Lectures

DavidLeMarrec a écrit:

Le Château, c'est le plus fascinant, mais aussi le plus long et le plus abstrait, sans doute.

Et inachevé ce qui est quand même frustrant. La "fin" tombe un peu à plat.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est ce qui m'a le plus intéressé chez Kafka, parce que je n'aime guère son écriture très sèche, j'ai toujours l'impression de lire un rapport d'autopsie. C'est très maîtrisé, mais ça ne me parle pas beaucoup.

D'accord. J'ai moi aussi beaucoup de mal à me faire à son style grisaille, sans doute parfaitement adapté aux sujets mais bien rébarbatif.

DavidLeMarrec a écrit:

De même, dans ses sujets, sa fantaisie irrationnelle, je n'en raffole pas.

En ce qui me concerne, je suis fasciné par son univers de mauvais rêve absurde et cruel. Mais la réalisation me déçoit toujours.

Cello a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Le Château, c'est le plus fascinant, mais aussi le plus long et le plus abstrait, sans doute.

Et inachevé ce qui est qd même frustrant. La "fin" tombe un peu à plat.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est ce qui m'a le plus intéressé chez Kafka, parce que je n'aime guère son écriture très sèche, j'ai toujours l'impression de lire un rapport d'autopsie. C'est très maîtrisé, mais ça ne me parle pas beaucoup.

D'accord. J'ai moi aussi beaucoup de mal à me faire à son style grisaille, sans doute parfaitement adapté aux sujets mais bien rébarbatif.

DavidLeMarrec a écrit:

De même, dans ses sujets, sa fantaisie irrationnelle, je n'en raffole pas.

En ce qui me concerne, je suis fasciné par son univers de mauvais rêve absurde et cruel. Mais la réalisation me déçoit toujours.

Kafka serait probablement d'accord avec vos analyses, c'est pour cela, sauf erreur de ma part, qu'il a toujours refusé de publier ses romans de son vivant, la plupart inachevés, et qu'il chargea un proche (ami ou famille, je ne me souviens plus) de les détruire après sa mort. Ce proche les aurait en fait "remaniés" et "terminés" puis publiés, ce qui explique cette construction un peu "chaotique" et cette sensation de "non fini".

A confirmer quand même.

Christophe

Christophe a écrit:

Kafka serait probablement d'accord avec vos analyses, c'est pour cela, sauf erreur de ma part, qu'il a toujours refusé de publier ses romans de son vivant, la plupart inachevés, et qu'il chargea un proche (ami ou famille, je ne me souviens plus) de les détruire après sa mort. Ce proche les aurait en fait "remaniés" et "terminés" puis publiés, ce qui explique cette construction un peu "chaotique" et cette sensation de "non fini".

A confirmer quand même.

Christophe

Max Brod.

Mais je ne suis pas sûr qu'il les ait remanié. Par contre, il semble bien que Kafka lui avait demandé de les brûler et qu'il s'est refusé à le faire.

étant donné l'immense admiration qu'il avait pour Kafka, il n'aurait pas osé toucher à ses manuscrits.
Sinon, en ce qui concerne Kafka, je ne trouve pas que ses romans soient sombres ou gris : je les trouve au contraire bourrés d'humour sur la forme. Bon, après, le fond, ...

Il ne me semble pas non plus que Brod ait "remanié" les œuvres. Quant à l'humour de Kafka... ça dépend beaucoup des traductions (fuyez celles de Vialatte en Folio).

Vous avez titillé ma curiosité . Je suis donc allé voir sur Wiki. Voilà un extrait de ce qui y est écrit :

...

Avant sa mort, Kafka chargea par écrit son ami et exécuteur testamentaire Max Brod de détruire tous ses manuscrits.

« Voici, mon bien cher Max, ma dernière prière : Tout ce qui peut se trouver dans ce que je laisse après moi (c'est-à-dire, dans ma bibliothèque, dans mon armoire, dans mon secrétaire, à la maison et au bureau ou en quelque endroit que ce soit), tout ce que je laisse en fait de carnets, de manuscrits, de lettres, personnelles ou non, etc. doit être brûlé sans restriction et sans être lu, et aussi tous les écrits ou notes que tu possèdes de moi ; d'autres en ont, tu les leur réclameras. S'il y a des lettres qu'on ne veuille pas te rendre, il faudra qu'on s'engage du moins à les brûler. À toi de tout cœur[8]. »
— Frank Kafka

Cependant, Max Brod décida de ne pas procéder aux dernières volontés de Kafka. Brod connaissait et appréciait l'œuvre de Kafka comme nul autre et avait en fait averti son ami à plusieurs reprises qu'il ferait de son mieux afin de conserver son œuvre pour la postérité. Peu après, une discussion se déclencha au sujet de ce double sens supposé par Brod du « testament » de Kafka (rien d'autre qu'une courte missive). On ne saura jamais avec certitude si Kafka était sérieux lorsqu'il souhaitait que toute son œuvre non publiée soit détruite. Par contre, c'est l'écrivain lui-même qui a détruit ou a fait brûler par son amie Dora divers manuscrits, parmi lesquels un grand nombre de récits et au moins une pièce de théâtre.

En ce qui concerne les manuscrits de Kafka que Brod n'eut pas en mains avant la guerre, la Gestapo se chargea de satisfaire ses dernières volontés, début 1933, après la prise de pouvoir par Hitler, en saisissant environ 20 journaux et 35 lettres dans l'appartement berlinois de Dora. Malgré les interventions actives de l'ambassade tchèque à Berlin, ces manuscrits ainsi que d'autres pièces qui tombèrent dans les mains des Nazis ne furent pas retrouvés et sont considérés comme disparus à tout jamais.

Brod, en contradiction avec les instructions de son ami, se chargea de la publication posthume de la plus grande partie de son œuvre. Il publia les grands romans de Kafka dès les années 1920. Il ne put collationner et publier le reste de ses œuvres, principalement les nombreux journaux et lettres, avant le début de la Seconde Guerre mondiale. La nuit où les Nazis occupèrent Prague en mars 1939, Brod réussit à s'enfuir en Palestine avec les manuscrits de Kafka qu'il possédait. L'œuvre de son ami put y être publiée progressivement.


Un mémorial à Kafka,
à l'emplacement de sa maison natale
Place Franz KafkaMax Brod va faire connaître cet auteur qui, de son vivant, n'avait pas attiré l'attention des critiques. Les éditions de Brod sont plutôt contestées : Kafka était décédé avant d'avoir peaufiné ses manuscrits pour la publication. Quelques unes de ses œuvres, dont Le Château, se termine en plein milieu d'une phrase et Le Procès, dont les chapitres ne sont pas numérotés, est également incomplet. Quant à son dernier roman, Le Château), dont le contenu est assez ambigu, il semble que Brod ait pris des libertés pour adapter l'œuvre de Kafka à son goût : il déplaça quelques chapitres, modifia des phrases et des mots et modifia la ponctuation dans certains passages. Les éditions par Brod de l'œuvre de Kafka ne sauraient être considérées comme des éditions définitives.

...

Il y aurait donc bien eu un remaniement par Brod, au moins en ce qui concerne "Le Château".

Perso si je devais garder un truc de Kafka ce serait



Après pour des raisons similaires: le procès (et la métamorphose) c'est énormissime. Pour la traduction de vialatte du procès: même comme ça, c'est une meilleure raison de donner de l'argent à gallimard que d'acheter leurs nouveautés

Tu peux lire le bouquin de Kundera sur le sujet

poisson a écrit:

(Berk.)

J'adore quand Kundera fait l'apologie de Janáček avec à peu près les mêmes arguments que Mortier, ou corrige Bernstein dans le Sacre.

Je ne trouve pas ça très nourrissant, ça vrai dire. Disons que pour le grand public, les essais de Kundera peuvent permettre de toucher rapidement du doigt certaines problématiques essentielles en littérature.

Pour ceux qui en ont déjà une idée, ce n'est pas franchement essentiel.

Mais c'est un excellent support pour les dissertations de première année de fac de lettres, à ce qu'il paraît.

DavidLeMarrec a écrit:

poisson a écrit:

(Berk.)

J'adore quand Kundera fait l'apologie de Janáček avec à peu près les mêmes arguments que Mortier, ou corrige Bernstein dans le Sacre.

Je ne trouve pas ça très nourrissant, ça vrai dire. Disons que pour le grand public, les essais de Kundera peuvent permettre de toucher rapidement du doigt certaines problématiques essentielles en littérature.

Pour ceux qui en ont déjà une idée, ce n'est pas franchement essentiel.

Mais c'est un excellent support pour les dissertations de première année de fac de lettres, à ce qu'il paraît.

je mentionnais pour la problématique Brod/Kafka

J'ai compris, mais je me permettais d'émettre un son de cloche fêlée, parce que ça a quand même reçu des prix prestigieux... [Meilleur essai musical... ]

J'aime bien les écriture séche , a moind de ne pas comprendre ce que David entend avec cet adjectif ?
Une certiane austerité dans l'écriture , l'abscence de fioriture c'est aussi un style quand on pousse le jeu assez loin et c'est un style que j'aime autant que les écritures ""Baroques""

Moi aussi, mais chez Kafka, c'est très froid, tranchant, ça ne laisse pas vraiment place à la rêverie esthétique.
C'est que je lis pour me faire plaisir, pas pour m'épouvanter.

Dans le genre peu développé, Pilinszky est bien plus à mon goût. [Cela dit, en y pensant bien, je crois que j'ai un faible pour les tarabiscotages. ]

Ah ben je lis aussi pour me faire plaisir.
Mais j'ai du plaisir dans les ecritures tranchante , seche , precise et sans fioritures comme , pour prnedre un contemporain , celle de Michel Rio par exemple.
Mais ce ne m'empeche pas d'aimer des ecriture plus foisonantes....

Allez, un petit retour vers la science-fiction.

Arthur C. Clarke: Rendez-vous avec Rama

DavidLeMarrec a écrit:

J'ai compris, mais je me permettais d'émettre un son de cloche fêlée, parce que ça a quand même reçu des prix prestigieux... [Meilleur essai musical... ]

Ah ok je ne savais pas. J'ai lu ça il y a quand même quelques temps. Je n'ai en tête que la partie sur Kafka en fait.

poisson a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

J'ai compris, mais je me permettais d'émettre un son de cloche fêlée, parce que ça a quand même reçu des prix prestigieux... [Meilleur essai musical... ]

Ah ok je ne savais pas. J'ai lu ça il y a quand même quelques temps. Je n'ai en tête que la partie sur Kafka en fait.

Oh, sur la littérature, c'est pas mal du tout. Ca ne casse pas des briques, mais ce n'est pas idiot du tout.

DavidLeMarrec a écrit:

Moi, en ce moment, c'est plutôt la littérature populaire du XIXe. Ce n'est pas forcément bon, mais ça en dit long sur les mentalités, et pas seulement de l'époque.

WoO a écrit:

J'ai aussi envie de me lancer dans les Mystères de Paris de Süe, c'est ce que tu lis en ce moment ?

Ca fait partie de ce que je fréquente ces derniers temps, oui.

On y retrouve tous les ingrédients de la littérature populaire XIXe :
- l'aspect physique et l'âme sont intimement liés, indépendamment de la beauté ;
- la moralité est souvent bousculée, par cynisme feuilletonniste (Dumas) ou par compassion polie (Sue) ;
- chapitres courts propres à la mise en feuilleton, avec abondance d'événements spectaculaires ;
- coïncidences hénaurmes, on se trouve au même endroit par le plus grand des hasards quand ça arrange le romancier ;
- teasing permanent, certaines actions primordiales sont suspendues aussi longtemps que possible pour tenir le lecteur en haleine (du type de l'enlèvement de la Bonacieux chez Dumas pendant les deux tiers des 3M) ;
- fluidité assez addictive, à la fois par l'abondance d'événements et leur suspension qui fait attendre leur résulotion (le style est clairement secondaire) ;
- écriture simple, mais toujours extrêmement soignée, avec un vocabulaire tout à fait soutenu et des phrases courtes mais qui ne rechignent pas à la subordination (en cela, grande différence avec la littérature populaire d'aujourd'hui, qui fonctionne avec 300 mots).

Mais ce qui fait l'intérêt chez Sue, c'est cet argot fleuri et métaphorique, franchement jouissif. En cela, on échappe aux innombrables figures de styles simples, mais complaisamment soulignées par Dumas...


Après, est-ce que ça vaut la peine d'être lu en priorité, je n'en suis pas certain.

poisson a écrit:

Je viens d'acheter Une rencontre, le denier livre que Kundera a publié. Quelqu'un l'a déjà lu? Il a l'air d'être une sorte de récidive sur les sujets qu'il traitait dans Les testaments trahis et L'art du roman.

Je suis sur le point de finir Cent ans de solitude, un livre que j'ai lu pour la quatrième fois, et toujours avec le même sens de découverte de la première fois.

Oui, je suis d'accord.

Ludovyk a écrit:

poisson a écrit:

Je viens d'acheter Une rencontre, le denier livre que Kundera a publié. Quelqu'un l'a déjà lu? Il a l'air d'être une sorte de récidive sur les sujets qu'il traitait dans Les testaments trahis et L'art du roman.

Non mais si c'est effectivement le Kundera qui réfléchit sur l'objet et la fonction littéraire, je vais peut-être tenter. Tu as une table des matières à nous proposer ?

Wolferl a écrit:

PROUT
Crapio le salaud

Ah un instant j'ai eu peur en voyant ton nom dans la marge. Me voilà rassuré.

Cello a écrit:

Allez, un petit retour vers la science-fiction.

Arthur C. Clarke: Rendez-vous avec Rama

Et alors ? Moi, il me semble que ça ne m'avait pas accroché, mais ça fait longtemps.

Je viens de finir Vent d'est vent d'ouest de Pearl Buck et je commence Trois contes de Flaubert.

Plus personne ne lit plus Pearl Buck (Prix Nobel quand même) de nos joirs, d'ailleurs il devient difficile de trouver ses romans en dehors des trois ou quatre habituels. Plus réédités.

C'est vrai ? Moi j'adore, j'en ai beaucoup et je les aimes tous.

natrav a écrit:

Plus personne ne lit plus Pearl Buck (Prix Nobel quand même) de nos joirs, d'ailleurs il devient difficile de trouver ses romans en dehors des trois ou quatre habituels. Plus réédités.

Bah pourtant j'ai trouvé ce livre super bien et super intéressant ! D'ailleurs du coup je vais en lire d'autre mais ça m'étonne quand même !

La terre chinoise, Pavillon de femmes, La mère.
Impératrice de Chine pour frémir avec la cruelle Tseu-Hi.

J'ai pavillon de femme, mon premier contact avec l'auteur, et la mère.
J'ai aussi Pivoine biensur.
Et puis il y en a un je ne sais plus. L'exilé ça te dit quelque chose ?

Non, du tout

Ben c'est peut-être pas ça alors.


Je chercherai.

Je me rappelle surtout en avoir lu des caisses entières avec l'intégrale des romans policiers d'Agatha Christie en préparant le bac.

Mais y en a 80 environ, des Agatha Christie !

Ben c'est du beau !!!
Heureusement que Era et Elvira sont allés faire un tour !

Frère Elustaphe a écrit:

Mais y en a 80 environ, des Agatha Christie !

J'en lisais un à deux par jour.
C'est vite lu, pas très bien écrit mais rigolo avec une pointe d'irrévérence. J'ai découvert ainsi qu'elle n'avait pas écrit que des polars, mais aussi des histoires sentimentales franchement gnagnans, là je n'ai pas pu en lire beaucoup !

Je n'ai pas tout lu encore mais un jour ! J'aime beaucoup ceux avec Tuppence et Tom Beresford.

Oui, les parents de Mr Steed et Mrs Peel.

Ahhhhh Madame Peel

natrav a écrit:

Plus personne ne lit plus Pearl Buck (Prix Nobel quand même) de nos joirs, d'ailleurs il devient difficile de trouver ses romans en dehors des trois ou quatre habituels. Plus réédités.

Je les avais presque tous lu, il y a longtemps…

Ça devait être la mode il y a longtemps.

natrav a écrit:

Je me rappelle surtout en avoir lu des caisses entières avec l'intégrale des romans policiers d'Agatha Christie en préparant le bac.

J'en ai lu quelques uns. Mon préféré est Les 10 petits nègres.

Moi j'étais fan de Miss Marple. Dommage qu'elle n'ait pas exploité plus souvent ce personnage. Mais Poirot est bien truculent aussi, dans le genre... Notons le fait qu'elle a osé tuer son personnage fétiche, sans lui épargner par ailleurs une description d'un Poirot vieillissant et nanti de cheveux postiches... C'était osé.

ABC contre Poirot et Le Crime de l'Orient-Express.

En fait je me trompe je crois, ce n'est pas de Miss Marple dont je voulais parler... Comment s'appelle ce personnage féminin de Christie qui apparaît dans quelques nouvelles et dont les talents de déduction ne sont pas mis au service de la résolution d'une affaire criminelle, mais aident des gens à devenir tout simplement heureux ? ...

J'ai beaucoup aimé Le Vallon, et je crois me souvenir que ce personnage y apparaît.
EDIT : ah non, désolé, c'est Poirot.

Mrs Parker Pyne.

natrav a écrit:

Mrs Parker Pyne.

Bravo ! je venais tout juste de le retrouver... Sauf que je me trompais de sexe : c'est Mr Parker Pyne !

C'est un homme ? Alors je confonds aussi avec Miss Marple.

poisson a écrit:

Ludovyk a écrit:

poisson a écrit:

Je viens d'acheter Une rencontre, le denier livre que Kundera a publié. Quelqu'un l'a déjà lu? Il a l'air d'être une sorte de récidive sur les sujets qu'il traitait dans Les testaments trahis et L'art du roman.

Non mais si c'est effectivement le Kundera qui réfléchit sur l'objet et la fonction littéraire, je vais peut-être tenter. Tu as une table des matières à nous proposer ?

Francis Bacon, Dostoievski, Céline, Philip Roth, Juan Goytisolo, García Márquez, Rabelais, Anatole France, Carlos Fuentes, Kafka, Curzio Malaparte y défilent... Et bien sûr, Janacek, Beethoven... Xenakis, Schönberg.