En ce moment à la télévision... (6)

Polyeucte a écrit:

Oui, Secco est tout petit, ne ressemble à rien...

Donc il se rapproche du vrai Don Carlo   

En ce moment, Carmen mise en scène par Py sur France 3.

Et ce samedi soir à 0h35, un Rienzi dirigé par Steinberg à Toulouse. (le DVD sort prochainement)

Dimanche soir il y a aussi un Don Giovanni je crois, mais surtout sur Arte à 2h55, un superbe spectacle que je vous recommande vivement si vous ne l'avez pas vu, le Rossignol de Stravinsky par Ono et mis en scène par Lepage. (quels horaires tout de même!...)

aurele a écrit:

Vous êtes super difficiles en ce qui concerne Harteros. On a une grande verdienne et moi, je la trouve impliquée, notamment dans les duos avec Kaufmann. Ce duo d'artistes fonctionne à merveille. J'ai hâte d'être à leur duo du V, à Munich il y a de cela 1 an et demi, c'était splendide.

On a simplement le droit de ne pas aimer, non ? Ou alors, il faut retirer 5 à 6 bonnes pages du sujet ! D'ailleurs, je plie bagage ; au revoir m'sieurs dames.
Et effectivement, Harteros n'a pas besoin d'en faire des tonnes... dans l'absolu ; il suffirait de le lui faire savoir !
(En définitive, tout ce que j'avais admiré en récital, cette admirable chorégraphie des bras en fait, ici, une espèce de sémaphore désarticulé qui me la fait détester. Ça, une Valois  ?)

Secco est comme il est mais il est excellent dans le répertoire Verdien. et des "petits" chanteurs il y en a d'autres. Fouchécourt est "minuscule" lui aussi et ce ne l'a pas empêché de faire une superbe carrière.

En ce qui concerne la soirée d'hier elle ne rentrera pas dans les anales :

- Kauffmann pas mal mais Pittas et Secco sont tellement transcendants dans ce même rôle que forcément un Kauffmann parait bien terne.

- Hampson au mieux correct. Meilleur que le Posa que j'ai vu à Paris mais il ne soutient pas la comparaison face à Gerhaher par exemple.

- Salminen : j'ai eu mal. Le pire Filippo II que j'ai vu. Furlanetto et Scandiuzzi n'ont guère de souci à se faire.

- Harteros : réfrigérante, médiocre comédienne, chant propre mais émotionellement ça ne passe pas. Je ne vois aucune Elisabetta capable de chanter ce rôle terrible correctement sur toute une soirée

- Semenschuck : Superbe Eboli elle n'a rien à envier à Goerke. Quant à Naef elle n'a plus qu'à aller se rhabiller tellement elle était nulle.

- Lloyd : Mais pourquoi s'est il embarqué dans cette galère ? (quand je pense que cette bécasse de Gerlach l'a ensencé  )

- Grand inquisiteur : à oublier d'urgence. Et je n'en n'ai vu ou écouté aucun qui me fasse un effet électrisant.

L'avantage d'avoir Pappano à la baguette c'est qu'il m'a fait découvrir des scènes qui sont quasi systématiquement coupées (le début du 3e acte par exemple). C'était la 3e fois que j'écoutais la déploration; hier ça m'a bien refroidi.

calbo a écrit:

elle ne rentrera pas dans les anales

 

Xavier a écrit:

En ce moment, Carmen mise en scène par Py sur France 3.

Oui , je suis tombé là dessus. C'est quelque chose, quand même !
 

Michel Desrousseaux a écrit:

calbo a écrit:

elle ne rentrera pas dans les anales

Je suppose que tu aurais préféré "entrer" à rentrer"   C'est ça non?  

     

calbo a écrit:

- Harteros : réfrigérante, médiocre comédienne, chant propre mais émotionellement  ça ne passe pas. Je ne vois aucune Elisabetta capable de chanter ce rôle terrible correctement sur toute une soirée

De celles que j'ai entendues live, deux se détachent : Stoyanova, et Pieczonka (en français), qui ont su montrer un autre engagement que celui de Harteros, en dépit d'un instrument peut-être moins somptueux en ce qui concerne Pieczonka.

Elisabetta n'est ni une faible femme, ni une bourgeoise coincée ; elle doit avoir dans le même élan, dignité et véhémence. Rares sont celles qui parviennent à ce subtil équilibre.

Wagneropathe a écrit:

calbo a écrit:

- Harteros : réfrigérante, médiocre comédienne, chant propre mais émotionellement  ça ne passe pas. Je ne vois aucune Elisabetta capable de chanter ce rôle terrible correctement sur toute une soirée

De celles que j'ai entendues live, deux se détachent : Stoyanova, et Pieczonka (en français), qui ont su montrer un autre engagement que celui de Harteros, en dépit d'un instrument peut-être moins somptueux en ce qui concerne Pieczonka.

Elisabetta n'est ni une faible femme, ni une bourgeoise coincée ; elle doit avoir dans le même élan, dignité et véhémence. Rares sont celles qui parviennent à ce subtil équilibre.

Je ne connais ni l'une ni l'autre dans ce rôle. Va falloir que j'aille faire un tour sur TonTube et éventuellement aller jeter une oreille au Don Carlos d'Alagna. Le bonhomme m'agace mais je veux avant tout voir ce que donne l'Élisabeth de ce CD

calbo a écrit:

Wagneropathe a écrit:

calbo a écrit:

- Harteros : réfrigérante, médiocre comédienne, chant propre mais émotionellement  ça ne passe pas. Je ne vois aucune Elisabetta capable de chanter ce rôle terrible correctement sur toute une soirée

De celles que j'ai entendues live, deux se détachent : Stoyanova, et Pieczonka (en français), qui ont su montrer un autre engagement que celui de Harteros, en dépit d'un instrument peut-être moins somptueux en ce qui concerne Pieczonka.

Elisabetta n'est ni une faible femme, ni une bourgeoise coincée ; elle doit avoir dans le même élan, dignité et véhémence. Rares sont celles qui parviennent à ce subtil équilibre.

Je ne connais ni l'une ni l'autre dans ce rôle. Va falloir que j'aille faire un tour sur TonTube et éventuellement aller jeter une oreille au Don Carlos d'Alagna. Le bonhomme m'agace mais je veux avant tout voir ce que donne l'Élisabeth de ce CD

Dans Verdi, Mattila a toujours été un petit peu hors cadre, mais je suis sensible à son approche très électrique, que ce soit dans ce rôle ou dans Amelia (les deux).

De toute façon, la plus grande reste la Reine Renata...  (oui, je sais, elle est vieille, elle sonne comme une poissarde... j'ai déjà eu droit à tout ça... sauf que au final... ça marche terriblement bien pour moi!)

Ah et puis n'oublions pas Suzanne Sarroca, immense aussi (et en français s'il vous plait!) : /watch?v=YYhmCUURGdA , /watch?v=jzuwI2a7Nlg

Polyeucte a écrit:

De toute façon, la plus grande reste la Reine Renata...  (oui, je sais, elle est vieille, elle sonne comme une poissarde... j'ai déjà eu droit à tout ça... sauf que au final... ça marche terriblement bien pour moi!)

+1

Ça a été ma première fois et ensuite il y a eu Giulini! Malgré les nombreuses autres versions possédées, je vogue toujours de l'une à l'autre  

Petit rappel pour ce soir et demain!  

Xavier a écrit:

Et ce samedi soir à 0h35, un Rienzi dirigé par Steinberg à Toulouse. (le DVD sort prochainement)

Dimanche soir il y a aussi un Don Giovanni je crois, mais surtout sur Arte à 2h55, un superbe spectacle que je vous recommande vivement si vous ne l'avez pas vu, le Rossignol de Stravinsky par Ono et mis en scène par Lepage. (quels horaires tout de même!...)

Polyeucte a écrit:

De toute façon, la plus grande reste la Reine Renata...  (oui, je sais, elle est vieille, elle sonne comme une poissarde... j'ai déjà eu droit à tout ça... sauf que au final... ça marche terriblement bien pour moi!)

Ah et puis n'oublions pas Suzanne Sarroca, immense aussi (et en français s'il vous plait!) : /watch?v=YYhmCUURGdA , /watch?v=jzuwI2a7Nlg

J'ai une tendresse particulière pour Cerquetti et Stella personnellement. Mais Tebaldi, je prends !

Cerquetti? Curieux, j'ai le souvenir d'une voix pas forcément très stable et avec un vibrato assez imposant alors en Elisabetta .... Va falloir que je réécoute la dame

Xavier a écrit:

En ce moment, Carmen mise en scène par Py sur France 3.

Et ce samedi soir à 0h35, un Rienzi dirigé par Steinberg à Toulouse. (le DVD sort prochainement)

Dimanche soir il y a aussi un Don Giovanni je crois, mais surtout sur Arte à 2h55, un superbe spectacle que je vous recommande vivement si vous ne l'avez pas vu, le Rossignol de Stravinsky par Ono et mis en scène par Lepage. (quels horaires tout de même!...)

Carmen a déjà été diffusée sur FR3 le 4 aout dernier vers 1h30. Mystères de la programmation dans le service public audiovisuel !!

Salzbourg: ce festival n'avait-il pas d'autre Philippe II à proposer aux spectateurs ? J'ai toujours admiré la basse profonde de Salminen, mais là ce n'était pas digne d'un festival international (ohhh la royale chemise de nuit du monologue de l'Escurial !), surtout que c'est un des rôles majeurs pour une basse, et j'avais dans les oreilles les interprétations aussi grandioses que différentes de Ghiaurov et Christoff.

Le public a été sympa de ne pas se manifester outre mesure (j'ai le souvenir d'un soir à la Maison de Radio France, où Bergonzi était venu interpréter un Bellini en version de concert et, méforme ou âge, avait laisser filer 2 ou 3 fausses notes. Sans égards pour son glorieux passé et sa magistrale contribution au répertoire verdien, il fut sifflé comme sait si bien le faire un certain public de cuistres).

En bonus, Lloyd à la ramasse également (heureusement rôle court !!)et un petit grand Inquisiteur. Non, ce n'était pas le soir des grandes orgues  

Pour le reste, on peut appeler cela une distribution solide, avec mention spéciale pour Eboli, le Wiener phil et Pappano, mais très peu italianisante (en même temps un des grands Posa fut DFD et j'ai déjà évoqué les Philippe II de légende).

Xavier a écrit:

Petit rappel pour ce soir et demain!  

Xavier a écrit:

Et ce samedi soir à 0h35, un Rienzi dirigé par Steinberg à Toulouse. (le DVD sort prochainement)

Dimanche soir il y a aussi un Don Giovanni je crois, mais surtout sur Arte à 2h55, un superbe spectacle que je vous recommande vivement si vous ne l'avez pas vu, le Rossignol de Stravinsky par Ono et mis en scène par Lepage. (quels horaires tout de même!...)

Don Giovanni déjà diffusé sur FR3 dans la nuit du 11 août dernier..............bis repetita non placent mihi  (la chaine a sans doute du retard dans son cahier des charges culturel !)

Oui le Rienzi repasse aussi dans quelques jours, à 2h30 du matin... ridicule.

Pour ceux que ça intéresse, le Don Carlo de Salzbourg est dispo pour une semaine sur Arte+7...

Il est normal que les rediffusions ne soient pas à heures de grande écoute.

En plus, Rienzi, franchement... c'est long, c'est difficile d'accès et c'est mauvais. J'ai réessayé hier... Mon Dieu. Je ne m'explique vraiment pas que tu aimes ce truc, la pire caricature de pompiérisme mal fait.

DavidLeMarrec a écrit:

Il est normal que les rediffusions ne soient pas à heures de grande écoute.

En plus, Rienzi, franchement... c'est long, c'est difficile d'accès et c'est mauvais. J'ai réessayé hier... Mon Dieu. Je ne m'explique vraiment pas que tu aimes ce truc, la pire caricature de pompiérisme mal fait.

Moi c'est uniquement la mise en scène qui m'a fait abandonner au bout de 30 minutes hier.

Otello a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Il est normal que les rediffusions ne soient pas à heures de grande écoute.

En plus, Rienzi, franchement... c'est long, c'est difficile d'accès et c'est mauvais. J'ai réessayé hier... Mon Dieu. Je ne m'explique vraiment pas que tu aimes ce truc, la pire caricature de pompiérisme mal fait.

Moi c'est uniquement la mise en scène qui m'a fait abandonner au bout de 30 minutes hier.

Ah tiens, qu'est-ce qu'elle avait de scandaleux la mise en scène?
Elle n'était pas très belle, mais sinon...


David, je n'adore pas, entendons-nous, mais on y entend déjà Wagner, il y a beaucoup de tournures du Vaisseau et de Tannhäuser, mélodiquement ce n'est pas encore terrible mais c'est déjà mieux que du Bruckner, dans l'orchestre il y a déjà beaucoup de mouvement derrière les voix, et le livret n'est pas pire qu'un autre.

Xavier a écrit:

Otello a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Il est normal que les rediffusions ne soient pas à heures de grande écoute.
En plus, Rienzi, franchement... c'est long, c'est difficile d'accès et c'est mauvais. J'ai réessayé hier... Mon Dieu. Je ne m'explique vraiment pas que tu aimes ce truc, la pire caricature de pompiérisme mal fait.

Moi c'est uniquement la mise en scène qui m'a fait abandonner au bout de 30 minutes hier.

Ah tiens, qu'est-ce qu'elle avait de scandaleux la mise en scène?
Elle n'était pas très belle, mais sinon...

Moche et surtout transposée moderne!!

Alors là, je t'avoue que ça ne m'a pas frappé... mais tu dois tout trouver transposé du coup?
Je veux dire, là ce n'était vraiment pas très appuyé... (à part les vidéos de l'ouverture)

Xavier a écrit:

Alors là, je t'avoue que ça ne m'a pas frappé... mais tu dois tout trouver transposé du coup?
Je veux dire, là ce n'était vraiment pas très appuyé... (à part les vidéos de l'ouverture)

Costumes et décors tu n'as pas trouvé ça transposé par rapport au livret ??  

Oui je ne peux pas te dire que ça n'était pas le cas, mais je t'avoue que ce n'est vraiment pas ce que je regarde en premier.
Si tu t'arrêtes à ça ça t'empêche d'apprécier 95% des mises en scène données aujourd'hui.
Pour ma part, à moins qu'une mise en scène soit vraiment basée là-dessus, je ne m'en rends plus vraiment compte.
Je ne me dis pas: "ah le costume de Boris ne date pas de 1598 alors je ne regarde pas!"
C'est vraiment pas l'essentiel d'une mise en scène je trouve.
Dans le Rienzi d'hier il n'y avait pas de cannabis, de lunettes de soleil, de lavabos ou d'hôpital psychiatrique, alors bon je n'ai vraiment pas trouvé ça frappant.

Xavier a écrit:

Si tu t'arrêtes à ça ça t'empêche d'apprécier 95% des mises en scène données aujourd'hui.

Non pas 95% et fort heureusement!
Beaucoup aimé la mise en scène du Don Carlo d'avant hier!  

Xavier a écrit:

Dans le Rienzi d'hier il n'y avait pas de cannabis, de lunettes de soleil, de lavabos ou d'hôpital psychiatrique, alors bon je n'ai vraiment pas trouvé ça frappant.

Et pas de gens à poil et/ou habillés en trav comme dans la Carmen de Py ??  

@lm@viv@ a écrit:

Et pas de gens à poil et/ou  habillés en trav comme dans la Carmen de Py ??  

Elle est chouette cette mise en scène de Py (même si en effet un peu provocante... mais en même temps Carmen n'est-elle pas provocante elle-même??)

Otello a écrit:

Xavier a écrit:

Si tu t'arrêtes à ça ça t'empêche d'apprécier 95% des mises en scène données aujourd'hui.

Non pas 95% et fort heureusement!
Beaucoup aimé la mise en scène du Don Carlo d'avant hier!  

92% alors.  

Je viens de voir que c'était mis en scène par Peter Stein ce Don Carlo, alors oui j'imagine que c'était en costumes (plus ou moins) d'époque certainement.

Otello a écrit:

Beaucoup aimé la mise en scène du Don Carlo d'avant hier!  

Et pourtant, la forêt de Fontainebleau  ! L'accoutrement d'Elisabetta  ! Pas très "Valois", tout ça !
Un jour, j'aimerais que le raisonnement soit pleinement assumé ; c'est à dire que pour une version qui se veut conforme à une réalité spatio-temporelle, on ait des murs appareillés "archéologiquement", des boiseries correctement sculptées et rechampies et pas des moulures crypto-rococo dès lors qu'on parle du XVIIIe s., des costumes respectant les modes, les nuanciers, les étoffes, etc., des accessoires plausibles, des coiffures adaptées, des bijoux corrects, des personnages qui se tiennent et se déplacent comme on le faisait à la cour, à la ville, etc. Parce que, sur tout cela, on est suffisamment informés. Le reste n'est que tromperie, recomposition, fantasme maquillé en fait historique, si on s'en tient strictement au plaidoyer en faveur de la littéralité à l'opéra.

Je crois qu'Otello a déjà expliqué son avis: que ce soit décalé de quelques décennies voire d'un siècle ne le gêne pas forcément tant que ce n'est pas adapté à une époque proche de nous, XXè ou XXIè. (du moins c'est ce que j'avais retenu de son explication, il me corrigera peut-être)

Xavier a écrit:

Je crois qu'Otello a déjà expliqué son avis: que ce soit décalé de quelques décennies voire d'un siècle ne le gêne pas forcément tant que ce n'est pas adapté à une époque proche de nous, XXè ou XXIè. (du moins c'est ce que j'avais retenu de son explication, il me corrigera peut-être)

C'est à dire que, pour les décors au moins, il n'y avait aucune forme de temporalité à déduire chez Stein (que j'adore esthétiquement et théâtralement, je m'empresse de le dire ; son Pelléas et son Falstaff à Lyon mériteraient de tourner dans toutes les maisons). C'est à dire qu'on était ni au XVIe, ni au XIXe, ni au XXIe s. Les azulejos du cabinet de Filippo II, on pourrait les trouver dans n'importe quelle salle de bains d'une maison "Art et décoration" un minimum suiviste de la mode !
Ce qui n'est pas un problème pour moi, par ailleurs ; on l'aura bien compris. Mais le raisonnement s'en trouve un peu faussé, à mon sens.

La mise en scène de Stein était sans intérêt et si le jardin par exemple au II était plutôt plaisant esthétiquement, ce n'était pas au niveau de la mise en scène que ce Don Carlo valait le coup.

aurele a écrit:

La mise en scène de Stein était sans intérêt et si le jardin par exemple au II était plutôt plaisant esthétiquement, ce n'était pas au niveau de la mise en scène que ce Don Carlo valait le coup.

Ben moi je pense tout le contraire ; l'idée de rencogner la cabinet de Filippo pour l'isoler du reste du plateau, gérer les foules comme Stein l'a fait, la gestion du "couple" Carlo/Posa, etc. c'est réellement de la belle ouvrage. Quand tu disposes de bêtes de scène (Kaufmann aujourd'hui ; Baltsa pour parler d'un autre Don Carlo salzbourgeois), le mérite est moindre que quand tu te retrouves avec Harteros sur les bras !

Harteros n'est pas une grande actrice mais elle a une présence et la noblesse requise pour le rôle d'Elisabetta. Je persiste et signe !
Kaufmann est une bête de scène et je l'adore mais il a fait du Kaufmann, ce n'est pas grâce à Stein qu'il a incarné son rôle.
J'ai loupé un passage du III, justement le monologue de Filippo car ma connexion merdait mais je n'ai pas trouvé que ce que faisait Stein était passionnant. La gestion des foules n'était pas remarquable, loin de là. Il a plutôt laissé à l'abandon les choeurs.

aurele a écrit:

Harteros n'est pas une grande actrice mais elle a une présence et la noblesse requise pour le rôle d'Elisabetta. Je persiste et signe !
Kaufmann est une bête de scène et je l'adore mais il a fait du Kaufmann, ce n'est pas grâce à Stein qu'il a incarné son rôle.
J'ai loupé un passage du III, justement le monologue de Filippo car ma connexion merdait mais je n'ai pas trouvé que ce que faisait Stein était passionnant. La gestion des foules n'était pas remarquable, loin de là. Il a plutôt laissé à l'abandon les choeurs.

Ah ben ça ! C'est le moins qu'on puisse dire...
Non mais, pour Harteros, je pense qu'il est bien que des personnes comme elles maintiennent une continuité dans la manière de jouer : autrement dit que ce qui fait le charme définitivement suranné des grandes actrices du muet ne soit pas complètement perdu : /watch?v=RbYnGJQ-ku0 !
Pour Kaufmann, je ne suis pas d'accord (comme tu dis : "je persiste et signe"), il va beaucoup plus loin dans le personnage avec Stein qu'à Covent Garden, par exemple (notamment dans le sens d'un personnage traqué, acculé ; ce qui est historiquement conforme au Don Carlos historique).
En général, on n'est absolument pas d'accord mais tu sais, c'est pas grave : on s'en remettra.

Tu as vu Kaufmann dans la production de Londres ? Je ne crois pas qu'une captation même officieuse existe, à part audio.
Ce sont Villazon (DVD) et Alagna (Met HD) dont on dispose une vidéo.
Ce n'est pas parce qu'on est pas d'accord qu'on ne s'apprécie pas.  
On a tout de mêmes quelques goûts en commun, notamment Jones.

aurele a écrit:

Je ne crois pas qu'une captation même officieuse existe, à part audio.

Non non, je t'assure qu'il en circule des vidéos, tout se trouve ; sur quoi nous jetterons un voile pudique .

aurele a écrit:

On a tout de mêmes quelques goûts en commun, notamment Jones.

... Immense Elisabetta, justement ; royalement reine, c'est à dire au carré  !

bAlexb a écrit:

aurele a écrit:

On a tout de mêmes quelques goûts en commun, notamment Jones.

... Immense Elisabetta, justement ; royalement reine, c'est à dire au carré  !

à Tokyo avec Konya (époustouflant) et Bruscantini ( royal), fabuleuuuuuuuuuuuux !

bAlexb a écrit:

Et pourtant, la forêt de Fontainebleau  ! L'accoutrement d'Elisabetta  ! Pas très "Valois", tout ça !
Un jour, j'aimerais que le raisonnement soit pleinement assumé ; c'est à dire que pour une version qui se veut conforme à une réalité spatio-temporelle, on ait des murs appareillés "archéologiquement", des boiseries correctement sculptées et rechampies et pas des moulures crypto-rococo dès lors qu'on parle du XVIIIe s., des costumes respectant les modes, les nuanciers, les étoffes, etc., des accessoires plausibles, des coiffures adaptées, des bijoux corrects, des personnages qui se tiennent et se déplacent comme on le faisait à la cour, à la ville, etc. Parce que, sur tout cela, on est suffisamment informés. Le reste n'est que tromperie, recomposition, fantasme maquillé en fait historique, si on s'en tient strictement au plaidoyer en faveur de la littéralité à l'opéra.

De toute façon, l'opéra n'a jamais représenté la réalité des choses. Tu parles par exemple du don Carlos historique, mais je ne sache pas qu'il ait été enlevé en public par le fantôme de Charles Quint. Ce n'est vraiment pas le propos, et dans ce sens, les fourvoiements visuels (qui me font souvent sourire moi aussi, bien que je n'aie pas ton érudition ni ta légitimité) participent d'une stylisation tout à fait légitime.

En revanche, ce qui me dérange vraiment, et qui est très répandu, même chez les « tradis », c'est le déplacement des codes sociaux... lorsque je vois des personnages se prendre dans les bras en public, il y a quelque chose qui entre en discordance assez violemment avec la logique de la plupart des textes. Ils n'osent pas se dire leur amour pendant des scènes entières, mais ça ne les gêne pas de se toucher (parfois sur des zones assez intimes, quasiment ce que les anglophones appellent second base ), sans doute pour être « expressifs visuellement ». Je suis assez sensible à ce genre de décalage.
Don Carlos et Elisabeth qui roulent par terre devant Thibault, je ne peux pas m'y faire, le reste n'a pas de sens sinon (pourquoi ces réserves et euphémismes permanents, si le contact physique est aussi bénin ?). Le décalage entre les manières (particulièrement dans les opéras qui traitent d'aristocratie ou de poids social) et le sujet traité me paraît bien plus important que le fait que les costumes correspondent au bon siècle.

@lm@viv@ a écrit:

à Tokyo avec Konya (époustouflant) et Bruscantini ( royal), fabuleuuuuuuuuuuuux !

Ah, je trouve que Kónya perd beaucoup d'éclat en italien, par rapport à ses compositions allemandes éblouissantes. Ca reste très bon, bien sûr, mais ça ne me touche pas autant.

DavidLeMarrec a écrit:

bAlexb a écrit:

Et pourtant, la forêt de Fontainebleau  ! L'accoutrement d'Elisabetta  ! Pas très "Valois", tout ça !
Un jour, j'aimerais que le raisonnement soit pleinement assumé ; c'est à dire que pour une version qui se veut conforme à une réalité spatio-temporelle, on ait des murs appareillés "archéologiquement", des boiseries correctement sculptées et rechampies et pas des moulures crypto-rococo dès lors qu'on parle du XVIIIe s., des costumes respectant les modes, les nuanciers, les étoffes, etc., des accessoires plausibles, des coiffures adaptées, des bijoux corrects, des personnages qui se tiennent et se déplacent comme on le faisait à la cour, à la ville, etc. Parce que, sur tout cela, on est suffisamment informés. Le reste n'est que tromperie, recomposition, fantasme maquillé en fait historique, si on s'en tient strictement au plaidoyer en faveur de la littéralité à l'opéra.

De toute façon, l'opéra n'a jamais représenté la réalité des choses. Tu parles par exemple du don Carlos historique, mais je ne sache pas qu'il ait été enlevé en public par le fantôme de Charles Quint. Ce n'est vraiment pas le propos, et dans ce sens, les fourvoiements visuels (qui me font souvent sourire moi aussi, bien que je n'aie pas ton érudition ni ta légitimité) participent d'une stylisation tout à fait légitime.

Oh ! Mais je suis bien d'accord quant au caractère non-réaliste (et je ne vois aucun mal à l'assumer même si cela doit amener à des conclusions que d'aucuns pourraient juger amères) ; je me faisais plutôt l'avocat du diable et j'essayais de pousser jusqu'au bout la logique de la non-transposition.
Quant à l'érudition et à la légitimité, j'apprécie énormément le compliment mais, dans le même temps, je  ! J'ai de tout petits mérites (et des goûts douteux, on l'aura compris) et m'en voudrais de devoir te détromper ...

bAlexb a écrit:

je me faisais plutôt l'avocat du diable et j'essayais de pousser jusqu'au bout la logique de la non-transposition.

Je l'ai bien lu comme cela... mais en prolongeant ce que tu disais (plutôt qu'en te contredisant, puisque nous sommes tout à fait d'accord sur ce chapitre), je trouve que l'argument du « réalisme » visuel ne tient pas du tout lui non plus. Autant, avec les moyens du cinéma, on peut chercher l'illusion parfaite (même si l'intérêt artistique en est discutable), autant, au théâtre... on est dans un lieu qui n'a pas l'âge des personnages, souvent pas l'âge de l'œuvre, et on va y voir un drame où les paysans chantent des fugues et où les mourants émettent du 130 db avec un timbre parfait. Franchement, l'exactitude des époques, je ne crois pas que ce soit le centre du sujet.

DavidLeMarrec a écrit:

Franchement, l'exactitude des époques, je ne crois pas que ce soit le centre du sujet.

 
Dès lors qu'il y a du sens à ce qu'on regarde, je suis absolument d'accord avec toi.

aurele a écrit:

Harteros n'est pas une grande actrice mais elle a une présence et la noblesse requise pour le rôle d'Elisabetta. Je persiste et signe !
Kaufmann est une bête de scène et je l'adore mais il a fait du Kaufmann, ce n'est pas grâce à Stein qu'il a incarné son rôle.
J'ai loupé un passage du III, justement le monologue de Filippo car ma connexion merdait mais je n'ai pas trouvé que ce que faisait Stein était passionnant. La gestion des foules n'était pas remarquable, loin de là. Il a plutôt laissé à l'abandon les choeurs.

C'est pas grave ça : beaucoup de fausses notes, des décalages et une voix encore plus instable qu'auparavant. Bref, pour reprendre un terme que tu aimes employer, une catastrophe.

Harteros n'a vraiment pas le charisme et le maintien d'une reine. Si Stein avait mis une enfant sur scène et fait chanter Harteros des coulisses ça aurait été exactement pareil.

Vous êtes super durs avec la pauvre Anja Harteros. Elle joue ni mieux, ni moins bien qu'une Caballé par exemple même si je pousse peut être un peu loin.

aurele a écrit:

Vous êtes super durs avec la pauvre Anja Harteros. Elle joue ni mieux, ni moins bien qu'une Caballé par exemple même si je pousse peut être un peu loin.

 

C'est possible...et encore! Mais dans les oreilles....ce n'est pas le même résultat!

Ca ne m'a pas choqué plus que ça dans le Lohengrin que j'avais vu. (bon, faut dire, la mise en scène...)

Par contre, si c'est du niveau de Caballé... eh bien c'est un niveau qu'on ne voit plus aujourd'hui, la plupart des chanteurs jouent bien mieux qu'il y a 30-40 ans.

aurele a écrit:

Vous êtes super durs avec la pauvre Anja Harteros. Elle joue ni mieux, ni moins bien qu'une Caballé par exemple même si je pousse peut être un peu loin.

Mais on n'a jamais dit que Caballe jouait bien  !