Lucrezia Borgia de Donizetti : discographie

J'ai récemment entendu parler de Lucrezia Borgia quer je ne connais que de nom sur un autre forum.
La discographie de cet opéra est elle importante, et quel enregistrement conseilleriez vous pour une première écoute?

Indique également le nom du compositeur avec le nom de l'opéra dans le titre du sujet, pour la fonction recherche c'est un plus. Merci Calbo.

vartan a écrit:

Indique également le nom du compositeur avec le nom de l'opéra dans le titre du sujet, pour la fonction recherche c'est un plus. Merci Calbo.

OK, c'est fait.

Je ne m'avancerai pas plus loin dans ce topic...

Il me semblait que c'était toi la spécialiste de ce répertoire, Calbo? A moins qu'Opérateur opérationnel passe par là, je doute que tu aies beaucoup de réponses pertinentes. Tout ce que je peux t'en dire c'est que le vilain Victor Hugo n'appréciait guère ce détournement de sa pièce.

Je connais mieux Rossini que Donizetti, sud.

J'ai une version de cet opéra, dont voici le casting:

Orch. & Chœur de l’Opéra RCA Italie - Jonel Perea
Caballé – Verrett - Kraus - Flagello

Ca fait longtemps que je ne l'ai pas écoutée, mais c'est une très bonne version, il me semble.

C'est me semble-t-il un des opéras de Donizetti les moins donnés sur scène.Je n'ai entendu parler que de 4 productions (3 en Italie dont une à Turin fin Mars début Avril qui a été assez bien accueillie). Quant à la version dont tu parles rubato un de mes correspondants italiens m'en a dit du bien.Je tâcherai de voir s'il existe d'autres versions au CD mais ca devra attendre ce soir car je suis à la médiathèque sur un ordinateur vraiment pas terrible.

C'est effectivement la version qui doit être la plus aisément disponible dans le commerce.
C'est bien, mais c'est très vocal, disons.

Verrett est absolument extraordinaire en Orsini, Brunetti a un charisme extraordinaire (pourquoi n'a-t-il pas fait meilleure carrière ?) dans le petit rôle de Gubetta.

Mais ensuite, Caballé et Kraus, c'est très vraiment de l'étalage de beaux sons - on s'ennuie un peu poliment.

Les CDs







http://www.amazon.fr/Donizetti-Lucrezia-Borgia-Gaetano/dp/B000003Y4I/ref=sr_1_24?ie=UTF8&s=music&qid=1209490885&sr=1-24 (pas d'image dispo pour cette version)

sud273 a écrit:

Il me semblait que c'était toi la spécialiste de ce répertoire, Calbo? A moins qu'Opérateur opérationnel passe par là, je doute que tu aies beaucoup de réponses pertinentes. Tout ce que je peux t'en dire c'est que le vilain Victor Hugo n'appréciait guère ce détournement de sa pièce.

De toute façon, Hugo n'aimait pas qu'on prenne ses oeuvres pour en faire des opéras. Jusqu'à ce qu'il s'exclame, après l'écoute de Rigoletto, qu'il ne pouvait pas faire parler 4 personnages en même temps !

Les DVDs

Elvira a écrit:

De toute façon, Hugo n'aimait pas qu'on prenne ses oeuvres pour en faire des opéras. Jusqu'à ce qu'il s'exclame, après l'écoute de Rigoletto, qu'il ne pouvait pas faire parler 4 personnages en même temps !

N'empêche que Rigoletto a eu un joli succès même si Hugo n'aimait guère qu'on se serve de ses oeuvres pour adaptation à l'opéra

calbo a écrit:

Elvira a écrit:

De toute façon, Hugo n'aimait pas qu'on prenne ses oeuvres pour en faire des opéras. Jusqu'à ce qu'il s'exclame, après l'écoute de Rigoletto, qu'il ne pouvait pas faire parler 4 personnages en même temps !

N'empêche que Rigoletto a eu un joli succès même si Hugo n'aimait guère qu'on se serve de ses oeuvres pour adaptation à l'opéra

Joli succès, t'es gentille toi (tout Naples sifflotait "La Donna e mobile le lendemain de la création) ! C'est l'un des meilleurs opéras de Verdi.
D'ailleurs, je ne comprends pas cet état d'esprit. Au contraire, cela aurait du flatter son ego déjà surdimensionné. Ego Hugo...

calbo a écrit:

Elvira a écrit:

De toute façon, Hugo n'aimait pas qu'on prenne ses oeuvres pour en faire des opéras. Jusqu'à ce qu'il s'exclame, après l'écoute de Rigoletto, qu'il ne pouvait pas faire parler 4 personnages en même temps !

N'empêche que Rigoletto a eu un joli succès même si Hugo n'aimait guère qu'on se serve de ses oeuvres pour adaptation à l'opéra

Il faut dire qu'Ernani (joué à Paris sous le nom Il Proscritto, paraît-il pour ne pas froisser Hugo, mais je demande à voir - déjà, le titre italien me paraît franchement étrange...) est un joli massacre du texte original, contrairement à Rigoletto qui est plutôt proche de l'esprit.

Elvira a écrit:

calbo a écrit:

Elvira a écrit:

De toute façon, Hugo n'aimait pas qu'on prenne ses oeuvres pour en faire des opéras. Jusqu'à ce qu'il s'exclame, après l'écoute de Rigoletto, qu'il ne pouvait pas faire parler 4 personnages en même temps !

N'empêche que Rigoletto a eu un joli succès même si Hugo n'aimait guère qu'on se serve de ses oeuvres pour adaptation à l'opéra

Joli succès, t'es gentille toi (tout Naples sifflotait "La Donna e mobile le lendemain de la création) ! C'est l'un des meilleurs opéras de Verdi.
D'ailleurs, je ne comprends pas cet état d'esprit. Au contraire, cela aurait du flatter son ego déjà surdimensionné. Ego Hugo...

Ce qui fait la force des textes du père Hugo, c'est en grande partie la versification admirablement virtuose et musicale. On peut comprendre qu'il n'ait pas eu envie de se faire piquer ses idées pour êtres mises en vers de mirlitons italiens...

Hernani, ok. C'est très beau, c'est du grand Hugo. Par contre... Tu trouves ça bien le Roi s'Amuse ?

HS...

Certes, mais on continue où ? Lectures, Verdi, Rigoletto ?

Elvira a écrit:

Hernani, ok. C'est très beau, c'est du grand Hugo. Par contre... Tu trouves ça bien le Roi s'Amuse ?

A mon humble avis, c'est son meilleur drame,devant Hernani.

D'après Wikipedia, il y aurait 2 versions avec Pertusi (une en CD et une autre en DVD)...

@Calbo : tu as eu l'occasion d'écouter cet opéra depuis les derniers messages ?

J'aime vraiment beaucoup cet opéra que je réécoute régulièrement toujours avec autant de plaisir ...

dans cette version :



Je n'ai pas de comparaison avec d'autres interprétations mais j'apprécie beaucoup le trio Sutherland, Horne, Aragall.

Par contre cette video n'est pas vraiment à recommander ... seule Sutherland tire plus ou moins son épingle du jeu, je trouve.



J'ai vu une seule fois l'oeuvre en direct mais version concertante avec June Anderson.

J'aime beaucoup cet opéra dont j'écoute avec plaisir la version Sutherland-Horne-Aragall-Wixel avec Bonynge , avec délectation au début du prologue et de l'acte II, scène I.
Quand l'opéra a été produit à Paris en 1840, Victor Hugo a intenté un procès au traducteur du livret et à son éditeur pour plagiat. C'est vrai qu'un livret prend toujours des libertés avec l'oeuvre mais le cas est fréquent. L'histoire des Borgia est publique au demeurant. Hugo aurait certainement voulu que l'auteur du livret, Romano, sollicite son autorisation et lui soumette le livret.

Personne n'a cité cette version rééditée récemment (et donc à peu près facilement trouvable) :



Quelqu'un connaît ?

Je ne connais pas mais... Verrett.

Octavian a écrit:

Personne n'a cité cette version rééditée récemment (et donc à peu près facilement trouvable) :



Quelqu'un connaît ?

Je ne connais pas - il est à l'écoute sur music.me.
De Belgique, je ne sais malheureusement écouter que des extraits, c'est donc difficilement comparable mais cela me paraît nettement plus 'lourd' que la direction de Bonynge.
Franchement dans l'ensemble cela me paraît nettement moins bon que la version Sutherland-Horne-Aragall ... intéressant pour Caballe/Kraus sans doute.

Octavian a écrit:

Personne n'a cité cette version rééditée récemment (et donc à peu près facilement trouvable) :



Quelqu'un connaît ?

Alors :

=> Opéra assez peu passionnant, mais pour un Donizetti, il a un certain relief (ce n'est pas qu'un enfilage d'airs, il y a quelques choeurs au milieu des récitatifs, plutôt réussis).

=> Caballé est terriblement molle.

=> Kraus est parfait(ement ennuyeux) comme d'habitude.

=> Flagello, c'est toujours un peu gris, mais très correct et les glottos seront impressionné par cette basse capable de chanter des la bémol 3.

=> Verrett est fantastique (même elle n'a que quelques couplets et répliques à chanter).

=> Direction sans histoire.

Autrement dit : si tu as envie d'ingurgiter du Donizetti, pourquoi pas. Tu ne voudrais pas plutôt La Favorite ou Les Martyrs ?

En ce qui me concerne, j'aime tout aussi bien Lucrezia que la Favorite ... je viens d'ailleurs de réécouter les deux en enfilade.
Je ne connais pas les Martyrs ...

La version italienne de La Favorite ne me touche pas du tout en revanche (oui, c'est bizarre, mais le changement de langue aplatit tout ici). Il y a tout une atmosphère du Grand Opéra que j'aime beaucoup plus que dans cette Lucrezia (on n'a pas cet air de vocalises triomphales en majeur limpide pour exprimer le désespoir de Lucrèce...).

Je n'ai connu très longtemps que la version italienne (Simionato-Poggi-Bastianini-Hines) ... c'est le tout premier opéra que j'ai entendu sur une cassette, grâce à un ami amateur d'opéra. J'ai ensuite découvert la version française sur scène (Uria Monzon-Tezier-Viala-Smilek) et j'ai acheté la version Cossoto-Pavarotti-Bacquier-Ghiaurov ... il faudrait que je la réécoute mais je n'avais pas été vraiment séduite.

DavidLeMarrec a écrit:

Autrement dit : si tu as envie d'ingurgiter du Donizetti, pourquoi pas. Tu ne voudrais pas plutôt La Favorite ou Les Martyrs ?

Je crois que je vais continuer à me passer des trois en fait.

Octavian a écrit:

Personne n'a cité cette version rééditée récemment (et donc à peu près facilement trouvable) :



Quelqu'un connaît ?

Oui et j'aime beaucoup!

très belle oeuvre musicalement, vocalement et dramatiquement parlant! discographie de grande qualité car la plupart des versions studios et lives sont assez formidables.
Les 2 studios sont exceptionnels de perfection tant pour le chant que pour l'incarnation:



quelques magnifiques lives:







dernière version en date nettement moins essentielle même si intéressante:



videographie:



et surtout ce petit bijou:

Octavian a écrit:

Personne n'a cité cette version rééditée récemment (et donc à peu près facilement trouvable) :



Quelqu'un connaît ?

C'est "le" rôle qui avait révélé Monsterrat-Caballe et en avait fait une vedette du jour au lendemain à l'époque où elle était encore quasi inconnue.

La même chose existe en "live" avec Alain Vanzo à la place d'Alfredo Kraus.
Vanzo nous prouve à l'occasion qu'il était bel et bien un véritable et authentique ténor de Bel Canto, dans la lignée de Tito Schipa, Cesare Valleti et Ferrucio Tagliavigni, et pas un simple chanteur de charme français, comme ceux qui ne connaissent que ses prestations tardives chez Pascal Sevran le croient encore.

Certains parlent de "la Favorite". Je rappelle au passage qu'il y a dans "la Favorite" un des plus beaux airs de baryton de tout le répertoire. Un air que Bacquier massacre dans l'intégrale avec Pavarotti et que Renato Bruson magnifie dans son récital en DVD et son live de Gênes.

C'est trouvable, le disque avec Vanzo ?

Bien sûr!

http://www.amazon.com/Donizetti-Lucrezia-Borgia-Caball%C3%A9-Paskalis/dp/B00000K0W2

échantillons pour juger du niveau de qualité:

/watch?v=5b0S33ei-p0

/watch?v=WZSR58ABYr4&feature=related

Otello a écrit:

S'il y a "Era desso il mio figlio", j'espère que Fleming ne le chante pas comme dans cette vidéo : /watch?v=uJPBPFYRMfg

Tu as vu Sutherland en vrai à ma connaissance dans le rôle de Lucrezia Borgia même si c'était en version de concert. La chance!!!

L'un des intérêts de cette version Sutherland de Lucrèce Borgia, est qu'elle montre bien les qualités de ténor d' Aragall et en particulier la beauté de sa voix de ténor. Sinon Sutherland reste froide comme d'habitude, impersonnelle et tout l'opéra est un peu froid d'ailleurs. Mais c'est parfait.

Alain92 a écrit:

L'un des intérêts de cette version Sutherland de Lucrèce Borgia, est qu'elle montre bien les qualités de ténor d' Aragall et en particulier la beauté de sa voix de ténor. Sinon Sutherland reste froide comme d'habitude, impersonnelle et tout l'opéra est un peu froid d'ailleurs. Mais c'est parfait.

pas du tout d'accord! Elle est totalement investie dans le rôle!

aurele a écrit:

Otello a écrit:

S'il y a "Era desso il mio figlio", j'espère que Fleming ne le chante pas comme dans cette vidéo : /watch?v=uJPBPFYRMfg
Tu as vu Sutherland en vrai à ma connaissance dans le rôle de Lucrezia Borgia même si c'était en version de concert. La chance!!!

Fleming chantait très bien avec un abattage incontestable nonobstant un suraigu un peu vrillé et les milanais ont été odieux le soir de la première (de toute façon c'était une cabale!) et la représentation suivante elle triomphait! Et à NY, elle était également magnifique.
Oui Sutherland à Paris et c'était tout simplement magique, phénoménal. Une voix gigantesque, une technique proprement hallucinante, un impact fabuleux.

Cornélius a écrit:

Vanzo nous prouve à l'occasion qu'il était bel et bien un véritable et authentique ténor de Bel Canto, dans la lignée de Tito Schipa,

La filiation avec Schipa m'a toujours parue flagrante. Le style est bien français, la technique des différents dosages de "mixte" également... mais lorsqu'il se met à chanter du belcanto, il conserve un mixage médian stable, et devient un épigone de Schipa. C'est très impressionnant, même si ça ne vaut pas tout à fait l'original (c'est plus monochrome).

Même les timbres sont prochent.

Citation :

Je rappelle au passage qu'il y a dans "la Favorite" un des plus beaux airs de baryton de tout le répertoire.

Ah ? J'avais pas remarqué, en fait. C'est joli, mais un des plus beaux... C'est vrai que dans le répertoire célèbre, il n'y a peut-être pas tant d'airs magnifiques que cela, mais lorsqu'on creuse un peu... chez Thomas, Paladilhe, Cras ou Hirchmann... Idem chez les allemands. Et puis il y a Verdi bien sûr. Dans le genre belcantiste, In braccio alle dovizie m'inspire infiniment plus (ok, c'est l'adaptation italienne d'un original français, mais c'est quand même écrit à l'italienne ici).

Citation :

Un air que Bacquier massacre dans l'intégrale avec Pavarotti et que Renato Bruson magnifie dans son récital en DVD et son live de Gênes.

Bien, je vais aller réécouter ça, parce que ça ne m'a jamais bouleversé. En plus, ça se trouve quelquefois en récital, je vais bien trouver ça par un baryton "copain".

Otello a écrit:

Fleming chantait très bien avec un abattage incontestable nonobstant un suraigu un peu vrillé et les milanais ont été odieux le soir de la première (de toute façon c'était une cabale!) et la représentation suivante elle triomphait! Et à NY, elle était également magnifique.

Il y a ce suraigu qu'elle tente, qu'elle rate et qui est affreusement laid. Néanmoins, je ne trouve pas son interprétation de la cabalette tellement dans le style belcantiste. Après, c'est sûr que les Milanais comme souvent se sont mal comportés.

DavidLeMarrec a écrit:

Cornélius a écrit:

Je rappelle au passage qu'il y a dans "la Favorite" un des plus beaux airs de baryton de tout le répertoire.

Ah ? J'avais pas remarqué, en fait. C'est joli, mais un des plus beaux... C'est vrai que dans le répertoire célèbre, il n'y a peut-être pas tant d'airs magnifiques que cela, mais lorsqu'on creuse un peu... chez Thomas, Paladilhe, Cras ou Hirchmann... Idem chez les allemands. Et puis il y a Verdi bien sûr. Dans le genre belcantiste, In braccio alle dovizie m'inspire infiniment plus (ok, c'est l'adaptation italienne d'un original français, mais c'est quand même écrit à l'italienne ici).

Citation :

Un air que Bacquier massacre dans l'intégrale avec Pavarotti et que Renato Bruson magnifie dans son récital en DVD et son live de Gênes.

Bien, je vais aller réécouter ça, parce que ça ne m'a jamais bouleversé. En plus, ça se trouve quelquefois en récital, je vais bien trouver ça par un baryton "copain".

Moi, je te propose ça:

https://www.youtube.com/watch?v=cyDD7tmyFuY&feature=related

Cela suffit pour moi à justifier l'existence de Donizetti.

Cornélius a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Cornélius a écrit:

Je rappelle au passage qu'il y a dans "la Favorite" un des plus beaux airs de baryton de tout le répertoire.

Ah ? J'avais pas remarqué, en fait. C'est joli, mais un des plus beaux... C'est vrai que dans le répertoire célèbre, il n'y a peut-être pas tant d'airs magnifiques que cela, mais lorsqu'on creuse un peu... chez Thomas, Paladilhe, Cras ou Hirchmann... Idem chez les allemands. Et puis il y a Verdi bien sûr. Dans le genre belcantiste, In braccio alle dovizie m'inspire infiniment plus (ok, c'est l'adaptation italienne d'un original français, mais c'est quand même écrit à l'italienne ici).

Citation :

Un air que Bacquier massacre dans l'intégrale avec Pavarotti et que Renato Bruson magnifie dans son récital en DVD et son live de Gênes.

Bien, je vais aller réécouter ça, parce que ça ne m'a jamais bouleversé. En plus, ça se trouve quelquefois en récital, je vais bien trouver ça par un baryton "copain".

Moi, je te propose ça:

watch?v=cyDD7tmyFuY&feature=related

Cela suffit pour moi à justifier l'existence de Donizetti.

Bien, puisque tu me le fournis si gentiment. J'avais prévu d'aller plutôt chercher quelque chose "à moi", quelqu'un qui me parle plus directement que Bruson (pour lequel j'ai une admiration sans bornes, mais moins d'adhésion subjective, c'est un peu "vocal" pour moi). En plus, en italien... Sinon je peux toujours ressortir Michaels-Moore, mais j'avais envie de changer.
Bref, j'écoute ton extrait gentiment proposé et j'irai peut-être en chercher un mien par-dessus le marché.
(Mais je risque pas répondre tout de suite, j'ai toujours des difficultés à décrocher lorsque je mets la Force du Destin de Schmidt-Isserstedt, surtout que Mödl va entrer à nouveau en scène dans un instant. )

Pour moi, ce qui justifie l'existence de Donizetti, c'est plutôt ceci :

/watch?v=b97icpl69r8 .

Et accessoirement, je trouve que ses Quatuors sont très beaux, je ne voudrais pas m'en priver.

A propos de l'Elisir c'est parce que tu trouves ça au dessus de la moyenne des productions buffa du temps ou bien simplement parce qu'il y a une dimension qui te touche particulièrement ?

Parce qu'à l'écoute seule j'entends plutôt une succession de batteries et de remplissages en fait. Mais comme je connais mal le répertoire bouffe en général je me dis qu'il y a peut être un humour, des clins d'oeil, des surprises qui m'échappent.

Pour les deux raisons en fait. D'abord c'est extrêmement bien écrit : ça module plus qu'à accoutumée, il y a énormément d'ensembles, une intrigue moins stéréotypée et assez dense, une certaine variété des figures (on ne s'arrête pas au sillabando et aux bêlements), enfin plus subjectivement j'en trouve la veine mélodique remarquable.
Ensuite, oui, je trouve le livret et la musique particulièrement touchants, mais ni plus ni moins que le très grand mérite que j'accorde à l'ouvrage.

Jane Berbié a souvent chanté le rôle Maffio Orsini sur scène avec Caballé. Je me demande sincèrement ce qu'elle peut donnée dans ce rôle ...

Cornélius a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Cornélius a écrit:

Je rappelle au passage qu'il y a dans "la Favorite" un des plus beaux airs de baryton de tout le répertoire.

Ah ? J'avais pas remarqué, en fait. C'est joli, mais un des plus beaux... C'est vrai que dans le répertoire célèbre, il n'y a peut-être pas tant d'airs magnifiques que cela, mais lorsqu'on creuse un peu... chez Thomas, Paladilhe, Cras ou Hirchmann... Idem chez les allemands. Et puis il y a Verdi bien sûr. Dans le genre belcantiste, In braccio alle dovizie m'inspire infiniment plus (ok, c'est l'adaptation italienne d'un original français, mais c'est quand même écrit à l'italienne ici).

Citation :

Un air que Bacquier massacre dans l'intégrale avec Pavarotti et que Renato Bruson magnifie dans son récital en DVD et son live de Gênes.

Bien, je vais aller réécouter ça, parce que ça ne m'a jamais bouleversé. En plus, ça se trouve quelquefois en récital, je vais bien trouver ça par un baryton "copain".

Moi, je te propose ça:

https://www.youtube.com/watch?v=cyDD7tmyFuY&feature=related

Cela suffit pour moi à justifier l'existence de Donizetti.

C'est vrai !
J'adore aussi le duo de l'Elixir, mais pas dans cette version (même si c'est très bien).

C'est pas le duo mais le trio, en fait, que j'ai cité. Juste avant le final du I.

/watch?v=2MazAblVd8k&feature=related

Il s'agit d'une interprétation de l'air "Era desso il mio figlio" par Caballé à Londres en 1968 sous la direction de Richard Bonynge. C'est superbe vocalement. Elle y va à fond dans la cabalette.