Mozart - Cosi fan tutte

DavidLeMarrec a écrit:

http://www.musicme.com/#/Compilation/-3399243168095.html

Merci mais ce n'est pas du tout la version avec Te Kanawa et Von Stade.

Vous allez rire, mais je n'avais que cette version dans mes tablettes et je n'ai pas agrandi la pochette...

Bon, c'est bien de Lombard II avec Lagrange et non de Lombard 77 avec Te Kanawa que je parlais. Etonnant que j'aie trouvé Lagrange tiède d'ailleurs.

D'aprés opéraclass, il y aurait un DVD Böhm avec Janowitz, Ludwig et Berry chez Unitel, pourtant, je n'en trouve aucune trace...

http://www.operaclass.com/catalogo/disco.asp?idDisco=5945&idCat=oc&idioma=fr

Ca existe bel et bien :

http://www.unitel.de/en/produkt/do/detail.html?pId=205

On peut en voir des extraits, bon, ça accuse un peu son âge, mais moi je trouve ça sympathique.

J'en ai déjà vu au moins la scène finale. C'est grotesque - mais si on aime ça, aucune raison de s'en priver.

Guillaume a écrit:

Ca existe bel et bien :

http://www.unitel.de/en/produkt/do/detail.html?pId=205

On peut en voir des extraits, bon, ça accuse un peu son âge, mais moi je trouve ça sympathique.

c'est soporifique

En effet, ça arrive à être à la fois moche et chiant en dix secondes, et pendant le plus bel ensemble de tout l'opéra. Miam miam !

Ah oui. Effectivement, c'est du lourd.

Mozart à Disneyland.

Il en a souvent été question ici, mais pas de commentaire détaillé je crois.


J'abonde dans le sens de David : pour la découverte de l'opéra, et même plus, ce DVD est vraiment idéal.
La mise en scène de Nicolas Hytner est un peu sage littérale, pas forcément le style que je préfère, mais dans ce genre là c'est très bien foutu. Jamais statique, plutôt beau (tant d'atmosphères différentes dans un même décor 90% du temps !) et surtout avec une direction d'acteurs profonde. Chaque personnage de dégage distinctement sans rentrer dans des moules étroits ou des clichés rebattus. Le seul défaut, à mon sens, c'est cette vraie lieto fine qui n'entretient pas assez d'ambiguïté sur l'avenir des personnages, leurs états d'âme. C'est un parti pris de voir cette fin complètement (ou presque) au premier degré, pour moi ça enlève une partie de ce qui fait la substance de l'opéra, mais pourquoi pas, ça fonctionne en tout cas !

La direction d'Ivan Fischer est très théâtrale, on ne s'ennuie pas une seconde, mais on peut aussi apprécier un peu plus de poésie, de langueur parfois. de ce point de vue le final du II est tout de même très réussi.
J'aime beaucoup les cordes mordantes de l'OAE, mais il y a quand même de gros soucis chez les vents, dans une tel opéra c'est fort dommage ! Et d'autant plus étonnant que le même orchestre avec Rattle dix ans avant n'a pas ce problème.
Vous l'aurez remarqué, je chipote beaucoup.


Côté distrib' aussi on ne fait guère mieux aujourd'hui !
Miah Persson : magnifique, c'est vraiment mon coup de coeur de l'ensemble. Le timbre est lumineux, très rond, et techniquement tout est assumé à la perfection. Je n'ai jamais entendu de vocalises dans Come scoglio aussi finement ciselées, de trilles aussi délicieuses. Et tout cela au service d'une expression toujours d'une grande justesse, très intéressante. A suivre de près cette petite !
En Dorabella, Anke Vondung convainc peut être moins. Elle en fait vraiment des tonnes au début, si bien que son premier air est ridicule, mais au fur et à mesure le personnage se fait plus subtil, presque attachant. En tout cas vocalement ça reste très beau, même si pas forcément inoubliable.
Du côté des garçons, Pisaroni a déjà fait ses preuves dans le rôle de Gugliemo : c'est peut être un peu moins fouillé que lorsqu'il le reprendra, mais déjà sombre et toujours très assuré. Bref, je suis fan.
Topi Lehtipuu c'est le deuxième coup de coeur : un timbre très pur, j'aime beaucoup (même si parfois on dirait que ça devient un peu nasal dans les forte). Et puis joliment incarné, que demander de plus ?
La Despina d'Ainhoa Garmendia réjouit aussi tout d'abord par son jeu, mais vocalement ce n'est finalement pas si renversant, elle ne s'amuse pas assez avec le rôle.
Rivenq, c'est étrange, parce que j'aime beaucoup mais je ne sais pas trop pourquoi. Il y a un certain charisme qui colle tout à fait au personnage, la diction est superbe, mais on peine parfois à entendre le timbre au milieu des harmoniques, c'est singulier.


Voilà voilà, ça fait partie des versions DVD à connaître, incontestablement. On rencontre rarement à la fois une réunion d'excellents éléments et tant de cohérence.

Merci pour ce compte rendu détaillé Wolferl . J'ai déjà entendu Pisaroni me semble-t-il, mais va falloir que je recherche dans mes petits papiers pour rafraîchir ma mémoire défaillante. Sauf que j'ai la flemme de le faire ce soir .

Je suis totalement d'accord avec toi Wolferl Un DVD vraiment énorme

Wolferl a écrit:

J'abonde dans le sens de David : pour la découverte de l'opéra, et même plus, ce DVD est vraiment idéal.

En fait, avec le recul, je pense que c'est le meilleur CFT tout court.

Pas tout à fait d'accord lorsque tu dis "sage littéral". Hytner bouge tout le temps comme tu le soulignes, et va vraiment plus loin que l'explicite. Le récitatif qui précède Il core vi dono est à ce titre extraordinaire, il révèle vraiment des choses qui permet le livret mais qu'il ne mentionne pas nettement.
Je trouve d'ailleurs Anke Vondung extraordinaire, je ne vois pas quelle Dorabella fait mieux. Et en particulier à ce moment-là. Oui, elle est dans l'excès, mais toujours avec une vraie finesse psychologique, et cela répond vraiment bien au personnage de Da Ponte. Un vrai mezzo central mais souple, un plaisir, ça change des choses lourdes (Ludwig, Merriman, Troyanos...) ou un peu décaféinées (Graham, Bartoli).

On pourrait citer aussi la préméditation de Fiordiligi pour le duo Prenderò quel brunettino.

De mon côté, je trouve le décor non pas 'plutôt beau', mais vraiment superbe, il respire la poésie, et le cadre du club du trio initial est quand même une folie de décorateur !

Je partage ton avis sur le lieto fine un peu brutal, surtout que le quatuor du toast (un peu sage en comparaison du reste) était vraiment triste à pleurer. Wieler / Morabito s'en tiraient plus adroitement, mais c'est Mozart et Da Ponte eux-mêmes qui ménagent cette fin bizarre, qui n'a pas le caractère franc de Don Gio ou des Nozze - où l'on se pose des questions, mais où l'on a une réponse.

Concernant I. Fischer, c'est plus que "théâtral", c'est de la folie dans l'imagination des textures, il trouve des choses vraiment stupéfiantes. De très loin l'orchestre le plus passionnant qu'on puisse entendre dans CFT. En revanche, personnellement, je n'aime pas beaucoup l'Orchestre des Lumières (et chez Rattle tout particulièrement, qui ne manoeuvre pas franchement aisément cet ensemble - même sans parler de Rameau et en se limitant à CFT).

Pour Pisaroni, c'est décevant par rapport à sa composition, vocale et scénique d'Amsterdam, mais la maîtrise vocale et dramatique est quand même superlative, quoi qu'il en soit. (Calbo, tu penses peut-être à son Leporello avec Hanecke).

Citation :

Topi Lehtipii

Je crois que tu as appuyé sur la mauvaise touche.
D'accord avec toi, très joli, pur, plutôt inspiré, mais avec une certaine limite d'ampleur qui fait que le haut de la tessiture et le forte ne sont pas aussi réussis que le reste.

Citation :

La Despina d'Ainhoa Garmendia réjouit aussi tout d'abord par son jeu, mais vocalement ce n'est finalement pas si renversant, elle ne s'amuse pas assez avec le rôle.

Il n'y a pas que le jeu, il y a aussi le texte, c'est d'une rare virtuosité. Vocalement, c'est impeccable tout de même, largement au-dessus de la moyenne des Despine.

[quot€]Rivenq, c'est étrange, parce que j'aime beaucoup mais je ne sais pas trop pourquoi. Il y a un certain charisme qui colle tout à fait au personnage, la diction est superbe, mais on peine parfois à entendre le timbre au milieu des harmoniques, c'est singulier.[/quote]
Ca veut dire quoi, entendre le timbre au milieu des harmoniques ? (vraie question sans malice)

Oui, j'adhère totalement à Rivenq, même s'il y a quelques accentuations françaises, il y a dans cette voix qui semble toujours poussée (et qui est très peu sonore en vrai) quelque chose d'un naturel et d'une singularité à la fois qui me touchent toujours beaucoup : j'aime tout ce qu'il a fait.


Et effectivement, Persson virtuose et inspirée, on peut en dire autant de Suzanne chez McVicar. Il y a toujours une petite réserve, une petite application visible à la caméra, mais c'est exactement ce qu'il faut pour Fiordiligi.


On a beaucoup loué, et à juste titre, la version Chéreau, mais celle-ci va amplement plus loin dans l'exploration des psychologies - sans parler de la beauté visuelle, qui est un atout considérable lorsque tout le reste est là.

DavidLeMarrec a écrit:

Wolferl a écrit:

J'abonde dans le sens de David : pour la découverte de l'opéra, et même plus, ce DVD est vraiment idéal.

En fait, avec le recul, je pense que c'est le meilleur CFT tout court.

Je n'irais pas aussi loin, parce que Metzmacher/Wieler/Morabito m'a donné une vraie claque. C'est, du point de vue des psychologies, plus profond il me semble - mais aussi un peu à côté, volontairement.

Citation :

Je trouve d'ailleurs Anke Vondung extraordinaire, je ne vois pas quelle Dorabella fait mieux. Et en particulier à ce moment-là. Oui, elle est dans l'excès, mais toujours avec une vraie finesse psychologique, et cela répond vraiment bien au personnage de Da Ponte. Un vrai mezzo central mais souple, un plaisir, ça change des choses lourdes (Ludwig, Merriman, Troyanos...) ou un peu décaféinées (Graham, Bartoli).

Vocalement c'est irréprochable, même quand elle en fait beaucoup, certes. Mais c'est dans la composition du personnage que je trouvais ça justement un peu lourd, un cliché de Dorabella comme Ponelle n'oserait même pas en faire. Cela s'arrange heureusement par la suite et c'est finalement très bien, je l'ai dit.

Citation :

Concernant I. Fischer, c'est plus que "théâtral", c'est de la folie dans l'imagination des textures, il trouve des choses vraiment stupéfiantes. De très loin l'orchestre le plus passionnant qu'on puisse entendre dans CFT. En revanche, personnellement, je n'aime pas beaucoup l'Orchestre des Lumières (et chez Rattle tout particulièrement, qui ne manoeuvre pas franchement aisément cet ensemble - même sans parler de Rameau et en se limitant à CFT).

Je réécoutais des morceaux de Rattle hier et je pense à peu près l'inverse, il manie cet orchestre avec bien plus de légèreté et de folie que Fischer ! Mais bon, une fois qu'on a dit ça difficile d'argumenter chacun de notre côté.

Citation :

Citation :

Rivenq, c'est étrange, parce que j'aime beaucoup mais je ne sais pas trop pourquoi. Il y a un certain charisme qui colle tout à fait au personnage, la diction est superbe, mais on peine parfois à entendre le timbre au milieu des harmoniques, c'est singulier.

Ca veut dire quoi, entendre le timbre au milieu des harmoniques ? (vraie question sans malice)

C'est à dire qu'on entend un son, on perçoit qu'il y a une note de chantée (j'en déduis que ce sont les résonateurs) mais pas forcément très distinctement la hauteur. C'est sûrement dû à cet effet "poussif" et peu sonore dont tu parles, qui m'avais d'ailleurs rebuté au premier abord.

Citation :

On a beaucoup loué, et à juste titre, la version Chéreau, mais celle-ci va amplement plus loin dans l'exploration des psychologies - sans parler de la beauté visuelle, qui est un atout considérable lorsque tout le reste est là.

Je préfère l'esthétique de Chéreau, mais cette version est incontestablement plus fouillée, je suis d'accord.

Wolferl a écrit:

Je n'irais pas aussi loin, parce que Metzmacher/Wieler/Morabito m'a donné une vraie claque. C'est, du point de vue des psychologies, plus profond il me semble - mais aussi un peu à côté, volontairement.

Plus profond, pas certain. Plus direct, certainement, parce que moins esthétisé. Pour une fois, l'actualisation / transposition se justifie pleinement.

Citation :

Mais c'est dans la composition du personnage que je trouvais ça justement un peu lourd, un cliché de Dorabella comme Ponelle n'oserait même pas en faire. Cela s'arrange heureusement par la suite et c'est finalement très bien, je l'ai dit.

Je trouve justement ses excès formidablement maîtrisés et dosés. Smanie implacabili est tout de même un air de seria parodié, au même titre que Ah, fuggi il traditorrrrr.

Citation :

Je réécoutais des morceaux de Rattle hier et je pense à peu près l'inverse, il manie cet orchestre avec bien plus de légèreté et de folie que Fischer ! Mais bon, une fois qu'on a dit ça difficile d'argumenter chacun de notre côté.

Oh si, je prendrai le temps de regarder ça de près et je te confondrai.

Citation :

C'est à dire qu'on entend un son, on perçoit qu'il y a une note de chantée (j'en déduis que ce sont les résonateurs) mais pas forcément très distinctement la hauteur. C'est sûrement dû à cet effet "poussif" et peu sonore dont tu parles, qui m'avais d'ailleurs rebuté au premier abord.

Justement, les résonateurs ne sont pas très sollicités chez lui, c'est une voix assez pauvre en harmoniques (sur le plan physique, hein, ce qui ne l'empêche pas d'être très personnelle).

Hidraot a écrit:

J'aime tellement Cosi aussi !!!
Quelles sont tes versions fétiches ?

Je me suis longtemps cantonné au seul Jacobs (avec Gens, etc...).
Ces temps-ci, je m'ouvre à beaucoup de versions. J'ai fait une écoute comparée de l'ouverture, je reproduis mon classement ici dans l'ordre de préférence, avec le minutage:

Jochum 4'17
Solti 4'19
Harnoncourt 4'13
Fricsay 4'22
Marriner 4'33
Karajan 4'12
Barenboïm 4'36
Haitink 4'32
Leinsdorf 4'15
Rattle 4'02
Davis 4'28
Böhm 4'49
Malgoire 4'50

Je vais essayer de creuser tout cela dans les jours à venir.

C'est quelle version de Solti?

calbo a écrit:

C'est quelle version de Solti?

Celle de 1974.

OK, merci . J'ai celle de 1996

calbo a écrit:

OK, merci . J'ai celle de 1996

Alors, qu'est-ce que cela vaut?

Ben j'irais pas en dire du mal vu qu'il y a mon avatar en Alfonso . Blague à partVon Otter est très bien en Dorabella, Fleming fait toujours un peu de bouillie avec la diction mais musicalement rien à redire, Scarabelli est excellente en Despina. Lopardo est un peu laborieux en Ferrando dans les premières scènes du moins; Bäer est plus qu'honorable en Guglielmo quant à Pertusi il fait un feu d'artifices. Musicalement Solti est excellent à la tête de son orchestre (chamber orchestra of europe), mais je n'ai pas de point de comparaison avec la version de 74 par exemple. J'ai eu une autre version en vinyl mais je ne l'ai plus écoutée depuis des lustres vu que mon vieil appareil a plus ou moins rendu l'âme . En plus je ne suis même pas certaine que cette antique version ait été rééditée en CD

Celle de Jacobs n'est vraiment pas ma préférée, en fait j'ai beaucoup de mal avec Gens dans Mozart.
J'aime beaucoup Harnoncourt en DVD, je sais que tout le monde va me tomber dessus mais c'est comme ça, depuis que j'ai celle-la dans les oreilles les autres me semblent fadasses (sauf peut-être Gardiner).
Le DVD dont parle Wolferl un peu plus haut il me semble me parait intéressante.

Depuis son désastreux Don Giovanni je fuis Jacobs dans le répertoire mozartien et pour cette raison je n'ai pas pris la peine d'écouter sa version de cosi. Et puis il me semble que pour cette oeuvre il y a un certain nombre de versions :

- Solti bien sur qui a dû en enregistrer deux ou trois, mais aussi
- Böhm,
- Karayan,
- Gardiner qui fait de très bonnes choses dans Mozart
- Baremboim (Quelqu'un connait ?)
- Mackerras

... Et j'en passe

calbo a écrit:

- Baremboim (Quelqu'un connait ?)

C'est en tout cas disponible sur musicme, je l'écouterai et je donnerai un avis.

Je n'ai pas réussi à aller bien loin.
Le cast ferait presque envie mais le gros son de Barenboïm, à la limite dans DG ça passait, ici c'est indigeste.

J'irai y faire un tour demain et c'est pas rasonnable vu le boulot que j'ai encore

Wolferl a écrit:

Je n'ai pas réussi à aller bien loin.
Le cast ferait presque envie mais le gros son de Barenboïm, à la limite dans DG ça passait, ici c'est indigeste.

J'écoute, et je trouve cela très bien personnellement. A mettre certes sous réserve de ma très relative connaissance discographique pour cette oeuvre. Mais sur le vif comme cela, je trouve cela délectable!

calbo a écrit:

Ben j'irais pas en dire du mal vu qu'il y a mon avatar en Alfonso . Blague à partVon Otter est très bien en Dorabella, Fleming fait toujours un peu de bouillie avec la diction mais musicalement rien à redire, Scarabelli est excellente en Despina. Lopardo est un peu laborieux en Ferrando dans les premières scènes du moins; Bäer est plus qu'honorable en Guglielmo quant à Pertusi il fait un feu d'artifices. Musicalement Solti est excellent à la tête de son orchestre (chamber orchestra of europe), mais je n'ai pas de point de comparaison avec la version de 74 par exemple. J'ai eu une autre version en vinyl mais je ne l'ai plus écoutée depuis des lustres vu que mon vieil appareil a plus ou moins rendu l'âme . En plus je ne suis même pas certaine que cette antique version ait été rééditée en CD

Celle de 74 n'est vraiment pas terrible, figée, sans esprit. On est loin du feu de 96, ça n'a franchement rien à voir.

Donc j'ai pas de regrets à avoir . Bon ben j'ai plus qu'à écouter la version Baremboïm pour voir de quoi il retourne. Et je vais me mettre encore un peu plus en retard

Wolferl a écrit:

Je n'ai pas réussi à aller bien loin.
Le cast ferait presque envie mais le gros son de Barenboïm, à la limite dans DG ça passait, ici c'est indigeste.

Oui, j'aime énormément dans DG et Nozze (la seconde version, celle des années 90), parce qu'il y a beaucoup d'esprit dans sa direction, même si c'est épais.
Mais dans CFT, c'est quand même terriblement empesé, je ne peux pas moi non plus.

J'ai prêté l'oreille dernièrement à la version Lombard (I ?... 1977 en tout cas) dont David a parlé plusieurs fois :



Parti pris fort (dans la "douceur" ) mais qui fonctionne parfaitement en effet. Vraiment une très belle version ! Réécoutée plusieurs fois ces dernières semaines, je ne m'en lasse pas.

Octavian a écrit:

J'ai prêté l'oreille dernièrement à la version Lombard (I ?... 1977 en tout cas) dont David a parlé plusieurs fois :



Parti pris fort (dans la "douceur" ) mais qui fonctionne parfaitement en effet. Vraiment une très belle version ! Réécoutée plusieurs fois ces dernières semaines, je ne m'en lasse pas.

Il me semble qu'en réalité, David avait en tête Limbard II et non Lombard I
cf : son message du 23 novembre 20h59

J'avais raté ce revirement. Eh bien ça n'empêche pas que ça soit une très bonne version.

Par ailleurs le lien qu'il a donné sur MusicMe ne marche pas chez moi, mais d'après les brefs extraits que j'ai écouté sur un site de vente, le choix esthétique adopté semble très très proche d'une version à l'autre de toute façon.

Je détaillerai un peu plus à l'occasion d'une réécoute, du coup.

Il y a moins de beau monde chez Lombard II, mais surtout il n'y a pas Te Kanawa.

Une nouvelle version va paraître en DVD : http://www.prestoclassical.co.uk/r/Arthaus%2BMusik/101495

Cela pourrait être intéressant, notamment pour Anna Bonitatibus en Dorabella. Je pense que le côté espiègle du personnage peut être rendu à la perfection par cette chanteuse.
Malin Hartelius n'en est pas à son premier rôle mozartien. Je ne connais pas assez cette soprano pour juger.
Martina Janková est Despina, Javier Camarena est Ferrando, Ruben Drole est Guglielmo et Oliver Widmer (le compagnon de Cecilia Bartoli) est Don Alfonso.

Welser-Möst + une distrib qui semble très bien =
C'est plutôt la mise en scène de Bechtolf qui ne me dit rien qui vaille, j'espère qu'il sera moins excessif que dans ses Noces...

Wolferl a écrit:

Welser-Möst + une distrib qui semble très bien =
C'est plutôt la mise en scène de Bechtolf qui ne me dit rien qui vaille

Effectivement la couv' fait peur...

Ca a l'air soft justement pour du Bechtolf... mais ce n'est qu'une couverture.
Il va peut-être ressortir ses fauteuils roulants...

J'ai regardé quelques photos, ça a l'air toujours aussi peu esthétique mais en effet plutôt sage...

Je trouve sa Lulu et son Pelléas assez esthétiques pourtant. (même si ce n'est pas le but premier)

Hello !

Le seul souci que j'ai avec Cosi sur ce forum, c'est que je ne sais pas quelle version j'ai. J'ai essayé de chercher sans succès. Mon Cosi vient d'un coffret Mozart, et je n'ai pas le livret des responsables sur moi...


Si quelqu'un a une idée...

Mais sinon, je viens aussi pour autre chose.

Hop. Je débarque avec mes gros sabots avec ma version DVD Cosi Fan Tutte-OVNI.



Nan, c'est faux.

Alors, disons-le tout de suite, ce n'est pas une version à acheter pour le chant.
Mais transposer Cosi dans un café-resto américain dans les années 80s, avec chemises-moches et panta-court bleu fluo à fleurs, il fallait le faire.
Et ces baskets qui crissent sur le lino...
Il y a même les boucles d'oreilles en plastique que portaient mes sœurs dans ma prime-jeunesse. Souvenir, nostalgie !

Voici la chose :



It's alive !!!

Pour donner une idée du chant et des costumes :
/watch?v=9T_ZYHjPN48
/watch?v=vKJBVFBfbSY
(les seuls dispo avec vidéos sur mon tube)

(eh ouais, j'avais prévenu)

La seule chose importante à mes yeux, et c'est pour cela que j'en parle ce soir, c'est que c'est la seule version de Cosi que j'aie vue en DVD, avant même d'écouter une version CD. Et que, malgré tout, j'en fusse déjà tombé amoureux.
La chance de bosser, à l'époque, pour une boîte qui commence par Fn et termine par ac. Sinon, je n'aurais jamais trouvé ceci.
Et j'en suis même venu à tomber amoureux de ces personnages, qui, même s'ils chantent de façon totalement imparfaite, deviennent vite attachants. Je pense que le metteur en scène a plus cherché des acteurs burlesques que des chanteurs. Despina pleurotte à chaque fin de ses arias, marquant justement sa fragilité, malgré tout. Fiordigligi et Dorabella personnifient l'incompréhension avec des visages hallucinés, voire bébêtes, mais drôles. Don Alfonso reste stoïque, et les deux autres sont juste débiles.

Et le final, qui justement laisse l'ambiguïté. Qui finit avec qui ?
J'attends une réponse lourdement argumentée à ce sujet. Sachant que l'argumentation requise pourrait se résumer à une seule phrase, étant donné mon manque de connaissance du livret. Mais pouet.

La direction d'orchestre n'est pas impérissable. Assez lente, je trouve.

Il y a quelques divergences au niveau du livret. Par exemple, l'aria "E amor un ladrocello" (que j'estime déjà à la base assez dispensable), a été remplacé par un aria de concert (ou du moins, je pense), "Vado, ma dove" (que j'estime, par contre, inestimable).
Je suppute même que l'aria "Ah lo veggio quel anima bella" a une ligne mélodique différente de l'original. Mais il y a plus de chances que ce soit simplement faux.

Mais voir Guglielmo et Ferrando tenter de se suicider à coups de moutarde et ketchup... c'est autre chose.
Et, c'est très très bête, mais voir Despina déguisée en Dottore faire tinter son collier en breloques en rythme sur "Che poi sì celebre là in Francia fu" dans "Eccovi il medico" à la fin du premier acte, moi ça me fait rire.

Bref, ce n'est pas forcément une version que je conseillerais aux amoureux de l'opéra pur et dur, ou aux puristes. Le but, ce n'est pas forcément de faire du grand opéra. Juste une chose cocasse. Si j'avais connu la chose étant connaisseur, il y a de grandes chances que je fusse horrifié.
Ne l'achetez pas forcément !! C'est une curiosité, et ça doit être vu comme tel. Mais... si vous avez l'occasion de tomber dessus, why not.
Suis-je le seul à être tombé dessus ?

Je ne connais pas ce DVD, mais j'avoue qu'il ne m'a jamais énormément inspiré... J'essaierai un jour, alors.

Ah, lo veggio quel anima bella fait en effet partie des airs qui sont très souvent coupés, mais je parie qu'il y a alors également le duo Al fato dan legge au I, et peut être même Rivolgete a lui lo sguardo à la place de Non siate ritrosi !


Si tu aimes le genre vintage et les directions d'acteurs un peu farfelues (mais intéressantes), je te conseille très vivement la mise en scène de Wieler et Morabito, dirigé par Metzmacher. Il y a une vraie ambiance, une vraie poésie là dedans. Par contre c'est au DVD seulement avec les Noces et DG (très mauvais) et sans-sous-titres français. Mais je parie que tu connais l'opéra par cœur, pas besoin.

Mais en fait, dans cette version, je crois que rien n'est coupé. Fait un bout que je ne l'ai pas vu en entier. Mis à part deux trois éventuelles modifications de mélodie, et le remplacement de "E amore un ladrocello", je crois que tout y est. Et je viens de revoir ce fameux remplacement, "Vado ma dove", et ce fut pour moi un grand moment d'émotion en ce grand moment d'ébriété. Malgré ceci, je crois que ce remplacement est assez bienvenu, et étrange, puisqu'à la fin les trois personnages féminins se tiennent la main et semblent, pour un instant, compatir.
Même moi je compatis !

Mais dans mon explication, j'essayais justement de dire que ce DVD n'est pas la chose à courir à tout prix. On risque beaucoup de déception, si l'on "essaie". J'ai eu justement cette chance de connaître le DVD avant le CD. Mais si l'on a la chose dans le coin, et si l'on décide de voir son Mozart façon rock'n'roll vintage sans se soucier le moins du monde du chant, ça peut être sympa.

Quoiqu'il en soit, je note tes conseils, merci.

Wolferl a écrit:

Je ne connais pas ce DVD, mais j'avoue qu'il ne m'a jamais énormément inspiré... J'essaierai un jour, alors.

Ah, lo veggio quel anima bella fait en effet partie des airs qui sont très souvent coupés, mais je parie qu'il y a alors également le duo Al fato dan legge au I, et peut être même Rivolgete a lui lo sguardo à la place de Non siate ritrosi !


Si tu aimes le genre vintage et les directions d'acteurs un peu farfelues (mais intéressantes), je te conseille très vivement la mise en scène de Wieler et Morabito, dirigé par Metzmacher. Il y a une vraie ambiance, une vraie poésie là dedans. Par contre c'est au DVD seulement avec les Noces et DG (très mauvais) et sans-sous-titres français.

Oui c'est dommage.
Et je crois que les DVD Mozart/Sellars n'ont pas de sous-titres français non plus...

J'aimerais beaucoup entendre Lucia Popp en Despina mais la version Klemperer est paraît il atroce au niveau de la direction du chef. Elle est difficilement disponible. J'ai trouvé un live de 1975 de Köln dirigé par Pritchard avec un cast féminin sur le papier très tentant : Varady en Fiordilgi, Minton en Dorabella et Popp donc en Despina. Quelqu'un connaît ce live?

aurele a écrit:

J'aimerais beaucoup entendre Lucia Popp en Despina mais la version Klemperer est paraît il atroce au niveau de la direction du chef.

En effet. Enfin, c'est complètement à côté de la plaque, il dirige ça comme une messe de Bruckner, donc à écouter comme un opéra, en y attendant du théatre, c'est insupportable.
Après, avec mes goûts un peu pervers, je trouve que pour certains passages sortis de leur contexte, les ensemble particulièrement, il y a de très belles choses. Et le côté complètement premier degré a quelque chose d'amusant.

Je viens de relire ce fil. je me rends compte que je n'ai jamais pris le temps d'aller écouter les version Baremboïm et lombard II sur musicme. Je réalise que j'ai un retard absolument monstrueux dans mes écoutes

http://www.prestoclassical.co.uk/r/Warner%2BClassics/2564682306

La version Lombard I va être rééditée.

aurele a écrit:

http://www.prestoclassical.co.uk/r/Warner%2BClassics/2564682306
La version Lombard I va être rééditée.

très bonne acquisition à faire.

Otello a écrit:

très bonne acquisition à faire.

Je prends note de ce conseil Otello. J'écouterai probablement sur musicme avant.