'Aurèle !

C'est vite dit "le bonheur de Dessay". Lorsqu'elle est passé à la radio, son côté humour n'était qu'une façade à mon avis. On dirait que son métier l'emmerde de plus en plus.

aurele a écrit:

C'est vite dit "le bonheur de Dessay". Lorsqu'elle est passé à la radio, son côté humour n'était qu'une façade à mon avis. On dirait que son métier l'emmerde de plus en plus.

Je constate surtout que tu ne nies pas...

aurele a écrit:

C'est vite dit "le bonheur de Dessay". Lorsqu'elle est passé à la radio, son côté humour n'était qu'une façade à mon avis. On dirait que son métier l'emmerde de plus en plus.

Franchement, Aurele, tu vas très loin dans tes suppositions ; tu donnes raison à Wagneropathe.

Je passe toujours pour le méchant qui tape sur Dessay. Certes, je ne fais rien pour changer ce message. Je n'arrive pas à ne pas parler d'elle. J'ai peut être une fascination malsaine pour cette soprano. J'ai écouté tous ses passages à la radio récent par exemple. J'en ai peut être loupé mais ce n'est pas grave. Par ailleurs, j'ai déjà fait des concessions dans le topic qui lui est consacré, j'ai déjà été moins sévère à son égard.

Wagneropathe a écrit:

Wagneropathe a écrit:

Pour dire vite (j'y retourne vendredi, j'étayerai mon propos après cette représentation) j'ai beaucoup aimé Archibald, qui n'a décidément pas une voix de soubrette, le 27 janvier, au sein d'un casting plutôt très homogène, avec le beau Sesto d'Isabel Leonard et le Tolomeo assez génial dans son genre de Christophe Dumaux. Problèmes d'intonation marqués (et remarqués) et plutôt surprenants pour Lawrence Zazzo en première partie, mais il finit la soirée beaucoup mieux qu'il ne l'avait commencée.
Prestation énergique du Concert d'Astrée, pour lequel je n'avais pas un a priori très positif pourtant.
Pas grand chose à dire du spectacle de Laurent Pelly : transposer l'action dans un musée n'a rien de foncièrement original (ça a déjà été fait pour Aïda, etc.), et cette trame de fond ne me semble pas exploitée très rigoureusement. On a bien quelques gags marrants, mais ça fonctionne mieux dans la Grande Duchesse de Gerolstein que dans Giulio Cesare.

Concernant Dessay, j'ai eu de bons échos sur la soirée d'hier. Au moins elle a été au bout, ce qui laisse quelque espoir pour les deux autres représentations qu'elle est censée assurer. Je reviendrai plus en détail sur tout ça après la représentation du 4.

C'est fait !

Pas grand chose à ajouter sur les impressions concernant la mise en scène, décidément bien statique : Pelly souhaite à tout prix animer l'action de Giulio Cesare, au point qu'il ne se rend pas toujours compte qu'il sombre dans l'anecdotique et dans l'agitation, c'est dommage. L'oeuvre ne semble vraiment pas lui convenir.

Côté distribution, j'ai davantage remarqué que le 27 janvier Varduhi Abrahamyan et Isabel Leonard, respectivement une Cornelia d'une belle noblesse et un excellent Sesto, à l'aise vocalement et plein d'ardeur. Dumaux reste impayable, et Zazzo, passé ses premiers airs du I, est quand même bon dans le rôle titre.
Dessay : elle a tout chanté, hier soir, et de fort belle manière. Les signes de fatigue n'ont pas tout à fait disparus : un peu de crispation ici et là, quelques incertitudes dans les passages de registres ("Piangero") portent encore la marque de l'indisposition de la semaine dernière. Mais c'est bel et bien Cléopâtre que l'on voit et que l'on entend : l'incarnation, nuancée, très riche, culmine avec un "Se pieta" superbement maîtrisé, peuplé de pianissimi pendant lesquels tout Garnier retient son souffle... de beaux souvenirs, tout ça !
Enfin, le traumatique "Da tempeste" (c'est là qu'elle avait failli au début de la série) est bien assuré : malgré les mauvais souvenirs qu'elle doit sans doute avoir encore bien présents en mémoire, elle ne se contente absolument pas du service minimum en matière de vocalises, rendant la joie recouvrée de Cléopâtre bien plus prégnante et bien plus crédible que si elle avait simplement voulu assurer ses arrières vocalement parlant. Une preuve supplémentaire que la prise de risque, même chez Dessay, n'est pas toujours inconsidérée.

Merci pour le CR et tant mieux pour Dessay!

Je suis allé à la retransmission en direct à l'UGC Ciné Cité de Lyon, et il y avait des problèmes de transmission en continu du milieu de l'acte 2 jusqu'à la fin ! De sorte qu'au mieux, on ne voyait rien, au pire on avait des flashs horribles à provoquer des crises d'épilepsie.

Un vrai scandale !

kewnapse a écrit:

Je suis allé à la retransmission en direct à l'UGC Ciné Cité de Lyon, et il y avait des problèmes de transmission en continu du milieu de l'acte 2 jusqu'à la fin ! De sorte qu'au mieux, on ne voyait rien, au pire on avait des flashs horribles à provoquer des crises d'épilepsie.

Un vrai scandale !

Tout c'est bien passé dans un certain nombre de villes espagnoles, je crois que la faute est à imputer à UGC...
Fait chier pour toi.

Avec le MET / Gaumont, jamais eu de soucis ... faut dire que c'est américain aussi

kewnapse a écrit:

Je suis allé à la retransmission en direct à l'UGC Ciné Cité de Lyon, et il y avait des problèmes de transmission en continu du milieu de l'acte 2 jusqu'à la fin ! De sorte qu'au mieux, on ne voyait rien, au pire on avait des flashs horribles à provoquer des crises d'épilepsie.

Un vrai scandale !

Etrange car le 4 aussi c'était filmé ; en cas de problème de direct, ils auraient alors pu basculer sur un différé de la représentation précédente.

Il semblerait que n'ayant plus Mezzo, j'ai Mezzo live HD. Je vais donc pouvoir regarder normalement demain soir si mon frère ne monopolise pas la TV ce Giulio Cesare pour me faire ma propre idée. Diffusion demain soir sur Mezzo live HD à 21h00 pour rappel.

Critique très détaillée : http://italiansbetter2.blogspot.com/2011/01/la-reine-est-nue.html

Ce Jules César est effectivement trés décevant, particulièrement quand garde en mémoire le récent Alcina en version de concert au TCE Minkowski-Kassarova-Harteros !

Sans répéter ce qui a déjà été dit, le 10 février, les plaisir vocaux ont été assez contrastés.

Lawrence Zazzo a du être meilleur qu'au début de la série puisque c'était à peu prés aussi bien qu'Isabel Leonard ou Abrahamyan. Jane Archibald montre son sein sans coque et se sort très bien des pièges du rôle. Cela me parait tout de même une erreur de donner ce rôle à un soprano colorature et les ornementations ajoutées dans l'aigu ne sont pas géniales.

Christophe Dumaux s'investit beaucoup dans le rôle mais le timbre est tout de même bien ingrat. Dominique Visse utilise les défauts d'une voix en lambeaux à des fins comiques et Nathan Berg était en trés petite forme...

Néanmoins, si tout cela reste assez ennuyeux, cela me parait être de la responsabilité d'Emmanuelle Haim.
Sans remettre en question la performance remarquable de certains instrumentistes, je n'ai trouvé ni construction musicale ni progression dramatique. Emmanuelle Haim s'agite beaucoup devant son orchestre et fait son habituelle danse de l'ours mais ce que l'on entend est très monotone.

Je l'avais pourtant beaucoup aimée dans l'Orfeo de Monteverdi, mais pour un opéra de Haendel, il ne suffit pas de donner des vigoureux coups de tête avec les deux bras levés au ciel pour animer 3h20 de musique, surtout quand on tient absolument à faire TOUTES les reprises da capo !

J'ai regardé hier soir sur Mezzo live HD la captation de la soirée du février.

Je n'ai pas du tout été convaincu par la mise en scène de Pelly. Son traitement de cet opera seria est un ratage selon moi. Placer l'oeuvre dans un musée n'apporte rien et cela parasite même l'écoute. Le premier choeur avec les têtes qui sont animées est une idée qui ne m'a pas convaincu du tout par exemple. La direction d'acteurs n'est pas assez travaillée par ailleurs. J'avais bien aimé sa mise en scène de Don Quichotte, sa mise en scène de La Fille du régiment qui sont les deux seules mises en scène de celui-ci que j'ai vu en intégralité.

Il y a évidemment des coupures dans la partition, ce qui n'est pas nouveau lorsque cet opéra est donné en version scénique en tout cas. Certains récitatifs sont raccourcis et plusieurs airs sont omis : "Tu la mia stella sei" de Cleopatra, "Se a me non sei crudele" d'Achilla, "L'aure che spira" de Sesto et "Cessa omai di sospirare" de Cornelia. L'omission de l'air de Sesto est ce qui m'a le plus gêné. C'est mon personnage préféré et j'adore cet air. Quitte à couper un air de Sesto, cela aurait été plus logique de couper "La giustizia ha già sull'arco". L'air de Nireno est rétabli par ailleurs.

Emanuelle Haïm offre une direction qui n'est pas dénuée d'intérêt, notamment dans la manière de faire dialoguer l'orchestre avec les solistes. Néanmoins, cela manque de vie, on est loin de la direction de Minkowski ou de celle de Jacobs.

Lawrence Zazzo chante très régulièrement Cesare. Je préfère quand ce rôle est chanté par des femmes ou alors des contre-ténors qui ont un registre grave étoffé, ce qui est le cas de Bejun Mehta par exemple et qui a prouvé par son dernier disque que le répertoire de Senesino est fait pour lui. Zazzo prend des risques en terme de vocalisation et ce n'est pas toujours très appliqué sur ce plan là. Le côté guerrier du personnage par manque de graves et d'impact de la voix n'est pas celui qui lui convient le mieux. "Presti omai", "Empiò diro tu sei" et "Al lampo dell'armi" sont les airs qui lui conviennent le mieux. Les airs dans lesquels je l'ai préféré sont "Non è si vago e bello" et "Se in fiorito ameno prato". Il ne m'a pas tellement marqué dans "Aure deh per pietà". Son Cesare était satisfaisant évidemment mais n'a pas vraiment retenu mon attention. Je ne suis pas fan de son timbre par ailleurs.

Natalie Dessay me laisse une impression globalement positive finalement. C'est une bonne Cleopatra et c'est probablement parmi ce qu'elle a fait de mieux ces dernières années. Je n'ai pas aimé les rires outranciers et hystériques dans "Non disperar chi sa". Cleopatra se moque de Tolomeo mais ces rires sont vulgaires et superflus. Dans "Tutto può donna vezzosa", elle danse presque nue sur scène. L'interprétation de cet air est tout à fait satisfaisante mais convenue. Dans "V'adoro pupille", il lui manque un côté charnu dans la voix, pulpeux, sensuel. "Venere bella" est interprété de manière convaincante. Néanmoins, ce ne sont pas dans ces premiers airs que j'ai eu une révélation. C'est venu avec l'un des plus beaux airs de la partition c'est-à-dire "Se pietà". Elle a une maîtrise incontestable du souffle, je comprends qu'elle ait pu toucher certaines personnes en salle. Je n'ai pas été bouleversé mais j'ai trouvé son interprétation très belle. On sent qu'elle n'était pas totalement remise de sa laryngite. Elle détimbre par moments, n'a pas de graves, pas de couleurs et un médium pauvre mais l'aigu finalement est plus libre que ces derniers mois. Elle interprète avec sensibilité cet air et donne une grandeur tragique au personnage. On la sent très impliquée. L'écriture de cet air lui convient mieux. Dans "Piangerò", elle est beaucoup mieux que dans son disque ainsi que dans "Se pietà" et "Da tempeste". Concernant "Piangerò", il y a une descente dans le grave très étrange à la fin de la partie rapide, pas belle du tout mais elle se tire avec les honneurs de cet air. Les variations dans le da capo de "Da tempeste" sont étonnantes et elle impressionne dans l'aigu. Néanmoins, les récitatifs ne sont pas ce qui m'a le plus convaincu dans son interprétation. Elle détimbre beaucoup trop en particulier, cela manque d'arêtes, de mots.

Isabel Leonard est un très beau Sesto sur le plan vocal, crédible physiquement par ailleurs. Cela manque néanmoins un peu de sensibilité, d'implication sur le plan dramatique mais la voix est très belle. "La giustizia ha già sull'arco" la met en difficulté. Les airs qui lui conviennent le mieux sont "Svegliatevi nel core" et "Cara speme" surtout. C'est la première fois que je l'entendais en intégralité dans un rôle.

Varduhi Abrahamyan est une très bonne Cornelia. Elle me rappelle beaucoup Charlotte Hellekant dans ce même rôle. Je trouve une certaine parenté de timbre et d'inflexions. Il faut dire qu'il est difficile de se démarquer dans ce rôle car le personnage malgré quelques accès de colère est très pleurnichard. Je n'aime pas le fait qu'elle en rajoute dans les pleurs de "Deh piangete, o mesti lumi". Cela enlève à sa dignité. J'ai beaucoup aimé son interprétation de "Priva son d'ogni conforto". Il lui manque les abimes de la voix de contralto pour ce rôle mais elle offre un beau portrait du personnage.

Christophe Dumaux que je connais un peu dans la production de Glyndebourne de McVicar est un excellent Tolomeo. C'est un très bon acteur comparé à Zazzo. Il a une voix que je trouve très intéressante, une personnalité. Son portrait du personnage est toujours aussi génial même si le côté pervers ressortait mieux dans la production de McVicar ainsi que son côté gamin. Il se retrouve torse nu et en petite tenue dans "Belle dee di questo core". Il est bien fait de sa personne. Il me semble que c'était déjà le cas dans la production de Glyndebourne. C'était aussi le cas à Nancy en 2007 à Nancy dans la production de Yannik Kokkos avec Jaroussky dans ce rôle. Néanmoins, je n'ai pas gardé de souvenir de son Tolomeo.

Nathan Berg qui a chanté Zoroastro dans Orlando avec Emanuelle Haïm déjà à la baguette n'est pas fait du tout pour ce répertoire. La voix est très engorgée et il savonne énormément, aboie même. C'est lui le moins bon élément de la distribution et pas Dessay comme je le pensais avant de voir et entendre ce Giulio Cesare.

Dominique Visse compense ses défauts vocaux : timbre peu séduisant, usure de la voix par une présence scénique incontestable et un talent comique indéniable. Il faudrait que je puisse réécouter la version Jacobs dans laquelle il chantait déjà le rôle.

Aimery Lefèvre ne marque pas dans le petit rôle de Curio mais il s'acquitte correctement de sa tâche.

Si un DVD sort, je ne l'achèterai pas, en particulier à cause de la production de Pelly très décevante car la distribution offre de véritables réussites ou semi-réussite. Isabel Leonard, Varduhi Abrahamyan et Christophe Dumaux sont dans la première catégorie tandis que Dessay et Zazzo sont dans la deuxième.

Oups : J'ai complètement oublié de dire que l'air "Qual torrente" de Giulio Cesare a été ommis. Cela n'étonne pas car c'est hérissé de difficultés. Il est rarement chanté par les contre-ténors.

Je suis déçu dans tous les aspects. Quant à Cléopâtre je reste avec Ciofi à Bilbao.

Dessay dans "Se pietà" dans la production de Pelly pour vous faire une idée : /watch?v=VhrvX7w6nls

C'est à mon sens l'air qui lui convient le mieux. Le récitatif avant est un peu foireux en revanche à cause des détimbrages.

De toute façon tout le spectacle est disponible sur youtube, pour ceux qui ne l'ont pas vu avant.

Wagneropathe a écrit:

De toute façon tout le spectacle est disponible sur youtube, pour ceux qui ne l'ont pas vu avant.

Effectivement mais j'ai choisi cet extrait pour les raisons que j'ai expliqué. Certes, les autres rôles comptent également.

Par ailleurs, ce n'est pas que la voix détimbre, seulement il y a toujours ces problèmes de passages de registres...