Ring Jordan Bastille 2013

Pareil, et puis Jordan dans Wagner, maintenant, je me méfie vraiment.

Stolzing a écrit:

Pareil, et puis Jordan dans Wagner, maintenant, je me méfie vraiment.

Ah? pour moi c'est plutôt un bon point... Son Crépuscule était vraiment très bien! Moins retenu que l'année dernière il me semble... Plus théâtrale mais tout aussi soigné...

Possible, j'ai séché. Mais l'or du Rhin était correct sans plus et la Walkyrie une horreur. J'étais très bien disposé à son égard lorsqu'il est arrivé, j'ai parfois aimé ce qu'il fait, mais dans Wagner, bof bof. Je serais allé voir Tristan avec une meilleure distribution, mais disons que la présence de Jordan achève de me décourager d'aller revoir ce spectacle.

Fiordiligi a écrit:

Stolzing a écrit:

(...) C'est à mon avis flagrant dans cette production, que j'ai renoncé à aller revoir.

J'ai fait le choix exactement inverse : ayant déjà vu et à peu près détesté cette production en 2010 et 2011, je suis tout de même retournée les voir en 2012/2013, en prenant des places de 6ème catégorie à 35€. L'effet de (mauvaise) surprise étant passé, j'ai pu profiter de belles soirées musicales, alors que mon plaisir avec été un peu gâché la première fois. 
Du coup, j'envisage de retourner voir la production de Tristan l'année prochaine, malgré les vidéos de Bill Viola que j'avais trouvées hors de propos.

Idem pour moi!

Ca s'améliore même dans l'orchestre, les chanteurs ne sont pas tous identiques... et le Ring n'est pas joué tous les jours à Paris!
Je ne regrette donc pas d'avoir pris des places à nouveau cette année.

Stolzing a écrit:

Possible, j'ai séché. Mais l'or du Rhin était correct sans plus et la Walkyrie une horreur. J'étais très bien disposé à son égard lorsqu'il est arrivé, j'ai parfois aimé ce qu'il fait, mais dans Wagner, bof bof. Je serais allé voir Tristan avec une meilleure distribution, mais disons que la présence de Jordan achève de me décourager d'aller revoir ce spectacle.

Je peux comprendre des réserves, mais "une horreur", là j'aimerais en savoir plus sur ce qui te fait dire ça...

J'en ai déjà parlé précédemment, cette Walkyrie était d'une mollesse incroyable. Rapide, mais flasque. Encore pire qu'Eschenbach avec l'OP, qui était jusque là ce que j'avais entendu de plus ennuyeux dans Wagner. OK, c'était propre orchestralement, mais enfin, c'est bien le moins qu'on puisse en attendre.

Polyeucte a écrit:

Moi c'est plus l'effet Dean Smith à Bastille + Urmana qui me refroidit un peu pour ce Tristan ?

Et moi c'est les deux. Je n'ai jamais vu la production, mais je pressens fortement que je vais détester le parasitage vidéo (impossible dans une salle obscure d'y échapper, et je honnis la confiscation de ma liberté), quand à entendre un petit morceau de la voix de RDS (pas le morceau le plus intéressant, en plus) et Urmana (pas exactement le modèle de vertige métaphysique), je vais rester à me repaître de la version de concert vue cette année à Pleyel (avec en plus un des meilleurs Tristan de tous les temps, que je n'espérais plus entendre ).

Stolzing a écrit:

J'en ai déjà parlé précédemment, cette Walkyrie était d'une mollesse incroyable. Rapide, mais flasque. Encore pire qu'Eschenbach avec l'OP, qui était jusque là ce que j'avais entendu de plus ennuyeux dans Wagner. OK, c'était propre orchestralement, mais enfin, c'est bien le moins qu'on puisse en attendre.

Eh bien c'était meilleur cette année.

Götterdämmerung-Dimanche 16 juin 2013-

Très belle représentation, sans doute la plus notable du cycle.

Musique somptueuse servie par un orchestre remarquable et un tout aussi remarquable P.Jordan.
Stolzing, vous n'avez plus de raison de vous méfier.
Des moments attendus,et à juste raison: le prélude à la première intervention de Brünnehilde, les promenades sur le Rhin, et la marche funèbre naturellement.
Je ne suis pas un habitué des salles européennes, mais l’ONP ne côtoie-t-il pas Munich, Berlin?

Très bonne distribution. J’ai plus particulièrement apprécié S.Koch dans Waltraute et P.Sidhom dans Alberich. H.P.König dans Hagen a reçu un fort bel accueil.
T.Kerl dans Siegfrie manque de puissance pour cette grande salle. Le rôle de Brünnehilde est difficile, et l’allemand n’est pas d’une prononciation aisée.

Nous savons que les Wälsung disparaissent, que le Walhalla brûle, mais quelle est la conclusion du Ring? Qu'a donc compris Brünnehilde.
"Tout, tout, je sais tout,
tout est clair pour moi".
Cette absence de conclusion perceptible par un lecteur moyen est ennuyeuse. Que devons-nous comprendre? Peut-être rien en fait. La musique ne suffit-elle pas à elle-même?

A vous lire.

charles.ogier a écrit:

Nous savons que les Wälsung disparaissent, que le Walhalla brûle, mais quelle est la conclusion du Ring? Qu'a donc compris Brünnehilde.
"Tout, tout, je sais tout,
tout est clair pour moi".
Cette absence de conclusion perceptible par un lecteur moyen est ennuyeuse. Que devons-nous comprendre? Peut-être rien en fait. La musique ne suffit-elle pas à elle-même?

Si j'ai bien suivi, tu pars à la pêche aux infos.

Il n'y a évidemment pas de réponse définitive, et ce n'est certainement pas moi qui défendrai le poème du Crépuscule ! Je crois que ce que sait Brünnhilde, c'est quelque chose du type l'essentiel-de-l'amour, tandis qu'elle ne sait plus rien du monde, quelque chose comme ça - dans le genre de l'argutie jour-nuit du II de Tristan.
On peut y voir la levée d'un monde nouveau, on peut y chercher des arrières-sens profond... ou on peut se contenter d'une des plus belles pages de musique dramatique, quel que soit le temps. Je crois que j'en suis plus ou moins rendu là (de guerre lasse), pour ma part.

Il y a un Livre et trois lectures de la réponse.

DavidLeMarrec a écrit:

charles.ogier a écrit:

Nous savons que les Wälsung disparaissent, que le Walhalla brûle, mais quelle est la conclusion du Ring? Qu'a donc compris Brünnehilde.
"Tout, tout, je sais tout,
tout est clair pour moi".
Cette absence de conclusion perceptible par un lecteur moyen est ennuyeuse. Que devons-nous comprendre? Peut-être rien en fait. La musique ne suffit-elle pas à elle-même?

Si j'ai bien suivi, tu pars à la pêche aux infos.

Il n'y a évidemment pas de réponse définitive, et ce n'est certainement pas moi qui défendrai le poème du Crépuscule !  Je crois que ce que sait Brünnhilde, c'est quelque chose du type l'essentiel-de-l'amour, tandis qu'elle ne sait plus rien du monde, quelque chose comme ça - dans le genre de l'argutie jour-nuit du II de Tristan.
On peut y voir la levée d'un monde nouveau, on peut y chercher des arrières-sens profond... ou on peut se contenter d'une des plus belles pages de musique dramatique, quel que soit le temps. Je crois que j'en suis plus ou moins rendu là (de guerre lasse), pour ma part.

Bien vu.
Comment est-il possible de concevoir, écrire 13 heures de musique et de texte sans laisser entrevoir son point d'atterrissage?

on peut se contenter d'une des plus belles pages de musique dramatique, quel que soit le temps. Je crois que j'en suis plus ou moins rendu là (de guerre lasse), pour ma part.
Je partage complètement.
Ce qui est fascinant: le beau comme sentiment esthétique n'est pas porteur de sens.

2 gros plantages de cuivres pendant l'interlude du I après la veille d'Hagen, en dehors de ça c'était effectivement une superbe représentation hier d'un point de vue orchestral.
Jordan a vraiment changé de style me semble-t-il, il lâche nettement plus la bride, ce n'est plus du tout précautionneux voire un tantinet scolaire comme ça a pu être le cas précédemment, c'était un vrai beau Crépuscule, dramatique, puissant.

Sur le plan vocal on peut regretter encore les limites de projection de Kerl, mais à part ça c'était également de très haut niveau.
Une magnifique Gutrune (Haller si juste, si musicale, idem en 3è Norne), König encore une fois impressionnant, et le reste à l'avenant.
J'ai été gêné par une certaine mollesse, voire imprécision rythmique assez flagrante de la part de Linda Watson, mais en dehors de ça, c'est la meilleure Brünnhilde qu'on ait eu dans ce Ring. (avec Dalayman il y a deux ans peut-être, mais je ne l'avais pas entendue dans le Crépuscule)

La mise en scène m'énerve toujours autant... si quelqu'un peut me dire pourquoi tant de travestis... (à la fin du voyage de Siegfried sur le Rhin, c'est proprement ridicule... et puis Alberich, je ne vois pas non plus pourquoi)
La mise en fauteuil roulant d'Hagen plombe toujours autant la mise en scène (rappelons que ce choix a été fait au départ uniquement parce que le chanteur arrivait tard dans les répétitions...), avec du coup Alberich qui est beaucoup trop présent, et qui tue quasiment lui-même Siegfried.
Sans parler du fait que c'est lui qui chante la dernière réplique et qu'il se fait piteusement tuer par les filles du Rhin , lesquelles ont pris la lance d'Hagen pour ça.
Hagen qui lui-même est sorti de scène sur son fauteuil roulant, tranquillement emmené par Gutrune... je ne parle même pas du légendaire jeu vidéo... Tout ça sur le plus beau final de l'histoire de la musique.
Et bravo au public qui a été pris de Parkinson dès que le rideau a commencé à bouger, nous privant ainsi de 10 secondes du dernier accord...

En oubliant la mise en scène, c'était vraiment une superbe représentation!

Xavier a écrit:

2 gros plantages de cuivres pendant l'interlude du I après la veille d'Hagen, en dehors de ça c'était effectivement une superbe représentation hier d'un point de vue orchestral.
Jordan a vraiment changé de style me semble-t-il, il lâche nettement plus la bride, ce n'est plus du tout précautionneux voire un tantinet scolaire comme ça a pu être le cas précédemment, c'était un vrai beau Crépuscule, dramatique, puissant.

Sur le plan vocal on peut regretter encore les limites de projection de Kerl, mais à part ça c'était également de très haut niveau.
Une magnifique Gutrune (Haller si juste, si musicale, idem en 3è Norne), König encore une fois impressionnant, et le reste à l'avenant.
J'ai été gêné par une certaine mollesse, voire imprécision rythmique assez flagrante de la part de Linda Watson, mais en dehors de ça, c'est la meilleure Brünnhilde qu'on ait eu dans ce Ring. (avec Dalayman il y a deux ans peut-être, mais je ne l'avais pas entendue dans le Crépuscule)

La mise en scène m'énerve toujours autant... si quelqu'un peut me dire pourquoi tant de travestis... (à la fin du voyage de Siegfried sur le Rhin, c'est proprement ridicule... et puis Alberich, je ne vois pas non plus pourquoi)
La mise en fauteuil roulant d'Hagen plombe toujours autant la mise en scène (rappelons que ce choix a été fait au départ uniquement parce que le chanteur arrivait tard dans les répétitions...), avec du coup Alberich qui est beaucoup trop présent, et qui tue quasiment lui-même Siegfried.
Sans parler du fait que c'est lui qui chante la dernière réplique et qu'il se fait piteusement tuer par les filles du Rhin , lesquelles ont pris la lance d'Hagen pour ça.
Hagen qui lui-même est sorti de scène sur son fauteuil roulant, tranquillement emmené par Gutrune... je ne parle même pas du légendaire jeu vidéo... Tout ça sur le plus beau final de l'histoire de la musique.
Et bravo au public qui a été pris de Parkinson dès que le rideau a commencé à bouger, nous privant ainsi de 10 secondes du dernier accord...

En oubliant la mise en scène, c'était vraiment une superbe représentation!

P.J
Oui tout à fait. Et puis, très content à la fin de la représentation et l'orchestre aussi.

Très belle vision de l'orchestre de ma place. Ces petites lumières des pupitres individuels se reflétant en plus sur le vernis des cordes, les contrebasses levant toutes le bras en même temps, les cors se préparant à l'unisson, le timbalier comptant la mesure...

L.W
je me garderai bien d'un jugement ; mais, la meilleure...

Le fauteuil roulant de Hagen
Dans quel état arrivait donc le chanteur pour que l'on soit obligé de le rouler?!
Et moi qui pensait que ceci était destiné à montrer la capacité persuasive de la seule voix de Hagen. Quel naïf!

Alberich
Peut-être faut-il y voir l'importance et la force de la haine, ce désir permanent de reconquérir l'anneau, qui court tout au long du cycle.

Le jeu vidéo
Mais, qui tient donc le revolver?

Le public
J'en suis encore étonné, car ce n'était pas un mouvement de quelques uns.


Vraiment une représentation comme nous les aimons tous

charles.ogier a écrit:

Le fauteuil roulant de Hagen
Dans quel état arrivait donc le chanteur pour que l'on soit obligé de le rouler?!
Et moi qui pensait que ceci était destiné à montrer la capacité persuasive de la seule voix de Hagen. Quel naïf!

Krämer en parlait dans une interview, c'est juste qu'il est arrivé trop tard pour lui faire apprendre une mise en scène avec beaucoup de déplacements et de choses à faire sur scène, d'où cette idée qui lui est venue pour palier au manque de temps.

Citation :

Le public
J'en suis encore étonné, car ce n'était pas un mouvement de quelques uns.

Je pense que si, mais malheureusement beaucoup ont été entraînés par ces quelques spectateurs.

Xavier a écrit:

charles.ogier a écrit:

Le fauteuil roulant de Hagen
Dans quel état arrivait donc le chanteur pour que l'on soit obligé de le rouler?!
Et moi qui pensait que ceci était destiné à montrer la capacité persuasive de la seule voix de Hagen. Quel naïf!

Krämer en parlait dans une interview, c'est juste qu'il est arrivé trop tard pour lui faire apprendre une mise en scène avec beaucoup de déplacements et de choses à faire sur scène, d'où cette idée qui lui est venue pour palier au manque de temps.

Même si ce n'est qu'un "palliatif", je trouve cette idée vraiment bonne, avec ce Hagen infirme physiquement mais qui continue à imposer par sa pensée son emprise sur sa famille...

Ben je ne trouve pas, surtout qu'on voit clairement Alberich décider de tout, lui mettre la lance dans la main et faire le geste du meurtre de Siegfried, essayer de récupérer l'anneau à sa place à la fin, alors qu'Hagen se fait gentiment raccompagner par Gutrune sans rien dire ni faire.

Xavier a écrit:

Ben je ne trouve pas, surtout qu'on voit clairement Alberich décider de tout, lui mettre la lance dans la main et faire le geste du meurtre de Siegfried, essayer de récupérer l'anneau à sa place à la fin, alors qu'Hagen se fait gentiment raccompagner par Gutrune sans rien dire ni faire.

Oui, mais d'un autre côté, tu as l'attitude d'Alberich, qui cherche à amadouer son fils alors que ce dernier refuse tout contact... une sorte de boule de haine qui dépend des autres, mais qui s'impose juste pas sa volonté...

Oui, Alberich fait beaucoup... mais j'ai eu l'impression que Hagen lui laissait plutôt faire le sale boulot en attendant que l'anneau lui revienne.

malko a écrit:

Il y a un Livre et trois lectures de la réponse.

Le crépuscule des Dieux ou un polythéisme naturel qui disparaît suite à la révélation du monothéisme.
Je vous suis moins dans les trois lectures possibles. Deux lectures, complètement figées, veulent enfermer le monde. La troisième lecture -qui ne l'est pas chronologiquement- accompagne plus aisément notre monde.