Zandonai - Francesca da Rimini - Bastille - 02/2011

Tu ne peux pas sortir des sottises de ce genre sans que nous réagissions . Et si Verdi et Puccini te paraissent si "mineurs" que ça tu n'es pas obligés d'aller à l'ONP pour les écouter; et comme en 2013 c'est le bicentenaire de Verdi t'es mal barré mon petit .

Siegmund, t'es en train de te boulezienner je trouve, depuis qq semaines
(je parle pas sur ce CR spécialement ... je connais pas l'oeuvre)

Polyeucte a écrit:

Après, c'est clair qu'on trouve mieux... dans le même genre, je préfère l'Amour des Trois Rois de Montemezzi par exemple!

Également de Gabriele d'Annunzio ! Jamais entendu malheureusement.

Cololi a écrit:

Siegmund, t'es en train de te boulezienner je trouve, depuis qq semaines
(je parle pas sur ce CR spécialement ... je connais pas l'oeuvre)

J'ai pourtant l'impression, ces derniers moi, de m'éloigner de plus en plus de la doctrine Boulez. Mais pour moi, c'est un musicien, compositeur et penseur de la musique absolument majeur et incontournable.

Siegmund a écrit:

Polyeucte a écrit:

Le soucis pour moi de la musique c'est que ça décolle finalement uniquement à partir du premier duo Francesca/Paolo... avant, c'est loin d'être passionnant alors qu'après, on trouve des situations dramatiques bien servies par la musique je trouve.
Après, c'est clair qu'on trouve mieux... dans le même genre, je préfère l'Amour des Trois Rois de Montemezzi par exemple!

Oui, c'est vrai que la fin du premier acte était forte belle, même si je suis d'une sensibilité limitée à ces épanchement romantisant. Raison pour laquelle je suis bourré d'apriori sur Rachmaninov.

J'avais écouté le deuxième acte sur France musique, qui m'avait fait une bonne impression ; mais en salle je n'ai pas réussi à être baigné dans l'ambiance, avec un volume d'orchestre variable et pas spécialement englobant à ma place. Alors qu'à la radio, avec une prise de son sans accroc, les chanteurs baignaient réellement dans la musique.

Ca c'est le problème de Bastille.
J'étais au parterre le 16 et le 19, du même côté, sur le même axe mais pas au même niveau. Quelle différence de son !!! Le 16, au rang 8, le son était ouaté, pâteux pour les voix et diffus, pas homogène pour l'orchestre, le tout dissocié. Samedi 19 lors de la retransmission, au rang 19, le son était impeccable et clair pour la voix, homogène et fondu pour l'orchestre, le tout formant un bel ensemble. Pourtant la place etait moins chère.

Par contre, aucun souci au 1er et au 2ème balcon.

Martine a écrit:

Ca c'est le problème de Bastille.
J'étais au parterre le 16 et le 19, du même côté, sur le même axe mais pas au même niveau. Quelle différence de son !!! Le 16, au rang 8, le son était ouaté, pâteux pour les voix et diffus, pas homogène pour l'orchestre, le tout dissocié. Samedi 19 lors de la retransmission, au rang 19, le son était impeccable et clair pour la voix, homogène et fondu pour l'orchestre, le tout formant un bel ensemble. Pourtant la place etait moins chère.

Par contre, aucun souci au 1er et au 2ème balcon.

J'étais au rang 18 (me semble-t-il) bien au centre. Deuxième rang suivant la fin de la catégorie Optima. De façon générale, je préfère les Balcons ; mais ça dépend, pour Billy Budd par exemple, les rang 20 du parterre (pas trop au centre) étaient juste splendide. L'orchestre sonnait tout différemment aussi, et la fosse était plus basse.

Siegmund a écrit:

J'étais au rang 18 (me semble-t-il) bien au centre. Deuxième rang suivant la fin de la catégorie Optima. De façon général, je préfère les Balcons ; mais ça dépend, pour Billy Budd par exemple, les rang 20 du parterre (pas trop au centre) étaient juste splendide. L'orchestre sonnait tout différemment aussi, et la fosse était plus basse.

Oui, mais pour Billy Budd, tu avais Tate à la direction... c'est pas vraiment le même calibre que Oren... (même si ce dernier n'est pas un mauvais chef!)...

€)

Siegmund a écrit:

Martine a écrit:

Ca c'est le problème de Bastille.
J'étais au parterre le 16 et le 19, du même côté, sur le même axe mais pas au même niveau. Quelle différence de son !!! Le 16, au rang 8, le son était ouaté, pâteux pour les voix et diffus, pas homogène pour l'orchestre, le tout dissocié. Samedi 19 lors de la retransmission, au rang 19, le son était impeccable et clair pour la voix, homogène et fondu pour l'orchestre, le tout formant un bel ensemble. Pourtant la place etait moins chère.

Par contre, aucun souci au 1er et au 2ème balcon.

J'étais au rang 18 (me semble-t-il) bien au centre. Deuxième rang suivant la fin de la catégorie Optima. De façon général, je préfère les Balcons ; mais ça dépend, pour Billy Budd par exemple, les rang 20 du parterre (pas trop au centre) étaient juste splendide. L'orchestre sonnait tout différemment aussi, et la fosse était plus basse.

J'étais sur le côté du parterre place 52 (place à 95 €). Une amie était rang 22, même place : pareil que moi. Elle était étonnée de la qualité du son.

J'aime être au centre au 1er et au 2ème bacon, pas au parterre.

Martine a écrit:

J'étais sur le côté du parterre place 52 (place à 95 €). Une amie était rang 22, même place : pareil que moi. Elle était étonnée de la qualité du son.

J'aime être au centre au 1er et au 2ème bacon, pas au parterre.

Il est vrai, que près ou plus éloigné, j'ai systématiquement été déçu par les places du centre. Et ai en fait que des bons souvenir pour les places plus ou moins excentrées. De préférence assez près, du moins pas plus loin que le rang 25.

Martine a écrit:

J'aime être au centre au 1er et au 2ème bacon, pas au parterre.

Moi aussi, à tout point de vue. Hier, j'étais au dernier rang du premier balcon, centre (75€). Excellent son.

Siegmund a écrit:

A la dernière représentation ce Lundi, avec la seconde distribution (Pas de Alagna Il Bello ; une autre Francesca).

Et soirée catastrophique ; livret ridicule bien servi par une mise en scène pathétique, risible et intellectuellement morbide. C'est une vision de l'opéra où l'intérêt du genre réside en l'émerveillement pour les décors, les costumes, les jeunes filles purs d'un passé prétendument perdu...
Le jeu d'acteur est catastrophique de bêtise et de caricatures, Malatestino se caressant le sexe et les cuisses en un sublime roulement de bassin pour exprimer son désir fut particulièrement mémorable. Autant que ces dames si bien habillées piétinant la terre et les fleurs au lieu de faire un léger détour par le chemin prévu par le décor. Bref, j'ai beaucoup ri.
Les décors était mieux réalisé que je ne l'aurai crains, il ne font pas trop carton-pate-plastique et l'éclairage (unique, ça ne change jamais) le mettait pas trop mal en valeur du parterre. Cependant le contenu de ces décors est proche de la nausée ; catastrophique.

Enfin l'œuvre est bien mal servi par un livret exécrable, auquel l'on ne comprend rien, bourré de choses bizarres et mal ficelées, et parfois carrément incohérent. Un cas d'école.

Reste la musique, bien plan plan ; bourrée d'influences mais sans grande personnalité ni grande continuité. En salle je me suis carrément ennuyé ; j'avais pourtant fait une semi-écoute sur France musique qui m'avait fait meilleure impression.

Je note que la fosse était encore équipée d'une dizaine de micros ; sans doute pour effectuer des micros-corrections orchestrales en vu de la parution du DVD ou même d'un CD...


Une de mes plus mauvaise sortie à l'opéra, si ce n'est la pire, en concurrence directe avec Il trittico, Idomeneo, Don Carlos...

Assez d'accord sur l'oeuvre ; je me trouvais encore dans la salle lors de la dernière d'Alagna (le 19) et je me suis rendu que cet opéra m'ennuyait en fait profondément. Bien que pas très long, il contient de véritables tunnels d'ennui. La musique sonne un peu clinquant, manque de cohérence dans son alliange de couleurs et d'harmonie, et je ne parviens toujours pas à lui trouver un véritable point commun (de fond) avec Wagner ou Debussy.

La mise en scène est toujours aussi insupportable ; la ravie de la crèche avec son oiseau en plastique pourrait donner des envies de meurtre d'enfant au plus placide des sociaux-démocrates scandinaves.

Heureusement : Alagna, Gagnidze, Joyner font tout ce qu'ils peuvent. La titulaire du rôle-titre aussi, d'ailleurs, mais force est de reconnaître qu'elle peut assez peu.

En fait, je pense que ce type de productions ne rend pas justice à l'opéra italien : quand ce genre d'oeuvres pas spécialement transcendantes sont si salement traitées, on ne fait qu'accréditer le cliché selon lequel tout ce pan de la littérature opératique ne serait qu'outrance et mauvais goût. Dommage.

Wagneropathe a écrit:

Assez d'accord sur l'oeuvre ; je me trouvais encore dans la salle lors de la dernière d'Alagna (le 19) et je me suis rendu que cet opéra m'ennuyait en fait profondément. Bien que pas très long, il contient de véritables tunnels d'ennui. La musique sonne un peu clinquant, manque de cohérence dans son alliange de couleurs et d'harmonie, et je ne parviens toujours pas à lui trouver un véritable point commun (de fond) avec Wagner ou Debussy.

La mise en scène est toujours aussi insupportable ; la ravie de la crèche avec son oiseau en plastique pourrait donner des envies de meurtre d'enfant au plus placide des sociaux-démocrates scandinaves.

Heureusement : Alagna, Gagnidze, Joyner font tout ce qu'ils peuvent. La titulaire du rôle-titre aussi, d'ailleurs, mais force est de reconnaître qu'elle peut assez peu.

En fait, je pense que ce type de productions ne rend pas justice à l'opéra italien : quand ce genre d'oeuvres pas spécialement transcendantes sont si salement traitées, on ne fait qu'accréditer le cliché selon lequel tout an de la littérature opératique ne serait qu'outrance et mauvais goût. Dommage.

Entièrement d'accord

1ère fois que j'entendais Alagna en concert ce 9 février, je l'ai trouvé absolument remarquable, sans doute le meilleur ténor que j'ai entendu depuis 3 ans que je vais à Bastille.
Malheureusement la partoche frise l'indigence, la qualifier de chef d'oeuvre est plus qu'excessif,( cela dit pour Mathis le Peintre l'Opéra de Paris avait également manié les superlatifs et c'était encore plus mortel à supporter pour moi) .
On ne retrouve que ce qu'il y a de moins fin chez Puccini et concentré en bloc , ça me fait fait penser à du foie gras reconstitué avec de vrais morceaux de vulgarité musicale dedans... (vue la date de composition de l'oeuvre on en est à se demander ce que font les services vétérinaires de l'Opéra).
Nota: C'est le 1er compositeur dont le nom commence par Z qui me déçoive autant, j'adore Zappa et j'aime beaucoup Zemlinsky)

J'ai trouvé la direction particulièrement lourdingue, exécution sans nuance qui n'arrange rien, c'était peut-être ça le problème, je ne sais pas, en tout cas je pense qu'il n'a rien arrangé (il m'a fait penser à la marionnette des gugnols raillant Jean Alési.."A fond, A fond, à fond") .
En revanche ce livret a le mérite de faire éclater de rire plusieurs fois tant l'histoire est puérile et ne m'a même pas fait esquisser le moindre regret de mon inculture totale sur l'oeuvre de d'Annunzio.

A ceci prêt que Mathis le Peintre est réellement une très grande œuvre.

Ben franchement ça se discute... Pour ma part je trouve le Zandonai bien plus réussi et plus beau.
Hindemith m'ennuie toujours, Mathis ne fait pas exception.

Malgré des longueurs et le fait que je n'ai pas vu ou entendu de représentations parisiennes pour le moment, c'est une oeuvre qui m'a séduite en DVD. Le duo du 3e acte entre Paolo et Francesca avec deux airs inclus est superbe et l'ensemble du 4e acte est géniale. Malgré un côté pompier par moments, j'ai trouvé la musique très belle.

Siegmund a écrit:

A ceci prêt que Mathis le peintre est réellement une très grande œuvre.

Peut-être mais pour moi Mathis le P ça a été un ennui que j'ai rarement connu à l'opéra:
Beaux décors mais les histoires religieuses évoquées me sont radicalement transversales et je ne suis pas rentré dedans une minute
Musicalement émotion zéro de mon côté, moralité je n'en n'ai aucun souvenir.
Non c'est faux, je me souviens encore avec bonheur de la délivrance que j'ai ressentie lorsque ça s'est achevé

f@b a écrit:

Siegmund a écrit:

A ceci prêt que Mathis le peintre est réellement une très grande œuvre.

Peut-être mais pour moi Mathis le P ça a été un ennui que j'ai rarement connu à l'opéra:
Beaux décors mais les histoires religieuses évoquées me sont radicalement transversales et je ne suis pas rentré dedans une minute
Musicalement émotion zéro de mon côté, moralité je n'en n'ai aucun souvenir.
Non c'est faux, je me souviens encore avec bonheur de la délivrance que j'ai ressentie lorsque ça s'est achevé

J'en réécoute la musique de temps à autre avec plaisir, j'y trouve une ambiance surprenante et qui fonctionne! Et un certain nombre de passages sont superbes, presque un lied.
J'ai découvert l'œuvre en salle, j'ai très facilement accroché, d'autant plus que le livret est bon tant à propos de son thème que de sa mise en œuvre ; et la production superbe.

Après, ce n'est pas un grand chef d'oeuvre qui marque un siècle. Mais je ne l'échange contre aucun Puccini (même en lot).

Moi je trouve les premières scènes de MdM très inspirées, après la mécanique s'essouffle un peu jusqu'à la scène 5, puis les 6 et 7 viennent conclure relativement bien.

C'est bien, mais clairement en dessous pour moi de Schreker, Zemlinsky, Braunfels...

J'en profite pour te souhaiter la bienvenue, F@b. (Amateur de lied, en plus. )

Citation :

Malheureusement la partoche frise l'indigence,

Je l'ai déjà dit oralement à quelques-uns qui me disaient cela : ouvrez la partition. Ce n'est pas pure rhétorique de ma part, elle se trouve facilement sur IMSLP. C'est une musique plus mouvante et complexe que du Puccini, clairement !
Quant à parler de virtuosité, ça me laisse très perplexe : il n'y a même pas d'air (un petit monologue de Francesca, mais vraiment pas exploitable en concert !), guère de contre-notes, et même le lyrique est comme chez Strauss soumis à la musique plus qu'à l'élan vocal (pas de doublures tonitruantes de lignes sirupeuses...).

La date de composition de l'oeuvre, que Turandot date des années 20, quand tu vois qu'Arabella date des années 30, Friedenstag des années 40 et Dialogues des Carmélites des années 50... je ne vois pas en quoi c'est infamant. Bien au contraire, c'est ce qui s'est écrit de plus moderne dans l'opéra italien avant l'atonalité, à mettre au côté de la Cassandra de Gnecchi et d'I Medici de Leoncavallo.

Pour les compositeurs en Z, tu n'as donc pas testé, chez les italiens, Zafred, qui n'est pas tout à fait aussi intéressant que Zandonai.

Après, ce n'est pas un chef-d'oeuvre au sens où ce serait un incontournable, mais c'est à mon avis de la très belle musique, et comme Xavier, je la trouve plus prenante que Mathis - mais j'ai beaucoup aimé les deux.


A propos, Xavier, tu y es allé, ou tu parles d'après le DVD que tu avais vu ? Parce que tu aurais été encore plus impitoyable pour Mathis au disque, je le crains.

Non je n'y suis pas allé.