TAKEMITSU Tôru (1930-1996)

AlexCorzoma a écrit:

How slow the wind

Pour moi c'est l'un de ses sommets.

Le Requiem, pour ma part j'aime beaucoup, je l'ai beaucoup écouté, mais il me manque les couleurs les plus typiques de Takemitsu et son côté plus debussyste, plus étalé, plus oriental aussi, pour être totalement enthousiaste.

C'est plus noir que le reste. En même temps, le titre dit tout. Et ça reste un grand titre pour les Japonais. Il me semble que ça a été salué par Stravinsky. Donc ça fait leur fierté.

Très beau disque qui reprend toutes les compositions de Takemitsu pour guitare

3 Folios (1974)
All in Twilight (1987) sans doute le chef d'oeuvre pour cet instrument
L'anniversaire de Syllvano Bussotti (1991)
Equinox (1993)
In the Woods (1995)

Shin-ichi Fukuda est l'interprète de référence de cette musique.

Il y a aussi 2 des transcriptions de chansons pop faites par Takemistsu (Here, There and Everywhere plus Yesterday) et un hommage de Leo Brouwer

Autre CD dans le même esprit que celui-ci-haut:

Ravélavélo a écrit:

Toru Takemitsu
Complete Music for Solo Guitar
* Folios
* Subete wa usuakari no naka de (All in Twilight)
* In the Woods
Andrea Dieci, guitare



Le programme contient d'autres oeuvres de Les Reed qui signe des arrangements de chansons pop, notamment des titres de Lennon-McCartney.

bonsoir xavier david et tous les membres, pouvez-vous me conseiller une oeuvre de Takemitsu .... je connais à peine ce compositeur....merci beaucoup !

Dans quatre genres totalement différents :
Tree Line
Toward the Sea II
Waves
Coral Island

(Les deux derniers sont peut-être moins indiqués pour toi.)

J'adore Takemitsu, mais j'ai peine à trouver une œuvre qui surpasserait les autres où que je voudrais conseiller en priorité…

En tout cas mes œuvres préférées ne sont pas du tout les mêmes que David: moi ça serait peut-être Twill by twillight, Archipelago S., Spirit garden…

Tu peux aussi regarder Ran, le film de Kurosawa, avec une des plus belles BO de tous les temps.

Xavier a écrit:

En tout cas mes œuvres préférées ne sont pas du tout les mêmes que David: moi ça serait peut-être Twill by twillight, Archipelago S., Spirit garden…

C'est plus occidental-tradi que ce que j'ai proposé, moins personnel ou différent de ce qui existe par ailleurs, mais pourquoi pas (je n'adore vraiment pas l'Archipelago cela dit).

Citation :

Tu peux aussi regarder Ran, le film de Kurosawa, avec une des plus belles BO de tous les temps.

En effet. Et là, c'est très typé !

Justement, je trouve que ça regroupe plusieurs choses et plusieurs Takemitsu différents, autant celui que tu préfères que le mien. (il y a même un thème mahlérien très proche de l'Abschied)

Tes trois poèmes symphoniques ? Je ne trouve pas.

Le côté plus occidental, plus grand orchestre, plus post-romantique quand même.

Xavier a écrit:

Le côté plus occidental, plus grand orchestre, plus post-romantique quand même.

Ah, mais oui, c'était ce que je disais. Je trouve tes trois propositions moins typées (hors Ran ) et plus homogènes. (En outre, ce ne sont pas les œuvres que j'aime le plus, certes.)

Je voulais dire que ce côté-là se trouve aussi dans Ran.

Oui, mais ce ne sont pas les moments les plus marquants, par rapport aux passages en style taiko.

Vous n'avez cité ni 雨ぞふる ni ハウ・スロー・ザ・ウィンド ?
Moi, ce sont mes préférées.

Je suis le premier à vouloir respecter les diacritiques, mais quand on change d'alphabet (voire quand on quitte les systèmes alphabétiques), ce n'est pas sans poser quelques problèmes de lisibilité. En l'occurrence, pour le premier, j'obtiens pour correspondance le film La Mousson, que Takemitsu aurait pu composer dans sa jeunesse, mais dont la musique est due à Alfred Newman – et dans une veine coloniale / pittoresque qui ne correspond pas exactement à l'univers cinématographique et sonore de Takemitsu.

Pas fanatique du second (How Slow the Wind), certes très joli – on est dans la veine de Tree Line, mais en plus cordé, romantisant et mou.

DavidLeMarrec a écrit:

Je suis le premier à vouloir respecter les diacritiques, mais quand on change d'alphabet (voire quand on quitte les systèmes alphabétiques), ce n'est pas sans poser quelques problèmes de lisibilité.

DavidLeMarrec a écrit:

En l'occurrence, pour le premier, j'obtiens pour correspondance le film La Mousson, que Takemitsu aurait pu composer dans sa jeunesse, mais dont la musique est due à Alfred Newman – et dans une veine coloniale / pittoresque qui ne correspond pas exactement à l'univers cinématographique et sonore de Takemitsu.

C'est Rain Coming.

DavidLeMarrec a écrit:

Pas fanatique du second (How Slow the Wind), certes très joli – on est dans la veine de Tree Line, mais en plus cordé, romantisant et mou.

Ah oui, d'ailleurs, après réécoute du disque (celui d'Otaka chez BIS), je me suis rendu compte que j'avais confondu les deux: en fait, c'est トゥリー・ライン que je voulais dire (Tree Line, donc, celui qui est pour orchestre de chambre, alors que How Slow the Wind est pour grand orchestre.)

Ah oui, ça paraît plus cohérent avec tes goûts. Effectivement Tree Line, Rain Coming (Bryce également), c'est du meilleur Takemitsu équidistant entre les traditions. Si je n'ai pas cité Rain Coming, c'est que c'est exactement le même langage que Tree Line – Raing Coming est peut-être même encore meilleur, mais il n'y a pas comme thème principal les souterrains de Pelléas .

C'est étonnant, j'aime presque tout chez Takemitsu, mais je n'arrive vraiment pas à détacher des œuvres… J'en ai citées, mais je ne suis pas si sûr, j'aime aussi beaucoup celles que tu cites quand même.
J'ai beaucoup de mal à hiérarchiser chez lui, je trouve beaucoup de choses superbes, mais je ne mets pas telle ou telle œuvre au-dessus comme des chefs d'œuvre.
C'est peut-être un des seuls compositeurs avec qui ça me fait ça.

En playlist, TragicSymph a écrit:

Takemitsu / From me flows what you call Time (St Clair)

Je connaissais déjà quelques pièces pour piano mais l'orchestral, c'est une découverte. Des sonorités très étonnantes mais que c'est beau ! D'une finesse remarquable.

Je comptais en parler un de ces jours car c’est une œuvre que j’ai régulièrement écoutée et qui me laisse une drôle d’impression. Je la trouve à la fois magnifique et néanmoins frustrante : pendant le premier tiers c’est l’œuvre de Takemitsu que je préfère. Ces harmonies de cordes, le passage plus animé parfaitement réussi qui la distingue de beaucoup d’autres œuvres pour orchestre de Takemitsu. Et puis ensuite je trouve que l’œuvre se perd. La deuxième partie qui se limite à des ambiances de percussions est interminable, l’inspiration se dilue et ça ne mène plus à grand chose. C’est peut-être l’œuvre qui me donne le plus cette impression d’un chef-d’œuvre non abouti.

Bah d'une part c'est quand même plus ou moins un concerto pour percussions, donc c'est un peu normal qu'elles soient si présentes, ensuite le temps qui s'étale et qui se dilue, c'est une des caractéristiques de Takemitsu, ce n'est pas un défaut en soi. Après, je comprends qu'on puisse ne pas aimer.

C'est vrai quand même que dans la section centrale, lorsque les percussions redémarrent très doucement, c'est très long, vraiment répétitif, un des rares Takemitsu à approcher le minimalisme… Pas fanatique non plus de ce moment, mais j'aime bien la fin une fois que ça s'est remis en marche.

Assez d'accord avec vous, autant ces harmonies incroyables aux cordes m'ont littérallemtnf fait décoller de mon siège, autant ce passage un peu à vide des percussions fait tout de même redescendre. Cela dit, il y a toujours ce fameux thème de 5 notes que l'on peut suivre aisément et qui aide à rester en alerte sur toute la durée de l'oeuvre.
Bon, ce n'était qu'une première écoute pour moi, va falloir que j'y revienne sérieusement. J'ai quand même passé un très agréable moment.

Takemitsu: November Steps (1967) (Katsuya Yokoyama, Kinshi Tsuruta, Saito Kinen Orchestra, Seiji Ozawa).

Takemitsu: Éclipse (1966) (Katsuya Yokoyama, Kinshi Tsuruta).

Takemitsu: A String around Autumn (1989) (Nobuko Imai, Saito Kinen Orchestra, Seiji Ozawa).

Takemitsu: Corona (1962) (Roger Woodward).

Je connaissais, à ce jour, Takemitsu surtout par ses musiques de film, celle de Ran de Kurosawa qui est, pour moi (sur ce point, je rejoins tout à fait Xavier ci-dessus) l’une des plus belles jamais écrites pour le cinéma ou encore celle, également superbe, des Hauts de Hurlevent de Yoshida. Mais je n’avais par ailleurs jamais abordé frontalement son oeuvre. Ce disque est donc pour moi une découverte, et une belle découverte, … parce que j’ai beaucoup aimé ce que j’ai entendu là.

November Steps (1967), pour biwa, shakuhachi et orchestre, illustre l’étonnante convergence qu’il peut y avoir chez le compositeur entre la tradition musicale du Japon et l’héritage de Darmstadt. Dans un écrin orchestral dont l’écriture est clairement occidentale, la pièce insère un long dialogue entre les deux instruments traditionnels japonais et illustre une conception de la temporalité musicale qui ne doit plus rien à l’Occident. C’est également le cas de la pièce suivante, Éclipse (1966), écrite pour biwa et shakuhachi, qui se nourrit quant à elle exclusivement de la tradition japonaise. Je peux parfaitement comprendre qu’on reste complètement hermétique à ces deux pièces, tant le dépaysement culturel est total, mais étant personnellement assez attiré par la culture japonaise, j’avoue que je me suis délecté.

J’ai également beaucoup apprécié l’’oeuvre suivante, A String around Autumn (1989), un concerto pour alto et orchestre, écrit pour les commémorations du bicentenaire de la Révolution de 1789. L’influence française (Debussy et Messiaen) y est déterminante et l’écriture plutôt consonante y doit beaucoup à l’univers modal et tonal occidental. L’instrumentation extrêmement raffinée contribue par ailleurs à rendre la pièce très immédiatement séduisante.

La dernière pièce ici enregistrée est Corona (1962) pour un pianiste. Il s’agit de cinq études expérimentales (ou couronnes), basées sur un court motif rythmique et mélodique. L’interprétation de Woodward ici enregistrée mixe quatre pistes: deux où il joue du piano, une où il joue du célesta et une où il joue de l’orgue, le motif rythmique et mélodique susmentionné assurant à la pièce sa continuité. L’oeuvre est assez plaisante à écouter mais m’a paru plus anecdotique.

Une belle découverte pour ma part. Encore un compositeur dont il me faudra approfondir le travail.