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| Mozart - Don Giovanni | |
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Auteur | Message |
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mitia Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 40 Localisation : France Date d'inscription : 05/07/2005
| Sujet: Mozart - Don Giovanni Dim 4 Déc 2005 - 16:06 | |
| Bonjour,
J'aurais aimé avoir vos conseils sur ce qui , selon vous, est la meilleure interprétation du Don Giovanni de Mozart afin de l'offrir à un ami pour Noël. Qui me conseillez-vous? Harnoncourt? Karajan?...
Merci |
| | | adriaticoboy Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7173 Date d'inscription : 17/08/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Dim 4 Déc 2005 - 18:56 | |
| Incontournable à mon avis. Plateau, orchestre et direction exceptionnels. Harnoncourt, excellent aussi mais pour moi un cran en-dessous de Giulini. Le Karajan fin de règne et moyennement bien entouré che DG, bof... Il y a au moins un autre Don Giovanni par Karajan, à Salzbourg en 1970, mais je ne connais pas. Encolpio t'en dira davantage! |
| | | ouannier Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5150 Date d'inscription : 21/07/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Dim 4 Déc 2005 - 19:35 | |
| Ma version favorite. Pas le temps de m'étaler, mais on on a tout dit en peu de mots : "C'est parfait et irréprochable". il y a une chanteuse que je n'aime pas beaucoup, je ne sais plus si c'est Elvira ou Anna, mais ce n'est pas un argument suffisant pour ce privé de ce disque superbe. |
| | | Schwark Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2761 Age : 47 Localisation : Wallonie Date d'inscription : 02/07/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Dim 4 Déc 2005 - 20:06 | |
| le Giulini est superbe (Sciutti y est adorable, dans "Batti, batti, o bel Masetto" on (je) voudrait bien être Masetto , enfin il faudrait citer tous les chanteurs/euses tellement le casting est parfait, et l'orchestre aussi, bref c'est LA version de référence et si tu veux acheter un coffret Don Giovanni achette celui-là d'abord, tu ne saurais pas le regretter) Il parait que le Mitropoulos est pas mal non plus, mais j'l'ai pas encore écouté. |
| | | gaston Mélomane gaffeur
Nombre de messages : 461 Date d'inscription : 18/07/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Lun 5 Déc 2005 - 0:50 | |
| - ouannier a écrit:
- Ma version favorite
Me too Techniquement Giulini est un poil meilleur, mais cette version possède un supplément d'âme, comme on dit. Mais Giulini est bien aussi. Et si on est vraiment fauché, le coffret Rosbaud est un bon rapport qualité/prix > |
| | | Jaky Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9426 Age : 64 Localisation : Ch'tite ville Date d'inscription : 23/07/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Lun 5 Déc 2005 - 1:10 | |
| En dvd ne pas oublier Cécilia Bartoli /Harnoncourt. |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Lun 5 Déc 2005 - 10:32 | |
| Guilini: superbe direction, Elvira idéale mais plus toute jeune, Wächter en Don Giovanni: moyen (on a entendu tellement meilleur), Anna un peu hors de propos (Sutherland), le reste est parfait surtout Sciutti. Krips:Direction enlevée, distribution parfaite(Siepi et Berry toujours aussi exeptionnels, Dermota en petite forme, Della Casa: toujours une absence de médium, Danco: voix particulière que j'adore, Gueden: une des grandes Zerlina) du grand art, superbe prise de son. Mitropoulos: théâtrale, parfaite, Simoneau!!! Le plus bel Don Ottavio de la disco , Grümmer La plus belle Donna Anna , Siepi Comme toujours... Superbe version pour qui aime la vie du théâtre. Mais en premier lieu: Furt à la direction: un monument, d'une très grande noirceur, Siepi au sommet, le plus beau Don Giovanni de sa discographie (et dieu qu'il est grand avec Krips et Mitropoulos...), Schwarzkopf: plus parfaite y a pas, Grümmer: Anna, l'évidence... |
| | | Lysandre Mélomane averti
Nombre de messages : 438 Date d'inscription : 28/08/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Lun 5 Déc 2005 - 11:51 | |
| Encolpio, que penses-tu du live à Salzbourg de 1950 par Furtwängler avec Ljuba Welitsch? J'ai entendu "Or sai chi l'onore" à la radio par cette chanteuse, ce qui m'a donné envie d'acquérir cette version...j'aimerais quand même avoir un avis général sur la direction, les autres chanteurs...Merci! |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Lun 5 Déc 2005 - 13:48 | |
| - Lysandre a écrit:
- Encolpio, que penses-tu du live à Salzbourg de 1950 par Furtwängler avec Ljuba Welitsch? J'ai entendu "Or sai chi l'onore" à la radio par cette chanteuse, ce qui m'a donné envie d'acquérir cette version...j'aimerais quand même avoir un avis général sur la direction, les autres chanteurs...Merci!
C'est du tout bon aussi Pour la direction: on est proche de la version 54: la passion, la noirceur sont là peut être un poil moins que 4 ans plus tard mais cette dimension tragique, ce destin inexorable sont un peu moins affirmés. Ca reste tout de même très grand...: tension... Le final du premier acte!! Je préfère Siepi à Gobbi en Don Giovanni, l'interprétation est pleine de vie, charnelle (à la différence deSiepi plus méthaphysique). La voix est tout de même fort belle. Schwarz: superbissime et ce jusqu'en 70 avec Karajan... L'une des plus belle Elvira au disque... Pas de grande différences avec 54. Welitsch: féline, tragique. Mais parfois l'aigu laisse à désirer... Mais j'adore cette femme: Une Salomé éblouissante, en Anna c'est exalté, charnel (très différent de Sutherland...), j'aime. Dermotta à son sommet (bien meilleur qu'avec Krips...): douceur, noblesse: presque aussi beau que Simoneau!! Seefried: Griendl: je le pref à Ernster (54), l'une des voix du rôle même si le timbre n'est pas des plus beaux (Arié en 53 lui est peut être sup)... L'un des plus beaux final jamais entendu.
Dernière édition par le Mer 7 Déc 2005 - 11:09, édité 1 fois |
| | | Andante Néophyte
Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 24/07/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mar 6 Déc 2005 - 20:11 | |
| Il y a également l'extraordinaire version de James Levine avec l'orchestre du Metropolitan Opera de New York dont la distribution est brillante : Bryn Terfel, Renée Fleming, Groves etc... On peut la considérer parmi les meilleures ! |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91504 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 7 Déc 2005 - 1:59 | |
| - encolpio a écrit:
- Guilini: superbe direction, Elvira idéale mais plus toute jeune, Wächter en Don Giovanni: moyen (on a entendu tellement meilleur), Anna un peu hors de propos (Sutherland), le reste est parfait surtout Sciutti.
Est-ce normal si j'ai l'impression qu'elle chante faux? Dans l'aigü elle "pousse" ses notes on dirait. Je ne sais plus le nom du Leporello, mais il cabotine un peu trop à mon goût. |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 7 Déc 2005 - 11:03 | |
| Taddei est effectivement assez inégal... parfois excellent et à d'autres moments bien poussif...: Le catalogue est caractéristique de ce côté: "je m'écoute chanter" et je fais tout pour être comique... La distribution des voix masculines est le gros point faible de cet enregistrement. Pour Sciutti je ne suis pas du tout d'accord, ce n'est pas la caractérisation du personnage que je préfère (je trouve la voix trop "pointue", un peu trop maniérée à mon goût) mais c'est tout de même du très beau chant, elle ne chante pas faux. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91504 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 17 Mai 2006 - 22:37 | |
| Voilà le topic en question Sofro! Si tu veux participer à la nouvelle orientation de cette rubrique tu peux y déplacer ton message sur l'enregistrement de Mitropoulos. |
| | | sofro Tonton
Nombre de messages : 2268 Localisation : LYON Date d'inscription : 19/09/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 18 Mai 2006 - 11:14 | |
| On peut, sans adhérer totalement au style mozartien de l'époque (Furtwangler c'est pareil): lent, un peu massif, avec des pesanteurs (beaucoup d'imperfections techniques, de bruits de scène couvrant parfois les chanteurs) et des ensembles vocaux pas trop bien réglés, trouver malgré tout son bonheur dans la prestation de chanteurs exceptionnels qui ont marqué l'histoire de l'interprétation mozartienne: Siepi, à la fois éclatant et enjôleur, Grümmer ardente et desespérée, le très rare Simoneau tendre Ottavio, Della Casa, Frick... Dans le genre vieux zinzin, je préfère quand même Busch 1936 miraculeusement conservé, à l'ambiance infiniment plus mozartienne malgré son antériorité chronologique. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91504 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Dim 21 Mai 2006 - 1:31 | |
| Il y a pas mal de versions en DVD... des conseils? Je connais la version Karajan qui est correcte, la version Muti (vendue récemment avec le nouvel obs) dotée d'un son catastrophique, et j'éviterai sans doute la version Levine avec Fleming, à moins qu'elle soit exceptionnelle?... |
| | | Philippe Mélomane averti
Nombre de messages : 118 Age : 67 Localisation : Jemappes Date d'inscription : 13/05/2006
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Dim 21 Mai 2006 - 2:18 | |
| - adriaticoboy a écrit:
J'aimerais savoir si cette réédition apporte un plus techniquement parlant par rapport au coffret EMI qui était commerciaisé dans les années 80. Merci ! |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Dim 21 Mai 2006 - 2:24 | |
| Prends le Mitropoulos plutôt! |
| | | sofro Tonton
Nombre de messages : 2268 Localisation : LYON Date d'inscription : 19/09/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Dim 21 Mai 2006 - 11:47 | |
| Elle est très bien, cette version Giulini... il n'y a pas de meilleure version moderne de toute façon.
Evidemment l'idéal pour moi serait un Don Giovanni avec:
Siepi (Mitropoulos ou Furt): Don Giovanni Grümmer (Mitropoulos ou Furt) ou Ina Souez (Busch): donna Anna Simoneau (Mitropoulos), Pataky (Busch), ou A Dermota (Furt): Don Ottavio S. Baccaloni (Busch) (in-sur-pas-sable): Leporello Lisa della Casa (Mitropoulos): Donna Elvira Raffaele Arie (Furt 1953) (in-sur-pas-able): le Commandeur Walter Berry (Mitropoulos ou Furt): Masetto Fritz Bush: direction, esprit mozartien Carlo Maria Giulini: prise de son, propreté de la mise en place |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Dim 28 Mai 2006 - 22:23 | |
| - sofro a écrit:
On peut, sans adhérer totalement au style mozartien de l'époque (Furtwangler c'est pareil): Heu... Furtwängler n'a rien à voir avec la conception de Mitropoulos. C'est certes le même orchestre à la même époque, mais c'est absolument le seul point commun. La vision de Furtwängler est très poétisée, distendue à l'extrême - jusqu'à faire plonger le drame et l'attention. J'aime, mais honnêtement, ça ne fonctionn epas. Mitropoulos, au contraire, est explosif, d'une urgence, d'un impact physique inégalés. On peut certes avoir des réserves sur sa distribution, mais le souffle d'ensemble est incroyable. - Citation :
- lent, un peu massif, avec des pesanteurs (beaucoup d'imperfections techniques, de bruits de scène couvrant parfois les chanteurs)
Je n'ai pourtant qu'un matériel sonore très sommaire, mais j'entends parfaitement les chanteurs, même avec un bruit de rideau ou de chaussure sur le plancher ! - Citation :
- et des ensembles vocaux pas trop bien réglés,
Ce serait la principale réserve. Mais j'avoue me soucier très peu de précision pourvu que l'ensemble fonctionne. - Citation :
- trouver malgré tout son bonheur dans la prestation de chanteurs exceptionnels qui ont marqué l'histoire de l'interprétation mozartienne: Siepi, à la fois éclatant et enjôleur, Grümmer ardente et desespérée, le très rare Simoneau tendre Ottavio, Della Casa, Frick...
Siepi reste tout de même assez engorgé, et comme d'habitude, très peu engagé. En outre, lorsqu'on a entendu de vrais barytons comme Fischer-Dieskau ou Allen dans le rôle, difficile de se refaire à cette grosse voix qui manque un peu de noblesse et de panache. En réalité, on connaît très mal Siepi, seulement le début de sa carrière. Car il a chanté jusqu'au début des années 90 ! Et je peux témoigner que sa voix, dans les années 80, était tout à fait parfaite ! Il était même moins engorgé, avec une encore assainie et un timbre plus personnel. En outre, la profondeur de ses incarnations est sans commune mesure avec ce qu'il a pu produire dans les années 50, qui reste assez timide, voire pâlichon, sur le plan de la caractérisation. Hélas, à part quelques Philippe des années 70, rien n'a été édité de façon officielle. Et pourtant ! Le meilleur Gurnemanz imaginable dans les années 70 au Met (avec Konya, Stewart et Dalis !!), un Fiesco remarquable dans un festival paumé d'Italie dans les années 80 (avec des cuivres qui manquent toutes leurs entrées). Bref, oui pour Siepi, mais pas vraiment dans Mozart, et surtout pas à cette date-là ! - Citation :
- Dans le genre vieux zinzin, je préfère quand même Busch 1936 miraculeusement conservé, à l'ambiance infiniment plus mozartienne malgré son antériorité chronologique.
Moui. Il y a tout de même une certaine sècheresse dans l'interprétation. C'est très beau, mais j'ai un peu de mal à y croire. Le décalage culturel entre deux époques, peut-être. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Dim 28 Mai 2006 - 22:51 | |
| - sofro a écrit:
- Elle est très bien, cette version Giulini... il n'y a pas de meilleure version moderne de toute façon.
Cette version est la plus controversée de la discographie. On l'adore ou on la déteste. Du coup, la recommander est un peu dangereux. Mais il y a une chose que je comprends pas : comment peut-on reprocher à Mitro & Cie d'être lent et épais lorsqu'on entend ça ? Avec l'orchestre le plus épais du marché (le New Philharmonia), Giulini nous file une couche énorme, nous fait un final du I qui ressemble à un enterrement. C'est pataud, sans esprit. Taddei signe son plus mauvais (son seul mauvais ?) enregistrement, avec un son nasal du plus mauvais goût, lui qui fut un Guglielmo éclatant et un verdien/puccinien d'une santé vocale confondante. On sauve le Don Giovanni de mauvaise humeur de Wächter, qu'on a connu plus éclatant mais qui livre une incarnation tout à fait intéressante. Dans le même type de voix, je trouve la proposition d'Allen plus intéressante (avec Marriner, pas avec Muti), plus complète et surtout plus juste. Et puis il y a l'Elvire azimutée de Schwarzkopf, qui est assez amusante - ne pas oublier qu'Elvire est autant bouffe que seria, comme Don Gio. Je n'écoute jamais cette version plus de quelques minutes, c'est un supplice. Evidemment l'idéal pour moi serait un Don Giovanni avec: - Citation :
- Siepi (Mitropoulos ou Furt): Don Giovanni
Grümmer (Mitropoulos ou Furt) ou Ina Souez (Busch): donna Anna Simoneau (Mitropoulos), Pataky (Busch), ou A Dermota (Furt): Don Ottavio S. Baccaloni (Busch) (in-sur-pas-sable): Leporello Lisa della Casa (Mitropoulos): Donna Elvira Raffaele Arie (Furt 1953) (in-sur-pas-able): le Commandeur Walter Berry (Mitropoulos ou Furt): Masetto Fritz Bush: direction, esprit mozartien Carlo Maria Giulini: prise de son, propreté de la mise en place Nous n'avons pas grand chose en commun. Siepi est un contresens séduisant en Don Giovanni, mais on reste très en surface, sans le moindre frémissement d'une angoisse métaphysique. Une interprétation reste classique avec des chefs romantiques, non pas par choix, mais par timidité dans l'incarnation. Grümmer est très spéciale en Donna Anna, comme une voix sans timbre. Mais j'aime son abandon, beaucoup. Pour le raptus, entendre absolument les récitatifs de Studer. Ottavio est mal servi. On peut le voir comme un noble ou un couard (il y a sujet à débat, si ça vous tente). mais généralement on en reste au beau chant ou à la niaiserie. J'avais beaucoup aimé la rondeur de Luca Dordolo, mais au disque, on a le stupéfiant Burrows (encore meilleur en anglais que chez Solti I) ou, en effet, l'élégiaque Dermota. Pour Leporello, il y a de la concurrence, cher Sofro, qui a dépassé votre élu. Virgilio Lazzari, ou, pour le coup insurpassable, Sesto Bruscantini. J'aime beaucoup l'interprétation fine de Kohn, mais peu de monde me suivra, question d'italianità. Le Commandeur ? Je n'ai jamais été très convaincu, sauf par Fernand Bernadi, comme d'habitude. Au disque, Ludwig Weber à Covent Garden (Böhm, chez Archipel), très emporté, ou, effectivement, Raffaele Arié, très propre, très efficace. Pas nasal et étriqué comme la plupart. Lloyd, malgré son engorgement, est paradoxalement l'un des meilleurs de la discographie - par défaut. Pour Masetto, Ivan Sardi chez Fricsay 56 (cri stupéfiant sur Zerline), ou mieux encore, Alfred Šramek chez Solti I. Les autres sont souvent pâlots. Chez Berry, comme toujours, la voix peine à sortir, à rayonner, étriquée. Les intentions existent, à défaut d'être les plus fines imaginables. Pour l'orchestre, Fricsay, Marriner, Böhm (surtout 56 et le dernier), Keilberth, Kuijken, Solti I, Mackerras, Harnoncourt (sur le vif), Ozawa, Barenboim, Parry, Abbado me semblent de loin plus aboutis que Busch, au demeurant tout à fat réussi. - Citation :
- Carlo Maria Giulini: prise de son, propreté de la mise en place
J'use ici mon dernier . La prise de son EMI est une horreur, mate et opaque. Sofro, très honnêtement, si la prise de son et la mise en place son pour toi importants, il faut absolument que tu écoutes la première version de Solti, avec le Philharmonique de Londres, qu'on trouve à petit prix. On a la meilleure Zerline imaginable, toute aristocratique, en la personne de Lucia Popp, et un beau plateau (M. Price, Burrows, Šramek, Moll), si l'on excepte un Don Giovanni et une Elvire moyens (Weikl et Sass) qui l'empêchent d'être une version de référence. Le son Decca est superbe, le grand orchestre sonne avec des couleurs magnifiques, la mise en place est bien entendu irréprochable. Ce n'est pas métaphysique, ce n'est pas profondissime, il n'y a pas de pointe de mélancolie préromantique ; c'est du Mozart joué pour le plaisir de la musique. On peut penser aux Noces de Solti - en plus exaltant ici, à mon sens. Etrangement, j'aime ça, tellement c'est bien fait. Bien, je crois que la discographie de Don Gio, ce ne sera pas pour ce soir. |
| | | sofro Tonton
Nombre de messages : 2268 Localisation : LYON Date d'inscription : 19/09/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Lun 29 Mai 2006 - 1:35 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Heu... Furtwängler n'a rien à voir avec la conception de Mitropoulos. C'est certes le même orchestre à la même époque, mais c'est absolument le seul point commun.
Heu... non il y en a un autre, ce sont deux interprétations romantiques, mais comme cela ne te dérange pas dans le baroque, mon cher David, il n'est pas surprenant que dans Mozart cela ne te heurte pas non plus! Enfin, c'est quand même supportable, dans un cas comme dans l'autre, même si cela ne correspond pas à mon intime perception de cette musique. - DavidLeMarrec a écrit:
- Je n'ai pourtant qu'un matériel sonore très sommaire, mais j'entends parfaitement les chanteurs, même avec un bruit de rideau ou de chaussure sur le plancher !
C'est quand même pénible, parfois, tout ce ram-dam... ces galopades sur le plancher! - DavidLeMarrec a écrit:
- Sofro a écrit:
- et des ensembles vocaux pas trop bien réglés
Ce serait la principale réserve. Mais j'avoue me soucier très peu de précision pourvu que l'ensemble fonctionne. Mais c'est une composante fondamentale, la tenue des ensembles dans Mozart! Pas seulement dans les Noces... là difficile de faire des concessions comme avec les bruits de scène ou autre chose... - DavidLeMarrec a écrit:
- Siepi reste tout de même assez engorgé, et comme d'habitude, très peu engagé. En outre, lorsqu'on a entendu de vrais barytons comme Fischer-Dieskau ou Allen dans le rôle, difficile de se refaire à cette grosse voix qui manque un peu de noblesse et de panache.
Grosse voix, c'est certain, peut-être un peu trop écrasante également. Mais quel abattage, quelle présence, quel éclaboussage sonore! DFD en Don Giovanni peut sûrement donner une certaine souplesse au rôle, une chaleur et un côté charmeur, celui de Fricsay ou Böhm? Je ne connais ni l'un ni l'autre. - DavidLeMarrec a écrit:
- Bref, oui pour Siepi, mais pas vraiment dans Mozart, et surtout pas à cette date-là !
Eh bien moi je dis que si! - DavidLeMarrec a écrit:
- Nous n'avons pas grand chose en commun
Je suis loin d'être le seul à m'insurger contre certaines prises de position hors norme! Mais j'en apprécie tout le sel! (et je ne tiens pas non plus à m'ennuyer, alors...) - DavidLeMarrec a écrit:
- Cette version est la plus controversée de la discographie. On l'adore ou on la déteste. Du coup, la recommander est un peu dangereux.
Cher David... dans Bach par exemple vous recommandez vous-même des choses infiniment plus dangereuses et décalées que le Don Giovanni de Giulini qui compte pour beaucoup de mélomanes parmi les grandes références! - DavidLeMarrec a écrit:
Mais il y a une chose que je comprends pas : comment peut-on reprocher à Mitro & Cie d'être lent et épais lorsqu'on entend ça ? Avec l'orchestre le plus épais du marché (le New Philharmonia), Giulini nous file une couche énorme, nous fait un final du I qui ressemble à un enterrement. C'est pataud, sans esprit. Je ne suis pas suffisamment en désaccord pour te contredire, je dirais simplement que tu exagères! La meilleure direction pour moi est celle de Busch malgré son âge, en l'état actuel de mes connaissances, qui ne comprennent ni Fricsay, ni Solti. - DavidLeMarrec a écrit:
- La prise de son EMI est une horreur, mate et opaque.
Je parlais de la prise de son relativement aux autres de ce panier comparatif c a d Furt Mitropoulos et Busch, pas dans l'absolu, évidemment. - DavidLeMarrec a écrit:
- Sofro, très honnêtement, si la prise de son et la mise en place son pour toi importants, il faut absolument que tu écoutes la première version de Solti, avec le Philharmonique de Londres, qu'on trouve à petit prix. On a la meilleure Zerline imaginable, toute aristocratique, en la personne de Lucia Popp, et un beau plateau (M. Price, Burrows, Šramek, Moll ), si l'on excepte un Don Giovanni et une Elvire moyens (Weikl et Sass) qui l'empêchent d'être une version de référence.
Le son Decca est superbe, le grand orchestre sonne avec des couleurs magnifiques, la mise en place est bien entendu irréprochable. Ce n'est pas métaphysique, ce n'est pas profondissime, il n'y a pas de pointe de mélancolie préromantique ; c'est du Mozart joué pour le plaisir de la musique. On peut penser aux Noces de Solti - en plus exaltant ici, à mon sens. Etrangement, j'aime ça, tellement c'est bien fait. Il y a des noms qui sonnent agréablement à mes oreilles là-dedans. Avec Solti il y a des chances pour que tout cela soit bien tenu. A essayer donc. |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Lun 29 Mai 2006 - 1:44 | |
| Je reste toujours confondu d'admiration devant ta connaissance de l'art lyrique et étourdi devant tes références.
Avec Mitro j'ai découvert une course dramatique, un engagement qui me laissent chaque fois épuisé, comblé. On est tenu en laisse par la poigne du chef, electrisé par l'ardeur des chanteurs (si on fait abstraction des imperfections de chacun, un Leporello par trop balourd), malmené jusqu'au dénouement qui nous surprend malgré nous.
J'ai du mal à imaginer version (vision) plus aboutie scéniquement (le relief des bruits de scène nous fournissent même une mise en scène). C'est pas un CD, c'est un DVD cet enregistrement!
N'ayant pas écouté grand chose d'autre, je lance un appel: Si tu connais une version encore plus "dramatique" de ce point de vue, plus efficace, musicalement plus belle, ne nous le cache pas plus longtemps s'il te plaît, des noms!
PS: Et Don Ottavio (gentil, pas vraiment noble) est bien utile pour nous montrer ce qui émoustille Anna dans le personnage de Don Juan, please pas de coupure du ténor ténorisant. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Lun 29 Mai 2006 - 10:08 | |
| - sofro a écrit:
- Heu... non il y en a un autre, ce sont deux interprétations romantiques, mais comme cela ne te dérange pas dans le baroque, mon cher David, il n'est pas surprenant que dans Mozart cela ne te heurte pas non plus! Enfin, c'est quand même supportable, dans un cas comme dans l'autre, même si cela ne correspond pas à mon intime perception de cette musique.
Je n'appelle pas ça un point commun. On pourrait trouver aussi que les deux ont été joués en Autriche. Si tu me disais que les conceptions de Harnoncourt et Mackerras, ou de Kuijken et Harding sont identiques, je ferais la même mine. - Citation :
- C'est quand même pénible, parfois, tout ce ram-dam... ces galopades sur le plancher!
Je conçois bien que ça puisse gêner certains audiophiles. Mais il faut dire que je suis de plus en plus habitué à écouter des raretés prises sur des radios étrangères, captées parfois à 30 kbps et diffusées sur mes petits haut-parleurs d'ordinateur. Alors le son... Quand on veut certaines choses, il faut savoir passer outre, et je le fais volontiers. Je comprends bien que tout le monde ne l'entende pas ainsi. - Citation :
- Mais c'est une composante fondamentale, la tenue des ensembles dans Mozart! Pas seulement dans les Noces... là difficile de faire des concessions comme avec les bruits de scène ou autre chose...
Pour toi, sans doute. Là où c'est vraiment gênant, c'est chez Fricsay (le studio), où les voix sont très hétérogènes, et c'en est gênant, oui. C'est ce qui empêche la version d'écrabouiller la discographie. - Citation :
- Grosse voix, c'est certain, peut-être un peu trop écrasante également. Mais quel abattage, quelle présence, quel éclaboussage sonore!
L'abattage, je ne trouve pas, mais la présence et l' "éclaboussage", incontestablement. Entendons-nous, je fais la fine bouche puisque tu parles des meilleurs. - Citation :
- DFD en Don Giovanni peut sûrement donner une certaine souplesse au rôle, une chaleur et un côté charmeur, celui de Fricsay ou Böhm? Je ne connais ni l'un ni l'autre.
Celui de Böhm n'a pas aussi bonne réputation. Je pense aux deux Fricsay. Il y a la vidéo à peu près introuvable en allemand, avec une tonalité très Sturm und Drang, pour le coup, très romantique. La changement de langue donne une dimension tourmentée et métaphysique insoupçonnable si l'on compare avec n'importe quelle version italienne. En vérité, je pensais au studio en italien. DFD y campe un véritable noble, doté d'une élégante arrogance. Une des plus belles incarnations du rôle. En outre, la finesse de la direction et des protagonistes rend certains épisodes (comme le banquet du II) à peu près inégalés, par la finesse du traitement du texte (sans chichis non plus). On y sent les infimes variations d'humeur des personnages, les assurances ou les agacements de Don Gio, et Kohn lui rend parfaitement la pareille. Le souci est à chercher chez les femmes, où Jurinac (si, si ) et Stader piaillent de façon peu efficace. - DavidLeMarrec a écrit:
- Eh bien moi je dis que si!
Je ne puis que vous engager à mettre la main sur ses enregistrements des années 80, et je crois que nous ne pourrons que déplorer le gâchis discographique : pourquoi avoir arrêté de le faire enregistrer ?? - Citation :
- DavidLeMarrec a écrit:
- Nous n'avons pas grand chose en commun
Je suis loin d'être le seul à m'insurger contre certaines prises de position hors norme! Mais j'en apprécie tout le sel! (et je ne tiens pas non plus à m'ennuyer, alors...) Le seul, peut-être pas, le plus constant, sûrement. Bien sûr, mon propos portait uniquement sur la liste que tu nous soumettais. Pour le reste, je ne me permettrais pas de mettre Tonton Sofro dans des cases. Surtout pas en ayant l'outrecuidance de me prendre pour étalon de quoi que ce soit. - Citation :
- DavidLeMarrec a écrit:
- Cette version est la plus controversée de la discographie. On l'adore ou on la déteste. Du coup, la recommander est un peu dangereux.
Cher David... dans Bach par exemple vous recommandez vous-même des choses infiniment plus dangereuses et décalées que le Don Giovanni de Giulini qui compte pour beaucoup de mélomanes parmi les grandes références! Dans Bach, je dis que je les aime, mais je ne les recommande surtout pas ! Il y a une nuance entre apprécier quelque chose de subversif, le dire, et recommander comme référence globale. D'une façon générale, parler de référence globale est assez vain : le conseil ne peut porter que s'il s'adresse à un profil précis. A part pour les Tchaïkovski de Mravinsky. - Citation :
- DavidLeMarrec a écrit:
Mais il y a une chose que je comprends pas : comment peut-on reprocher à Mitro & Cie d'être lent et épais lorsqu'on entend ça ? Avec l'orchestre le plus épais du marché (le New Philharmonia), Giulini nous file une couche énorme, nous fait un final du I qui ressemble à un enterrement. C'est pataud, sans esprit. Je ne suis pas suffisamment en désaccord pour te contredire, je dirais simplement que tu exagères! La meilleure direction pour moi est celle de Busch malgré son âge, en l'état actuel de mes connaissances, qui ne comprennent ni Fricsay, ni Solti. Mais tu dois bien connaître des versions plus récentes, comme Marriner, par exemple ? Cela dit, oui, Busch est très bon, et effectivement mozartien en diable, malgré la réserve toute personnelle que j'émettais. Ses Da Ponte peuvent être mis entre toutes les mains. - Citation :
- DavidLeMarrec a écrit:
- La prise de son EMI est une horreur, mate et opaque.
Je parlais de la prise de son relativement aux autres de ce panier comparatif c a d Furt Mitropoulos et Busch, pas dans l'absolu, évidemment. Ah oui, là d'accord. Cela dit, les prises de son de Furtie 53 et 54 (j'imagine que tu parlais de 53, celui avec Arié ?), et de Dynamitro sont tout à fait bonnes pour l'époque, et écoutables dans l'absolu. Si tu arrives à écouter la radio sur G***, tu devrais mettre la Walkyrie d'E. Kleiber, c'est un monument dans son genre, et je trouve ça tout à fait écoutable... - Citation :
- Il y a des noms qui sonnent agréablement à mes oreilles là-dedans. Avec Solti il y a des chances pour que tout cela soit bien tenu. A essayer donc.
Ca a été réédité tout récemment, c'est disponible très aisément. La couverture a un poignard maculé de sang sur fond gris pierre. Coffret cartonné avec 'enhanced CD'. D'ailleurs, je dis Solti I par opposition à celui avec Terfel, mais il existe une version antérieure de 62 (chez Living Stage et Opera d'Oro) avec Siepi, Gencer, Jurinac et Freni. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Lun 29 Mai 2006 - 10:33 | |
| - Vartan a écrit:
- Avec Mitro j'ai découvert une course dramatique, un engagement qui me laissent chaque fois épuisé, comblé. On est tenu en laisse par la poigne du chef, electrisé par l'ardeur des chanteurs (si on fait abstraction des imperfections de chacun, un Leporello par trop balourd), malmené jusqu'au dénouement qui nous surprend malgré nous.
J'ai du mal à imaginer version (vision) plus aboutie scéniquement (le relief des bruits de scène nous fournissent même une mise en scène). C'est pas un CD, c'est un DVD cet enregistrement!
N'ayant pas écouté grand chose d'autre, je lance un appel: Si tu connais une version encore plus "dramatique" de ce point de vue, plus efficace, musicalement plus belle, ne nous le cache pas plus longtemps s'il te plaît, des noms! Honnêtement, Mitroglycérine est inégalé en son genre. Ce que j'ai entendu qui pouvait s'en approcher était plutôt sur le vif : Harnoncourt et Ozawa à Salzbourg en 2003 et 2004, Harding en 2004 s'était bien arrangé aussi... A l'opposé, il y a le disque de Böhm en 77, lumineux. Sinon, la version Abbado déborde d'urgence, mais pas tourmentée. Le dernier Solti, lui, est très noir, mais de là à le trouver aussi efficace, non, vraiment pas. La seule version qui pourrait rivaliser avec l'effet Mitro serait ce Fricsay en allemand, dans une veine très combattive, l'homme fautif écrasé par la divinité. Mais ce n'est disponible que dans les circuits parallèles pour l'instant. Cela dit, tu peux l'acheter sans remords, c'est dans le domaine public, donc c'est légal, même si le site fournit par ailleurs des pirates. - Citation :
- PS: Et Don Ottavio (gentil, pas vraiment noble) est bien utile pour nous montrer ce qui émoustille Anna dans le personnage de Don Juan, please pas de coupure du ténor ténorisant.
Je suis assez d'accord. Il y aurait nature à créer un fil, d'ailleurs ; le débat, en d'autres lieux (avant G***), avait suscité à peu près deux cents messages en trois jours... |
| | | Jorge Caliméro baroqueux
Nombre de messages : 6307 Age : 35 Localisation : Strossburi Date d'inscription : 20/10/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 1 Juin 2006 - 12:29 | |
| Don Giovanni est l'opera de Mozart qui m'attire le plus et c'est donc par celui là que je vais commencer ma découverte de l'esprit opéra Mozartien.
Giulini ou Mitro... ? Je ne relance pas le débat je vais essayer d'écouter les deux.
Si j'y parviens je vous donnerai mon avis: objectif car je n'ai jamais rien entendu d'autre dans cet opéra. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 1 Juin 2006 - 12:49 | |
| - Jorge a écrit:
- Don Giovanni est l'opera de Mozart qui m'attire le plus et c'est donc par celui là que je vais commencer ma découverte de l'esprit opéra Mozartien.
Giulini ou Mitro... ? Je ne relance pas le débat je vais essayer d'écouter les deux. Si je puis te donner un conseil : n'essaie ni l'un ni l'autre, c'est le plus sûr moyen de te dégoûter de Mozart. :face: Tente plutôt une version baroqueuse ou semi-baroqueuse. On trouve Kuijken chez Brilliant à prix misérable. Ce n'est pas très dramatique, mais c'est très proprement interprété, dans un style qui te rappellera tes habitudes d'écoute. Si tu préfères entendre une version plus "mozartienne", tu peux tenter les versions semi-baroques. Marriner (ou Parry en anglais) est peut-être encore un peu romantique pour toi, mais Abbado avec l'Orchestre de chambre d'Europe ou Mackerras (de préférence la première, mais la seconde est très bien et disponible pour pas cher chez Naxos). Harding a fait beaucoup de progrès depuis son disque, je ne recommande pas vraiment, mais c'est une lecture très violente, fortement inspirée par les exécutions sur instruments d'époque. Oestman et Gardiner sont très étriqués, je ne recommande pas. Harnoncourt (version CD) sonne un peu artificiel, pareil, il vaut mieux l'entendre depuis les années 2000 là-dedans. Quant à Malgoire, tu peux si tu aimes ce chef et uniquement dans ce cas. Oui, je te recommanderais assez Mackerras, à vrai dire. En tout cas absolument pas Mitro, Furtwängler et Giulini. Surtout pas les deux derniers. Fricsay si tu veux, mais j'ai peur que tu sois épouvanté par la mise en place des ensembles. |
| | | Jorge Caliméro baroqueux
Nombre de messages : 6307 Age : 35 Localisation : Strossburi Date d'inscription : 20/10/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 1 Juin 2006 - 13:42 | |
| Trop tard! Je vais m'embarquer avec Giulini; toute façon ils n'ont pas pas autre chose à ma médiathèque mis à part Mitropoulos!
Et je hais Malgoire. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 1 Juin 2006 - 14:29 | |
| - Jorge a écrit:
- Trop tard! Je vais m'embarquer avec Giulini; toute façon ils n'ont pas pas autre chose à ma médiathèque mis à part Mitropoulos!
Dans ce cas, il valait mieux Mitropoulos, c'est le bon versant de l'interprétation romantique. Mais peut-être que tu préfèreras les formats retenus par Giulini. Enfin, tu nous diras. - Citation :
- Et je hais Malgoire.
Je ne suis pas très étonné. Pourquoi ? |
| | | Jorge Caliméro baroqueux
Nombre de messages : 6307 Age : 35 Localisation : Strossburi Date d'inscription : 20/10/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 1 Juin 2006 - 15:52 | |
| C'est le mvt baroque ds ce qu'il a de pire! Que de sonorités ingrates, de lenteur, d'ennui...Voila un pionnier qui n'aurait du rester que pionnier et ne pas continuer une fois que d'autres avaient trouvé la voie. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 1 Juin 2006 - 15:58 | |
| - Jorge a écrit:
- C'est le mvt baroque ds ce qu'il a de pire! Que de sonorités ingrates, de lenteur, d'ennui...
Tu oublie le pain à volonté ! On se croirait à l'Orchestre de . - Citation :
- Voila un pionnier qui n'aurait du rester que pionnier et ne pas continuer une fois que d'autres avaient trouvé la voie.
C'est ce que je me suis dit un temps. Mais son récent Rinaldo, malgré le catastrophique niveau instrumental (à un niveau professionnel, je ne crois pas avoir déjà entendu aussi mauvais), était très émouvant. Il paraît qu'il a produit un bel Orfeo à Paris cette saison, selon des sources très sévères. Mais même moi qui ne fais pas attention à la justesse, lorsque les cuivres font moins d'une note sur trois et que la flûte descend d'un demi-ton au moins pendant ses tenues, on finit par s'en rendre compte. |
| | | Jorge Caliméro baroqueux
Nombre de messages : 6307 Age : 35 Localisation : Strossburi Date d'inscription : 20/10/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 1 Juin 2006 - 16:03 | |
| Je ne connais pas le traitement qu'il applique aux voix, je ne connais de lui que réalisations instrumentales (catastrophiques, il va s'en dire). J'avais vu sur Mezzo il y a un temps de cela, le concerto "la notte" de Vivaldi par eux. Une flutiste scolaire sans plus, un ensemble réduit aux violons grainçants et un clavecin débile. Malgoire faisait le pitre devant tout ce monde et s'agitait de façon grotesque. Manquait que le décor années 50 et on aurait pu s'y croire... Je n'ai jamais compris certaines exthases des critiques devant ses disques (voir le récent requiem ignoble). |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 1 Juin 2006 - 16:42 | |
| - Jorge a écrit:
- Je ne connais pas le traitement qu'il applique aux voix, je ne connais de lui que réalisations instrumentales (catastrophiques, il va s'en dire). J'avais vu sur Mezzo il y a un temps de cela, le concerto "la notte" de Vivaldi par eux. Une flutiste scolaire sans plus, un ensemble réduit aux violons grainçants et un clavecin débile. Malgoire faisait le pitre devant tout ce monde et s'agitait de façon grotesque. Manquait que le décor années 50 et on aurait pu s'y croire...
Je n'ai jamais compris certaines exthases des critiques devant ses disques (voir le récent requiem ignoble). Ah, pitié, Malgoire dans Vivaldi... Malgoire en instrumental seul, c'est quand même raide. C'était surtout l'atmosphère qui était belle (et les chanteurs excellents). Son Rinaldo au disque est très beau, d'ailleurs, même si ça a un peu vieilli. Le pire disque de Malgoire est sans doute Alceste... Un cataclysme. |
| | | sofro Tonton
Nombre de messages : 2268 Localisation : LYON Date d'inscription : 19/09/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Ven 2 Juin 2006 - 23:00 | |
| Je me suis procuré le Don Giovanni 1 de Solti (sur les conseils avisés de DLM-le-Superbe ) qui relance mon intérêt pour cet opéra qui s'était émoussé à vrai dire au fil du temps. D'abord quelle prise de son incroyable! un modèle du genre... Bien sûr (c'était prévu au programme) il y a une Donna Elvira moyenne, les " La ci darem la mano" et le " Deh vieni alla finestra" de Weikl insupportables, et Bacquier qui en fait pas mal en Leporello (on s'y habitue cependant)... mais ces chanteurs ont une tenue correcte dans les ensembles vocaux et ne les pénalisent pas. Heureusement car les deux finales des deux actes (importants en durée 17+30 min) sont de vraies splendeurs, le génie de la vision de synthèse de Mozart peut enfin s'y exprimer! J'aime la sobriété, l'équilibre et la franchise, le lyrisme sans pathos excessif du Don ottavio de Burrows qui fait oublier la niaisie de bien d'autres Ottavio de la discographie qui paraîtront bien gnan gnan à côté! Donna Anna: les deux arias " Or sai chi l'onore" et " Non mi dir, bell'idol" sont d'une beauté éthérée, on reste sans voix: Margaret Price se classe définitivement au Panthéon de mes chanteuses préférées! Excellentes surprises avec la merveilleuse Zerline de Popp et le Commandeur immense de Moll, égal à lui-même! Au total, version passionnante si l'on n'est pas trop attaché aux airs de bravoure Giovanno-leporelliens (que de toute façon en ce qui me concerne je passe depuis très longtemps), et si l'on tolère les inégalités (certains airs sont ratés) et le style de l'ensemble, porté sur une belle esthétique vocale donnant souvent dans la sublimation, au détriment sans doute de la définition psychologique des personnages et de leur humanité. (De toute façon quand Donna Anna-Price chante son "non mi dir bell'idol" juste avant le final de la fin, on oublie très rapidement ce qu'elle chante, pourquoi elle le chante, et dans quel opéra on est!) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Sam 3 Juin 2006 - 5:49 | |
| A ceci près que je trouve Weikl peu séduisant mais supportable, je suis entièrement d'accord avec ce que dit Sofro. [Merci de ne jamais réutiliser cette citation hors contexte. ] Il est vrai que les sons flûtés de Margaret Price dans la cadence de Non mi dir font tout oublier - je n'ai jamais rien entendu de tel ! Il y a version plus dramatique, plus approfondie psychologiquement, mais la netteté et la plasticité sonores de celle-ci sont un régal. Ravi que tu partages ce sentiment. |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 33 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mar 27 Juin 2006 - 17:10 | |
| La version de Maazel n'est pas mal non plus... On peut noter cependant quelques défauts : - Un Orchestre décidément pas assez éclatant mais discret accompagnateur - Edda Moser au timbre incertain et parfois un peu déraillé incarne une Donna Anna secondaire - John Macurdy chez qui on pourrait attendre une voix plus profonde Pourtant, la présence de Ruggero Raimondi, à la richesse de voix et au caractère qui en font un Don Giovanni auquel on a du mal à se détacher, arrive à réhauser ces défauts manifestes. José Van Dam, quand à lui est un excellent Leporello toujours parfaitement à sa place. Kiri Te Kanawa est elle aussi une merveilleuse Donna Elvira rongée par le désespoir et le désir de vengeance... Mais après l'écoute de la version de Guilini (sur les conseils du Guide de la musique classique d'Alain Duault) je dois avouer que tous les problèmes rencontrés dans la version de Maazel sont éffacés. L'Orchestre fait preuve d'une vivacité et d'une qualité musicale exceptionelle, Joan Sutherland incarne une une très bonne Anna, Gottlob Frick avec sa voix d'outre-tombefait tressaillir, Elisabeth Schwarzkopf est évidement une sublime Elvira et Eberhard Wätcher un Don Giovanni galant et majestueux...
Dernière édition par le Ven 30 Juin 2006 - 17:57, édité 1 fois |
| | | adriaticoboy Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7173 Date d'inscription : 17/08/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mar 27 Juin 2006 - 17:22 | |
| C'est la bande son du film de Losey ça! On peut passer son chemin! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mar 27 Juin 2006 - 17:56 | |
| Si tu fouines dans ce fil, tu devrais trouver des versions encore plus exaltantes que ces deux-là, très honnêtes cependant. J'ai à peu près l'avis inverse sur tout ce que tu en dis, au demeurant. (Van Dam n'est pas forcément à sa place vocalement, Moser est en fin de carrière mais d'une conviction ébouriffante, Wächter est merveilleusement grincheux mais vraiment pas noble de ton, Schwarzkopf réussit son Elvire, mais cela ne va pas de soi... il ne manquait que Giulini limpide. ) Bienvenue par ici ! |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 30 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 29 Juin 2006 - 17:27 | |
| - adriaticoboy a écrit:
- C'est la bande son du film de Losey ça! On peut passer son chemin!
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!! Oser dire ça !!!! Mon film préférrrrrrré !!!! |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91504 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 29 Juin 2006 - 17:30 | |
| - GuiReu a écrit:
- adriaticoboy a écrit:
- C'est la bande son du film de Losey ça! On peut passer son chemin!
HAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!! Oser dire ça !!!! Mon film préférrrrrrré !!!! On te parle de la bande-son seule... |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 30 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 29 Juin 2006 - 17:32 | |
| C'est justement la meilleure interprétation je trouve |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91504 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 29 Juin 2006 - 17:33 | |
| - GuiReu a écrit:
- C'est justement la meilleure interprétation je trouve
Tu pourrais étayer ton argumentation au lieu de dire "HHHHHHHHHHAAAAAAAAAAAA! Oser dire ça de ma version préférée!!!!!!! HHAAAAAAAAAAA!!" |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 30 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 29 Juin 2006 - 17:36 | |
| Raimondi est ARCHI SUPER , Kiri est enchanteresse , Moser est sublime , Van Dam est magnifique et Berganza à une voix pure. sinon le probléme c'est Riegel (visage trop agé ; malade pendant l'enregistrement) et King. |
| | | adriaticoboy Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7173 Date d'inscription : 17/08/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Jeu 29 Juin 2006 - 17:57 | |
| Certes, Raimondi, Van Dam et Berganza sont excellents, ça je l'admets volontiers. Mais pour les autres, c'est plus que moyen. Et puis Maazel est loin d'être transcendant... C'est supportable pour un film, mais en écoute audio seule je pense que j'aurais du mal! |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 5 Juil 2006 - 11:12 | |
| Bonjour à tous, après quelques mois d'absence... Retour sur la demande du boss du forum, il y a déjà quelques mois... Mais trop de boulot... et encore bcp à venir... donc ce n'est malheureusement qu'un passage-éclair... Pour plusieurs remarques faites plus haut! En vrac: Premièrement dire que Giulini ou Mitro dégoûteront de Mozart : il faut oser ! Je suis venu à Don Gio par Giulini et je ne le regrette pas... Certes, ce n'est pas ma version préférée... (Oui indécrottable Furtwanglérien que je suis...) Le Disque Maazel n'est pas la bande du film : c'est vrai pour les airs mais faux pour les récitatifs... voir documentaire sur la nouvelle édition du film en DVD : superbe édition au demeurant! Autant ça marche avec les images de Losey autant la bande seule au disque est pour ma part inécoutable. Furtwängler n'a rien à voir avec la conception de Mitropoulos : c'est vrai et archi vrai : Furt c'est une vision d'ensemble, une ligne qui nous mène de l'ouverture à la dernière note, "une poésie" : oh que oui, faite de noirceur, de mordant : la mort est présente, matérialisée, c'est un monument. Mitro: c'est l'antithèse : la vie, le théâtre, certes, les ensembles en pâtissent : comment pourrait-il en être autrement ! : fougue, entrain, vitalité : pour les amoureux de la scène. Ce sont 2 monuments radicalement différents. Vision romantique : pas certain du tout, bien au contraire s'agissant de Mitropoulos. "Siepi reste tout de même assez engorgé, et comme d'habitude, très peu engagé" : Je suis scotché, C'est d'une sensualité sans égal: n'est-ce pas le propre de DG ? Le seul à pouvoir rivaliser et le surpasser : Pinza pour le côté classieux, la lumière qu'il manque à Siepi, peut être... Interprétation pâlichonne: je pense exactement l'inverse, un peu plus de retenue lui conviendrait mieux surtout avec Krips, il pourrait alors concurrencer Pinza. DFD est, certes, plus clair, trop peut-être à mon goût, mais surtout trop intellectuel : il surinterprète le texte, pas assez épicurien, ne se laisse pas une seule mesure vivre, contresens fâcheux, pour moi l'anti thèse de Don Gio. (il vaut mieux encore l'entendre avec Fricsay qu'avec Böhm) Pour Allen, c'est tout autre chose : l'un des plus beau de la disco, je suis bien d'accord, mais tellement mal entouré ! (surtout chez Haitink, chez Marriner, je le trouve moins absolu mais un poil mieux entouré): un très grand, mais je pref nettement Siepi. Pour otavio, Simoneau avant tout (Moralt et Mitro), mais aussi Dermota en 53 (Furt) Pour Leporello: Oui Bruscantini (Giulini 70) est bon, mais je ne suis pas du tout amoureux de sa voix, un peu comme DFD, intelligence mais manque de rondeur, de souplesse... Baccaloni c'est justement la rondeur parfaite... Lazzari (Serafin et Walter 37), Kunz (Furt 50) et Corena (Mitropoulos), Kipnis (Walter 42) se hissent eux aussi au sommet. Le Commandeur: je suis bien de l'avis de David: pas grand chose (l'inverse de Leporello)... Ariè en premier lieu, peut être Talvela avec Karajan en 68. Masetto: Berry chez Krips: peut être sa plus belle performance, ou la voix ne "peine pas à sortir, à rayonner". Pour l'orchestre Busch, Furt 54, Mitro, Böhm 55 (un final de l'acte I, emporté comme nul autre, la conduite des ensembles! mais chanté en Allemand), Fricsay (un peu rigide tout de même), Aucune version Baroque ne m'a convaincu dans Mozart jusqu'à aujourd'hui: peut être Gardiner (uniquement pour l'orchestre, le reste est à oublier) et Harnoncourt (DVD). Prise de son: Krips: DECCA of course... Les femmes: Anna: Dire que Grummer n'a pas de timbre!: un timbre d'argent, une merveille, d'une beauté ineffable, la plus belle Anna au disque sans problème. Certes plus faible avec Mitropoulos qu'avec Furt : il faut l'entendre dans l'enregistrement vidéo de Furt. Donc: 1 Grummer, puis L Della Casa, Steber, les 2 Price (L et M)... Elivira: Jurinac (Moralt, Böhm 55), Schwarzkopf (54, 60)... Zerlina: Seefried (50), L Popp, Donath... |
| | | Classica Mélomaniaque
Nombre de messages : 723 Date d'inscription : 19/07/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 5 Juil 2006 - 11:31 | |
| Content de te retrouver sur le forum Encolpio, même pour un passage éclair. Pour Don Giovanni, je ne connais que l'interprétation de Giulini et je la trouve excellente. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91504 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 5 Juil 2006 - 12:02 | |
| - encolpio a écrit:
Retour sur la demande du boss du forum, il y a déjà quelques mois... "Demande du boss": faut pas exagérer, je ne force personne! Bon retour parmi nous! |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 5 Juil 2006 - 12:43 | |
| |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97882 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 5 Juil 2006 - 12:45 | |
| - encolpio a écrit:
- Vision romantique : pas certain du tout, bien au contraire s'agissant de Mitropoulos.
Si tu peux démontrer qu'il s'agit d'une vision "classique" de Mozart, je prends ta démonstration bien volontiers. La vision de Mitropoulos exalte le drame, le tragique. Or il s'agit d'un dramma giocoso, c'est-à-dire un équivalent du dramma buffo : un drame non-seria, qui ne s'interdit pas d'utiliser des éléments seria, mais pas exclusivement. On pourrait même proposer l'idée que le Commandeur serait un élément risible : le mythe était à l'époque passé de mode, et ce genre de Deus ex machina évoquait plus le théâtre populaire à marionnettes que la noblesse du seria, qui avait abandonné ces ressorts depuis fort longtemps. [Je dirais même que le seria italien n'en a jamais été friand, contrairement au "seria" français, plus soucieux de se conformer théoriquement à un modèle grec.] Je n'adhère pas sans réserves à cette idée, que la musique semble largement démentir (l'engloutissement n'est pas risible, et très impressionnant, même pour les spectateurs d'après Elektra...). Pourtant, songeons bien que nous sommes formés à des habitudes d'écoute et d'interprétation de l'expression musicale. Il faut se souvenir qu'à la première d'Iphigénie en Tauride, tout le monde pleurait dans la salle... Impensable aujourd'hui. En tout cas, ce que fait Mitro n'a rien d'un équilibre classique, ni d'une farce... tout y est non pas sérieux (le mot me viendrait plutôt pour Giulini ou Furtie) mais tragique. C'est une vision qui m'enthousiasme, je dois dire, mais qui ne coïncide pas exactement (loin s'en faut) avec l'essence de l'oeuvre et l'esprit qui a présidé à son écriture. C'est clairement la trajectoire inexorable non pas du crime, mais de la démesure de l'homme que nous présente Mitro ; non pas des forfaits et de leur juste rétribution comme chez Tirso ou Gazzaniga, mais de la folie du désir - comme chez Pouchkine. C'est pourquoi je vois mal ce qui contredit une lecture romantique de Mitro. Oui, le "héros" est moins exalté que chez Furtwängler, il reste le repoussoir des origines du mythe, mais tout cela est tellement tiré vers le tragique et l'humain... ce n'est pas le même romantisme, assurément, chez les deux, mais ce n'en sont pas moins deux romantismes. - Citation :
- "Siepi reste tout de même assez engorgé, et comme d'habitude, très peu engagé" : Je suis scotché, C'est d'une sensualité sans égal: n'est-ce pas le propre de DG ?
Ton critère est très subjectif. Je suis beaucoup plus séduit par Fischer-Dieskau, Allen ou Mattei, me concernant. Siepi a un côté assez rustaud. Je ne sais pas si c'est séduisant, mais c'est un genre. Pour le propre de DG, il y a tellement de façons de le percevoir... L'engorgement et l'engagement minimal me semblent assez faciles à établir, non ? A noter que Siepi a quasiment totalement perdu cet engorgement, sa carrière avançant. Beaucoup mieux dans les années 70, et disparu dans les années 80. J'ignore pourquoi les maisons de disque l'ont abandonné, parce que ses interprétations ont beaucoup mûri par rapport à ses disques des années 50 qui présentent une grande voix, mais des incarnations bien placides. Son Gurnemanz de 1971 au Met ou son Fiesco de 1984 (dans un petit festival d’Italie, avec un orchestre calamiteux) sont véritablement de grandes choses, loin du pur hédonisme de sa jeunesse. - Citation :
- Le seul à pouvoir rivaliser et le surpasser : Pinza pour le côté classieux, la lumière qu'il manque à Siepi, peut être...
Hihi. La classe de Pinza ? Ah oui, sans doute pour la délicate appoggiature qu’il met en guise d’effet expressif : « Parla, parla ; ascoltando ti stohhho ». C’est charmant, en effet. - Citation :
- Interprétation pâlichonne: je pense exactement l'inverse, un peu plus de retenue lui conviendrait mieux
Mais je ne dis pas qu’il a pour autant un goût parfait. C’est assez pataud – voir son cri de mort, qui ressemble vaguement à un hurlement d’ivrogne. - Citation :
- surtout avec Krips,
Il est entendu que cet enregistrement n’est pas une grande réussite, mis à part ses récitatifs. Tout cela sent le studio. Siepi est plus engorgé que d’habitude, Corena nettement moins en verve, les femmes pas dans leurs meilleurs rôles… - Citation :
- DFD est, certes, plus clair, trop peut-être à mon goût, mais surtout trop intellectuel : il surinterprète le texte, pas assez épicurien, ne se laisse pas une seule mesure vivre, contresens fâcheux, pour moi l'anti thèse de Don Gio. (il vaut mieux encore l'entendre avec Fricsay qu'avec Böhm)
Il a laissé des témoignages assez différents d’esprit, tout de même ; entre son premier en allemand, très Sturm und Drang, pour le coup, et son Fricsay, beaucoup plus grand seigneur, il y a un monde. DFD a chez Fricsay II ce qu’il manque a pas mal de Don Giovanni : le port aristocratique, la hauteur de vue, le « dessein intelligent ». On peut le contester, parce que Don Giovanni est un noble imposteur (Da Ponte s’est beaucoup inspiré de Molière), parce que Don Giovanni est une force sans but. Il n’empêche qu’on peut aussi intégrer ces composantes à Don Giovanni, et que Fischer-Dieskau le fait à merveille. Rarement on aura entendu Don Giovanni aussi pensé, aussi abouti (Allen des grands jours aussi réussit un portrait saisissant). - Citation :
- Pour Allen, c'est tout autre chose : l'un des plus beau de la disco, je suis bien d'accord, mais tellement mal entouré ! (surtout chez Haitink, chez Marriner, je le trouve moins absolu mais un poil mieux entouré): un très grand, mais je pref nettement Siepi.
Je n’ai toujours pas écouté Haitink. Mais chez Marriner, l’entourage est tout ce qu’il y a de plus homogène et respectable. Indéniablement, c’est Allen et Mattila qui fédèrent le tout, mais étant les seuls personnages à faire le pont entre les deux univers, seria et buffo, c’est tout ce qu’il y a de mieux venu. Et puis Marriner est vraiment un moyen terme parfait, conjuguant style mozartien et vision romantique… - Citation :
- Pour otavio, Simoneau avant tout (Moralt et Mitro), mais aussi Dermota en 53 (Furt)
Oui, Dermota surtout, un prince ! Il y a aussi Burrows, qui a une tenue exceptionnelle. Du côté des Ottavio tendres, ce que fait Luca Dordolo aujourd’hui est tout à fait remarquable. - Citation :
- Pour Leporello: Oui Bruscantini (Giulini 70) est bon, mais je ne suis pas du tout amoureux de sa voix, un peu comme DFD, intelligence mais manque de rondeur, de souplesse...
Pas de rondeur ! Mais c’est morbido à souhait ! J’ai encore son Archibaldo dans l’oreille, qui vaut largement celui de Siepi. Ok pour Virgilio Lazzari, tout grand. - Citation :
- Pour l'orchestre Busch, Furt 54, Mitro, Böhm 55 (un final de l'acte I, emporté comme nul autre, la conduite des ensembles! mais chanté en Allemand), Fricsay (un peu rigide tout de même), Aucune version Baroque ne m'a convaincu dans Mozart jusqu'à aujourd'hui: peut être Gardiner (uniquement pour l'orchestre, le reste est à oublier) et Harnoncourt (DVD).
Mackerras est un moyen terme tout à fait écoutable par un habitué de Furtie. Mais de là à en espérer le grand frisson… Il est vrai que la discographie est peu réussie, contrairement aux deux autres Da Ponte, du côté des instruments d’époque. Harnoncourt avait fait en 2004 une prestation remarquable à Vienne. Beaucoup plus abouti que son disque pas très enthousiasmant (mais depuis 1988…). Il est vrai qu’Östman n’est guère appétissant, Gardiner assez décharné, que Kuijken est nettement moins inspiré que pour Così (pas du tout de drame) et que Harding a de gros défauts (il plaira aux amateurs d’extrême – sympathique, mais pas tout les jours). Reste Abbado avec l’Orchestre de Chambre d’Europe, dans une vision haletante et solaire, très romantique… - Citation :
- Prise de son: Krips: DECCA of course...
On entendu tout de même un peu le propret du studio. Solti II (Londres PO, Decca) est infiniment supérieur de ce point de vue. - Citation :
- Anna: Dire que Grummer n'a pas de timbre!: un timbre d'argent, une merveille, d'une beauté ineffable, la plus belle Anna au disque sans problème.
Rien de plus subjectif que le timbre, c’est entendu, mais ici, cela sonne comme râpeux, très étrange, pas du tout comparable avec ses Wagner et Strauss. Un peu le même syndrome qu’avec Della Casa, en somme – sauf que Grümmer reste épatante dans Mozart. |
| | | antrav Papa pingouin
Nombre de messages : 37304 Date d'inscription : 08/12/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 5 Juil 2006 - 13:20 | |
| Content de te revoir dans les parages Encolpio. |
| | | encolpio La vie en noir et blanc
Nombre de messages : 848 Age : 51 Localisation : Palermo Date d'inscription : 10/06/2005
| Sujet: Re: Mozart - Don Giovanni Mer 5 Juil 2006 - 14:17 | |
| Qu'est ce que le romantisme? S'il faut le définir par quelques mots, je retiendrais, nationalisme, exaltation des sentiments, importance de la nature et de ses éléments... (C'est bien pour ça que la Flûte est considérée par certains comme le premier Opéra Romantique de l'histoire...) L'interprétation de Furt englobe l'ensemble de ces éléments mais certainement pas celle de Mitropoulos... Il ne faut pas confondre interprétation romantique et "jeu" de type romantique, Oui Mitropoulos joue sur instrument moderne, son jeu dérive directement du post-romantisme, mais ça ne veut pas dire que son Don Gio est romantique. Par exemple nombre pense que Klemperer a un jeu "romantique", et bien non, comme il le définit très bien : "Walter est un brillant chef d'orchestre [...] très romantique. Je ne le suis pas du tout". Furt pousse ses chanteurs à leurs limites, les fait se surpasser. Chez Mitropoulos rien de tout ça, le chanteur joue entièrement, nous sommes dans une vision théâtrale, loin de toute exaltation. Mitropoulos a une vision bcp plus humaniste (Siepi y gagne me semble-t-il). Certes Mitropoulos a une vision, nous donne à entendre un message, une idée, mais elle n'est en rien romantique. L'idée et la vision ne sont pas romantiques, et ne caractérisent pas le romantisme... (c'est peut-être ce qu'il manque à nombre de "Baroqueux" dans cette oeuvre : une vision... comme si donner une dimention tragique et dramatique à Don Giovanni était le propre des "modernes app par cetains "romantiques" ). Oui y a Drame et tragédie, mais ils ne sont pas romantiques (contrairement à Furt), tous les Drames et les tragédies ne sont pas romantiques... Son style est théâtral, percutant, dur, original mais juste à bien des égards (tempi), fait de sentiments en l'homme (mais attention le sentiment n'est pas synonyme de sentimentalisme ou de romantisme) mais absolument pas romantique.
Dernière édition par le Mer 5 Juil 2006 - 15:09, édité 6 fois |
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