Nikolaï Roslavets et les futuristes russes

Il y a un nouvel enregistrement réunissant les 2 symphonies de chambre de Roslavets, celle en un mouvement reconstituée par Raskatov, jusque-là disponible uniquement dans un enregistrement assez introuvable, et la 2è en 4 mouvements qui avait été enregistrée par Volkov.





J'ai écouté la 1ère, c'est excellent.

C'est notamment sur Deezer: https://www.deezer.com/fr/album/265930792

Énorme crush sur Leo Ornstein dans ma série d'écoutes ukrainiennes : je ne le connaissais que par des bouts d'anthologies futuristes, et le gars a fait des trucs assez dingues, quelque part entre les Nocturnes de Mossolov, les Clairs de lune de Decaux et la Sonate de Barber – soit à peu près exactement dans le piano que j'aime (et qu'on n'entend jamais en concert, donc).




(:flag_ua: cycle Ukraine #59 :flag_ua:)

Leo Ornstein – Sonates pour violon, 3 Pièces pour flûte, Fantaisie hébraïque – Francesco Parrino, Stefano Parrino, Maud Renier (Brilliant Classics 2017) 

→ Postromantisme assez peu personnel, je n’ai pas été saisi en première écoute. 




(:flag_ua: cycle Ukraine #58 :flag_ua:) (coup de cœur)

Leo Ornstein – Quintette piano-cordes, Quatuor à cordes n°3 – Lydian SQ, Janice Weber () :hearts::hearts:

→ Restes de folklore, donc accessible, mais traité dans une veine farouche particulièrement inventive musicalement.




(:flag_ua: cycle Ukraine #57 :flag_ua:) (coup de foudre)

Leo Ornstein – A Morning in the Woods, Wild Men’s Dance, Sonates 4 & 7, Impressions of the Thames, Tarentelle  – Janice Weber (Naxos 2002) :hearts::hearts::hearts:

→ A Morning in the Woods très postdebussyste, Wild Men’s Dance (une de ses œuvres emblématiques de sa période futuriste et radicale) vraiment sauvage avec cluster rauques. Intéressant. 

→ Couplé avec la très belle Sonate n°4 assez symphonique – mais la version Kharitonov a davantage de panache.

→ Impressions of the Thames offre des nappes irréelles, quelque part entre les Estampes de Debussy, la scène des souterrains de Pelléas et la paisible folie macabre des Clairs de Lune de Decaux. Chef-d’œuvre. 

→ De même pour cette Tarentelle qui, de danse pianistique virtuose assez traditionnelle, s’emballe en prenant de plus en plus de libertés avec la tonalité. 

→ La Sonate n°7 s’inscrit dans la même veine déformée et furieuse, assez jubilatoire. 




(:flag_ua: cycle Ukraine #56 :flag_ua:)

Leo Ornstein – Suicide in an Airplane, Three Moods, À la Chinoise – Daniele Lombardi (LTM 2015) :hearts::hearts:

→ Très expressif, en particulier la Colère ébouriffée ou les accords utilisés de façon traditionnelle mais très enrichis de Joie, avec quantité de traits et de résonances (j’ai songé aux Nocturnes de Mosolov et à la Sonate de Barber)…







(:flag_ua: cycle Ukraine #55 :flag_ua:)

Leo Ornstein – « Piano Music vol.1 » : Impromptus, Sonate, À la campagne, Impressions cosaques – Kharitonov (Toccata Classics 2012) :hearts::hearts:

→ Très beau catalogue d’œuvres chantantes et remarquablement écrites pour piano « symphonique ». En particulier séduit par la Sonate n°4 et les Impressions Cosaques. 




(:flag_ua: cycle Ukraine #54 :flag_ua:)

Leo Ornstein – Œuvres pour violoncelle & piano – Joshua Gordon, Randall Hodgkinson (Anthology of Recorded Music 2007)

→ Très bien faites, à défaut d’être singulières, du romantisme solide et plutôt inspiré.  

donc tu intégres un compositeur américain dans une série ukraïnienne, mais en parles sur un sujet russe, alors qu’il a par ailleurs son propre sujet, c’est bien ça ?

Hm.

1) Lev Ornstein est né en Ukraine, formation initiale à Krementchouk et Saint-Pétersbourg, donc ukrainien. Ces identités sont cumulables.

2) Roslavets est bel et bien d'origine ukrainienne.

3) Si quelqu'un dans la pièce est capable de faire la distinction d'un point de vue compositionnel entre le futurisme russe et le futurisme ukrainien, je le lis avec beaucoup d'intérêt, moi je n'ai pas réussi – et ça paraît logique pour tout un tas de raisons.

4) Le périmètre de ma série ukrainienne m'appartient à moi seul : je vais y inclure des compositeurs russes simplement morts en Crimée au début du XXe siècle, et je vous prie d'accroire que j'attends impatiemment celui qui m'accusera d'appropriation culturelle.


Merci pour la mention du fil Ornstein, j'ai directement cherché le fil futuristes, mais s'il a son fil, ça évitera qu'il soit vampirisé par Roslavets (qui est finalement moins intéressant ).

J'ai défendu la musique d'Alexander G .Popov, je peux aussi bien défendre, celle de Serguey Protopopov (1893-1954)qui le mérite vraiment lui-aussi.Il est classé parmi les futuristes et semble n'avoir laissé principalement que 3 sonates pour piano.
La 3ème sonate est vraiment impressionnante à l'écoute.Il y a sur YT, plus de renseignements.

"Tant dans ses compositions que dans son enseignement, Protopopov était un fervent partisan des théories de Yavorsky sur le rythme modal et le triton. Il a également maintenu une relation étroite avec lui. Les compositions de Protopopov comprennent trois sonates pour piano et quelques œuvres vocales avec piano. Les sonates pour piano ont été fortement influencées par la fin de Scriabine. En utilisant des demi-tons à son simultané, il a créé une harmonie spécifique. Techniquement, ils sont très exigeants pour l’interprète, ainsi que pour l’instrument – ils utilisent une gamme complète de pianos standard, allant parfois même au-delà. Les sonates pour piano sont souvent notées en trois portées et, pour simplifier, les accidentelles ne prennent effet qu’à la note donnée."
Wikipedia

Sergueï Protopopov (1893 - 1954) - Sonate pour piano n° 3, op. 6 (1924 - 1928)
Fedor Amirov, piano (2012Pour l'écouter/
www.youtube.com/watch?v=2_0Y38pFVlQ

On a souvent parlé de Protopopov ici… un futuriste au langage personnel, mais surtout d'une grande cohérence, je trouve que les Sonates sont vraiment des mondes qui se tiennent remarquablement.