Lectures (5)

Prévost: Manon Lescaut

Belle du Seigneur d'Albert Cohen (je vais finir par le connaître par cœur)

Emeryck a écrit:

Ces deux dernières nuits, relecture de :
Jacques Dupin : Le corps clairvoyant

Je confirme, ce recueil est magnifique. Une poésie âpre, tendue, coupante et peuplée d'images étonnantes.

Hesse : Siddhartha

Emeryck a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Emeryck a écrit:

Ces deux dernières nuits, relecture de :
Jacques Dupin : Le corps clairvoyant

Je confirme, ce recueil est magnifique. Une poésie âpre, tendue, coupante et peuplée d'images étonnantes.

As-tu lu Ballast ?

Je l'ai parcouru, ça me semble plus difficile d'accès que le précédent.

Je lis La Civilisation des mœurs de Norbert Elias. Livre riche en citations de lettres, poèmes et traités sur les bonnes manières, ce qui lui donne un côté "cabinet des curiosités" très plaisant... Mais le propos me semble par conséquent un peu court. Ça radote, je trouve, même. Mais ça me donne envie de relire La Société de cour.

À côté, je lis Les Misérables, mais la romance entre Cosette et Marius commence à m'ennuyer. Je n'aime guère Hugo théoricien de l'amour.

J'ai commencé il y a peu La Culture du narcissisme de Christopher Lasch. Je suis venu à lui par Jean-Claude Michéa, qui en parle comme d'un des plus grands penseurs de l'époque contemporaine. Michéa me stimule beaucoup mais me laisse souvent sur ma faim : il n'a pas le goût de la preuve, de la démonstration nette et précise, de l'information correctement sourcée, c'est parfois agaçant. Ses fameuses notes de bas de page sont parfois passionnantes mais ne confèrent pas à ses propos la rigueur qu'il croit. J'espèce que Lasch est un peu différent.

La déclaration d'amour de Marius a Cosette est pourtant trés belle!

Cela dit c'est vrai qu'il y a un coté boiteux, décevant dans cette romance mais d'un autre côté Cosette et Marius sont des personnages sympathique mais dépeint comme ordinaire et médiocre (d'ailleurs le final ne les met pas forcément a leur avantage), la grande histoire d'amour du livre c'est celui de Jean Valjean pour Cosette.
D'une maniére général toutes les amours de pére ou mére pour leurs enfants (il y a presque toujours l'absence de l'un des parents), pour la romance a proprement parler l'absolu de l'amour hugolien qui est absolument magnifique c'est L'homme qui rit (ou la passion de Dona Sol pour Hernani, et uniquement dans cet ordre)

Ce sont vraiment tous les propos sur l'amour humain, qui l'idéalisent et qui en font une voie d'accès à l'amour divin, qui me semblent tout à fait soporifiques. Je n'y crois pas une seconde. Marius et Cosette qui tombent amoureux l'un de l'autre pour s'être simplement aperçus, ça ne me touche pas.

En revanche, l'histoire d'amour de Valjean pour Cosette, ça oui. C'est passionnant. Et Dona Sol est un grand personnage en effet.

Thomas Bernhard: L'Imitateur (folio, édition bilingue allemand-français)

Pour les gens de la Provence (ou ceux et celles qui s'y trouvent) amateurs de théâtre et de littérature, deux oeuvres de Thomas Bernhard sont à voir jusqu'au 28 juillet au théâtre des Halles:

Le Mois de Marie, précédé de L'Imitateur, jusqu'au 28 juillet à 16h30, au théâtre des Halles.

Spoiler:

Varseny a écrit:

Ce sont vraiment tous les propos sur l'amour humain, qui l'idéalisent et qui en font une voie d'accès à l'amour divin qui me semblent tout à fait soporifiques. Je n'y crois pas une seconde. Marius et Cosette qui tombent amoureux l'un de l'autre pour s'être simplement aperçus, ça ne me touche pas.

En revanche, l'histoire d'amour de Valjean pour Cosette, ça oui. C'est passionnant. Et Dona Sol est un grand personnage en effet.

C'est un topos romantique ça, on peut agacer ou l'accepter comme un thème obligé d'une certaine littérature Hugo ne le traite pas plus mal qu'un autre, ce n'est clairement pas ce qu'il y a de plus intéressant dans les misérables et sur l'amour Hugo a écrit des choses plus belle et plus intéressante ailleurs mais justement sans te spoiler je ne sais pas exactement ou tu en ais mais cette relative fadeur des amours de Cosette et Marius, qu'elle soit volontaire ou maladroite, prend un certain relief avec l'évolution des personnages pas totalement flatteuse. Pour moi dans L'Homme qui rit cette poésie de l'amour comme voit d’accès vers l'absolu et donc le divin est bien plus forte et conséquente parce que les personnages sont hors de toutes proportion et toute tentation "réaliste" comme les sentiments qui les habitent, alors que Cosette et Marius sont finalement très ordinaire surtout par contraste avec Valjean, Javert, Thénardier, Gavroche ou même Fantine (pas très intéressante en elle même mais quasiment hissée au rang d'héroïne tragique par sa déchéance assez spectaculaire) qui chacun a leur manière sont de l'ordre de l'extraordinaire et de l’excès, tant on a l'impression qu'ils dépassent constamment les limites des archétypes qu'ils représentent.
Dona Sol est le personnage le plus intéressant d'Hernani avec Don Carlos, parce-que ce sont les deux seuls a accomplir leur destins sans s'enfermer dans la reproduction morbide d'un modèle passé.

C'est une relecture, je ne t'en voudrais pas de me raconter la suite Je sais bien que c'est un topos romantique. Je trouve plus discutable de considérer ce topos comme un élément du roman auquel s'obligerait Hugo : l'amour s'inscrit ici dans l'économie de la misère et tient une place importante dans la "philosophie" de l'auteur. On retrouve des idées similaires dans un poème comme "Crépuscule", par exemple -- poème qui me plaît, d'ailleurs, parce que c'est aussi une question de manière, et je la trouve un rien paternelle et trop attendrie, dans ce roman, quand il s'agit d'amour -- de ces amours-là.

Un autre personnage magnifique, c'est Éponine.

Varseny a écrit:

C'est une relecture, je ne t'en voudrais pas de me raconter la suite Je sais bien que c'est un topos romantique. Je trouve plus discutable de considérer ce topos comme un élément du roman auquel s'obligerait Hugo

Que ça soit un passage obliger n'est pas incompatible avec le fait que ça s'inscrive dans l'économie de la misère ou que ça tienne une place importante dans la philosophie de Hugo.
C'est totalement intégré au discours propre au roman tout en se rattachant a des conventions narrative bien établis (que Hugo les utilise pour les subvertir est une autre question)  
Je pense que le problème de cette romance tient beaucoup a ce que les deux personnages sont décevant (et aussi au ton paternaliste de Hugo)

et effectivement j'oubliais Eponine le plus beau personnage du roman avec Gavroche (et Javert, mais il est plus fascinant que beau)

Vladimir Nabokov - Chambre Obscure

Je viens de terminer ma relecture des Possédés de Dostoïevski.

Au delà de l'intrigue bringuebalante qui multiplie coups de théâtre et péripéties à la limite du vraisemblable, c'est le personnage de Kirilov qui s'impose pour moi (bien plus que Stavrouguine) comme une des créations les plus bouleversantes de Dostoïevski.

Je le mets dans la lignée des très grands personnages de la littérature avec Don Quichotte, Vautrin où le Baron de Charlus...

Ici, tout et n'importe quoi, surtout n'importe quoi :


Marivaux : L’Ile des Esclaves




Vian : J’irai cracher sur vos tombes




Rémond : Le XIXe siècle



Racine : Andromaque



Huxley : Le Meilleur des mondes   



Beckett : En attendant Godot, Acte I   



+ 1 tome du Monde de la Philo : Nietzsche

J'aurai fini Beckett dans la semaine, il me restera du Sartre pour la plage (répulsif idéal pour les drageurs lourdeaux estivaux !)

Emeryck a écrit:

C'est loin d'être le meilleur de Beckett, je trouve Fin de partie ou beaucoup d'autres pièces beaucoup plus réussies, si tu as l'occasion  - sans oublier ses romans notamment L'innommable ( ) !

C'est noté
Pour l'instant j'ai du mal avec En Attendant Godot, certains passages sont vraiment énormes, mais ça bavarde beaucoup je trouve ...
J'y reviendrais sans doute plus tard.

Emeryck a écrit:

Quel Sartre ? L'être et le néant ?

J'ai fait plus dans la sobriété -et lisible à mon niveau, j'ai La Nausée et les Mots dans ma besace.

Rav-phaël a écrit:

Ah si notre Anaëlle est aussi jolie qu'elle a bon goût, j'en ai des vertiges rien qu'à y penser !
Tu es en vacances à la mer ? J'espère que tu fais honneur à ma belle Nice en lui donnant le privilège de ta présence    .

C'est gentil ça!
En ce moment je suis relativement loin de la mer (Vienne) , mais je pars la semaine prochaine pour Saint-Trop', on fera sûrement étape par Nice.

Yep, c'est dommage ...
On arrivera bien à se croiser un de ces jours!

Jacques Mercanton : L'Eté des Sept-Dormants

Un grand roman, une merveilleuse évocation de l'adolescence. Je ne me doutais pas d'un tel trésor dans la littérature romande.
Après, ce sera Le Tambour de Günter Grass.

Nietzsche : Crépuscule des idoles

Quelques entrées des Minima Moralia d'Adorno.

Claude Simon: Le Vent : tentative de restitution d'un retable baroque

J'aime sa méticulosité foisonnante.

arnaud bellemontagne a écrit:

Claude Simon: Le Vent : tentative de restitution d'un retable baroque

J'aime sa méticulosité foisonnante.

Tu as lu La Route des Flandres, Les Géorgiques, L'Acacia?

Lu et relu avec délectation Les Géorgiques.
Je me suis procuré il y a peu l'intégrale pléiade de Claude Simon en 2 volumes.

arnaud bellemontagne a écrit:

Lu et relu avec délectation Les Géorgiques.

 Et puis même Le Jardin des Plantes et Le Tramway, cette façon qu'ils ont de reprendre l'œuvre en écharpe pour la clore...

arnaud bellemontagne a écrit:

l'intégrale pléiade de Claude Simon en 2 volumes.

J'avoue que j'hésite un peu: déjà parce que j'ai déjà tous les textes parus chez Minuit en édition princeps; ensuite la Pléiade n'est déjà pas forcément le support idéal pour des romans à lire et à relire, alors a fortiori quand il y a un travail sur la typographie et la composition...
En fait, la seule chose qui pourrait me décider, c'est s'il y avait Orion aveugle avec les illustrations - c'est le cas?

Au fait, merci Cololi pour ta recommandation de Gnose et gnostiques de Roland Hureaux: excellente synthèse, en effet (mais comme tu l'avais justement pressenti, je n'aurais rien eu contre quelque chose de plus fouillé en termes de contextualisation - et la dernière partie, «La gnose après la gnose», était assez peu utile, ai-je trouvé).

Cololi a écrit:

La scène de torture 

Benedictus a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Lu et relu avec délectation Les Géorgiques.

 Et puis même Le Jardin des Plantes et Le Tramway, cette façon qu'ils ont de reprendre l'œuvre en écharpe pour la clore...

arnaud bellemontagne a écrit:

l'intégrale pléiade de Claude Simon en 2 volumes.

J'avoue que j'hésite un peu: déjà parce que j'ai déjà tous les textes parus chez Minuit en édition princeps; ensuite la Pléiade n'est déjà pas forcément le support idéal pour des romans à lire et à relire, alors a fortiori quand il y a un travail sur la typographie et la composition...
En fait, la seule chose qui pourrait me décider, c'est s'il y avait Orion aveugle avec les illustrations - c'est le cas?

Il y a seulement la préface à Orion aveugle.

Emeryck a écrit:

Henrik Ibsen : Une maison de poupée

Oh, ils ont réédité Recoing avec la scéno de Braunschweig ! Ce doit exister en DVD, je crois, et ça vaut la peine – Ibsen, à part Kongs-Emnerne, jamais joué de toute façon, est toujours beaucoup plus convaincant sur scène qu'à la lecture.

Dans ce cas, donne la primauté à Rosmersholm et Brand, si tu ne les as pas encore lus.

Beckett : En Attendant Godot
Assez mitigée ... Autant je peux adorer le côté violence gratuite, mais 3 pages plus loin je peux trouver ça totalement noyé dans le blabla ...
J'y reviendrais.  

Sartre : La Nausée
  Jean-Sol !
J'ai adoré 

Et j'entame :
Flaubert : Salammbô

anaëlle a écrit:

Beckett : En Attendant Godot
Assez mitigée ... Autant je peux adorer le côté violence gratuite, mais 3 pages plus loin je peux trouver ça totalement noyé dans la blabla ...
J'y reviendrais.  

Sartre : La Nausée
  Jean-Sol !
J'ai adoré 

C'est ton premier Beckett, au fait ?

Il faudrait que je le lise ce Sartre, décidément.

Emeryck a écrit:

anaëlle a écrit:

Beckett : En Attendant Godot
Assez mitigée ... Autant je peux adorer le côté violence gratuite, mais 3 pages plus loin je peux trouver ça totalement noyer dans la blabla ...
J'y reviendrais.  

Sartre : La Nausée
  Jean-Sol !
J'ai adoré 

C'est ton premier Beckett, au fait ?

Yep

Citation :

Il faudrait que je le lise ce Sartre, décidément.
[/font]

Oh oui ! Quelle plume ...

Attention, troll:

Pour rattraper mon retard dans les tendances historiographiques qui ont la cote:
Romain Bertrand: L'Histoire à parts égales. Récits d'une rencontre Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècles). Seuil, 2011
Serge Gruzinski: Les quatre parties du monde. Histoire d'une mondialisation. La Martinière, 2004
Pour me mettre au fait d'une pensée géographique qui semble exercer une influence certaine sur les contenus de programmes de l'Éduc' Nat':
Michel Lussault: L'Avènement du Monde. Essai sur l'habitation humaine de la Terre. Seuil, 2013

Ouais, enfin, Sartre, Godot et Salammbô, c'est mainstream en licence de lettres, pas exactement en collège, si tu permets.

Elle me fait de plus en plus peur.

Ah, mais je parlais juste de l'appréciation positive La Nausée par notre jeune camarade.

 De mon temps, Godot, Sartre et Salammbô, c'était (furieusement) mainstream au lycée.
Du coup, pour faire le mariole, quand j'étais en Première, je lisais Leiris et le cardinal de Retz.

Bovary en première, Sartre en terminale, je veux bien (plutôt l'Existentialisme est un humanisme, le reste c'est long). Mais sérieusement, Salammbô tendance ? J'ai lu ça dans ma bonne vingtaine, et honnêtement, il y avait beaucoup de mots par page que je découvrais et que je n'ai jamais revus ailleurs… Ça me paraît tout à fait inaccessible pour le commun des mortels du lycée, même d'il y a longtemps.

Emeryck a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Dans ce cas, donne la primauté à Rosmersholm et Brand, si tu ne les as pas encore lus.  

Je vais d'abord lire Une maison de poupée car c'est au programme de lettres en prépa scientifique cette année, mais je commanderai j'emprunterai à la médiathèque les deux autres.

Edit : Ah, il n'y est visiblement pas..

Au départ, c'était autoproduit par le Théâtre National de Strasbourg ; mais il y a eu ensuite Rosmersholm, la Maison de Poupée, le Canard Sauvage à la Colline, l'éditeur doit être mieux distribué. En tout cas, tout ça existe, en cherchant un peu…

DavidLeMarrec a écrit:

Emeryck a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Dans ce cas, donne la primauté à Rosmersholm et Brand, si tu ne les as pas encore lus.  

Je vais d'abord lire Une maison de poupée car c'est au programme de lettres en prépa scientifique cette année, mais je commanderai j'emprunterai à la médiathèque les deux autres.

Edit : Ah, il n'y est visiblement pas..

Au départ, c'était autoproduit par le Théâtre National de Strasbourg ; mais il y a eu ensuite Rosmersholm, la Maison de Poupée, le Canard Sauvage à la Colline, l'éditeur doit être mieux distribué. En tout cas, tout ça existe, en cherchant un peu…  

À la commande, oui, mais c'est une vingtaine d'euros.

DavidLeMarrec a écrit:

Mais sérieusement, Salammbô tendance ? J'ai lu ça dans ma bonne vingtaine, et honnêtement, il y avait beaucoup de mots par page que je découvrais et que je n'ai jamais revus ailleurs… Ça me paraît tout à fait inaccessible pour le commun des mortels du lycée, même d'il y a longtemps.  

Si, si, je t'assure: je revois même certains geeks métalo-grunge en train d'en lire la version BD de Druillet dans l'espoir de pécho des filles de Terminale A (ou des C option latin) qui, elles, avaient lu le vrai livre.
Au demeurant, au bac, je me souviens d'avoir eu Bovary en œuvre intégrale et des extraits de Salammbô dans un groupement de texte (à l'époque, comme on enseignait encore le latin, on ne parlait pas encore corpus en Lettres Modernes) sur l'orientalisme (avec du Lamartine, du Nerval...)