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| Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie | |
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Auteur | Message |
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Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 10 Avr 2017 - 4:54 | |
| Voici mes impressions à propos des Côtes de Beaune : - Spoiler:
Les Côtes de Beaune me laissent assurément plus dubitatif que les Côtes de Nuits . Auxey: Le mouvement est pris dans un tempo d’emblée assez rapide (11’11’’). C’est très allant avec même une certaine urgence. Le chef abuse souvent du legato, parfois au détriment de l’articulation, comme c’est par exemple le cas 5 mesures avant E, mais pas au détriment du chant (les violons à B et à E, ou les violoncelles à C, avec le contre-chant des violons très bien mis en valeur). Il reste que ça patine parfois un peu. L’orchestre est pour sa part de niveau supérieur. J’avais beaucoup aimé le premier mouvement, en y regrettant également un excès de legato. Il reste que c’est un excellente version que j’écouterai encore avec plaisir dans les mouvements suivants . 8/10 Meursault: Enregistrement mono. Le chef prend le mouvement dans un tempo assez modéré (12’10’’), mais l’ensemble donne de bout en bout l’impression de se traîner. C’est assez pâteux ; ça colle aux doigts et c’est lourd ! Il y a par ailleurs de très sérieux problèmes de justesse (les cors !!!). Pour tout dire, cette interprétation génère chez moi un ennui profond. L’écoute du premier mouvement, non entendu au premier tour, ne me convainc pas davantage. On y trouve certes une belle énergie, mais aussi un legato excessif et toujours des problèmes de justesse. Il n’y a pas grand chose à sauver ici . 2/10 Puligny-Montrachet: Le mouvement est pris dans un tempo très lent (12’58’’), trop lent à mon sens pour un Andante, et sans que cela soit justifié par quelque radioscopie de la partition. Au demeurant, l’orchestre est beau et le chef offre une lecture très lyrique de la partition : cela chante beaucoup (les violons à B et avant F ; les violoncelles à C). Beaucoup de sérénité, mais presque jusqu’à l’indolence … Heureusement que j’avais bien aimé le premier mouvement, car je suis plus mitigé pour le second . 7/10 Saint-Romain: À l’opposé de Puligny, Saint-Romain fonce comme un beau diable … Le premier thème aux cors est littéralement balayé. Quelle drôle de manière de détacher les notes et de les accentuer à A !!! Idem, 6 mesures avant E. Le chef aime certes les contrastes, mais il a une idée pour le moins personnelle et discutable de la manière dont il convient d’articuler la phrase chez Brahms. Au moins, on ne s’endort pas ; c’est très fluide ; mais je suis très perplexe quant aux options stylistiques du maestro. L’orchestre, qui semble être une grande machine américaine, est par ailleurs bizarrement capté. Pourquoi cette surexposition de la petite harmonie, avec les cordes dans le fond, et avec une clarinette particulièrement laide ? L’écoute du premier mouvement (non entendu au premier tour) achève de me convaincre que cette version n’a pas sa place en finale : on y retrouve les mêmes phrasés bizarroïdes et cette impression que le chef s’est trompé de partition . 4/10 Volnay: Ici l’acoustique est très sèche, impitoyable même. Le tempo est assez rapide (10’59’’). La manière de détacher les notes du premier thème aux cors est un peu outrée. Les musiciens sont enregistrés de très près, ce qui donne à l’ensemble un accent chambriste parfaitement défendable dans cet Andante. Cela fait d’autant plus ressortir le caractère un peu prosaïque d’une lecture plutôt objective et très sobre de la partition. Au moins, on entend tout ; mais on pourrait rêver d’une poésie plus ardente et chaleureuse. C’est objectivement bien, mais il y a tellement mieux. Le premier mouvement, dont le côté chambriste me semblait beaucoup moins en situation qu’ici, ne m’avait par ailleurs pas trop plu. Je ne vais donc pas promouvoir cette interprétation . 5/10
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| | | Saegel Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 04/03/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 11 Avr 2017 - 18:36 | |
| Et voici mes impressions sur le groupe Côtes du Mâconnais (pas évident à noter). - Spoiler:
Macon : Avec celle de la version suivante, la pâte orchestrale la plus opulente de tout ce plateau. Pas l’idéal pour entendre dans le détail tous les tuilages de timbres dont Brahms a truffé l’introduction, mais l’art de fondre les pupitres qui s’illustre ici est absolument remarquable. La ductilité des cordes donne à la cantilène une éloquente profondeur – où un discret vibrato des violoncelles vient instiller une émotion discrète. Même hauteur de vue dans le reste du mouvement, tout particulièrement dans le climax et la coda. Avec peu ou prou les mêmes armes, la version suivante me semble néanmoins offrir une proposition plus captivante encore, quoiqu’un peu plus alentie. Ce qui n’enlève évidemment rien aux vertus de cette grande cuvée – qu’un soupçon d’ivresse n’aurait pas amoindries. 8/10
Pouilly-Fuissé : Que de bouquet dans cette introduction ! La prise de son flatteuse ne nous fait pas perdre une goutte des combinaisons de riches timbres qui composent ce cru : on entend presque chaque prise de souffle des musiciens ! Un équilibre qui semble d’ailleurs suffire au chef. La suite est à l’avenant, où on profite du moelleux et de la densité des cordes. Le crescendo et les trois grands coups d’archets à 3’41-3’43 évitent salutairement la boursouflure. Le retour à la nuance piano du cor débouche sur un énoncé sobre de la cantilène : le développement semble ici esquisser une courbe involutive, un mouvement de repli. Le thème se rumine plus qu’il ne se déploie : le chef raffine les transitions (le passage hautbois-flûte/cordes à 5’57-6’12 !) mais insuffle la vigueur nécessaire pour conduire ses troupes jusqu’au climax. Lyrisme exacerbé de la récapitulation, coda brassée largement pour couronner cette somptueuse exécution. 9/10
Pouilly-Loché : Des timbres peut-être moins enjôleurs, moins immédiatement éloquents que ceux de la version précédente mais le chef nous donne à entendre davantage de plans. De quoi offrir à chaque gorgée un surcroît de longueur en bouche : les accords marquant la fin de la transition y gagnent une densité bienvenue. Cantilène sobrement énoncée, montée vers le climax tenue sans emballement du tempo, déflagrations sans tonitruances : le reste de la partition se déploie en toute clarté. Au risque de n’illustrer qu’une intègre démonstration de discipline orchestrale. Ce qui me retient de donner mieux qu’un accessit à cette dégustation digne d’éloges. 7,5/10
Saint-Véran : On ne peut pas dire que cette version soit aidée par sa prise de son : ça manque un peu de corps. Et de nez : les timbres de l’orchestre ne déploient pas un caractère particulier pour séduire l’oreille ou l’émouvoir. Introduction bien en place, équilibre irréprochable dans la transition des cordes, élans tempérés dans la cantilène (jusque chez les souffleurs : l’intervention vers 5’24-5’34 est bien timorée)… Faut-il s’étonner que le climax paraisse plat quand tout, dans cette lecture, semble ne jamais se départir d’un sens aigu de l’understatement ? Certes, le tempo s’anime et les accords sont marqués, mais il manque du poids dans cette affirmation. On en finirait presque par s’interroger sur le projet du chef qui préfère (manifestement) traiter cet Andante comme un intermezzo pudique, ou un long récitatif dédramatisé. Une option défendue avec tact, mais qui confère à ce témoignage en public un simple intérêt documentaire. 6/10
Viré-Clessé : Des timbres plus acides, un breuvage plus astringent. Mais voilà une vieille bouteille qui ne manque pas d’attrait ! Moins de dix minutes trente pour arpenter cet Andante d’un bout à l’autre : ce qui s’appelle prendre un cap et s’y tenir. Entre les deux, peu de moments propices pour laisser musarder les pupitres qui suivent sans trop d’accrocs ce parcours au pas de charge. On pourra certes déplorer que la cantilène paraisse survolée : mais ce qu’il perd en chaleur, le discours le gagne en souplesse. Et quelle véhémence dans ce climax volcanique, que de morgue dans cette coda ! À coup sûr, il faut au podium une personnalité sûre de son fait pour imposer un Brahms aussi lapidaire, sanguin et ombrageux. Quitte à prendre l’auditeur à rebrousse-poil. 8,5/10
Je ne serais pas contre une autre tournée, patron ! |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 11 Avr 2017 - 20:19 | |
| Voici mes impressions pour les Côtes du Mâconnais : - Spoiler:
Hormis la dernière, c’est ici le festival des versions consensuelles et luxueuses. Nous sommes partout en Arcadie (on s’ennuie parfois un peu! ), et j’avoue être dans l’incapacité de départager fermement ces versions, hormis une qui sort du lot, … et pour mon plus grand plaisir . Je compte sur le troisième mouvement pour classer plus clairement ces candidats. Mâcon: Tempo modéré (11’45’’). Beaucoup de réverbération. L’entrée des cors est très belle. L’orchestre est vraiment très, très beau. C’est le grand luxe. Le style du chef est fait d’ampleur, de noblesse, de sérénité et de douceur. Et cela chante du début à la fin. Version peut-être un peu confortable. On peut trouver plus excitant ailleurs, mais tout est parfait ; il n’y a rien à redire. Le premier mouvement me laisse la même impression de plénitude sereine. C’est très beau . 9/10 Pouilly-Fuissé: Très bel orchestre dans une grande salle avec beaucoup de réverbération. L’entrée des cors est lente et majestueuse, mais le chef accélère ensuite le tempo (12’13’’) pour nous donner un véritable andante moderato. Très beaux cors et très belle petite harmonie. Les timbres sont d’une manière générale assez luxueux. Le maestro déploie posément un discours emprunt de naturel, de sérénité et d’hédonisme. Vision résolument apollinienne qui est défendue avec beaucoup de maîtrise. J’avais par ailleurs beaucoup aimé le premier mouvement . 8/10 Pouilly-Loché: Ici, l’orchestre, à nouveau luxueux, est logé dans une salle encore plus grande. Je crois bien l’avoir reconnu d’ailleurs. Le chef adopte un tempo légèrement plus allant (11’42’’), mais il reste lui aussi dans les limites d’un véritable andante moderato. Il offre pour le reste une version hédoniste, très consensuelle, sans parti pris particulier, dont l’atmosphère sereine ne se démarque par fermement de celle de Pouilly-Fuissé. Et c’est ici aussi défendu avec une maîtrise parfaite. J’avais par ailleurs beaucoup aimé le premier mouvement . 8/10 Saint-Véran: Ici encore, on a droit à un véritable andante, ni trop lent, ni trop précipité (11’43’’). L’orchestre semble cette fois moins luxueux et la sonorité de l’ensemble est en tout cas moins flatteuse. Comme le rappellent des toux à la fin, nous sommes d’ailleurs en public. Le style de l’interprétation ne se démarque pas fermement des trois versions précédentes, mais dans l’absolu la réalisation est moins parfaite. Il reste que le souvenir du premier mouvement, que j’avais beaucoup aimé, m’interdit de pénaliser Saint-Véran qui ne démérite pas fondamentalement . 8/10 Viré-Clessé: Ouïe les cors !!! Ils n’ont pas loupé leur entrée là … Voilà la vieille cire au style inimitable que j’avais adoré au premier tour et qui contraste violemment avec le festival de sonorités chaudes et veloutées offert par les quatre autres versions de la cuvée. Le chef ne traîne pas et offre un Andante pas très moderato(10’24’’). L’orchestre est d’une verdeur incroyable, ce qui ne l’empêche nullement de chanter avec ferveur : magnifique entrée des violons à B. En réalité, l’ensemble du mouvement coule avec un naturel confondant et un enthousiasme communicatif. C’est beaucoup mieux que convaincant. Bon, la prise de son porte son âge, mais on là une vieille cire qui mérite vraiment de survivre . 10/10
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| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mer 12 Avr 2017 - 15:41 | |
| Et voici les miennes: - Côte du Mâconnais:
Côte du Mâconnais
Mâcon 11min45 L'orchestre déploie ses lignes mélodiques de belle façon. Combien étonnant ce mouvement, on ne se doute de rien. comment il progresse sans hâte mais inexorablement vers son zénith: le passage en stacatto de tous les instruments à partir de la mesure 84. Quelques échos évoquent l'Andante con moto de la Cinquième de Beethoven. Il présage aussi la Onzième de Chostakovitch (tutti staccato), mais c'est une autre histoire personnelle. Comme une musique champêtre avec quelques teintes impressionnistes. 9/10
Pouilly-Fuissé 12min12 Schubert aurait pu écrire les premières mesures de ce mouvement. L'interprétation est semblable à la précédente, très belle, très douce, d'un charme irrésistible. Musique d'une grande richesse, beaucoup de lyrisme et de virtuosité. 8/10
Pouilly-Loch 11min42 Ici aussi: beaucoup de grâce. Qualité sonore un brin inférieure? Trop floue, pas assez fort, pas assez découpé, micros trop éloignés des instruments. Il me faut réécouter chacune des versions une par une pour mieux départager avec le casque bien collé sur les oreilles. Léger manque d'intensité. 7/10
Saint-Véran 11min42 Ça débute comme sur un point d'orgue, un bref moment d'hésitation, puis le thème pourrait être celui de Borodine 'Dans les Steppes de l'Asie centrale', autre référence cognitive personnelle. Le son est plus beau, rien ne surpasse ici ce que j'ai entendu à date dans ce groupe. Sensation de lenteur à la fin et léger manque d'intensité. Manque de volume. 6/10
Vir-Cless 10min24 Pas le meilleur son ici, mais très clair; ce qu'on perd en qualité sonore, on le gagne en intensité et en authenticité et ça compte à la fin, elle, la doyenne? elle se démarque par son tempo rapide, le discours musical ressort de belle façon, mais: Andante moderato. Un brin trop intense, pas très tiède, une version anarchique, audacieuse qui se distingue par son non-conformisme. Jouent-ils sur des instruments d'époque? 7/10
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- Côte de Beaune:
Auxey-Duresses 11min11 Manque de présence, micros un peu éloignés qui donne une prise sonore quad même intéressante parce qu'elle capte bien l'ensemble de l'orchestre et le résultat est équilibré. Rien ne distingue cette version des autres. 7/10
Mersault 12min10 Prise sonore moins bonne que la précédente, micros lointains. 6/10
Puligny-Montrachet 12min57 On accroche dès le début: en présence d'une version d'excellente facture: limpide, sans problème de perspective sonore. L'indication Andante moderato est respectée à la lettre, laissant place à l'émotion palpable des cordes avec leur discours mélodique tout en finesse. Le tempo est plutôt lent, mais ne souffre d'aucune sensation de lenteur à l'écoute. Cet enregistrement rend justice à cette musique superbe. 8/10
Saint-Romain 10min34 Beaucoup de puissance sonore. Sans doute la meilleurs prise sonore, toute en clarté. Voyons si le fait d'adopter un tempo plutôt rapide peut néanmoins conservé le caractère Andante moderato du mouvement. La lute s'annonce serrée entre elle et la version précédente. Ce tempo rapide donne un avantage à cette version: les effets dramatiques du tutti en staccato (à partir de la mesure 84) alliés à la somptuosité des instruments atteignent ici un sommet. 9,5/10
Volnay 10min58 Peu de réverbération, belle présence instrumentale, les micros sont bien placés, excellente prise sonore, interprétation de haut calibre comme la précédente, mais un brin plus introspective et moins éloquente. Du très haut de gamme quand même. 9/10
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| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Ven 14 Avr 2017 - 8:42 | |
| Côtes du Mâconnais- Mâcon:
Belle prise de son, un peu luxueuse : beaucoup de profondeur, une stéréo très large, du beau grave. Et l'orchestre est très très beau ! Heureusement d'ailleurs, parce qu'il ne se passe pas grand-chose dans les 3 premières minutes. Ensuite (après l'entrée des cordes arco), on entend la grosse machine se mettre en marche : c'est du Brahms très romantisant (que de vibrato!) mais c'est tellement bien fait ! Ça chante ! J'ai presque un peu honte de me laisser prendre au jeu tellement c'est consensuel et attendu... Sauf peut-être les deux dernières minutes, qui font appel à une palette de tempi plutôt intéressante. Et où les contrebasses ronflent comme il se doit... (Un premier mouvement qui chante aussi beaucoup, avec des tempi très retenus : le chef joue donc la continuité.)
Note : 7
- Pouilly-Fuissé:
Version en public, absolument idéale sur le plan sonore, à un détail près : les clarinettes ont des problèmes d'étanchéité... Je ne rentrerai pas dans le détail, il y aurait tellement à dire ! C'est une version hyper-détaillée, pleine de micro-évènements (petits crescendi, petits ralentis, etc.), qui fascine par son extrême virtuosité : comme c'est possible de garder une telle mise en place, en public, avec une pulsation aussi souple ? Mais le plus incroyable, c'est que ça ne sent pas la sueur ou le maniérisme : ça chante vraiment ! Et c'est vraiment beau ! (Le premier mouvement est dans la même veine : beaucoup de détails, une dynamique très large, un côté un peu calculé, un peu cérébral. Avec ce deuxième mouvement, je n'ai plus aucune réticence!)
Note : 10
- Pouilly-Loché:
Prise de son un peu ancienne (ça souffle) mais savoureuse ! Comme il y a beaucoup de profondeur, les bois sont déjà dans la réverbération et les cuivres s'entendent dans le lointain. N'empêche, ça reste précis et on se délecte des timbres un peu acidulés de l'orchestre. Et puis, il y a quelque chose que j'apprécie beaucoup : il y a un usage très raisonné du vibrato ! D'habitude, toutes les versions un peu anciennes (avant les années 80) vibrent beaucoup, là ça reste assez droit. Bref, un cadre sonore un peu désuet mais généreux. Dans ce bel écrin, la musique de Brahms se développe naturellement. Ça chante tranquillement, tout en soignant les détails. Curieusement, les tutti intéressent moins. N'empêche, il y a un fini orchestral qui force le respect. Bref, c'est sérieux et élégant, ce qui n'est déjà pas si mal. (Le premier mouvement avait globalement les mêmes qualités : du sérieux, de la rigueur, de la retenue, de l'élégance. Ce qui ne l'empêchait d'être un poil prosaïque par moments...)
Note : 7
- Saint-Véran:
Côté sonore, c'est encore très luxueux. On est aussi en public, ce qui nous donne même droit à un couac (à 4'03'') ! L'orchestre est très beau. Heureusement d'ailleurs parce que les tempi sont un peu retenus et qu'il ne se passe pas grand-chose. Passés de longues minutes d'hédonisme sonore, ça se réveille avec les tutti, vraiment très réussis. Il me manque un peu d'aigüs, un peu plus de dynamique pour que ça marche vraiment. Les violons par exemple peinent à percer par dessus les cordes graves et c'est parfois problématique. Je ne saurais pas trop bien dire pourquoi mais cette version me laisse sur ma faim. (Le premier mouvement est vraiment magnifique : souple, dramatique, noir. Mais c'est vrai qu'on y entend déjà ce déséquilibres grave/aigü, préjudiciable aux violons.)
Note : 6
- Viré-Clessé:
C'est rude de comparer cette version aux précédentes : le confort sonore n'est pas à son avantage... Bon, au moins, ça ne traîne pas. D'ailleurs pour moi, ce tempo ne sonne pas très naturel : ça stresse le discours, ce que je trouve dommage ici. D'autant plus que le premier mouvement était déjà très rapide et très agité... Un peu de repos n'aurait pas fait de mal. Cela dit, je me suis surpris à entendre des parentés mozartiennes dans cette façon de faire : une lecture plus dégraissée qu'apaisée, une certaine ambiance chambriste, peu de pathos mais des phrases bien conduites. Intéressant ! De nos jours, il n'y a plus que les chefs «baroqueux» pour jouer la musique romantique comme ça. (Le premier mouvement vaut vraiment le détour : dans le genre nerveux, c'est un must !)
Note : 6
Aucune mauvaise version dans ce groupe ! Mais au final, il n'y a que 3 versions qui m'ont vraiment convaincu pour ce second tour (une par groupe). |
| | | warren 60 Mélomane averti
Nombre de messages : 418 Age : 52 Localisation : toulouse Date d'inscription : 28/01/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 16 Avr 2017 - 17:16 | |
| Quel beau groupe que celui des Côtes du Mâconnais... ... mais qu'il est difficile à noter... - Spoiler:
Mâcon : mouvement solennel, très bel orchestre tout en rondeurs, avec des bois qui révèlent des surprises au fil du chemin (quelques frottements dans les accords émaillent parfois l'euphonie générale), un certain statisme souvent innervé par de courts crescendos très maîtrisés, version romantique en diable, avec beaucoup de legato et du chant sans mièvrerie (difficile ici d'être sucré, me direz-vous...) et, même si on pourrait souhaiter plus d'aspérités, la vie demeure palpable à de nombreux endroits (inquiétude à 10'18).
Pouilly-Fuissé : cors plus assertifs que dans la version précédente, transitions moins estompées, sans être abruptes cependant, grâce à une palette de couleurs riche en teintes fauves, pulsation lente mais naturelle et souple, qui ressemble bien à un andante moderato, beaucoup de détails signifiants (6'17 : flûtes délicatement implorantes), mais aussi quelques passages simplement "réussis", comme si le chef faisait confiance au lyrisme naturel de la partition et/ou à ses musiciens... est-ce un reproche, d'ailleurs ? Ici, après réécoute, je ne le pense pas : c'est tout simplement très beau (quelles cordes !).
Pouilly-Loché : fin de la 1ère phrase subtilement ralentie, bel ensemble des bois au début (1'15) même si la clarinette est trop neutre, très belle apparition des violons à 2'48, frémissant sur un bel écrin - c'est la force de cette version où s'équilibrent bien ambiance harmonique et discours mélodico-rythmique - je trouve ici aussi un romantisme assumé, un peu plus sombre que dans les deux interprétations précédentes (couleur des cors), malgré des (demi) teintes moins riches, mais pas moins denses, et un relatif manque d'impact dans les paroxysmes
Saint-Véran : bois d'emblée un peu pointus, retour de la 1ère phrase un tantinet poussif (2'09), lumière en général moindre ici qu'ailleurs (clarinettes douces et prenantes, mais dans un phrasé souvent trop alenti), mouvement d'ensemble qui rend bien certains balancements des cordes tout en "ronronnant" trop souvent, comme si le chef traitait la matière globalement sans vouloir mettre en exergue ses saillances... dommage !
Viré-Clessé : quelles différences avec les 4 autres crus (tempo, sonorités) ! Chef qui va faire primer l'avancée, la tension au détriment de l'apaisement et des couleurs (détail étonnant : les cuivres sont à la fois abrasifs et pâteux dans certains passages), ensemble plus andante "martialo" que moderato, mais les vagues des cordes saisissent lorsque le mouvement s'anime, avec des tutti vraiment sombres par endroits (on pense à Wagner !), impression d'être en pleine nature, voire en pleine mer quand les violoncelles portent l'avancée (6'01), orchestre finalement plus beau que la prise de son ne le laisserait croire car toujours expressif dans la tourmente... et les prises de risque du chef ! Atypique et exaltant.
Classement :
Pouilly-Fuissé : 9 Viré-Clessé : 9 Poully-Loché : 8,5 Mâcon : 8 Saint-Véran : 6,5
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| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| | | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 17 Avr 2017 - 21:04 | |
| Merci à tous pour vos commentaires ! Ca avance, ça avance, voici les comptes (que j'espère justes) : - Côtes de Beaune : 4 avis - Côtes de Nuits : 6 avis - Côtés du Mâconnais : 7 avis Il reste pas mal de dégustations du côté de Beaune à faire |
| | | warren 60 Mélomane averti
Nombre de messages : 418 Age : 52 Localisation : toulouse Date d'inscription : 28/01/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 17 Avr 2017 - 21:53 | |
| Dans ce cas, j'en goûterais bien une lichette... |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mar 18 Avr 2017 - 22:03 | |
| Côtes de Beaune. - Spoiler:
Les crus de ces Côtes de Beaune ne m'ont pas paru être tout à fait à la hauteur de leur réputation. Comparables aux Côtes du Mâconnais, en quelque sorte, laissant la primauté aux Côtes de Nuits.
AUXEY-DURESSES Une version assez rapide (11:05) mais qui ne donne absolument pas l'impression de précipitation. Un orchestre supérieur qui sonne magnifiquement sur mon installation. Si j'étais mauvaise langue, j'écrierai que c'est la Brahms en technicolor. Et ce serait très injuste car si le ton est plutôt majestueux, l'interprétation est très nuancée et très bien menée, vigoureuse ou douce quand il le faut. Pas mal du tout et même très bien. 8/10
MEURSAULT Une mono assez ancienne, une prise de son lointaine qui manque de précision. La force de la musique fait que cette version tient la route mais on a entendu beaucoup mieux. Cela traine quelque peu (12:05) et c'est parfois bien sentimental. L'impression première qui se dégage de l'écoute est que c'est une version "prudente". Le chef avait-il une confiance totale dans l'orchestre ? Il ne le semble pas. Le minimum syndical. 6/10
PULIGNY-MONTRACHET Une version majestueuse et lente (12:52), parfois trop appuyée. Pourtant, cela sonne très bien et on se dit que c'est quand même une belle et intéressante interprétation. Et puis, et puis, cet aspect appuyé vire au chichiteux, on en met et on en remet...tout ça, c'est bien léché ! Et cela finalement rappelle le coté professoral que j'avais noté chez le Fixin des Cotes de Nuits. Pouvait mieux faire en en faisant moins. 7/10
SAINT-ROMAIN Une version des plus étranges. Un tempo rapide (10:29) qui passe très bien d'ailleurs, un ton décidé des plus inattendus, bref le "moderato" passe à la trappe. Il y a de beaux moments mais l'ensemble manque de cohérence. L'impression ressentie est celle d'une suite de fragments, plus ou moins réussis, juxtaposés et non pas l'impression d'un mouvement logiquement construit et articulé. De plus, la prise de son ne parait pas être des meilleures et sonne de façon assez "rustre" sur mon installation. Etrange malgré de beaux moments. 6/10
VOLNAY Une version ancienne, me semble-t-il, et une prise de son par trop lointaine. Interprétation plutôt rapide (10:53), ton plutôt véhément mais pas provocant. C'est bien mené, c'est bien nuancé, cela s'impose tout en manquant de sel. Bien mais pouvait mieux faire. 7/10
fomalhaut |
| | | warren 60 Mélomane averti
Nombre de messages : 418 Age : 52 Localisation : toulouse Date d'inscription : 28/01/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Ven 21 Avr 2017 - 2:40 | |
| Côtes de Beaune :- Spoiler:
Auxey-Duresses : tempo assez alerte, plaisant, des tenues de cuivres en suspension remarquables, bois assez expressifs et une once de sentiment(alité) dans le jeu des violons (3'00), version qui impose une certaine solennité... non exempte de tiédeur, malgré un très bel orchestre, précis et charmeur à la fois, mais cet andante est surtout "poco moderato" pour moi.
Meursault : début un peu poussif, même si l'entrée des cuivres, évoquant un choral de Bach, a de l'allure ; très vite néanmoins, je regrette l'effondrement de certaines phrases (1'36 à 1'40), des transitions sans réel impact et quelques imprécisions dans les attaques, ce que compense insuffisamment certaines délicatesses, telle la mise en exergue discrète de la plupart des instruments solistes (ici, elle n'est pas l'apanage du preneur de son !). Difficile de saisir une vision sur la longueur du mouvement, ici....
Puligny-Montrachet : très lent, à la limite du désarticulé à la 1ère impression et excessif dans les zooms instrumentaux (on entend les pincements + ou - propres des pizzicatti), mais les beaux moments sont nombreux (bois en apesanteur !), les transitions subtiles et cependant marquées (4'25-4'30) et il se passe toujours quelque chose ici, indépendamment du tempo lent, notamment aux arrière-plans (péroraison réussie à 8'54 car adaptée à la tonalité d'ensemble). Version atypique, qu'on peut légitimement rejeter, mais je veux la revoir par la suite !
Saint-Romain : quel train doit-on prendre ici ?!? Version réellement bizarre, avec plus d'idées que de cohérence, mais paradoxalement qui tire profit de ses particularismes : bois durs de sonorité mais expressifs car nuancés, notes souvent détachées à l'extrême (et surexposées par des zooms bien artificiels) mais qui créent nombre de micro-événements dans la coulée impassible des cordes, pulsation parfois mécanique (3'20) mais toujours puissante... Impression d'éruptivité (6'26 : saisissant quoiqu'un poil "too much"), d'un discours personnel qui fragmente le mouvement au gré d'une lecture toute en nerf et réactivité face à la partition. Certains jours, cela doit franchement agacer, aujourd'hui, cela m'intrigue et, par moments, me captive....
Volnay : pas facile de passer après Saint-Romain ! Version plutôt assertive - très assertive au début ! - qui propose souvent des éclairages tranchants, des couleurs franches, une tonalité d'ensemble dynamique, mais peu de profondeurs et de richesses dans les arrière-plans ; j'apprécie en particulier la progression de 7'05 à 7'30, avec un enflement progressif de l'orchestre procédant par volumes ET par vibrations, sans être totalement convaincu sur la durée en raison de divers manques de relief ça et là.
Classement :
Puligny-Montrachet : 8,5/10 Saint-Romain : 7,5/10 Auxey-Duresses : 7/10 Volnay : 5,5/10 Meursault : 4/10
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Ven 21 Avr 2017 - 10:40 | |
| Merci à tous. Sauf erreur dans mes comptes, voici où nous en sommes : - Côtes de Beaune : 6 avis disponibles. En attente : Abbado71, Clemensnonpapa, Eusèbe- Côtes de Nuits : 6 avis. En attente : Saegel- Côtes du Mâconnais : 7 avis. En attente : MathPour rappel, le second tour s'achève demain samedi 22 au soir |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Ven 21 Avr 2017 - 23:53 | |
| - Pipus a écrit:
Merci à tous.
Sauf erreur dans mes comptes, voici où nous en sommes
Attention, je trouve 8 votants (et non 7) pour le Mâconnais : Ravelavélo, Fomalhaut, Draffin, Mélo, Eleanore, Anaxagore, Warren, Saegel. J'ai mal compté ? On serait à une moyenne de 7,81 (notation des versions) dans ce groupe. |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 22 Avr 2017 - 7:45 | |
| J'ai oublié Anaxagore Merci Mélo et toutes mes excuses à Anaxagore ! Je vais commencer à compiler les avis pour sortir les moyennes actuelles. Nous pourrons comparer nos valeurs. |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 22 Avr 2017 - 8:23 | |
| Groupe de mes recalés préférés
Thielemann – Staatskapelle Dresden (2013)
On ne reviendra pas sur le confort sonore de cette version : la prise de son est superbe et l'orchestre magnifique. Ça aide quand même beaucoup pour ce mouvement dont certaines parties sont assez statiques et où on écoute les timbres des différents pupitres et la subtile poésie de l'orchestration brahmsienne. On retrouve une des qualités premières du 1er mouvement : le rubato. La pulsation est souvent rapide mais sans aucune raideur. Ça respire avec naturel, ça chante tranquillement. Pas d'esbroufe, juste le plaisir de faire de la bonne musique ensemble. Autre élément intéressant, le chef n'hésite pas à utiliser une vaste palette de tempi. Certains sont presque un peu forcés (un peu comme la fin du 1er mouvement pouvait l'être) mais ça donne un côté théâtral à l'ensemble qui n'est pas inintéressant.
Bernstein – WPO (1983)
Bernstein nous livre un deuxième mouvement dans la droite ligne du premier : un peu lent, un peu appuyé, magistral, dramatique, contrasté. Les passages calmes sont très beaux et finalement assez simples. Les tutti sont un peu épais, un peu lourds. Bernstein demande parfois d'énormes efforts à ses pupitres de corde pour continuer à phraser en dépit du tempo très lent, c'est assez prenant ! La prise de son est assez bonne. Le premier plan (les cordes) est vraiment très près des micros et c'est un peu trop latéralisé (les violons 1 sont vraiment dans l'enceinte de gauche!). Pour résumer : c'est très typique du dernier Bernstein et c'est un peu hors-style. Ce n'est pas comme ça que j'aime Brahms mais je reconnais que c'est très bien fait !
Furtwängler – BPO (1949)
Après un 1er mouvement très contrasté, se terminant de façon cataclysmique, le 2ème mouvement joue la carte de la lenteur. Mais à l'inverse de la version Bernstein, on ne peut pas se contenter de profiter de la beauté sonore : c'est assez laid ! Ça vibre beaucoup, ça n'est pas toujours très en place et le son est vraiment défraîchi. On se laisse malgré tout emmener par des decelerandi inattendus (par exemple avant l'entrée des cordes arco), un phrasé immense et souple, un orchestre chauffé à blanc. Mais bon, ça reste vraiment difficile à écouter, ce qui est problématique dans ce mouvement ! C'est intéressant d'entendre Bernstein-Vienne et Furtwängler à la suite : on entend une espèce de filiation stylistique. Les tempi sont contrastés, les phrasés sont très longs, les effets un peu appuyés. Et l'orchestre poussé dans ses retranchements.
Kleiber – WPO (1980)
Même orchestre que Bernstein, même maison d'édition (Deutsche Gramophon) et même période (début années 80). On entend bien une proximité de timbre, notamment au début. C'est beau mais un peu acide. C'est un peu plus clair chez Kleiber. Par contre, on n'entend pas du tout la même musique ! Kleiber laisse jouer ses instrumentistes sur un tempo calme mais pas immobile. Ça chante vraiment tout le temps et c'est souvent très émouvant, un peu à fleur-de-peau. Il y a de la poésie, de la délicatesse dans tout ça. Les tutti sont exemplaires : fougueux, sombres, dramatiques.
Pour résumer, je ne regrette pas Furtwängler et Bernstein, même si leur contribution à la discographie est vraiment intéressante. Simplement, ça n'est pas comme ça que Brahms me touche, me fait vibrer. Par contre Kleiber et Thielemann continuent à faire partie de mon top 5 à l'issue de ce deuxième tour (peut-être même directement sur le podium, d'ailleurs...). |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 22 Avr 2017 - 9:24 | |
| - Pipus a écrit:
- J'ai oublié Anaxagore Merci Mélo et toutes mes excuses à Anaxagore !
Je vais commencer à compiler les avis pour sortir les moyennes actuelles. Nous pourrons comparer nos valeurs. Donc 8 évaluations pour les Côtes du Mâconnais et 6 évaluations pour les deux autres Côtes... Un statisticien distingué peut-il préciser quel peut être l'impact éventuel de ce déséquilibre ? Ne faudrait-il pas ne tenir compte que de 6 évaluations pour les Côtes du Mâconnais ? Eliminer les notations dont les moyennes sont la plus haute et la plus basse, par exemple ? Peut-être est ce là chercher midi à quatorze heures, comme on dit ? fomalhaut |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 22 Avr 2017 - 9:32 | |
| - draffin a écrit:
- Groupe de mes recalés préférés
Pour résumer, je ne regrette pas Furtwängler et Bernstein, même si leur contribution à la discographie est vraiment intéressante. Simplement, ça n'est pas comme ça que Brahms me touche, me fait vibrer. Par contre Kleiber et Thielemann continuent à faire partie de mon top 5 à l'issue de ce deuxième tour (peut-être même directement sur le podium, d'ailleurs...). Intéressantes, ces investigations ! Mais moi, je regretterai plutôt Bernstein et Furtwängler. Enfin, ne retournons pas le couteau dans la plaie... fomalhaut |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 22 Avr 2017 - 13:29 | |
| - draffin a écrit:
Pour résumer, je ne regrette pas Furtwängler et Bernstein, même si leur contribution à la discographie est vraiment intéressante. Simplement, ça n'est pas comme ça que Brahms me touche, me fait vibrer. Par contre Kleiber et Thielemann continuent à faire partie de mon top 5 à l'issue de ce deuxième tour (peut-être même directement sur le podium, d'ailleurs...). Je te rejoins tout à fait sur Kleiber, moins sur Thielemann ... ; mais j'y ajoute Furt et Bernstein, même si je reconnais avec toi que le son de Furt est vraiment impossible ... |
| | | Saegel Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 04/03/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 22 Avr 2017 - 13:57 | |
| Quelques remarques sur le groupe Côtes de Nuits. - Spoiler:
Fixin : Pour une fois, l’introduction ne me captive pas beaucoup. Les pizzicati tombent parfois un peu mollement, les timbres des bois sont plutôt beaux mais manquent un peu d’éloquence. Énoncé plutôt réussi de la transition, la cantilène pleure un peu trop à mon goût (aux cordes comme chez les souffleurs, ça joue abondamment vibrato). Et on dirait que la machine stagne : le chef semble avoir coupé les moteurs dans les échanges à 5’51-6’01. Minute suivante à l’avenant. Il faut attendre le climax pour que tout le monde sorte de sa torpeur : là, ça marche. La suite, un peu moins. Dans le sillage de ces cordes éplorées, la récapitulation me fait plutôt penser à Nimrod des Variations Enigma. Coda réussie, mais toute cette procession abordée à un train de sénateur ne me donne pas très envie d’aborder les derniers mouvements avec cette version. 6/10
Gevrey-Chambertin : Beaucoup de rectitude dans cette introduction. Et de contrôle : ralentissement millimétré pour conclure ce lever de rideau et basculer vers la transition. Clarté, finesse : la cantilène est exposée de façon exemplaire. Pas d’épanchements, pas d’emballements sous la baguette de ce control freak : le climax se scande avec la tête froide, la récapitulation, avec l’œil sec. Un peu de chaleur aurait tout de même chassé cette impression d’assister à une pure démonstration orchestrale. 7,5/10
Marsannay : Une des phalanges qui m’a le plus captivé dans cette dégustation : chaleur des cordes, présence des souffleurs, finesse des cors, un régal. Aux commandes, un chef qui sait ménager de la variété dans sa battue et réussit ces micro-transitions où d’autres baguettes échouent à éviter l’enlisement. Climax très emporté et récapitulation très réussie : le basculement vers le court passage entre chien et loup vers 10’39 est, à mes yeux, l’un des mieux exécutés. Une réussite. 9/10
Montrecul : Pas très aidée par sa prise de son, cette version : on ne loupe rien des prises de souffle de la petite harmonie mais ça manque de profondeur. Plus embêtant, j’ai du mal avec la cohésion de cet orchestre (surtout cette flûte qui déborde toujours quand ses collègues souffleurs marchent du même pas – encore que les phrasés restent étales, pas très vigoureux). Et les options du chef : entre cette façon d’accentuer certaines notes aux violons dans la cantilène et celle de faire beugler les cors dans la récapitulation, je reste perplexe. L’ensemble est prosaïque par moments, mièvre dans d’autres. Bof. 5/10
Morey-Saint-Denis : Par contraste avec ses camarades aux allures plus modérées, le pas alerte de cette version surprend d’emblée. Surtout dans cette introduction : ça presse beaucoup, mais les cordes ont le temps de varier leurs pizz (tantôt on soutient, tantôt on affirme). Voilà un chef qui ne laisse pas ses troupes piétiner ! Au détriment des moments de transition, pourrait-on (avec raison) faire remarquer, mais la montée vers le climax est absolument irrésistible car préparée de loin et énergiquement affirmée. Les cordes phrasent généreusement, les cors s’expriment sans emphase. Jusqu’au dernier pizzicato, l’orchestre fait bloc : en une mesure, la tension se désamorce, le flux ininterrompu s’évanouit. Vivement la suite. 9/10
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| | | math Mélomane averti
Nombre de messages : 403 Localisation : Au nord du centre du sud de la France Date d'inscription : 13/09/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 22 Avr 2017 - 14:50 | |
| My 2 cents (groupe "Côtes du Mâconnais") - Spoiler:
I. Ce qui frappe dans cette version, c'est l'absolue perfection du travail orchestral. On sent qu'il y a des années de travail en commun là-derrière: tout est minutieusement ciselé, et rien, absolument rien ne dépasse. Cependant, j'ai trouvé personnellement d'autres interprétations plus envoûtantes, et c'est la seule chose qui me retienne de lui mettre la note maximale. 9/10
II. Cette interprétation semble porter l'empreinte d'un homme de métier, probe et humble vis-à-vis de la musique. Les parties intermédiaires sont superbement mises en valeur, et l'ensemble est d'une force expressive qui force l'admiration et l'adhésion. 9,5/10
III. Interprétation solidement charpentée tout en restant profondément sentie, chaleureuse et nimbée de mystère. Les lignes mélodiques magnifiquement menées dans les plus menus détails, les équilibres orchestraux sont excellents. 8,5/10
IV. Cette version mafflue, aux sonorités exagérément mises en valeur, s'étire d'une façon fâcheusement narcissique à mon goût. L'ensemble sonne paradoxalement assez creux. 4/10
V. J'ai beaucoup aimé cette vision sévère sans froideur, cette baguette inflexible sans rigidité. Les timbres sont parfois très crus, les cors un rien trop présents, la justesse dans les bois aux normes anciennes et on peut trouver l'ensemble un peu sec, mais cette interprétation donne malgré tout un sentiment de pureté qui est un effet de l'art. 8/10.
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Sam 22 Avr 2017 - 20:57 | |
| Merci Saegel et Math Petit point d'avancement avant la fin du tour, prévue ce soir : - Côtes de Beaune : 6 avis, pour une moyenne de notation de 6,55. Nous attendons Abbado71, Clemensnonpapa et Eusèbe - Côtes de Nuits : 7 avis, avec une moyenne de 7,16. - Côtes du Mâconnais : 9 avis, pour une moyenne de 7,81. Eh oui, le groupe qui vous a bien plu. Quelques surprises parmi les 6 chefs éliminés demain, et au sein des versions conservées |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 1:42 | |
| - Pipus a écrit:
Petit point d'avancement avant la fin du tour, prévue ce soir
Je trouve exactement les mêmes moyennes que toi. On pourra commencer le 3° tour ce dimanche ? J'ai une folle envie de voter |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 9:08 | |
| N'ayant pas de retour de la part des derniers participants, le second tour est annul... clos ! Je fais une passe sur les résultats, compile les avis, et lance le troisième tour aujourd'hui. La journée sera longue et chargée en (je l'espère, bonnes) surprises |
| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 13:03 | |
| Désolé, je n'ai pas eu trop la tête à cela ces derniers jours Je n'avais pas regardé les dates et je comptais sur un trajet de train demain pour écouter les différentes versions. Tant pis, il ne me reste plus qu'à attendre les résultats |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 13:43 | |
| Pas de soucis Eusèbe, chacun fait ce qu'il peut Sur ce, les résultats du second tour du vote qui nous préoccupe, en avant-première !!! Plus fort que les quotidiens Ma requête SQL devient compliquée, j'espère que le report de vos commentaires et notes est correct. Je précise également que les notes moyennes éliminatoires ne sont basées que sur le second mouvement ; je n'ai pas réintégré les notes qui avaient été données au premier tour. Les éliminés du groupe 2 - Première partie !- Spoiler:
| Version C6 / Côte de Beaune - Meursault
Bruno WALTER - Orchestre philharmonique de New York (1951)
Eliminée avec une moyenne sur le second tour de 4.00000. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) Enregistrement mono. Le chef prend le mouvement dans un tempo assez modéré (12’10’’), mais l’ensemble donne de bout en bout l’impression de se traîner. C’est assez pâteux ; ça colle aux doigts et c’est lourd ! Il y a par ailleurs de très sérieux problèmes de justesse (les cors !!!). Pour tout dire, cette interprétation génère chez moi un ennui profond. L’écoute du premier mouvement, non entendu au premier tour, ne me convainc pas davantage. On y trouve certes une belle énergie, mais aussi un legato excessif et toujours des problèmes de justesse. Il n’y a pas grand chose à sauver ici
Note : 2.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Un enregistrement assez ancien, vraisemblablement, quelque peu sinon trahi du moins déservi par une prise de son plutôt lointaine et trop réverbérée, quelquefois confuse. Ceci constaté, voici une interprétation marquante, d'un caractère sombre et décidé, d'une nature véhémente et nuancée, rapide sans être bousculée.
Bref, oubliant la technique défaillante, une interprétation qui s''impose. Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Une mono assez ancienne, une prise de son lointaine qui manque de précision. La force de la musique fait que cette version tient la route mais on a entendu beaucoup mieux. Cela traine quelque peu (12:05) et c'est parfois bien sentimental. L'impression première qui se dégage de l'écoute est que c'est une version "prudente".
Le chef avait-il une confiance totale dans l'orchestre ? Il ne le semble pas. Note : 6.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Son de mauvaise qualité : mono, beaucoup de souffle, très médium, etc. C''est assez désagréable à écouter.
À travers ce son opaque perce néanmoins une lecture intéressante de l''œuvre. C''est bien pulsé mais pas trop rapide. Par contre, on sent une certaine impatience, voire de l''inquiétude dans la battue du chef, qui fouette un orchestre rapidement chauffé à blanc. Mais là il montre sa science, ce sont dans ces decelerandi qui assoient de nouveau la pulsation là on la pensait envolée à jamais (11''18'''' et 11''36''''). Pas mal ! Note : 6.0/10.
- (2e mouvement) D'un point de vue sonore, c'est très laid. Le son est ancien (mono avec souffle) et l'orchestre n'est pas très juste. En plus, la mise en place n'est pas impeccable. En plus, on a une lecture un peu plan-plan qui ne casse pas la baraque. Je m'ennuie et/ou je grimace. Même les tutti sont poussifs. Sans regret.
Note : 2.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) image distante et confuse (un brin de distorsion), aucun souffle audible mais on perçoit que la session ne date pas d’hier.
Acoustique large mais mate voire ingrate, qui expose des timbres prosaïques. Orchestre agile et réactif : impulsions et extinctions parfaitement maîtrisées. Le chef domine, et les flottements ne semblent qu’inhérents à son style. Volontiers songerait-on à un légendaire chef allemand, capable d’attiser la tension comme personne, mais autant réputé pour son imprécision et ses tendances indéchiffrables aux non-initiés. Effectivement, se dégage un magnétisme qui captive l’écoute, de la première à la dernière seconde. On se croirait face à un rituel. Rien de littéralement contendu, justement : alors que C5 célébrait des luxes de terrestre empire, on admire ici une lutte suprématiste de l’esprit contre la matière. Du grand art, sans compromis. Aucun confort à espérer, ni du son ni de l’interprétation. Seule cette sonorité assez plébéienne me dissuade d’envisager des évaluations suprêmes. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Une vieille cuvée, d’une sonorité prosaïque. Cette antiquité mérite-t-elle qu’on la tire de la cave ?
Exposition terne et paresseuse, timbres ingrats, tous feux éteints (aucune attaque à la mesure 15 !) On ne parvient à la transition arco qu’à 3’02, d’un belle qualité de legato. La seconde transition ( 3’43-) semble bouffie. Le chef trouve une certaine mobilité dans la première partie du Développement (4’12-6’23) mais l’expression reste poussive, à l’instar de la constipation de ce qui aurait dû saillir forte à la mesure 74 (7’24), ou du climax en triolet (8’16). Les cordes tendent à intérioriser la Récapitulation ( 8’43-) où les roulements feutrés des mailloches (mes.98 à 9’48) finissent de nous convaincre que le chef défend une conception plutôt saturnienne de cet Andante. Rien de déshonorant ni à contresens, mais on s’ennuie… Note : 4.0/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Version ancienne.
Abstraction faite de la faible qualité sonore pour l''écoute, j''en tiens compte dans mon évaluation finale. C''est toujours dommage d''entendre une bonne interprétation servie par une prise de son déficiente. Une telle prise sonore permet cependant d''avoir une bonne ''vue d''ensemble''. Note : 5.0/10.
- (2e mouvement) Prise sonore moins bonne que la précédente, micros lointains.
Note : 6.0/10.
L'avis de Warren 60 :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) début un peu poussif, même si l'entrée des cuivres, évoquant un choral de Bach, a de l'allure ; très vite néanmoins, je regrette l'effondrement de certaines phrases (1'36 à 1'40), des transitions sans réel impact et quelques imprécisions dans les attaques, ce que compense insuffisamment certaines délicatesses, telle la mise en exergue discrète de la plupart des instruments solistes (ici, elle n'est pas l'apanage du preneur de son !). Difficile de saisir une vision sur la longueur du mouvement, ici....
Note : 4.0/10.
| Version B4 / Côte de Nuits - Montrecul
Christoph von DOHNANYI - Orchestre de Cleveland (1987)
Eliminée avec une moyenne sur le second tour de 5.42857. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) L’orchestre est enregistré d’assez loin, avec beaucoup de réverbération, et la sonorité n’est pas trop flatteuse. Cela manque de corps. L’orchestre est bon mais les cordes vibrent de manière outrée. Le tempo est, dès le départ, plutôt allant (12’21’’). C’est une bonne version mais finalement assez banale, avec rien de bien saillant à signaler. L’écoute de premier mouvement, interprété avec une flamme et une fougue évidentes, éveille par contre davantage mon intérêt et me pousse à tempérer un jugement qui aurait été, sans cela, beaucoup plus négatif
Note : 7.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) J''ai écrit plus haut, moins de diversité que dans le groupe A, et ces quatre enregistrements en sont l'illustration tant ils sont d'un caractère semblable.
Tous sonnent parfaitement sur mon installation, tous bénéficient d''une prise de son de qualité, tous bénéficient d''un bel orchestre, tous sont dirigés d''une façon équilibrée, sensible et nuancée, tous dévoilent quelques passages d''une grande beauté sonore, tous montrent des articulations plutôt soignées, de la belle ouvrage ! Bref, ils montrent que chefs et orchestre ont assimilé les particularités de la musique de Brahms et la servent pour le mieux. Bien sûr, on note quelques différences. Par exemple B3 est neutre au début puis s''affirme, le départ de B6 est bien rapide, voire précipité, cohérence et logique caractérisent B4 et B5...Mais, au final, ce sont la d''excellentes interprétations qui soulignent plus ou moins mais de façon globalement très satisfaisante les divers aspects de cette musique et je ne me sens pas d''établir un classement. On peut acheter les yeux fermés. Note : 7.0/10.
- (2e mouvement) Est-ce la prise de son, relativement lointaine, qui donne cette impression de douceur et de mélancolie ? Une ballade rêveuse, quelque peu timide, voire effacée au départ, qui s'affirme ensuite et s'épanouit. C'est parfois quelque peu sentimental, on attend plus de fermeté, cela traine un peu. Malgré de très beaux passages dans la seconde partie du mouvement, cet enregistrement apparait être en légèrement deça des précédents.
Pas mal mais inégal. Note : 7.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Magnifique orchestre ! Bon, il y a une flûte dont le vibrato est un peu encombrant, mais tous les autres pupitres sont superlatifs. Quelles cordes ! Quelle clarinette ! Quels cuivres ! La prise de son joue la fusion des timbres en donnant un peu d'air au premier plan et en appointant les bois (presque trop, d'ailleurs). Le grave est généreux tout en restant précis, les aigus brillent sans striduler, du grand art. Je ne sais pas si c'est la compression mp3 qui veut ça mais il me semble que la dynamique est légèrement écrasée.
Le fini orchestral force le respect : écoutez la façon dont est exposé le premier thème ! Les attaques sont très douces, les nuances sont dosées au millimètre, l''équilibre orchestral exemplaire ! Côté tempi, c''est plutôt fluide mais sans excès. Ça chante vraiment ! J''aime bien aussi la façon dont le chef utilise les accents pour perturber le discours et assouplir la pulsation. Le timbalier est d''ailleurs raccord avec cette façon de faire : ses interventions ne sont jamais exactement sur les temps et créent une sensation d''instabilité intéressante. Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) C'est peut-être un peu plus récent que les versions précédentes mais ça n'est pas tout jeune non plus. Comme pour Marsannay, ça vibre un peu trop. Si on oublie la flûte (vraiment encombrante), on a un très bel orchestre (belles clarinettes, beaux cors, beaux bassons, magnifiques cordes).
Mais le principal problème ici, c'est l'absence de propos : on regarde la montre en écoutant les timbres des différents pupitres et on attend sagement les passages forte. Et c'est vrai que les tutti réveillent un peu, très magistraux. Mais ça ne sauve pas l'ensemble... (J'avais adoré le 1er mouvement : magistral, souple, lyrique...) Note : 2.0/10.
L'avis de Cello :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) Bizarre combinaison de Fixin et Marsannay. Il faut tendre l’oreille comme pour le premier mais on ne fait pas trainer les choses. Si cette version dose bien son déploiement, elle pourrait être pas mal. On passe à une autre dimension avec les cordes, plus de réserve pour le coup, ça me plaît. Magnifiques percée de lumière matinale vers la 6ème minute. Globalement, c’est très bien. Sans ce début trop réservé, elle aurait pu faire de l’ombre à Marsannay.
Note : 8.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) début timide et qui prend l’eau.
Le volume de l’enregistrement et le relief sonore paraissent faibles en comparaison des concurrents, ce qui tend à minimiser l’impact de ce témoignage. Dommage car les timbres des bois se dégagent bien de la masse soyeuse des cordes, les quelques interventions de trompette brillent, les timbales (excentrées à droite) se singularisent. Bonne prestation, honorable routine d’un chef et son orchestre qu’on pressent aguerris. Mais aucune qualité mémorable, d’autant que certains passages s''entendent un peu trop rêveurs et nébuleux. Note : 5.0/10.
- (2e mouvement) Tiens, j’ignorais qu’il existât un tel cru. Ça doit se situer dans un trou
Oui, c’est pas drôle. Mais je voulais dédramatiser la situation. Car l’heure est grave. Malgré son titre, cette prestation n’a rien d’exhibitionniste, au contraire. Je m’ennuie, et vous épargne de détailler mes impressions, ce qui serait un exercice cruel. Orchestre filiforme et lubrifié, maestro en état de rétention, prise de son étriquée et sans perspective. On peut apprécier la ductilité des phrasés, la propreté du climax, mais pour quel enjeu ? Peut-être s’agit-il d’une version que je connais déjà, voire que j’adore dans d’autres circonstances (enfin, ça m’étonnerait…) Tant pis, je prends le risque. Après les huit concurrents que j’ai déjà entendus à ce deuxième tour, ce Montrecul m’apparaît aussi banal qu’insignifiant. On veut bien essayer de le déboucher, mais après y avoir goûté on n’a pas envie d’y replonger la pipette. Note : 3.0/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Faible volume et piètre qualité sonore,
c''est flou, médiocre. On en perd presque des bouts. Interprétation conventionnelle. Note : 4.0/10.
- (2e mouvement) Prise sonore moins réussie que fixin, manque de volume et on perd en présence instrumentale.
Note : 6.0/10.
L'avis de Saegel :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) Pas très aidée par sa prise de son, cette version : on ne loupe rien des prises de souffle de la petite harmonie mais ça manque de profondeur.
Plus embêtant, j’ai du mal avec la cohésion de cet orchestre (surtout cette flûte qui déborde toujours quand ses collègues souffleurs marchent du même pas – encore que les phrasés restent étales, pas très vigoureux). Et les options du chef : entre cette façon d’accentuer certaines notes aux violons dans la cantilène et celle de faire beugler les cors dans la récapitulation, je reste perplexe. L’ensemble est prosaïque par moments, mièvre dans d’autres. Bof. Note : 5.0/10.
Dernière édition par Pipus le Dim 23 Avr 2017 - 13:58, édité 1 fois |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 13:53 | |
| Les éliminés du groupe 2 - Seconde partie !- Spoiler:
| Version D1 / Côtes du Mâconnais - Saint-Véran
Günter WAND - Orchestre symphonique de la NDR (1997)
Eliminée avec une moyenne sur le second tour de 6.44444. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) Il s’agit d’un enregistrement live, mais avec un public remarquablement discret. On ne prend conscience de sa présence qu’après le dernier accord. L’orchestre est de tout premier plan : les bois sont magnifiques, les cordes très (parfois trop ?) vibrées. Le chef prend le mouvement dans un tempo assez rapide. Sa lecture est tendue, avec beaucoup d’ampleur mais sans effusions excessives. Les textures sont remarquablement lisibles avec une mise en valeur très opportune des contre-chants. C’est en outre très précis sur le plan rythmique, avec une mise en place excellente. C’est vraiment très beau et j’aime beaucoup
Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Ici encore, on a droit à un véritable andante, ni trop lent, ni trop précipité (11’43’’). L’orchestre semble cette fois moins luxueux et la sonorité de l’ensemble est en tout cas moins flatteuse. Comme le rappellent des toux à la fin, nous sommes d’ailleurs en public. Le style de l’interprétation ne se démarque pas fermement des trois versions précédentes, mais dans l’absolu la réalisation est moins parfaite. Il reste que le souvenir du premier mouvement, que j’avais beaucoup aimé, m’interdit de pénaliser Saint-Véran qui ne démérite pas fondamentalement
Note : 8.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Une interprétation soignée, assez objective. On sent que le chef sait ce qu’il veut et ou il veut aller. A peine relève-t-on un léger manque d’engagement.
Tient la route. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) D’entrée, on se dit que ce n’est « pas mal ». Cela sonne très bien. L’interprétation est ample et nuancée, elle fait preuve d’une grande retenue et d’une grande douceur. Puis, comme à l’écoute de Pouilly-Loché, on se sent gagné par l’ennui...(11:35)
Bien faite mais manque d’intensité. Note : 7.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Bel orchestre et belle prise de son. Ça ne sonne pas forcément très récent et ça manque un petit peu de graves et de dynamique à mon goût. Pour le reste, c'est très bien : excellent équilibre des pupitres, magnifique acoustique, belle définition.
J''aurais du mal à analyser ce que j''entends dans le détail mais pour moi tout y est dans cette version : la beauté sonore, les alternances de calme et d''emportements fougueux, le mystère, la noblesse. C''est magnifique articulé, sans faire de chichi non plus, et la pulsation reste très souple sans que ce soit écœurant. Du grand art ! J''achète sans réserve. (Et en plus, on découvre après le dernier accord, que c''est une captation de concert ! Impressionnant de garder une telle mise en place en concert!) Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Côté sonore, c'est encore très luxueux. On est aussi en public, ce qui nous donne même droit à un couac (à 4'03'') ! L'orchestre est très beau. Heureusement d'ailleurs parce que les tempi sont un peu retenus et qu'il ne se passe pas grand-chose. Passés de longues minutes d'hédonisme sonore, ça se réveille avec les tutti, vraiment très réussis. Il me manque un peu d'aigüs, un peu plus de dynamique pour que ça marche vraiment. Les violons par exemple peinent à percer par dessus les cordes graves et c'est parfois problématique. Je ne saurais pas trop bien dire pourquoi mais cette version me laisse sur ma faim.
(Le premier mouvement est vraiment magnifique : souple, dramatique, noir. Mais c'est vrai qu'on y entend déjà ce déséquilibres grave/aigü, préjudiciable aux violons.) Note : 6.0/10.
L'avis de Eleanore-Clo :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) des clarinettes tendres (1mn10). Une douce tension (2mn30). De très beau pizzicato (2mn40). Et toujours ces clarinettes tendres, suaves. Les cordes arrivent. On imagine que Brahms n’ose pas prendre Clara par la main ! Il est frustré (3mn47). Il revient à de meilleurs sentiments semblant se faire une raison (4mn12). Les cordes tissent un magnifique habit de soie (5mn17). 6mn01, le soleil se lève sur la campagne. Quelle douceur (8mn25). C’est vraiment la marque de fabrique de cet enregistrement. Une grande sérénité pouvant donner une impression de platitude mais ce serait une erreur car la tension et la dynamique sont là. Belles timbales (9mn30). Superbe retour des clarinettes (10mn40). Fin à 11mn35.
Note : 9.0/10.
L'avis de Math :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) Cette version mafflue, aux sonorités exagérément mises en valeur, s'étire d'une façon fâcheusement narcissique à mon goût. L'ensemble sonne paradoxalement assez creux.
Note : 4.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) tissu lisse et doux, impeccablement lustré, couleurs dosées au milligramme, nuancier crépusculaire, contrastes gommés.
Respiration plutôt serrée malgré la lenteur ambiante. La matière sonore se nourrit à une tradition germanique (quoique je pressente plutôt une phalange américaine), guidé par un chef qui en relève tout autant et l’infléchit par un lyrisme qui lui est propre. Prise de son un peu trop plate, qui lui coûte un point Note : 6.5/10.
- (2e mouvement) Comparé aux trois précédentes dégustations, la palette semble assourdie, les teintes moins riches, les phrasés plus quelconques.
Bref un témoignage irréprochable mais ordinaire, l'honnête cuvée du patron pour le quotidien. La transition arco (3’04-) est moins porteuse, le passage en fa dièse moins stimulant, aplatissant le trépignement. La cantilène (4’08) est parcourue dans une lueur de chandelle morte. Le climax (7’07-) ne marque guère l’oreille ni l’esprit, et s’assimile à une harmonieuse cohésion d’ensemble où le chef prône l’intégration des segments successifs de cette Andante plutôt qu’il ne les dramatise. Rien de honteux, le ton reste classique, le discours maîtrisé. L’orchestre assume, sans se fouler. Peut-être que la prise de son, bien moins spectaculaire que les trois précédentes, ne contribue-t-elle guère à valoriser cet enregistrement qui demeure fort honorable. Mais à l’écart des flagrantes réussites qu’offre ce groupe très concurrentiel Note : 5.5/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Prise de son chatoyante, feutrée, d'une grande douceur, rien d'aigrelet, ça me plaît beaucoup avec des micros qui semblent très près des instruments, une version honnête et respectable, nul coup d'éclat flamboyant. Peut-être pas une version très récente, pas des plus anciennes non plus, une version plutôt sobre, sans lourdeur qui me plaît par sa délicatesse et sa force. Tout semble savamment dosé, bien équilibré.
Note : 7.5/10.
- (2e mouvement) Ça débute comme sur un point d'orgue, un bref moment d'hésitation, puis le thème pourrait être celui de Borodine 'Dans les Steppes de l'Asie centrale', autre référence cognitive personnelle.
Le son est plus beau, rien ne surpasse ici ce que j'ai entendu à date dans ce groupe. Sensation de lenteur à la fin et léger manque d'intensité. Manque de volume. Note : 6.0/10.
L'avis de Saegel :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) On ne peut pas dire que cette version soit aidée par sa prise de son : ça manque un peu de corps. Et de nez : les timbres de l’orchestre ne déploient pas un caractère particulier pour séduire l’oreille ou l’émouvoir.
Introduction bien en place, équilibre irréprochable dans la transition des cordes, élans tempérés dans la cantilène (jusque chez les souffleurs : l’intervention vers 5’24-5’34 est bien timorée)… Faut-il s’étonner que le climax paraisse plat quand tout, dans cette lecture, semble ne jamais se départir d’un sens aigu de l’understatement ? Certes, le tempo s’anime et les accords sont marqués, mais il manque du poids dans cette affirmation. On en finirait presque par s’interroger sur le projet du chef qui préfère (manifestement) traiter cet Andante comme un intermezzo pudique, ou un long récitatif dédramatisé. Une option défendue avec tact, mais qui confère à ce témoignage en public un simple intérêt documentaire. Note : 6.0/10.
L'avis de Warren 60 :
- (1er mouvement) assez allant, harmonie un peu évanescente, couleurs fondues, agréables mais parfois neutres ; ensemble équilibré, plus doux que vraiment chantant, et une fin de mouvement d'une belle ampleur.
Note : 7.5/10.
- (2e mouvement) bois d'emblée un peu pointus, retour de la 1ère phrase un tantinet poussif (2'09), lumière en général moindre ici qu'ailleurs (clarinettes douces et prenantes, mais dans un phrasé souvent trop alenti), mouvement d'ensemble qui rend bien certains balancements des cordes tout en "ronronnant" trop souvent, comme si le chef traitait la matière globalement sans vouloir mettre en exergue ses saillances... dommage !
Note : 6.5/10.
| Version A4 / Côte de Nuits - Fixin
Fritz REINER - Orchestre philharmonique royal de Londres (1962)
Eliminée avec une moyenne sur le second tour de 6.57143. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) Le chef exécute le mouvement dans un tempo très rapide et prend le parti d’une légèreté qui me semble hors propos ici. Il assume peu la gravité du propos brahmsien. L’orchestre aux timbres assez verts joue tout cela avec beaucoup de virtuosité mais l’approche demeure très superficielle. Je n’aime pas
Note : 6.0/10.
- (2e mouvement) Bon orchestre avec bois assez individualisés (hautbois), mais la mise en place est perfectible. L’enregistrement (en public ?) semble assez ancien avec beaucoup de souffle analogique. Le tempo global est plutôt lent (12’56’’), même si le thème est introduit assez rapidement … et de manière assez plate. Aux mesures situées avant et après D, les liaisons des doubles croches par deux sont soulignées d’une manière fort appuyée. Cinq mesures après E, les timbales sont trop discrètes. En réalité, le mouvement me donne l’impression de couler sans heurt et rien n’accroche particulièrement mon attention. C’est bien mais tout cela me paraît bien terne. Après vérification, je constate que le premier mouvement ne m’avait pas davantage plu. Rien ne me retient donc de condamner cette version qui n’arrive pas vraiment à m’intéresser
Note : 3.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Excellente prise de son et orchestre 'superlatif'...C'est plus que très bien joué, magnifiquement joué, beaucoup de dynamisme, plénitude sonore. Pas mal du tout mais on ressent assez vite une vision assez extérieure, très objective avec des détails parfois trop 'léchés'. On ressent ce sentiment étrange, celui que le chef joue avec la musique de Brahms plus qu'il ne cherche à l'interpréter.
Note : 7.0/10.
- (2e mouvement) Sentiment de satisfaction et de justesse à l'écoute des premières mesures. Articulations et transitions soignées, tempi justes. C'est bien et pourtant cette lecture plutôt grandiose parait quelques fois un peu mièvre. A la fin, le ressenti est toutefois celui d'une explication de texte. Cette version a un aspect "professoral" : "Voici ce que Brahms a écrit et voici comment cela doit être interprété".
Un maitre ou un "Herr Professor" au pupitre ? Note : 8.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Version ancienne (mais stéréo). Ça souffle un peu, ça ne joue pas très juste, la mise en place n'est pas impeccable et les timbres sont un peu verts. Après A2 et A3, on se rend compte que la recherche d'une esthétique sonore sert le propos musical. Ici, on a une vision un peu «débraillé» de cette partition. Les tempi sont très (trop) rapides, ce qui peut donner un côté un peu dansant à certains passages. Par contraste, les passages plus retenus permettent de respirer un peu. Heureusement parce que la fin est propulsée à une vitesse vertigineuse. Ça fait son petit effet quand même mais c'est pas tellement comme ça que j'aime cette symphonie.
Note : 6.0/10.
- (2e mouvement) Même si ça démarre de façon assez rapide (et assez sèche), les tempi sont généralement assez lents. Une fois installée, la pulsation est stable et la phrase est bien conduite. Bon, la mise en place n'est pas parfaite...
Côté sonore, ça n'est malheureusement pas luxueux, non pas que l'orchestre soit laid (un peu daté, avec des vibratos qui ne se pratiquent plus aujourd'hui), mais l'enregistrement en lui-même est vraiment abîmé ! Ça souffle et ça sature dans les passages forts. Les passages de relai au début sont vraiment très bien faits : il y a une vraie écoute inter-pupitre. Le chef ose des mesures extrêmement lentes à la fin du mouvement : ça marche vraiment très bien ! Au final, une version que je n'écouterai pas tous les jours mais qui intéresse. (1er mouv. avec un tempo très rapide, de caractère très volontaire. Il y a donc un contraste fort entre ces deux mouvements.) Note : 7.0/10.
L'avis de Cello :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) Ça ne commence pas bien : très distant et avec des vents aux sonorités pincées. Il faut vraiment tendre l’oreille. En plus c’est presque amorphe : il y a des bouts de mélodie qui tombent mollement. L’entrée des cordes est assez jolie par contre et tout semble enfin s’animer. Enfin, s’animer, c’est relatif j’ai l’impression d’une conception toujours très, très retenue, voire timide. Le volume monte enfin dans le dernier tiers mais même là, ça reste tellement sage et contrôlé. On voudrait un peu plus de passion et de laisser-aller. Le ton est uniformément solennel, façon professeur à l’ancienne. Limite barbant.
Note : 5.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) souffle et astringence attestent l’ancienneté de cette réalisation. Au demeurant, la prise de son se montre claire, vaste et sculpturale, malgré une coloration acescente.
Tempo en état d’urgence, et encore, on dirait que si ça ne tenait qu’au chef il doublerait l’allure ! L’exposition en devient presque bancale. Métronome en panique. Le développement ronge son frein mais toutefois la battue se stabilise. La réexposition (6’43) nous replonge dans les perturbations du début, comme un parcours sur des charbons ardents. J’aime beaucoup le relief sonore et expressif, même si le maestro en rajoute trois tonnes sur ce qui suffirait à la partition. Je comprendrais qu’on déteste ces options, pour ma part je préfère cet enthousiasme vitaliste plutôt que des lectures poussiéreuses et prostrées.
La coda explose de rage, et conclut une interprétation démesurée qui traverse une crise passionnelle. Si la même équipe a enregistré les quatre symphonies, ça doit fulminer dans le finale de la Seconde ! Excessif, névrosé, cataclysmique, mais captivant. On n’ose imaginer ce que cette furie produira dans le troisième mouvement. Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Tempo équilibré pour l’introduction, ni trop pressé ni trop contemplatif. Pizzicati charnus, bois verts mais non criards (une ostensible pointe de vibrato pour la clarinette).
Cordes expressives pour la transition (2’54), bois bien discernés (3’32) Développement (3’59) très moderato, qui fléchit le tempo quitte à friser l’enlisement. Le réveil survient avec la mesure 75 (7’35, une minute plus tard que la norme des versions), pour un climax martelé (8’33) avec puissance mais souplesse. La Récapitulation confirme le geste ample et bienveillant du maestro : quelle opulence à la mes. 95 (10’13) ! Il se contente de laisser parler le texte, sans surcharge émotionnelle. Orchestre richement nourri, même dans les irisations triple-crochées de la Coda (11’08). La conclusion gonflée par les cors (12’02) s’achève dans une somnolence de dîneur repu. Prise de son chaleureuse, très grasse et roborative. Un breuvage capiteux mais chaptalisé -le repas est un peu lourd. Note : 8.0/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Le mouvement est marqué: Allegro non troppo.
Tempo un peu rapide, légère précipitation, qualité sonore de type standard. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Clair et limpide du début à la fin.
J'ignore si mon enthousiasme à propos de cette version est dûe au fait que c'est le premier enregistrement que j'écoute et que la première impression est toujours (ou souvent) la meilleure, la plus tenace. Discours musical sans faille, comme si l'orchestre nous racontait une histoire, excellent équilibre entre les différents instruments, qualité sonore impeccable, irréprochable. Il y a vraiment comme un moment magique, de tels moments sont rares et c'est ce qu'on recherche parmi la multitude d'enregistrements. On ressent l'influence de nombreux autres compositeurs à travers cette superbe musique. Note : 9.0/10.
L'avis de Saegel :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) Pour une fois, l’introduction ne me captive pas beaucoup. Les pizzicati tombent parfois un peu mollement, les timbres des bois sont plutôt beaux mais manquent un peu d’éloquence. Énoncé plutôt réussi de la transition, la cantilène pleure un peu trop à mon goût (aux cordes comme chez les souffleurs, ça joue abondamment vibrato). Et on dirait que la machine stagne : le chef semble avoir coupé les moteurs dans les échanges à 5’51-6’01. Minute suivante à l’avenant.
Il faut attendre le climax pour que tout le monde sorte de sa torpeur : là, ça marche. La suite, un peu moins. Dans le sillage de ces cordes éplorées, la récapitulation me fait plutôt penser à Nimrod des Variations Enigma. Coda réussie, mais toute cette procession abordée à un train de sénateur ne me donne pas très envie d’aborder les derniers mouvements avec cette version. Note : 6.0/10.
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 13:55 | |
| Les éliminés du groupe 2 - Troisième et dernière partie !- Spoiler:
| Version D8 / Côte de Beaune - Volnay
Rudolph KEMPE - Orchestre philharmonique royal de Londres (1960)
Eliminée avec une moyenne sur le second tour de 6.83333. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) Enregistrement ancien, malheureusement assez abîmé. L’orchestre bon, mais un peu prosaïque, est enregistré avec très peu de réverbération. Cela donne pour le coup une impression de moindre ampleur, voire chambriste, qui est moins coutumière dans cette oeuvre. Le chef offre une lecture assez objective de la partition, comme à la pointe sèche, dans un tempo assez rapide. J’aurais pour ma part attendu quelque chose de plus fouillé et de plus nuancé. C’est bien mais ce n’est pas ce que je préfère
Note : 6.0/10.
- (2e mouvement) Ici l’acoustique est très sèche, impitoyable même. Le tempo est assez rapide (10’59’’). La manière de détacher les notes du premier thème aux cors est un peu outrée. Les musiciens sont enregistrés de très près, ce qui donne à l’ensemble un accent chambriste parfaitement défendable dans cet Andante. Cela fait d’autant plus ressortir le caractère un peu prosaïque d’une lecture plutôt objective et très sobre de la partition. Au moins, on entend tout ; mais on pourrait rêver d’une poésie plus ardente et chaleureuse. C’est objectivement bien, mais il y a tellement mieux. Le premier mouvement, dont le côté chambriste me semblait beaucoup moins en situation qu’ici, ne m’avait par ailleurs pas trop plu. Je ne vais donc pas promouvoir cette interprétation
Note : 5.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Une prise de studio ou de concert assez ancienne, l'ancêtre de la confrontation, je présume. Une mono qui parait plutôt primitive (78 tours ?)…et une interprétation « brute de fonderie » écrirais-je. Restons calme. Une interprétation rapide et directe, parfois un peu précipitée, qui propose peu de nuances mais les quelques nuances proposées sont réussies. Quand on arrive à la fin, on a l’impression l’essentiel y était et que c’était décisif et définitif.
A suivre. Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Une version ancienne, me semble-t-il, et une prise de son par trop lointaine. Interprétation plutôt rapide (10:53), ton plutôt véhément mais pas provocant. C'est bien mené, c'est bien nuancé, cela s'impose tout en manquant de sel.
Bien mais pouvait mieux faire. Note : 7.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Côté sonore, c'est … perfectible (euphémisme). Pas seulement parce que c'est daté : la prise de son est vraiment étrange, tirant sur la gauche, avec un premier plan hyper proche et des bois assis sur les genoux des violons. Mais surtout, le problème c''est que la bande «pleure» (c''est ce qui arrive quand on ressort une vieille archive des tiroirs) : son défilement n''est pas toujours régulier. Bonjour la justesse qui en découle...
Et puis qu'est-ce que c'est raide tout ça ! Dans un tempo un poil plus vif que les autres versions, le chef nous livre une vision assez sèche de cette partition, dépouillée de tout pathos. La phrase est bien conduite et on ne peut pas nier que le résultat a tout de même de la gueule. Mais ça n''est pas comme ça que j''aime mon Brahms. Note : 5.0/10.
- (2e mouvement) Prise de son un peu ancienne (ça souffle), très écrasée (en dynamique et en profondeur). La réverbération est très courte (y compris pour les cuivres), ce qui laisse supposer une prise de son dans un studio mat.
J'aime la fluidité générale : c'est moins radical que Saint-Romain mais ça ne traîne pas. Mais ce qui gâche mon plaisir, c'est le vibrato serré, notamment des cordes et de certains bois : ça larmoie parfois beaucoup... Le climax est joué de façon extrêmement sèche, avec des archets très courts. Les deux dernières minutes sont très bonnes. (Le premier mouvement était aussi extrêmement sec, avec des problèmes de son encore plus prononcés.) Note : 5.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) Épais, rustre, carré, contondant dans les assauts, l’orchestre sonne très primitif, voire animal (là où D6 tout aussi robuste semblait nimbé de grâces féminines).
Timbres très incarnés et suggestifs, sculptés par une prise de son proche et roborative (assurément ancienne comme en atteste la coloration). Interprétation à poigne (la plus ingambe du lot, même si elle n’apparaît jamais hâtive). De loin la version la moins raffinée de cette série, mais pour tout vous avouer : aux détours psychologisants, aux états d’âme de salon, je préfère des versions qui cravachent la bête, la fouettent de vents nordiques. Brahms la barbe empoissée d’huile de sardines plutôt que l’éphèbe qui faisait soupirer Clara On sent ici le hareng comme dans le port de Hambourg, et tant pis pour la subtilité : sous un traitement aussi bourru, cet allegro gonfle les voiles, ignore les contradictions mais parle vrai Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Cors bouchonnés, mais on se rend compte que c’est plutôt l’ensemble des timbres (et la prise de son) qui sont mats, d’une texture de cuir tanné et aux arômes de vieux fût (aucune contrepèterie dans cette phrase siffle )
S’appuyant sur des pizz bien marqués, le chef assure une progression franche, d’humeur bougonne. Dans la transition (2’46-3’45), l’orchestre sait prendre de la masse en intégrant parfaitement les pupitres. On apprécie le dimensionnement sur mesure dans l’acoustique, grâce à une spatialisation ajustée qui flatte les volumes. Le Développement ne lambine pas. Si la robe est épaisse, elle se montre d’une totale cohérence et fluidité. Expression bien plus contenue que Saint-Romain, mais qui développe des saveurs complexes, nous grisant avec subtilité. Superbe mise en relief du climax à 6’41, qui garde sa lisibilité, voire un chouïa trop guindé dans le pilonnage en triolets (7’31). Et pourtant, la Récapitulation (7’55) nous montre de quel ardent romantisme se chauffe cette interprétation. Le hautbois aigrelet nous rappelle que cet enregistrement doit dater, mais le tonneau n’a pas aigri le breuvage, et nous livre enfin un mi phrygien saturé de riches parfums crépusculaires. Fichtre, encore une version qui me plaît énormément. Espérons qu’il y a de la bibine ailleurs, sinon le choix sera difficile ! Note : 9.5/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Le fait de jouer un peu plus vite donne de l'élan à cette interprétation. La prise sonore est belle, pas trop réverbérée, un peu sèche cependant.
Note : 7.0/10.
- (2e mouvement) Peu de réverbération, belle présence instrumentale, les micros sont bien placés, excellente prise sonore, interprétation de haut calibre comme la précédente, mais un brin plus introspective et moins éloquente.
Du très haut de gamme quand même. Note : 9.0/10.
L'avis de Warren 60 :
- (1er mouvement) première partie un peu trop linéaire, malgré des accelerandos inattendus, pizzicattos un peu raides mais marquants (2'22), puis installation d'un vent de fraîcheur indéniable, chef qui donne des couleurs très diverses selon ses intentions (bois joliment verts ici, carrément brumeux là... voire moches à 4'35 !) et qui ménage des ruptures saisissantes pour une version maritime, aux vagues dignes des mers nordiques. Très accrocheur !
Note : 8.5/10.
- (2e mouvement) pas facile de passer après Saint-Romain ! Version plutôt assertive - très assertive au début ! - qui propose souvent des éclairages tranchants, des couleurs franches, une tonalité d'ensemble dynamique, mais peu de profondeurs et de richesses dans les arrière-plans ; j'apprécie en particulier la progression de 7'05 à 7'30, avec un enflement progressif de l'orchestre procédant par volumes ET par vibrations, sans être totalement convaincu sur la durée en raison de divers manques de relief ça et là.
Note : 5.5/10.
| Version B7 / Côte de Beaune - Saint-Romain
Carl SCHURICHT - Orchestre symphonique de la radio bavaroise (1961)
Eliminée avec une moyenne sur le second tour de 7.00000. |
- Vos commentaires et notes:
L'avis de Anaxagore :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) À l’opposé de Puligny, Saint-Romain fonce comme un beau diable … Le premier thème aux cors est littéralement balayé. Quelle drôle de manière de détacher les notes et de les accentuer à A !!! Idem, 6 mesures avant E. Le chef aime certes les contrastes, mais il a une idée pour le moins personnelle et discutable de la manière dont il convient d’articuler la phrase chez Brahms. Au moins, on ne s’endort pas ; c’est très fluide ; mais je suis très perplexe quant aux options stylistiques du maestro. L’orchestre, qui semble être une grande machine américaine, est par ailleurs bizarrement capté. Pourquoi cette surexposition de la petite harmonie, avec les cordes dans le fond, et avec une clarinette particulièrement laide ? L’écoute du premier mouvement (non entendu au premier tour) achève de me convaincre que cette version n’a pas sa place en finale : on y retrouve les mêmes phrasés bizarroïdes et cette impression que le chef s’est trompé de partition
Note : 4.0/10.
L'avis de Fomalhaut :
- (1er mouvement) Après ces quatre enregistrement, ma foi, très confortables, me voici aux prises avec quelque chose que je déteste, une stéréo tellement 'mastérisée' et 'remastérisée' qu'elle en a perdu tout caractère ? Une mono laborieusement stéréophonisée ? Le début et la fin sont des plus pénibles à entendre, le reste est passable.
Et c''est bien dommage car, pour autant qu''on puisse l''entendre, voila une interprétation intéressante qui sort de l''ordinaire. Ce qui frappe le plus, c''est le dynamisme du chef, sa façon de jouer et de rejouer, sans avoir l''air d''y toucher. La substance est dense et repose sur les cordes qu''on entend beaucoup mais les bois ne sont pas ignorés. C''est assez rapide, certes, mais ne parait pas du tout précipité. Pas mal, pas mal du tout. Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Une version des plus étranges. Un tempo rapide (10:29) qui passe très bien d'ailleurs, un ton décidé des plus inattendus, bref le "moderato" passe à la trappe. Il y a de beaux moments mais l'ensemble manque de cohérence. L'impression ressentie est celle d'une suite de fragments, plus ou moins réussis, juxtaposés et non pas l'impression d'un mouvement logiquement construit et articulé. De plus, la prise de son ne parait pas être des meilleures et sonne de façon assez "rustre" sur mon installation.
Etrange malgré de beaux moments. Note : 6.0/10.
L'avis de Draffin :
- (1er mouvement) Quelque chose ne va pas dans le son de cette version : le son semble régulièrement se faire la malle vers la droite de la stéréophonie... En fait, c'est plutôt un effet de seuil à gauche : quand le son n'est pas assez fort, le canal de gauche semble s'éteindre. Ajoutez à ça un souffle assez présent et une dynamique très très écrasée et vous avez quelque chose qui ressemble à un repiquage de cassette audio, comme à la belle époque ! Autre élément gênant : les bois sont placés devant les cordes. Est-ce volontaire de la part du chef ? J'en doute.
Certes l''écoute sur enceintes est moins désagréable, à condition de ne pas se placer au centre de la stéréophonie. Quand on est face à un tel document sonore, on se dit : «quel besoin avait-on de publier une bande aussi abîmée?» Concert mythique ? Grand chef dans une grande période ? La surexposition des bois donne tantôt un effet comique tantôt un effet pastoral à la texture sonore. Effet renforcé par des tempi parfois très vifs. Oui, il y a quelque chose de facétieux dans cette lecture. Écoutez ces brusques ralentis à 9''10'''' et à 10''46'''' ! Visiblement, ça s''amuse dans l''orchestre, ça pépille joyeusement. Tout n''est pas maîtrisé, la mise en place est imparfaite, la justesse approximative, le son vilain mais ça s''amuse et ça chante. Et à la fin, on se dit : «j''ai tout écouté avec intérêt». Ce qui n''est déjà pas si mal. Note : 6.0/10.
- (2e mouvement) Ça démarre sur les chapeaux de roue ! Plus allegretto qu'andante, entre nous... Du coup, emportés par cette pulsation un peu débridée, on a à peine le temps de se soucier du son si laid de cet enregistrement (la bande ne tourne pas régulièrement, du coup, ça pleure...). Sans parler du fait qu'instrumentalement, on a mieux ailleurs (euphémisme). Bois curieusement surexposés.
Il y a des passages où on se surprendrait à danser (l'entrée des cordes arco à 2'36''), où on se dit que ce tempo permet une lecture presque dédramatisée de certains passages (le tutti de 6'36'' à 7'25'')... Toujours est-il qu'il y a un côté joyeusement débridé, qui intéresse plus qu'il ne séduit. (Le premier mouvement avait les mêmes caractéristiques : laid, rapide, intéressant.) Note : 5.0/10.
L'avis de Mélomaniac :
- (1er mouvement) Sans cette surprise in extremis j’aurais été déçu par ce groupe B.
L’exposition s’y conçoit comme une inexorable concentration des forces, par un habile effet perspectif conjoint à une densification des lignes et couleurs. Comme une scène qu’on voit d’abord de loin, puis s’approche et apparaît soudain flagrante, dans un tramage d’archets superbement texturé. La prise de son détaille les pupitres de cordes qui restent très ventilés et galbés, les tripes à l’air. Bois aux timbres caractéristiques (mitteleuropa ?), et valorisés par le chef. Des relances très marquées, offensives ! Dommage que certaines transitions médianes courbent un peu l’échine, manquent de poids, mais c’est pour mieux être reprises en main le moment suivant. Des intentions très calculées, un brin artificielles, détournés de l’éloquence naturelle de l’œuvre, mais un superbe boulot de rhétorique, dont l’inspiration semble fort personnelle. A l’instar de cette pétaradante avancée vers la conclusion ! Une approche qui risque d’étioler les émotions de l’Andante (gageons que les options verseront dans le bucolisme aigre-doux) mais qui promet un palpitant Allegro Giocoso puis un Finale plein de suspense et de théâtre. Vraiment envie de découvrir la suite ! Note : 9.0/10.
- (2e mouvement) Argh, après le nectar du sommeil distillé par Puligny, on sursauterait presque !
Pour ses dégustations, Maître Pipus aime les enchaînements contrastés Twisted Evil Ainsi à 0’20, les clarinettes jouent presque staccato, et guère pp. Les souffleurs semblent en rut, gorgeant le timbre comme pour une parade nuptiale. Les roucoulades se font pressantes (clarinettes-bassons à 1’16) voire torrides (mes. 25 à 2’12). Gage d'une telle hâte (croche pointée = 45 durant l’Exposition !), la transition surgit déjà à 2’36, propulsée par d’agiles pizzicati L'épisode staccato en fa# (3’07) vrombit au quart de tour. Le Développement frémit d’impatience : déclamation passionnée des violoncelles à 3’30, quitte à trahir les dynamiques de la partition : presque forte pour la reprise en mi (mes. 64 à 5’30) là où le texte souhaite un piano. Toutefois, à décharge du maestro, la charnelle prise de son tend à grossir les pupitres sous la proximité des micros. Une esthétique du genre Mercury Living Presence ou RCA Living Stereo. Face à de telles promesses enflammées, on attend la mesure 80 et on n’est pas déçu : à 6’26 l’orchestre lâche lez gaz et nous envoie en l’air bounce On imagine quelle tension doit apaiser la récapitulation (dès 7’31), qui reflue à contrecoeur dans des soupirs d’alcôve. Une lecture intense, palpitante, érotique (vas-y Benedictus tu peux sortir tout ça de son contexte Mr.Red ) qui ignore toute nostalgie et exacerbe un lyrisme brûlant. Ce n’est pas n’importe quel chef capable d’une telle effronterie, et faute de l’avoir reconnu je me demande bien qui Surprised Très spécial, mais j’adore 10/10, incluant une prime d’originalité. Note : 10.0/10.
L'avis de Ravélavélo :
- (1er mouvement) Le champion de ce groupe pour la rapidité d''exécution et la qualité d''interprétation, celà donne de l''agilité féline et on évite la lourdeur et la surchauffe dans les moments forts, les micros se rapprochent enfin des instruments, on entend mieux, beaux effets stéréophoniques.
Note : 8.0/10.
- (2e mouvement) Beaucoup de puissance sonore. Sans doute la meilleurs prise sonore, toute en clarté.
Voyons si le fait d'adopter un tempo plutôt rapide peut néanmoins conservé le caractère Andante moderato du mouvement. La lute s'annonce serrée entre elle et la version précédente. Ce tempo rapide donne un avantage à cette version: les effets dramatiques du tutti en staccato (à partir de la mesure 84) alliés à la somptuosité des instruments atteignent ici un sommet. Note : 9.5/10.
L'avis de Warren 60 :
- (1er mouvement) -
Note : -/10.
- (2e mouvement) quel train doit-on prendre ici ?!? Version réellement bizarre, avec plus d'idées que de cohérence, mais paradoxalement qui tire profit de ses particularismes : bois durs de sonorité mais expressifs car nuancés, notes souvent détachées à l'extrême (et surexposées par des zooms bien artificiels) mais qui créent nombre de micro-événements dans la coulée impassible des cordes, pulsation parfois mécanique (3'20) mais toujours puissante... Impression d'éruptivité (6'26 : saisissant quoiqu'un poil "too much"), d'un discours personnel qui fragmente le mouvement au gré d'une lecture toute en nerf et réactivité face à la partition. Certains jours, cela doit franchement agacer, aujourd'hui, cela m'intrigue et, par moments, me captive....
Note : 7.5/10.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 15:18 | |
| Merci à Pipus pour ce formidable travail récapitulatif, aidé par son ami SQL (faudrait qu'on m'explique la technique, ça a l'air fort utile ce machin). Hélas, quelles terribles révélations : mon favori ne sera pas présent au second troisième tour... Car c'est l'hécatombe dans le groupe de Beaune, avec Volnay-d8 que j'avais évalué 9 + 9,5, et Saint-Romain-b7 à 9 + 10. D'ailleurs je m'aperçois que mes notations aux deux tours s'avèrent très cohérentes, même si je n'avais pas reconnu les interprètes. Kempe/RPO, j'ai ça en magasin mais n'en gardais aucun souvenir particulier, -je ne suis même pas sûr de l'avoir écoutée (cette version figure dans le coffret Icon, que je n'ai pas encore entièrement entendu). Schuricht, c'est une de mes références (et communément admise comme telle dans les discographies officielles), mais je ne l'avais pas identifiée ici. Reiner/RPO est recommandé comme prioritaire dans le Guide Fayard des Indispensables, mais je ne l'avais pas en stock. Apparemment ça mérite sa renommée ! On ne s'attendrait pas à une démonstration aussi fougueuse du chef hongrois en ses dernières années, ça rappelle plutôt ses fulgurants enregistrements à Pittsburgh. Montrecul et Saint-Véran, je n'avais aimé ni le premier mouvement ni le second. Trop routinier et fade. Surprise que de retrouver Walter, que j'avais admiré au premier tour, mais qui m'a déçu dans l'Andante. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 15:35 | |
| Merci à Pipus pour ce dépouillement électoral preste, complet et précis . Walter/New York: Vraiment aucun regret. Je comprends que le premier mouvement, fougueux, ait passé la rampe du premier tour, mais le second mouvement est vraiment pénible. Dohnanyi/Cleveland: Je ne l’avais pas reconnu. C’est une version très standard, assez pâle, sans mérite ni démérite particuliers. Wand/NDR: Là c’est pour moi une bonne surprise. J’ai beaucoup aimé le premier mouvement, moins le second. Et la concurrence est rude … Reiner/OPL: Alors là, vraiment aucun regret. Kempe/OPRL: Honorable. Mais aucun regret non plus … Schuricht/Radio Bavaroise. Schuricht … Là c’est plutôt la mauvaise surprise. Je ne m’attendais pas du tout à ça. Autant je chéris ses Bruckner de la même époque, autant ceci me semble à côté de la plaque. D’où lui vient ce besoin de « rendre » intéressante une partition qui n’en a pas le moins du monde besoin? Et quel horrible enregistrement ! Et pour moi … un bonnet d’âne pour avoir pris l’honorable orchestre bavarois pour une grosse machine américaine … Les éliminations du premier tour m’avaient laissé un peu frustré. Pas celles-ci que je corrobore pleinement … Et désolé pour Mélo ... |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 16:24 | |
| On aimerait bien recevoir le matériel de vote avant 20 heures. Tu peux me balancer les trois groupes d'un coup, je pense trouver le temps d'ici quinze jours. |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 16:29 | |
| Merci surtout à vous tous, pour vos écoutes attentives et vos commentaires passionnants Que les amoureux des arts plastiques patientent encore une heure ou deux, la troisième fournée est en train de finir sa cuisson ! |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 16:42 | |
| Tu peux tout m'envoyer aussi . Avec neuf versions restantes, je n'aurai aucune difficulté pour tout écouter ... |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| | | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| | | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 21:36 | |
| C'est trop choquant d'en manquer. |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 21:38 | |
| Les éliminations me semblent moins cruelles qu'au premier tour. Ceci écrit, j'avais identifié quatre des victimes (Dohnanyi, Reiner, Walter et Wand). Par contre, je n'avais pas reconnu Schuricht et, pourtant, c'est le premier enregistrement de cette symphonie que j'ai acheté et je l'ai souvent et longtemps écouté, la dernière fois en mars 2014. Je ne connaissais pas Kempe : son interprétation de l'Allegro non troppo m'avait fait penser à Weingartner...
Pour la suite, merci de m'envoyer les six autres versions. Ce mouvement est bref et je pense avoir suffisamment de temps pour évaluer les 9 survivants avant le second tour.
fomalhaut |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 21:42 | |
| j’essaie de trouver des messages subliminaux dans ce sujet mais ils ne sont pas si évidents à déchiffrer. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 21:45 | |
| - lucien a écrit:
j’essaie de trouver des messages subliminaux dans ce sujet mais ils ne sont pas si évidents à déchiffrer.
On a envie de noyer notre chagrin en s'amusant, ça te va ? |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 21:46 | |
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 23 Avr 2017 - 22:01 | |
| TROISIEME TOUR, groupe PEINTRES- Commentaires et évaluations des Peintres :
Courbet Un enjeu de ce mouvement est d’éviter le clinquant, le criard, et cette version y parvient magnifiquement, grâce à une physionomie cossue, un chouïa pesante dans le grave (contrebasses pneumatiques, timbales profondes) mais sans menacer la motricité (et même si le tempo se retient). Au demeurant, le grand luxe, un lustre impérial. On sent un orchestre de grand standing : puissance des assauts, noblesse des timbres, délicatesse du grazioso (0’53)... Modifications de tempo expertement gérées : à 3’08, le poco meno presto amène sans s’enliser le relâchement attendu, à 3’37 superbe reprise (en mi bémol majeur) du troisième thème principal, à 4’38 pugnacité du ben marcato en triolets… Que dire, c’est assez parfait, et les regrets se nicheraient dans d’infimes détails. Ainsi dans la Coda, les échanges de cors à la mes. 294 auraient pu se montrer plus accrocheurs, mais ils respectent la dynamique forte. 9/10
Dali Déjà un aspect me déplaît : les attaques en tutti couinent dans l’aigu, une sorte d’éternuement métallique imputable aux vents, aux cornistes, et aussi à la prise de son un peu trop brillante. Ça avance, par exemple grâce aux pizz du grazioso (lettre C), aux fortiches sforzandi de la lettre E (1’57) où l’on sent un orchestre qui veut en découdre. En revanche, le poco meno presto (3’02) traîne davantage que Courbet. On sent l’autorité du chef dans le ben marcato (4’33), qui sait déployer une énergie sans sécheresse. La Coda (4’59) s’annonce moins mystérieuse qu’avec Gustave, mais dans le genre trépidant on ne fait pas mieux. Encore une excellente version, très en verve… quitte à une certaine verdeur de timbres. 7,5/10
Klimt Ce troisième tour se promet très concurrentiel ! Exceptionnels relief et consistance de la prise de son sculptent une prestation à cru, sur la corde raide. Les pupitres s’exhortent à la virtuosité. Ainsi à 1’54 l’articulation saltatoire des violons ! Le maestro domine la partition qu’il se plait toutefois à alanguir dans les détours : les cornistes du poco meno presto (3’02) se prélassent. Rien qui compromette la motivation des troupes, qui savent se remobiliser en un éclair. Ainsi, les archets arrachent les triolets de la mesure 258 (4’38). La Coda (5’04) n’apporte pas l’ombrage espéré (les micros ne laissent rien perdre) mais conclut avec panache une interprétation à la fois maîtrisée et démonstrative, plus nette et franche que Dali et Courbet. 9/10
TROISIEME TOUR, groupe SCULPTEURS- Commentaires et évaluations des Sculpteurs :
Landowski Plastiquement, c’est confortable voire luxueux. Léché, décortiqué (phrases choyées, on peut vérifier la partition au microscope) voire carrément plan-plan. Que c’est gentil tout ça, et si peu imaginatif ! Les assauts s’en trouvent désamorcés : les accords mes. 96 (1’42) s’étalent mollement au lieu de cingler. Néanmoins, le thème central mes. 181 (3’18) conserve un allant bienvenu, très coquet. Le processus de saturation avant la Coda (Mes. 257, 4’51) maintient la tête froide, toujours très calculé. Cette Coda (5’17) se met en place avec efficacité, les interventions s’organisent en toute logique. Les cornistes (5’30) pètent bien, cuivrant le pavillon. Une version certes sensible mais trop aimable et linéaire à mon goût, où l’on peut en tout cas apprécier une prise de son charnue et équilibrée, sans gonflement du spectre (d’autant que le timbalier reste sobre). 8/10
Rodin Je croyais qu’on tenait la palme de la lenteur avec Landowski, mais voilà Rodin ! Même pas allegretto, plutôt andante poco animato ! Pourtant, quelle vie ! On atteint le même degré d’analyse que Landowski, mais avec un supplément d’âme, une sorte d’inspiration supérieure derrière cette nonchalance révélatrice et assumée. La prise de son épate ! On se croirait dans la salle, quelle ampleur, quelle densité ! Ce qui permet des scansions redoutables, comme à la mes. 114 (2’12) : c’est énorme ! Puis les pizz de violoncelles ! L’esprit ludique transparaît au travers l’intelligence des échanges. Pas un instant qui ne convainque de l’inexpugnable hauteur du propos. Le génie ne fuse pas, il resplendit. Loin des foucades qui déchirent tout, voilà une citadelle qui dans la réfulgence de ses palais surplombe la multitude. Suprême ! 10/10
Sow Comme quoi le « giocoso » relève moins de la célérité que de l’intention, voici une lecture éprise de vitesse et qui pourtant ne saurait rivaliser avec la spiritualité de Rodin. Une des plus rapides que j’aie jamais entendue, d’ailleurs. Orchestre émérite, qui avale le texte comme une limonade. Mais sans les bulles qui faisaient pétiller Rodin. Souffleurs pas très caractérisés, mais qui savent percer sous la cape de cordes dardées. Quelle dignité, quelle homogénéité chez les cornistes dans l’accalmie centrale (3’00) ! Et comment taire l’impeccable discipline des archets dans les triolets (4’23), tous unis dans la nuance. Déjà la sixième concurrent et mes notations peinent à discriminer ! Il faut dire que ce mouvement laisse assez peu de marge de manœuvre et d’espace personnalisable. Ici, hormis ce défaut d’humeur distinctive, que reprocher à pareille virtuosité au service du texte ? 8,5/10
TROISIEME TOUR, groupe PHOTOGRAPHES- Commentaires et évaluations des Photographes :
Adams Prise de son aigrelette (ça doit dater vu le souffle), bois acides, cordes drues : on est loin du moelleux de la plupart des autres enregistrements. Ce qui permet une exploration assez pittoresque, par exemple dans l’épisode central (3’00) où les bassons (pourtant notés piano) s’entendent davantage que les cornistes. Éperonné par un maestro acariâtre (les accents finaux, lapidaires !), ce Brahms sulfureux et agreste a droit de cité, voire se pique d’une légitime alternative face aux vasques plus huppées ou salonnardes des deux autres groupes. 8,5/10
Kenna Déjà le dernier virage, toujours pas de nanar : l’écrémage des deux précédents tours a bien fonctionné. Encore une version tonique et propre sur elle. Acoustique large et brillante. Cependant, en scrutant (et en se gardant du procès d’intention), j’ai l’impression que les pupitres se laissent parfois imperceptiblement surprendre par leur chef intrépide, comme si celui-ci en exigeait encore plus. Le calibre de l’orchestre lui évite les accidents, mais comparé à des concurrents plus aboutis, on dirait que malgré sa ductilité il force ça et là. Par exemple à la reprise (3’31) qui tend à mugir au détriment de la clarté d’élocution. Certes les mailloches trop floues n’y sont pas très structurantes. En revanche le timbalier réussit un magistral crescendo pour la Coda (4’56-) Tout cela se résume par un réel brio. Cruel exercice d’essayer d’y voir clair et d’afficher des préférences parmi ces neuf valeureux équipages ! 8/10
Leibovitz Une durée dans la moyenne, une prestation qui ne manque pas d’agilité, mais les graves s’avèrent désagréablement pesants (lestées par les micros qui épaississent la trame). Rien qui incrimine la dextérité des instrumentistes. Écoutez ainsi la fulgurance des contrebasses qui décochent leur triolets mes. 258 (4’40) ! Autre détail qui signe la finesse : l’ingénue délicatesse des hautboïstes qui irisent les violons (mes. 21, 0’23). De la lingerie en dentelle sur une musculature d’athlète. Dans l’ensemble, voilà du robuste façon « fort des halles ». Au terme de cette écoute, on a plutôt tendance à constater les défauts et s’avouer plus exigeant. Sans se montrer trop sévère (rien de rédhibitoire ici, d’ailleurs), on a précédemment entendu des témoignages plus aboutis ou caractérisés. Là, c’est édifiant mais un peu lourd sur l’estomac. 7/10
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| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 24 Avr 2017 - 16:47 | |
| Merci Mélomaniac ; quelle vélocité !
Chers tous, le troisième tour est démarré, il se terminera le samedi 06 mai au soir !
Très bonne écoute à tous ! |
| | | draffin Mélomaniaque
Nombre de messages : 871 Age : 41 Date d'inscription : 29/01/2013
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 24 Avr 2017 - 19:45 | |
| Merci à toi Pipus pour ces compte-rendus exhaustifs de chaque version éliminée, c'est très intéressant de pouvoir comparer les différentes appréciations. Je retiens 3 enseignements de ce 2ème tour : - les vieilles cires se sont fait massivement éliminées. Ce qui n'est pas étonnant : ce deuxième mouvement demande une certaine beauté sonore afin de le rendre plus «digeste» dans ses parties les plus statiques (notamment le début). On écoute les timbres, l'acoustique. Celles qui restent en jeu ont donc bien du mérite. - J'ai donc dit du bien du 1er mouvement de la version Wand, tant mieux : j'adore ce chef ! Je ne connaissais pas cette intégrale Brahms, je vais me jeter dessus avec gourmandise (par contre je connais bien son enregistrement de la 1ère symphonie avec Chicago : c'est extraordinaire !). - J'ai dit du bien de l'orchestre de Cleveland. Dans les années 80/90, c'était tout simplement l'un des plus beaux au monde... Il faut connaître les enregistrements de Boulez avec cet orchestre ! Dommage que Dohnanyi se contente du minimum dans le 2ème mouvement... |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mer 26 Avr 2017 - 10:29 | |
| Allegro giocoso... Ce mouvement m’a toujours interpelé, je me suis souvent demandé pourquoi Brahms avait écrit cet Allegro giocoso après deux mouvements et avant un mouvement d’un tout autre caractère. Que cherchait Brahms ? Un moment de détente, comme le veulent le menuet et le scherzo, avant l’Allegro energico e passionato final (et sa chacone)? Mais cet Allegro giocoso n’est pas un vrai scherzo ! C’est peut-être cette interrogation rémanente qui me conduit à apprécier des enregistrements que d’autres n’apprécieront pas. Les peintres - Spoiler:
COURBET Une interprétation vigoureuse et festive, toujours relancée, bondissante même, dans un tempo très juste (6 :23). Un son plein des plus agréables, beaucoup de nuances, de la phrase douce et langoureuse à l’affirmation nette et triomphale…Bref, un orchestre de luxe, mené par un maitre. L’aspect général éclatant conféré à cette page me semble toutefois dépasser largement le « giocoso » indiqué par Brahms. Pas mal mais aurait gagné à faire preuve d’un chouia de retenue. 7/10
DALI Les premières mesures laissent entrevoir une interprétation énergique et mesurée. L’affaire se gâte quelque peu par la suite. Un aspect léché et langoureux transparait : on en met et on en remet, bref, cela dérape un peu et devient par trop extérieur (6 :17). Toujours cet aspect éclatant et triomphal qui me semble outrepasser ce que souhaitait Brahms. Pas mal mais plus simple eut été mieux. 7/10
KLIMT Une interprétation directe et franche, pleine d’élan, une sonorité très riche. Et pourtant, ce n’est pas tout à fait cela : le chef et l’orchestre jouent de virtuosité et se laissent emporter (6 :21). Là encore, un aspect éclatant voire triomphal qui dépasse ce que souhaitait Brahms, me semble-t-il. Pas mal mais plus de maitrise était souhaitable. 7/10 Trois versions finalement assez proches.
Les photographes - Spoiler:
ADAMS Une mono ancestrale qui a survécu à l’élimination ? Et pourtant, après les sonorités glorieuses des peintres (que n’ait-on pas conduit à écrire !), cette mono fait beaucoup mieux que tenir la route. Une interprétation vive et rapide (6 :09), une grande rectitude, la partition dans sa simplicité et avec toutes ses nuances. Voici un torrent qui balaye tout sur son passage, assez inattendu mais pertinent. Une interprétation magnifique et souveraine. 10/10
KENNA Après Adams, le soufflé tombe ! Soyons objectif, voici une interprétation dynamique et claire dans un son des plus confortable ! Les cordes semblent toutefois d’abord en retrait et ce relatif effacement est plutôt déroutant. Est-ce la volonté du chef ? Cette impression ne dure pas et l’équilibre est rétabli pour la seconde partie du mouvement (6 :04). On retrouve mais à un degré moindre, cet aspect éclatant et triomphal que je regrettais dans la série des peintres. Pas mal mais inégal 7/10
LEIBOWITZ Une version quelque peu desservie par la prise de son qui n’a pas le « confort » de celles des Peintres et de Kenna (le spectre sonore parait bien étroit). Et c’est bien regrettable car l’interprétation, peut-être un peu désordonnée au début, est réfléchie et contrastée, elle ne fléchit jamais, elle fait preuve d’élan quand il le faut et le tempo en est très juste (6 :24). Les dernières mesures, sont particulièrement magnifiques. Bien. 9/10 Trois versions assez contrastées.
Les sculpteurs - Spoiler:
LANDOWSKI Une interprétation mesurée et soignée, un peu sombre (Le « giososo » serait-il oublié ?). Le tempo est plutôt lent (6 :46) ce qui permet une interprétation très nuancée et cette relative lenteur ne trompe pas l’orchestre dont le jeu est admirablement détaillé (Est-ce là que le chef trouve le « giocoso » ?). Il y a une grande cohérence dans cette interprétation quand bien même elle prend un tour automnal qu’on attend pas. Un maitre au pupitre, un orchestre dans sa splendeur. 10/10
RODIN La prise de son n’est pas des meilleures, au début, l’orchestre semble partir tout à droite ! Une interprétation lente (6 :59) et nuancée, parfois un peu confuse et appuyée (on en met et on en remet et on insiste) et l’orchestre parfois recule. Pourtant, il y de superbes nuances et, malgré tout, on se dit que c’est quand même pas mal et que c’est même bien. Bien. A failli être très bien. 8/10
SOW Là encore, la prise de son n’est pas des meilleures, l’orchestre a une tendance fâcheuse à porter à droite. Une interprétation assez surprenante, contrastée et nuancée, rapide (6 :04) et vive, parfois précipitée, parfois lente voire langoureuse. Le jeu de l’orchestre est brillant et habile mais parfois un peu brouillon : « giocoso » implique-t-il nécessairement rapidité et virtuosité ? C’est une sorte de chevauchée (pas celle des Walkyries) que nous proposent chef et orchestre et on se laisse finalement prendre au jeu. Bien mais excessif. 8/10 De nouveau, trois versions assez contrastées.
fomalhaut |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mer 26 Avr 2017 - 15:03 | |
| Groupe - Peintres- Spoiler:
Pas de mauvaise version dans ce groupe, ce qui n'est pas étonnant vu qu'elles ont déjà toutes passé deux rounds.
Courbet – Bel orchestre dans l’ensemble : cordes soyeuses, bois ravissants et propres jusque dans les traits les plus rapides. Triangle pétillant. C'est très vivant, presque espiègle, et champêtre : on joue dans les sous-bois, baigné de lumière et de parfums sous le chant des oiseaux. Très bien. 9/10
Dali – Début raide. On sent un peu les coutures à chaque changement de section. C’est une lecture prosaïque pas particulièrement évocatrice, en tout cas moins bucolique que Courbet mais ça fonctionne quand même. Les contrastes sont marqués, peut-être trop. Pas mal, dans une optique "le texte et rien de plus".7/10
Klimt – Début un peu engourdi mais c’est vite rectifié. Comme Courbet, ça prend un tour joueur et campagnard mais qui lorgne plus vers les danses paysannes joviales que vers la douce nature enchanteresse. Le fini instrumental est parfois très légèrement brouillon (bois). Cors un peu poussifs. Cela reste globalement bien 8/10
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| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Mer 26 Avr 2017 - 15:07 | |
| C'est bon de prendre les trois groupes, on a une meilleure vue d'ensemble parce que si on en prend qu'un et que les 'meilleures' versions n'y sont pas, on passe à côté.
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 30 Avr 2017 - 18:26 | |
| Voici mes impressions pour le groupe des sculpteurs : - Spoiler:
Landowski: Lecture précise, articulée et sobre dans un tempo très modéré (6’46’’). L’enregistrement est bon sans trop de réverbération. Le chef évite le clinquant et, en dépit de la lenteur, donne une version très légère de ce mouvement : toute en finesse. Le Poco meno presto à la mesure 181 offre un contraste très heureux. Au total, une interprétation originale que j’aime beaucoup . 8/10 Rodin: Ici par contre, c’est très lent (7’00’’), assez appuyé jusqu’aux limites de la lourdeur. Mais c’est le style du chef que j’ai bien identifié. Pour le reste, il s’agit d’une lecture sobre, avec des cuivres très discrets. C’est bien mais c’est décidément un peu trop lent et le souvenir d’un premier mouvement qui m’avait fort déçu me pousse à sacrifier cet enregistrement. Il faut en effet faire des choix . 5/10 Sow: Ici, c’est l’extrême opposé de Rodin : le chef fonce comme un beau diable (6’04’’). Selon l’habitude de ce dernier, le legato est systématique mais sans que cela n’aille jusqu’à la désarticulation. L’orchestre, enregistré de plus loin, offre des basses vrombissantes et des cuivres plus présents, mais sans ostentation. Ceux-ci éclatent d’ailleurs aux mesures 338 et suivantes pour l’apothéose finale. C’est très bien, très virtuose mais quand même un peu trop rapide . 7/10
Dernière édition par Anaxagore le Lun 1 Mai 2017 - 18:34, édité 2 fois |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 30 Avr 2017 - 18:57 | |
| Voici mes impressions à propos du groupe des peintres : - Spoiler:
Courbet: Il s’agit ici d’un véritable allergo giocoso: c’est rapide (6’23’’) et c’est joyeux ! L’enregistrement privilégie les basses et on entend très bien, et heureusement, les timbales. C’est enregistré de loin mais sans que cela nuise à la transparence. Au total, l’interprétation laisse le sentiment d’un équilibre parfait. C’est joyeux mais sans ostentation. Le tempo est juste et le chef alterne avec bonheur effets de masse et légèreté. J’aime beaucoup . 9/10 Dali: Bon enregistrement avec de la réverbération, mais pas trop. C’est à nouveau rapide avec un tempo assez juste (6’17’’). Le Poco meno presto s’abandonne et contraste heureusement. On a là une vision très vigoureuse et solide mais qui ne se démarque pas particulièrement, en comparaison avec les deux autres versions du groupe. C’est bien . 7/10 Klimt: Voici une version véritablement orgiaque, avec un orchestre aux timbres délicieux, prise dans un tempo idéal (6’21’’). Grande transparence des textures orchestrales avec une mise en valeur particulière des timbales. Les trompettes sont très sobres mais éclatent opportunément aux mesures 338 et suivants. Le Poco meno presto contraste très heureusement et le piu piano est scrupuleusement respecté à la mesure 193. Le chef déploie une belle énergie et insuffle à ses musiciens une vitalité communicative. Tout cela respire la santé et j’aime beaucoup . 9/10
Dernière édition par Anaxagore le Lun 1 Mai 2017 - 6:13, édité 1 fois |
| | | eleanore-clo Mélomane averti
Nombre de messages : 198 Date d'inscription : 04/12/2009
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Dim 30 Avr 2017 - 22:36 | |
| Bonsoir Il devient de plus en plus difficile de choisir. J’ai donc changé ma méthode d’écoute. Après un passage par quelques vidéos prises sur Youtube du 3ème mouvement, je me suis plongée successivement dans les 1er , 2ème et 3ème mouvement de chaque interprétation, histoire de me familiariser avec les choix esthétiques des chefs. Je n'aurai pas le temps ni la compétence musicale pour faire les sculpteurs ou les photographes. Par contre, ce sera avec plaisir que j'apporterai ma petite pierre pour la finale. - Spoiler:
Courbet : un début très héroïque. De beaux roulements de timbales. Superbe reprise du thème. 1mn10 et suivantes : très beaux vents. Superbe transition vers le second thème à 1mn35. On a envie de danser. Mais les cordes sont là pour nous rappeler l’enjeu ! Arrêtons là cette symphonie automnale. Il faut combattre l’hiver qui arrive. 2mn56 de biens beaux vents. La flûte piccolo n’est pas en reste. Explosion orgiaque à 3mn49. Le triangle ajoute sa « pincée de sel ». Les cordes reviennent en force (sont-elles vraiment parties ?). Magnifique dialogue cordes – timbales à 4mn50. Très beaux cors à 5mn16. Et les thèmes qui reviennent entrelacés, encore, et encore. Johannes et Clara danseraient-ils ensemble ? Fin à 6mn 16. Quel souffle ! 9/10
Dali : un début tambour battant. Le triangle se manifeste bien tôt. Le mariage cordes percussions est un peu comme celui de Clara et de Johannes, jamais totalement concrétisé. Des arrêts dans le rythme du thème. Les flutes se déchainent à 2mn15. Mais la reprise par les cordes manque de dynamisme. Ces quasis arrêts surprennent. On est sur une musique très automnale et les cors à 3mn09 sont bien tristes. Beau réveil à 3mn38. Mais la sonnerie s’arrête après la première répétition. Ail ! Johannes va être en retard ce matin à Meiningen. Des cordes acérées et très « répétitives » à 4mn50. Heureusement, les cuivres remettent tout cela d’aplomb à 5mn15. Une coda pressée et manquant un peu de majesté. Fin à 6mn09. 5/10
Klimt : cela brille et sonne. L’été indien à Mürzzuschlag sans doute. 1mn10 belles flutes. ET les bassons ne sont pas en reste. 1mn35, décidément, la forme est là ! 2mmn04 la flûte picolo est aussi en forme. L’automne est souriant. Pas d’héroïsme mais une belle fête. 2mn54 quelle clarté. 3mn09, un nuage passe dans le ciel. 3mn40 les cordes sonnent la reprise. Et toujours, une belle course. Que d’allant. Je soupçonne que Johannes avait reçu une lettre de Clara lui annonçant sa visite le soir. 4mn45 superbe crescendo des cordes avec un magnifique accompagnement des timbales. 5mn22 les cors se mettent de la partie. Quelle coda. Cela bouge, vit. Fin à 6mn15. Superbe. 9/10 Je n’ai pas réussi à départager Courbet et Klimt sur le 3ème mouvement, malgré une deuxième écoute. J'en suis désolée. Du coup, je me suis replongée dans les 1er et 2ème mouvement, et là je confie une petite préférence à Courbet. Je ne sais pas si c'est bien conforme à la règle du jeu, cher Pipus. Aussi, je vous propose un petit bonus à Courbet.
Ce qui donnerait : Courbet 9,5 Dali 5 Klimt 9
Bonne soirée Eléanore |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Lun 1 Mai 2017 - 6:02 | |
| Voici mes impressions concernant le groupe des photographes : - Spoiler:
Adams: La seule version mono survivante. Elle nous offre une lecture rapide (6’10’’), solide, vigoureuse, disciplinée de cet allegro giocoso. Je regretterai seulement le manque d’abandon dans le Poco meno presto qui ne contraste pas suffisamment et l’aspect un peu trop monolithique de l’ensemble ; mais pour le reste c’est très bon, un peu moins exceptionnel peut-être que les deux premiers mouvements. Le souvenir de ceux-ci me pousse néanmoins à donner un point de bonus à cette interprétation que j’ai envie d’entendre dans le final . 9/10 Kenna: Enregistrement un peu lointain avec beaucoup de réverbération. Orchestre magnifique aux timbres bien reconnaissables : cette fois, j’ai identifié la version avec une quasi-certitude. Le chef prend le mouvement dans un tempo rapide mais sans excès (6'14""), pour une interprétation très équilibrée avec un Poco meno presto qui apporte un moment de détente bienvenu. Il s’agit depuis le début d’une lecture très naturelle de cette symphonie, sans recherches particulières ni sophistications, mais qui coule de source. J’aime assez . 8/10 Leibovitz: Enregistrement un peu terne, peu réverbéré et qui privilégie les graves. Le chef donne une lecture très précise et virtuose de la partition qu’il prend dans un tempo plutôt modéré (6’25’’). L’orchestre est très bon, avec des timbales qui ressortent bien. L’abandon du Poco meno presto est particulièrement réussi et la conclusion du mouvement est magnifique. Version contrastée qui oppose opportunément effets de masse et une vraie légèreté. J’aime vraiment beaucoup . 9/10
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| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Ecoute comparée : Johannes Brahms, 4e symphonie Jeu 4 Mai 2017 - 12:43 | |
| - Les Peintres:
Klimt 1- 13:07 Qualité sonore moyenne, acceptable, bon tempo, rien n'est précipité. Une version sereine, pour ce mouvement du moins. Écoutons la suite 8/10.
2- 11:45 Ce mouvement revêt une importance capitale parce qu'il est difficile de résister à la beauté de la musique. Le chef et l'orchestre y affirment leurs traits de caractère qui vont de pair avec cette si belle musique. Encore une fois, rien n'est précipité: on joue calmement dans la sérénité. 8/10
3- 6:21 Ce mouvement animé est joué avec brio et énergie, la ligne directrice est maintenue, pas d'excès, on conserve toujours une certaine retenue, ce qui évite la saturation ou les excès. 8/10
------------
Dali 1- 12:44 La qualité sonore laisse à désirer: pas assez de puissance, manque de volume. 7/10
2- 12:57 Tout se joue dans ce mouvement: douceur et lenteur au rendez-vous. prise de son globale, un peu lointaine. 7/10
3- 6:17 Interprétation assez bien. Ce mouvement revêt moins d'importance, comme si tout était déjà joué d'avance avec les deux premiers mouvements. 7/10
------------
Courbet 1- 12:11 C'est moyen, pas mauvais, mais rien qui se démarque de façon significative. 7/10
2- 11:11 On peut faire mieux. 7/10
3- 6:23 Le plus réussi des mouvements (pour cette version). 7/10
- Les Photographes:
Leibiwitz 1- 13:20 Davantage de richesse sonore ici, mais plus flou, manque de limpidité. Bonne qualité d'enregistrement, les lignes mélodiques pourraient être plus incisives. Un peu trop lent. Fin du premier mouvement plutôt bien bouclée. 7/10
2- 12:12 Le moment-clé: Certains mouvements rendent davantage justice au type de prise sonore, cette impression m'accompagne dès les premières notes de ce majestueux mouvement. Beaucoup de douceur dans les sonorités, des pizzicati feutrés. 8/10
3- 6:24 Rien de significatif, bien joué! 7/10
---------------------
Kenna 1- 12:27 Sonorités aigrelettes. Les micros pourraient être placés plus près. 7/10
2- 11:42 La clé de voûte de l'oeuvre. Interprétation et prise sonore de qualité moyenne. 6/10
3- 6:14 Ren de significatif. 6/10
Adams 1- 11:01 Prise de son déficiente, version ancienne, tempo rapide, énergique. 6/10
2- 10:24 Rien de significatif. 6/10
3- 6:09 Rien de significatif, à part la piètre qualité sonore. 6/10
- Les Sculpteurs:
Sow 1- 12:48 Léger manque de limpidité sonore. La très belle ligne des violoncelles un peu en retrait, pourrait ressortir davantage. 8/10
2- 11:05 C'est ici que tout se joue, dans ce superbe mouvement si émouvant. Après l'exposition du thème à l'allure champêtre et pastorale, le développement va le dissoudre, celà aurait été quasi-impossible de prévoir un tel désintègrement: on se retrouve alors en terre inconnue. Et Brahms va nous montrer de quoi se compose l'étoffe de son génie. Les sonorités sont très belles, rien à redire. 8/10
3- 6:04 Mouvement le mieux réussi pour cette version. Tout explose en puissance. 9/10
Rodin 1- 12:52 Très bel enregistrement, prise sonore de type 'globale', mais pas trop, excellente interprétation. 8/10
2- 12:18 C'est le temps d'affirmer son identité propre. La ligne mélodique des violons semble fléchir quelque peu. 8/10
3- 7:00 La réverbération ressort davantage ici que chez Sow. Ma préférence va pour Sow, pour ce mouvement du moins. Sonorités trop claires. 7/10
Landowski 1- 13:27 Me semble posséder la meilleure présence instrumentale (proximité des micros et meilleure dynamique de ce groupe). Tempo plutôt lent, rien ne vient toutefois alourdir l'éxécution, les violons tiennent haut le discours musical avec beaucoup d'éloquence et d'élégance. Les pizzicati sonnent ici comme nulle part ailleurs. 9/10
2- 12:58 Tout débute pourtant de façon anodine. On se retrouve à mi-parcours avec toujours cette même impression. Ça prend une tournure différente à la fin de la septième minute. Belle présence des percussions. Tempo un peu trop lent? 8/10
3- 6:46 Prise sonore un peu sèche, mais la qualité est toujours présente. Manque un peu de réverbération, cela compensé par l'excellence de l'enregistrement et de l'interprétation. 9/10
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