Debussy - Pelléas et Mélisande

OUi, enfin, je remarque que pour Wagner j'accroche un peu avec les DVD, au disque... (le Ring avec Böhm, ouh là là...)

DavidLeMarrec a écrit:

Je trouve au contraire Dutoit très sobre, moi.

Très bien, Elvira. Tu as une version sous la main ?

Pas du tout.

DavidLeMarrec a écrit:

*Niko a écrit:

C'est une bonne version ce DVD David !

Je suis convaincu qu'elle est moins bonne que celles que je propose, où le français est non seulement parfait, mais expressif (vu l'affiche, je ne cours pas grand risque de me tromper, mais c'est possible en effet

C'est fort probable. Mais ce dvd est d'un très bon niveau quand même.
Après je comprends ton point de vue et il est pertinent. Si Elvira possède une bonne version disque et qu'elle est habitué à se poser avec le livret sous les yeux, alors oui ça me paraît être idéal.
D'ailleurs si j'avais eu les disques sous la main avant le dvd, j'aurais surement procédé ansi.
Maintenant ça s'est très bien pasé avec ce dvd. Mieux , ça a été un grand choc !

Citation :

Si Elvira possède une bonne version disque et qu'elle est habitué à se poser avec le livret sous les yeux, alors oui ça me paraît être idéal.

Pas franchement. J'avoue avoir le vilain défaut d'écouter sans le livret...

Elvira a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Je trouve au contraire Dutoit très sobre, moi.

Très bien, Elvira. Tu as une version sous la main ?

Pas du tout.

Je viens de téléphoner à la médiathèque de Cherbourg. Ils ont ça en rayon, mais un individu louche est en train de fureter dans le bac "D".

COURS !

(toute essouflée)

Ouf ! J'ai réussi à l'avoir... Je ne saurais trop te remercier mon cher David.
J'ai bataillé ferme avec cet individu, mais à coup de griffes, je suis parvenue à mes fins.
Donc écoute programmée de Pelléas d'ici mardi (avant il faut que je termine Wagner, en faire un article [la poisse]...).

*Niko a écrit:

Mais ce dvd est d'un très bon niveau quand même.

Je connais peu de versions qui ne soient pas satisfaisantes du tout, c'est l'une des plus belles discographies tous opéras confondus, et on s'en félicite ! Alors si le DVD c'est pareil...

Citation :

Si Elvira possède une bonne version disque et qu'elle est habitué à se poser avec le livret sous les yeux, alors oui ça me paraît être idéal.

Oh, si la diction est bonne, pas besoin du livret. Mais faire attention au texte, c'est mieux. Encore que, Pelléas en musique pure, je trouve ça sublime aussi.

Citation :

Maintenant ça s'est très bien pasé avec ce dvd. Mieux , ça a été un grand choc !

Oh, mais de toute façon, Pelléas, de quelque façon que ce soit... C'est juste que je trouve dommage, spécifiquement ici, de brider les possibles qui s'ouvrent aux relectures et aux réécoutes, c'est une plus belle richesse à mon sens, de commencer, voire de rester, avec le son seul.

Ca n'empêche pas que c'est une oeuvre immense et que la découvrir dans une mise en scène sobre n'est pas forcément non plus un mince choc.

Elvira a écrit:

OUi, enfin, je remarque que pour Wagner j'accroche un peu avec les DVD, au disque... (le Ring avec Böhm, ouh là là...)

Ca n'est pas comparable. Déjà, les voix, dans le Ring de Böhm... Et puis Wagner, c'est long côté texte, c'est en langue étrangère, etc. Pour Debussy, tu peux suivre sans livret. Mais attentivement, c'est mieux, c'est sûr.

Citation :

Ca n'est pas comparable. Déjà, les voix, dans le Ring de Böhm... Et puis Wagner, c'est long côté texte, c'est en langue étrangère, etc. Pour Debussy, tu peux suivre sans livret. Mais attentivement, c'est mieux, c'est sûr.

Ce n'est pas du tout comparable, si ce n'est que je ne suis pas habituée à cette esthétique.

Elvira a écrit:

Citation :

Si Elvira possède une bonne version disque et qu'elle est habitué à se poser avec le livret sous les yeux, alors oui ça me paraît être idéal.

Pas franchement. J'avoue avoir le vilain défaut d'écouter sans le livret...

C'est vrai que les opéras italiens...

Spiritus a écrit:

Elvira a écrit:

Citation :

Si Elvira possède une bonne version disque et qu'elle est habitué à se poser avec le livret sous les yeux, alors oui ça me paraît être idéal.

Pas franchement. J'avoue avoir le vilain défaut d'écouter sans le livret...

C'est vrai que les opéras italiens...

Je me doutais que quelqu'un allait faire la remarque. Ben tu sais, je viens de lire le livret de Pélleas...

Spiritus a écrit:

Elvira a écrit:

Citation :

Si Elvira possède une bonne version disque et qu'elle est habitué à se poser avec le livret sous les yeux, alors oui ça me paraît être idéal.

Pas franchement. J'avoue avoir le vilain défaut d'écouter sans le livret...

C'est vrai que les opéras italiens...

Non, ce n'est pas vrai.

Spiritus a écrit:

Elvira a écrit:

Citation :

Si Elvira possède une bonne version disque et qu'elle est habitué à se poser avec le livret sous les yeux, alors oui ça me paraît être idéal.

Pas franchement. J'avoue avoir le vilain défaut d'écouter sans le livret...

C'est vrai que les opéras italiens...

Je pars 4 jours 1/2 et tu trouves le moyen d'embêter Elvira. J'ai pourtant bien dit pas touche à Elvira.

jerome a écrit:

*Niko a écrit:

Si tu veux commencer avec un dvd, celui ci est une excellente option. On est plusieurs à l'avoir vu, et je crois qu'il fait l'unanimité. J'ai commencé avec et j'ai adoré tout de suite. Vision sombre mais sublime de l'oeuvre. Orchestre très détaillé, et un plateau vocal de haute volée.

Spoiler:

C'est bien un DVD zone 1 ? L'achat me tente bien mais je crains que mon ordi refuse la lecture.

99% des DVD musicaux sont all zone, c'est-à-dire internationaux et lisibles partout.
Par contre il arrive chez certains petits éditeurs qu'il n'y ait pas de sous-titres français, c'est la seule chose à laquelle il faut faire attention. (mais c'est quand même assez rare... Chez Decca, DG, TDK, Opus Arte... pas de problème)

calbo a écrit:

Spiritus a écrit:

Elvira a écrit:

Citation :

Si Elvira possède une bonne version disque et qu'elle est habitué à se poser avec le livret sous les yeux, alors oui ça me paraît être idéal.

Pas franchement. J'avoue avoir le vilain défaut d'écouter sans le livret...

C'est vrai que les opéras italiens...

Je pars 4 jours 1/2 et tu trouves le moyen d'embêter Elvira. J'ai pourtant bien dit pas touche à Elvira.

Tu sais, je survis...

C'est pas une raison ; mais je sais comment faire pour calmer Tus. Y a plus qu'à préparer tous nos CDs et DVDs des oeuvres de Verdi, Rossini et Bellini et on l'enferme à triple tour le temps de tout lui faire écouter en boucle.

*Niko a écrit:

Elvira a écrit:

NOn pas du tout, disons que cet opéra jusqu'à maintenant, ne m'intéressait absolument pas. Je crois que je vais plus me tourner vers le DVD.

Si tu veux commencer avec un dvd, celui ci est une excellente option. On est plusieurs à l'avoir vu, et je crois qu'il fait l'unanimité. J'ai commencé avec et j'ai adoré tout de suite. Vision sombre mais sublime de l'oeuvre. Orchestre très détaillé, et un plateau vocal de haute volée.

Non non il ne fait pas l'unanimité... la Mélisande minaude c'est insupportable... pire qu'Hermyine...

C'aurait été trop beau qu'une interprêtation fasse l'unanimité.

Tu ne l'as même pas regardé en entier Sauron, ton avis n'a pas plus de poids que celui de David sur Levine/Schenk...

Et cette Mélisande est superbe.

Sauron le Dispensateur a écrit:

Non non il ne fait pas l'unanimité... la Mélisande minaude c'est insupportable... pire qu'Hermyine...

Moi j'ai beaucoup aimé sa Mélisande! C'est quoi qui te déranche dans son interprétation ? Le côté super fragile ? au contraire je trouve ça très touchant !

Bon cette fois c'est la dernière fois que j'inclue le mot "Sauron" quand je parle d'un DVD d'opéra. A chaque fois j'y ai droit !

DavidLeMarrec a écrit:

Oh, si la diction est bonne, pas besoin du livret. Mais faire attention au texte, c'est mieux. Encore que, Pelléas en musique pure, je trouve ça sublime aussi.

C'est vrai, mais je pense tout de même qu'il est bon, au moins lors de la première écoute, d'avoir le livret sous les yeux, ne serait-ce que parce qu'à certains moments l'orchestre peut couvrir légèrement les voix. Là je n'ai pas de passage précis en tête (peut-être le duo du IV) mais je sais que ça le fait même chez Dutoit, que j'ai écouté sans livret.

De toute façon, je préfère lire plusieurs fois le livret avant, que le lire pendant. Ca me gâche mon plaisir, je me préoccupe plus de ce qui se dit, que ce qui se chante...

Elvira a écrit:

De toute façon, je préfère lire plusieurs fois le livret avant, que le lire pendant. Ca me gâche mon plaisir, je me préoccupe plus de ce qui se dit, que ce qui se chante...

C'est pas une bonne habitude ça !
J'espère que tu ne fais pas ça avec Wagner quand même ....

*Niko a écrit:

Elvira a écrit:

De toute façon, je préfère lire plusieurs fois le livret avant, que le lire pendant. Ca me gâche mon plaisir, je me préoccupe plus de ce qui se dit, que ce qui se chante...

C'est pas une bonne habitude ça !
J'espère que tu ne fais pas ça avec Wagner quand même ....

Au moins, avec les DVD, on a les sous-titres...

Xavier a écrit:

Tu ne l'as même pas regardé en entier Sauron, ton avis n'a pas plus de poids que celui de David sur Levine/Schenk...

Et cette Mélisande est superbe.

Je suis allé à la moitié et c'était tellement ennuyeux... mais je me doute bien que la seconde partie est géniale et nous fait oublier l'ennui de la première... d'ailleurs c'est même fait exprès... Comme Mélisande on comprend rien à ce qu'elle raconte pendant toute la première partie mais après sa diction devient parfaite

Ben honnêtement jusqu'ici je crois que tu es le seul à avoir trouvé ça ennuyeux; et en même temps, comme tu n'aimes pas Pelléas...

Il est possible que ça joue en effet...

Sauron le Dispensateur a écrit:

Xavier a écrit:

Tu ne l'as même pas regardé en entier Sauron, ton avis n'a pas plus de poids que celui de David sur Levine/Schenk...

Et cette Mélisande est superbe.

Je suis allé à la moitié et c'était tellement ennuyeux... mais je me doute bien que la seconde partie est géniale et nous fait oublier l'ennui de la première... d'ailleurs c'est même fait exprès... Comme Mélisande on comprend rien à ce qu'elle raconte pendant toute la première partie mais après sa diction devient parfaite

Mais quand je dis ça pour Schenk, tout le monde me traite d'imposteur...

(D'ailleurs tu disais bien qu'on ne devait jamais se prononcer avant d'avoir tout vu, ou je fais erreur ?)

Tu fais erreur. Je dis qu'il faut toujours préciser si on a vu en entier ou pas l'objet en question. C'est une affaire d'honnêteté tout simplement. Dans le premier avis que j'ai donné sur cd DVD j'ai précisé que je n'étais allé qu'à la moitié. De la même façon quand on parle d'un truc qu'on a vu il y a des années... il faut préciser qu'on parle de "souvenirs". par exemple Xavier avec le Ring de Chéreau...

Je l'ai revu il y a à peine un an pour la dernière fois.

Et que je sache Jones ne s'améliore pas au fur et à mesure qu'on remet le DVD dans le lecteur.

Aaaaaj j'ai zappé que tu l'avais revu dernièrement.

Sauron le Dispensateur a écrit:

Tu fais erreur. Je dis qu'il faut toujours préciser si on a vu en entier ou pas l'objet en question. C'est une affaire d'honnêteté tout simplement.

Il me semblait que tu étais allé plus loin que cela simplement, pardon.

Sauron le Dispensateur a écrit:

Non non il ne fait pas l'unanimité... la Mélisande minaude c'est insupportable... pire qu'Hermyine...

C'est amusant, moi ce que je reprocherais à cette version - et encore, c'est vraiment histoire de critiquer - c'est plutôt le Pelléas peu intéressant de Croft, du moins comparé à la prestation de Tomlinson à côté.
Mais bon, les rôles sont ainsi faits à la base...

Pour Mélisande, quelques manières à la rigueur, mais c'est pas non plus Norman en Sieglinde... (rebond exagéré et gratuit sur le Ring tant évoqué sur ce forum, comme s'il le méritait )

Pour ma part je vais essayer de rester dans le sujet...

Cthulhu SP a écrit:

C'est amusant, moi ce que je reprocherais à cette version - et encore, c'est vraiment histoire de critiquer - c'est plutôt le Pelléas peu intéressant de Croft, du moins comparé à la prestation de Tomlinson à côté.

Je suis d'accord, et en même temps le rôle est ainsi fait... On trouve peu de prestations ébouriffantes dans le rôle de Pelléas.
Même quand c'est réussi, c'est peu spectaculaire.
Et que le personnage dessiné par Croft soit un peu fade, je pense que c'est voulu.

Je ne pense pas que ce soit voulu , c'est vraiment sa nature (et sa culture) qui n'est pas très expressive, un chanteur essentiellement rompu au répertoire classique. Ce serait un Ottavio idéal...

Il existe tout de même quelques grands Pelléas, mais ils sont en petit nombre, c'est vrai. Le Roux bien sûr, mais aussi Henry, Dormoy, Keenlyside (pour le versant 'viril' du rôle), Burden...

Et puis Jansen dans ses bons jour (Inghelbrecht), et pourquoi pas Panzéra et Maurane, même s'ils sont très peu engagés.

J'écoute en ce moment les actes IV et V de Levine (Met 2005 : von Otter, Burden, van Dam, Scandiuzzi)...

Outre le fait que je suis depuis toujours assez fan des manières de Burden, et que van Dam est dans un grand soir, je suis totalement épaté par Levine. Vraiment très lacrymal, son V, et il le porte au niveau du reste de l'oeuvre !

Quant au IV, où les timbales sont déchaînées, c'est vraiment grand. Relativement détaillé, et surtout des phrasés d'une qualité et d'une évidence ! Tout respire l'amour de cette musique.

Tiens, jamais entendu Levine dans Debussy.

C'est pas trop wagnérien donc?

Xavier a écrit:

Tiens, jamais entendu Levine dans Debussy.

C'est pas trop wagnérien donc?

C'est nettement mieux que son Wagner. Ca ressemble assez à ce que fait Rattle : la pâte est relativement épaisse, mais très lisible, et surtout un soin énorme des phrasés.

Il a vraiment des tournures qui tout en respectant le style propre à Debussy sont aussi efficaces que du Puccini.

Bel enregistrement à mon avis. En tout cas les rôles titres sont bien distribués. Si le Pelléas vigoureux de Martial Singher est un peu simplement amoureux transi et le Golaud de Lawrence Tibbett passionné mais au timbre un peu sourd et à la diction maladroite, j'ai beaucoup apprécié la Mélisande fluette et agile de Bidù Sayão. Clarté, luminosité, une certaine frivolité délicieuse, très expressive, une prononciation incroyablement parfaite pour une brésilienne qui fit l'essentiel de sa carrière au Met. Elle commença sa carrière américaine d'ailleurs à Carnegie hall en chantant La Demoiselle élue et l'achève en 1957 à San Francisco avec cette même oeuvre.
L'orchestre, c'est le Met de ces années là. Dynamique au possible, menant ce vaudeville à un train d'enfer.
Les autres chanteurs souffrent d'une incompréhension probable de leur rôle et du texte.

Je ne suis pas objectif, je viens de m'y remettre après Levine et le IV (pas terrible) de Baudo. Tempi très vifs, et chanteurs pas démesurément subtils par rapport aux habitudes qu'on a pu prendre. J'aime bien la couleur pas trop claire de Singher, un vrai baryton avec extenson aiguë qui ne ténorise pas, et qui a même chanté pas mal de rôles de basse chantante...

Ce qui vaut surtout le déplacement, c'est Tibbett, qui dans un style très puccinien, a un sacré impact !

Moi aussi j'aime cette version. Et je ne trouve pas les seconds rôles indignes, même si le français est un peu haché.

Ah, au fait, Xavier, j'ai oublié de préciser, mais on entend très bien le souffleur par moment chez Levine.

DavidLeMarrec a écrit:

Il a vraiment des tournures qui tout en respectant le style propre à Debussy sont aussi efficaces que du Puccini.

Cela se trouve? Cela fait très envie du Debussy revu par Puccini!

@Vartan : je suis arrivé à la moitié et je rejoint tout à fait ton avis, mais moi j'aime bien le timbre de Singher, dommage que la prise de son nous donne un orchestre lointain car il me semble très bien aussi. Je trouve aussi que l'ensemble manque d'un "côté inquiétant" mais cela doit être dû à Golaud.

Oui, disons le crûment, la prise de son gratte franchement.
Oui, j'ai trouvé que les personnages masculins manquent d'ambiguïté ce qui laisse un peu trop de "clarté" dans ce Pelléas.

Jaky a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Il a vraiment des tournures qui tout en respectant le style propre à Debussy sont aussi efficaces que du Puccini.

Cela se trouve? Cela fait très envie du Debussy revu par Puccini!

Oui, enfin, ce n'est pas très puccinien non plus, c'est juste qu'il y a une forme d'épanchement qu'on n'entend pas souvent dans Debussy.

Ce n'est pas commercialisé, c'est une captation radio du Met, mais ça peut se trouver en cherchant bien.

vartan a écrit:

Oui, disons le crûment, la prise de son gratte franchement.
Oui, j'ai trouvé que les personnages masculins manquent d'ambiguïté ce qui laisse un peu trop de "clarté" dans ce Pelléas.

Arrête d'être d'accord avec moi!

T'es jamais content toi . Y a qu'un seul stroumph grognon ici et c'est stan.

Schtroumpf, pas stroumph !

Pelléas et Mélisande
Calbo est médisante

M'en fiche t'es le seul Schtroumpf grognon homologué ici.

Pelléas avec des fauteuils roulants, dans la neige, et un duo autour d'une Citroën...

7,50 euros sur Amazon.

Je prends.

C'est pour mieux cadrer avec le français de l'Alaska...

Bon courage.

C'est une version étonnante, et passionnante!

Climat enneigé et froid d'un début à l'autre, avec toutefois certaines scènes qui bénéficient d'éclairages particuliers. (les souterrains notamment)
Tous les personnages ont des doubles en marionnettes, dont on cherche tout du long ce qu'ils représentent.
Peut-être les personnages tels qu'ils sont rêvés par les autres?... ainsi le double de Mélisande qui est allongé près de Golaud après l'accident de chasse de ce dernier... et quand Mélisande dit qu'elle est malheureuse, Golaud berce son double pour la réconforter... alors que les vrais personnages ne se touchent que très rarement (Pelléas et Mélisande dans la scène de la tour et dans le duo du IV, également Yniold qui console Golaud au III, où les rôles de père et fils sont inversés), et Golaud et Mélisande ne se regardent jamais vraiment... les exemples sont multiples, et ce principe de doubles permet une multitude d'interactions intéressantes.
Je ne sais pas comment continuer mon compte-rendu de cette mise en scène tant elle fourmille d'idées originales et émouvantes...
Comme cette fin où la vraie Mélisande s'en va gaiement en jouant avec la petite balle d'Yniold.
Ou bien le final du IV où Mélisande récupère la dague, essaie de tuer Golaud et puis finalement s'allonge auprès de lui et de Pelléas...
Et la scène des souterrains où Golaud essaie d'asphyxier le double de Pelléas, enfermé et oxygéné artificiellement...
La voiture du III peut sembler triviale, mais là aussi c'est un élément qui permet un tas d'idées intéressantes, Pelléas qui est assis à la place du conducteur et regarde Mélisande dans le rétroviseur, puis enferme ses cheveux avec la portière... avant qu'à la fin, Golaud apparaisse (il était caché à l'arrière) et enjoigne Mélisande de le rejoindre à l'avant de la voiture, alors que Pelléas reste devant, comme si il allait se faire écraser par Golaud...
Ca peut sembler bêbête raconté comme ça, mais ça rend très bien.
Il y a aussi la neige qui permet à Mélisande d'essayer d'ensevelir son double au début du IV...

La distribution est loin d'être sans reproches, mais on remarque surtout Michael Volle, qui est absolument saisissant en Golaud.
Voix sombre et mordante, engagement scénique énorme (un petit air de Nicholson en plus dans le visage), il campe remarquablement son personnage, qui est un Golaud torturé et humain, touchant aussi.
Il est aussi celui qui a la meilleure diction, bien que pas tout à fait parfaite du fait de son accent, mais c'est plus que satisfaisant à ce niveau tout de même.
Isabel Rey ne semble pas tout à fait taillée pour Mélisande, c'est assez charnu et ça manque un peu de grâce, même si elle a ses bons moments.
Scéniquement elle tire tout de même son épingle du jeu et a une diction correcte.
Rodney Gilfry s'en sort très bien vocalement malgré une tessiture a priori un peu haute pour lui, toutes les notes sont bien assurées. (un peu à la manière de Stilwell)
Il réussit même des choses étonnantes du point de vue des nuances, les intentions sont là.
Mais que la diction est difficile... le pire est même qu'il se mélange parfois dans les consonnes et il arrive qu'on ne comprenne plus ce qu'il dit.
("que fais-tu là à la fenêtre en tranchant comme un oiseau qui n'est pas d'ici" ou bien encore "tu ne sais pas ce que parce que" )
Polgar a le même soucis (en plus il fait des "ch" à la place des "s") et chante parfois un peu bas; dommage.
Geneviève correcte bien que pas très bien chantante de Cornelia Kallisch et Yniold bien chanté et très bien campé scéniquement par Eva Liebau.

La direction de Welser-Möst est vraiment belle dans l'ensemble, avec certains tempi inhabituels dans un sens comme dans l'autre.
C'est parfois très bien venu.

L'atout numéro 1 de ce DVD reste donc la mise en scène étonnante et enrichissante de Bechtolf (metteur en scène qu'on a déjà pu voir en DVD dans Lulu ou bien le Chevalier à la rose avec Stemme, toujours avec Welser-Möst), et ensuite le Golaud de Volle.
La direction de Welser-Möst ne gâte rien, mais il faut faire avec la diction approximative de Gilfry et Polgar.

Sauron, si un jour tu peux aimer Pelléas, c'est sans doute avec cette version!