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| | Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 | |
| | Auteur | Message |
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andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 Mar 29 Oct 2019 - 21:47 | |
| L'ONF continue avec Bruckner en ce mois d'Octobre 2019 après la 9ème. Voici le programme:
Otto Nicolai Les Joyeuses Commères de Windsor (Ouverture)
Felix Mendelssohn Concerto pour piano et orchestre n°1
Anton Bruckner Symphonie n°3
Denis Kozhukin piano Orchestre National de France Cornelius Meister direction
Dernière édition par andika le Mar 28 Juil 2020 - 15:10, édité 1 fois |
| | | Rocktambule Mélomaniaque
Nombre de messages : 833 Date d'inscription : 28/03/2018
| Sujet: Re: Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 Lun 4 Nov 2019 - 16:58 | |
| Jamais entendu de concerto pour piano de Mendelssohn en salle, ni même entendu de symphonie de Bruckner ! Un double manquement à réparer avec ce concert. Je ne connaissais donc ni les œuvres ni les interprètes.
Pour préparer le concert, j'ai écouté, pour Mendelssohn la version de Jan Lisiecki (piano et direction), et pour Bruckner, la symphonie dans l'intégrale de Günter Wand dont j'avais lu du bien ici.
Nicolai : il me semble avoir déjà entendu l’œuvre (et d'ailleurs à Radio France ?), mais aucun souvenir précis. Et c'est sûrement ce que me laissera aussi la version de ce soir : pas désagréable, de la musique facile à écouter...
Mendelssohn : surpris dès l'attaque, le pianiste semblait à la fois très déterminé et puissant lors du premier mouvement. La version CD de Jan Lisiecki que j'avais justement choisie pour son "dynamisme" paraît bien tiède à côté. Ce pianiste que je connaissais absolument pas serait peut-être à suivre ! Le second mouvement s'essouffle un peu, pour tomber dans un troisième mouvement qui relève, à mon goût, d'une virtuosité un peu sans intérêt. Quand bien même, c'est bien joué, c'est enjoué, et pas désagréable du tout. J'ai eu comme l'impression que le pianiste a quitté la scène un peu contrarié. L'applaudimètre n'a pas explosé non plus, si bien qu'il n'a pas été rappelé après son premier rappel.
Rappel : Romance sans parole op. 30 n°6, de Mendelssohn. Belle découverte qui m'a incité à me replonger dans le recueil ce week-end.
Bruckner : de Bruckner je ne connaissais rien de rien. J'ai pourtant adoré la découverte au CD de cette symphonie, pleine de couleurs, de suspens, d'ambiances à mille facettes, avec une utilisation des cuivres à la fois variée et puissante... Et pourtant, ces mêmes cuivres ne brillent pas sur l'intégrale de Wand (attaques brouillonnes, notamment). La version de ce soir m'a profondément déçu et ennuyé. Pourtant, l'attaque semblait prometteuse, mais je me suis perdu dans des accélérations inattendues et des ralentissements frisant le ridicule (notamment le deuxième mouvement). Les cuivres se sont bien tirés de l'exercice, et la qualité de leur jeu m'a bien démontré la piètre qualité de leurs collègues sur mon disque. Souvent, j'ai même perdu le fil mélodique. Peut-être est-ce aussi dû au fait qu'il s'agissait d'une certaine version, la symphonie ayant été remaniée plusieurs fois... Bref, je pense que je vais perdurer dans Bruckner (vous me conseillez d'attaquer quelle symphonie, après la 3ème ?), mais avec un autre chef ! J'ai vu que Paavo Järvi avait sorti l'intégrale des symphonies, mais introuvable malheureusement, sauf au détail à des prix assez élevés. |
| | | andika Mélomaniaque
Nombre de messages : 662 Age : 34 Localisation : France Date d'inscription : 13/06/2017
| Sujet: Re: Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 Mer 6 Nov 2019 - 13:48 | |
| Otto Nicolai (1810-1849) est l'exact contemporain de Chopin et pourtant, il est loin de bénéficier de la même notoriété. Son opéra Die lustigen Weiber von Windsor adapté d'une pièce de Shakespeare, est un succès à Vienne en 1848 mais malheureusement, il aura à peine le temps de le gouter, car il disparaitra en 1849. Lorsque le chef arrive sur scène, on est frappé immédiatement par son allure et son habit suranné, mais plein d'élégance ! Une redingote de velours bleu marine, un col tout droit sorti du 19ème siècle et une cravate blanche comme on n'en fait plus. Pour embrasser ces pages du romantismes allemand, il joint les vêtements au geste ! L'élégance du chef se traduit également dans sa gestique, son bras sur qui bat la mesure et dirige l'orchestre avec précision. Et miracle, on est immédiatement transporté à Vienne avec un léger vibrato caractéristique aux cordes. Puis le discours est constamment clair, avec un sens du chant appréciable, un équilibre plaisant des plans sonores et une véritable onctuosité du son. Sans transition, la musique de cette ouverture devient plus énergique, pétillante. Le chef reste pourtant sobre avant de tout lâcher dans un final guerrier. Sautillant sur son pupitre, il obtient de graves vrombissants et somptueux du National. Une très belle entrée en matière.
Le Concerto pour piano n°1 de Mendelssohn par un homme épris d'une pianiste, du nom de Delphine von Schauroth. Mais malgré les qualités indéniables de la partition, cette dernière en épousa un autre ! Le pianiste Denis Kozhukhin se joint aux musiciens déjà présent sur scène pour interpréter cette œuvre. Et immédiatement, on le sent un peu tendu dans le Molto allegro con fuoco initial. Un usage abusif de la pédale, une force disproportionnée appliquée sur le clavier, et un manque criant de lyrisme. Malgré une technique infaillible, le discours du pianiste reste inintelligible au monde des émotions. Mais la performance gagne en lyrisme au fur et à mesure de l'avancée pour finir avec un jeu beaucoup plus legern clair et précis, avec une virtuosité loin d'être déplaisante. Et Les Romances sans paroles opus 30 n°6 données en bis par le pianiste terminent de nous convaincre.
Au retour de l'orchestre suivant l'entracte, le maestro attend que le silence le plus parfait s'installe dans l’auditorium de la maison de la Radio avant de commencer à jouer la Symphonie n°3 de Bruckner. Surnommée la Wagner symphonie, elle est dédiée au maître de l'opéra. Elle est l’œuvre d'un Bruckner déférant devant son idole de Bayreuth, mais au fur et à mesure des ses nombreuses révisions, elle sera peu à peu expurgée de toutes ses citations des opéras de Wagner, tant et si bien que la version de 1889 donnée par l'Orchestre National de France laisse peu deviner l'inspiration de cette partition. Le premier mouvement noté Gemässig, Misterioso (modéré, mystérieux), commence comme un murmure. Le chef, dans un tempo assez lent parvient à transmettre un discours limpide, clair, évident. Dans cet ouvrage composé par blocs, où les transitions sont rares, le chef parvient à trouver une cohérence en habitant avec élégance les silences qui deviennent autant de respirations. Tant et si bien que la forme se trouve éclairée, polie. Le chef en outre ménage ses effets (crescendo initial, reprise du thème par le tutti en fortissimo). Et certains pupitres brillent, notamment les hautbois. Même s'il y a une pause entre les mouvements, le sentiment d'unité demeure, juste grâce à la posture de chef et celle des musiciens qui restent concentrés à tout instant. On entre ainsi d'autant plus facilement dans le deuxième mouvement, un Adagio solennel riche, doux et chantant. Meister tresse ici un fabuleux équilibre de dynamiques, et construit une progression implacable et continue de faire sonner les silences. Quel contraste avec ce scherzo endiablé et très viennois qui suit. La direction est chirurgicale, le chef manie l’accelerando à bon escient, ce qui donne un sentiment d'urgence, sans rien renier à l'élégance. Élégance qui trouve à s'exprimer totalement dans un trio qui nous transporte de légèreté. Le Finale avec son crescendo de croches aux violons au début, instaure une atmosphère d'apocalypse. Le chef lance chaque départ précisément, le phrasé demeure précis, et dans la bonne intonation. L'ensemble ressemble parfois à une grande improvisation d'orgue, instrument que maîtrisait le compositeur. La reprise glorieuse du thème du premier mouvement à la fin ponctue la soirée dans l'apothéose !
Cornelius Meister est un chef qui monte, et définitivement un chef à suivre. Il a réussi ses débuts avec le National dans un programme de toute beauté.
Sinon, j'ai trouvé deux papiers sur le net ! https://beethovenetlesautres.wordpress.com/2019/11/05/plongee-au-coeur-du-romantisme/
http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=14208 |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 Mer 6 Nov 2019 - 14:24 | |
| Déception pour moi : contrairement à sa récente Euryanthe remarquable d'élan, Bruckner lent et assez statique (sans être non plus « mystique » / « cathédralesque »), et le niveau de finition était particulièrement décevant (les attaques des cordes n'étaient presque jamais ensemble…). Ça serait sans doute passé assez bien dans d'autres circonstances, mais dans la 3 qui n'est déjà pas la plus avenante, et dans l'acoustique très sèche de la Maison de la Radio, vraiment difficile d'être enveloppé et emporté.
(Sinon, c'était un plaisir d'entendre le concerto pour piano de Mendelssohn qu'on ne joue pas très souvent et où, à défaut d'une partie de soliste très valorisante, on entend passer les beautés habituelles de son langage !) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 Mer 6 Nov 2019 - 14:45 | |
| - Rocktambule a écrit:
- Bref, je pense que je vais perdurer dans Bruckner (vous me conseillez d'attaquer quelle symphonie, après la 3ème ?), mais avec un autre chef ! J'ai vu que Paavo Järvi avait sorti l'intégrale des symphonies, mais introuvable malheureusement, sauf au détail à des prix assez élevés.
Ce n'était clairement ni la symphonie, ni l'interprétation, ni même la salle adéquates pour bien commencer. Viens voir Blomstedt à la Philharmonie (en plus il va jouer la 4 il me semble, l'une des plus accessibles), tu verras, ça change tout. Sinon, les symphonies plus accessibles, à mon sens (mais ça dépend évidemment des personnes) : 0,1,2, plus clairement bâties ; la 4, beaucoup de thèmes marquants (mais le final est un peu faible) ; la 7 (structure assez claire, mouvement lent très impressionnant). |
| | | Rocktambule Mélomaniaque
Nombre de messages : 833 Date d'inscription : 28/03/2018
| Sujet: Re: Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 Mer 6 Nov 2019 - 16:59 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Rocktambule a écrit:
- Bref, je pense que je vais perdurer dans Bruckner (vous me conseillez d'attaquer quelle symphonie, après la 3ème ?), mais avec un autre chef ! J'ai vu que Paavo Järvi avait sorti l'intégrale des symphonies, mais introuvable malheureusement, sauf au détail à des prix assez élevés.
Ce n'était clairement ni la symphonie, ni l'interprétation, ni même la salle adéquates pour bien commencer. Viens voir Blomstedt à la Philharmonie (en plus il va jouer la 4 il me semble, l'une des plus accessibles), tu verras, ça change tout.
Sinon, les symphonies plus accessibles, à mon sens (mais ça dépend évidemment des personnes) : 0,1,2, plus clairement bâties ; la 4, beaucoup de thèmes marquants (mais le final est un peu faible) ; la 7 (structure assez claire, mouvement lent très impressionnant). Merci pour ces conseils ! Je vais étudier ça, notamment pour le concert de janvier à la PP. Il fallait bien commencer par une, et je ne regrette pas, car j'aime beaucoup la 3. J'ai trouvé une vidéo par Paavo Järvi, c'est déjà nettement le niveau au-dessus ! Je vais peut-être casser ma tirelire et acheter les différentes symphonies par ce chef. Vous allez dire que je rabâche, mais je l'adore, et il est très bon vulgarisateur, pour découvrir un répertoire inconnu, il n'y a pas mieux à mon goût. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97855 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 Jeu 7 Nov 2019 - 13:39 | |
| Oui, ses Bruckner sont comme ça, pas forcément les meilleurs au disque (les captations RCA sont un peu ternes côté couleurs), mais très clairement architecturés, vraiment un bon choix pour suivre. (Ou alors des versions très rapides et sèches, évidemment.) |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 | |
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| | | | Radio France - Mendelssohn, Bruckner 3-Meister/ONF 31/10/19 | |
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