Autour de la musique classique Le but de ce forum est d'être un espace dédié principalement à la musique classique sous toutes ses périodes, mais aussi ouvert à d'autres genres. |
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| Maria Callas | |
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| Total des votes : 138 | | Sondage clos |
| Auteur | Message |
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olinot Néophyte
Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 08/11/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Jeu 11 Nov 2010 - 23:59 | |
| Aujourd'hui avoir un disque ou un coffret de la Callas est très intéressant car, en dehors du fait que j'aime beaucoup et que je considère que c'est une très grande, cela permet de faire des écoutes comparatives avec d'autres grandes dames ou de jeunes artistes. En revanche, il est difficile de la comparer à la Tebaldi, que j'aime très fortement, car nous manquons d'enregistrement de cette dernière. Quelques écoutes feront entendre une différence dans la diction et la tragédie du chant. On peut faire des écoutes comparatives, et le plus intéressant est de le faire à l'aveugle car dans ce cas nous n'avons aucun à priori ! La Callas n'est pas toujours parfaite, mais l'écouter est un réel bonheur ! |
| | | Cornélius Mélomaniaque
Nombre de messages : 924 Date d'inscription : 03/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Ven 12 Nov 2010 - 14:30 | |
| Quelqu'un (Radames par exemple, qui a l'air très au courant de toutes ces anecdotes...) pourrait-il expliquer la raison du chahut effroyable qui interrompt le choeur "Va pensiero" dans l'enregistrement live de Nabucco avec Maria Callas et Gino Becchi dirigés par Vittorio Gui. Je n'arrive pas à comprendre ce que les gens hurlent. |
| | | olinot Néophyte
Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 08/11/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Ven 12 Nov 2010 - 15:18 | |
| A cette époque, Naples était sous occupation américaine. Le "Va pensiero" , hymne politique dédié à la liberté, va permettre aux napolitains de manifester leurs dissensions politiques, et cela s'entend ! |
| | | Tontonjimi Mélomaniaque
Nombre de messages : 803 Age : 51 Localisation : Rotterdam Date d'inscription : 22/09/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Ven 12 Nov 2010 - 15:47 | |
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| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Lun 15 Nov 2010 - 7:59 | |
| - Cornélius a écrit:
- Quelqu'un (Radames par exemple, qui a l'air très au courant de toutes ces anecdotes...) pourrait-il expliquer la raison du chahut effroyable qui interrompt le choeur "Va pensiero" dans l'enregistrement live de Nabucco avec Maria Callas et Gino Becchi dirigés par Vittorio Gui.
Je n'arrive pas à comprendre ce que les gens hurlent. Le public du San Carlo était connu pour être un noyau dur d'irréductibles "mélomanes" qui "jugaient" d'une manière qui étaient la leur.... Pour ce public interrompre une représentation était monnaie courante. Remarque il n'était pas le seul (Torino, Reggio di Parma, etc....) Certains artistes étaient "di casa" à Napoli (Tebaldi, Del Monaco, etc...) d'autres non (Callas, Corelli, etc....). Callas s'est d'ailleurs fait protester par ce public dans il Trovatore. Pour en revenir à ta question, je ne peux qu'invoquer la présence des GI's Américains à Naples à cette époque pour expliquer cela. |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 23 Nov 2010 - 19:19 | |
| Il y a un rôle que je regrette que Callas n'ait jamais interprété ou même enregistré intégralement au disque. Il s'agit d'Adriana Lecouvreur. J'ai écouté son interprétation de "Ecco, respiro appena...Io son l'umile ancella" et "Poveri fiori" sous la direction de Serafin dirigeant le Philarmonia Orchestra. C'était en 1954 et Callas était encore au sommet de ses moyens. Son interprétation de ces deux airs est évidemment superbe. Ma préférence va cependant à son interprétation de "Poveri fiori" où on sent toute la résignation et la peine du personnage. Son monologue de Phèdre aurait certainement été génial. On a ces deux airs, ce qui n'est pas négligeable même si c'est frustrant de ne pas avoir plus. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 23 Nov 2010 - 20:04 | |
| Je regrette, moi qu'elle n'ait pas chanté Andromède chez Lekeu et Dolorès chez Paladilhe.
Tu vois, tu as plus de probabilités d'être contenté que moi... |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 23 Nov 2010 - 20:44 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Je regrette, moi qu'elle n'ait pas chanté Andromède chez Lekeu et Dolorès chez Paladilhe.
Tu vois, tu as plus de probabilités d'être contenté que moi... Je ne connais pas ces deux oeuvres. Elle n'a jamais chanté le rôle, j'en suis sûr. Il n'y a donc aucun espoir de parution. Déjà que pour Il Pirata et Fedora avec Corelli, il y a peu de chances pour qu'on ait une soirée complète puisque Madame Corelli enregistrait d'après ce que j'ai pu comprendre uniquement les passages où son époux intervenait. Et puis, on ne peut pas savoir ce qu'elle a fait de ces enregistrements. Pour Fedora, Gavazzeni dirigeait. On a l'Imogene de Callas mais coupée. En plus le cast est loin d'être glorieux si l'on compare avec les soirées de mai 1958 à La Scala dirigées par Votto. En effet, en plus de Corelli, il y avait Bastianini en Ernesto. |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 12:30 | |
| Nouvelle analyse du déclin vocal de Callas. Une réponse médicale ?
http://www.20minutes.fr/ledirect/638489/culture-la-callas-morte-maladie-degenerative |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 13:17 | |
| - bAlexb a écrit:
- Nouvelle analyse du déclin vocal de Callas. Une réponse médicale ?
http://www.20minutes.fr/ledirect/638489/culture-la-callas-morte-maladie-degenerative c'est de la connerie! on ne fait pas de diagnostique médical sans avoir le patient sous la main. Ce ne sont là que des suppositions et sur le désistement de la Callas à Rome en 1958, ils ne nous apprennent rien! on le savait qu'elle avait une trachéite ce soir là (après avoir fait la fête jusque tard dans la nuit l'avant veille et s'être exposée aux courants d'air la veille). |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 13:40 | |
| - Otello a écrit:
- bAlexb a écrit:
- Nouvelle analyse du déclin vocal de Callas. Une réponse médicale ?
http://www.20minutes.fr/ledirect/638489/culture-la-callas-morte-maladie-degenerative c'est de la connerie! on ne fait pas de diagnostique médical sans avoir le patient sous la main. Ce ne sont là que des suppositions et sur le désistement de la Callas à Rome en 1958, ils ne nous apprennent rien! on le savait qu'elle avait une trachéite ce soir là (après avoir fait la fête jusque tard dans la nuit l'avant veille et s'être exposée aux courants d'air la veille). Pourtant Franco Fussi est connu pour ses analyses complètes en ce qui concerne la voix, l'organe vocal et la technique (il a d'ailleurs étudié lui-même la tecnica d'affondo). En général ce qu'il écrit vaut la peine d'être lu. En ce qui concerne Callas je suis d'accord avec toi, comment peux-t-on diagnostiquer une maladie x, y ou z à l'écoute de disques, même si ceux-ci peuvent souvent faire apparaître des hics....(suffit d'écouter Bastianini en 1962 et 1963 pour comprendre qu'il y a un réel problème qui se profile...) La Callas, on le sait, a brulé sa voix en dix ans de carrière. Ses cures d'amaigrissement, son répertoire (trop) varié et la chronique à scandales qu'elle défrayait ont contribué à son déclin. Il est clair que l'on peut entendre dès la fin des années 50 une fêlure dans la voix (sonorité de cloche fêlée) et un amoindrissement de la colonne sonore et du volume (sas parler des aigus stridents et instables...) mais de là à diagnostiquer une maladie dégénérative...????? De plus la Callas est décédée à un âge relativement jeune..... on pourrait lui laisser le bénéfice du doute. |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 14:22 | |
| - Radames a écrit:
- Otello a écrit:
- bAlexb a écrit:
- Nouvelle analyse du déclin vocal de Callas. Une réponse médicale ?
http://www.20minutes.fr/ledirect/638489/culture-la-callas-morte-maladie-degenerative c'est de la connerie! on ne fait pas de diagnostique médical sans avoir le patient sous la main. Ce ne sont là que des suppositions et sur le désistement de la Callas à Rome en 1958, ils ne nous apprennent rien! on le savait qu'elle avait une trachéite ce soir là (après avoir fait la fête jusque tard dans la nuit l'avant veille et s'être exposée aux courants d'air la veille). Pourtant Franco Fussi est connu pour ses analyses complètes en ce qui concerne la voix, l'organe vocal et la technique (il a d'ailleurs étudié lui-même la tecnica d'affondo). En général ce qu'il écrit vaut la peine d'être lu. En ce qui concerne Callas je suis d'accord avec toi, comment peux-t-on diagnostiquer une maladie x, y ou z à l'écoute de disques, même si ceux-ci peuvent souvent faire apparaître des hics....(suffit d'écouter Bastianini en 1962 et 1963 pour comprendre qu'il y a un réel problème qui se profile...) La Callas, on le sait, a brulé sa voix en dix ans de carrière. Ses cures d'amaigrissement, son répertoire (trop) varié et la chronique à scandales qu'elle défrayait ont contribué à son déclin. Il est clair que l'on peut entendre dès la fin des années 50 une fêlure dans la voix (sonorité de cloche fêlée) et un amoindrissement de la colonne sonore et du volume (sas parler des aigus stridents et instables...) mais de là à diagnostiquer une maladie dégénérative...????? De plus la Callas est décédée à un âge relativement jeune..... on pourrait lui laisser le bénéfice du doute. Ce que j'apprécie dans l'analyse (qui vaut ce qu'elle vaut, c'est évident), c'est qu'elle cherche à renouveler le traditionnel canevas miséreux pseudo-psychanalytique accroché aux basques de Callas. En revanche, je n'avais jamais entendu parler de la thèse du suicide (je me souviens, par contre du témoignage tendre et humain de son dernier accompagnateur qui relevait, au sujet de son arrêt cardiaque, qu'elle avait peut-être "simplement" arrêté, volontairement, de se battre). La question n'est pas de savoir si le répertoire de Callas était, ou non, trop étendu et faisait appel à des vocalités tellement dissemblables que la voix, elle-même, ne pouvait que s'en trouver écartelée ; sur cela, on est plus ou moins d'accord (encore que, finalement, après les années "héroïques", c'est à dire peu ou prou jusque vers 54-55 les vrais rôles crucifiants comme Gioconda, les Wagner, Turandot etc. aient été abandonnés, parfois depuis longtemps, au profit de profils plus "lyriques"). Pour autant, il me paraît intéressant de chercher à comprendre comment ce qu'un soprano lampda (j'exagère, bien sûr et c'est volontaire) parvient à soutenir a pu la ruiner. Il y en a d'autres qui chantent ou ont chanté longtemps Violetta, Lucia, Tosca, etc. sans que l'équilibre et de leur voix et de leur technique s'en trouve (ou s'en soit trouvé) compromis. Alors problème technique (je me souviens de cette anecdote au sujet de Schwarzkopf lui donnant des leçons de soutien du diaphragme au Biffi Scala) ? Possible implication médicale ? Causes conjointes ? C'est dans la nature humaine de chercher à comprendre les mécanismes de ce qui le fascine. Tout étant question de la solidité de l'argumentaire qui sous-tend les propositions, quelles qu'elles soient. |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 14:40 | |
| [quote="bAlexb"][quote="Radames"] - Otello a écrit:
- bAlexb a écrit:
-
Ce que j'apprécie dans l'analyse (qui vaut ce qu'elle vaut, c'est évident), c'est qu'elle cherche à renouveler le traditionnel canevas miséreux pseudo-psychanalytique accroché aux basques de Callas.
En revanche, je n'avais jamais entendu parler de la thèse du suicide (je me souviens, par contre du témoignage tendre et humain de son dernier accompagnateur qui relevait, au sujet de son arrêt cardiaque, qu'elle avait peut-être "simplement" arrêté, volontairement, de se battre).
La question n'est pas de savoir si le répertoire de Callas était, ou non, trop étendu et faisait appel à des vocalités tellement dissemblables que la voix, elle-même, ne pouvait que s'en trouver écartelée ; sur cela, on est plus ou moins d'accord (encore que, finalement, après les années "héroïques", c'est à dire peu ou prou jusque vers 54-55 les vrais rôles crucifiants comme Gioconda, les Wagner, Turandot etc. aient été abandonnés, parfois depuis longtemps, au profit de profils plus "lyriques").
Pour autant, il me paraît intéressant de chercher à comprendre comment ce qu'un soprano lampda (j'exagère, bien sûr et c'est volontaire) parvient à soutenir a pu la ruiner. Il y en a d'autres qui chantent ou ont chanté longtemps Violetta, Lucia, Tosca, etc. sans que l'équilibre et de leur voix et de leur technique s'en trouve (ou s'en soit trouvé) compromis. Alors problème technique (je me souviens de cette anecdote au sujet de Schwarzkopf lui donnant des leçons de soutien du diaphragme au Biffi Scala) ? Possible implication médicale ? Causes conjointes ?
C'est dans la nature humaine de chercher à comprendre les mécanismes de ce qui le fascine. Tout étant question de la solidité de l'argumentaire qui sous-tend les propositions, quelles qu'elles soient. Il y a tellement de choses à dire sur ce personnage emblématique et immolique que fut Maria Callas souvent décrite comme une tigresse alors qu'elle n'était qu'un gros chat en quête de protection paternelle. Vocalement parlant la voix de la Callas n'a jamais fait l'unanimaité au niveau de la beauté du timbre, voire de la technique. On avait l'impression qu'elle avait trois voix différentes (basse, médium, aigu) et qu'elle utilisait en fonction de la zone requise par la partion.... d'où ce côté de non homogénéité. De plus techniquement parlant, c'etait pas top, top... sans parler de sa diction souvent médiocre. Certes l'artiste était tellement immense que ses qualités faisaient oublier les défauts. Au niveau de sa mort, on peut dire qu'elle a arrêté de se battre lorsque sa voix était définitivement éteinte (idem pour Del Monaco qui se laissa mourir à 67 ans à cause des dyalises incessantes qu'il subissait en raison de ses inflammations rénales). De tels personnages (révolus aujourd'hui) font partie de l'olympe des chanteurs tant leur vision artistique et vocale fut à des lieues plus haute que celle de leurs contemporains. Vivre dans la normalité et avec des problèmes de santé en sus n'était pas pour eux. La mort était l'ultime refuge et comme les oiseaux se cachent pour mourir ils ont préférés deployer une dernière leurs ailes et s'envoler à jamais vers le soleil. Certes ces propos paraîtront puérils, enfantins, ingénus, etc.... mais en ce qui les concernent c'est l'image qu'il me convient d'utilser. |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 18:58 | |
| Non moi la seule chose qui me surprend c'est que tu dis sur la médiocrité de sa diction en fait. Autant en français c'est assez vilain, autant dans pas mal de rôles, je suis surpris par l'imagination et la beauté de son italien. C'est souvent "sur"prononcé mais avec un impact assez sidérant parfois et qui me fait précisément lui pardonner beaucoup de choses. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 20:23 | |
| C'est quand même étonnant de lire de la part de vrais admirateurs de Callas (dont je suis pourtant parmi les plus modérés !) qu'elle avait une technique moyenne, une diction faible ou son répertoire varié (!). Elle me paraît bien plus un grand exemple de ce qu'on peut produire en approfondissant le style et la familiarité avec une période et une esthétique, bien plus qu'un météore touche-à-tout. Par ailleurs, la longueur de sa carrière n'a rien de spécialement ridicule : beaucoup de chanteuses qui lui sont contemporaines ont moins duré, et je ne parle même pas de Cerquetti évidemment. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 20:24 | |
| - Francesco a écrit:
- Autant en français c'est assez vilain
Au contraire, je la trouve toujours très inspirée en français. |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 30 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 21:35 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- C'est quand même étonnant de lire de la part de vrais admirateurs de Callas (dont je suis pourtant parmi les plus modérés !) qu'elle avait une technique moyenne, une diction faible ou son répertoire varié (!).
Elle me paraît bien plus un grand exemple de ce qu'on peut produire en approfondissant le style et la familiarité avec une période et une esthétique, bien plus qu'un météore touche-à-tout.
Par ailleurs, la longueur de sa carrière n'a rien de spécialement ridicule : beaucoup de chanteuses qui lui sont contemporaines ont moins duré, et je ne parle même pas de Cerquetti évidemment. +10000 Et les causes du déclin et de la mort de Callas, c'est comme celles de la mort de Mozart, le débat est sans cesse remis sur le tapis. Ma thèse est que différentes causes s'additionnent : mode de vie après 1957, maladie, perte de poids trop rapide, lassitude... (un peu comme pour Mozart d'ailleurs) Et pour moi, le déclin, le vrai, il ne commence qu'en 64. Entre 58 et 64, on a une érosion, propre à pas mal de chanteurs après déja 15 ans de carrière (et pas des plus reposantes !). Mais ce qu'elle fait à cette époque est encore ahurissant. (d'ailleurs, même au Japon...) |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 21:43 | |
| - Radames a écrit:
- Vocalement parlant la voix de la Callas n'a jamais fait l'unanimaité au niveau de la beauté du timbre, voire de la technique. On avait l'impression qu'elle avait trois voix différentes (basse, médium, aigu) et qu'elle utilisait en fonction de la zone requise par la partion.... d'où ce côté de non homogénéité.
De plus techniquement parlant, c'etait pas top, top... sans parler de sa diction souvent médiocre. Certes l'artiste était tellement immense que ses qualités faisaient oublier les défauts. Callas n'avait pas ce qu'on peut appeler une belle voix mais ce n'est pas toujours un critère essentiel, surtout quand on a une interprète comme elle, une chanteuse capable de faire naître l'émotion par les mots justement. Tu y vas fort en disant que sa diction était médiocre car même en français dans les airs enregistrés sous la direction de Prêtre, c'est plus que convenable. En italien, je n'ai jamais repéré de problèmes de diction. Sur le plan technique, ce n'était peut être pas aussi parfait que Sutherland au niveau de la vocalisation en particulier mais c'était d'un bon niveau. Pour les voix différentes, je suis d'accord avec ce que tu dis. |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 30 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 21:49 | |
| C'est sûr que pour les fans de voix larges, enrobées et un peu pâteuses comme Caballé ou Sutherland, la voix "laser" de Callas peut frustrer. Mais justement, cette voix-laser lui permet d'habiter et de dire comme personne. (alors que Sutherland, c'est "je prends la même pose vocale extatique pendant 3 heures en vocalisant super bien et en variant toutes les 3 minutes les voyelles" évidemment, c'est très IVTS, c'est pour ça qu'elle a des fans) |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 21:54 | |
| - Guillaume a écrit:
- C'est sûr que pour les fans de voix larges, enrobées et un peu pâteuses comme Caballé ou Sutherland, la voix "laser" de Callas peut frustrer.
Mais justement, cette voix-laser lui permet d'habiter et de dire comme personne. (alors que Sutherland, c'est "je prends la même pose vocale extatique pendant 3 heures en vocalisant super bien et en variant toutes les 3 minutes les voyelles" évidemment, c'est très IVTS, c'est pour ça qu'elle a des fans) On peut aimer tout autant Callas que Sutherland et Caballé. Elles sont parmi mes Norma préférées toutes les 3 pour des raisons différentes par exemple. |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 21:56 | |
| - Guillaume a écrit:
- C'est sûr que pour les fans de voix larges, enrobées et un peu pâteuses comme Caballé ou Sutherland, la voix "laser" de Callas peut frustrer.
Mais justement, cette voix-laser lui permet d'habiter et de dire comme personne. (alors que Sutherland, c'est "je prends la même pose vocale extatique pendant 3 heures en vocalisant super bien et en variant toutes les 3 minutes les voyelles" évidemment, c'est très IVTS, c'est pour ça qu'elle a des fans) Sutherland a une foultitude de fans pour la simple raison qu'elle est l'une des plus fabuleuses cantatrices du 20ème siècle. Quant à ton analyse du chant sutherlandien, elle est complètement fausse ou plutôt dévoyée tout comme l'est d'ailleurs ta datation du déclin vocal de Callas. |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 21:59 | |
| - aurele a écrit:
- On peut aimer tout autant Callas que Sutherland et Caballé. Elles sont parmi mes Norma préférées toutes les 3 pour des raisons différentes par exemple.
exactement! les 3 plus grandes Norma du 20ème siècle. |
| | | Bertram Mélomaniaque
Nombre de messages : 1722 Age : 44 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/04/2009
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 21:59 | |
| - Otello a écrit:
- ou plutôt dévoyée
traviata ! |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 22:01 | |
| - Otello a écrit:
- Sutherland a une foultitude de fans pour la simple raison qu'elle est l'une des plus fabuleuses cantatrices du 20ème siècle.
Guillaume te dira qu'elle n'est pas aussi fabuleuse que Callas. Personnellement, ce n'est pas ce qui compte le plus. Ce sont deux artistes immenses et on peut prendre autant de plaisir à écouter l'une que l'autre encore une fois, ce qu'il semble avoir du mal à comprendre. |
| | | aurele Mélomane chevronné
Nombre de messages : 23541 Age : 33 Date d'inscription : 12/10/2008
| Sujet: Re: Maria Callas Mar 14 Déc 2010 - 22:03 | |
| - Otello a écrit:
- exactement! les 3 plus grandes Norma du 20ème siècle.
En terme de popularité certainement. Il y a eu d'autres grandes Norma : Souliotis ou Gencer pour celles que je connais. Guillaume dira encore une fois que Callas est la plus grande Norma du 20e siècle. Pour affirmer cela, il faudrait avoir entendu beaucoup d'interprètes du rôle, ce qui est ton cas. |
| | | Wagneropathe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1476 Age : 33 Localisation : Paris Date d'inscription : 01/06/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 8:48 | |
| - aurele a écrit:
- Otello a écrit:
- exactement! les 3 plus grandes Norma du 20ème siècle.
En terme de popularité certainement. Il y a eu d'autres grandes Norma : Souliotis ou Gencer pour celles que je connais. Guillaume dira encore une fois que Callas est la plus grande Norma du 20e siècle. De toute façon c'est Gruberova la plus grande Norma du monde ! |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 9:11 | |
| [quote="aurele"] - Radames a écrit:
Callas n'avait pas ce qu'on peut appeler une belle voix mais ce n'est pas toujours un critère essentiel, surtout quand on a une interprète comme elle, une chanteuse capable de faire naître l'émotion par les mots justement. Tu y vas fort en disant que sa diction était médiocre car même en français dans les airs enregistrés sous la direction de Prêtre, c'est plus que convenable. En italien, je n'ai jamais repéré de problèmes de diction. Sur le plan technique, ce n'était peut être pas aussi parfait que Sutherland au niveau de la vocalisation en particulier mais c'était d'un bon niveau. Pour les voix différentes, je suis d'accord avec ce que tu dis. Et pourtant c'est pas de gaieté de coeur car j'aime beaucoup la Callas. Au niveau de sa diction elle est OK dans le médium mais à partir du haut médium et les aigus, je pige que dalle.... remarque elle n'est pas la seule dans ce cas (problèmes de technique, de placement, diction molle, etc.... ?????????? ) Pour ce qui est de la longévité de sa carrière, elle a brillé comme une astre pendant une décennie avant de s'estomper et finalement décliner.... Enfin.... |
| | | Wagneropathe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1476 Age : 33 Localisation : Paris Date d'inscription : 01/06/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 9:15 | |
| [quote="Radames"] - aurele a écrit:
- Radames a écrit:
Callas n'avait pas ce qu'on peut appeler une belle voix mais ce n'est pas toujours un critère essentiel, surtout quand on a une interprète comme elle, une chanteuse capable de faire naître l'émotion par les mots justement. Tu y vas fort en disant que sa diction était médiocre car même en français dans les airs enregistrés sous la direction de Prêtre, c'est plus que convenable. En italien, je n'ai jamais repéré de problèmes de diction. Sur le plan technique, ce n'était peut être pas aussi parfait que Sutherland au niveau de la vocalisation en particulier mais c'était d'un bon niveau. Pour les voix différentes, je suis d'accord avec ce que tu dis. Et pourtant c'est pas de gaieté de coeur car j'aime beaucoup la Callas. Au niveau de sa diction elle est OK dans le médium mais à partir du haut médium et les aigus, je pige que dalle.... remarque elle n'est pas la seule dans ce cas (problèmes de technique, de placement, diction molle, etc.... ?????????? ) Pour ce qui est de la longévité de sa carrière, elle a brillé comme une astre pendant une décennie avant de s'estomper et finalement décliner.... Enfin....
C'est vrai mais on a trop souvent tendance à oublier que quand elle est devenue une grande star, elle avait déjà quelques années d'expérience derrière elle. Ces années-là ("elle chantait pour la première fois...") prises en compte, on se retrouve finalement avec une longévité plus "normale" que ce que l'on a pris ensuite l'habitude de dire. |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 9:22 | |
| [quote="Wagneropathe"][quote="Radames"] - aurele a écrit:
- Radames a écrit:
C'est vrai mais on a trop souvent tendance à oublier que quand elle est devenue une grande star, elle avait déjà quelques années d'expérience derrière elle. Ces années-là ("elle chantait pour la première fois...") prises en compte, on se retrouve finalement avec une longévité plus "normale" que ce que l'on a pris ensuite l'habitude de dire. Juste mais elle déclinait déjà à .... 36 ans pour finalment décéder à .... 54 ans. C'est quand même jeune tout ça..... |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 9:26 | |
| - Guillaume a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- C'est quand même étonnant de lire de la part de vrais admirateurs de Callas (dont je suis pourtant parmi les plus modérés !) qu'elle avait une technique moyenne, une diction faible ou son répertoire varié (!).
Elle me paraît bien plus un grand exemple de ce qu'on peut produire en approfondissant le style et la familiarité avec une période et une esthétique, bien plus qu'un météore touche-à-tout.
Par ailleurs, la longueur de sa carrière n'a rien de spécialement ridicule : beaucoup de chanteuses qui lui sont contemporaines ont moins duré, et je ne parle même pas de Cerquetti évidemment. +10000 Et les causes du déclin et de la mort de Callas, c'est comme celles de la mort de Mozart, le débat est sans cesse remis sur le tapis. Ma thèse est que différentes causes s'additionnent : mode de vie après 1957, maladie, perte de poids trop rapide, lassitude... (un peu comme pour Mozart d'ailleurs) Et pour moi, le déclin, le vrai, il ne commence qu'en 64. Entre 58 et 64, on a une érosion, propre à pas mal de chanteurs après déja 15 ans de carrière (et pas des plus reposantes !). Mais ce qu'elle fait à cette époque est encore ahurissant. (d'ailleurs, même au Japon...) J'adore Callas ; depuis toujours (comme Schwarzkopf, avec qui je me suis formé... ou déformé, d'ailleurs, diraient certains). J'ai même pour habitude de dire que les concert du Japon (c'est quand même par là qu'on approche les réalités d'une Adina jamais explorée, d'une Santuzza qui fait défaut à son parcours scénique conservé, etc.) me remplissent de bonheur par une espèce d'équilibre retrouvé... en dépit d'un souffle précaire, etc. Mais la couleur ! Comme peuvent être colorées (infiniment) les Norma et Tosca de 65 qui sont des achèvements, pour moi ; au-delà, même, dans Tosca, par exemple, de tout ce que le timbre profus de la version De Sabata peut proposer. J'observe son déclin comme tout un chacun. Je te trouve bien gentil de le dater de 64, seulement ; il me semble, au contraire, bien consommé à ce moment-là (voir les enregistrements avec Tonini, par exemple, dès 61, qui ne sont certes que des prises de travail mais o combien cruelles, cf. Oberon ; voir aussi Poliutto et Medea, sensibles au possible mais cruels ; voir, même, la seconde Norma avec Serafin qui ne règne plus guère que par le mot seul et la phrase, bruissante). Très au-delà de ce que tu qualifies d'érosion, en tout cas. L'érosion, elle, apparaît dès les captations de 55-56 chez une artiste qui, par ailleurs, a toujours été connue pour être "journalière" (la Lucia du Met, par exemple, fait frémir et une série comme celle des Sonnambula de 57 est très instructive quant aux variations de forme et d'inspiration d'une soirée à l'autre). Paradoxalement, les dernières prises à la montrer telle qu'en elle-même (avec son beau mûrissement et ces problèmes que certains isolent dès le tout début des années 50) sont celles de 58 (mais l'album Verdi bouge déjà énormément et la sinusite paraît bien installée) et... celles de 69 ( Corsaro, Vespri !). Je te rejoins quand tu dis que ce qu'elle faisait était ahurissant ; évidemment. Et même de contrôle, jusque dans les faiblesses d'un instrument (et d'un corps) tenus en lisière jusqu'à l'épuisement. Je ne suis pas persuadé, en fait, de tenir réellement à savoir de quoi Callas est réellement morte puisqu'après tout, c'est sa voix, conservée, dupliquée et toujours vivante qui me saisit. Alors, fatigue (fatigue physique, fatigue du monde, fatigue de soi) ? Ne tenait-elle, finalement, que par le rythme de galérien imposé par Meneghini puisque c'est après son divorce qu'elle s'étiole, s'effrite, de délite, se diffracte ? Cette thèse médicale a, après tout, le mérite d'exister et l'intérêt porté à la mort de Callas fourbit le mythe ; c'est, en tout cas, à mon avis, un bon indice de de ce que ce dernier a, toujours, de prégnant ! |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 9:32 | |
| - bAlexb a écrit:
- Guillaume a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- C'est quand même étonnant de lire de la part de vrais admirateurs de Callas (dont je suis pourtant parmi les plus modérés !) qu'elle avait une technique moyenne, une diction faible ou son répertoire varié (!).
Elle me paraît bien plus un grand exemple de ce qu'on peut produire en approfondissant le style et la familiarité avec une période et une esthétique, bien plus qu'un météore touche-à-tout.
Par ailleurs, la longueur de sa carrière n'a rien de spécialement ridicule : beaucoup de chanteuses qui lui sont contemporaines ont moins duré, et je ne parle même pas de Cerquetti évidemment. +10000 Et les causes du déclin et de la mort de Callas, c'est comme celles de la mort de Mozart, le débat est sans cesse remis sur le tapis. Ma thèse est que différentes causes s'additionnent : mode de vie après 1957, maladie, perte de poids trop rapide, lassitude... (un peu comme pour Mozart d'ailleurs) Et pour moi, le déclin, le vrai, il ne commence qu'en 64. Entre 58 et 64, on a une érosion, propre à pas mal de chanteurs après déja 15 ans de carrière (et pas des plus reposantes !). Mais ce qu'elle fait à cette époque est encore ahurissant. (d'ailleurs, même au Japon...) J'adore Callas ; depuis toujours (comme Schwarzkopf, avec qui je me suis formé... ou déformé, d'ailleurs, diraient certains). J'ai même pour habitude de dire que les concert du Japon (c'est quand même par là qu'on approche les réalités d'une Adina jamais explorée, d'une Santuzza qui fait défaut à son parcours scénique conservé, etc.) me remplissent de bonheur par une espèce d'équilibre retrouvé... en dépit d'un souffle précaire, etc. Mais la couleur ! Comme peuvent être colorées (infiniment) les Norma et Tosca de 65 qui sont des achèvements, pour moi ; au-delà, même, dans Tosca, par exemple, de tout ce que le timbre profus de la version De Sabata peut proposer.
J'observe son déclin comme tout un chacun. Je te trouve bien gentil de le dater de 64, seulement ; il me semble, au contraire, bien consommé à ce moment-là (voir les enregistrements avec Tonini, par exemple, dès 61, qui ne sont certes que des prises de travail mais o combien cruelles, cf. Oberon ; voir aussi Poliutto et Medea, sensibles au possible mais cruels ; voir, même, la seconde Norma avec Serafin qui ne règne plus guère que par le mot seul et la phrase, bruissante). Très au-delà de ce que tu qualifies d'érosion, en tout cas. L'érosion, elle, apparaît dès les captations de 55-56 chez une artiste qui, par ailleurs, a toujours été connue pour être "journalière" (la Lucia du Met, par exemple, fait frémir et une série comme celle des Sonnambula de 57 est très instructive quant aux variations de forme et d'inspiration d'une soirée à l'autre). Paradoxalement, les dernières prises à la montrer telle qu'en elle-même (avec son beau mûrissement et ces problèmes que certains isolent dès le tout début des années 50) sont celles de 58 (mais l'album Verdi bouge déjà énormément et la sinusite paraît bien installée) et... celles de 69 (Corsaro, Vespri !).
Je te rejoins quand tu dis que ce qu'elle faisait était ahurissant ; évidemment. Et même de contrôle, jusque dans les faiblesses d'un instrument (et d'un corps) tenus en lisière jusqu'à l'épuisement.
Je ne suis pas persuadé, en fait, de tenir réellement à savoir de quoi Callas est réellement morte puisqu'après tout, c'est sa voix, conservée, dupliquée et toujours vivante qui me saisit. Alors, fatigue (fatigue physique, fatigue du monde, fatigue de soi) ? Ne tenait-elle, finalement, que par le rythme de galérien imposé par Meneghini puisque c'est après son divorce qu'elle s'étiole, s'effrite, de délite, se diffracte ? Cette thèse médicale a, après tout, le mérite d'exister et l'intérêt porté à la mort de Callas fourbit le mythe ; c'est, en tout cas, à mon avis, un bon indice de de ce que ce dernier a, toujours, de prégnant ! 100 % d'accord avec toi |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 9:40 | |
| - Wagneropathe a écrit:
- C'est vrai mais on a trop souvent tendance à oublier que quand elle est devenue une grande star, elle avait déjà quelques années d'expérience derrière elle. Ces années-là ("elle chantait pour la première fois...") prises en compte, on se retrouve finalement avec une longévité plus "normale" que ce que l'on a pris ensuite l'habitude de dire.
Mais en définitive, combien de saisons a-t-elle faites à Athènes (où elle était la vedette de la troupe de l'opéra royal, je le sais) ? Deux, trois ? Doit-on sérieusement compter au rang de sa carrière une Santuzza chantée dans le cadre d'un spectacle d'étudiants ? Bien-sûr je crève de penser que son Fidelio est perdu (quand on connaît son Ah ! Perfido et qu'on a entendu ce qu'elle fait d' Abscheulicher en masterclass). Entre Athènes et les débuts en Italie, il y a, quand même, une relative période d'inactivité dans son parcours. Et, finalement, les vrais grands débuts (elle ne parlait pas ou peu, d'ailleurs, de ses années grecques dont elle ne semblait pas autrement fière ; heureusement que Kolassi était là pour les raconter !) datent (ne datent que) de 48. Soit, donc, une carrière au firmament (je parle des prises de rôle, pas forcément de l'empreinte, mais ça vaut pour de nombreuses gloires, à l'image de Cerquetti, Souliotis, etc.) d'une dizaine d'années à peine. C'est énorme et pourtant trop peu ; comparé, par exemple, à la carrière d'une Stella qui enregistre (fort jeune, d'ailleurs, un peu comme la Callas athénienne) Boccanegra en 51, qui partage de nombreux rôles avec Callas (à la Scala, notamment, ce que Tebaldi n'a pas fait, par exemple : Elisabetta, Amelia, Leonora, entre autres, mais, plus largement, aussi Aida) et chante (et fort bien) encore Odabella en 70 ! Considère-t-on comme particulièrement original, aujourd'hui, qu'une Dessi mène une carrière internationale depuis plus de 30 ans dans des rôles de grand lyrique pour partie parallèles au répertoire chanté ou enregistré par Callas ? Qu'Antonacci aborde la cinquantaine en étant toujours sur scène ? Que Ciofi ait fêté, l'année dernière ses vingt ans de carrière ? Et Sutherland, hier ; et Devia, aujourd'hui, etc. ? Quinze ans, même, ça n'a rien de spécialement émouvant ; si ce n'est pour relever que Callas n'a finalement, chanté QUE 15 ans, justement ! |
| | | Pelléas Mélomaniaque
Nombre de messages : 1875 Date d'inscription : 02/08/2009
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 9:49 | |
| Moi aussi je suis bien d'accord avec bAlexb! J'aime beaucoup Callas, sa voix a quelques défauts, mais son jeu, ses intonations, c'est rare d'entendre au disque une artiste aussi présente, sa scène de la folie de Lucia est hallucinante, elle arriverait à me tirer des larmes alors que tant d'autres chantent ça avec talent mais froideur. En fait Callas est la seule qui me fait m'intéresser au Bel Canto!
On dit souvent que son déclin daterait de 56-57, mais ses enregistrements jusqu'à 60-61 sont encore très bons. Et quant à cette nouvelle enquête médicale, pourquoi pas c'est une hypothèse possible, d'autant plus qu'en 77 on connaissait moins les maladies dégénératives, on a pu passer à coté. Normalement on ne meure pas à 54 ans d'usure, il est normal que sa mort intrigue, et Callas a été tellement connue et pas que des mélomanes!
|
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 9:58 | |
| - bAlexb a écrit:
- Wagneropathe a écrit:
- C'est vrai mais on a trop souvent tendance à oublier que quand elle est devenue une grande star, elle avait déjà quelques années d'expérience derrière elle. Ces années-là ("elle chantait pour la première fois...") prises en compte, on se retrouve finalement avec une longévité plus "normale" que ce que l'on a pris ensuite l'habitude de dire.
Mais en définitive, combien de saisons a-t-elle faites à Athènes (où elle était la vedette de la troupe de l'opéra royal, je le sais) ? Deux, trois ? Doit-on sérieusement compter au rang de sa carrière une Santuzza chantée dans le cadre d'un spectacle d'étudiants ? Bien-sûr je crève de penser que son Fidelio est perdu (quand on connaît son Ah ! Perfido et qu'on a entendu ce qu'elle fait d'Abscheulicher en masterclass).
Entre Athènes et les débuts en Italie, il y a, quand même, une relative période d'inactivité dans son parcours. Et, finalement, les vrais grands débuts (elle ne parlait pas ou peu, d'ailleurs, de ses années grecques dont elle ne semblait pas autrement fière ; heureusement que Kolassi était là pour les raconter !) datent (ne datent que) de 48. Soit, donc, une carrière au firmament (je parle des prises de rôle, pas forcément de l'empreinte, mais ça vaut pour de nombreuses gloires, à l'image de Cerquetti, Souliotis, etc.) d'une dizaine d'années à peine. C'est énorme et pourtant trop peu ; comparé, par exemple, à la carrière d'une Stella qui enregistre (fort jeune, d'ailleurs, un peu comme la Callas athénienne) Boccanegra en 51, qui partage de nombreux rôles avec Callas (à la Scala, notamment, ce que Tebaldi n'a pas fait, par exemple : Elisabetta, Amelia, Leonora, entre autres, mais, plus largement, aussi Aida) et chante (et fort bien) encore Odabella en 70 !
Considère-t-on comme particulièrement original, aujourd'hui, qu'une Dessi mène une carrière internationale depuis plus de 30 ans dans des rôles de grand lyrique pour partie parallèles au répertoire chanté ou enregistré par Callas ? Qu'Antonacci aborde la cinquantaine en étant toujours sur scène ? Que Ciofi ait fêté, l'année dernière ses vingt ans de carrière ? Et Sutherland, hier ; et Devia, aujourd'hui, etc. ? Quinze ans, même, ça n'a rien de spécialement émouvant ; si ce n'est pour relever que Callas n'a finalement, chanté QUE 15 ans, justement ! Merci de le rappeler. D'ailleurs on entend les premiers problèmes dès 1956-57.... Callas est encore en début de trentaine. Je pense qu'elle s'est délibérément immolée sur l'autel de l'art lyrique qui lui servait d'exutoire à sa femminité jamais vraiment trouvée et assouvie, à sa maternité sacrifiée, à sa quête de paternité, bref .... une vestale vétue de l'habit impérieux et qui dévoile lorsque celui-ci tombe un corps fatigué et décharné recouvert de multiples cicatrices. Callas tel Achille (à qui elle ressemble : talent, fougue, sexualité trouble, impulsivité, etc....) était condamnée à mourir jeune, le prix à payer pour gagner l'immortalité. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:11 | |
| |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:20 | |
| [quote="DavidLeMarrec"] - Radames a écrit:
- Au niveau de sa diction elle est OK dans le médium mais à partir du haut médium et les aigus, je pige que dalle.... remarque elle n'est pas la seule dans ce cas (problèmes de technique, de placement, diction molle, etc.... ?????????? ) [/quote
Ben, c'est juste la couverture des sons. Il y a pas beaucoup de monde qui soit capable d'émettre un contre-ut avec une diction claire (ou alors on génère une tension très dangereuse). Même Sarroca ou Guiot ne sont pas irréprochables dans ce cas. Il y a bien des phénix qui en sont capables, souvent des formats plus légers comme Esposito, Doria ou Millot, mais ça reste de l'ordre de l'exception. moouuuai......... Dans la scène du nil (2ème partie) on dirait un chat sur lequel on a balancé un seau d'eau..... Idem pour l'air de Magdalena (Chénier), dès que ça se corse, elle est obligée de mettre la pression et c'est pas très beau tant au niveau vocal que de la diction. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:40 | |
| - Radames a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Radames a écrit:
- Au niveau de sa diction elle est OK dans le médium mais à partir du haut médium et les aigus, je pige que dalle.... remarque elle n'est pas la seule dans ce cas (problèmes de technique, de placement, diction molle, etc.... ?????????? )
Ben, c'est juste la couverture des sons. Il y a pas beaucoup de monde qui soit capable d'émettre un contre-ut avec une diction claire (ou alors on génère une tension très dangereuse). Même Sarroca ou Guiot ne sont pas irréprochables dans ce cas. Il y a bien des phénix qui en sont capables, souvent des formats plus légers comme Esposito, Doria ou Millot, mais ça reste de l'ordre de l'exception. moouuuai......... Dans la scène du nil (2ème partie) on dirait un chat sur lequel on a balancé un seau d'eau..... Idem pour l'air de Magdalena (Chénier), dès que ça se corse, elle est obligée de mettre la pression et c'est pas très beau tant au niveau vocal que de la diction. Mais ça c'est vrai dans l'aigu dès le début (les contre-notes, en particulier le contre-mi bémol d'Aida... ), il n'a jamais été aussi bien timbré que le reste, toujours un peu blanchi. Ca s'est juste accru avec le temps. C'est pourquoi, contrairement à la majorité de ses admirateurs, je la trouve particulièrement adaptée en français ou en mezzo, où ces problèmes n'apparaissent guère (et n'ont pas la même importance). |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:48 | |
| [quote="DavidLeMarrec"] - Radames a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Radames a écrit:
- Au niveau de sa diction elle est OK dans le médium mais à partir du haut médium et les aigus, je pige que dalle.... remarque elle n'est pas la seule dans ce cas (problèmes de technique, de placement, diction molle, etc.... ?????????? ) [/quote
Ben, c'est juste la couverture des sons. Il y a pas beaucoup de monde qui soit capable d'émettre un contre-ut avec une diction claire (ou alors on génère une tension très dangereuse). Même Sarroca ou Guiot ne sont pas irréprochables dans ce cas. Il y a bien des phénix qui en sont capables, souvent des formats plus légers comme Esposito, Doria ou Millot, mais ça reste de l'ordre de l'exception. moouuuai......... Dans la scène du nil (2ème partie) on dirait un chat sur lequel on a balancé un seau d'eau..... Idem pour l'air de Magdalena (Chénier), dès que ça se corse, elle est obligée de mettre la pression et c'est pas très beau tant au niveau vocal que de la diction. Mais ça c'est vrai dans l'aigu dès le début (les contre-notes, en particulier le contre-mi bémol d'Aida... ), il n'a jamais été aussi bien timbré que le reste, toujours un peu blanchi. Ca s'est juste accru avec le temps. C'est pourquoi, contrairement à la majorité de ses admirateurs, je la trouve particulièrement adaptée en français ou en mezzo, où ces problèmes n'apparaissent guère (et n'ont pas la même importance). Cette prouesse était la spécialité de la Peralta que Callas fit aussi en tenant cette note très longtemps (pour le plus grand plaisir du ténor "macho bodybuildé" qui était de la partie cette fois là et qui lui fit cracher ses poumons dans la scène du nil.... véritable duel à OK Korral pour soprano et ténor) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:50 | |
| C'est juste dommage que l'ajout ET le timbre soient moches, quoi. |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:51 | |
| Pourtant ça fait, depuis maintenant déjà, partie de l'histoire.... |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:52 | |
| - bAlexb a écrit:
- Guillaume a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- C'est quand même étonnant de lire de la part de vrais admirateurs de Callas (dont je suis pourtant parmi les plus modérés !) qu'elle avait une technique moyenne, une diction faible ou son répertoire varié (!).
Elle me paraît bien plus un grand exemple de ce qu'on peut produire en approfondissant le style et la familiarité avec une période et une esthétique, bien plus qu'un météore touche-à-tout.
Par ailleurs, la longueur de sa carrière n'a rien de spécialement ridicule : beaucoup de chanteuses qui lui sont contemporaines ont moins duré, et je ne parle même pas de Cerquetti évidemment. +10000 Et les causes du déclin et de la mort de Callas, c'est comme celles de la mort de Mozart, le débat est sans cesse remis sur le tapis. Ma thèse est que différentes causes s'additionnent : mode de vie après 1957, maladie, perte de poids trop rapide, lassitude... (un peu comme pour Mozart d'ailleurs) Et pour moi, le déclin, le vrai, il ne commence qu'en 64. Entre 58 et 64, on a une érosion, propre à pas mal de chanteurs après déja 15 ans de carrière (et pas des plus reposantes !). Mais ce qu'elle fait à cette époque est encore ahurissant. (d'ailleurs, même au Japon...) J'adore Callas ; depuis toujours (comme Schwarzkopf, avec qui je me suis formé... ou déformé, d'ailleurs, diraient certains). J'ai même pour habitude de dire que les concert du Japon (c'est quand même par là qu'on approche les réalités d'une Adina jamais explorée, d'une Santuzza qui fait défaut à son parcours scénique conservé, etc.) me remplissent de bonheur par une espèce d'équilibre retrouvé... en dépit d'un souffle précaire, etc. Mais la couleur ! Comme peuvent être colorées (infiniment) les Norma et Tosca de 65 qui sont des achèvements, pour moi ; au-delà, même, dans Tosca, par exemple, de tout ce que le timbre profus de la version De Sabata peut proposer.
J'observe son déclin comme tout un chacun. Je te trouve bien gentil de le dater de 64, seulement ; il me semble, au contraire, bien consommé à ce moment-là (voir les enregistrements avec Tonini, par exemple, dès 61, qui ne sont certes que des prises de travail mais o combien cruelles, cf. Oberon ; voir aussi Poliutto et Medea, sensibles au possible mais cruels ; voir, même, la seconde Norma avec Serafin qui ne règne plus guère que par le mot seul et la phrase, bruissante). Très au-delà de ce que tu qualifies d'érosion, en tout cas. L'érosion, elle, apparaît dès les captations de 55-56 chez une artiste qui, par ailleurs, a toujours été connue pour être "journalière" (la Lucia du Met, par exemple, fait frémir et une série comme celle des Sonnambula de 57 est très instructive quant aux variations de forme et d'inspiration d'une soirée à l'autre). Paradoxalement, les dernières prises à la montrer telle qu'en elle-même (avec son beau mûrissement et ces problèmes que certains isolent dès le tout début des années 50) sont celles de 58 (mais l'album Verdi bouge déjà énormément et la sinusite paraît bien installée) et... celles de 69 (Corsaro, Vespri !).
Je te rejoins quand tu dis que ce qu'elle faisait était ahurissant ; évidemment. Et même de contrôle, jusque dans les faiblesses d'un instrument (et d'un corps) tenus en lisière jusqu'à l'épuisement.
Je ne suis pas persuadé, en fait, de tenir réellement à savoir de quoi Callas est réellement morte puisqu'après tout, c'est sa voix, conservée, dupliquée et toujours vivante qui me saisit. Alors, fatigue (fatigue physique, fatigue du monde, fatigue de soi) ? Ne tenait-elle, finalement, que par le rythme de galérien imposé par Meneghini puisque c'est après son divorce qu'elle s'étiole, s'effrite, de délite, se diffracte ? Cette thèse médicale a, après tout, le mérite d'exister et l'intérêt porté à la mort de Callas fourbit le mythe ; c'est, en tout cas, à mon avis, un bon indice de de ce que ce dernier a, toujours, de prégnant ! Ce n'est pas une surprise pour qui connait Guillaume . Jamais il n'admettra que le déclin de l'idole absolue commence bien avant 1964 même si tout le monde le lui démontre d'une manière ou d'une autre |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:52 | |
| - Radames a écrit:
- Pourtant ça fait, depuis maintenant déjà, partie de l'histoire....
C'est aussi le cas des Massacres de Septembre.
Dernière édition par DavidLeMarrec le Mer 15 Déc 2010 - 11:04, édité 1 fois |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:54 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- C'est aussi le cas des Massacres de Septembre.
Pardon ? |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:54 | |
| - calbo a écrit:
- bAlexb a écrit:
- Guillaume a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- C'est quand même étonnant de lire de la part de vrais admirateurs de Callas (dont je suis pourtant parmi les plus modérés !) qu'elle avait une technique moyenne, une diction faible ou son répertoire varié (!).
Elle me paraît bien plus un grand exemple de ce qu'on peut produire en approfondissant le style et la familiarité avec une période et une esthétique, bien plus qu'un météore touche-à-tout.
Par ailleurs, la longueur de sa carrière n'a rien de spécialement ridicule : beaucoup de chanteuses qui lui sont contemporaines ont moins duré, et je ne parle même pas de Cerquetti évidemment. +10000 Et les causes du déclin et de la mort de Callas, c'est comme celles de la mort de Mozart, le débat est sans cesse remis sur le tapis. Ma thèse est que différentes causes s'additionnent : mode de vie après 1957, maladie, perte de poids trop rapide, lassitude... (un peu comme pour Mozart d'ailleurs) Et pour moi, le déclin, le vrai, il ne commence qu'en 64. Entre 58 et 64, on a une érosion, propre à pas mal de chanteurs après déja 15 ans de carrière (et pas des plus reposantes !). Mais ce qu'elle fait à cette époque est encore ahurissant. (d'ailleurs, même au Japon...) J'adore Callas ; depuis toujours (comme Schwarzkopf, avec qui je me suis formé... ou déformé, d'ailleurs, diraient certains). J'ai même pour habitude de dire que les concert du Japon (c'est quand même par là qu'on approche les réalités d'une Adina jamais explorée, d'une Santuzza qui fait défaut à son parcours scénique conservé, etc.) me remplissent de bonheur par une espèce d'équilibre retrouvé... en dépit d'un souffle précaire, etc. Mais la couleur ! Comme peuvent être colorées (infiniment) les Norma et Tosca de 65 qui sont des achèvements, pour moi ; au-delà, même, dans Tosca, par exemple, de tout ce que le timbre profus de la version De Sabata peut proposer.
J'observe son déclin comme tout un chacun. Je te trouve bien gentil de le dater de 64, seulement ; il me semble, au contraire, bien consommé à ce moment-là (voir les enregistrements avec Tonini, par exemple, dès 61, qui ne sont certes que des prises de travail mais o combien cruelles, cf. Oberon ; voir aussi Poliutto et Medea, sensibles au possible mais cruels ; voir, même, la seconde Norma avec Serafin qui ne règne plus guère que par le mot seul et la phrase, bruissante). Très au-delà de ce que tu qualifies d'érosion, en tout cas. L'érosion, elle, apparaît dès les captations de 55-56 chez une artiste qui, par ailleurs, a toujours été connue pour être "journalière" (la Lucia du Met, par exemple, fait frémir et une série comme celle des Sonnambula de 57 est très instructive quant aux variations de forme et d'inspiration d'une soirée à l'autre). Paradoxalement, les dernières prises à la montrer telle qu'en elle-même (avec son beau mûrissement et ces problèmes que certains isolent dès le tout début des années 50) sont celles de 58 (mais l'album Verdi bouge déjà énormément et la sinusite paraît bien installée) et... celles de 69 (Corsaro, Vespri !).
Je te rejoins quand tu dis que ce qu'elle faisait était ahurissant ; évidemment. Et même de contrôle, jusque dans les faiblesses d'un instrument (et d'un corps) tenus en lisière jusqu'à l'épuisement.
Je ne suis pas persuadé, en fait, de tenir réellement à savoir de quoi Callas est réellement morte puisqu'après tout, c'est sa voix, conservée, dupliquée et toujours vivante qui me saisit. Alors, fatigue (fatigue physique, fatigue du monde, fatigue de soi) ? Ne tenait-elle, finalement, que par le rythme de galérien imposé par Meneghini puisque c'est après son divorce qu'elle s'étiole, s'effrite, de délite, se diffracte ? Cette thèse médicale a, après tout, le mérite d'exister et l'intérêt porté à la mort de Callas fourbit le mythe ; c'est, en tout cas, à mon avis, un bon indice de de ce que ce dernier a, toujours, de prégnant ! Ce n'est pas une surprise pour qui connait Guillaume . Jamais il n'admettra que le déclin de l'idole absolue commence bien avant 1964 même si tout le monde le lui démontre d'une manière ou d'une autre Pourtant quand on écoute avec le coeur on entend pas toujours certaines choses que d'autres qui écoutent avec les oreilles seules entendent.... |
| | | calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:55 | |
| Cela implique forçément de vivre dans le déni total? |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 10:58 | |
| - calbo a écrit:
- Cela implique forçément de vivre dans le déni total?
Peut-être mais si l'artiste compte tellement pour une personne on l'acceptera y compris dans sa phase de faiblesse. Compassion quand tu nous tiens.... |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 11:08 | |
| - Radames a écrit:
- calbo a écrit:
- Cela implique forçément de vivre dans le déni total?
Peut-être mais si l'artiste compte tellement pour une personne on l'acceptera y compris dans sa phase de faiblesse. Compassion quand tu nous tiens.... C'est aussi un peu l'idole absolue pour moi, je l'ai dit. Il n'empêche qu'on peut entendre ses faiblesses (nierais-je le souffle qui parcourt la voix de Ciofi, par exemple, alors qu'il me séduit tant ?) et apprécier ce qu'elle en fait. C'est cette alchimie prométhéenne, cette manière de transmuer des semelles de plomb en ailes d'or, qui fait à la fois les mythes (dans l'absolu) et les idoles (individuellement). |
| | | Zéphire Mélomaniaque
Nombre de messages : 1082 Localisation : Comté de Provence Date d'inscription : 17/11/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 11:09 | |
| Bonjour Calbo et bonjour à tous. Hier sur France Culture il y a eu un extrait d'une de ses dernières interview où elle disait en essence "oui, je suis constamment à la recherche de la vérité, même si ça dérange souvent." C'est de la naîveté pour certains, pas pour d'autres. Il y a des artistes que je cautionne totalement, et elle en fait partie. Je ne sais plus qui a dit "le rôle de l'artiste est de ramener les gens à la vérité". Il n'y a aucune polèmique dans mes propos, juste ce que je pense. Daniel. |
| | | Radames Mélomaniaque
Nombre de messages : 850 Age : 56 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 10/08/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 11:34 | |
| - bAlexb a écrit:
- Radames a écrit:
- calbo a écrit:
- Cela implique forçément de vivre dans le déni total?
Peut-être mais si l'artiste compte tellement pour une personne on l'acceptera y compris dans sa phase de faiblesse. Compassion quand tu nous tiens.... C'est aussi un peu l'idole absolue pour moi, je l'ai dit. Il n'empêche qu'on peut entendre ses faiblesses (nierais-je le souffle qui parcourt la voix de Ciofi, par exemple, alors qu'il me séduit tant ?) et apprécier ce qu'elle en fait. C'est cette alchimie prométhéenne, cette manière de transmuer des semelles de plomb en ailes d'or, qui fait à la fois les mythes (dans l'absolu) et les idoles (individuellement). Et oui... amour quand tu nous tiens... Ca doit-être atroce de "jeter" un artiste que l'on a aimé car il décline, et pourtant c'est platement humain. Idem en foot, le grand Roberto Baggio fut crucifié lorsqu'il loupa son péno lors de la finale de la coupe du monde de 1994 alors que c'est lui qui tira l'Italie en finale.... Je mes ouviens avoir ressenti sa détresse ce jour là |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Maria Callas Mer 15 Déc 2010 - 11:57 | |
| - Radames a écrit:
- Ca doit-être atroce de "jeter" un artiste que l'on a aimé car il décline.
C'est bien pourquoi il ne me viendrait pas à l'esprit de le faire ! |
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