Chostakovitch

Je poursuis donc...sur quelques symphonies suivantes (Je découvre la XIII en ce moment même)

J’ai encore un peu de mal avec la Huitième Symphonie. Les trois premiers mouvements me touchent beaucoup (surtout l’énergie, entre le désespéré et la bouffonnerie du troisième et la progression dramatique du premier, avec toutes ses stridences). Je trouve en revanche que cela s’essouffle sur la fin de l’œuvre et le Final m’ennuie un peu à la longue.

Avec la Neuvième Symphonie, c’est peut être la première fois que j’entend quelque chose de drôle dans les symphonies de Chostakovitch. On ne peut effectivement pas dire que les huit d’avant respiraient la franche rigolade, et cette œuvre semble donner une petite bouffée d’air frais qui semble nécessaire. Chosta délivre de manière ironique une œuvre aux dimensions classiques, de formes volontairement scolaire et à l’esprit moqueur (le premier mouvement me fait toujours siffloter en dodelinant de la tête), pour célébrer la victoire des armées soviétiques (Chosta n’ira d’ailleurs pas partager sa « joie » au Kremlin, je jour de la capitulation allemande). C’est peut être toutes ces raisons qui me font apprécier cette petites farce.

Dans mes récentes découvertes, figure la Dixième Symphonie et je me dis encore que j’aurais dû écouter ça plus tôt, tant l’œuvre est somptueuse de bout en bout. C’est d’une grande force dramatique dans le premier mouvement, de deuxième est un condensé d’énergie hallucinant où Chostakovitch nous montre qu’il s’y connaît vraiment en orchestration. Enfin bref, une de mes préférées du maître. J’ai l’impression d’y avoir décelé des motifs communs avec la VII et la VIII, chose sans doute logique dans la mesure où je crois que cette œuvre possède un lien avec les « actions » de Staline.

Même chose avec la Onzième Symphonie qui semble couler de manière logique. La force descriptive des événements du « dimanche rouge » de 1905 fait de cette œuvre quelque chose de plus immédiatement accessible. C’est donc cette symphonie que je conseillerais pour quelqu’un désirant découvrir les symphonies du monsieur.

La Douzième Symphonie m’a un peu déçu. C’est certes bien écrit, mais l’ensemble m’a paru quand même moins inspiré, un peu comme si le compositeur avait répondu de manière désinvolte à la commande qui lui avait été faite (Chostakovitch aurait-il eu des comptes à régler avec le soviétisme ? )