Autour de la musique classique Le but de ce forum est d'être un espace dédié principalement à la musique classique sous toutes ses périodes, mais aussi ouvert à d'autres genres. |
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| Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie | |
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+19Bruno Luong DavidLeMarrec Benedictus clemensnonpapa warren 60 Cello / abbado71 fomalhaut eleanore-clo draffin math Eusèbe Ravélavélo Anaxagore Jorge A Mélomaniac Pipus 23 participants | |
Auteur | Message |
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Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| | | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Jeu 1 Déc 2016 - 21:55 | |
| Aïe, tu comptes vraiment illustrer tout ce topic par des succédanés warholiens ? Moi qui espérais un Hanna-Barbera revival... - Pipus a écrit:
Soit la sélection est raisonnable (<30, dépendant du nombre d'inscrits)
Effectivement, trente versions c'est très raisonnable si le jury compte une vingtaine de participants... - Pipus a écrit:
Soit une sélection large, et nous ferons par exemple 2 tours sur la base d'extraits des mouvements afin de faire un premier filtre, puis deux derniers tours pour départager les 10 restants
Voilà une méthode intéressante, un brin sacrilège, mais pourquoi pas. Ça a déjà été tenté ? Ceci dit, j'adhère ! Vu la largeur de la discographie, ça permettrait un panorama fouillé. Et pour une oeuvre assez cohérente stylistiquement et formellement, des extraits de chaque mouvement éclairent sur le style d'interprétation. Je sens bien ce type d'écrémage sur les mouvements 1 et 3 (ce qui permettrait d'inclure une dizaine de versions par groupe -un procédé notamment intéressant si le jury n'est pas très nombreux), puis une écoute exhaustive sur les mouvements 2 et 4. |
| | | A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 3 Déc 2016 - 0:31 | |
| Je vais passer mon tour pour l'écoute et les commentaires, mais ne manquerai pas de prendre d'abondantes notes à mesure que l'étau se resserre. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 3 Déc 2016 - 0:54 | |
| A 6 (7 si Pipus participe aussi), ça va être difficile de commencer... |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 3 Déc 2016 - 8:31 | |
| Merci Mélo. A l'heure actuelle, nous sommes 8 :
- Anaxagore - Clemensnonpapa - Ravélavélo - Mélomaniac - Eusèbe - Warren 60 - Cello - Pipus
Soillons nombreux, viendons écoutez la 4e symfonie !
N'hésitez pas à vous inscrire, ce n'est pas si engageant que cela : vous pourrez décider de ne participer qu'à une partie des tours si vous êtes pris à certains moments. Et si l'écoute a démarré avant Noël, on se laissera le temps de profiter de nos joujoux ! |
| | | Jorge Caliméro baroqueux
Nombre de messages : 6307 Age : 36 Localisation : Strossburi Date d'inscription : 20/10/2005
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 4 Déc 2016 - 14:38 | |
| Pour sortir de mes sentiers battus, j'ai bien envie de participer à ce qui promet d'être une belle écoute comparée. |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 4 Déc 2016 - 18:11 | |
| Merci Jorge ! Nous voilà 9 !
- Anaxagore - Clemensnonpapa - Ravélavélo - Mélomaniac - Eusèbe - Warren 60 - Cello - Jorge - Pipus
Le recrutement continue, j'ai du pain sur la planche pour récupérer les versions choisies !
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| | | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 25 Fév 2017 - 11:32 | |
| Bonjour à tous Désolé pour mon silence sur le sujet, je n'ai pas eu le temps d'intervenir sur le forum depuis pas mal de temps. L'écoute est toujours prévue si vous êtes toujours intéressés. En reprenant mes notes, j'avais inscrit : - Anaxagore - Clemensnonpapa - Ravélavélo - Mélomaniac - Eusèbe - Warren 60 - Cello Cela fait peu pour une écoute portant sur une trentaine de versions d'une symphonie, mais avec le beau temps je suis sûr que chacun aura envie d'écouter du Brahms (non ?) Les versions sont quasi-prêtes. Il y a forcément eu un tri à faire, mais dans l'ensemble je pense que l'on aura quelques belles versions. Il m'en reste 7 que je souhaiterais récupérer avant de démarrer. A très bientôt sur l'écoute ? |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 26 Fév 2017 - 2:52 | |
| Je suis toujours volontaire ... |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 26 Fév 2017 - 9:58 | |
| Moi de même, toujours partant. |
| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 26 Fév 2017 - 10:08 | |
| Moi aussi, je suis partant, plus que jamais! Heureux que tu sois de retour, Pipus |
| | | math Mélomane averti
Nombre de messages : 403 Localisation : Au nord du centre du sud de la France Date d'inscription : 13/09/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 26 Fév 2017 - 10:10 | |
| Est-ce qu'il y a encore de la place pour moi? |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 26 Fév 2017 - 13:58 | |
| Je me laisserai bien tenter aussi... J'approuve une pré-sélection par extraits, suivie d'une écoute exhaustive des versions retenues. |
| | | eleanore-clo Mélomane averti
Nombre de messages : 198 Date d'inscription : 04/12/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 26 Fév 2017 - 15:41 | |
| Bonjour
Je ne suis pas une grande mélomane. Néanmoins, j'adore Brahms et sa mélancolie, celle des longues soirées d'automne. Si cela ne gène pas, je suis partante pour participer à cette écoute ?
Bien cordialement Eléanore-clo |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 26 Fév 2017 - 20:41 | |
| Vous êtes bien sûr tous les bienvenus Donc : - Anaxagore - Cello - Clemensnonpapa - Draffin - Eleanor-Clo - Eusèbe - Fomalhaut - Math - Mélomaniac - Ravélavélo - Warren 60 Je suis également d'avis de faire un premier rapide tri sur la base d'extraits. Nous pourrons alors concentrer notre attention sur une liste à taille humaine. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 26 Fév 2017 - 20:48 | |
| Pour susciter un engouement aussi subit, m'est avis que Pipus, qui fait mine d'être surpris, a dû soudoyer les nouveaux participants. Merci de nous rejoindre Oui, tant mieux, je vais pouvoir me désister j'ai beaucoup d'orgue à écouter en ce moment et y a le BT de Ravphael... |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 28 Fév 2017 - 7:52 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Oui, tant mieux, je vais pouvoir me désister j'ai beaucoup d'orgue à écouter en ce moment et y a le BT de Ravphael...
Je n'avais pas encore eu l'occasion de l'utiliser celui-là : Chers tous, j'ai quasiment toutes les versions que je prévoyais d'inclure dans l'écoute. Il y en a une bonne trentaine, je confirme donc le tour préliminaire consistant, sur la base d'extraits assez larges, à procéder à un premier écrémage. Le temps de préparer tout cela, les groupes, les extraits, et l'on démarre. Bien sûr, les nouveaux participants sont les bienvenus tout au long de l'écoute ! |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 4 Mar 2017 - 14:10 | |
| Chers, J'ai procédé à un petit calcul quant à la quantité d'écoute, et je constate qu'en nous adonnant à un pré-tour éliminatoire basé sur des extraits, nous augmenterons la durée de l'écoute et des écoutes. En particulier, et parce qu'il me semble difficile d'éliminer des candidats sur la bases d'extraits de moins de 3 minutes de chaque mouvement, nous retrouverions-nous à écouter n x 10 minutes d'extraits, alors que nous pouvons tout aussi bien partir directement sur l'écoute du premier mouvement. Aussi, le temps de monter les groupes et de produire les fichiers qui vont bien, et nous démarrons sur la base de 30 versions, soit 10 pour chacun des trois groupes de 4 participants ! Vous savez tout, ou presque, je vous préciserai comment noter et la méthode permettant de déterminer les restants En attendant, vous reprendrez bien un peu de thé, ma chère ?
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 4 Mar 2017 - 15:02 | |
| Si j'ai bien compris le raisonnement : plutôt que d'introduire une phase de présélection qui prendrait 12 minutes (quatre mvts fois 3 mn) par version, autant commencer l'écrémage par l'écoute du premier mouvement qui dure autant. Sauf que cette phase (qui représente certes un énorme boulot d' editing pour l'organisateur) devait nous épargner d'avoir à écouter 10 versions d'un mouvement intégral. Ça excède de loin le volume des précédentes écoutes comparées, ou (de mémoire) on ne dépassait pas les 6-7 versions/tour pour une oeuvre d'une telle longueur. On aurait pu ne retenir qu'1 minute pour chacun des quatre mouvements. Quinze versions partagées en deux groupes (de six participants), ça ne prenait qu'une heure au jury. Évidemment 1 mn par mvt c'est peu, mais pour écarter des versions qui n'ont rien à dire (ou déplaisent dès le premier abord), ça peut suffire. Là honnêtement je pense avoir un peu de mal à entendre intégralement dix fois le même mouvement pendant deux heures Le cas échéant, je pense n'écouter que les deux premières minutes et les deux dernières. |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 4 Mar 2017 - 15:48 | |
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 4 Mar 2017 - 16:45 | |
| @ Mélomaniac : ravi de te voir confirmer ta participation Je comprends que le premier tour puisse paraître lourd, mais sauf à grouper deux mouvements dans un seul tour pour rester sur cinq rounds (Extraits / Mvt1 / Mvt2 / Mvt3-4 / Finale, ou Mvt1/Mvt2/Mvt3/Mvt4/Finale), le nombre d'écoutes sera plus important, et la durée totale également. Certes on peut penser que l'on aura plus de temps, mais je pense également aux autres écoutes qui pourraient patienter à la porte. D'autre part quatre trop courts extraits me semblent vraiment une stratégie risquée, les versions sélectionnées sont déjà dans le haut du panier et je pense que certains d'entre nous aurons préférence pour une écoute de l'ensemble du mouvement. Et puis quelles parties retenir ? J'ai réécouté l'oeuvre attentivement cette nuit et cela ne me semble pas évident, d'autant que chacun a ses passages préférés. Ceci étant dit rien n'interdit comme tu l'envisages d'écouter une partie du mouvement - sa préférée - au moins l'extrait pourra-t-il être plus long. Enfin, je propose 3 semaines pour ce premier tour, 3 versions par semaine. On ne gardera que 5 versions, ce qui allégera la suite. @Fomalhaut : je ne sais pas si tu rebondissais sur la proposition de Mélomaniac, mais sauf mauvais souvenirs de ma part la mécanique d'Abbado71 portait sur la notation et non sur la structuration des tours. En particulier, le premier mouvement reste éliminatoire s'il est raté. Pour autant ce système de notation me semble effectivement intéressant, nous pourrions l'appliquer. Pour essayer de répondre aux inquiétudes quant à la quantité, que je comprends parfaitement, préférez-vous un premier tour avec :- 10 versions par groupe de 4 personnes (écoute plus longue) ? - 7/8 versions par groupe de 3 personnes (peut-être un risque plus important sur la pertinence des éliminations) ? Il me faudra prendre une décision ce soir car mardi je m'envooole et ne pourrait pas uploader aisément de gros fichiers |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 4 Mar 2017 - 16:50 | |
| Pour répondre à ton alternative, j'aurais tendance à opter pour 7/8 versions maxi au premier tour. Comme je connais assez bien l'oeuvre, je pense pouvoir fixer mon avis dès la première écoute. Mais je pense aux auditeurs (plus consciencieux que moi) qui ont besoin d'entendre 2-3 fois chaque version : scruter dix versions du premier mouvement pendant quatre heures risque de leur être indigeste. Bon, en tout cas on espère que tu auras le temps d'organiser tout ça avant de t'envoyer en l'air |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 4 Mar 2017 - 17:39 | |
| Oui, je rebondissais sur la proposition de Melomaniac. Dans le système abbado71, chaque mouvement avait sa cohorte d'éliminés, c'est peut-être excessif, mais, pour ma part, un premier mouvement "éliminatoire" ne me choque pas. Le premier mouvement est souvent le socle de la symphonie, de toute symphonie écrirai-je (Avis personnel, bien sûr). Quel que soit le système retenu, il me semble toutefois important d'écouter entièrement un mouvement quel qu'il soit.
Pour en revenir au premier tour, je rejoins Melomaniac, 7/8 versions. Certes, je connais plutôt bien cette œuvre et, tout comme Melomaniac, je fixerai vraisemblablement mes avis dès la première écoute. L'expérience de la 4ème de Malher m'a toutefois montré qu'avant d'éliminer un version que je jugeais insuffisante, je prenais le temps de la réécouter et, quelques fois, de la réécouter plusieurs fois !
fomalhaut |
| | | math Mélomane averti
Nombre de messages : 403 Localisation : Au nord du centre du sud de la France Date d'inscription : 13/09/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 4 Mar 2017 - 17:55 | |
| Il me semble que, si l'on veut émettre un commentaire un tant soit peu étoffé et argumenté, quatre ou cinq versions sont un maximum - quitte à en réclamer une deuxième tranche si nécessaire. |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 5 Mar 2017 - 12:15 | |
| Merci pour vos retours. Vu que nous sommes relativement peu nombreux, il sera difficile de faire des groupes de 4 versions tout en garantissant, ne serait-ce qu'en partie, un nivellement entre les avis. Je vous propose pour ce tour de procéder donc à 7/8 versions sur 4 groupes, et dès le tour suivant nous serons à 5 versions sur 3 groupes (je suis assez d'accord avec Fomalhaut sur la prédominance du premier mouvement dans certaines symphonies, qui permettra sur ce premier tour d'être sereins sur le large tri qui sera fait), puis 3, puis 2, puis la finale |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 5 Mar 2017 - 15:59 | |
| - Pipus a écrit:
- Merci pour vos retours. Vu que nous sommes relativement peu nombreux, il sera difficile de faire des groupes de 4 versions tout en garantissant, ne serait-ce qu'en partie, un nivellement entre les avis.
Je vous propose pour ce tour de procéder donc à 7/8 versions sur 4 groupes, et dès le tour suivant nous serons à 5 versions sur 3 groupes (je suis assez d'accord avec Fomalhaut sur la prédominance du premier mouvement dans certaines symphonies, qui permettra sur ce premier tour d'être sereins sur le large tri qui sera fait), puis 3, puis 2, puis la finale OK, Picpus, Allons de l'avant ! fomalhaut |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 5 Mar 2017 - 22:04 | |
| Exactement, go ahead ! J'ai constitué les 4 groupes : - Groupe A : Abbado71, Anaxagore, Fomalhaut - Groupe B : Clemensnonpapa, Draffin, Eleanor-Clo - Groupe C : Cello, Eusèbe, Math - Groupe D : Mélomaniac, Ravélavélo, Warren 60 Vous allez bientôt recevoir un petit message de ma part N'hésitez pas à venir nous rejoindre dès à présent, plus on est de mélomanes, plus on ouï !La fin du premier tour est prévue le Mercredi 22 mars au soir. Quelques précisions : - Je vous propose, comme l'a suggéré Fomalhaut et à l'instar de l'écoute d'Abbado71 concernant la 4e de Mahler, de noter votre appréciation de chaque version sur 10 points en essayant de profiter de toute la panoplie des chiffres : vous n'avez vraiment pas aimé, n'hésitez pas à mettre 2. Vous avez adoré, n'hésitez pas à mettre 9. Le cumul des notes sera utilisé à chaque tour. - Les ex-aequo sont autorisés, dans la limite du raisonnable ;-) - Vos notes et commentaires seront appréciés... sous spoiler. Bonne écoute ! |
| | | abbado71 Mélomane averti
Nombre de messages : 200 Age : 31 Date d'inscription : 19/10/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mer 8 Mar 2017 - 17:29 | |
| Allez je me lance pour ce groupe A fort intéressant à l'image de l'exercice bien sur !! - Groupe A:
A-1 : Dès l'entame, on a à faire à une version d'envergure, tant par les choix du chef que par l'orchestre qui brille par ses cuivres qu'hélas on a placé loin derrière(un peu trop pour moi). Les cordes sont très belles, pouvant dégager une grande sensibilité. L'interprétation est bien mené, avec du détail et un belle équilibre même si j'ai un peu pesté sur ce même équilibre au début (la prise de son ?). Le rubato est resté au placard (ou alors vraiment distillé) et je trouve cependant une certaine lourdeur académique à cette version. Les détails sont cependant appréciables mais au final elle me passionne peu
Note : 6
A-2 Certainement une version de concert certainement. La prise de son ne met vraiment pas en valeur cette interprétation que je trouve assez formidable. Un réel projet sort de la tête du chef et apparaît grâce à son orchestre parfaitement en concordance. Le premier mouvement respire avec une certaine grâce (sans oublier d'être parfois sombre). J'y sent véritablement un mélange entre plénitude solitaire ponctué de tourments dramatique. Si je ferme les yeux , je me croit en automne, le vent souffle, les sentiments fussent entre gaieté, joie parfois et nostalgie . Une version éminemment romantique mais dont on ne peut oublier la prise de son malheureuse Note : 7,5
A-3 Une version très paisible, quiet qui tranche un peu avec ce que j'ai souvent entendu pour cette célèbre 4ième. Une fois encore le projet est bien mené pour attendre son objectif avec de la prise de risque, du rubato et de grandes intentions aux détails. La prise de son est sans défauts et malgrè le fait que ce n'est peut etre pas dans l'esprit de l'oeuvre, pas très allemand , il faut reconnaitre qu'il n'y a techniquement rien à dire, le projet est parfaitement amené même si le soufflé retombre un peu au fur et à mesure de l'écoute. Surprenant mais agréable et agréable
Note : 7
A-4 Une très belle polyphonie, des équilibres orchestraux que je trouve assez superbe, et une version qui reste dynamique; voilà une version qui débute pour le moins agréablement. J'y regrette cependant une lecture un peu extérieur malheureusement, un manque de projet, de lyrisme derrière ce coté rude. Cependant il n'en reste pas moins que cette version à un certain cachet
Note : 7
A-5 : La prise de son est moyenne, avec de la résonance et les groupes orchestraux ont du mal à ressortir bien clairement. Malgré beaucoup d'intelligence notamment dans les variations, la maîtrise rigoureuse de l'orchestre (qui essaye de jouer de lyrisme), j'avoue avoir du mal avec cette version malgré ses attrait , un certain calme qu'elle dégage, des respirations agréables. Mais la prise de son casse un peu le travail malgré tout ont les crescendos massifs deviennent un peu fouillis ou bouillis. Je suis vraiment partagé sur cette version et ça m'ennuie. J'y voit un superbe génie et à la fois ce n'est pas la versions que j'écouterai très souvent (même si en l'écoutant de temps en temps, dans certaines conditions, j'y prendrais bonheur)
Note: 7
A-6 Une version que je qualifierait de prudente, solennelle , mais fort juste, self confident et non dénué de noirceur ténébreuse. Certainement un chef d'age mur qui dirige ici pleinement self-confident , beaucoup de respiration dans les dynamiques, un très beau contrôle des équilibres . Une version assez majestueuse
Note : 7,5
A-
Prise de son assez vieille et lointaine (au début j'ai l'impression que ça sature ) . Cependant, en en faisant abstraction, j'y trouve de grande qualité. A commencé par les dialogues cordes-vents admirables, un grand sens du détail . Les masses égalements dialogues très bien . Cependant je trouve les cuivres sonnant un peu vert et les percussions assez absentes(auquel j'attache beaucoup d'importance). De plus j'avoue que cette interprétation, un brin analytique ne me passionne pas vraiment malgré les qualités de détails
Note : 6,5
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| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Jeu 9 Mar 2017 - 16:25 | |
| Cette symphonie est une de mes oeuvres préférées, c'est le couronnement d'un siècle de symphonies et c'est avec le plus grand plaisir que j'ai écouté et réécouté les sept "Allegro non troppo" du groupe A. fomalhaut - Spoiler:
J'ai, tout d'abord regardé le minutage de chacun des enregistrements de cet Allegro non troppo. Et bien, cela va de 11:01 (A7) à 13:20 (A2), soit 2:19 entre le plus rapide et le plus lent : à première vue, cela semble énorme. Est-ce à dire que la durée médiane, 12:11 (A3), est la bonne ? Première écoute dans l'ordre, de A1 à A7. Deuxième écoute, du plus lent au plus rapide A2 (13:20), A1 (12:53), A6 (12:39), A5 (12:18), A3 (12:11), A4 (11:21) et enfin A7 (11:01). Troisième écoute, du plus rapide au plus lent... Ecoutes aléatoires ensuite.
Premières impressions : Pas de version médiocre quand bien même les orchestres et les prises de son sont de qualité différentes. La musique de cet "Allegro non troppo" est-elle si forte qu'elle en fait oublier l'interprètation ? A la première et à la deuxième écoute, A4 et, surtout A7, ont donné une sensation de vitesse excessive, voire de précipitation, sensation qui disparut à la 3ème écoute, c'est à dire quand ils ont été écoutés les premiers. Par contre, quelle que fut l'écoute, les plus lents, A2 et A1 n'ont pas donné une sensation de lenteur... Ne pas oublier que "Allegro" est completé par "non troppo" ?
Voyons cela plus en détail.
A1 L'orchestre est très bien, en particulier les cordes. On sent que le chef veut donner une interprétation personnelle et précise de la symphonie. L'ensemble sonne d'une façon très équilibrée qui permet d'apprécier pas mal de détails. La vision est toutefois d'une grande objectivité, parfois proche de la sécheresse...Bref, le chef nous emmène vers des contrées ou on ne rit pas beaucoup ! Cela tient néanmoins la route. 7/10
A2 L'orchestre est, de toute évidence, une "rolls" ! Malheureusement, la prise de son est souvent confuse dans les tutti, ce qui pénalise une interprétation magistrale. On sent qu'il y a accord profond entre le chef et ses troupes.L'ensemble est très germanique, d'un sombre romantisme même, comme on peut l'attendre pour la dernière symphonie de Brahms. Certains phrasés sont d'une beauté extraordinaire mais cela ne tourne jamais à la fadeur. L'interprétation d'un maitre ! 9/10
A3 Excellente prise de son. Une interprétaion assez étrange, d'abord reservée, voire neutre, puis tirant vers le grandiose. L' impression finalement ressentie est celle d'une froide perfection ce qui ne messied pas à la 4ème de Brahms. Cela tient la route mais on reste sur sa faim. 6/10
A4 Excellente prise de son et orchestre "superlatif"...C'est plus que très bien joué, magnifiquement joué, beaucoup de dynamisme, plénitude sonore. Pas mal du tout mais on ressent assez vite une vision assez extérieure, très objective avec des détails parfois trop "léchés". On ressent ce sentiment étrange, celui que le chef joue avec la musique de Brahms plus qu'il ne cherche à l'interpréter. Pas mal malgré tout ! 7/10
A5 L'orchestre n'est vraisemblablement pas un "grand" mais le premier ressenti est celui d'une interprétation qui coule de source, d'une interprétation sans problème. Et puis la sonorité de l'orchestre manque d'intensité et là, le chef réagit, il s'emporte et redresse la situation. Exploit personnel ? Bien mais sans plus. 6/10
A6 L'interprétation qui transmet une sensation d'équilibre et de plénitude. Et pourtant elle n'est pas neutre, au contraire, elle est d'une grande intensité. Le chef montre un engagement profond, il impose contrastes et nuances dans une démarche toujours soutenue. Il sait, lui aussi, amener des phrasés d'une grande beauté. Excellente prise de son. Magnifique. 10/10
A7 La prise de son montre son âge. Les timbales sont bien effacées et les cuivres quelquefois bien trop exposés. Mais, du strict point de vue de la direction d'orchestre, quelle leçon ! Certes, on peut avoir le sentiment que le chef part trop vite mais il soutient cette (relative) rapidité avec rigueur et intensité, voire véhémence, tant et si bien que cette (relative) rapidité s'impose. On ne la ressent pas comme excessive, on suit ce torrent qui emporte tout sur son passage et, arrivé au dernier accord, on se demande ce qui va arriver ensuite... Un maitre est au pupitre. 9/10
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| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 11 Mar 2017 - 13:00 | |
| Pour la petite histoire, une anecdote à propos de l'Allegro non troppo qui ouvre cette 4ème symphonie. ARTE a diffusé le 22 mai dernier les quatre symphonies de Brahms, interprétées ce même jour (me semble-t-il) par le NDR Elbphilharmonie sous la direction de Thomas Hengelbrock. Ce concert n'était pas donné dans la nouvelle Elbephilharmonie mais dans la vénérable Laeiszhalle (Ex-Musikhalle) de Hambourg, pour autant qu'il m'en souvienne. Les oreilles attentives ont noté que le début de la 4ème symphonie n'était pas le début habituel. Hengelbrock a donné quelques mesures (2 accords) ajoutés par Brahms après la première exécution de la symphonie mais rapidement supprimées ensuite (Elles ne figurent pas dans la première édition). Ces mesures sont inspirées du thème du 4ème mouvement de la symphonie (Allegro energico e passionnato). Brahms les avait, parait-il, ajoutées pour "faciliter" l'attaque de l'Allegro non troppo. On rapporte que c'est George Szell qui avait découvert l'affaire et possédait même le manuscrit de ces mesures, de cet "Alternative Opening", comme disent les anglo-saxons. Durant une causerie, Szell s'est interrogé sur la pertinence de l'ajout de ces mesures lors de l'interprétation de la symphonie, ajout auquel il a finalement renoncé. Pour les curieux, on trouve ces mesures (46 secondes) dans le cycle Brahms en registré par Riccardo Chailly à Leipzig : https://www.amazon.fr/Brahms-Symphonies-Riccardo-Chailly/dp/B00JX5DZOQ/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1489231983&sr=1-1&keywords=chailly+brahms L'interprétation de Thomas Hengelbrock : https://www.youtube.com/watch?v=_DHOZWiTx9w Le manuscrit de ces mesures : La causerie de George Szell : https://1fichier.com/?epkvgsp790 fomalhaut Désolé, quelque chose m'échappe...Je n'arrive pas à afficher correctement le lien de la causerie de George Szell. |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 11 Mar 2017 - 16:03 | |
| - fomalhaut a écrit:
- Pour la petite histoire, une anecdote à propos de l'Allegro non troppo qui ouvre cette 4ème symphonie.
Le lien fonctionne! Merci pour ces précieuses informations. L'intégrale des symphonies de Brahms par l'orchestre de Cleveland et George Szell est de très haut niveau. |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 11 Mar 2017 - 16:17 | |
| forumactif a dû passer un accord avec AdFly, qui détourne les liens de certains hébergeurs vers son site publicitaire (sur lequel on doit attendre avant d’avoir le lien) ; pour éviter cela on peut mettre le lien dans une balise [ code ]... naturellement le lien ne sera plus cliquable, il faudra le copier manuellement. - Code:
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https://1fichier.com/?epkvgsp790 |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 11 Mar 2017 - 17:25 | |
| Oui, encore plus direct, merci lucien |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 11 Mar 2017 - 19:12 | |
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| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 12 Mar 2017 - 17:53 | |
| Groupe B- B1:
Version datée. Son de mauvaise qualité (genre mono qui gratte). Captation en public (quelques toux). Côté justesse, il y aurait aussi à redire... Par contre, la mise en place est vraiment bonne. Belle conduite de la phrase. On a là une lecture vraiment très dramatique, qui joue à fond la carte des contrastes, notamment en terme de tempi. L'orchestre, visiblement chauffé à blanc ne fait pas dans la demi-mesure. Dans les passages plus calmes, le chef prend le temps de cultiver un peu de mystère. Les dernières mesures font entendre une vraie détresse. Quel dommage que le son soit si vilain : je reste un peu extérieur à ce cataclysme sonore.
Note : 7
- B2:
D'un point de vue sonore, c'est moyen. La prise de son est peu flatteuse pour les bois (à peine audibles dans les tutti) et manquant légèrement d'appui dans le grave. Et puis, ça n'est visiblement pas le meilleur orchestre de la confrontation. Justesse parfois pas terrible... Et la mise en place est parfois un peu bousculée. Notons au passage un hautbois très vilain et des cuivres qui font «pouet pouet»... Mais tout ça serait pardonné si le propos était un peu plus intéressant. Même si ça ne démarre pas trop mal, il y a des alanguissements et des coups d'accélérateur discutables. J'ai du mal à trouver une cohérence dans la pulsation. Il y a vraiment des moments parfois très mous, à la limite de l'ennui... Et même à la fin, on se dit : «même pas peur». Pas grand chose à sauver là-dedans.
Note : 2
- B3:
Encore une version pas toute jeune, avec une stéréo hyper-latéralisée (ce qui est vraiment gênant dans le cas d'une écoute au casque) et des timbres un peu verts (ce que j'aime bien). Le vibrato des bois est souvent un peu envahissant. On entend quelques coupes, signe qu'on est en studio et qu'il y a eu plusieurs prises. La dynamique est un peu restreinte (les nuances ne sont pas très marquées), ce que je mets sur le compte de la technique d'enregistrement. En dehors de ces quelques réserves, ça s'écoute très bien. D'autant plus que le chef soigne la conduite de la phrase, l'articulation et les équilibres. Ça chante sans faire de chi-chi, mais avec souplesse. Il y a quelque chose de fragile et d'élégant dans l'expression. La façon dont l'énergie de l'orchestre est retenue puis relâchée dans les tutti finaux témoigne de la présence d'une grande baguette. Et ça augure très bien pour le 4ème mouvement. On trouvera plus beau et plus dramatique ailleurs mais en attendant, j'achète.
Note : 8
- B4:
Magnifique orchestre ! Bon, il y a une flûte dont le vibrato est un peu encombrant, mais tous les autres pupitres sont superlatifs. Quelles cordes ! Quelle clarinette ! Quels cuivres ! La prise de son joue la fusion des timbres en donnant un peu d'air au premier plan et en appointant les bois (presque trop, d'ailleurs). Le grave est généreux tout en restant précis, les aigus brillent sans striduler, du grand art. Je ne sais pas si c'est la compression mp3 qui veut ça mais il me semble que la dynamique est légèrement écrasée. Le fini orchestral force le respect : écoutez la façon dont est exposé le premier thème ! Les attaques sont très douces, les nuances sont dosées au millimètre, l'équilibre orchestral exemplaire ! Côté tempi, c'est plutôt fluide mais sans excès. Ça chante vraiment ! J'aime bien aussi la façon dont le chef utilise les accents pour perturber le discours et assouplir la pulsation. Le timbalier est d'ailleurs raccord avec cette façon de faire : ses interventions ne sont jamais exactement sur les temps et créent une sensation d'instabilité intéressante.
Note : 9
- B5:
Enregistrement de bonne qualité sonore, bien que pas forcément des plus récents. On entend par exemple une pointe d'acidité dans les bois, ce qui n'est pas pour me déplaire. On trouvera des cordes plus moelleuses ailleurs. Néanmoins, la prise de son est très bonne et fait tout entendre avec beaucoup de clarté. Excellent équilibre cordes/vents. Et quelle timbale ! Les tempi sont rarement très rapides sans être trop traînants non plus. Néanmoins, il se dégage dès le début une certaine nervosité qui se traduit par une certaine sécheresse des attaques et des articulations. Le chef nous livre une vision plus ouvertement déprimée et dramatique que dans les autres versions. Rien à dire, ça marche si bien qu'on se retrouve cloué au siège par les dernières mesures (jouées de façon très lentes).
Note : 7
- B6:
Enregistrement relativement récent. Les timbres sont assez beaux et il y a un bel équilibre spectral mais c'est trop réverbéré pour moi. D'autant plus que le chef opte d'emblée pour un tempo plutôt rapide, ce qui affaiblit l'articulation, les nuances et les accents. Et aboutit à une pâte sonore un peu indistincte. Côté caractère, sans être à côté de la plaque, c'est tout de même un peu raide, un peu sévère, un peu froid. Le tempo très vif du début ne me semble pas très naturel. Mais surtout, il y a un défaut que je ne comprends pas : pourquoi les cuivres ne tiennent-ils pas leurs phrases et découpent les notes ? En fait, on entend très nettement leurs attaques mais pas leurs tenues. Écoutez vers 1'39'' (2ème thème). Incompréhensible. On a finalement quelque chose d'honnête, mais vue la concurrence dans le groupe, ça n'est pas du tout suffisant.
Note : 5
- B7:
Quelque chose ne va pas dans le son de cette version : le son semble régulièrement se faire la malle vers la droite de la stéréophonie... En fait, c'est plutôt un effet de seuil à gauche : quand le son n'est pas assez fort, le canal de gauche semble s'éteindre. Ajoutez à ça un souffle assez présent et une dynamique très très écrasée et vous avez quelque chose qui ressemble à un repiquage de cassette audio, comme à la belle époque ! Autre élément gênant : les bois sont placés devant les cordes. Est-ce volontaire de la part du chef ? J'en doute. Certes l'écoute sur enceintes est moins désagréable, à condition de ne pas se placer au centre de la stéréophonie. Quand on est face à un tel document sonore, on se dit : «quel besoin avait-on de publier une bande aussi abîmée?» Concert mythique ? Grand chef dans une grande période ? La surexposition des bois donne tantôt un effet comique tantôt un effet pastoral à la texture sonore. Effet renforcé par des tempi parfois très vifs. Oui, il y a quelque chose de facétieux dans cette lecture. Écoutez ces brusques ralentis à 9'10'' et à 10'46'' ! Visiblement, ça s'amuse dans l'orchestre, ça pépille joyeusement. Tout n'est pas maîtrisé, la mise en place est imparfaite, la justesse approximative, le son vilain mais ça s'amuse et ça chante. Et à la fin, on se dit : «j'ai tout écouté avec intérêt». Ce qui n'est déjà pas si mal.
Note : 6
Si ça peut dépanner, je veux bien écouter un autre groupe. Edit : J'ai réécouté B7, j'ai complété mon appréciation et j'ai mis une note. Et au passage, j'ai réécouté B6 et j'ai rétrogradé sa note.
Dernière édition par draffin le Mar 28 Mar 2017 - 20:57, édité 1 fois |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 13 Mar 2017 - 1:19 | |
| Voici ma copie. Désolé pour les notes identiques, mais faute de pouvoir accorder des demi-points je n'ai pu départager certaines versions, qui dans l'ensemble s'avèrent très satisfaisantes. Et ce n'est encore que le premier tour éliminatoire ! Donc bravo pour la sélection ! Malgré des intuitions, je n'ai reconnu aucune version (ouf tant mieux l'exercice conserve ainsi son anonymat), mais j'attribuerais volontiers quelques unes à des chefs et orchestres que je connais bien. Pipus, le délai me semble un peu court au regard de la tâche et des enjeux. Si on accordait une ou deux semaines supplémentaires, on pourrait certainement traiter d'autres groupes. Tu peux m'en affecter un autre, j'essaierai de m'y coller -sans garantie toutefois, hein.- Commentaires et classement groupe D :
D1 : tissu lisse et doux, impeccablement lustré, couleurs dosées au milligramme, nuancier crépusculaire, contrastes gommés. Respiration plutôt serrée malgré la lenteur ambiante. La matière sonore se nourrit à une tradition germanique (quoique je pressente plutôt une phalange américaine), guidé par un chef qui en relève tout autant et l’infléchit par un lyrisme qui lui est propre. Prise de son un peu trop plate, qui lui coûte un point 7/10
D2 : Tempo prudent mais respiration beaucoup plus ample que D1, le geste se montre plus extraverti et fait saillir les bornes structurelles (eg pizz à 2’20-) Le développement tend à piquer du nez, -dommage. En tout cas, j’apprécie ce mélange d’abandon et de subits accès de lucidité, par exemple l’articulation au forceps du passage à 5’10-, fameux ! Tout à tour musardière ou velléitaire, cette interprétation répond à une certaine asthénie qui peut dans l’ensemble laisser désirer davantage de cohérence. L’emprise sur l’orchestre ne se traduit pas aussi méticuleusement que D1, mais on sent indubitablement un chef qui ne s’en laisse pas compter, guidé par ses intuitions lyriques. Prise de son clivée G-D, du relief et du poids, mais aussi une certaine translucidité, tout cela typique du début des années 1960. 8/10
D3 : début murmuré (les bois se languissent et leur soupir parsème des larmichettes). Le tissu se montre assez similaire à D1 (mais moins précisément ourdi à cause d’un legato liquéfacteur). Tempo pas spécialement lent mais tenté par le statisme. On y ressent comme une aspiration freudienne vers la pulsion de mort, irrémédiablement magnétisée vers une fatale inertie. Le chef mobilise toute sa science à lutter contre l’inéluctable, mais après avoir excavé la tombe, la théâtralité de sa réexposition (<10’) s’avère vaine. On prend alors conscience du calcul d’intentions. Comme un fossoyeur qui finalement s'écrie « debout les morts ! » Bon, on ne sait pas trop où cela veut nous emmener, et l’orchestre pèse. Verdict 3/10
D4 : lueur argentée, une masse qui sait s’enfler sans lourdeur. Le discours progresse et s’organise avec naturel, mû par une ardeur conquérante. L’antithèse des philtres tristanesques de D3. Ça commence très bien ! Les vaillantes sonneries de trompettes du second épisode confirment la vigueur du propos. Le hic c’est que les zones sombres ne sont pas assez creusées pour assurer le contraste expressif. La texture instrumentale et la courbe émotionnelle semblent décalées vers une lumière sans ombre. Presque trop saine de corps et d’esprit, cette lecture sous scialytique ignore ses démons, ou du moins les a terrassés avant le lever de rideau. S’intensifie une réexposition d’une clarté, d’une incisivité magistrales, tendue comme un arc, d’une absolue maîtrise, avec des pupitres vissés au quart de tour. Je n’ai pas reconnu la version (et ce n’est aucunement mon souhait) mais le nom d’un chef me brûle les lèvres, d’autant que la cambrure de l’orchestre laisse aussi peu de doute. On a le droit de formuler des hypothèses par MP, Pipus ? Un chouïa trop univoque mais face à une telle démonstration de baguette, on s'incline : 9/10
D5 : Du souffle, et image monaurale mais vaste et dynamique, très claire. Approche timide mais peu à peu la vie s’anime, le tempo s’échauffe, les accents tombent drus. Cependant, lascivité dépressive et élans héroïques alternent plutôt qu’ils ne se dialectisent. Le chef sait obtenir la discipline qu’il souhaite, ce qui atteste la maîtrise collective de ses pupitres au regard de tempos parfois subitement embrayés, parfois en phase d’accélération/décélération organique. Conclusion chauffée à blanc, mais excessivement plaquée-là. Intéressant exercice de style. Un jeune loup de la baguette ? 7/10
D6 : On se délecte d'une sonorité cossue. Et l’interprétation relève aussi d’un certain luxe blasé, en velours et satin. Oui l’orchestre a de la pâte, et même de la personnalité, oui les contrechants sont choyés, les rangs fourmillent de détails adroits et expressifs. Oui le chef n’est certainement pas le moindre artisan de cette réussite. Pourquoi alors ressent-on un tel ennui, comme si ce mouvement éconduisait poliment ses enjeux ? Certes quand il faut le discours s’active, fronce les sourcils, tape du poing. Mais avec une conviction comme en pilotage automatique. J’ai l’impression d’une phalange de haute tradition (germanique), qui connaît l’œuvre quasi-génétiquement, ici guidée par une baguette (tendance HIP) qui ça et là place des accents pour tenter d’en rafraichir les instincts. Mais l’atavisme (du style comme du son) entrave une vision réellement neuve, -et flotte ici comme une déshérence. Demeure quelque chose de grand, aristocrate, comme un rejeton de noble famille qui prendrait mauvaise conscience à se dévoyer. Imposer une griffe en se soustrayant au conflit moral. En tout cas, quelle plastique, quel aboutissement : je comprendrais qu’on rétribue ici un 9 voire un 10/10. Mais me contenterai d’un 8/10, car dans le genre « crise d’identité » je préfère des interprétations plus authentiquement torturées.
D7 : Matière infiniment ductile, irriguée dans les moindres capillaires. Finesse du détail, mais la masse en impose tout autant. Capable à la fois de transparence et de densité. Admirable travail sur les perspectives, les éclairages, les phrasés… Encore une formation de premier plan, à n’en point douter. Une petite voix me susurre un nom d’orchestre, ce qui ne serait point aberrant compte tenu de la neutralité (au sens de probité) stylistique de qui le dirigea de longues années. Globalement, c’est aussi intelligent que D6, aussi suprême que D4 (en moins dardé mais en plus animé), et chaque seconde nous convainc de l’évidence. Non la plus personnalisée, mais un triomphe apollinien, souverain et inattaquable sur son sommet : 10/10
D8 : Épais, rustre, carré, contondant dans les assauts, l’orchestre sonne très primitif, voire animal (là où D6 tout aussi robuste semblait nimbé de grâces féminines). Timbres très incarnés et suggestifs, sculptés par une prise de son proche et roborative (assurément ancienne comme en atteste la coloration). Interprétation à poigne (la plus ingambe du lot, même si elle n’apparaît jamais hâtive). De loin la version la moins raffinée de cette série, mais pour tout vous avouer : aux détours psychologisants, aux états d’âme de salon, je préfère des versions qui cravachent la bête, la fouettent de vents nordiques. Brahms la barbe empoissée d’huile de sardines plutôt que l’éphèbe qui faisait soupirer Clara On sent ici le hareng comme dans le port de Hambourg, et tant pis pour la subtilité : sous un traitement aussi bourru, cet allegro gonfle les voiles, ignore les contradictions mais parle vrai : 9/10
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 13 Mar 2017 - 4:30 | |
| Merci à tous pour vos premiers rendus ! Draffin je te propose le groupe A, et Mélomaniac le groupe C. Attention à la dépendance ! |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 13 Mar 2017 - 10:00 | |
| Voilà mon compte-rendu du Groupe C: - Spoiler:
C1 – Rapide comme expédié, prosaïque, impression de fins de phrases qui passent à la trappe. Instruments pas vilains mais on reste en surface, c'est timide et globalement plat. Fin énergique mais un peu brouillonne (live). 5/10
C2 – Ça commence pas mal, mais cette version est très vite plombée par des rubatos exagérés et des ruptures sorties de nulle part, sans logique. On perd le fil dans ce début pourtant ultra connu. Bien détaillé par contre (pizzicati remarquables). Bilan : une impression de juxtapositions capricieuses, incohérentes. Volonté trop marquée de faire « différent ». Fin assez réussie mais trop tard. 4/10
C3 – Tempo excellent. Montée très bien dosée. Les groupes instrumentaux sont détaillés et équilibrés. Un peu sage peut-être ? Plus classique que romantique ? Les affects sont nuancés en de magnifiques clairs-obscurs, il y a des nuages qui passent dans ce ciel radieux. Discours bien articulé, y compris dans le final pourtant nettement plus vigoureux (enfin ?). Excellente version. 9/10
C4 – On commence plutôt bien mais les fins de phrases trainent bizarrement, ça manque d’élan, il y a comme une raideur générale. Les phrasés me chiffonnent vraiment. Certains détails, les bois par exemple, sont perdus dans un fondu général qui est cependant fort beau. Plus de passion mais moins subtil que C3. Final qui déménage, impressionnant tout en restant bien maitrisé. 6,5/10
C5 – D’emblée, les mêmes points forts que C3 (tempo, équilibre et détail) mais avec plus d’engagement, c’est très prometteur. Peut-être un manque de variété, de finesse à la longue. Unidimensionnel : tout est posé dès le début (magnifiquement il est vrai) puis ça déroule tout seul. Montée finale intense mais comme gonflée, plus magmatique qu’explosive. Globalement très bon. 8,5/10
C6 – Pas mal du tout mais quelque chose me gêne dans l’image sonore globale. Il y a de très beaux dialogues entre les pupitres à certains moments (entendus nulle part ailleurs) mais aussi un caractère emprunté et presque lourd. De bonnes idées mal maitrisées techniquement ? Le final est limite précipité, on ne passe pas loin du dérapage, ça chauffe. C'est une vision originale et pas totalement irréprochable mais, contrairement à C2, ça fonctionne bien. En fait, ça ferait une fort bonne version alternative à une lecture plus traditionnelle. 7,5/10
C7 – Assez lent et avare de détails. Le discours avance mais sans grand relief. Bois un peu aigres. On a une vision classique mais qui n’a pas la finesse et la variété de C3. Cela dit, ce qu’on perd en profondeur et en engagement, on le gagne en certitude tranquille. Une vision aboutie, loin de toute volonté de se démarquer à tout prix. Bref, c’est pépère mais joli. Ah, on se permet quand même une vraie prise de risque dans le final. 7/10
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| | | eleanore-clo Mélomane averti
Nombre de messages : 198 Date d'inscription : 04/12/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 13 Mar 2017 - 20:55 | |
| Bonsoir Voilà le résultat de mon écoute ! Je vais maintenant me concentrer pour le 2nd tour - Spoiler:
B1 : un démarrage comme une marche dans la nuit, hésitante. A 1mn05 la tonalité est plus dramatique. Un enregistrement qui sonne « vieux » même si ce n’est pas très gênant. La tonalité est sombre. Les cordes sont très soyeuses. Toussotement à 3mn10. Des cuivres un peu timides. Un enregistrement où l’on pose les choses, prend son temps. A 6mn 12, une fanfare qui réveille. A 8mn51, belle ampleur. La réexposition du thème est bien plus puissante (moins automnale) que l’exposition. 13mn06 en tout. 5/10. B2 : plus tendue que B1. Un balancement souverain. A 1mn10, un beau changement de rythme. 1 1mn49, belle valse. A 4mn0, une musique très champêtre. A 5m30, l’orchestre dessine un motif empreint de mystère. Une belle réexposition du thème noble et pleine de dignité. A 9mn50 beaux pizzicati. Une fin impérieuse avec un roulement de tambour qui sonne ! 13mn09 en tout. 6/10 B3 : démarrage très lent, tout en souplesse (trop ?). Une grande douceur. Les feuilles mortes tombent mais cela manque un peu de vent. Les cuivres à 1mn30 sont aussi bien sages. 3mn21. Un peu de vie mais cela reste bien doux. Une très belle articulation des notes. Les bois me semblent aussi bien raisonnables : ne manque-t-il pas une touche de folie ? De vie ? Le pas de danse à 7mn54 affiche beaucoup de rondeur. 10mn les cordes sont vraiment souples et mon impression initiale se confirme. Une belle marche à 11mn22. La réexposition est bien menée. 13mn08 en tout. 4/10 B4 : superbe démarrage, compromis entre douceur, nostalgie, tension, suavité. Quels magnifiques cuivres à 2mn09 : vifs, fiers. Des cordes parfaites. 4mn14 quelle belle reprise de thème. A 10mn 31 martial sans agressivité, très beau mariage.11mn36 quel final, quel dynamisme, quel contraste entre les jeux. 12mn55 en tout. 10/10 B5 : une belle respiration. Nous sommes dans les Alpes en Autiche, lieu propice à de belles marches. Superbe clarinette. Tout cela est très retenu mais au bon sens du terme, plein de pudeur. La barbe de Brahms cachait une grande sensibilité. 3mn52 : une très belle envolée. Quelle tendresse à 4m26 ! Quelques lenteurs à 7m43. La valse qui suit titube quelque peu. Brahms aurait-il abusé du bon vin ? A 8m53 un orchestre en Dolby Stéréo avec beaucoup de plans très actifs. La réexposition est très bien menée, très spectaculaire. Fin à 13mn10 très pathétique. Cela me rappelle Tchaïkovski. 7/10 B6 : belle entame, bien équilibrée, rythme rapide presque pressant. Bel équilibre entre les masses orchestrales. Un enregistrement très spatial. Aucun temps mort. 3mn40 la percussion s’intègre parfaitement aux cordes. A 5m10, des cordes mystérieuses à souhait. Mais que se passait-il en Autriche cet été-là ? ! 7mn la tonalité devient automnale, presque triste jusqu’à la valse à 7m34. 8mn15, superbe mariage entre Clara et Johannes, euh, erreur, superbe mariage entre les cordes et les cuivres. Des pizzicati sans grâce. La fin fait penser à un feu d’artifice sonore où chaque fusée livre son motif. 12mn34 en tout. 8/10 B7 : Enregistrement et direction d’orchestre insistant sur les détails. Belles articulations. Et une belle dynamique. 1mn30, des cordes langoureuses et sentimentales. Tout cela est fort romantique. Des hautbois sympathiques. 3mn55, une forte tendresse. 5mn45, une belle construction. 6mn55, nous plongeons dans les brumes et Brahms s’apprête à rejoindre Vienne ! A 10mn10, beaucoup de dignité. Et toujours les bois qui s’immiscent un peu partout. 12 mn en tout. 8/10
Merci à Pipus ! Eléanore-clo |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mer 15 Mar 2017 - 20:40 | |
| Si on a le droit d'attribuer des demi-points, je voudrais retirer 0,5 à D1, puisque j'oscillais entre 6 et 7. Et ça ôterait un ex-aequo dans le classement que j'avais effectué. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mer 15 Mar 2017 - 20:48 | |
| Groupe A- A1:
On ne va pas se mentir : il faut franchir le «mur du son». C'est crade : le canal gauche qui grésille, une acoustique de hall de gare, du souffle, un timbre d'ensemble très médium, une dynamique très écrasée (ça rappelle la cassette audio des années 80-90). Comme pour la version B7, mon premier réflexe est d'abandonner l'écoute. Sauf que... Sauf que ça chante bigrement bien ! Bon, ça ne rigole pas vraiment mais quel geste ! Quel sérieux ! Et puis l'orchestre n'est vraiment pas vilain (malgré le son cradingue, on ne revient pas là-dessus). Pour le coup, on a déjà une ambiance qui annonce le 4ème mouvement, ce qui n'est pas idiot ! Par endroit, le chef s'offre même un peu de fantaisie dans l'articulation, ce qui surprend mais qui reste cohérent avec son propos plutôt noir. Le final est écrasant.
Note : 8 (j'aurais mis encore plus avec un meilleur son)
- A2:
Prise de son récente, visiblement en studio. D'emblée, ce qui frappe, c'est l'abondance de grave, presque envahissant. De manière générale, le preneur de son (sans doute en accord avec le chef) a cherché à créer une ambiance un peu mate, un peu oppressante, façon musique de chambre pour grand orchestre. Et, de fait, ce n'est pas une lecture dramatique que nous offre le chef mais bien plutôt une leçon musicale. Le tempo d'ensemble est très retenu, les accents sont dosés au millimètre, toute la palette des nuances est explorée. Contrairement à d'autres versions, on ne rentre pas directement dans la symphonie, il faut un temps d'adaptation. Et au final, le plaisir est plus intellectuel, plus hédoniste. On n'est pas bouleversé par ce qui se passe ici. N'empêche, c'est une approche intéressante, sorte de leçon d'orchestre. Une façon de démontrer que Brahms est aussi un très grand orchestrateur. Par contraste, les dernières mesures sont fouettées avec une fougue d'autant plus impressionnante qu'elle a été retenue pendant 10 minutes. Ça marche vraiment très très bien !
Note : 9
- A3:
Côté sonore, c'est superbe ! L'orchestre sonne avec naturel et ampleur. Et quel orchestre ! Le premier plan est un peu lointain et du coup on entend beaucoup la salle, qui elle-aussi sonne très bien. Autre conséquence : ça manque un peu d'extrême-aigü (timbre d'ensemble un peu medium). Ce que j'aime dans cette version, c'est sa fluidité. Ça coule, ça chante avec beaucoup de classe. Il y a un côté juvénile, presque pastoral, qui me convainc complètement ! Mais qu'on ne se trompe pas : tout est très calculé ! Pour preuve, ce début faussement lent, où la pulsation est fouettée régulièrement jusqu'à atteindre le tempo de croisière. Ou encore ce ralenti magnifique à 10'50. Du grand art !
Note : 9
- A4:
Version ancienne (mais stéréo). Ça souffle un peu, ça ne joue pas très juste, la mise en place n'est pas impeccable et les timbres sont un peu verts. Après A2 et A3, on se rend compte que la recherche d'une esthétique sonore sert le propos musical. Ici, on a une vision un peu «débraillé» de cette partition. Les tempi sont très (trop) rapides, ce qui peut donner un côté un peu dansant à certains passages. Par contraste, les passages plus retenus permettent de respirer un peu. Heureusement parce que la fin est propulsée à une vitesse vertigineuse. Ça fait son petit effet quand même mais c'est pas tellement comme ça que j'aime cette symphonie.
Note : 6
- A5:
Enregistrement ancien (mais stéréo). C'est assez désagréable à écouter : ça pleure, ça souffle et la spatialisation est invraisemblable. Pauvre hautboïste perdu dans le lointain... Ajoutons à ça une mise en place une peu indigente (alors que ça a l'air d'être enregistré en studio !). Et puis, c'est un peu mollasson, un peu geignard.
Note : 2
- A6:
Prise de son juste correcte : ça manque de relief et de définition. Et c'est un peu trop large (on a un peu l'impression que les violons 1 sont au fond de l'enceinte gauche). Je dois dire que la première phrase, traitée de façon très maniérée et très vibrée, augure mal de la suite. Je ne comprends pas un tel vibrato des cordes, des flûtes et des hautbois, alors que les cuivres, les clarinettes et les bassons restent droit. Du coup, ça donne un côté pleurnichard à l'ensemble, ce qui est désastreux dans cette symphonie. Bon d'accord, il y a de-ci de-là quelques beaux passages assez fougueux (belles trompettes d'ailleurs!) mais ça ne sauve pas cette version.
Note : 3
- A7:
Prise de son ancienne : mono, beaucoup de souffle, timbre très tassé dans le médium. C'est sûr qu'on n'écoute pas ce genre de version pour la beauté plastique de l'orchestre et donc on attend que le chef nous fasse partager une vision forte de l'œuvre. Et je dois reconnaître qu'on en a pour son argent ! Bigre ! Quel caractère, quelle flamme, que d'audaces ! Des nuances tout-à-fait inattendues, des accelerandi vertigineux, des tutti d'orchestre qui frappent très fort ! Ça me semble encore plus rapide que A4 mais ici le tempo est au service d'une sorte de fureur terrifiante alors ça marche. Bon, c'est pas comme ça que j'aime cette symphonie mais j'ai envie d'en entendre plus !
Note : 8
J'ai l'impression que ce groupe est plus «relevé» que le groupe B. Et quels contrastes d'une version à l'autre ! S'il y a un autre groupe qui manque de participants, je peux encore m'y coller. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mer 15 Mar 2017 - 22:09 | |
| Voilà mes avis pour le groupe C, bien plus inégal que D : plus varié tant dans les styles qu'en intérêt. Et le niveau global me semble nettement inférieur aux divers concurrents du groupe D. Si c'est gratuit, je veux bien travailler sur un autre groupe - Commentaires et évaluation groupe C :
C1 : les bois et notamment les cors (cuivrés, un peu verts) avouent leur individualité et leur liberté, et font jeu égal avec les cordes au sein de l’équilibre des volumes. Cependant, dans l’ensemble, la matière manque de poids et s’avère trop fine à mon goût. Beaucoup plus perturbant : tempo empressé, rythmique floue dès le départ. A force de presser l’allure et de privilégier le jaillissement, le drapé se chiffonne, le vernis se craquelle, les appuis se fendillent au lieu de contribuer à l’articulation. Rien de débraillé (quoique la conclusion, franchement ça dérape), mais trop anarchique à mon sens –on sent bien que la partition s’en trouve gênée aux entournures. Très intéressant à entendre dans le genre « malmenons les chefs d’œuvre » ; par curiosité (malsaine) j’aimerais entendre les trois autres mouvements, mais non au point de surnoter et promouvoir une version aussi clivante. Donc 3/10
C2 : ouaouh, on dirait une sculpture pour cordes. Quel travail sur la plastique (les violoncelles dans l’intro !) La proximité des micros accroît cette sensation kynesthésique et permet des coups de rein structurants. Cependant, le rubato n’exclut pas quelques menus passage à vide, et quelques agencements mal maîtrisés (coutures polyphoniques grossières). Dans une telle armure, on regrette que chef et orchestre ne semblent pas offrir le meilleur d’eux-mêmes, rangés dans une certaine routine qui cache peut-être un fameux orchestre (austro)-allemand (trop) habitué de la symphonie brahmsienne. La conclusion vitupère en gardant la tête froide, preuve que si le chef n’a pas toujours tendu les rênes au cours de ces douze minutes, il n’a toutefois jamais lâché la bride. La prise de son assez épaisse (mais dynamique, et qui laisse filtrer les détails, par exemple le basson vers 10’15) doit dater de la fin des années 1950. Encore une version typée, mais j’adhère bien mieux que C1 Alors 7/10
C3 : Quel que soit le paramètre, rien de mauvais, c’est même bon dans l’ensemble. Finement cousu, des phrasés très prompts et fermement contrôlés, le chef manoeuvre en surveillant tous les cadrans. Mais alors, quel robinet d’eau tiède !!! Lecture sans initiative ni surprise. La prise de son aplatie, mince, anoxygénée, n’aide pas à nous tenir éveillé. Remplace les meilleurs somnifères. Je n’aime pas les interprétations outrancières, mais là quand même, et malgré les égards qu’une telle probité peut inspirer : l’excès de politesse ennuie. 2/10, une tisane et au lit
C4 : le chef assure une montée en tension durant toute l’exposition, sait varier ses effets (ça semble assez « free-bowing » dans le tumulte autour de 3’40). Mais tout cela manque de cohérence, de ligne directrice, le mouvement s’échafaude au petit bonheur. On dirait un architecte qui improvise après avoir perdu ses plans. Les moments cruciaux saillissent, articulent, dont la conclusion fort adroitement gérée et percutante (à défaut de transe). Mais dans les intervalles, le soufflé sera retombé à quelques reprises. On sent de la poigne quand il faut, un orchestre capable de virtuosité (une sonorité pleine, galbée et satinée qui me fait penser à un des « big five » d’outre-Atlantique), mais un peu trop de routine dans les interstices. Mouais, bof, ça m’étonnerait que cette honorable version puisse nous offrir des révélations dans les trois autres mouvements. Puisqu’il faut élaguer : 4/10 (incluant un point de mansuétude envers la prise de son fort réussie).
C5 : Des atours très corpulents, une matière luisante et grasse, mais qui s’anime avec élégance et précision. Curieuse impression d’une gymnastique à embonpoint (lestée par des basses hyperlipidiques). Contrairement à C4, le chef sait maintenir l’intérêt par le phrasé, les questionnements, les relances, les suspensions, aussi bien dans les tutti que dans les solos. Ça avance constamment même si le tempo général reste dans la norme (environ 13 minutes). Quel panache dans la réexposition, plutôt majestueux qu’enfiévré, mais vraiment royal ! Une conclusion grandiose à souhait, on se retient d’applaudir ! (tout seul dans son salon, ça ferait ballot ) Même si le discours manque de légèreté, on imagine clairement un chef et un orchestre de très grande classe. Bon, allez ouvrons le portefeuille : 9/10
C6 : image distante et confuse (un brin de distorsion), aucun souffle audible mais on perçoit que la session ne date pas d’hier. Acoustique large mais mate voire ingrate, qui expose des timbres prosaïques. Orchestre agile et réactif : impulsions et extinctions parfaitement maîtrisées. Le chef domine, et les flottements ne semblent qu’inhérents à son style. Volontiers songerait-on à un légendaire chef allemand, capable d’attiser la tension comme personne, mais autant réputé pour son imprécision et ses tendances indéchiffrables aux non-initiés. Effectivement, se dégage un magnétisme qui captive l’écoute, de la première à la dernière seconde. On se croirait face à un rituel. Rien de littéralement contendu, justement : alors que C5 célébrait des luxes de terrestre empire, on admire ici une lutte suprématiste de l’esprit contre la matière. Du grand art, sans compromis. Aucun confort à espérer, ni du son ni de l’interprétation. Seule cette sonorité assez plébéienne me dissuade d’envisager des évaluations suprêmes. 8/10
C7 : Une louable humilité, un aimable artisanat, mais cette docilité peine à convaincre et à structurer. Malgré des textures assez claires et décantées, des violons drus qui savent darder l’archet : la mollesse de contrebasses en retrait nuit à l’articulation et à la propulsion. Timbales aussi, trop mouchées. Les conquêtes restent timides, et cette vision irénique semble la mieux à l’aise quand la partition atténue les conflits. De l’énergie dans la conclusion, mais cette tentative d’autorité ne saurait chevir des enjeux conflictuels qu’on aimerait entendre dans cet allegro. 5/10
|
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Jeu 16 Mar 2017 - 5:50 | |
| Quelle gourmandise, vous faites plaisir à voir ! Si le piton de la fournaise ne me grille pas les doigts de pied aujourd'hui, je fais les comptes ce soir et vous attribue un autre groupe Mélomaniac, pas de problème pour les 1/2 points. |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 19 Mar 2017 - 14:53 | |
| - Groupe D:
1er mouvement -
D1: 12'58 Prise de son chatoyante, feutrée, d'une grande douceur, rien d'aigrelet, ça me plaît beaucoup avec des micros qui semblent très près des instruments, une version honnête et respectable, nul coup d'éclat flamboyant. Peut-être pas une version très récente, pas des plus anciennes non plus, une version plutôt sobre, sans lourdeur qui me plaît par sa délicatesse et sa force. Tout semble savamment dosé, bien équilibré. 7,5/10
D2: 13'27 Ici, encore plus de grâce, encore plus de force et de volume sans rien précipiter, le tempo est pris avec plus de lenteur que dans la version précédente et la prise sonore semble ici d'excellente qualité, mais sa force peut devenir irritante, un peu agressante pour les oreilles. 7/10
D3: 12'43 Perspective sonore plus limité, belle présence des percussions, sonorités parfois un peu assourdissantes. 7/10
D4: 12'27 Des violons trépignants, plus nerveux par moments, j'aime moins parce que la musique me semble un peu surchargée. Si on joue Brahms trop fort, celà alourdit la musique. Rien de trop significatif qui se démarque des trois premières versions. 6,5/10
05: 12'31 Prise de son mono (?). En faisant abstraction de la piètre qualité sonore (quand même pas si mal si c'est une mono) et en ne tenant compte que de l'interprétation, on se trouve ici avec une version assez animée qui manque un peu de subtilité. Sans doute la version la plus echevelée. 6/10
06: 13'18 Début tout en douceur, la douceur et la délicatesse sont deux qualités essentielles pour exécuter la musique de Brahms sinon ça m'est lourd et indigeste. C'est ce qui ne tarde pas à arriver, mais les effets dramatiques restent assez convainquants. 7/10
07: 12'44 Belle dynamique, bon équilibre sonore, bon sens dramatique, version 'dans les normes', probablement la meilleure ici, ou du moins la plus intéressante. 8/10
08: 12'07 Le fait de jouer un peu plus vite donne de l'élan à cette interprétation. La prise sonore est belle, pas trop réverbérée, un peu sèche cependant. 7.5/10
|
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 19 Mar 2017 - 16:26 | |
| Voici mes impressions concernant le groupe A : - Spoiler:
A1: Voilà une interprétation qui a du souffle. Le chef assume la grandeur du propos de Brahms et sa lecture a de l’ampleur. Malheureusement, l’enregistrement, ancien, est tout simplement insupportable. Les cordes couvrent tout et on entend à peine les vents et les timbales, qui sont captés de très loin. À ce point là, c’est pour moi rédhibitoire . 5/10 A2: L’enregistrement, un peu terne, est néanmoins de qualité supérieure et l’équilibre entre les groupes instrumentaux est respecté. La lecture du chef, prise dans un tempo très lent (le plus lent de la confrontation), est d’une ampleur et d’une grandeur étonnantes. Le premier thème est exposé avec une grande douceur et c’est ensuite que le propos s’anime progressivement. La coda, d’une puissance étonnante, est ravageuse. C’est du grand art et j’aime beaucoup . 9/10 A3: Ici, le tempo est plus rapide et l’ambiance est d’emblée plus dramatique. L’orchestre est supérieur et le chef lui insuffle beaucoup de tension. Le mouvement est joué d’un seul geste avec une grande continuité. Mais le legato est du coup parfois un peu excessif, au risque d’un certain manque d’articulation dans la partie finale. C’est néanmoins très bien et j’aime beaucoup . 8/10 A4: Le chef exécute le mouvement dans un tempo très rapide et prend le parti d’une légèreté qui me semble hors propos ici. Il assume peu la gravité du propos brahmsien. L’orchestre aux timbres assez verts joue tout cela avec beaucoup de virtuosité mais l’approche demeure très superficielle. Je n’aime pas . 6/10 A5: Orchestre à la sonorité très ample perdu dans une grande salle avec beaucoup de réverbération. Et l’ingénieur du son n’en maîtrise visiblement pas du tout l’acoustique : son enregistrement est calamiteux. Il n’y a aucun équilibre entre les groupes instrumentaux et on a le sentiment de courir dans tous les sens … Mais le chef fait par ailleurs preuve d’une grande mollesse dans la direction et sa lecture manque cruellement de dramatisme. Il y a peu à sauver ici . 4/10 A6: Voilà de nouveau une très belle version, prise dans un tempo ample, et qui assume pleinement la tension, la grandeur et la solennité du propos de Brahms. L’orchestre est beau et l’équilibre des groupes instrumentaux est excellent. « Equilibre » est d’ailleurs peut-être le terme qui qualifie le mieux cette version où tout est dosé avec un art supérieur de la nuance. La coda est superbe. Dommage que l’enregistrement n’ait pas davantage de corps, la prise de son étant un peu lointaine. Mais j’aime beaucoup . 8/10 A7: Enregistrement monophonique de bonne qualité. Mais en dépit du son daté, l’interprétation, elle, déchire … Le chef prend le mouvement dans le tempo le plus rapide de la confrontation et il articule un discours d’une grandeur, d’un dramatisme, d’une précision, d’une nervosité qui sont tout simplement impressionnants. Quels accents !!! Quelle fougue !!! Voilà un chef qui a de la personnalité et qui dirige son orchestre d’une main de fer. C’est enthousiasmant. J’adore . 10/10 A7 > A2 > A3 = A6 > A4 > A1 > A5
|
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 19 Mar 2017 - 18:18 | |
| Hormis une version, ce groupe B ne m'a pas emballé. Je n'en ai reconnu aucune, mais au vu des styles et physionomies sonores, quelques intuitions me suggèrent des interprètes -que je n'ai pas vérifiées car je tiens à les entendre comme anonymes. Il me reste à me prononcer sur le groupe A, -je pense poster mes commentaires demain soir. Précisons aussi que je me suis gardé de consulter les avis des autres jurys, afin de résister aux influences. Mais j'ai hâte de confronter mon jugement. Parmi les trois groupes que j'ai déjà traités, certaines versions me semblent nettement sortir du lot, et ce qui me surprend c'est que je ne crois pas les avoir en stock. J'attends donc impatiemment les révélations de Maître Pipus pour les acquérir ! - Commentaires et évaluation du groupe B :
B1 : certainement l’antiquité de ces trente enregistrements (pas encore tous entendus, mais ça semble difficile de faire plus ancien). Vieux et précaire pour la prise de son mais guère pour le style : vaguement sentimental au début (les portamenti, les déhanchés de cordes…), mais le discours gagne en assurance, en fermeté tout du long. On compte peu de chefs de cette époque qui se soient si peu démodés et qui furent capables d’une telles tension et netteté, de pareille sécheresse des accents. Face à la conclusion foudroyante (mais sans rien forcer, ni frimer), on se confirmerait à penser qu’il s’agit du maestro De toute façon on s’en fiche, c’est pas le jeu des devinettes Viril mais sensible, gainé mais respirant… L’interprétation atteste d’une impressionnante maîtrise. Malgré le spectre étroit et tassé, cette archive s’impose, tant pour la conception artistique que pour la rigueur de l’exécution (les multiples prises de risque semblent presque ordinaires pour cet orchestre). 8,5/10
B2 : après B1, on retrouve une sonorité plus consensuelle. Tout autant que l’esthétique. Articulé mais fluide, expressif mais sans outrance… Stabilité métrique, dynamique contrôlée. Le règne du juste milieu. Le genre d’interprétation qui ne décevra personne. Mais aucun génie ni tempérament particulier pour la distinguer du lot. 5,5/10
B3 : assez semblable à B2, mais mieux animé, avec un soupçon de grâce qui éclaire les phrasés, où l’on sent des pupitres souffleurs plus impliqués à colorer la trame. Les cordes aussi me semblent mieux cadrées, contribuant à raffermir le propos –malgré la douceur des attaques et la variété des nuances d’archets (finement ouvragée, voyez les trémolos dans le final !) Même si les options ne sont pas révolutionnaires, le travail paie : on sent une ardeur expressive (voire narrative) qui était absente de la précédente lecture. 7,5/10
B4 : début timide et qui prend l’eau. Le volume de l’enregistrement et le relief sonore paraissent faibles en comparaison des concurrents, ce qui tend à minimiser l’impact de ce témoignage. Dommage car les timbres des bois se dégagent bien de la masse soyeuse des cordes, les quelques interventions de trompette brillent, les timbales (excentrées à droite) se singularisent. Bonne prestation, honorable routine d’un chef et son orchestre qu’on pressent aguerris. Mais aucune qualité mémorable, d’autant que certains passages s'entendent un peu trop rêveurs et nébuleux. 5/10
B5 : Pénétrante alliance d’autorité, de sensualité et d’intelligibilité (les pizz, les coups de timbales, la lucidité d’ensemble…) Malgré une durée globale parmi les plus longues, le tempo apparaît très mobile et volontariste. La masse orchestrale (aérée et décantée), le flux se développent comme par fermentation –l’expérience reste toutefois sous haute vigilance, on sent un chef qui guide étroitement ses troupes. Corollairement à cet activisme intestin se dégage un inconfort qui laisse regretter un manque de plénitude. En tout cas, ça vit, ça grouille, dans cette fourmilière besogneuse et opiniâtre. On parierait pour un orchestre nordique (typiquement dégraissé) dirigé par un chef à poigne tendance HIP. 8/10
B6 : Respiration courte et saccadée, dynamique écrasée qui asphyxient le discours à force d’anticiper les appuis. Certes, comme la plupart des versions en lice dans ce groupe, la prise de son (du moins ce qui nous en est reproduit) ne manifeste pas un fort relief. La masse généreuse et grasse évite le desséchement, mais l’articulation floue et asthmatique conduit à une rétention du schéma expressif. Pourtant, on s’assure que le chef maîtrise l’architecture du mouvement, et réussit à organiser progressivement une éloquente mise en tension de la dernière partie. 6/10
B7 : Sans cette surprise in extremis j’aurais été déçu par ce groupe B. L’exposition s’y conçoit comme une inexorable concentration des forces, par un habile effet perspectif conjoint à une densification des lignes et couleurs. Comme une scène qu’on voit d’abord de loin, puis s’approche et apparaît soudain flagrante, dans un tramage d’archets superbement texturé. La prise de son détaille les pupitres de cordes qui restent très ventilés et galbés, les tripes à l’air. Bois aux timbres caractéristiques (mitteleuropa ?), et valorisés par le chef. Des relances très marquées, offensives ! Dommage que certaines transitions médianes courbent un peu l’échine, manquent de poids, mais c’est pour mieux être reprises en main le moment suivant. Des intentions très calculées, un brin artificielles, détournés de l’éloquence naturelle de l’œuvre, mais un superbe boulot de rhétorique, dont l’inspiration semble fort personnelle. A l’instar de cette pétaradante avancée vers la conclusion ! Une approche qui risque d’étioler les émotions de l’Andante (gageons que les options verseront dans le bucolisme aigre-doux) mais qui promet un palpitant Allegro Giocoso puis un Finale plein de suspense et de théâtre. Vraiment envie de découvrir la suite ! 9/10
|
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 19 Mar 2017 - 19:17 | |
| D'ici mercredi, je ne pourrai pas écouter d'autres groupes. Par contre, si d'aventure, une ou deux semaines supplémentaires nous étaient offertes par Pipus ( ) , je pourrais fournir davantage de travail ... |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 19 Mar 2017 - 21:08 | |
| Groupe D- D1:
Bel orchestre et belle prise de son. Ça ne sonne pas forcément très récent et ça manque un petit peu de graves et de dynamique à mon goût. Pour le reste, c'est très bien : excellent équilibre des pupitres, magnifique acoustique, belle définition. J'aurais du mal à analyser ce que j'entends dans le détail mais pour moi tout y est dans cette version : la beauté sonore, les alternances de calme et d'emportements fougueux, le mystère, la noblesse. C'est magnifique articulé, sans faire de chichi non plus, et la pulsation reste très souple sans que ce soit écœurant. Du grand art ! J'achète sans réserve. (Et en plus, on découvre après le dernier accord, que c'est une captation de concert ! Impressionnant de garder une telle mise en place en concert!)
Note : 9
- D2:
Prise de son un peu poussiéreuse mais néanmoins stéréo. Ça s'écoute plutôt bien, si on arrive à s'habituer au vibrato des flûtes... Mise en place impeccable et justesse très correcte. C'est la version la plus lente que j'ai entendue jusqu'à présent mais ça n'a rien de désincarné ! Au contraire, le chef force l'écoute en jouant sur les nuances (énormes pizzicati à 2'26) ou sur l'articulation, écrasant l'auditeur au passage. Bon, ça arrive qu'on regarde un peu sa montre en attendant la fin du mouvement. Et on n'est pas déçu : les dernières mesures frappent fort !
Note : 6
- D3:
Je pensais avoir trouvé mon bonheur avec D1 ; surprise, cette version fait encore plus fort ! Dès le début, on est touché pour l'humilité avec laquelle le premier thème est présenté. Et puis très vite, on est emporté dans le tourbillon musical. C'est beau (quel orchestre sublime ! Quelle prise de son!), c'est contrasté, il y a un magnifique rubato, une très belle articulation (souvent legatissimo, ce qui n'est pas hors de propos dans ce mouvement), des tempi amples et ça chante continuellement. La course à l'abîme finale, fouettée à un tempo beaucoup plus rapide, me laisse un peu perplexe. C'est dommage, on n'était pas loin du sans faute ! Le détail qui tue : c'est une captation de concert et le public est vraiment bruyant.
Note : 9
- D4:
Timbres un peu acides, caractéristiques d'une certaine époque mais prise de son soignée, avec beaucoup d'air (et un peu de souffle). J'adore ce hautbois très nasal et ces trompettes un peu pincées. Chef et orchestre prennent leur temps, mais cette fois-ci sans surjouer (contrairement à D2). C'est tranquillement ample, très apollinien. La pulsation est plus stricte qu'ailleurs, ce qui donne un côté un peu raide. Pourquoi pas. Cela dit, les passages plus calmes du développement sont franchement prosaïques. Au final, on a une version un peu froide, sérieuse, sans surprise et sans mystère mais qui se laisse écouter.
Note : 6
- D5:
Son mono d'assez mauvaise qualité : beaucoup de souffle et timbre très medium. Beaucoup de réverbération (premier plan assez loin). Justesse ok ; bonne mise en place. Ça commence extrêmement lentement mais ça s'accélère assez vite. Les contrastes sont tels qu'on peut vraiment parler d'une version bi-polaire : des passages sombres, presque apathiques et des moments euphoriques, presque juvéniles. Ce balancement crée un malaise intéressant. Le développement est d'ailleurs particulièrement réussi : très noir, très mystérieux. Même si le son me frustre, je reconnais qu'il y a là une vision très intéressante et très bien menée. J'ai envie d'en entendre plus.
Note : 7
- D6:
Son correct mais pas tout jeune. On entend beaucoup la salle (pas vilaine d'ailleurs). Il y a beaucoup d'air mais ça n'est pas si gênant : vu le pas de sénateur choisi par le chef, on a le temps de tout entendre... Car, oui, c'est lent. Un peu maniéré, un peu poussif, presque débonnaire par moment. On s'ennuie ferme. Si encore on avait le droit à un peu de mystère... Bon, l'orchestre n'est pas vilain, c'est déjà ça. Parfois, il y a un petit sursaut et on se dit : «tiens, et si c'était prémédité pour frapper fort à la fin, comme dans la version A2 ?». Mais même la fin est décevante... À sa décharge, cette version très sage souffre d'une concurrence très rude dans ce groupe, d'un niveau très élevé.
Note : 2
- D7:
Bel orchestre, ou plutôt, belle texture orchestrale. Car, dans le détail, ça n'est peut-être pas le plus beau de la sélection mais les tutti sont vraiment superbes. La prise de son est bonne mais pas parfaite non plus : presque trop profonde (certains cuivres sont vraiment loin des micros), noyant régulièrement les cordes aigües dans les bois... Le grave est très beau. Le chef déploie ici une lecture très romantique de l'œuvre, avec un beau lyrisme, du rubato et du vibrato. Mais là où il est le plus fort, c'est dans les passages lents du développement (de 6'20 à 7'20 environ). Pour le reste, c'est bien mené mais pas révolutionnaire.
Note : 8
- D8:
Côté sonore, c'est … perfectible (euphémisme). Pas seulement parce que c'est daté : la prise de son est vraiment étrange, tirant sur la gauche, avec un premier plan hyper proche et des bois assis sur les genoux des violons. Mais surtout, le problème c'est que la bande «pleure» (c'est ce qui arrive quand on ressort une vieille archive des tiroirs) : son défilement n'est pas toujours régulier. Bonjour la justesse qui en découle... Et puis qu'est-ce que c'est raide tout ça ! Dans un tempo un poil plus vif que les autres versions, le chef nous livre une vision assez sèche de cette partition, dépouillée de tout pathos. La phrase est bien conduite et on ne peut pas nier que le résultat a tout de même de la gueule. Mais ça n'est pas comme ça que j'aime mon Brahms.
Note : 5
Pour moi, c'est un groupe encore supérieur aux groupes A et B ! Je partage la surprise de Mélomaniac : je ne connais quasiment aucune des versions auxquelles je mets des bonnes évaluations ! Ce qui me confirme que je n'avais pas fait le tour du sujet. Alors que je m'estimais déjà comblé avec ce que j'avais... J'ai hâte de voir qui se cachent derrière tout ça ! En attendant, Pipus, je veux bien que tu m'envoies le groupe C. Je ne promets pas d'avoir le temps de l'écouter en entier avant mercredi mais sait-on jamais... |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 19 Mar 2017 - 21:48 | |
| - Anaxagore a écrit:
je pourrais fournir davantage de travail
Dans la mesure où c'est un premier tour éliminatoire (la moitié des versions vont passer à la trappe), et que chaque jury ne compte que 3 auditeurs, il faudrait un maximum de votes complémentaires pour asseoir un scrutin significatif. Espérons donc que Pipus entendra ta supplique |
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