Mahler- 6ème symphonie

Ah là symphonie "tragique" ! Quel monument, de force et de violence ! Mais ce n'est pas que cela bien au contraire ! Là est la difficulté, il faut maîtriser l'art de la nuance pour dompter cette périlleuse 6ème !

Sir John Barbirolli homme, dont la vie ne faut pas toujours rose, le savait mieux que quiconque et y a exceller. Tout comme Simon Rattle avec Berlin en 1987 ou encore van Beinum.

Inbal a fait une belle 6e chez Denon.

Pour moi le dernier mouvement est une cathédrale de la musique, je suis sûr que des pros des partitions comme certains sur ce forum pourraient passer des semaines à étudier le jeu de construction/destruction sur les motifs et thèmes. Pour ma part, étant à des années-lumière de savoir déchiffrer ces choses, je me contente d'une admiration sans borne pour ce dernier mouvement, l'un de mes trois préférés chez Mahler.

Inbal tient donc On cite souvent son intégrale comme "éphémère" un effet de mode des années 80...

Ce n'est que récemment que j'ai entendu parler de cet effet de mode au début sur Inbal. A l'époque où j'ai acheté mes CD de Mahler par Inbal (c'était au debut des années 1990), j'ai vraiment bien aimé, c'est tout. D'ailleurs en général je fuis les modes.
J'ai 7 symphonies de Mahler par Inbal. Je dirais que seules 2 ou 3 me plaisent vraiment au point d'oser les citer. La 6e en fait partie.
Par ailleurs le personnage (entendu en longue interview sur France Musique je crois) me paraît assez sympathique et avec pas mal d'humour.

Mais d'autres versions (Barbirolli, en effet) me plaisent au moins autant, bien entendu.

Dans le gros topic est fait mention de Szell ou Bernstein (en gros)... Bernstein c'est la version de quelle année?

Les versions que je connais:

-Szell, le disque par lequel j'ai découvert Mahler, avec le recul je suis rudement bien tombé, c'est vraiment une version (live) extraordinaire, implacable et en même temps lyrique, l'orchestre est superbe, la prise de son très bonne pour un live.

-Boulez, c'est très détaillé, c'est beau, mais le premier mouvement est pris trop lent, au final c'est un peu froid, boulézien quoi...

-Solti, c'est fracassant, très rapide, très urgent, superficiel dirons certains... Moi j'aime bien. Ca peut être un bon choix pour toi Jorge.

-Inbal, j'ai l'intégrale (chez Brilliant) achetée pour une bouchée de pains lors des soldes Abeille, mais je ne me souviens pas trop de cette 6è.

-Bernstein en DVD, pas encore regardé la 6è, mais je me régale d'avance!

J'adore Szell donc j'irai voir par là...

Sinon Solti a l'air tentant, d'autant que j'aime bien ce chef.

Bernstein c'est aussi extra surtout le dvd ! là tu peux foncer !

Pour s'y retrouver dans les différentes intégrales Bernstein, voir ici: https://classik.forumactif.com/Musique-classique-c1/Discographie-f2/Mahler-Bernstein-t943.htm

Les deux meilleures versions sont pour moi :
- Boulez (comme toujours supérieur), le premier mouvement n'est pas "trop" lent, c'est en effet moins vite que d'habitude mais il donne une dimension extra.
- Mitropoulos avec l'orchestre de la radio de Cologne, enregistrement qui date de 1957 (si je ne me trompe) et qui est vraiment génial !

Luc Brewaeys a écrit:

- Boulez (comme toujours supérieur), le premier mouvement n'est pas "trop" lent, c'est en effet moins vite que d'habitude mais il donne une dimension extra.

Ah mais c'est mou, ça n'a pas d'élan, ça n'est pas tragique, c'est froid...

Xavier a écrit:

Luc Brewaeys a écrit:

- Boulez (comme toujours supérieur), le premier mouvement n'est pas "trop" lent, c'est en effet moins vite que d'habitude mais il donne une dimension extra.

Ah mais c'est mou, ça n'a pas d'élan, ça n'est pas tragique, c'est froid...

+ 50... On ressent rien de la violence de l'oeuvre... on dirait que l'orchestre se bride tout le temps... Ca doit être l'ascèse boulezienne...

Mes deux versions préférées :

- Barbirolli / New Philharmonia : Interprétation rééllement "tragique". On entend même les grognements du chef. La tension est à son comble. On marche constamment au bord du gouffre. L'achat en vaut vraiment la peine.
- Thomas Sanderling / Orchestre Phliharmonique de Saint-Pétersbourg : sonorités magnifiques (excellente prise de son).

Sanderling est c'est vrai souvent citer en modele pour la 6ème, je vais tenter de la commandée pour me faire un idée. Sinon je reste fidèle à Lenny au dvd et Barbirolli.

Il y a eu un Blind test je crois il y a quelques temps sur cette 6e, dommage c'est plus dispo j'aurais aimé y jeter une oreille :p

Sinon Bernstein Vienne DG, Rattle Berlin (1987), Abbado Lucerne ou Berlin, Tennstedt Live, Barbirolli très bien avec le Philharmonia, Levine a fait du très bon boulot avec le Lso, vraiment magnifique... et j'en oublie (j'aime assez ce que fait Boulez là dedans) mais celles citées ici sont vraiment le top of the top.

Karajan67 a écrit:

Ah là symphonie "tragique" ! Quel monument, de force et de violence ! Mais ce n'est pas que cela bien au contraire ! Là est la difficulté, il faut maîtriser l'art de la nuance pour dompter cette périlleuse 6ème !

Sir John Barbirolli homme, dont la vie ne faut pas toujours rose, le savait mieux que quiconque et y a exceller. Tout comme Simon Rattle avec Berlin en 1987 ou encore van Beinum.

A propos de Barbirolli, j'ai une version de la 6e avec le New Philharmonia que j'aime beaucoup, or elle ne correspond pas à ta pochette et en plus elle est couplée avec Métamorphoses et non Une Vie de Héros.

Est-ce la même ?

PS : je m'excuse pour mon premier message de ce fil où je parle du Finale (pour ne rien dire, en plus) : j'ai (enfin) compris qu'on était sur le forum "disques" et non "oeuvres" et que ce genre de débordement devrait être évité

Oui c'est la meme, moi je l'ai acheté cette année dans un coffret vert à 8.99 euros en Fnac avec les oeuvres de Strauss que tu cites

La symphonie 6 par Pierre Boulez



Voilà un disque révolutionnaire à bien des égards. Autant le dire ce disque ne peut pas être votre seule référence car il y a trop de parti prit de la part de Boulez.
Mais qu'importe le rythme parfois lent, fluctuant, car ce disque est vraiment novateur. Quelle révélation, j'y entend des détails, des sonorités jamais entendues jusque là. Boulez donne de la compréhension de la transparence à une oeuvre pourtant si complexe. Le Wiener est à tomber, le final est titanesque. Et pourtant... Boulez et moi ce ne fut pas toujours l'amour fou mais je suis heureux de m'incliner devant un tel chef-d'oeuvre

Assurément dans mon trio de référence avec Bernstein (dvd DG) et Barbirolli (EMI). Si le reste du cycle est ainsi cela promet !

Vous pensez quoi franchement de Boulez dans Mahler ? Bien sur repondez dans les topics correspondant à chaque symphonies. Sinon Xavier va hurler à son retour

Je n'ai écouté que la 6è et ça me suffit.

Maintenant, je ne nie pas l'intérêt du truc, mais ça n'est pas ma tasse de thé.

fgero tu pourrais nous parler de la version MTT SFS ?

Guigui a écrit:

fgero tu pourrais nous parler de la version MTT SFS ?

Tu pourrais traduire pour les novices s'il te plaît ?

Michael Tilson Thomas avec le San Francisco

Merci, les mahleriens sont donc une secte au même titre que les wagnériens !

Guigui a écrit:

fgero tu pourrais nous parler de la version MTT SFS ?

Sur les 4 symphonies de Mahler par MTT que j'ai (1,4,6,7), la 6e fait partie des deux qui me semblent dignes d'intérêt (à mes petites oreilles bien sûr).
Par contre, j'ai un souci avec cette version.
Je m'explique : outre la musique, une autre de mes passions est la hi-fi. Or cet album (que je lis en SACD stéréo, d'ailleurs) possède une qualité technique d'enregistrement bluffante (image sonore très large et profonde, timbres richissimes, dynamique TRES impressionnante), et je pense que cela influe fortement sur mon jugement.
Du coup, malgré que je prenne beaucoup de plaisir à l'écouter, je me demande si cette version n'est pas plus quelconque que ce que je vous en dis, au final.
Le facteur technique influe peut-être trop dans mon jugement, et pourtant j'essaye de ne pas en tenir compte.

Bref, avec ma subjectivité personnelle et dans mon contexte, cette 6e (et aussi la 7e) vaut bien un achat.

Voici deux jours que je m'écoute la 6eme de Mahler dirigée par Bernstein conduisant l'Orchestre Philarmonique de New-York, et quel bonheur ! Je connaissais mal cette symphonie et j'en apprécie la puissance, la vigueur, le chaos apparent derrière lequel transparaît encore une fois tous les tourments de l'âme humaine. Rien à faire, décidément : Mahler est un des plus grands !

Je vais tester ce soir pour vous ne exclusivité la 6ème d'Abbado à Lucerne, un dvd Euroarts.

Verdict: Abbado est toucher par la grace c'est aussi simple que celà... pas la peine d'epiloguer les images et la musique se suffisent à elles-memes. C'est charger en emotion en intensité, à la fin du concert on se demande si Abbado va reprendre ses esprits tellement c'etait fort !

C'est le concert qui était passé à la télé, non?

Xavier a écrit:

C'est le concert qui était passé à la télé, non?

Oui, il est enfin sorti !

Un extrait :
http://www.naxos.com/catalogue/item.asp?item_code=2055649#

En France je ne suis pas certains qu'il ne soit déjà disponible malheureusement

Je viens de chercher sur Amazon, et il n'y a rien.

Ont ils prévu de sortir toute la collection avec ce type de pochette et abbado / Lucerne ?

Car j'ai vu la seconde notamment avec Abbado / Lucerne mais dans une présentation différente.

Peut être un coffret en vue ?

Un coffret Abbado/Lucerne de 5 dvd est prevut pour la rentrée je crois reprenant sa 7ème de Bruckner, la Mer, et certaines voir toutes (?) ses Mahler.
La 6ème qui est maintenant en boite date de 2006, et chaque année nous auront en dvd les concerts marquants de l'année d'avant. Comme c'est le cas depuis 2004. (La mer datant de 2003).
Pour ce qui de la 2ème de Mahler elle est différente car elle est parue chez TDK... mais depuis Euroarts (à l'instar d'Unitel pour DG) à pris sa liberté et choisit de sortir elle meme ses dvds.

Je viens de réaliser un truc : vous trouvez pas vous aussi que le thème réuccurent du premier mouvement de la 6eme fait vachement penser à la musique du générique des Flinstones ?

Aucun doute : y en a un des deux qu'a pompé sur l'autre... !

Je reviens sur la version Barbirolli/ New Philarmonia chez EMI, je viens de la ressortir après une longue période d'oubli.

L'interprétation du Finale vaut à elle seule l'achat (pour les autres mouvements ça se discute, des goûts et des couleurs).

Il s'agit d'une des versions les plus prenantes de ce sublime mouvement. L'introduction est sur un tempo assez lent, mais sans se planter, bien au contraire : le fil n'est pas rompu, on est totalement glacé, pétrifié. Le reste est à l'avenant : les passages et thèmes lumineux sont plus voluptueux que d'habitude, le contraste avec la noirceur environnante est bien évidemment stupéfiant, les tempi sont adaptés à cet effet. La fatalité est présente et s'étend au fur et à mesure qu'on avance. Bref, une interprétation tout sauf sans âme. Un Must.

Seule la prise de son ne me parait pas au sommet, sur certains pupitres on a des sonorités pincées, et l'image stéréo me parait large mais pas forcément naturelle (de ce côté ci - timbres, image- voir Tilson-Thomas/SFSO).

Je te rejoins Fgero, c'est apocalytique ! J'adore, c'est un choc à chaque ecoute

Adorno, je crois, à propos de la 6e symphonie : "tout est mal qui finit mal."

- Barbirolli : moi aussi j'ai découvert récemment cette version, qui a toujours eu les faveurs de la critique héxagonale. Dès les premières mesures, j'ai été saisi, une machine à broyer se met en route et cela, à ce point là, je ne l'ai jamais écouté dans aucune autre version.
- Bernstein/Vienne (la version des années 80 en CD) : tragique et grinçant (le scherzo, décomposé est une véritable danse macabre)
- Boulez/Vienne n'agit pas sur le meme terrain mais il est celui qui fait le mieux ressortir la subtilité de l'orchestration touffue du premier mouvement. Quelle beauté des timbres. Analytique : certainement, mais je trouve qu'une sorte de froideur clinique, implacable, convient particulièrement bien à cette symphonie. d'autant que l'Andante est tout à fait tendre (il faut parfois sortir des clichés avec Boulez)
- Abbado/Berlin dernière version avant le DVD : j'aimerai avoir votre avis. Le premier mouvement, est-ce aussi l'effet d'une prise de son éteinte, ne me semble jamais décoller. Propre et vide. mais le dernier mouvement par contre, c'est cette version qui me semble t'il m'en a donné quelques clefs. Il y a là une violence rentrée stupéfiante, qui ne sollicite jamais les effets. Simplement et comme Barbirolli, une approche contrapuntique parfaitement maitrisée.
-Van Beinum/Concertgebouw (Tahra) : ne serait-ce la prise de son peu amène, c'est une version racée, profondément émue, qui plus est couplée avec l'une des plus belles 8e de Bruckner qui soit.

J'adore cette version Abbado. Le lyrisme est parfaitement dosé, et la pâte orchestrale exceptionnelle.

La 6ème d'Abbado est bien mais c'est pas ma préférée de son cycle avec Berlin. Je lui préfère Bernstein, Chailly, Gielen (quel son !) et surtout la Rattle avec Berlin d'une fureur intense !

Cette version avec Rattle à berlin me semble décidément alléchante. Quelqu'un connait-il sa version chez EMI avec son cher orchestre de Birmingham ? Elle doit dater du milieu des années 80.
Apparemment, une nouvelle 9e par lui et les Berliner est en préparation.

Rattle c'est souvent très bien dans Mahler car il a le génie de mettre l'accent sur des parties souvent dans l'ombre, ou laissées de cotés par les chefs. C'est très fouiller, non j'aime bien, même si ça manque parfois de ce truc en plus qui fait tant la différence dans Mahler. La 6ème si lui convient très bien de part sa "folie". Mais je maintien que la version avec Berlin est l'une des meilleures de la discographie.

J'ai écouté plusieurs fois la version de Sanderling, et je la trouve très bien. Je n'ai pas vraiment envie d'aller voir ailleurs. C'est finalement dans la même branche que Klemperer, et je pense que je vais limiter ma discographie à Klemperer, Sanderling, Giulini, et Tennstedt. Sur l'œuvre en elle-même, je dirai que le final est peut-être un peu longuet.

-Roma!n- a écrit:

Sur l'œuvre en elle-même, je dirai que le final est peut-être un peu longuet.

Pas une note de trop pour ma part, dans ce Finale

C'est peut-être les premières écoutes qui font ça, mais au moins cinq fois je croyais que ça allait se finir dans la minute... et non en fait. Par contre ça ne manque pas de charme et de puissance dans la version de Sanderling!

Pour le dernier mouvement, je pense que ceux qui en révèlent le mieux les clefs sont les chefs "contrapuntiques", avec une approche étagée qui fait bien ressortir la richesse de l'orchestration : Abbado/Berlin/DG, Barbirolli/New Philharmonia/EMI, Boulez/Vienne/DG, ce dernier toutefois plus inspiré par le 1er mvt.
Non, pour la progression dramatique du dernier mouvement, c'est Abbado/Berlin que je préfère. Et là, vous entendrez bien les fameux coups de mailloches

milia a écrit:

Pour le dernier mouvement, je pense que ceux qui en révèlent le mieux les clefs sont les chefs "contrapuntiques", avec une approche étagée qui fait bien ressortir la richesse de l'orchestration : Abbado/Berlin/DG, Barbirolli/New Philharmonia/EMI, Boulez/Vienne/DG, ce dernier toutefois plus inspiré par le 1er mvt.

Qu'il joue complètement ramollo... je ne trouve vraiment pas inspiré.
Précis, analytique... mais inspiré, bof.

Non, il joue ça étagé. et avec une grande violence intérieure. Il est ramollo dans le premier mouvement, ça oui, mais pas du tout dans le final.

Altier, Xavier, altier. Ca a de l'allure, ça ne se laisse pas aller aux dégoulinages complaisants.

Mais c'est trop lent.

Xavier a écrit:

Mais c'est trop lent.

C'est juste parfait. Je sens moins le temps passer, alors que c'est relativement retenu en effet.