La question musicale du jour (2)

Frère Elustaphe a écrit:

J'ai l'occasion de voir le tour d'écrou de Britten avec des personnes qui n'ont pas l'habitude de la musique classique à part les tubes, ça ira ?

A mon avis ça risque d'être très chaud

Ils vont te taper.

C'est ceci que je vais aller voir normalement.
Je vous tiens au courant des réactions.

http://foneo.free.fr/opera_pontlevoy_britten_ecrou_A.html

Ce Britten là se boit comme du petit lait, pas de crainte.

Merci Wolferl, parce que les deux autres au-dessus, y sont nuls.

Mais oui, si la mise en scène est correcte, ils vont être scotchés dès la première apparition de Quint en haut de la tour. Et s'ils comprennent le texte, ils seront saisis juste après quand Mrs Grose raconte la mort de Quint. Et ensuite...

Wolferl a écrit:

Ce Britten là se boit comme du petit lait, pas de crainte.

Faut franchement aimer l'anglais chanter (perso je peux pas )

Il y une partie en latin...sans rire, le texte est très beau.

Frère Elustaphe a écrit:

C'est ceci que je vais aller voir normalement.
Je vous tiens au courant des réactions.

http://foneo.free.fr/opera_pontlevoy_britten_ecrou_A.html

Ca a l'air super sympa comme mise en scène. Et puis avec des islandais, comment cela peut-il être mauvais ?

Cololi a écrit:

Wolferl a écrit:

Ce Britten là se boit comme du petit lait, pas de crainte.

Faut franchement aimer l'anglais chanter (perso je peux pas )

Ah oui j'ai un peu le même problème avec l'italien, mais en moins radical.

Quand un disque indique world premiere recording, comment l'éditeur peut-il être sûr que c'est bien la première fois, notamment pour une obscure œuvre baroque libre de droits ?

Un organisme officiel recense les enregistrements ?

La réponse est évidemment que personne ne contrôle ces mentions. Juste que s'il y a écrit "première mondiale" sur quelque chose qui n'en est pas, on risque de se faire passer, auprès des gens qu'on cherche à viser, pour des escrocs.

En pratique, ça n'a jamais empêché personne de raconter n'importe quoi. Et j'ai une anecdote !!

C'était il y a fort longtemps, dans les rayons de la FNAC, où je voyais le double album de Rousset pour les pièces de clavecin de Jean-Henry D'Anglebert. Un gros autocollant en or, "World's First Recording" ou un truc similaire.

Juste derrière, il y avait le double-album de Scott Ross enregistrés plus d'une quinzaine d'années avant...

(Oui, oui, alors je veux bien que Rousset soit---peut-être---le premier à avoir enregistré les Folies d'Espagne de D'Anglebert, mais bon, c'est bien malhonnête comme assertion, cet autocollant.)

Oui, il n'y a (pour l'instant) aucune règlementation européenne.

L'éditeur fait de vagues recherches ou regarde s'il n'y a rien qui fasse concurrence sur le marché. Ca dépend de leur déontologie individuelle.

Il faut dire aussi qu'avant l'Internet, il était parfois difficile de vérifier dans les catalogues de maisons qui avaient fermé ou pas réédité certaines choses...

J'ai par exemple acheté Oberto de Verdi, il y a longtemps, avec Zoltán Peskó, et il était indiqué que c'était une première mondiale, alors que Fonit Cetra avait bel et bien publié tous les opéras de Verdi en 1951. En revanche, ils ne devaient pas être disponible en CD à l'époque.

Ce genre d'erreurs ou de tromperies existait d'ailleurs déjà au temps des LP malgré des catalogues peut-être moins fournis qu'aujourd'hui. Je me rappelle avoir fulminé contre une prétendue première intégrale des oeuvres pour orgue de Mendelssohn qui n'en était pas une.

Merci pour vos réponses

Je me disais aussi... Je dois avoir la berlue parce que cette petite sonate pour flûte à bec d'un illustre inconnu qu'on essaye de me fourguer comme une WPR et bien moi, messieurs de chez DHM, je l'ai déjà en cd chez un éditeur encore plus obscur que l'œuvre, nonmé.

Vous n'auriez pas un bouquin qui retracerait les différentes utilisations d'instruments (qui changent un peu de l'ordinaire) dans la musique classique ?

Ta question n'est pas claire, il me semble...

Quand je dis "qui changent de l'ordinaire" (parce que j'imagine que c'est là où se trouve l'obscurité), je parle des instruments peu ordinaires (comme l'onde martenot par exemple).

Tu penses aux nouvelles technologies, en fait ?

Absolument pas. Comment dire ? Un instrument peu usuel, qu'un compositeur utilise pour apporter une nouvelle sonorité, ou pour que la sonorité se rapproche de la thématique utilisée (Puccini utilise des instruments bien particuliers pour sonner "chinois").

Je ne vois pas de livre spécialement consacré à cela, mais on doit trouver des choses...

Oui, du coup, je fais au cas par cas, et finalement, je trouve des choses. En fait, le plus dur est de trouver des enregistrements.

Mais en tout cas, c'est très enrichissant.

Sinon, c'est vieux mais tu peux toujours relire "De l'Instrumentation" de Berlioz Tu n'y trouveras pas les ondes martenot, mais la vuvuzela le flageolet, le serpent, et autres...

Et c'est marrant à lire. Pas la langue dans sa poche l'Hector.

Est-ce parce que Berlioz composait pour le serpent qu'il fut à ce point une langue de vipère ?

natrav le naïf a écrit:

Et c'est marrant à lire. Pas la langue dans sa poche l'Hector.

Je te crois vu les quelques extraits que j'ai pu lire de ses extraits. Pour reprendre le jeu de mot de Zeno, il était très langue de vipère.

natrav le naïf a écrit:

Et c'est marrant à lire. Pas la langue dans sa poche l'Hector.

Oui
D'ailleurs on peut aussi lire les Grotesque de la musique, et les Soirées de l'orchestre si on veut se marrer un peu Et ces deux recueils sont disponibles en ligne

J'ai une question : quelles oeuvres musicales (classiques ou non) pourrait-on citer pour illustrer le thème "musique, état et pouvoir" ?

J'ai bien quelques idées, mais les vôtres m'intéressent.

Les premiers opéras (L'Orfeo en particulier) : il a été commandé par le fils du duc de Mantoue, et la partition a été éditée très vite comme affirmation de Mantoue comme pôle opératique premier...

A vrai dire, je cherche plutôt des oeuvres du XXème siècle (enfin, jusqu'à nos jours), avec quelque chose qui transparaît davantage dans l'oeuvre. Exemple type : certaines symphonies de Chostakovitch.

Essaie TRUST !

Noir Désir - "Un jour en France" ou "Un Homme Pressé"
Sinon les musiques russes des années 40 en l'honneur de Staline !

Zeno a écrit:

J'ai une question : quelles oeuvres musicales (classiques ou non) pourrait-on citer pour illustrer le thème "musique, état et pouvoir" ?

J'ai bien quelques idées, mais les vôtres m'intéressent.

Ca dépend si on parle des musiques qui parlent du pouvoir (Don Carlos) ou des musiques qui dialoguent avec le pouvoir dans le réel (LULLY). Si on parle des musiques qui suscitent des réactions sur la politique (La Muette de Portici) ou si on parle des musiques qui sont déjà politique (Le Chêne Patriotique).

Zeno a écrit:

A vrai dire, je cherche plutôt des oeuvres du XXème siècle (enfin, jusqu'à nos jours), avec quelque chose qui transparaît davantage dans l'oeuvre. Exemple type : certaines symphonies de Chostakovitch.

Ah, flûte. Tu veux des oeuvres de commande, des oeuvres qui parlent de pouvoir, ou des oeuvres qui sont révélatrices dans leur réception des enjeux de pouvoir ? C'est pas le même plan tout ça.

Je prends tout !

La glace et l'acier de Deshevov !

Je me cite !

Bertram a écrit:

The Crown of India : vraiment une bizarrerie ! C'est un masque écrit peu après la cérémonie de fondation de New Delhi par George V, en 1911. Représentées par des actrices, Calcutta et Delhi se disputent le titre de capitale des Indes et appellent comme témoins des empereurs moghols, d'autres villes, la Compagnie des Indes, Saint-Georges...Tout finit par un God save the Emperor, évidemment.
Musicalement, c'est assez mince, essentiellement des marches accompagnant l'entrée de chaque figure allégorique, mais ce mélange d'Elgar et de Ketelbey a du charme, malgré la prétention du texte, et le tout est vraiment une curiosité ultime dans le style kitsch-colonial.

Der Kaiser von Atlantis de Viktor Ullmann me semble tout indiqué. Pas mal de lieder de Hanns Eisler/Brecht abordent ces thèmes, sa Deutsche Symphonie aussi. Egalement, peut-être, le huitième quatuor de Chostakovitch, dédié aux victimes du fascisme, et qui utilise sa signature musicale DSCH comme motif cyclique.

emmanuel a écrit:

Der Kaiser von Atlantis de Viktor Ullmann me semble tout indiqué.

Bien vu, c'est même idéal.

Bon Dieu mais c'est bien sûr !

Je suppose qu'il faut privilégier la version Zagrosek...

Je n'en sais rien, je n'ai jamais pu me procurer cet opéra que je ne connais que livresquement, à part un extrait sur youTube. Zagrosek n'est plus au catalogue, mais on peut parfois le trouver d'occasion (cher). Mais ô surprise, bien que mes recherches pas mots-clefs comme "Viktor Ullmann" ou "Lothar Zagrosek" n'aient jamais rien donné, je viens de voir qu'on peut quand même l'écouter sur musicMe:
http://www.musicme.com/Viktor-Ullmann/compilations/Der-Kaiser-Von-Atlantis---Holderlin-Lieder-0028944085426.html
Je n'en reviens pas.

Il y a beaucoup d'Entartete sur MusicMe... Mais les livrets...

C'est pour ça que je me suis acheté récemment Ullmann, dont j'avais déjà au moins une version radio dans mes bacs, sur Arkivmusic. Le CD ne m'intéressait pas particulièrement, mais le livret...

Et pour info, c'est passé à Paris cette année au théâtre Déjazet (et c'était pas mal joué / chanté).

DavidLeMarrec a écrit:

Il y a beaucoup d'Entartete sur MusicMe... Mais les livrets...

C'est bien le problème, hélas, mais c'est bien prononcé ici, on peut comprendre aisément ou au moins prendre en note les paroles.

Bertram a écrit:

Mais oui, si la mise en scène est correcte, ils vont être scotchés dès la première apparition de Quint en haut de la tour. Et s'ils comprennent le texte, ils seront saisis juste après quand Mrs Grose raconte la mort de Quint. Et ensuite...

Bah c'était chouette et ça a bien plu.

C'est ici pour les questions bêtes ?

Que veut dire "un orchestre aux sonorités rondes" ? Je comprends le reste des propos de la discographie, mais ce terme-ci m'échappe.

Renard a écrit:

C'est ici pour les questions bêtes ?

Que veut dire "un orchestre aux sonorités rondes" ? Je comprends le reste des propos de la discographie, mais ce terme-ci m'échappe.

Rondes, c'est généralement dû à des cordes nombreuses et soyeuses, avec du vibrato. C'est l'inverse d'acide.
Mais les vents aussi peuvent sonner ronds et non pas acide.


Exercice d'application : qui est rond ?

1) Musiciens du Louvre ou Philharmonique de Berlin ?

2) Philharmonique de Leningrad ou Concertgebouworkest ?

3) London Classical Players ou Philadelphie ?

4) Orchestre de la RTF ou New Philharmonia ?

DavidLeMarrec a écrit:

Renard a écrit:

C'est ici pour les questions bêtes ?

Que veut dire "un orchestre aux sonorités rondes" ? Je comprends le reste des propos de la discographie, mais ce terme-ci m'échappe.

Rondes, c'est généralement dû à des cordes nombreuses et soyeuses, avec du vibrato. C'est l'inverse d'acide.
Mais les vents aussi peuvent sonner ronds et non pas acide.


Exercice d'application : qui est rond ?

1) Musiciens du Louvre ou Philharmonique de Berlin ?

2) Philharmonique de Leningrad ou Concertgebouworkest ?

3) London Classical Players ou Philadelphie ?

4) Orchestre de la RTF ou New Philharmonia ?

D'accord merci. Par contre n'ayant vraiment écouté que les orchestres de radio france (la RTF n'existe plus ) et le philarmohnique de Berlin dans la liste, ou pas assez entendu les autres - je suis en pleine phase d'apprentissage, je débute -, j'aurais du mal à répondre à la question. Néanmoins Berlin me semble bien correspondre à ce critère. J'ai bon ?

Voilà, c'est ça. Les premiers cités ne sont pas ronds (deux ensembles sur instruments anciens, un orchestre russe un peu criard, et les orchestres français d'autrefois, réputés pour leurs bois perçants et leurs cordes rêches).
Les seconds, dont Berlin donc, sont ronds.

Question :

Existe-t-il un système type Braille qui transcirait les partitions d'une manière ou d'une autre pour qu'aveugles et mal voyants puissent apprendre la musique ?

Pulcino a écrit:

Question :

Existe-t-il un système type Braille qui transcirait les partitions d'une manière ou d'une autre pour qu'aveugles et mal voyants puissent apprendre la musique ?

Visiblement, oui : http://www.musicologie.org/sites/braile.html