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| Mahler- 5ème symphonie | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Sam 26 Mar 2011 - 22:38 | |
| - fgero a écrit:
- Si, si, il me semble que le l'ai citée dans un post (?)
Je suis d'accord pour Barbiroli/Philharmonia sur la 5e, mais encore plus sur la 6e où il est quasiment inégalable sur le Finale. Je n'ai pas lu tout le sujet, mais je m'adressais aux intervenants de ces dernières pages qui aiment les versions que les autres détestent, et réciproquement. Barbirolli rend effectivement beaucoup de versions fades dans ces deux symphonies précisément. |
| | | Utnapištim Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3330 Age : 60 Localisation : Le vendredi soir à Pleyel. Date d'inscription : 13/09/2009
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Sam 26 Mar 2011 - 23:07 | |
| - discobole a écrit:
- Quel dommage que personne ne cite la version de John Barbirolli, je suis convaincu qu'elle mettrait tout le monde d'accord Car on y trouve à la fois le détail sonore et la beauté des timbres du Philharmonia (qui fait pour moi oublier Boulez, sans que cela aille dans les excès "léchés" de Karajan, Chailly ou Rattle, même si ce dernier reste imbattable pour le cor dans le scherzo), et le drame qui avance, bien plus même que chez Bernstein ou Tennstedt. En fait pour moi la version de John Barbirolli est pour la 5e, qu'on l'aime ou non, de celles qui changent la conception d'une œuvre, et font se dire qu'on ne l'entendra plus de la même façon. Mais bien sûr, il y a aussi la version de Vaclav Neumann à Leipzig, formidable d'intensité et de vigueur. Cela me fait penser qu'une écoute comparée sur cette symphonie serait particulièrement intéressante.
Je préfère Neumann à Barbirolli (que j'aime bien tout de même), mais pour moi le sommet c'est Kondrashin ! Il y a chez ce dernier une évidence une continuité du discours, que je n'ai retrouvées chez aucun autre. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Sam 26 Mar 2011 - 23:10 | |
| Pourquoi ne parle-on jamais des deux versions studio de Neumann avec le Philharmonique Tchèque? (à chaque fois, je me sens exclu quand vous parlez de la plus ancienne de Leipzig ). |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mar 26 Juil 2011 - 23:58 | |
| - Siegmund a écrit:
- Pourquoi ne parle-on jamais des deux versions studio de Neumann avec le Philharmonique Tchèque? (à chaque fois, je me sens exclu quand vous parlez de la plus ancienne de Leipzig ).
Je connais les versions Leipzig et celle avec la philharmonie tcheque de son integrale. Maintenant, comment en parler... Neumann, ce n`est pas Bernstein, Sinopoli ou Solti - dans le sens ou il reste tres conformiste. Ce sont des lectures efficaces, sans "fausses notes", mais il faudrait que j`ecoute plus en detail pour etre plus detaille. Et toi, qu`en penses-tu (je sais que certains encensent la version Leipzig...) ? |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 27 Juil 2011 - 9:26 | |
| Une des intégrale des plus fiables, tout simplement. Avec quelques pépites (7éme, 1er notamment) et un son d'orchestre qui vaut le détour en toutes circonstances.
Solti a une vision quelque peu nerveuse ; mais il y a quand même beaucoup de détails et cohérence dans ses Mahler. Mais ce n'est pas le sujet. |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 27 Juil 2011 - 9:31 | |
| - Siegmund a écrit:
- Une des intégrale des plus fiables, tout simplement. Avec quelques pépites (7éme, 1er notamment) et un son d'orchestre qui vaut le détour en toutes circonstances.
Solti a une vision quelque peu nerveuse ; mais il y a quand même beaucoup de détails et cohérence dans ses Mahler. Mais ce n'est pas le sujet. Totalement d`accord avec toi - l`integrale est tres solide, j`aime beaucoup ses 2e et 6e volets. Mais concernant la 5e en particulier, que peut-on dire de Neumann ? |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 27 Juil 2011 - 9:32 | |
| - Horatio a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Une des intégrale des plus fiables, tout simplement. Avec quelques pépites (7éme, 1er notamment) et un son d'orchestre qui vaut le détour en toutes circonstances.
Solti a une vision quelque peu nerveuse ; mais il y a quand même beaucoup de détails et cohérence dans ses Mahler. Mais ce n'est pas le sujet. Totalement d`accord avec toi - l`integrale est tres solide, j`aime beaucoup ses 2e et 6e volets. Mais concernant la 5e en particulier, que peut-on dire de Neumann ? Je n'en ai plus de souvenirs précis, mais c'est bien. |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 27 Juil 2011 - 9:34 | |
| - Siegmund a écrit:
- Horatio a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Une des intégrale des plus fiables, tout simplement. Avec quelques pépites (7éme, 1er notamment) et un son d'orchestre qui vaut le détour en toutes circonstances.
Solti a une vision quelque peu nerveuse ; mais il y a quand même beaucoup de détails et cohérence dans ses Mahler. Mais ce n'est pas le sujet. Totalement d`accord avec toi - l`integrale est tres solide, j`aime beaucoup ses 2e et 6e volets. Mais concernant la 5e en particulier, que peut-on dire de Neumann ? Je n'en ai plus de souvenirs précis, mais c'est bien. Je reecouterais attentivement une prochaine fois. Sinon, je tente Karajan dans cette 5e aujourd`hui ( , il est fou celui-la). |
| | | Nounou Mélomane averti
Nombre de messages : 153 Date d'inscription : 03/03/2010
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 28 Juil 2011 - 14:40 | |
| - Horatio a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Horatio a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Une des intégrale des plus fiables, tout simplement. Avec quelques pépites (7éme, 1er notamment) et un son d'orchestre qui vaut le détour en toutes circonstances.
Solti a une vision quelque peu nerveuse ; mais il y a quand même beaucoup de détails et cohérence dans ses Mahler. Mais ce n'est pas le sujet. Totalement d`accord avec toi - l`integrale est tres solide, j`aime beaucoup ses 2e et 6e volets. Mais concernant la 5e en particulier, que peut-on dire de Neumann ? Je n'en ai plus de souvenirs précis, mais c'est bien. Je reecouterais attentivement une prochaine fois. Sinon, je tente Karajan dans cette 5e aujourd`hui ( , il est fou celui-la). J'ai acheté Neuman il y a peu (Leipzig) et c'est très bien ! Solidement charpenté, puissant, racé et sarcastique. Aucune foudre, aucune acceleration, mais c'est très bien ainsi. Karajan ? Trop droit, trop parfait. |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 28 Juil 2011 - 20:17 | |
| - Nounou a écrit:
- Horatio a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Horatio a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Une des intégrale des plus fiables, tout simplement. Avec quelques pépites (7éme, 1er notamment) et un son d'orchestre qui vaut le détour en toutes circonstances.
Solti a une vision quelque peu nerveuse ; mais il y a quand même beaucoup de détails et cohérence dans ses Mahler. Mais ce n'est pas le sujet. Totalement d`accord avec toi - l`integrale est tres solide, j`aime beaucoup ses 2e et 6e volets. Mais concernant la 5e en particulier, que peut-on dire de Neumann ? Je n'en ai plus de souvenirs précis, mais c'est bien. Je reecouterais attentivement une prochaine fois. Sinon, je tente Karajan dans cette 5e aujourd`hui ( , il est fou celui-la). J'ai acheté Neuman il y a peu (Leipzig) et c'est très bien ! Solidement charpenté, puissant, racé et sarcastique. Aucune foudre, aucune acceleration, mais c'est très bien ainsi. Karajan ? Trop droit, trop parfait. Je dois dire que je suis surpris en bien ! Je pensais Karajan plus poli et plus lisse, mais pas la (comme quoi il fait des efforts ). Ce n`est pas la version de l`ile deserte, mais il s`en sort tres bien. Le I est peut etre trop contraste pour bien faire la difference avec le II, mais les passages plus turbulants sont bien rendus par le chef, qui cherche ensuite le beau son et la couleur dans les passsages plus lyriques. Le III est assez "calme", bien execute (trop parfait, effectivement). Beau son a nouveau dans IV et V. Une version que je reecouterais tres certainement ! |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mar 9 Aoû 2011 - 16:10 | |
| Je viens de prendre à la médiatheque ce Cd : Qu'en pensez vous ?
Dernière édition par Rach-phaël06 le Mar 9 Aoû 2011 - 16:34, édité 1 fois |
| | | bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mar 9 Aoû 2011 - 16:20 | |
| J'avoue que je n'ai pas lu l'intégralité des messages postés autour de cette 5e et du topic "Symphonies de Mahler" en général. Quelqu'un a-t-il abordé les interprétations de Barshaï ? J'avoue que je suis assez séduit par ce que les Russes ont pu donner dans Mahler (Svetlanov [ne tapez pas, s'il vous plaît ], Kondrashin, Gergiev, par exemple). J'ignore si c'est le creuset post-romantique ou tout ce qu'une certaine école, autour de Chostakovitch a pu induire de travail sur les questions de rythmes, de couleurs, d'intégration des frictions sonores dans le discours, etc. , mais j'ai rarement entendu des Russes parfaitement vains ou inutiles, chez Mahler (je ne parle pas de la qualité des orchestres). |
| | | Francoistit Mélomaniaque
Nombre de messages : 917 Age : 31 Date d'inscription : 28/01/2010
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 9:14 | |
| - Rach-phaël06 a écrit:
- Je viens de prendre à la médiatheque ce Cd :
Qu'en pensez vous ? Je l'ai! (pour qques euros) Et je trouvais pas ça terrible du tout. J'en avais déjà parlé. L'adagietto était vraiment "spécial" pour du Abbado. Bernstein apporte plus de profondeur. |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 21:10 | |
| Afin de fournir mes impressions sur Neumann Leipzig et Prague, je me suis ménagé une petite écoute comparée des versions que je possède actuellement (je pourrai compléter à l'avenir avec celles de tennstedt et de Sinopoli, que je recevrai bientôt). Mahler : 5e Symphonie, do dièse mineur (1901-1902 ; dernières révisions en 1909) - Présentation1
- Spoiler:
Composée durant les étés 1901 et 1902, la 5e Symphonie, créée à Cologne en 1904, constitue le premier volet de sa trilogie purement instrumentale. Elle se démarque des précédentes par son absence de programme, son usage de la tonalité évolutive (qui justifie la progression de la symphonie), ses effets polyphoniques toujours plus poussés et compensant l'absence de voix, et surtout par sa prise de distance par rapport aux lieders, qui n'apparaissent plus que par de brèves citations. Mahler y explore également les données fondamentales de son nouveau langage orchestral : la musique doit s'exprimer seule, libérée des contraintes, le matériau doit pouvoir évoluer à sa guise - la dimension formelle étant alors dépendante du comportement du matériau musical (et non plus soumis aux impératifs de formes définies, telle la sonate). Ainsi, les mouvements II et V se nourrissent de citations des I et IV respectivement, tandis que le III "est si bien pétri qu'on n'y trouve pas un seul grain qui ne soit mélangé et transformé" (Mahler). Sa conception mélodique devient thématique, les idées musicales ont leur vie propres.
Le premier mouvement est une marche funèbre, qui n'a de commun que le titre avec l'autre marche de la 2e : l'atmosphère est autre, plus résignée, élégiaque, moins tendue - bref, le mouvement est essentiellement passif, et se résout dans le silence... Rien de primordial n'est arrivé, le mouvement est introduction, introduction au drame - en même temps que drame en lui-même, la musique n'opposant aucune résistance, aucune réaction à ce drame. Le second mouvement va justement essayer de rompre cette immobilité, de deux façons différentes : en créant de lui-même le mouvement, l'évènement (il s'agite sur lui-même), et en reprenant des thème du I pour les développer. L'immobilité risque plusieurs fois de submerger le morceau, les thèmes vifs s'épuisant d'eux-mêmes. Le choral des vents apporte enfin une solution, vision fugitive des mouvements suivants. La forme est induite par les interpénétrations et les "auto-commentaires" de la musique par rapport à elle-même - un exemple du travail génial de Mahler. Le troisième mouvement est l'un des plus complexes du compositeur, qui malaxe la patte orchestrale, atteint un nouveau degré de polyphonie. La musique évolue sans cesse, les thèmes évoluent, se citent, influent sur la forme même, selon le principe de "transformation obligatoire"2 qu'énonçait Adorno (la musique se transforme d'elle-même, en grande partie en se nourrissant de ses propres développements, créant ainsi la forme : l'unité est assurée par la variante. Mahler disait que "tout doit se développer de soi-même"). Le terme de "Scherzo" doit être compris plus étymologiquement, en s'amusant : le mouvement est dominé par la marche et le Länder. L'Adagietto fait figure d'intrus dans cette symphonie dominée par les cuivres : après le drame des deux premiers mouvements et la complexité contrapuntique du scherzo, il apporte une accalmie bienvenue. Le final utilise la fugue pour arriver au choral final, illustrant la victoire sur le drame du début. La joie y est partout présente, malgré l'éternelle ambiguïté de l'écriture de Mahler. C'est le premier final "joyeux" que Mahler hisse au même niveau que les mouvements antérieurs (après les cas des 2e, 3e et 4e symphonie), et sans doute le plus réussi, comparé notamment à celui de la 7e.
_________________________________ 1La brève analyse est tirée des analyses de HL de La Grange, Marc Vignal et de la présentation accompagnant l'enregistrement d'Abbado. 2Ce n'est pas le terme exact, qui serait à retrouver.
- Méthode
- Spoiler:
Afin d'évaluer ces différents enregistrements, n'ayant pas la partition en main, je me suis basé sur les critères suivants (selon ce qui me semblait le plus marquant ou remarquable dans l'interprétation) : dynamisme, son/couleur, contrastes/effets, vision d'ensemble. J'ai écouté, dans l'ordre : Abbado, Bernstein (Sony), Neumann (Prague), [pause], Bernstein (DG), Neumann (Leipzig) et Karajan. Je n'ai malheureusement pas eu le temps d'écouter tous les enregistrements dans leur intégralité, mais de plus ou moins grandes parties des mouvements 1. J'ai tenté d'être le plus objectif possible dans ma démarche, cela va se soi (c'est pour ça que je ne dis que du bien de Bernstein DG, n'est-ce pas ). _________________________________ 1Vous vous rendrez d'ailleurs compte que j'ai quelques peines à apprécier les mouvements IV et V, qui ne sont pas mes favoris - je me suis surtout concentré sur les trois premiers.
- Écoute comparée
- Abbado, Berlin (1993)
Lecture du jeune Abbado pour ce qui sa deuxième version, après celle de Chicago. Lecture assez extérieure ; préférer ses remakes à Lucerne.
- Spoiler:
I) Lecture assez neutre : tempo mesuré, cuivre pas trop agressifs, pas de grands contrastes. Les cordes apportent une touche très lyrique. Le tout évoque une atmosphère résignée, légèrement désespérée par endroit - comme une marche funèbre : tout est vain. Belle patte orchestrale. II) Belle virtuosité d'orchestre, mais le manque de tranchant, de dynamisme dans les vents nuit à l'ensemble. Les cordes sont trop lisses, les sonorités ne se risquent jamais à être vulgaires. Bel équilibre cependant, trop léché et dans la même conception que le I, ne créant pas vraiment de contrastes. III) Tempo modéré, mais la musique avance : douceur, beauté. Berlin nous livre beaucoup de majesté aux cuivres et d'élégance aux cordes. IV) Douceur, majesté, lyrisme. Rien de nouveau sous le soleil . V) Elegant, mais sans plus - pas ce petit grain de folie qui donnerait un véritable excitement, un allant supplémentaire. Bilan : malgré la virtuosité et la douceur du Philharmonique de Berlin, Abbado ne dépasse jamais le stade d'une interprétation élégante, aux jolies couleurs. Le son est trop lisse, pas assez engagé, les contrastes ne sont pas creusés - autant au niveau des couleurs que du dynamisme. Lecture "classique", manquant de conviction ou d'évènements marquants.
- Karajan, Berlin (1973)
Premier enregistrement mahlérien du chef, venu à Mahler sur le tard. Karajan n'est pas un adepte du Mahler torturé, penche plus vers un romantisme à la R. Strauss et vers les fulgurances orchestrales, mais cela ne disqualifie pas sa version, qui reste valable, voire excellente.
- Spoiler:
I) Je parlais de fulgurances orchestrales, et ce n'était pas sans raison : Karajan creuse les contrastes comme rarement dans ce mouvement. Les passages dramatiques ont beaucoup de force, de majesté et de puissances - le chef déploie les ressources de son orchestre. A l'inverse, les passages piano sont en retrait, d'un lyrisme très discret. Le climat est donc tour à tour explosif et retenu, entre explosions et soupirs. II) Karajan reprend ici sa vison du I, ce qui n'est pas idéal pour le contraste. Il nous prouve ici qu'il ne cultive pas que le beau son, avec des cuivres étonnants de violence. L'orchestre est toujours aussi virtuose, mais manque de dynamisme dans les parties plus douces. Le contraste interne au morceau est très marquant, comme dans le I, entre énergie rare et une douceur romantique presque mystérieuse. III) Assez lâche dans la continuité, suite d'épisodes marquants et dynamiques (couleurs de l'orchestre) sans véritables transitions. La virtuosité est encore une fois bluffante, mais la musique ne décolle pas. Dommage pour la conception, le rendu orchestral était pourtant excellent. IV) Karajan pur sucre. Magnifique, c'est le mouvement le plus réussi. V) Joli déploiement orchestral. Très romantique, et beau à sa manière. Bilan : Karajan évite les contradictions de la musique, ses aspects problématiques, et en fait une magnifique fresque romantique et contrastée. La vision n'est pas des plus clairs, ce qui provoque un petit manque d'unité, de cohésion - mais Karajan reste magnifique dans son genre.
- Bernstein, New York (1964)
Issue de la première intégrale de Bernstein, cette 5e est (évidemment) moins maniérée, mais aussi moins réussie que le remake chez DG avec Vienne. Cette version n'est pas mauvaise en elle-même, mais pâtit énormément de la comparaison avec l'autre version, que ce soit pour l'orchestre, pour la prise de son et pour la vision de l'oeuvre. L'intégrale Sony contient d'autres trésors autrement plus précieux.
- Spoiler:
I) Passé le solo d'ouverture, la lecture s'avère très classique : cordes lisses, tendres, atmosphère amère, résignée. Dans les passages ff, Bernstein n'hésite (déjà ) pas à donner une couleur vulgaire. II) Malheureusement pour les cuivres, tranchants et vulgaires à souhait, il y a les cordes : trop plates, sans énergie, allant jusqu'à faire fléchir le tempo. La lecture reste un peu superficielle ; malgré de forts contrastes, on s'ennuie dans les passages "féminins" - la faute aux cordes, encore une fois. III) Excellent travail des cuivres encore une fois, acides. Les cordes, douces et tranquilles, sont plus à leur affaire ici. Le drame est éclipsé, la tranquillité règne - c'est le mouvement le plus réussi. IV) Sentimentalité. Bernstein prend son temps (11 minutes),les couleurs sont plus métalliques (cordes) que douces. V) Bon travail des vents encore une fois, mais les cordes ne sont pas à leur affaire (les basses !). Bilan : version appelée à être comparée avec celle de DG - et la comparaison est cruelle. La vision de Bernstein est valable, mais desservie par son orchestre qui n'est pas dans son meilleur jour et par la prise de son. La lecture reste classique, même si l'on décèle déjà quelques ralentissements caractéristiques du dernier Bernstein.
- Bernstein, Vienne (1975)
La version souvent citée comme référence. Bernstein creuse les contrastes, manière son discours comme personne, et nous invite à un véritable voyage psychologique. A connaître absolument, sauf peut-être comme première version.
- Spoiler:
Pour décrire cette version, les qualificatifs psychologiques s'imposent. I) Véritable introduction au drame. Bernstein n'a pas peur de la vulgarité ; les passages dramatiques sont comme des abîmes, du néant (il n'en ressort rien), les passages plus doux sont résignée. La musique est très émotionnelle. Bernstein sculpte la partition et nous donne l'impression finale que rien n'a été fait, que tout a été vain. L'immobilité domine. II) Un sommet : le contraste avec le I est spectaculaire. La musique veut avancer, le ton est sombre, dramatique, explosif. Les passages plein explosifs alternent avec les rappels immobiles du I. Le meilleur deuxième mouvement de la discographie. III) Le climat se fait plus apaisé. Sonorité massive, assez maniérée. On est constamment sur le fil au bord de l'abîme, au bord du précipice et de la catastrophe. Le mouvement est un jeu d'ombres et de lumière, le souffle ne retombe jamais. IV) Etiré, du Bernstein pur sucre. V) Joie orchestrale : les instruments chantent. Sonorité un peu trop massive. Bilan : une vision très extrême de la 5e, qui ne finit pas de fasciné. Un vrai voyage, une vision très solide, ce qui implique une forte cohésion. On reprochera évidemment à Bernstein ses exagérations et sa massivité.
- Neumann, Leipzig
Version d'un chef mahlérien méconnu, qui nous prouve ici qu'il n'a rien d'un interprète de seconde zone, mais plutôt d'un interprète de premier ordre ! Neumann est très direct, emporte tout avec lui d'un seul geste. Chaque est gorgée de vie.
- Spoiler:
I) Tempo allant, sans aucune lourdeur. Le son est vif, précis, sans sentimentalité ; le drame avance sans obstacle ni regards en arrière. Neumann imprime une intensité rare à sa musique. II) Le contraste avec le I est réalisé par des cuivres très incisifs, des attaques orchestrales parfois agressives, des sonorités tranchées. Neumann n'en oublie pas l'équilibre pour autant, maintient un tempo allant, sans sentimentalité. L'orchestre est totalement décomplexé. III) La lecture emporte tout : tour à tour aérienne, cosmique, dynamique, entraînante et variée, elle se démarque par sa profonde conviction : Neumann est convaincu et passionné. IV) Tout en douceur, amoureusement. V) Le bon-sens terrien de Neumann convient à merveille ici, pour un mouvement spontané, dynamique et joyeux. Bilan : version de référence. Neumann se situe aux antipodes de Bernstein : il ne cherche pas l'effet psychologique, émotionnelle, mais bien l'efficacité et la spontanéité. L'orchestre, précis et juste, emporte tout sur son passage dans une lecture incisive - quelle conviction !. Le meilleur dans le genre Mahler sanguin.
- Neumann, Prague (1978)
Remake avec la Philharmonie tchèque. Si cette version a moins de dynamisme, elle gagne en couleurs, en chant orchestral. Une version très solide.
- Spoiler:
I) Tempo allant, spontané ; les passages "féminins" avancent sans complaisance. La lecture est résignée, mais pas désespérée. Magnifiques couleurs orchestrales (les vents !). Seul reproche, on trouve plus habité. II) Manque quelque peu de dynamisme, surtout d'attaques plus incisives. Le contraste avec le I est pourtant réussi - et il faut encore une fois louer le chant du Phiharmonique tchèque et ses appels de vents. III) Peaceful, presque trop lent. L'atmosphère est détendue, sans aucune agressivité, pleine de douceur. On se laisse emporter par les nuances, l'équilibre et les couleurs (encore une fois !). Le mouvement est presque pastoral. IV) Douceur et beauté de l'orchestre. V) Joie tranquille, promenade au soleil. Il semble que Neumann utilise une édition inhabituelle de la partition (partie des timbales notamment). Bilan : Lecture immédiate et spontanée, encore une fois. La progression entre drame et joie est mise de côté, elle ne constitue pas le centre de la vision de l'oeuvre. Il manque cependant à Neumann ce grain de folie et plus d'engagement rythmique. Cependant, cette version se démarque par l'orchestre le plus somptueux qui soit.
En guise de conclusion, je rajouterai juste que mes deux versions de référence sont Neumann/Leipzig et Bernstein/Vienne. Je rajouterai Tennstedt et Sinopoli lorsque je les aurai entendus.
Dernière édition par Horatio le Mer 10 Aoû 2011 - 22:20, édité 2 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 21:21 | |
| T'as intérêt à écouter Barbirolli aussi, parce que personne ne fait aussi bien (et Rattle aussi, parce que sa version berlinoise est superbe ; et Scherchen parce que c'est Scherchen).
Par contre Abbado-Berlin c'est après sa première intégrale, il l'avait déjà enregistrée avec Chicago cette 5e. C'est d'ailleurs plutôt à rapprocher des enregistrements géniaux des 3-6-7-9, pas tellement postérieurs finalement...
Ah oui, et aussi, je trouve que tu ne devrais pas abuser des spoilers, puisque ce que tu dis est intéressant... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 21:26 | |
| Ah oui, aussi, dans ton comparatif, Neumann s'impose assez naturellement comme référence, avec Karajan pas loin. Mais on reste là dans du Mahler un peu neutre, très poli (mais magnifiquement fait). Si je recommande Barbirolli (et Scherchen) c'est parce que c'est une vision bien plus engagée, le premier mouvement est notamment incomparable (et c'est particulièrement utile dans cette symphonie où l'engagement est assez rare de la part des chefs, même Bernstein est assez neutre je trouve). Et si je recommande Rattle c'est parce que je pense qu'on est là encore un cran au-dessus de Neumann dans la perfection orchestrale (si, si). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 21:28 | |
| - discobole a écrit:
- Et si je recommande Rattle c'est parce que je pense qu'on est là encore un cran au-dessus de Neumann dans la perfection orchestrale (si, si).
Sur ce plan là, celle de Jansons pour RCO live est également remarquable. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 21:33 | |
| Ah effectivement, tout à fait d'accord (même si je crois ne pas l'avoir écoutée en entier et avoir oublié d'y revenir ) |
| | | Invité Invité
| | | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 21:53 | |
| Très beau message ! Bravo |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 21:55 | |
| - Siegmund a écrit:
- Très beau message ! Bravo
Je fais ce que je peux avec mes moyens limités. Et Mahler c'est un peu trop compliqué pour moi, alors je suis incapable d'analyse précisément. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 21:57 | |
| Je parlais du message d'Horatio |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 10 Aoû 2011 - 22:15 | |
| Merci Siegmund ! @ discobole : je te crois sans peine - effectivement, Neumann et Karajan ne font pas dans le Mahler engagé, mais je ne possède pas les enregistrements que tu cites ; je suivrai tes recommandations pour mes futurs achats. Quant aux spoilers, c'était surtout pur rendre la chose clair et lisible. Merci pour la précsion concernant Abbado, je corrige ! |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Sam 27 Aoû 2011 - 0:46 | |
| Suite de mon précédent message : - Sinopoli, Philharmonia Orchestra (1985)
Sinopoli nous livre une lecture très fouillée et analytique, mais qui accentue le drame comme aucune autre, avec un certain emportement inhabituel de sa part. Le jeu du Philharmonia est superlatif, avec trois premiers mouvements d'anthologie. La progression entre drame et joie est malheureusement moins marquée que chez d'autres et plus saccadée.
- Spoiler:
I) Le ton est d'emblée très dramatique : cuivres conquérants et imposants, sonorités métalliques aux cordes. Sinopoli creuse la polyphonie, fait ressortir nombre de contre-chants, ajoutant ainsi de la masse orchestrale - aboutissant à une interprétation de grande ampleur sonore, au service du drame ; il ne tombe jamais dans la lourdeur, et crée l'effet d'immobilité par les grands "vides" qui succèdent aux passages dramatiques. II) Sinopoli déploie ici de grands contrastes entre les passages forte - joués avec un air d'apocalypse, comme dans le I - et les passages féminins, plein de douceur et d'appels sereins de vents (passages presque retenus d'ailleurs). Le tempo est allant, l'orchestre très précis dans ses attaques, et les cuivres, plus distants à l'écoute, sont merveilleusement imposants ; bien que le ton n'ait pas fondamentalement changé depuis le I, le chef injecte déjà plus de violence dans la musique 1. III) Nous avons droit à une belle démonstration orchestrale. La musique est beaucoup moins tourmentée, bien que les passages dramatiques soient toujours mis en avant. Sinopoli prend un tempo rapide afin de ne pas tomber dans la lourdeur, puisqu'il manie toujours de grosses orchestrales qui deviennent ici très agiles. Cette vision du mouvement me fait penser à Bernstein DG. IV) Bel exemple de beauté plastique et de chant orchestral. V) Sinopoli conserve sa masse orchestrale, qui prend un ton plus excité, avec des sonorités chauds et plus caressantes qu'auparavant. Bilan : Sinopoli signe ici une interprétation de premier ordre - tout y est : l'excitement, le drame, les couleurs, la beauté et la violence -, soutenu par un magnifique orchestre aux couleurs variées (métalliques, caressantes). Fidèle à sa réputation, il trouve de nombreux détails d'orchestrations que personnes avant lui n'avait fait ressortir. La lecture reste très personnelle, comme celle de Bernstein (ce dernier est plus dans le roman psychologique, alors que Sinopoli est plus dramatique), mais n'en demeure pas moins passionnante. _______________________ 1Notez que l'on entend à plusieurs reprises Sinopoli qui harangue son orchestre, notamment lors des passages plus dramatiques (en tout cas dans la version Eloquence).
- Tennstedt, Philharmonique de Londres (1978)
Tennstedt est peut être le chef qui a le mieux compris la notion de progression dans cette symphonie : il faut attendre le dernier mouvement pour que toute menace soit définitivement écartée. Son interprétation est souvent fulgurante, en ceci qu'à de nombreux endroits elle est évidente. L'orchestre produit une magnifique masse sonore.
- Spoiler:
I) La montée de trompette et la "catastrophe" qui suit illustre bien l'optique de Tennstedt : passer du triomphe au drame le plus noir, le plus injuste. Les cuivres volontaires donnent aux passages dramatiques un air de révoltes, comme des cris de colère, alors que les passages plus doux sont comme des plaintes, des consolations de plus en plus résignées. Ce puissant contraste nourrit tout le morceau. II) Un certain désordre vient faire opposition au I ; Tennstedt joue également sur les différences de masses sonores. Le drame est plus discret, mais il est partout : même les passages féminins sont hantés de son ombre, on ressent le malaise - si bien que les tutti finals en deviennent douleureux. Une grande réussite. III) La progression continue : ce mouvement acquiert réellement sa fonction de "clef de voûte" de la symphonie, car Tennstedt le construit comme une conquête de l'optimisme. Le début est franchement équivoque, et chaque intervention des cuivres (inquiétantes inflexions - donc interprétation remarquable) portera son lot de menaces dramatiques : on est au bord du gouffre, et ce sera aux cordes cuivrées de conquérir cet optimisme qui s'incarne dans le gigantesque déploiement orchestral final. là encore, Tennstedt a trouvé une vision passionnante. IV) C'est ici le repos bien mérité, après trois mouvements de lutte. V) Conclusion de la progression : joie de la victoire, paisible et sereine. Bilan : Tennstedt nous plonge dans une incroyable odyssée émotionnelle, on ne peut qu'en ressortir secoué. L'orchestre philharmonique de Londres dispense un jeu de rêve, remplit à merveille l'espace sonore, et ne manque jamais de véhémence ni d'énergie ; fantastiques prestations des cuivres, qui rendent toutes les ambiances à merveille. Le chef signe ici une version fulgurante, un véritable sommet - sans qu'on n'ait jamais l'impression que ses choix soient trop personnels.
En guise de conclusion, je rajouterai juste que mes deux versions de référence sont Neumann/Leipzig et Bernstein/Vienne. Sinopoli est un complément indispensable si l'on aime les versions plus personnelles que celles de Neumann, tandis que Tennstedt est l'un des choix prioritaires si l'on recherche un compromis entre énergie, déploiement orchestral et vision de l'œuvre. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Sam 27 Aoû 2011 - 2:08 | |
| À quand Barbirolli ? |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| | | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Ven 9 Sep 2011 - 17:55 | |
| Je découvre la version de Chailly avec l'Orchestre royal du Concertgebouw, qui me surprend par sa profondeur, son expressivité fascinante, moi qui avait des rapports loin de là avec cette symphonie. Dès le premier mouvement. C'est vraiment très impressionnant, je redécouvre cette symphonie. |
| | | gilles78 Mélomane averti
Nombre de messages : 262 Age : 58 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 15/06/2009
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Ven 9 Sep 2011 - 18:19 | |
| La version Chailly est très puissante, mais pas toujours très subtil à mon gout. Je comprend que l'on puisse aimer cette tornade qui emporte tout sur son passage, personnellement je préfère les versions plus lyrique de Barbirolli ou de Kubelik version de 1971 chez DG. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Ven 9 Sep 2011 - 19:33 | |
| - gilles78 a écrit:
- La version Chailly est très puissante, mais pas toujours très subtil à mon gout. Je comprend que l'on puisse aimer cette tornade qui emporte tout sur son passage, personnellement je préfère les versions plus lyrique de Barbirolli ou de Kubelik version de 1971 chez DG.
La subtilité, on la trouve quand même dans ce raffinage coloré extrême de l'orchestre. Je le trouve ce couple très (trop) hédoniste moi. |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Dim 16 Oct 2011 - 0:02 | |
| Je viens de découvrir la version de Dudamel J'en ai envi de pleurer rien que d'avoir eu mon histoire d'amour avec l'adagietto réduit à néant, inexistant ici. ... au risque de dire une banalité (Je penses que certain d'entre vous, si se n'est pas la totalité, s'attendent à ce résultat) C'est la version la plus horrible que j'ai jamais entendu de ma vie : (Je me cite dans le sujet playlist) : - Citation :
- Dudamel interpretant la 5eme de Mahler : C'est vraiment mauvais, très, trop mauvais. C'est décousu, surjoué ou pas assez joué au contraire je ne sais pas, il n'y a pas de cohérence, pas de point fort, de point culminant où la musique de Mahler prends toute sa puissance. Dans le premier mouvement tous le sens de la musique parait passer à la trappe. Là il ne se passe strictement rien, et ça donne même carrément la sensation que c'était une volonté de Dudamel de passer à coté de l'oeuvre. Peu être voulait-il trop innové, la faire d'une manière différente ... Le premier mouvement que j'aime tant est vraiment le coup de hache qui m'a déçu pour tout les autres mouvements (qui étaient heureusement mieux mais pas suffisamment correcte pour être bon). C'est dommage, moi qui lui trouvais des bonnes qualités (notamment dans une version qu'il avait fait de la 10eme de Chostakovitch plutôt intéressante) là vraiment il me déçoit.
C'est pas bon tout ça. EDIT : Et je ne vous parles même pas de tous se que j'ai pensés de l'adagietto parce que dans deux minutes je m'énerves et je fais tous cramer - Spoiler:
qu'elle sabotage ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Dim 16 Oct 2011 - 0:20 | |
| N'aimant ni particulièrement la Cinquième, ni spécifiquement Dudamel, je n'ai pas écouté, mais il faut bien voir tout de même qu'il s'agit d'un orchestre très jeune, et que tu compares à une discographie colossale... tu ne prends peut-être pas les bonnes proportions pour comparer lorsque tu "descends" dans l'offre des interprétations.
(Et je ne vais pas l'écrire à chaque fois, mais je suis toujours étonné de lire des termes comme "massacre" quand les notes et les phrasés écrits sont faits... un massacre, c'est lorsque tout est défiguré, qu'on n'entend plus Mahler, non ?)
Dernière édition par DavidLeMarrec le Dim 16 Oct 2011 - 0:41, édité 1 fois |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Dim 16 Oct 2011 - 0:34 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- N'aimant ni particulièrement la Cinquième, ni spécifiquement Dudamel, je n'ai pas écouté, mais il faut bien voir tout de même qu'il s'agit d'un orchestre très jeune, et que tu compares à une discographie colossale... tu ne prends peut-être pas les bonnes proportions pour comparer lorsque tu "descends".
(Et je ne vais pas l'écrire à chaque fois, mais je suis toujours étonné de lire des termes comme "massacre" quand les notes et les phrasés écrits sont faits... un massacre, c'est lorsque tout est défiguré, qu'on n'entend plus Mahler, non ?) Oui tu as raison sur le fait qu'aujourd'hui Dudamel se retrouve face à une discographie colossale et particulièrement impressionnante de cette oeuvre qu'il dirige (et des autres bien sûr), mais ça n'empêche que c'est vraiment décevant. Connaissant bien cette 5eme, j'en connais les points importants, les coins et recoins qui lui font prendre forme, je ne retrouve pas là les détails inévitables qui font le caractère de cette symphonie, tous les points importants et culminants qui la font vivre. Justement je trouve qu'elle n'a pas de forme avec Dudamel. Après j'ai beau me relire je ne vois pas le mot massacre ( ). J'ai parlé de sabotage, j'ai utilisé le mot horrible .. mais pas massacre, même si j'y ai pensé, je me confesse, mais après ta petite leçon de français sur ce mot je me rappellerais et je ferais attention avant de l'utiliser |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Dim 16 Oct 2011 - 0:38 | |
| Oui, pardon, j'ai utilisé le mot pour résumer l'ensemble de ton propos, je ne vois pas spécialement de nuance avec "sabotage" (qui porte lui aussi la notion d'intentionnalité !).
Après, je n'ai pas écouté, c'est peut-être tout mou - et effectivement, je n'avais pas écouté aussi parce que je redoutais que ça manque d'arêtes, que ça sonne assez égal... |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Dim 16 Oct 2011 - 0:54 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Oui, pardon, j'ai utilisé le mot pour résumer l'ensemble de ton propos, je ne vois pas spécialement de nuance avec "sabotage" (qui porte lui aussi la notion d'intentionnalité !).
Après, je n'ai pas écouté, c'est peut-être tout mou - et effectivement, je n'avais pas écouté aussi parce que je redoutais que ça manque d'arêtes, que ça sonne assez égal... C'est pas tellement le fait que ça soit tout mou dans le sens plat et ennuyeux (quoi que ça l'est quant même un peu) mais surtout le fait que ça manque d'arêtes comme tu dis (très belle métaphore d'ailleurs ) dans le sens où tout se qui, à mon sens, fait la forme, la vie et la personnalité de cette symphonie, tout se qui soutient l'oeuvre se voit oublié, délaissé, vite fait mal fait comme dirait l'expression(d'ailleurs le tempo est plutôt rapide). Quant je l'écoutais je me disait tiens maintenant il va y avoir tel ou tel passage, tel détail, et puis ce détail passait sans que je le reconnaisse, fade, sans couleur, sans vie, quelque fois même je ne la voyait pas passer. Un exemple parmi d'autre : les fameux 4 coups qui débutent l'oeuvre que l'on retrouve à certains moments du premier mouvement tellement vite fait, et mal fait, qu'on en entends plus que 3, quelque fois 2, mâchouillés, marmonnés dans l'instrument, ou alors vite débarrassés, maladroitement. Enfin bref c'est assez décevant. Je ne le conseil pas. |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 19:25 | |
| Poursuivant mon exploration du répertoire mahlérien, j'ai eu la chance de pouvoir me procurer ceci : J'ai commencé mon écoute par la 5e symphonie. - Kondrashine, Orchestre d'état de URSS (1974)
Contrairement à ce qu'on pourrait imaginer, les chefs russes perpétuaient une certaine tradition mahlérienne dans les années 1920 et 30 - surtout après que certains chefs étrangers (Ancerl, Neumann, ...) soient venus diriger Mahler à Moscou. Les premiers Mahlériens de l'époque (Mengelberg, Walter) suscitaient également la curiosité des Russes, si bien que Kondrashine a pu profiter de cet engouement lors de ses années de Conservatoire. Entre 1968 et 69, il joua l'intégrale des symphonies en public (hormis la 8e) et enregistra le corpus quai-complet (ni la 2e ni la 8e) avec l'Orchestre d'Etat et celui de Leningrad (6e et 7e). Enttend-on un Mahler "chostakovisé" ? La tradition aidant, Kondrashine évite l'écueil et livre un Mahler acéré, grinçant et virtuose - un Mahler tourné vers l'avenir qui explore les possibilités d'un orchestre symphonique de fond en comble. Pas de cris de désespoir, de roman psychologique, mais des accents foudroyants et une virtuosité échevelée. I. Kondrashine expose une vision sombre, pessimiste de la marche ; peu de coup d'éclat, mais une tension continue. La musique est on ne peut plus évocatrice - un véritable convoi funèbre sous un ciel noir et orageux : quelques cris, quelques pleurs, mais au final une distance froide, déshumanisée. Ce drame peu affecté, résigné, fait merveille en guise d'introduction "peu impliquée". Les cordes sont toujours en retrait, les vents grincent mais ne s'ébranlent jamais - un magnifique renoncement. II. La machine moscovite se met en marche : la phrase initiale ne tombe pas comme dans le I, elle s'élance et avec elle l'orchestre entier. Les traits sont brefs, secs, sans aucune condescendance. Mais Kondrashine retient encore sa troupe : cette fois, ce sont les passages lyriques, féminins (qui n'ont cependant rien de bucoliques grâce aux timbres métalliques de l'orchestre) qui ont le plus d'assise, le plus de stabilité et qui empêchent la musique de voler en éclats - les passages rapides semblent toujours sur le fil du rasoir, entre délitement et fuite en avant, et le calme finit toujours par s'imposer. Toute l'inertie héritée du I s'attache à enrayer l'avance de la musique, c'est fascinant. III. C'est ici que débute réellement les festivités : l'orchestre fait étalage de tout ce dont il est capable, mais la tension demeure. Le ton est constamment équivoque - magnifique cor solo, dont chaque apparition jette une nouvelle ombre au tableau. Toujours aussi déshumanisée, mais de moins en moins assurée, la musique profite des timbres fantastiques de l'orchestre - un des meilleurs Scherzos que j'aie entendus. L'atmosphère se délie enfin sur la fin, enthousiasmante . IV. Beaucoup de retenue et de dignité. Kondrashine ne sombre pas dans le pathos, trouve presque quelque chose d'aérien. V. Débonnaire, bon enfant et subtilement gauche - s'il n'a pas le feu d'autres versions, ce final est efficace et se situe dans la ligne des mouvements précédents. Bilan : un Mahler virtuose, pris avec beaucoup de hauteur et jamais exagéré. Kondrashine élève la symphonie au un niveau démiurgique , suivi par un orchestre dont les timbres font des merveilles. A connaître absolument .
|
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 19:28 | |
| J'avoue que ça donne vraiment envi |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 21:17 | |
| - Rach-phaël06 a écrit:
- J'avoue que ça donne vraiment envi
Oui, pour approfondir Mahler, Kondrashine est idéal ! Par contre, pour se procurer les enregistrements, c'est plus difficile ... Il y a sa 7e avec Amsterdam qui est en vente sur Amazon france la dernière fois que j'ai regardé - un vrai petit bijou ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 21:29 | |
| Ce qui est agréable avec ces Mahler de Kondrachine, c'est peut-être en premier lieu qu'ils sont très bien enregistrés, loin de ce à quoi on est habitué dans le catalogue Melodiya en règle générale. |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 21:31 | |
| - Horatio a écrit:
- Rach-phaël06 a écrit:
- J'avoue que ça donne vraiment envi
Oui, pour approfondir Mahler, Kondrashine est idéal !
Par contre, pour se procurer les enregistrements, c'est plus difficile ... Il y a sa 7e avec Amsterdam qui est en vente sur Amazon france la dernière fois que j'ai regardé - un vrai petit bijou ! En tant que défenseur et gros consommateur de médiathèques, il y a peu être une chance que la merveilleuse de Nice en possède un enregistrement . Si non je me débrouillerais. Enfin merci du conseil ____________________________________________________________________________________________ EDIT : Oups j'ai confondu ce sujet avec les Playlist ( )
Dernière édition par Rach-phaël06 le Jeu 27 Oct 2011 - 21:55, édité 1 fois |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 21:34 | |
| - discobole a écrit:
- Ce qui est agréable avec ces Mahler de Kondrachine, c'est peut-être en premier lieu qu'ils sont très bien enregistrés, loin de ce à quoi on est habitué dans le catalogue Melodiya en règle générale.
Très juste. A t'entendre (ou plutôt te lire), tu dois connaître ces versions - qu'en penses-tu (et plus particulièrement avec cette 5e) ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 21:43 | |
| J'aime beaucoup Kondrachine dans Mahler, et s'il fallait avoir un seul coffret (intégrales et anthologies confondues), je ne sais pas si je prendrais celui-là mais j'y réfléchirais sérieusement (surtout que je pourrais y ajouter la 2e que je veux ). Dommage, à ce propos, qu'il n'y ait pas de 2e par Kondrachine... Dans l'ensemble ces lectures sont formidables, c'est très coloré, brillant, ça ne traîne jamais, ça tire vers Chostakovitch et, grâce à l'orchestre et à la prise de son, ça permet aussi de profiter de tous les détails de l'orchestration avec un petit côté moderniste très plaisant. La meilleure du lot est sans doute la 4e, enfin la 7e aussi mais Amsterdam est encore plus parfait. Pour dire quelque chose précisément sur la 5e il me faudrait réécouter, je reviendrai quand je l'aurai sur les oreilles. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 21:46 | |
| oui la 7ème d'Amsterdam est enregistrée miraculeusement, mais il y a aussi un septième et une 4ème russes (en russe pour le lied final) qui sont intéressantes |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 21:52 | |
| - discobole a écrit:
- J'aime beaucoup Kondrachine dans Mahler, et s'il fallait avoir un seul coffret (intégrales et anthologies confondues), je ne sais pas si je prendrais celui-là mais j'y réfléchirais sérieusement (surtout que je pourrais y ajouter la 2e que je veux ). Dommage, à ce propos, qu'il n'y ait pas de 2e par Kondrachine...
Dans l'ensemble ces lectures sont formidables, c'est très coloré, brillant, ça ne traîne jamais, ça tire vers Chostakovitch et, grâce à l'orchestre et à la prise de son, ça permet aussi de profiter de tous les détails de l'orchestration avec un petit côté moderniste très plaisant. La meilleure du lot est sans doute la 4e, enfin la 7e aussi mais Amsterdam est encore plus parfait.
Pour dire quelque chose précisément sur la 5e il me faudrait réécouter, je reviendrai quand je l'aurai sur les oreilles. Quand tu dis que ce Mahler tire vers Chostakovitch, à quoi penses-tu exactement ? Je penserais plutôt le Chostakovitch des dernières symphonies (13-15) personnellement... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Jeu 27 Oct 2011 - 22:08 | |
| Pas seulement, je pensais à Chosta en général (cf. la 9e du soviétique par exemple, ou même la 7e). Surtout Kondrachine fait dans Mahler quelque chose qu'on a l'habitude d'entendre dans Chostakovitch. Et qui y réussit beaucoup. Pas si éloigné d'ailleurs de certaines lectures aussi directes (quoiqu'un peu plus arides) qu'on trouve sous la baguette de Walter, ou par exemple Sanderling, bref des choses admirables. |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7940 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Sam 2 Fév 2013 - 10:14 | |
| Hier j'ai entendu cette symphonie par l'orchestre Radio France dirigé par un certain Markus Stenz (qui remplaçait à Pleyel Myung-whun Chung - que j'étais curieux d'entendre dans ce répertoire), et figurez-vous que c'était vraiment très bien... Si je poste ici, ce n'est pas pour parler interprétation mais pour souligner le fait que j'ai eu un grand bonheur à entendre cette œuvre : non seulement parce que cet univers musical est d'une hauteur et d'une richesse d'inspiration qui me terrassent à chaque fois que je le redécouvre après quelques mois, mais parce que jusqu'à récemment cette symphonie était celle que j'aimais le moins avec la Première - peut-être en raison de son optimisme, de son côté nettement italianisant, plus bigarré et moins unitaire que la Quatrième ou la Sixième et moins profondément original et fascinant que la Septième, de l'absence d'un immense mouvement, du Scherzo et du Rondo final trop joyeux à mon goût, de l'Adagietto trop célèbre... Toujours est-il que je suis en train de revenir sur cette opinion : cette œuvre est une merveille totale (un condensé de Mahler d'un certain point de vue : on y trouve des ressemblance avec quasiment toutes ses autres œuvres jusqu'aux Neuvième et Dixième), avec mention spéciale pour le Scherzo qui contient des moment d'une poésie ineffable, unique dans son œuvre... Et ce côté un peu "italien" et solaire, cette expressivité plus franche et directe, il se trouve qu'à présent je l'aime énormément (rendez-vous dans un an pour voir si je me serai mis à écouter du Verdi )... |
| | | Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 30 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Sam 2 Fév 2013 - 12:01 | |
| Je ne vois pas très bien ce que tu trouves d'italien dans cette symphonie ... - Citation :
- (...) avec mention spéciale pour le Scherzo qui contient des moment d'une poésie ineffable, unique dans son œuvre (...)
Tout-à-fait d'accord . Dans une bonne interprétation, ce mouvement est constamment sur le fil qui sépare l'abîme de la joie la plus lumineuse. |
| | | Asinius Pollion Mélomaniaque
Nombre de messages : 953 Age : 29 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 03/01/2013
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Dim 3 Fév 2013 - 14:58 | |
| +1 pour Bernstein |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 11 Déc 2013 - 11:07 | |
| Écouté Levine / Philadelphie (RCA). Parce que je révère absolument à peu près tout ce que Levine a fait dans le domaine symphonique.
Et sans surprise, tout est construit avec élan, chaleur et évidence, pas de problème de ce côté-là. En revanche, je n'aime pas du tout les cuivres de Philadelphie ; il doit y avoir un effet générationnel, car je n'avais jamais remarqué à quel points ses cuivres cultivaient une forme de grésillement aigrelet (américain en diable) assez désagréable lorsqu'il est permanent, et assurant un mauvais fondu avec les autres vents.
Au chapitre des surprises, je n'ai rien contre la compression dynamique, mais point trop n'en faut : les climax tuttissimi font exactement le même bruit que les cordes de l'adagietto ! Il y a un degré où ça finit par brouiller les logiques de la musique...
Un bon moment grâce à Levine, mais un disque bizarre. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 11 Déc 2013 - 17:17 | |
| Lewis M. Smoley estime que c'est une des meilleures versions de la discographie. Mais quand il ajoute « avec celle de Karajan », ça interjette un certain discrédit sur son propos |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie Mer 11 Déc 2013 - 17:37 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Lewis M. Smoley estime que c'est une des meilleures versions de la discographie.
C'est aussi, étrangement, l'avis de la sœur et de la nièce de Levine. - Citation :
- Mais quand il ajoute « avec celle de Karajan », ça interjette un certain discrédit sur son propos
Disons que ça l'éclaire sur des attentes particulières. Effectivement, Levine fait une Cinquième plutôt léchée, qui cherche à taquiner le Beau. |
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| Sujet: Re: Mahler- 5ème symphonie | |
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