Mozart - Cosi fan tutte

Octavian a écrit:

une "dispute" entre Worferl et moi

Ce n'est pas de moi mais de Niko qu'il s'agit, ça m'étonnais de n'en avoir aucun souvenir.
surtout que L'Enlèvement et moi...

Me suis trompé de W. J'aurais dû vérifier. Toutes mes confuses.

Donc finalement j'ai vu ce Cosi de Wieler/Morabito et j'ai beaucoup aimé aussi !

La transposition est vraiment bien fichue, Cosi à la plage oui, ça donne vraiment une autre lumière à ce livret... Les personnages semblent de grands enfants complètement immatures, aux amourettes de vacances prenant des proportions considérables, avec cependant Despina et Alfonso qui essaient de leur ouvrir les yeux, de les faire grandir, ça colle très bien.
En plus le continuo à la guitare sèche reste tout à fait dans l'ambiance et est en même temps assez inventive. Tous les récitatifs sont plutôt lents, avec souvent de larges silence qui donnent, en plus de la guitare, une espèce de langueur que je trouve tout à fait adaptée à la musique. Ce décor pivotant est en plus utilisé de façon très intelligente, pas d'une esthétique folle en soi mais efficace et un peu "cliché", c'est marrant.
Les deux soeurs ne sombrent pas pour une fois dans des stéréotypes de l'une rigide et amoureuse et l'autre qui cède plus à la séduction, elles ont simplement des personnalités différentes et réagissent différemment. Sans compter que Beaumont et Matthew ont toutes les deux un timbre très différent mais magnifique, des superbes phrasés aussi, tous les duos sont un régal.
Psychologiquement c'est donc traité de façon assez subtile, même du côté des garçons qui semblent un peu plus "grossiers" parfois (Ferrando qui frotte le sac à main de Fiordiligi contre son sexe pendant son air, on aurait pu s'en passer). Mais il faut dire que ça repose aussi beaucoup sur le jeu d'acteur, puisque Pisaroni habitué du rôle est superbe en plus d'être convaincant et très marrant souvent... alors que Shankle, on sent que le théâtre est en option, sans arrêt en train de jeter des coups d'oeil au chef ou à la caméra, il n'est clairement pas dedans (même vocalement c'est pas terrible).
J'ai adoré la Despina insolente de Danielle de Niese, qui n'a pas toujours l'agilité qu'il faudrait mais aux jolis phrasés et surtout excellente actrice, chacune des ses intervention est réjouissante. C'est un peu pareil pour Magee en Alfonso, le personnage est plus pépère et vocalement c'est simplement correct, mais il a vraiment la gueule du rôle.

La direction de Metzmacher m'a semblé correspondre très bien à la mise en scène en plus, ménageant de grandes pauses, très souple, poétique et en même temps vive et parfois brillante. Les cors comme d'habitude c'est une catastophe mais l'orchestre avait l'air pas mal.



Je vais me faire Don Giovanni par les mêmes bientôt, mais j'ai vu des extraits et ça m'a l'air quand même bien moins réjouissant (même s'il y a des idées)...

Wolferl a écrit:

Psychologiquement c'est donc traité de façon assez subtile, même du côté des garçons qui semblent un peu plus "grossiers" parfois (Ferrando qui frotte le sac à main de Fiordiligi contre son sexe pendant son air, on aurait pu s'en passer).

Hier j'ai regardé le 1er acte de Siegfied par les mêmes, et c'est sûr que ça les travaille. (Mime qui se masturbe en criant "Fafner! Faaaaaaaaafner!... )

Et Leporello qui se masturbe pendant la première scène en attendant que Don Giovanni se libère d'Anna...

des extraits que j'ai entendu, je ne pense pas que ce soit de la guitare sèche, plutôt de la guitare toucourt ou classique. C'est jamais clair, mais en général la guitare sèche c'est plutôt la guitare folk avec 6 cordes en métal et uniquement du grattage d'accords.

Ah oui sans doute, je suis un inculte total en la matière (j'ai failli écrire guitare acoustique, c'est dire ).

finalement, guitare sèche, on sait jamais ce que c'est, ça s'utilise pour tout et n'importe quoi.

Wolferl a écrit:

Octavian a écrit:

une "dispute" entre Worferl et moi

Ce n'est pas de moi mais de Niko qu'il s'agit, ça m'étonnais de n'en avoir aucun souvenir.
surtout que L'Enlèvement et moi...

C'est resté quand même très courtois !

Wolferl a écrit:

Donc finalement j'ai vu ce Cosi de Wieler/Morabito et j'ai beaucoup aimé aussi !

La transposition est vraiment bien fichue, Cosi à la plage oui, ça donne vraiment une autre lumière à ce livret... Les personnages semblent de grands enfants complètement immatures, aux amourettes de vacances prenant des proportions considérables, avec cependant Despina et Alfonso qui essaient de leur ouvrir les yeux, de les faire grandir, ça colle très bien.
En plus le continuo à la guitare sèche reste tout à fait dans l'ambiance et est en même temps assez inventive. Tous les récitatifs sont plutôt lents, avec souvent de larges silence qui donnent, en plus de la guitare, une espèce de langueur que je trouve tout à fait adaptée à la musique. Ce décor pivotant est en plus utilisé de façon très intelligente, pas d'une esthétique folle en soi mais efficace et un peu "cliché", c'est marrant.
Les deux soeurs ne sombrent pas pour une fois dans des stéréotypes de l'une rigide et amoureuse et l'autre qui cède plus à la séduction, elles ont simplement des personnalités différentes et réagissent différemment. Sans compter que Beaumont et Matthew ont toutes les deux un timbre très différent mais magnifique, des superbes phrasés aussi, tous les duos sont un régal.
Psychologiquement c'est donc traité de façon assez subtile, même du côté des garçons qui semblent un peu plus "grossiers" parfois (Ferrando qui frotte le sac à main de Fiordiligi contre son sexe pendant son air, on aurait pu s'en passer). Mais il faut dire que ça repose aussi beaucoup sur le jeu d'acteur, puisque Pisaroni habitué du rôle est superbe en plus d'être convaincant et très marrant souvent... alors que Shankle, on sent que le théâtre est en option, sans arrêt en train de jeter des coups d'oeil au chef ou à la caméra, il n'est clairement pas dedans (même vocalement c'est pas terrible).
J'ai adoré la Despina insolente de Danielle de Niese, qui n'a pas toujours l'agilité qu'il faudrait mais aux jolis phrasés et surtout excellente actrice, chacune des ses intervention est réjouissante. C'est un peu pareil pour Magee en Alfonso, le personnage est plus pépère et vocalement c'est simplement correct, mais il a vraiment la gueule du rôle.

La direction de Metzmacher m'a semblé correspondre très bien à la mise en scène en plus, ménageant de grandes pauses, très souple, poétique et en même temps vive et parfois brillante. Les cors comme d'habitude c'est une catastophe mais l'orchestre avait l'air pas mal.



Je vais me faire Don Giovanni par les mêmes bientôt, mais j'ai vu des extraits et ça m'a l'air quand même bien moins réjouissant (même s'il y a des idées)...

Tu as tout dit. Je trouve que la guitare sonne mieux que le clavecin.

Et puis cette atmosphère, un peu crépusculaire : comme tu le dis, c'est vraiment une initiation un peu douloureuse, ils perdent d'eux-mêmes en apprenant.

Le duo Beaumont-Pisaroni est exceptionnel, il faut dire qu'on a deux grands acteurs...

Que vaut le Cosi fan tutte dirigé par Jochum (qui remplaça Fricsay aprés son décés) ?


La distribution (on les connait tout ceux-là !)

Alfonso - DFD
Guglielmo - Hermann Prey
Ferrando - Ernst Häfliger (immense ténor mozartien !)
Despina - Erika Köth (l'Oiseau du Ring de Böhm)
Fiordiligi - Irmgard Seefried
Dorabella - Nan Merriman (chez Karajan aussi)

Jochum est vraiment un trés grand chef en plus !

C'est dispo sur MusicMe et j'ai commencé à survoler.

De quand date cet enregistrement ?

1962 ou 63, peu aprés la mort de Fricsay qui devait le faire. C'est de la stéréo, si c'est là ta question réelle.

C'était sous entendu. En fait je trouvais que la pochette faisait très moderne.

Xavier a écrit:

Wolferl a écrit:

Psychologiquement c'est donc traité de façon assez subtile, même du côté des garçons qui semblent un peu plus "grossiers" parfois (Ferrando qui frotte le sac à main de Fiordiligi contre son sexe pendant son air, on aurait pu s'en passer).

Hier j'ai regardé le 1er acte de Siegfied par les mêmes, et c'est sûr que ça les travaille. (Mime qui se masturbe en criant "Fafner! Faaaaaaaaafner!... )

Wolferl a écrit:

Et Leporello qui se masturbe pendant la première scène en attendant que Don Giovanni se libère d'Anna...

Dites les mecs, est ce bien utile?

C'est une réedition dans la série Opera House, trés économique et proposant d'excellents enregistrements la plupart du temps, enregistrements des années 60-70 pour la plupart me semble t-il.

Réédition du studio de Marriner par DECCA dont je rappelle la distribution :

Fiordiligi : Karita Mattila
Dorabella : Anne Sofie von Otter
Despina : Elzbieta Szmytka
Ferrando : Francisco Araiza
Guglielmo : Thomas Allen
Don Alfonso : José van Dam

La parution en France est prévue pour le 15 juin. Même si ce n'est pas la meilleure version je pense qui soit de cet opéra, elle m'intéresse. C'est une réédition dans la collection "Classic Opera".

et dans les DVD qui ne transposent pas (trop) -- pour les réacs, donc -- vous conseillez quoi?

Gardiner.

Ponnelle.

Harnoncourt

poisson a écrit:

-- pour les réacs, donc -- vous conseillez quoi?

Une bonne version CD. Les DVD c'est pour les enfants.

Harding/Chéreau
(tout en se gardant Metzmacher voire Barenboïm sous le coude )


Tiens, ça me fait penser qu'il faudrait que je parle de la très belle version Rattle en CD.

En CD, Karajan évidemment.

Tu as écouté quelles autres, Guillaume ? Kuijken, et puis ?

Je plussoie Wolferlino : Harding, tout est remarquable (mais c'est légèrement transposé - juste le décor, en fait - pas les costumes). Et Metzmacher, c'est formidable de cohérence, pourvu qu'on ne le fasse pas pour une première approche (pour le coup, c'est transposé, mais pas tant que ça je trouve...).

DavidLeMarrec a écrit:

Tu as écouté quelles autres, Guillaume ? Kuijken, et puis ?

Je ne ressens pas le besoin d'autres versions tant cette version Karajan a des qualités intrinsèques immenses : Rolando , Simoneau, Schwarzkopf, Bruscantini, et puis le théatre et l'urgence imposés par Karajan.

Guillaume a écrit:

et puis le théatre et l'urgence imposés par Karajan.

Hm.

C'est bien, tu auras un choc en entendant les autres versions.

Je le réecoute en ce moment : et tout est en poésie, formidables de nuances. Bruscantini, Panerai et Simoneau sont absoluments divins.

Je serais plus d'accord avec la poésie qu'avec le drame, effectivement. Même si, côté poésie, je trouve bien plus mon compte ailleurs.

Et je viens de lire ceci dans le livret :

Citation :

Rolando Panerai, an artist Karajan idolised for his humour and earthy good sense [...]

Rolando !!! (quel bon goût ce Karajan, quand on sait qu'il pensait que De Sabata était le plus grand chef !)

La version Marriner a été rééditée chez DECCA dans la collection Classicopera. Comme je voulais me la procurer, je l'ai achetée aujourd'hui. Dès que je l'aurai écoutée, je posterai bien entendu mon avis.

Excellente idée, ça fait de nombreuses années qu'elle est indisponible...

Nous faire marinés tout ce temps...

( )

et j'assume totalement la fôte de conjugaison qui est dans ce message.

Elvira a écrit:

Nous faire marinés

J'ai toujours pensé que l'abandon du français à partir de la première pouvait porter à conséquence.

Questions d'oral :
- depuis quand faire est-il un auxiliaire ?
- quelle est la fonction de mariner ?


Tu l'as cherché.

Bon retour parmi nous Elvira!

DavidLeMarrec a écrit:

Elvira a écrit:

Nous faire marinés

J'ai toujours pensé que l'abandon du français à partir de la première pouvait porter à conséquence.

Questions d'oral :
- depuis quand faire est-il un auxiliaire ?
- quelle est la fonction de mariner ?


Tu l'as cherché.

Oui, bon, bon... si tu veux savoir, à l'heure actuelle, je suis une loque humaine, alors ne me cherche pas...

Ou alors je parsème le forum de liens avec Joan Sutherland...

aurele a écrit:

"Come scoglio" par Schwarzkopf dans la version Böhm de studio de 1962. La direction est dynamique, théâtrale. Schwarzkopf a la voix de plus en plus usée. C'est bouillonant de vie et est incarnée même s'il y a une tendance à en faire trop mais c'est vulgaire au niveau du chant, les graves rauques sont atroces, les aigus sont des cris. Ce n'est pas beau du tout sur le plan vocal. Cela n'engage que moi bien sûr.

Usée, usée, c'est quand même à 100% maîtrisé. Après, c'est un style, à la fois froid, sophistique et un peu histrionique. Ca marche totalement en Elvire, mais en Fleurdelys, c'est vrai que ça me comble nettement moins.

DavidLeMarrec a écrit:

Usée, usée, c'est quand même à 100% maîtrisé. Après, c'est un style, à la fois froid, sophistique et un peu histrionique. Ca marche totalement en Elvire, mais en Fleurdelys, c'est vrai que ça me comble nettement moins.

Je l'ai écoutée dans ce même air dans la version Karajan. La direction est beaucoup moins intéressante que celle de Böhm mais Schwarkopf a de plus beaux graves dans cette version, les aigus sont beaucoup mieux même si le côté acide de la voix est toujours présent. Vocalement c'est mieux mais c'est très plat sur le plan dramatique. Je crois que j'aurai toujours du mal avec chanteuse.

Si Karajan te paraît beaucoup moisn fouillé que Böhm, c'est sans doute une illusion d'optique liée à l'écoute en tranches, parce que cette version Böhm est au contraire assez terne, Karajan étant bien plus concerné globalement.

DavidLeMarrec a écrit:

Si Karajan te paraît beaucoup moisn fouillé que Böhm, c'est sans doute une illusion d'optique liée à l'écoute en tranches, parce que cette version Böhm est au contraire assez terne, Karajan étant bien plus concerné globalement.

Pour Mozart, il faut qu'il y ait du théâtre, je ne me contente pas du beau chant. De toute manière, je pense que j'écouterai ces 2 versions en entier pour voir laquelle est meilleur sur le plan théâtral même s'il faut que je supporte Schwarzkopf la maniérée.

Tout à fait d'accord, mais pour le théâtre, c'est encore Karajan qui se porte le mieux.

J'irais quand même plutôt voir chez d'autre de ce point de vue là...

DavidLeMarrec a écrit:

J'irais quand même plutôt voir chez d'autre de ce point de vue là...

Chez qui irais tu pour avoir du théâtre?

Plutôt des versions récentes (mais Busch ou même Jochum font ça bien) :
- Harding
- Metzmacher
- Marriner
- Harnoncourt (surtout I)
- Wildner
- Malgoire
- Solti II

DavidLeMarrec a écrit:

- Harnoncourt (surtout I)

La version du film de Ponnelle?

aurele a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

- Harnoncourt (surtout I)

La version du film de Ponnelle?

Ah mince, il y a un film de Ponnelle.

Non, je pensais au studio, qui est très bien.

Il manque bien sûr dans ma liste Rosbaud et Malgoire, deux exemples de théâtre pur et sans sophistication.

Le dernier Cosi de Böhm, en 74, est quand même un des plus électriques que je connaisse, loin de ses versions studio précédentes.
C'est peut être la distribution qui est plus palichonne, hormis Fassbaender.

Ce n'est pas le même Böhm non plus : celui des années 50-60 a toujours été assez peu intéressant, et celui des années 70 passionnant.

DavidLeMarrec a écrit:

Ce n'est pas le même Böhm non plus : celui des années 50-60 a toujours été assez peu intéressant, et celui des années 70 passionnant.

Peu intéressant ?

Le Ring ? Tristan ? Les Noces à Salzbourg ?

Moins intéressant en tout cas, beaucoup plus froid. C'est le contraire de Karajan ou de Klemperer, il se bonifie avec le temps.

Guillaume a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Ce n'est pas le même Böhm non plus : celui des années 50-60 a toujours été assez peu intéressant, et celui des années 70 passionnant.

Peu intéressant ?

Le Ring ? Tristan ? Les Noces à Salzbourg ?

Bon retour Guillaume.

Les Wagner sont effectivement réussis quelle que soit la date. Mais pour Mozart, Beethoven, Strauss... après les années quarante et avant les années soixante-dix, il y a beaucoup de choses assez routinières, vaguement maladroites, peu habitées.