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| Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) | |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Dim 5 Oct 2014 - 21:34 | |
| Julie Fuchs, Alphise Samuel Boden, Abaris Manuel Nunez-Camelino, Calisis Jean-Gabriel Saint-Martin, Borilée Chloé Briot, Sémire, une nymphe, L’Amour, Polymnie Damien Pass, Borée André Morsch, Adamas Mathieu Gardon, Apollon Chœur Aedes Mathieu Romano, direction Les Musiciens du Louvre Grenoble Marc Minkowski, direction 1. L'œuvreLes Boréades sont d'abord un incroyable réservoir de musiques irrésistibles — peu de tubes à part « Jouissons » et la Contredanse qui clôt l'acte I, mais toutes les danses sont fulgurantes, et toutes les parties vocales prégnantes. Même lorsqu'on est plus sensible à la déclamation plus hiératique et prosodique des écoles précédentes, comme c'est mon cas, il est impossible de ne pas être magnétisé par cette générosité musicale débordante, comme si Rameau, pour son dernier opéra, avait voulu y jeter à la fois toute son expérience et toutes ses idées nouvelles. Et puis, bien sûr, historiquement, l'inclusion (très épisodique, mais marquante) des clarinettes, l'usage massif des vents (quatre flûtes dont deux alternant avec le piccolo, quatre bassons, chaque groupe pouvant doubler les cordes, tenir des lignes autonomes, ou même accompagner seul un air chanté avec les continuistes) qui annoncent le style d'après. Ensuite, le livret est intéressant, parce que, tout en reprenant le schéma habituel du Grand Siècle, il en change profondément le sens. Dans Les Boréades, l'Amour est entravé par les nécessités du pouvoir et de la Gloire, comme dans n'importe quelle bonne tragédie, lyrique ou non. Le héros n'y est héroïque, comme dans toute bonne tragédie en musique, que parce qu'il est secondé par des dieux qui sont ses ascendants ou apprécient son caractère généreux. Et pourtant, il est question, pour le fils d'un dieu, de mériter le soutien de son père céleste, et plus encore de trouver sa propre voie — le début du deuxième acte révèle ainsi un côté « développement personnel » étonnamment moderne ! Et la hiérarchie entre la Gloire et l'Amour se retrouve tout de bon inversée, Alphise renonçant à son devoir de reine pour pouvoir rejoindre Abaris sans mettre les Vents dans la rue. À aucun moment il n'est sérieusement question d'abdiquer son bonheur individuel : on veut bien risquer sa vie, mais on se bat pour lui, il est le seul élément non négociable qui justifie tout le reste. La Gloire fut. Les propos d'Abaris revêtent même un aspect séditieux assez spectaculaire, refusant d'obéir aux dieux, s'il les juge tyranniques : - Citation :
- Votre orgueil ne voit point de refus légitime,
Tout ce qui le blesse est un crime, Vous voulez être craints, pouvez-vous être aimés ? Là encore, comme cela nous évoque notre vision du monde, où être aimé est la finalité ultime, jusque pour les hommes de pouvoir. Et quand on considère les relations symboliques entre les dieux païens et le Dieu chrétien, dans les tragédies du temps, il y a de quoi être vraiment impressionné par cette poussée de modernité qui outrepasse les seules Lumières avec le regard critique sur le pouvoir absolu et la recherche d'un bonheur sensible et individuel. On peut considérer que l'identité d'Abaris (fils d'un dieu) diminue la nouveauté de la chose, mais j'y vois surtout la rémanence d'un vieux canevas à opéra, tandis que le contenu moral en semble assez radicalement neuf. 2. Les Musiciens du LouvreJe craignais l'embourgeoisement entendu dans Gluck récemment… eh bien non. Bien sûr, le son des cordes n'est plus le même depuis le départ de Daniel Cuiller (qui y imprimait une couleur unique, très chaleureuse et dépaysante, une sorte de vert-roi), et le style tire vers moins de fondu et de danse, plus de virtuosité et d'italianité… mais le résultat reste confondant de maîtrise et d'engagement, toutes les fusées coulant à un train d'enfer sous leurs doigts experts. 3. Les chanteursOn remarque quelques constantes déjà signalées depuis que l'équipe des Arts Florissants semble attacher moins d'importance à former les jeunes chanteurs sur ce point (irradiant autrefois tout le milieu) : ¶ Beaucoup de voix manquent de franchise, et restent un peu en-dedans du corps (cela ne concerne pas que le baroque, mais tout le répertoire lyrique actuellement). ¶ Des barytons pas particulièrement pourvus « en bas » chantent des rôles de basse. ¶ Et surtout, même si la diction est bonne (sauf pour les dames ce soir, j'y reviens), le texte n'est pas à proprement parler déclamé. On entend les mots, mais les appuis de la prosodie, leur lien avec la musique, l'expressivité de la langue ne sont pas sollicitées. C'est d'autant plus dommage que les techniques de chant utilisées le permettraient très facilement, si l'accent était porté sur cette dimension du travail : les barytons ne chantent que dans les graves, et les ténors ont droit aux cordes fines, au larynx haut, au fausset, et ne sont pas obligés de couvrir — donc n'ont pas besoin d'abîmer leur texte pour chanter leurs parties. Julie Fuchs a beaucoup progressé dans ce répertoire, et la voix, pourvue d'un timbre affirmé, assez glorieuse en termes de projection (surtout pour le médium d'un soprano léger !), explique sans doute son exposition médiatique généreuse ces derniers temps. Plus aucune dureté. En revanche la vocalisation, effleurée, n'est pas d'aussi bonne qualité — peut-être parce que le rôle, plus long, lui a moins laissé le temps de se préparer. En tout cas, c'est vraiment très bien chanté de bout en bout. Mais ce que je n'ai pas aimé du tout, c'est que la diction, passé une entrée intelligible (à défaut d'être expressive) se centre sur une seule voyelle « bonne pour sa voix », tout en négligeant les consonnes. Si bien que pendant ses airs, on n'entrave vraiment que dalle à ce qui s'astringue. Si elle veut faire du son, qu'elle aille pioupiouter chez les belcantistes, opere serie ou romantiques, et qu'elle nous laisse respecter Rameau avec les égards qui lui sont dus. Non mais. Toutes les basses étaient plutôt des barytons, à l'exception de Damien Pass (Borée), au minimum baryton-basse. J'ai assez aimé André Morsch (Adamas), d'une couleur très différente de celle, allégée et étonnante, qu'il avait adopté dans Cadmus et dans pas mal de ses rôles à la même époque : le son est au contraire affirmé et très bien projeté, celui d'un vrai baryton. Mais c'est le cas de Samuel Boden (Abaris) qui m'intéresse le plus. Manifestement très inspiré par l'émission de Paul Agnew, il chante dans un style parfait de bout en bout : nuances, accolement des cordes de plus en plus fin pour monter (sans doute comme on faisait à l'époque), légères couleurs plutôt mixtes ou plutôt fausset selon les passages, élégante délicatesse du phrasé… Il ne déclame pas vraiment (comme les autres), mais il dit assez bien. En revanche, la voix est vraiment petite et ne se projette jamais : on l'entend parce qu'il n'est pas loin, mais elle ne s'élance pas vraiment à travers la salle. C'est très étonnant, parce qu'il dispose de toute la palette nécessaire, mais au moment de s'épanouir dans les résonateurs faciaux (qui semblent ouverts), le son semble se cacher légèrement derrière. J'ai l'impression que cela tiendrait à très peu de chose techniquement, et cela lui ouvrirait la porte d'un éclat nouveau, bon pour la diversité de ses expressions, bon pour la déclamation, bon pour le timbre (qui reste un peu translucide alors que tout est là pour une très belle couleur, que ce soit plutôt à la Aler ou plus à la Spence). D'une manière générale, un certain nombre des voix de ce soir (en particulier Chloé Briot et Manuel Nuñez Camelino) cèdent un peu au cliché longtemps colporté sur le baroque, de petites voix qui se cachent à l'intérieur du corps sans utiliser toute la résonance. C'est dommage, parce que le matériau est intéressant, et rien qu'en libérant un peu le son (il faut plus d'effort pour le maintenir ainsi que pour le laisser sortir !) le résultat pourrait être sensiblement plus électrique — bien que Nuñez Camelino ne soit pas dépourvu de qualités et même, à sa mesure, d'une forme de vaillance. Bref : c'est bien beau de jouer sur crincrins et pouêtpouêts anciens, mais si on pouvait respecter ce que l'on sait de la déclamation (hystérisante et pas forcément harmonieuse vocalement) d'époque, ça servirait à quelque chose ! Ça semble être capté pour CultureBox. Superbe soirée au demeurant, bien sûr… et le caméraman côté cour, qui heabanguait avec conviction pendant les meilleurs moments, ne me contredira pas. (Pour ceux que ça intéresse, la notule complete director uncut est là : http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2014/10/05/2534-les-audaces-du-dernier-baroque-francais .)
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Dim 5 Oct 2014 - 21:39 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Les Boréades : 18/07/2014
Grand Théâtre de Provence, Festival d’Aix-en-Provence Version de concert
Alphise : Julie Fuchs Sémire : Chloé Briot Abaris : Samuel Boden Calisis : Manuel Nuñez-Camelino Borilée : Jean-Gabriel Saint-Martin Borée : Damien Pass Adamas : Mathieu Gardon Apollon : Mathieu Gardon Amour : Chloé Briot Polymnie : Chloé Briot
Ensemble Aedes Les Musiciens de Louvre Direction : Marc Minkowski
32 ans après la création scénique des Boréades à Aix au Théâtre de l’Archevêché sous la baguette de Sir John Eliot Gardiner, c’est au Grand Théâtre de Provence et avec Marc Minkowski que nous revient cette superbe œuvre en version de concert. Alors bien sûr, un Rameau en version non scénique, ça pourrait être un peu difficile. Mais finalement, la soirée passe sans aucun soucis, toujours emportée par l’imagination foisonnante de Rameau et l’implication de tous les participants ! Une vision peut-être un peu moins délicate que ce que Gardiner a enregistré, mais avec j’ai l’impression plus de vivacité et de contrastes à tous les points de vues !
Déjà, engager l’Ensemble Aedes était une vraie bonne idée tant ce chœur est impressionnant. Avec seulement 20 choristes le volume est très conséquent sans pour autant qu’on ait l’impression d’entendre des solistes en groupe : toujours un superbe ensemble, des pupitres parfaitement en place, d’une diction parfaite. Leurs interventions étaient vraiment parfaites. L’orchestre quant à lui sonnait peut-être un petit peu large pour du Rameau, tirant un peu la partition vers la période classique. Mais après-tout, nous ne sommes qu’une dizaine d’année avant la création de l’Orphée de Gluck à Paris donc l’orchestre a évolué depuis les débuts de Rameau. Et nous restons tout de même dans une direction baroque avant tout : un continuo composé d’un violoncelle, d’une contrebasse et d’un clavecin, et puis un orchestre bien divisé par pupitres, très en place et clair… et vif quand il le faut. Ainsi, Minkowski connaissant bien son Rameau, il alterne avec un égal bonheur les moments intimes et les grandes scènes de tempête. Il soigne son orchestre, le couve, le déchaîne… tout répond sans aucun soucis, chaque instrument parfaitement en place (les cors n’ont pas fait un couac). Et puis quelle énergie dans la direction. Minkowski est connu pour ses directions assez rapides pour le baroque, mais là il n’y a aucune précipitation qui est ressentie. Pourtant, la partition avance plus vit que chez Gardiner puisqu’en moins de 3h la partition est jouée. C’est donc les variations de tempi qui sont bien présentent. Ainsi l’ouverture m’a semblée assez rapide et tempétueuse, le grand intermède de tempête entre les 3 et 4è Actes est un vrai tourbillon. Donc malgré tous ses détours vers Wagner, Gounod ou Rossini, Minkowski connaît encore très bien son Rameau et l’aime toujours autant. Beaucoup d’émotions de sa part à la fin du concert où il a tenu à remercier les personnes ayant permis cette représentation, un petit mot d’hommage à Gardiner pour la création. Mais un voyait son bonheur de proposer cette partition !
La distribution était composée entièrement d’anciens membres de l’Académie Européenne de Musique à l’exception d’Abaris. Et les résultats sont plutôt bons même si quelques chanteurs ne sont pas vraiment au niveau techniquement ou stylistiquement. Ainsi, la plus grande déception vient de l’Adamas/Apollon de Mathieu Gardon. La voix hésite entre trois registres constamment, une note pouvant être émise d’une manière ou d’une autre de façon totalement anarchique. Si une partie de son chant reste plutôt sobre et même un peu gris, certains éclats de voix sont vraiment malvenus ! Du coup, la ligne en prend un grand coup, la noblesse du personnage aussi. Une belle déception et le seul véritable point noir dans la distribution. Autre petite déception pour le Borée de Damien Pass. La voix est beaucoup plus saine mais après une entrée superbe, la voix semble légèrement s’effilocher par la suite. Malgré tout son Borée reste plutôt bon. En suivante et dans les petits rôles de soprano, Chloé Briot est un petit peu en retrait au début avant de s’affirmer avec une très belle voix de soprano : parfaite en style, à la diction soignée, elle montre tout son talent et sa Sémire est superbe. Mais même si elle est très bien, il faut avouer qu’un quatuor se dégage en tête. Les deux fils de Borée forment un ensemble assez parfait. Borilée (Jean-Gabriel Saint-Martin) sonne magnifiquement avec une diction parfaite, une aisance sans conteste dans ce répertoire. La violence de ses interventions, son côté très carré et martial son parfaitement rendues. Et face à lui, Manuel Nuñez-Camelino réalise une prestation qui laisse admiratif vue la difficulté du rôle ! Si Borilée reste assez central, Calisis s’envole et demande à la fois une préciosité amoureuse et une violence au dernier acte. Et le jeune haute-contre possède tout cela. La première intervention manquait un peu d’assurance mais par la suite la voix s’est affirmée avec un haut de la tessiture parfaitement conduit, un souffle infini, des nuances dynamiques impressionnantes quelque soit la hauteur. Haute-contre assez léger, il arrive aussi à se faire entendre dans le trio du dernier acte avec Borée et Borilée par une voix qui sait se faire claironnante dans l’aigu quand il le faut. Vraiment une prestation impressionnante ! Julie Fuchs était pour moi un peu exotique dans ce répertoire. En effet elle était pour moi plus associée au XIXème siècle qu’au baroque. Et quelle ne fut pas ma surprise de la voir maîtriser tous les aspects de Rameau ! La virtuosité est bien assumée, les nuances bien travaillées… manquerait juste un petit peu plus de finesse car la voix sonne un peu large et donc ne met pas toujours en valeur le texte malgré une bonne diction. Toujours est-il qu’elle balaye l’air final du premier acte avec maestria, et que sa royale personne se dégage magnifiquement des ensembles : la largeur de la voix tranche très bien avec celle de Sémire. C’est donc une Alphise qui assume aussi bien ses doutes par des nuances délicates que son statut de reine par l’impact de la voix lorsqu’elle se déploie entièrement… et il ne faut pas oublier la passion et la jeunesse du timbre ! Impressionnant travail ! Et puis Abaris… Samuel Boden n’a pas une grande voix c’est sûr ! Mais le volume reste suffisant pour ce répertoire et n’était le côté un peu surdimensionné de Julie Fuchs (qui conduit à un duo un peu déséquilibré), il n’y aurait eu aucun soucis. Une fois cela dit, on ne sait que louer : la diction, l’art de la déclamation, la technique, la beauté du phrasé, les élans passionné ou le désespoir… son interprétation est fouillée tant musicalement que dramatiquement, d’un style parfait et d’une beauté de chant admirable. La noblesse du personnage se dégage naturellement, la jeunesse du timbre fait merveille. Sa prestation me semble être un sans faute assez admirable. Et la rondeur du timbre contraste là aussi parfaitement avec le chant haut perché de Calisis : plus rond et coloré le chant possède une humanité que n’a pas le fils de Borée.
Au final donc une splendide représentation d’une partition vraiment magnifique ! Que d’inventivités, de couleurs et d’ambiances dans cette partition. On en viendrait presque à trouver d’autres partitions de Rameau un peu convenues. Et puis emportée par une telle équipe, on ne peut qu’être enthousiastes ! Un immense triomphe d’une salle très attentive et concentrée et un grand bonheur pour tous les participants de la soirée (orchestre, chœur, solistes, chef… et spectateurs !) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Dim 5 Oct 2014 - 21:40 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Merci Polyeucte de nous faire partager ce moment !
Tu as raison de mentionner en particulier les Aedes, ils sont vraiment excellents, un superbe chœur très transparent, fondu et net. Moyenne d'âge basse, comme dans à peu près tous les excellents chœurs.
- Polyeucte a écrit:
- L’orchestre quant à lui sonnait peut-être un petit peu large pour du Rameau, tirant un peu la partition vers la période classique.
Oui, les Musiciens du Louvre se sont grandement « embourgeoisés » (je suppose aussi que les meilleurs spécialistes du baroque, qui pouvaient trouver de l'emploi dans d'autres ensembles, ne sont pas restés). Dans Gluck à l'automne, ils étaient tellement moelleux et gentils… très loin de la couleur très spécifique qu'ils avaient du temps de Daniel Cuiller, et de la nervosité qui faisait autrefois leur signature esthétique. C'est un peu ce que je redoute dans ces Boréades, mais comme on ne les entend pas souvent, et qu'ils sont quand même parmi les meilleurs spécialistes au monde de cette musique…
- Citation :
- Julie Fuchs était pour moi un peu exotique dans ce répertoire. En effet elle était pour moi plus associée au XIXème siècle qu’au baroque. Et quelle ne fut pas ma surprise de la voir maîtriser tous les aspects de Rameau !
Elle a régulièrement chanté ce répertoire avec le CMBV, en fait. Même un peu avant que sa carrière n'éclose spectaculairement. - Cololi a écrit:
- Bon perso j'ai eu un gros pb avec ces Boréades, car ne connaissant pas l'œuvre, j'y ai entendu beaucoup de longueurs.
Rien à voir avec les interprètes je pense, qui m'ont semblé vraiment excellents. - bAlexb a écrit:
- Cololi a écrit:
- Bon perso j'ai eu un gros pb avec ces Boréades, car ne connaissant pas l'œuvre, j'y ai entendu beaucoup de longueurs.
C'est capté ; ça sera diffusé (radio, TV) ? J'avais été, au contraire, très excité par la production lyonnaise de Minkowski/Pelly en 2004 ; je l'avais vue deux fois et je l'avais trouvée absolument portée par le/la geste du chef (et quel orchestre, y compris avec ses verdeurs, aux bois pour le I, notamment !) comme par la distribution, impeccable. Sans vrais temps morts, avec un sens idéal du timing théâtral (je pense à la succession des épisodes chantés et dansés, au IV par exemple, qui peut facilement apparaître en creux dès lors que la Tempête du III a tracé son sillon). Là c'est peut-être, finalement, la distribution qui m'a retenu de faire le déplacement à Aix, cette année. - DavidLeMarrec a écrit:
- bAlexb a écrit:
- Là c'est peut-être, finalement, la distribution qui m'a retenu de faire le déplacement à Aix, cette année.
Pourquoi ? Tu ne les aimes pas ? Ils ont peu laissé de choses pour avoir un avis définitif, non ?
Ou c'est que tu aurais aimé des gens que tu aimes déjà ? (parce qu'un déplacement reste un déplacement !) - bAlexb a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- bAlexb a écrit:
- Là c'est peut-être, finalement, la distribution qui m'a retenu de faire le déplacement à Aix, cette année.
Pourquoi ? Tu ne les aimes pas ? Ils ont peu laissé de choses pour avoir un avis définitif, non ?
Ou c'est que tu aurais aimé des gens que tu aimes déjà ? (parce qu'un déplacement reste un déplacement !) Peut-être un peu les deux en fait. Peut-être j'ai été "vampé" par les prédécesseurs (Alphise qui se confond avec Smith et Delunsch, dans mon imaginaire d'autant plus que je ne suis absolument pas fan de Julie Fuchs ; Abaris qui épouse la vocalité d'Agnew, Adamas celle de Degout et Borée celle de François Lis, etc.). Peut-être, après avoir vu Carsen et Pelly, j'ai été rebuté par l'idée d'une version de concert (j'ai du mal partager l'expérience strictement musicale et l'expérience scénique dès lors qu'interviennent des danses ; sauf à les écouter sous forme de suites "symphoniques"). Peut-être l'orchestre (dont on a dit qu'il était plus "confortable"), dans l'acoustique du Grand Théâtre de Provence ne m'aurait pas rendu les frictions éruptives, les rechampis acidulés, les dynamiques "turgescentes" de la version lyonnaise. Et j'imagine que tu touches du doigts ma limite quand intervient un déplacement : il faut que l'aiguillon soit impérieux. - Cololi a écrit:
- bAlexb a écrit:
- Cololi a écrit:
- Bon perso j'ai eu un gros pb avec ces Boréades, car ne connaissant pas l'œuvre, j'y ai entendu beaucoup de longueurs.
C'est capté ; ça sera diffusé (radio, TV) ? J'avais été, au contraire, très excité par la production lyonnaise de Minkowski/Pelly en 2004 ; je l'avais vue deux fois et je l'avais trouvée absolument portée par le/la geste du chef (et quel orchestre, y compris avec ses verdeurs, aux bois pour le I, notamment !) comme par la distribution, impeccable. Sans vrais temps morts, avec un sens idéal du timing théâtral (je pense à la succession des épisodes chantés et dansés, au IV par exemple, qui peut facilement apparaître en creux dès lors que la Tempête du III a tracé son sillon). Là c'est peut-être, finalement, la distribution qui m'a retenu de faire le déplacement à Aix, cette année. Je pense que ce fut enregistré ... il y avait des micros partout ! - bAlexb a écrit:
- Cololi a écrit:
- bAlexb a écrit:
- Cololi a écrit:
- Bon perso j'ai eu un gros pb avec ces Boréades, car ne connaissant pas l'œuvre, j'y ai entendu beaucoup de longueurs.
C'est capté ; ça sera diffusé (radio, TV) ? J'avais été, au contraire, très excité par la production lyonnaise de Minkowski/Pelly en 2004 ; je l'avais vue deux fois et je l'avais trouvée absolument portée par le/la geste du chef (et quel orchestre, y compris avec ses verdeurs, aux bois pour le I, notamment !) comme par la distribution, impeccable. Sans vrais temps morts, avec un sens idéal du timing théâtral (je pense à la succession des épisodes chantés et dansés, au IV par exemple, qui peut facilement apparaître en creux dès lors que la Tempête du III a tracé son sillon). Là c'est peut-être, finalement, la distribution qui m'a retenu de faire le déplacement à Aix, cette année. Je pense que ce fut enregistré ... il y avait des micros partout ! Alors j'ai moins de regrets ! - Polyeucte a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Merci Polyeucte de nous faire partager ce moment !
De rien, je me doutais bien que ça pourrait intéressé du monde surtout que ce sera donné à Versailles à l'automne!
- Citation :
- Tu as raison de mentionner en particulier les Aedes, ils sont vraiment excellents, un superbe chœur très transparent, fondu et net. Moyenne d'âge basse, comme dans à peu près tous les excellents chœurs.
Oui, vraiment très bons! Un peu moins fins que Pygmalion peut-être dans ce répertoire, mais bon... ça reste splendide!
- Citation :
- Oui, les Musiciens du Louvre se sont grandement « embourgeoisés » (je suppose aussi que les meilleurs spécialistes du baroque, qui pouvaient trouver de l'emploi dans d'autres ensembles, ne sont pas restés). Dans Gluck à l'automne, ils étaient tellement moelleux et gentils… très loin de la couleur très spécifique qu'ils avaient du temps de Daniel Cuiller, et de la nervosité qui faisait autrefois leur signature esthétique.
C'est un peu ce que je redoute dans ces Boréades, mais comme on ne les entend pas souvent, et qu'ils sont quand même parmi les meilleurs spécialistes au monde de cette musique… Oui, un peu plus rond, mais quand même très vif... Donc pour moi rien de mauvais et même au contraire quelque chose de très différent de ce que donne Gardiner!
- Citation :
- Elle a régulièrement chanté ce répertoire avec le CMBV, en fait. Même un peu avant que sa carrière n'éclose spectaculairement.
Ah ben je ne savais pas...
- Cololi a écrit:
- Bon perso j'ai eu un gros pb avec ces Boréades, car ne connaissant pas l'œuvre, j'y ai entendu beaucoup de longueurs.
Rien à voir avec les interprètes je pense, qui m'ont semblé vraiment excellents. Disons que un Rameau en version de concert sans le connaître, ça peut être difficile... mais du verras à la ré-écoute et je suis sûr que tu trouveras ça bien!
- bAlexb a écrit:
- C'est capté ; ça sera diffusé (radio, TV) ?
Capté et diffusé sur France-Musique le 11 aout à 20h... Et j'espère une diffusion commerciale! (mais pas de réponse pour le moment )
- Citation :
- J'avais été, au contraire, très excité par la production lyonnaise de Minkowski/Pelly en 2004 ; je l'avais vue deux fois et je l'avais trouvée absolument portée par le/la geste du chef (et quel orchestre, y compris avec ses verdeurs, aux bois pour le I, notamment !) comme par la distribution, impeccable. Sans vrais temps morts, avec un sens idéal du timing théâtral (je pense à la succession des épisodes chantés et dansés, au IV par exemple, qui peut facilement apparaître en creux dès lors que la Tempête du III a tracé son sillon).
Là c'est peut-être, finalement, la distribution qui m'a retenu de faire le déplacement à Aix, cette année. Totalement d'accord pour le timing... Déjà que pour ça la partition est très bien construite, mais en plus là tout était en lien et sans temps mort... et quelle tempête déchainée!!
- bAlexb a écrit:
Peut-être un peu les deux en fait. Peut-être j'ai été "vampé" par les prédécesseurs (Alphise qui se confond avec Smith et Delunsch, dans mon imaginaire d'autant plus que je ne suis absolument pas fan de Julie Fuchs ; Abaris qui épouse la vocalité d'Agnew, Adamas celle de Degout et Borée celle de François Lis, etc.). Pas fan non plus de Fuchs à la base... mais elle m'a assez impressionné là. Pour Agnew, Degout, Lis ou Delunsch, bien sûr que les personnages doivent être plus imposants et marquant que là (surtout pour Degout et Lis!) mais les petits jeunes rassemblés n'avaient pas à rougir. L'ensemble était bien homogène globalement et le style parfait. Manquait peut-être juste un peu de charisme pour certains. Mais c'est léger! - DavidLeMarrec a écrit:
- Polyeucte a écrit:
- Oui, vraiment très bons! Un peu moins fins que Pygmalion peut-être dans ce répertoire, mais bon... ça reste splendide!
Mais Pygmalion, c'est différent, de l'ordre du miracle. Avec Accentus, c'est le haut du panier de l'art choral français.
Cela dit, on a plein de chœurs de chambre excellents : Éléments, Britten, Namur (pardon, j'annexe), et du côté baroque la Simphonie du Marais est assez chouette (il y a mieux techniquement, mais les couleurs sont très belles).
D'ailleurs, Minko a quasiment dissout le chœur des Musiciens du Louvre, non ? Parce qu'entre les Bach avec chœurs de solistes, le Wagner avec les baltes, et maintenant Rameau avec Aedes… Certes, à Paris, Alceste était avec le Chœur des Musiciens du Louvre, mais ce ne doit vraiment plus être qu'un débauchage d'intermittents d'autres chœurs baroques, non ? Je regarderai la composition à l'occasion…
- Citation :
- Ah ben je ne savais pas...
Je l'ai même entendue dans du Sacchini (Renaud !) lors de l'année Grétry (mais elle a aussi chanté pour la triste année Campra, me semble-t-il).
- Citation :
- Manquait peut-être juste un peu de charisme pour certains. Mais c'est léger!
Si l'absence de charisme empêchait de faire carrière dans le baroque, ça se saurait. - DavidLeMarrec a écrit:
- bAlexb a écrit:
- Et j'imagine que tu touches du doigts ma limite quand intervient un déplacement : il faut que l'aiguillon soit impérieux.
Sauf à être assez riche et totalement oisif, il est difficile de faire autrement… Pour que je prenne un train, il me faut une œuvre rare (que j'aime) + une distribution affolante + une mise en scène au minimum sympa. Il est vrai cela dit que je me déplace moins depuis que j'ai atterri en Île-de-France : on ne peut déjà pas tout voir sur place, alors à quoi bon courir le monde ? - Polyeucte a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
Mais Pygmalion, c'est différent, de l'ordre du miracle. Avec Accentus, c'est le haut du panier de l'art choral français.
Cela dit, on a plein de chœurs de chambre excellents : Éléments, Britten, Namur (pardon, j'annexe), et du côté baroque la Simphonie du Marais est assez chouette (il y a mieux techniquement, mais les couleurs sont très belles). Oui, vraiment impressionnant ce que Pygmalion peut faire. Disons que Aedes sonne un peu au même niveau pour moi que les Arts Florissants ce qui est plutôt un compliment!
- Citation :
- D'ailleurs, Minko a quasiment dissout le chœur des Musiciens du Louvre, non ? Parce qu'entre les Bach avec chœurs de solistes, le Wagner avec les baltes, et maintenant Rameau avec Aedes… Certes, à Paris, Alceste était avec le Chœur des Musiciens du Louvre, mais ce ne doit vraiment plus être qu'un débauchage d'intermittents d'autres chœurs baroques, non ? Je regarderai la composition à l'occasion…
Peut-être qu'il ne rassemble le choeur que pour des productions scéniques?
- Citation :
- Je l'ai même entendue dans du Sacchini (Renaud !) lors de l'année Grétry (mais elle a aussi chanté pour la triste année Campra, me semble-t-il).
Tu vois je l'associais beaucoup à l'opéra français très léger... un gros préjugé de ma part donc!
- Citation :
- Si l'absence de charisme empêchait de faire carrière dans le baroque, ça se saurait.
Disons par rapport à ce que propose bAlexb... là on a encore des chanteurs assez jeunes globalement et pas vraiment mis en avant. Boden semblait d'ailleurs totalement perdu par moment... et Minko de lui serrer la main à la fin de l'oeuvre histoire de la féliciter (alors qu'il n'a pas fait ça à Fuchs par exemple).
Enfin vivement le 11 aout en tout cas! et aussi les retours du concert de Versailles! - Polyeucte a écrit:
- Je viens de voir que ce n'est pas Fuchs qui va chanter Alphise à Versailles...
Ce sera Lenneke Ruiten... inconnue au bataillon! - Guillaume a écrit:
- Mais si, elle fait partie du bataillon-Minko, elle a chanté Hamlet à Bruxelles l'année dernière, c'était superbe.
- DavidLeMarrec a écrit:
- Polyeucte a écrit:
- Disons que Aedes sonne un peu au même niveau pour moi que les Arts Florissants ce qui est plutôt un compliment!
Esthétique résolument différente des Arts Flo, tout de même, plus ronde, plus colorée, sans ce tranchant hiératique.
- Citation :
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- Citation :
- Je l'ai même entendue dans du Sacchini (Renaud !) lors de l'année Grétry (mais elle a aussi chanté pour la triste année Campra, me semble-t-il).
Tu vois je l'associais beaucoup à l'opéra français très léger... un gros préjugé de ma part donc! Non, non, c'est bien le XIXe qu'elle a fait sa célébrité — et, d'ailleurs, dans le Sacchini, elle chantait un horrible air sans intérêt avec plein de vocalises.
- Polyeucte a écrit:
- Je viens de voir que ce n'est pas Fuchs qui va chanter Alphise à Versailles...
Ce sera Lenneke Ruiten... inconnue au bataillon! Comme le dit Guillaume, l'Ophélie de Bruxelles. Excellente chanteuse, vraiment. (Et qui s'est attirée les éloges de ceux qui ont travaillé avec elle.) - Polyeucte a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Esthétique résolument différente des Arts Flo, tout de même, plus ronde, plus colorée, sans ce tranchant hiératique.
Bien sûr ce ne sont pas les mêmes qualités, mais disons que ce sont deux magnifiques choeurs. L'un très très spécialité alors que l'autre non...
- Citation :
- Comme le dit Guillaume, l'Ophélie de Bruxelles. Excellente chanteuse, vraiment. (Et qui s'est attirée les éloges de ceux qui ont travaillé avec elle.)
Bon alors vous ne devriez pas y perdre. Par contre ça veut dire qu'il n'y aura pas de reprises à Versailles en vue d'une éventuelle parution... - Polyeucte a écrit:
- Pour rappel, ce soir Les Boréades à partir de 20h sur France-Musique :
http://www.francemusique.fr/emission/le-concert-du-soir/2014-ete/les-boreades-de-jean-philippe-rameau-08-11-2014-20-00 |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| | | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Lun 6 Oct 2014 - 13:54 | |
| Je vois que Mr Le Marrec fait encore le fin bec . Y a vraiment des coups de pied au derrière qui se perdent en ce moment |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Lun 6 Oct 2014 - 15:16 | |
| D'accord sur Boden... magnifique mais vraiment petit... Sinon un enregistrement a été fait à Versailles... une diffusion commerciale serait possible selon les Musiciens du Louvre... |
| | | Democrite Mélomaniaque
Nombre de messages : 962 Localisation : Ville de Baie Date d'inscription : 22/04/2013
| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Lun 6 Oct 2014 - 15:42 | |
| À Versailles l'acte V d'un seul tenant, un seul souffle (une sorte d'arioso, je ne sais pas si l'on peut dire cela dans le contexte français). |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Lun 6 Oct 2014 - 18:31 | |
| Ce serait bien que ce soit publié, en effet, parce que les récitatifs de Gardiner ont quand même méchamment vieilli. - calbo a écrit:
- Je vois que Mr Le Marrec fait encore le fin bec .
Sur quoi ? J'ai dit que la soirée était excellente même si je n'étais pas motivé, l'œuvre exceptionnelle, les Musiciens du Louvre beaucoup plus intéressants qu'attendu. Ce sont mes gentilles réserves sur les chanteurs qui te gênent (oui, sur Julie Fuchs, c'est un peu moins gentil, mais c'est elle qui m'a cherché d'abord ! ). |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Lun 6 Oct 2014 - 18:38 | |
| Et j'ai sans doute revé "les Crinscrins et les pouetpouet d'époque" |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| | | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Lun 6 Oct 2014 - 19:07 | |
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| | | Democrite Mélomaniaque
Nombre de messages : 962 Localisation : Ville de Baie Date d'inscription : 22/04/2013
| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) Ven 16 Jan 2015 - 12:39 | |
| Quelques souvenirs personnels de ce concert, un sujet qui a été traité un peu par dessus la jambe dans les heures qui ont suivi. L'ouverture ! Je n'avais jamais entendu un orchestre aussi beau. Le tube « c'est la liberté » ! La jeune chanteuse en était si touchante. La tempête ! Ensuite j'ai eu du mal à suivre, l'acte IV (celui que j'avais le plus écouté chez moi) était trop fort, trop dense, trop vif et rayonnant, presque irradiant, pour moi qui était, d'ailleurs, quelque peu indisposé. L'acte V était complètement différent. Moi aussi, car j'avais retrouvé mon bien-être. D'emblée, j'ai cru voir que le maestro allait tenter quelque chose, que je n'avais pour ma part, pas entendu avant. C'était l'essai de nous donner une cantate, parce que peut-être malgré toutes les réussites de l'après-midi, le résultat n'avait pas été à la hauteur de ses exigences. Je fus dès lors tenu en haleine, suspendu, emmerveillé, oui, et heureux du dénouement, du triomphe de l'amour, de la conciliation des forces en présence. La musique en est sorti grandie, unie. Qu'attendions-nous, public, de cette œuvre, de sa représentation ? Plus encore, ou moins, moins intense. Trop de soleil dans la musique, mais pas moins qu'il n'en fallait pour rendre ma journée mémorable. |
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| Sujet: Re: Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) | |
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| | | | Rameau — Les Boréades — Minkowski (Aix & Versailles) | |
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