Lectures (5)

Antoine de Saint-Exupéry
Courrier sud

Rav-phaël a écrit:

Soirée(s) de pur plaisir ...
un certain tableau de Gustave Moreau comme décor

J'en profite, en vous lisant, pour te remercier de la fort belle iconographie de ton blindtest sur l'orientalisme

Après m'être régalé de César Birotteau:

Hugo : Les Burgraves
Happy-end de rigueur mais quelles tirades homériques!!!


Balzac : Pierre Grassou
Un portrait en pied de la médiocrité bourgeoise. C'est accablant.  

arnaud bellemontagne a écrit:

Après m'être régalé de César Birotteau:

Hugo : Les Burgraves
Happy-end de rigueur mais quelles tirades homériques!!!

J'avais été un peu déçu en le lisant, même la langue m'avait paru un peu fatigué. J'avais enchainé sur Cromwell et même si c'est au final trop long, là j'avais été comblé!
(en plus c'est drôle)

Parsifal a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Après m'être régalé de César Birotteau:

Hugo : Les Burgraves
Happy-end de rigueur mais quelles tirades homériques!!!

J'avais été un peu déçu en le lisant, même la langue m'avait paru un peu fatigué. J'avais enchainé sur Cromwell et même si c'est au final trop long, là j'avais été comblé!
(en plus c'est drôle)

Ah oui Cromwell c'est fabuleux.

Ravélavélo a écrit:

Antoine de Saint-Exupéry
Courrier sud

J'en garde un bon souvenir.


Dust, d'Yvonne Adhiambo Owuor. Pour le moment, c'est époustoufflant (même si je constate que mon anglais s'est bien rouillé ces derniers mois).

Et des poèmes de Juan Gelman.

Et Jacques Roubaud, toujours.

Oriane a écrit:

Ravélavélo a écrit:

Antoine de Saint-Exupéry
Courrier sud

J'en garde un bon souvenir.

Son premier roman.

Récemment :

Villiers de L'Isle-Adam : Contes cruels
Jean Bruce : OSS 177 et les monstres du Holy Loch
Marcel Aymé : Le Moulin de la Sourdine

Petite halte chez les Rougon-Macquart.

Zola: L'assommoir

Jamais lu auparavant.

Fini l'Assommoir.

C'est une fresque terrifiante. Certaines pages sont à la limite du soutenable (le martyre de la petite Lalie   ).

Je mets fresque parce que Zola peint tout ça avec une maestria lexicale, un souffle et un appétit organique et sensuel qui n'appartiennent qu'a lui.
Un des écrivains les plus physiques que je connaisse (un peu comme Beethoven ou Mahler en salle de concert)

Pour tout dire j'ai adoré ( comme Balzac et Hugo, Zola a de la verve)  

Prochain roman: Son excellence Eugène Rougon

Oui, c'est tout le paradoxe de Zola : voulant écrire dans une veine scientiste, il n'y a pourtant pas plume plus subjective et romantique. Un très, très grand – et j'aime particulièrement les moments où il s'abstrait un peu de son projet (la lumière du début du Docteur Pascal, et bien sûr le feu d'artifice mystique et végétal de La faute de l'abbé Mouret).

Grand contrepétiste, en outre, ce qui contribue à me le rendre encore plus sympathique. (La Faute de l'abbé Mouret, hein...)

Personnellement, je suis assez fan de sa délirante trilogie des Trois Villes, où justement le projet surdéterminé par l'idéologie scientiste craque en fait de partout.

Benedictus a écrit:

Grand contrepétiste, en outre, ce qui contribue à me le rendre encore plus sympathique. (La Faute de l'abbé Mouret, hein...)

Et toi, tout de suite… Tu es un malheureux…

Citation :

Personnellement, je suis assez fan de sa délirante trilogie des Trois Villes, où justement le projet surdéterminé par l'idéologie scientiste craque en fait de partout.

Je n'ai essayé que Lourdes, où je n'ai pas du tout retrouvé le verbe démiurgique ni l'espièglerie subtile des Rougon.

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Grand contrepétiste, en outre, ce qui contribue à me le rendre encore plus sympathique. (La Faute de l'abbé Mouret, hein...)

Et toi, tout de suite… Tu es un malheureux…

Ah, mais il est totalement avéré que chez Zola, c'était totalement délibéré (d'ailleurs, je crois qu'il s'amusait à en placer une dans chaque livre, teintée d'anticléricalisme le plus souvent - celle-ci était la seule à figurer dans le titre.)

Citation :

Je n'ai essayé que Lourdes, où je n'ai pas du tout retrouvé le verbe démiurgique ni l'espièglerie subtile des Rougon.

Oui, c'est le moins bon des trois, celui en tous cas où il reste le plus dans les clous de son projet de départ (au demeurant, oui, le style est assez différent, plus simili-feuilletonesque grinçant, comme certains Balzac). Tente peut-être Rome, quand même - j'en garde un excellent souvenir.

DavidLeMarrec a écrit:

le feu d'artifice mystique et végétal de La faute de l'abbé Mouret

Les effusions florales du Paradou sont inoubliables.

Rav-phaël a écrit:

C'est assez étonnant ; on suffoque
C'est saisissant, un peu trop, mais sacrément efficace.
J'ai commencé par le dernier du cycle.
Je ne sais pas si quelqu'un le connait parmi vous, et me conseille les trois autres. ça fait plutôt envi en tout cas ! [/font]

Oui, je connais, vu que le gars est quand même, à la base, un régional de l'étape pour moi.
(Et que, du coup, mes collègues de Lettres et de théâtre l'ont font pas mal travailler au lycée.)

Après, quand on lit le cycle, en entier, ton impression se confirme: étonnant, suffoquant, saisissant, efficace - mais un peu trop tout ça, justement (et qui ne se renouvelle pas tellement). On finit par soupçonner une forme de systématisme roublard derrière l'apparence traumatique-viscérale.

Quelques pages de L'humeur vagabonde d'Antoine Blondin.
Blondin demeure un romancier fort apprécié pour la qualité de son écriture, une écriture raffinée et soignée.

Ah, "l'été grec", un des plus beaux livres sur la Méditerranée.


J'ai fini de lire "Le docteur Pascal", dont on parlait plus haut, et ce faisant, la totalité des Rougon-Macquart, que j'ai entrepris il y a quelques années de ça.
J'étais franchement peu réceptif au début de la série, je trouvais ça sur-écrit, avec une surabondance de descriptions, d'adjectifs, qui alourdissait considérablement le texte (les auteurs que j'apprécie ne sont pas de la même veine, faut dire).
J'ai ensuite nuancé ma perception des choses, surpris quelquefois de la modernité dans la crudité et la noirceur des choses, et l'aspect stylistique s'est un peu modéré par suite, je trouve.
Mais pour être honnête, je ne suis pas mécontent d'en avoir terminé, pour pouvoir passer à autre chose.

Merci pour ce retour. Ceci dit, je fais une pause dans les Rougon-Macquart pour revenir à Proust:

Le Temps Retrouvé.

Ah, Proust et La Recherche, c'est prévu pour suivre Zola.
Mais avec une pause entretemps.

Jamais lu La Recherche?

Petit veinard!

...quoique si tu n'aimes pas la surabondance...

Mon pauvre, quand je me penche sur ce que je n'ai pas lu (et que j'aimerais bien avoir lu), c'est un abîme sans fond...

Idem.

Céline : Mort à crédit
Saint Augustin : Les Confessions, Livre X
[ Pétrarque :L'Ascension du Mont Ventoux]

et je commence :
Rousseau : Les Confessions

Céline ... je n'aime pas !
Quant à St Augustin et Pétrarque ... te voilà plus cultivée que moi

Les Confessions, celles de Rousseau, me sont chères ... et le resteront toutes ma vie. Car c'était un peu une "première fois" ...

Sinon, de mon côté :

Tom Wolfe : Bloody Miami.
J'avais lu ce livre au moment de sa sortie, et après avoir passé une semaine à Miami je l'ai relu avec un intérêt renouvelé : l'auteur capte d'une manière saisissante les antagonisme sociaux, mais surtout raciaux dans cette ville superficiellement décrite comme un paradis pour riches retraités - en fait, comme le dit un des protagonistes "à Miami, tout le monde hait tout le monde !!"

Jay McInerney : Les jours enfuis.
Exploration du New York au moment de la crise financière, au travers de la vie d'un couple de quinquagénaires lui éditeur, elle bénévole dans une organisation caritative - quelques facilités narratives, mais globalement une lecture captivante.
C'est le 3ème volet d'une série mettant en scène les mêmes personnages, Corrine et Russell : ça m'a donné envie de lire les autres : je me suis donc procuré "Trente ans et des poussières" que je lirai prochainement.

 Montfort

Cololi a écrit:

Céline ... je n'aime pas !

Idem. Ado, son style me fascinait, mais j'en suis revenu. J'irai même jusqu'à dire que c'est un écrivain surestimé (dire que certains le mettent à la hauteur d'un Proust...on rêve ).

arnaud bellemontagne a écrit:

Cololi a écrit:

Céline ... je n'aime pas !

Idem. Ado, son style me fascinait, mais j'en suis revenu. J'irai même jusqu'à dire que c'est un écrivain  surestimé (dire que certains le mettent à la hauteur d'un Proust...on rêve ).

Ça fait plaisir de se sentir un peu moins seul...

arnaud bellemontagne a écrit:

Cololi a écrit:

Céline ... je n'aime pas !

Idem. Ado, son style me fascinait, mais j'en suis revenu. J'irai même jusqu'à dire que c'est un écrivain  surestimé (dire que certains le mettent à la hauteur d'un Proust...on rêve ).

Je peux être plus précis : je n'ai lu que Voyage au bout de la nuit et Entretiens avec le professeur Y ... et des passages d'autres livres.

Voyage au bout de la nuit, j'en sors partagé : d'un côté la partie sur la guerre, la partie sur New York, et la 1° partie du retour en France, c'est vraiment génial, je peux dire que j'ai du mal à trouver un équivalent en terme de génie.
A l'inverse, la partie en Afrique ... et surtout la 2° partie du retour en France ... vraiment ça me tombe des bras. On n'en sent pas la nécessité (contrairement aux parties pré-citées). Le style se répète. Et surtout ... plus que tout, ce que je lui reproche c'est le systématisme ET la platitude. On ne sent aucune transcendance, et aucune profondeur dans le personnage principal ... il semble seulement inscrit dans le monde matériel ... à 100% ... et ne vouloir que cela.

Pour les oeuvres plus tardives ... je crains que tout ces traits ne se soient exacerbés.

Benedictus a écrit:

Ça fait plaisir de se sentir un peu moins seul...

on en a déjà parlé sur le forum... et tu étais loin d’être seul il me semble.

lucien a écrit:

Benedictus a écrit:

Ça fait plaisir de se sentir un peu moins seul...

on en a déjà parlé sur le forum... et tu étais loin d’être seul il me semble.

Ici, oui.
En revanche, en prépa, à la fac, et à présent parmi mes collègues, je me suis toujours trouvé seul à dire que, si Céline est un romancier intéressant (en tous cas dans Voyage / Mort), si son style a incontestablement une individualité très forte, je ne parviens pas à voir en lui l'un des deux ou trois plus grandes figures de la littérature française du XXᵉ siècle, que littérairement il me semble un peu surfait.
Même les «anti» que j'ai rencontrés l'étaient exclusivement sur le versant idéologique et tenaient pour acquis le statut littéraire que ses admirateurs lui reconnaissent (avec le discours-type: «oui, c'est bien sûr un des plus grands génies littéraires de tous les temps, mais type abject, antisémite obsessionnel, appels au meurtre...»)

J'ai un avis assez mitigé sur Mort à crédit. J'ai trouvé certaines pages débordantes de poésie, tandis qu'une majeure partie du bouquin m'a semblé tourné à vide ... Je lirai VABDLN, mais je ne suis pas sure d'aller plus loin.

et fini cette nuit :
Lagane : Questions internationales en fiches

J'ai lu ce bouquin au moins 5 fois sous différentes traductions.
La dernière traduction est clairement la meilleure.
J'avoue  une fascination pour cette oeuvre, comment peut on galérer, le terme est faible, des semaines pour le plaisir d'un jour ou deux (sexe, drogues, ....)



Pour qui s'intéresse à comment l'Europe est ce qu'elle est....

Céline Voyage au bout de la nuit, cette oeuvre majeure qui a influencé la littératute du monde entier (voir les américains)" />

Benedictus a écrit:

lucien a écrit:

Benedictus a écrit:

Ça fait plaisir de se sentir un peu moins seul...

on en a déjà parlé sur le forum... et tu étais loin d’être seul il me semble.

Ici, oui.
En revanche, en prépa, à la fac, et à présent parmi mes collègues, je me suis toujours trouvé seul à dire que, si Céline est un romancier intéressant (en tous cas dans Voyage / Mort), si son style a incontestablement une individualité très forte, je ne parviens pas à voir en lui l'un des deux ou trois plus grandes figures de la littérature française du XXᵉ siècle, que littérairement il me semble un peu surfait.
Même les «anti» que j'ai rencontrés l'étaient exclusivement sur le versant idéologique et tenaient pour acquis le statut littéraire que ses admirateurs lui reconnaissent (avec le discours-type: «oui, c'est bien sûr un des plus grands génies littéraires de tous les temps, mais type abject, antisémite obsessionnel, appels au meurtre...»)

Pour ma part, et pour m'en tenir à un strict jugement littéraire (si tant est que ce soit possible en l'espèce), je n'ai qu'un goût moyen pour Voyage, dont je trouve les ficelles finalement assez visibles et répétitives, mais j'aime beaucoup Nord et D'un château l'autre: le brouillage entre mémoires et roman, la vision d'une Europe en ruines, l'outrance misanthrope, l'autoportrait à la fois pitoyable et cherchant à sauver la face, tout cela me paraît donner à ces récits une tonalité singulière et une tentative assez originale dans la recherche de formes nouvelles de l'après-guerre. Cela me parle toutefois moins que bien d'autres romanciers de ces années.

Eusèbe a écrit:

Pour ma part, et pour m'en tenir à un strict jugement littéraire (si tant est que ce soit possible en l'espèce), je n'ai qu'un goût moyen pour Voyage, dont je trouve les ficelles finalement assez visibles et répétitives, mais j'aime beaucoup Nord et D'un château l'autre: le brouillage entre mémoires et roman, la vision d'une Europe en ruines, l'outrance misanthrope, l'autoportrait à la fois pitoyable et cherchant à sauver la face, tout cela me paraît donner à ces récits une tonalité singulière et une tentative assez originale dans la recherche de formes nouvelles de l'après-guerre. Cela me parle toutefois moins que bien d'autres romanciers de ces années.

J'ai essayé de lire Nord et D'un château l'autre: a priori, ils m'auraient davantage intéressé (pour toutes les raisons que tu cites), mais les deux me sont tombés des mains - largement pour cette syntaxe trouée de points de suspension (pour lire un post de Cololi, ça va; mais pour tout un livre, j'ai du mal.) Mais je retenterai sûrement un jour.

Mais oui, par rapport à Aragon ou au dernier Giono (pour ne prendre que des auteurs de la même époque, et qui eux aussi ont un style très personnel et jouant beaucoup sur l'articulation entre l'oral et le très écrit), Céline me parle moins, et sa supériorité littéraire sur eux ne me semble pas particulièrement évidente.

Je crois aussi que j'ai globalement une certaine difficulté avec la caricature dans les Lettres - et Céline joue énormément sur la distorsion grotesque du réel. Ce qui fait que je lui préfère même des auteurs dont je reconnais la moindre importance littéraire mais qui, d'un référent très proche, tirent un univers littérairement moins outré - je pense en particulier à René Calet ou Raymond Guérin.

Du peu que j'ai essayé de lire, quelques pages, de D'un château l'autre, même remarque que Benedictus. Vraiment la même raison. Alors que le Voyage, montre dans au moins la moitié de ses pages, un vrai génie littéraire ... vraiment exceptionnel.

Mais pour les points de suspension ... j'avoue ne plus pouvoir m'en passer ... mais ça n'a rien à voir avec Céline ... car lui pratique l'ellipse ... et j'imagine qu'il faut avoir une sacrée connaissance de l'époque, des personnages (je parle de la fuite à Sigmaringen) ... ou alors être célinien jusqu'à l'os, être dans sa tête pour ne jamais décrocher.
Non ... les miens ... c'est juste parce que j'écris comme si je parlais.

Le Giono des Chroniques atteint des sommets! J'ai justement prévu Le Moulin de Pologne à mon programme de lectures estivales
La syntaxe célinienne ne m'avait pas particulièrement gêné mais j'étais prêt, à l'époque, à lire bien plus rebutant (Robert Pinget, par exemple, qui m'effraierait sans doute aujourd'hui)

Fini "Jours barbares - une vie de surf", de William Finnegan, récent prix Pulitzer de la biographie, offert pour mon anniversaire.

Je ne regarderai plus une vague de la même manière...

Je n'en n'ai pas dit un mot ... mais franchement ... les deux derniers Dostoievski (enfin j'ai pas fini le 2°) que j'ai lus ... me confortent dans l'idée que c'est vraiment l'écrivain le plus génial que je connaisse !

Tu parles des Carnets et des Karamazov?

arnaud bellemontagne a écrit:

Tu parles des Carnets et des Karamazov?

Carnets du sous-sol et Carnets de la maison morte.

(les Frères Karamazov, c'était juste avant, et ... j'avoue que dans le genre indépassable ... ça se place là)

Il te manque plus que Les Possédés... qui arrive à égaler (voire dépasser) l'indépassable.

A mon avis Dosto l'a écrit pour toi.