Votre dernier film visionné

American psycho.

Je n'ai pas lu le roman, je me suis dit que j'allais le découvrir en regardant le film : quelle erreur !! Un navet tourné par une nullité dont j'ai déjà oublié le nom.
La distribution est de bon niveau, et l'image léchée comme dans une pub - mais quelle vacuité, quelle esbroufe.
On voit la vie de yuppies de Wall Street, de vrais c....ds, beaux costards, restos chicos etc... et l'un d'entre eux, sans que finalement on comprenne pourquoi est un serial killer sadique - d'où quelques scènes de cul, pas beaucoup, et des séquences gore : de plus en plus...
Tout ça est ennuyeux, consternant, car - c'est un comble - montré platement, sans aucune imagination.
En lisant une critique, il semble que la réalisatrice soit passée à coté de la clé de l'intrigue : le personnage devient dingue parce qu'une de ses collègues qui a mieux réussi que lui l'humilie en lui démontrant que son luxueux appartement est bon pour les ploucs, et que son tableau contemporain préféré est accroché à l'envers !!!

Le film et le livre qui moquent le mieux les yuppies : le "Bucher des vanités" de Tom Wolfe.

Montfort
.

Montfort a écrit:

American psycho.

Je n'ai pas lu le roman, je me suis dit que j'allais le découvrir en regardant le film : quelle erreur !! Un navet tourné par une nullité dont j'ai déjà oublié le nom.

Le film et le livre qui moquent le mieux les yuppies : le "Bucher des vanités" de Tom Wolfe.

Montfort
.

Le livre est beaucoup plus percutant, le film (navet), c'est de la petite bière à côté, une très mauvaise piquette. Et bon nombre de scènes sont omises dans le film.
L'acteur n'est pas mauvais, Christian Bale, c'est aussi lui qui incarne Batman.
American Psycho est d'une grande violence, une violence inouïe, mais racontée par un écrivain au talent immense (Bret Easton Ellis) avec des pages superbes et très détaillées. Voilà ce qui fait toute la différence.
Merci pour la référence du Bûcher des vanités.

Duck Soup, Leo McCarrey

le chef d'oeuvre des Marx Brothers, tout est génial! comme chez tout les grand comique c'est à la fois systématiquement débile et prodigieusement intelligent. Un cartoon live totalement décomplexé et anarchiste (ça ne parle aprés tout jamais que de l'absurdité du pouvoir et de ses rituels). Et puis il y a Margaret Dumont!
To War! To War! Freedonnia is going to war
/watch?v=5mEsXz-Bpog

et ce bijoux qu'est la scène du miroir:
/watch?v=VKTT-sy0aLg

Éric Rohmer : Véronique et son cancre        1958 

Éric Rohmer : La carrière de Suzanne        1963
 +

Cololi a écrit:

10. Hsiao-Hsien : The Assassin (2016)

9/10

Spoiler:

Ah la la la la... l'un des pires films de 2016 pour moi... chiant, même pas beau visuellement, des longueurs insupportables tout en réussissant à ne pas être complet et éviter les trous énormes dans le scénario...

Si tu le mets dans tes dix films préférés, tu dois être du genre à dire que Pelléas est parmi les 10 meilleu......... ah mince, en fait c'est ce que tu penses... perdu pour toujours donc!

Emeryck a écrit:

Éric Rohmer : Martine et son cancre        1958 

Éric Rohmer : La carrière de Martine        1963

Et en plus ça marche avec plein de titre: Ma nuit chez Martine, Le genou de Martine, Martine d'O, Martine la galloise, Martine à la plage, Martine, le maire et la médiathèque, Les rendez vous de Martine, Martine et le duc, Les amours de Martine et de Céladon

Polyeucte a écrit:

Cololi a écrit:

10. Hsiao-Hsien : The Assassin (2016)

9/10

Spoiler:

Ah la la la la... l'un des pires films de 2016 pour moi... chiant, même pas beau visuellement, des longueurs insupportables tout en réussissant à ne pas être complet et éviter les trous énormes dans le scénario...

Si tu le mets dans tes dix films préférés, tu dois être du genre à dire que Pelléas est parmi les 10 meilleu......... ah mince, en fait c'est ce que tu penses... perdu pour toujours donc!

Les 10 films que j'ai cités, ce sont les 10 meilleurs films que j'ai découvert en 2016, ni plus ni moins.
Ce n'est pas exempt d'élipses (dommageables j'en conviens) et de sécheresses, mais c'est un chef d'oeuvre.
Et Pelléas ... si il n'y avait Tristan et Parsifal ... ça serait l'oeuvre la plus géniale de toute l'histoire  

Christian-Jaque : Les disparus de Saint-Agil

Ford : Les raisins de la colère

2 très bons films (alors que ni côté américain, ni côté français cette période n'est vraiment ma came).

Parsifal a écrit:

Emeryck a écrit:

Éric Rohmer : Martine et son cancre        1958 

Éric Rohmer : La carrière de Martine        1963

Et en plus ça marche avec plein de titre: Ma nuit chez Martine, Le genou de Martine, Martine d'O, Martine la galloise, Martine à la plage, Martine, le maire et la médiathèque, Les rendez vous de Martine, Martine et le duc, Les amours de Martine et de Céladon

Quelle belle idée !

Arielle Dombasle ferait une formidable Martine!

N’empêche que cette collusion entre Martine et l'univers Rohmerien a parfois des connotations assez "sales"

Emeryck a écrit:

Parsifal a écrit:

Emeryck a écrit:

Éric Rohmer : Martine et son cancre        1958 

Éric Rohmer : La carrière de Martine        1963

Et en plus ça marche avec plein de titre: Ma nuit chez Martine, Le genou de Martine, Martine d'O, Martine la galloise, Martine à la plage, Martine, le maire et la médiathèque, Les rendez vous de Martine, Martine et le duc, Les amours de Martine et de Céladon

Allons pas en public des enfants peuvent nous lire!

Polyeucte a écrit:

Cololi a écrit:

10. Hsiao-Hsien : The Assassin (2016)

9/10

Spoiler:

Ah la la la la... l'un des pires films de 2016 pour moi... chiant, même pas beau visuellement, des longueurs insupportables tout en réussissant à ne pas être complet et éviter les trous énormes dans le scénario...

Si tu le mets dans tes dix films préférés, tu dois être du genre à dire que Pelléas est parmi les 10 meilleu......... ah mince, en fait c'est ce que tu penses... perdu pour toujours donc!

Moi qui ne pensais pas voir ce film tout de suite... Je pense que je vais accélérer les choses.

Nanouk l'Esquimau (Nanook of the North)
Robert Flaherty (1922)

Ce film est considéré comme le premier documentaire.
On est très loin des amours d'été sur la plage.

voilà qui nous rapproche, après Martine, de :

Spoiler:

Petr Kazda, Tomás Weinreb : Moi, Olga Hepranová        2016
 

Ravélavélo a écrit:

Nanouk l'Esquimau (Nanook of the North)
Robert Flaherty (1922)

Ce film est considéré comme le premier documentaire.
On est très loin des amours d'été sur la plage.

Nanook No! No!

Faut être fan de Zappa pour comprendre, vous inquiétez pas.

Golisande a écrit:

Polyeucte a écrit:

Cololi a écrit:

10. Hsiao-Hsien : The Assassin (2016)

9/10

Spoiler:

Ah la la la la... l'un des pires films de 2016 pour moi... chiant, même pas beau visuellement, des longueurs insupportables tout en réussissant à ne pas être complet et éviter les trous énormes dans le scénario...

Si tu le mets dans tes dix films préférés, tu dois être du genre à dire que Pelléas est parmi les 10 meilleu......... ah mince, en fait c'est ce que tu penses... perdu pour toujours donc!

Moi qui ne pensais pas voir ce film tout de suite... Je pense que je vais accélérer les choses.

10 préférés découverts cette année, je préfère répéter
Et il n'est pas totalement exempt des défauts que pointe Polyeucte, c'est plutôt la mise en scène qui rachète tout.

arnaud bellemontagne a écrit:

Nanook No! No!  

Faut être fan de Zappa pour comprendre, vous inquiétez pas.

Pour moi une explication vaudrait mieux:
Zappa s'est-il inspiré de Nanook dans un de ces nombreux albums?

Oui, dans les 4 premières chansons de l'album Apostrophe qui forment une suite inspirée du film en question.



1. "Don't Eat the Yellow Snow" 2:07
2. "Nanook Rubs It" 4:38
3. "St. Alfonzo's Pancake Breakfast" 1:50
4. "Father O'Blivion" 4:14

Il y a une version live assez dingue de 20 minutes sur le disque You can't do that on stage anymore vol.1, avec un fan qui monte sur scène pour réciter un poème en plein milieu de la suite.

Cololi a écrit:

Polyeucte a écrit:

même pas beau visuellement

c'est plutôt la mise en scène qui rachète tout.

Du coup, je suis partagé...

Golisande a écrit:

Cololi a écrit:

Polyeucte a écrit:

même pas beau visuellement

c'est plutôt la mise en scène qui rachète tout.

Du coup, je suis partagé...

Disons que ça peut-être esthétisant oui... mais j'ai vu des films beaucoup plus beaux en couleurs et lumières... là c'est comme "filmé de trop près", trop réaliste et pas assez onirique pour moi pour que je qualifie ça de beau...

C'est un peu ce que je craignais... Pourtant Hou Hsiao Hsien n'est pas un manchot en matière de lumières, de couleurs et d'onirisme (Millenium Mambo )...

Enfin, je le verrai quoi qu'il en soit, mais pas en priorité.

Visionné en cours d'anglais :
Tim Miller : Deadpool        2016

Petite piqûre de rappel viscontienne sur Arte :
Dimanche : Le Guépard
Lundi : Rocco.

D'accord, archi vu et revu, mais tellement génial...

Montfort

Visconti : Rocco et ses frères

Echaudé il y a quelques années par Le Guépard ... que je n'avais même pas pu finir tellement je trouvais ça soporifique ... (et un Ludwig, qui m'intéressait plus pour Louis II et Wagner qu'autre chose) je me suis dit qu'à l'occasion de la sortie en HD de Rocco et ses frères, il fallait peut-être redonner une chance à Visconti, même si c'était en traînant des pieds.
Eh bien sur ce coup là ... je reconnais sans difficulté, que c'est un grand chef d'oeuvre. Néo-réaliste, mais pas vraiment, car la dose de mélo semble trop importante pour le classer dans cette catégorie ... il fait finalement mieux. Pourquoi ? parce que l'amertume du côté néo-réaliste, se mélange au sucre du mélo ... mais loin de s'annuler, cela se combine pour donner quelque chose de meilleur. Les acteurs sont grands ... et particulièrement Annie Girardot, qui j'imagine, touchait là le rôle de sa vie.
La photographie est magnifique, et ne compte pas pour peu dans le charme du film.
(dommage que j'aie déjà fait mon classement de l'année ... car il y rentre !)

Cololi a écrit:

Visconti : Rocco et ses frères

Echaudé il y a quelques années par Le Guépard ... que je n'avais même pas pu finir tellement je trouvais ça soporifique ... (et un Ludwig, qui m'intéressait plus pour Louis II et Wagner qu'autre chose) je me suis dit qu'à l'occasion de la sortie en HD de Rocco et ses frères, il fallait peut-être redonner une chance à Visconti, même si c'était en traînant des pieds.
Eh bien sur ce coup là ... je reconnais sans difficulté, que c'est un grand chef d'oeuvre. Néo-réaliste, mais pas vraiment, car la dose de mélo semble trop importante pour le classer dans cette catégorie ... il fait finalement mieux. Pourquoi ? parce que l'amertume du côté néo-réaliste, se mélange au sucre du mélo ... mais loin de s'annuler, cela se combine pour donner quelque chose de meilleur. Les acteurs sont grands ... et particulièrement Annie Girardot, qui j'imagine, touchait là le rôle de sa vie.
La photographie est magnifique, et ne compte pas pour peu dans le charme du film.
(dommage que j'aie déjà fait mon classement de l'année ... car il y rentre !)

Concernant Annie Girardot, pour moi c'est effectivement le film de sa vie - autrement j'ai beaucoup de mal à la supporter..
Il y a aussi Roger Hanin, dans un role de personnage glauque, qui ramasse des boxeurs à la dérive, pour en faire des esclaves sexuels...
La photographie est effectivement géniale, mais elle l'est toujours chez Visconti...

 Montfort

Cololi a écrit:

Néo-réaliste, mais pas vraiment, car la dose de mélo semble trop importante pour le classer dans cette catégorie ... il fait finalement mieux. Pourquoi ? parce que l'amertume du côté néo-réaliste, se mélange au sucre du mélo ... mais loin de s'annuler, cela se combine pour donner quelque chose de meilleur.

Je suis assez d'accord avec ça d'une manière générale. Par contre je ne suis pas sur que le néoréalisme s'oppose tant que ça au mélo, je veux dire j'ai quand même l'impression qu'on peut déjà trouver les ficelles du mélodrames chez Rossellini ou De Sica par exemple. Ça dépend de ce qu'on regarde chez eux bien sur (surtout pour Rossellini en fait) mais Rome ville ouverte ou le voleur de bicyclette ne me semble pas étranger à un lyrisme tragique un peu larmoyant qu'on pourrait qualifier de "mélo".
Au fond la sécheresse d'un film comme Rome ville ouverte vient peut être plus des conditions de tournages que d'un choix artistique véritablement conscient.
Juste une remarque en passant, je ne sais pas ce que tu as vu d'autre comme film néoréaliste.

Je ne suis pas du tout un connaisseur du néo-réalisme

Je n'ai même pas vu encore Le Voleur de bicyclette (il devait sortir en HD ... mais étant donné que c'est FSF ... ça n'a même pas eu le temps de venir dans les rayons)

J'ai juste vu quelques Rosselini et De Sica. Je pensais à Rome ville ouverte en écrivant "néo-réaliste"

Rome ville ouverte c'est sensiblement plus sec, malgré le final, je trouve. Mais ... j'adore, que ce soit clair (mais je placerai ce Visconti quand même au dessus). C'est cette légère sécheresse qui en fait la beauté et l'originalité.
Tu crois que c'est involontaire ?

Involontaire est peut être exagéré, mais je pense qu'il y a une part de contingence dans ce résultat et que le film n'avait pas du tout l'ambition de transformer le cinéma comme il l'a fait.
Qu'on s'entende bien, c'est une rupture avec le cinéma de l’ère fasciste, le sujet en prise direct avec l'actualité est original, le film aurait fait date de toutes façon. Mais sur la forme un certains nombre de partis pris qui sont devenu emblématique on peut être plus était dicté par des contraintes économiques que par une réflexion poétique longuement murie. Dans des conditions plus favorable, sans guerre et avec un vrai budget, sans pénurie de pellicules et autres. Le film aurait sans doute était plus traditionnel. Le scénario après tout utilise des ficelles narratives assez éprouvés (ce n'est pas gênant puisque c'est très bien fait). Ce n'est pas encore le Rossellini de Stromboli, ni même celui d'Allemagne année zéro, déjà beaucoup plus radicalement nouveau. Du coup la relative pauvreté de la production a sans doute influencé cette sécheresse.
Après Rossellini n'est pas Visconti et son tempérament le portait sans doute vers une esthétique dégraissé. Là ou Visconti est toujours resté un esthète metteur en scène d'opéra avant d'être un marxiste observateur de la société.

Smoke
Une chronique new-yorkaise d'après un roman de Paul Auster.
Un excellent film qui contient à la toute fin un conte de Noël d'une grande et émouvante simplicité: Le Noël d'Auggie Wren.

Sully : pas l'Eastwood le plus remarquable, mais malgré tout très intéressant.
Le sujet du film n'est pas principalement la prouesse aéronautique qui a consisté à poser un avion de ligne sur l'Hudson sans dommage pour les passagers.
L’amerrissage est traité avec sobriété, et dans le film devient presque'incident ; tous les spectateurs connaissent les événements - le sujet est l'après : le pilote écartelé entre l'adulation du public et des médias, et la suspicion que son acte suscite chez ses supérieurs, plus concernés par la perte d'un Airbus : le pilote a - t - il pris la bonne décision, n'avait -il pas la possibilité de revenir à son point de départ ?
Eastwood refuse de conférer à l'action du pilote toute dimension héroïque : c'est un homme ordinaire qui a fait face, grâce à son expérience et son sang - froid à un péril exceptionnel.

Montfort

Parsifal a écrit:

Involontaire est peut être exagéré, mais je pense qu'il y a une part de contingence dans ce résultat et que le film n'avait pas du tout l'ambition de transformer le cinéma comme il l'a fait.
Qu'on s'entende bien, c'est une rupture avec le cinéma de l’ère fasciste, le sujet en prise direct avec l'actualité est original, le film aurait fait date de toutes façon. Mais sur la forme un certains nombre de partis pris qui sont devenu emblématique on peut être plus était dicté par des contraintes économiques que par une réflexion poétique longuement murie. Dans des conditions plus favorable, sans guerre et avec un vrai budget, sans pénurie de pellicules et autres. Le film aurait sans doute était plus traditionnel. Le scénario après tout utilise des ficelles narratives assez éprouvés (ce n'est pas gênant puisque c'est très bien fait). Ce n'est pas encore le Rossellini de Stromboli, ni même celui d'Allemagne année zéro, déjà beaucoup plus radicalement nouveau. Du coup la relative pauvreté de la production a sans doute influencé cette sécheresse.
Après Rossellini n'est pas Visconti et son tempérament le portait sans doute vers une esthétique dégraissé. Là ou Visconti est toujours resté un esthète metteur en scène d'opéra avant d'être un marxiste observateur de la société.

Chez Rosselini, c'est fort simple : je n'ai vu que le trilogie de la guerre
Je n'ai pas encore osé Stromboli, Europe 51 et Voyage en Italie.
Et puis ... je vais essayer de me procurer en prêt le Pascal dont tu m'avais parlé ... car il y a presque zéro chance que ça sorte en HD un jour.

Je viens de regarder dans le catalogue de ma BU ... "Une encyclopédie historique de Roberto Rossellini" => Statut = Manquant Inventaire

Comme un avion
Film réalisé par Bruno Podalydès avec Bruno Podalydès (2014).

Il y est question de kayak et on y entend de la musique de Bach.
Un infographiste décroche de son boulot pour réaliser son rêve d'enfance.

Rogue One : pas mal du tout... on retrouve très bien l'ambiance et les images de l'épisode 4 (à tel point que par moments on a l'impression qu'ils ont piqués des images des ancien films!).
Bon, l'histoire n'est pas particulièrement marquante, mais c'est très bien réalisé et le lien avec l'épisode 4 particulièrement bien traité!

Carol de Todd Haynes.
Beaucoup de choses justes ont été dites sur ce film : la finesse de la réalisation, sa beauté plastique, les deux superbes actrices : Cate Blanchet et Rooney Mara.
Mais j'ai l'impression que beaucoup sont passés à coté d'un élément essentiel : la nature de la relation entre Carol et Thérèse, présentée comme une relation amoureuse : dans les faits, il y a, de la part de Carol peu d'affect pour Thérèse : on pourrait à la limite parler d'une relation prédatrice : la femme bien éduquée, aisée matériellement jette son dévolu sur une petite vendeuse, dont elle découvre rapidement qu'elle ne dit jamais non.
La fin du film est d'ailleurs d'une ambiguïté remarquable : Thérèse a réalisé son rêve, devenir photographe, quand Carol réapparaît, devenue libre, et lui propose de renouer - les dernières images montrent Thérèse, perdue dans un restaurant chic, face à une Carol jouant l'indifférente.

Montfort

Louis Malle : Zazie dans le métro        1960

Film assez amusant, on découvre une nouvelle facette de Malle mais on s'ennuie assez vite... 

Des Pallières : Michael Kohlaas

Très grand film ... et puis allez ... osons encore une fois prononcer le mot ... c'est même un chef d'oeuvre. J'ai quand même rarement vu du cinéma français aussi ambitieux esthétiquement.
Histoire très simple mais bouleversante, totalement magnifiée par la mise en scène.
Sélectionné à Cannes en 2013 ... il est normal qu'il n'ait rien reçu ... puisque c'est un chef d'oeuvre.

Montfort a écrit:

Mais j'ai l'impression que beaucoup sont passés à coté d'un élément essentiel : la nature de la relation entre Carol et Thérèse, présentée comme une relation amoureuse : dans les faits, il y a, de la part de Carol peu d'affect pour Thérèse : on pourrait à la limite parler d'une relation prédatrice : la femme bien éduquée, aisée matériellement jette son dévolu sur une petite vendeuse, dont elle découvre rapidement qu'elle ne dit jamais non.
La fin du film est d'ailleurs d'une ambiguïté remarquable : Thérèse a réalisé son rêve, devenir photographe, quand Carol réapparaît, devenue libre, et lui propose de renouer - les dernières images montrent Thérèse, perdue dans un restaurant chic, face à une Carol jouant l'indifférente.

Tu dit des choses justes mais je pense que tu passe un peu a côté du film en voulant l'emmener a tout prix dans cette direction. Effectivement Carol apparait comme un personnage mature sentimentalement et sexuellement ce que n'est pas Thérèse au début du film. Son approche parait effectivement prédatrice, elle cherche clairement a séduire Thérèse sans que l'on sache vraiment si elle cherche un peu plus qu'une simple aventure. Elle apparait sophistiqué, charmeuse et manipulatrice. Ça me parait renvoyer très clairement au stéréotype de l'homosexuel masculin ou féminin dans le cinéma hollywoodien classique. Le récit classique hollywoodien vise presque toujours à la célébration du couple hétérosexuel (marié cela va de soit) et de la famille comme le signe le plus évident de l'ordre naturel. Alors il y a bien sur des nuances et des subversions a l’œuvre dans certains de ces films, mais c'est le schéma global. Dans cette optique l'homosexuel, homme ou femme, seras souvent un personnage trouble voir quasi-diabolique (Mrs Danvers et dans une moindre mesure sa "maitresse" Rebecca dans le films éponyme d'Hitchcock), il peut être séduisant, mais c'est toujours la séduction du mal, toujours de l'ordre de la tentation.
Carol est exactement cette image de la lesbienne comme d'un personnage séduisant mais dure et manipulateur (on en trouve ça dans le Huis Clos de Sartre: le personnage d'Inés, sauf que là contrairement a Carol si elle bien une prédatrice c'est elle qui appartient a une classe sociale inférieure). Ce qui fait l’intérêt du film de Todd Haynes, c'est que, comme tous ses films, il est référentiel et que c'est bien consciemment qu'il utilise ce type de personnage (qu'on retrouve beaucoup dans les polars d'Highsmith).
Comme dans tous ses films Todd Haynes retravaille ses motifs dans une perspective plus contemporaine et potentiellement critique (de plus, étant ouvertement gay il est bien évident qu'ils ne va pas reproduire ce discours conservateur dans ses propres œuvres). Pour moi il est très clair que si Carol peut apparaitre ainsi au premier abord, toute la suite du film tant a montrer les failles derrière cette image inaccessible et même un peu inquiétante du personnage. L'évolution de l'histoire d'amour ne laisse a mon sens que peu de doute sur la réciprocité des sentiments liant les deux femmes (du moins a partir du moment ou elles partent ensemble sur les routes). Et la fin me parait dénuée de toute ambiguïté quand a la happy end de cette histoire. Toutes la mise en scène, le champ-contrechamp entre les deux femmes, la musique, les travelling (circulaire il me semble) me paraissent souligner l'exaltation du personnage de Rooney Mara plutôt que sa perte de repère. Par ailleurs on ne peut pas dire que Carol soit si indifférente que ça, vue le regard et le sourire qu'elle adresse à Thérèse.

Bref oui il y a bien sur une ambiguïté dans la relation entre les deux femmes, une certaine asymétrie (du moins au début, puisque le film ne laisse aucun doute quand au fait que c'est très dure pour Carol également) due a la différence sociale, ou une différence de maturité, mais le développement du film me semble allez plutôt vers le dépassement de ces ambiguïtés pour mettre l'accent sur la pression de la société sur les deux femmes (ce qui peut aussi expliqué le comportement pas toujours trés honnête de Carol).

@ Parsifal

Je reste dubitatif sur la nature des sentiments de Carol vis à vis de Thérèse : son comportement n'est pas celui d'une amante : lorsqu'elle découvre que sa virée a été espionnée par son mari, elle n'hésite pas à la planter pour repartir à New York, et tenter de régler une question beaucoup plus importante à ses yeux : la garde de sa fille - et d'ailleurs au cours de la séquence avec les avocats, on découvre une femme d'une intelligence supérieure, qui manipule la crainte du scandale éprouvée par son mari  pour obtenir ce qu'elle souhaite.
Les deux femmes ne sont pas sur un pied d'égalité : Thérèse découvre un aspect méconnu - et sévèrement réprimé - de la sexualité, mais son attirance repose aussi sur l'intelligence, le charme et le prestige social de Carol...
Et la dernière séquence du film n'est pas un "happy end", et c'est une manifestation du talent du réalisateur : l'action reste en suspens, avec une Thérèse interdite, face à une Carol qui plastronne parmi des personnes de son milieu : bien malin qui pourrait dire ce qui se passera ensuite...

Montfort

@ Parsifal

Je reste dubitatif sur la nature des sentiments de Carol vis à vis de Thérèse : son comportement n'est pas celui d'une amante : lorsqu'elle découvre que sa virée a été espionnée par son mari, elle n'hésite pas à la planter pour repartir à New York, et tenter de régler une question beaucoup plus importante à ses yeux : la garde de sa fille - et d'ailleurs au cours de la séquence avec les avocats, on découvre une femme d'une intelligence supérieure, qui manipule la crainte du scandale éprouvée par son mari  pour obtenir ce qu'elle souhaite.
Les deux femmes ne sont pas sur un pied d'égalité : Thérèse découvre un aspect méconnu - et sévèrement réprimé - de la sexualité, mais son attirance repose aussi sur l'intelligence, le charme et le prestige social de Carol...
Et la dernière séquence du film n'est pas un "happy end", et c'est une manifestation du talent du réalisateur : l'action reste en suspens, avec une Thérèse interdite, face à une Carol qui plastronne parmi des personnes de son milieu : bien malin qui pourrait dire ce qui se passera ensuite...

Montfort

Montfort a écrit:

@ Parsifal

Je reste dubitatif sur la nature des sentiments de Carol vis à vis de Thérèse : son comportement n'est pas celui d'une amante : lorsqu'elle découvre que sa virée a été espionnée par son mari, elle n'hésite pas à la planter pour repartir à New York, et tenter de régler une question beaucoup plus importante à ses yeux : la garde de sa fille - et d'ailleurs au cours de la séquence avec les avocats, on découvre une femme d'une intelligence supérieure, qui manipule la crainte du scandale éprouvée par son mari  pour obtenir ce qu'elle souhaite.

Ce que tu dit ne remet aucunement en question la nature de ses sentiments a mon sens. Quelle serait le comportement d'une amante a ton avis? Elle abandonnerais sa fille pour partir avec Thérése, c'est possible, mais le contraire ne signifie pas non plus l'indifférence. Le fait qu'elle souffre de sa séparation d'avec Thérése et que c'est elle qui revient la chercher. Pour moi tout ça n'est pas là pour montrer une certaine indifférence de Carol envers son amante mais bien plutôt la pression de la société sur ses deux femmes, chose dont Carol est sans doute beaucoup plus consciente que Thérèse et c'est ce qui motive ses agissements bien plus que l’indifférence.

Montfort a écrit:

Les deux femmes ne sont pas sur un pied d'égalité : Thérèse découvre un aspect méconnu - et sévèrement réprimé - de la sexualité, mais son attirance repose aussi sur l'intelligence, le charme et le prestige social de Carol...

Oui bien sur, je t'ai accordé ce point de toute façon. Je dit juste que le film tend a montrer le dépassement de ces barrières sociales et cette inégalité.

Montfort a écrit:

Et la dernière séquence du film n'est pas un "happy end", et c'est une manifestation du talent du réalisateur : l'action reste en suspens, avec une Thérèse interdite, face à une Carol qui plastronne parmi des personnes de son milieu : bien malin qui pourrait dire ce qui se passera ensuite...

Alors je viens de revoir la séquence finale et je maintiens ce que je dit, toute la mise en scène (sans travelling circulaire ça c'était un souvenir erroné mais la caméra est toujours en mouvement) tend plutôt a définir une certaine forme d'exaltation de la part du personnage de Rooney Mara, alors qu'elle décide d'assumer pleinement ses sentiments. La musique, les travelling, le jeu de regards me parait aller dans la direction d'une réunion des deux personnages et donc d'une issue heureuse. Carol a l'air indiférente au début mais c'est d’abord parce qu'elle n'a pas tout de suite vue Thérèse ensuite le jeu de Cate Blanchett suggérè son détachement également par rapport a son entourage, son milieu. Le visage penché, un regard en coin plutôt qu'un regard direct vers ses interlocuteurs, et le plan final est sur Carol, un lent travelling avant elle regarde directement dans la directions thérése, complétement étrangére a ce qui passe a côté d'elle, et alors que la caméra se rapproche on peut voir le sourire qui se forme progressivement sur son visage.
Pour moi ça ne laisse pas vraiment d'ambiguïté, et en tout cas on ne peut certainement pas dire vu ce regard clairement dirigé vers Rooney Mara qu'elle marque de l'indiférence envers Thérése.
Bien sur qu'il y a des différences sociales, mais la logique narrative du film me semble allez plutôt dans le sens de leur dépassement. Après chacun peu s'approprier la psychologie des personnages. Libre a toi de lire cette scéne a ta manière, tu as des arguments mais ça me parait aller contre la logique formelle de la scène et surtout la logique narrative de l'ensemble du film (construction en flashback qui revient au point de départ, en forme de boucle donc) qui me parait être pensé pour aboutir a la réunion des deux personnages.
Du reste c'est fidèle au roman de Patricia Highsmith qui fut justement reconnus pour être un des premiers a montrer une histoire d'amour homosexuelle qui se finissait bien. Rompant ainsi avec les clichés compatissant ou diabolisant.

On est dans l'interprétation de signes infimes : ton interprétation de la scène finale est plausible - mais le faible sourire de Carol pourrait aussi s'interpréter comme une manifestation de satisfaction d'avoir repris le controle sur cette petite Thérèse si complaisante...
A moins que la conclusion du roman - que je n'ai pas lu -  ne soit pas aussi équivoque que la fin du film ?

 Montfort

Chapeau melon et bottes de cuir - The Avengers
Une trahison totale de la série - trois bons acteurs : Sean Connery, Ralph Fiennes et Uma Thurman entre les mains d'un réalisateur débile : je n'ai pas tenu une demie heure...
Question subsidiaire : le splendide domaine où opère le personnage maléfique, c'est Blenheim Palace ?

Montfort

Attenborough : Gandhi

Montfort a écrit:

On est dans l'interprétation de signes infimes

Pardonne moi mais ce que tu appelle des signes infimes, c'est la matière même du film, sa mise en scène, son montage, son jeu d'acteur, ça n'a rien d'infime ni d'insignifiant...

Je t’accorde qu'on peut y lire autre chose, mais toutes la logique narrative du film me semble allez contre ton interprétation. En l’occurrence la mise en scène me semble mettre au contraire particulièrement en valeur le sourire finale de Carol (cadrage frontale, travelling avant sur l'actrice, cette dernière le laisse se former lentement sur son visage) et celui aussi bien par le contexte narratif que par le jeu de Cate Blanchett me semble plutôt bienveillant.

Pour ce qui est du roman, la fin est a peu prés la même et il a justement été célébré parce qu'il offrait une happy end à ce couple de femme, ce qui tranchait justement avec les clichés pessimiste et souvent moralisateur.


Bon de toute façon nous sommes d'accord sur l'essentiel, c'est un très beau film, et que l'on puisse ainsi débattre de son sens montre sa richesse.

Jean Rouch : La chasse au lion à l'arc         1967

Ridley Scott : Blade Runner        1982

même pas un smiley?
c'est ce qui arrive quand on regarde trop de Rohmer on ne reconnait plus les chef d'oeuvre

Parsifal a écrit:

même pas un smiley?
c'est ce qui arrive quand on regarde trop de Rohmer on ne reconnait plus les chef d'oeuvre

Je n'avais pas encore fini.