Schumann - Lieder

Oui ça aurait pu être dans "A la découverte du lied - Discographie", mais c'est quand même un vaste sujet qui pourrait être à part.

Pour l'Amour et la vie d'une femme, j'ai pour l'instant Lott, Behrens et Fassbaender.

Fassbaender joue ça très exaltée voire énervée, enfin c'est du Fassbaender quoi, très chouette mais parfois à côté de la plaque.

Behrens c'est le contraire, très éthéré, très langoureux, très beau aussi, parfois trop alangui.

Lott est dans l'ensemble très convaincante, et plus mesurée que les deux précédentes dans cette option.

Oui je sais il y a aussi Ferrier à écouter... Qui d'autre?
Est-ce que des hommes ont enregistré ça?

Ce n'est pas moi qui protesterai contre l'éparpillement des sujets, jamais !

Lott, c'est quel disque ? Celui reconstitué avec Johnson et Kirchschlager (Hyperion) ? J'aime bien.

Behrens, le problème reste la diction, même si la voix est suave, surtout pour ce format !

J'ai entendu des extraits de Kirchschlager qui m'ont fichu par terre, mais sinon, dans ce que je connais, je disais sur le fil "disco découverte du lied" :

Pour moi, deux versions.
=> Ferrier. L’expression est globale comme d’habitude, mais vu la teneur des poèmes, franchement… Ca colle très bien aussi à la façon unitaire de Schumann de concevoir le lied (comme je l’évoquais dans le fil « découverte du lied »). La mort du mari est tout particulièrement bouleversante, on en ressort tout contusionné… Vraiment, la charge émotionnelle est inapprochée. C’est libre de droits, il me semble.
=> Fink/Vignoles. Une lecture très épique, beaucoup moins fusionnelle. Vraiment narratif plus que vécu. Voix magnifique. L’exact inverse de Ferrier, mais tout aussi valable.

Entre les deux, éloquente, épique mais très émotionnelle, il y a aussi Baker. Mais il faut aimer la voix assez laide (haut de la tessiture aigre).

DavidLeMarrec a écrit:

Lott, c'est quel disque ? Celui reconstitué avec Johnson et Kirchschlager (Hyperion) ?

C'est dans un coffret Brilliant avec Graham Johnson, un CD qui comporte aussi les Liederkreis et 3 lieder opus 25, 64 et 98.
Mais pas de Kirschlager...

Citation :

Ferrier. L’expression est globale comme d’habitude, mais vu la teneur des poèmes, franchement… Ca colle très bien aussi à la façon unitaire de Schumann de concevoir le lied (comme je l’évoquais dans le fil « découverte du lied »). La mort du mari est tout particulièrement bouleversante, on en ressort tout contusionné… Vraiment, la charge émotionnelle est inapprochée. C’est libre de droits, il me semble.

+10
Ferrier fait partie des très rares artistes qui me laissent sans mots
Xavier tu dois absolument écouter ça

Je mettrai les versions Ferrier/Walter et Ferrier/Newmark en ligne samedi…
Soyez patient bonnes gens…

Peut-être demain si je me lève pas trop tard…

ah chouette...

2 versions de Frauenliebe :
Kathleen Ferrier
Avec John Newmark en Juillet 1950
et avec Buno Walter le 7 septembre 1949 (récital BBC Edinburgh)

+ 2 bonus. 

Voilà

Jaky a écrit:

Voilà

C'est vide ! Zéro octet.

Ménon, ça fait 123 Mo

Je télécharge bien un fichier mais vide ! Mon mac peut-être ?

Ah oui, c'est bizarre, pourtant ça annonce 123 Mo au départ mais au final il n'y a rien...

Schumann c'est un peu creux.

Je télécharge et je vois ce qu'il y a…

J'ai téléchargé depuis le boulot (Mac) et tout est OK! Ok?
Vartan, les vacances ne t'ont pas réussies…

J'ai téléchargé, merci Jaky, ça fonctionne très bien chez moi.

Walter fait n'importe quoi, c'est désarticulé, tout est arpégé, c'est bizarre.
L'autre version est mieux.

Sinon Ferrier, bah, c'est superbe, la technique est incroyable, les intentions sont là, c'est magnifique quoi... sauf que je n'aime pas du tout cette voix et que du coup ça ne me fait pas grand chose.

Je clique sur Fer.zip, ça télécharge un beau fichier .zip de 0 octet... en 1/2 seconde.

Tant pis, je revends mon Mac et me désabonne à neuf !

Xavier a écrit:

... sauf que je n'aime pas du tout cette voix et que du coup ça ne me fait pas grand chose.

Comme quoi chaque cas est différent, tout petit je détestais la voix… Jusqu'au jour où j'ai entendu Ferrier dans ces frauenleben justement et j'ai basculé dans le côté obscur de la musique…

vartan a écrit:

Je clique sur Fer.zip, ça télécharge un beau fichier .zip de 0 octet... en 1/2 seconde.

Tant pis, je revends mon Mac et me désabonne à neuf !

Tu peux télécharger en cochant la case du fichier puis en cliquant sur la petite flèche jaune à gauche.
Ah! ces petits vieux…

Xavier a écrit:

J'ai téléchargé, merci Jaky, ça fonctionne très bien chez moi.

Walter fait n'importe quoi, c'est désarticulé, tout est arpégé, c'est bizarre.
L'autre version est mieux.

Sinon Ferrier, bah, c'est superbe, la technique est incroyable, les intentions sont là, c'est magnifique quoi... sauf que je n'aime pas du tout cette voix et que du coup ça ne me fait pas grand chose.

Je comprend pas qu'on aime pas la voix de Ferrier... moi elle me rend doux comme un agneau... c'est dire...

Maintenant je n'arrive plus à accéder à ta page !

Je retente demain.

Il n'y a rien à comprendre Sauron; c'est comme ça, c'est tout.

Xavier a écrit:

Il n'y a rien à comprendre Sauron; c'est comme ça, c'est tout.

Oui mais c'est pas normal !

vartan a écrit:

Xavier a écrit:

Il n'y a rien à comprendre Sauron; c'est comme ça, c'est tout.

Oui mais c'est pas normal !

Même Vartan et son cœur de pierre y succombe!
Evidemment quand on adore Varnay…

J'aimais Ferrier avant l'autre.

Ferrier c'est... enfin voilà quoi place à la musique... tu n'as pas de coeur Xavier pis c'est tout!

Pour ceux qui n'ont pas pu le prendre sur le neufgiga de Jaky le voici sur megoplaud :

http://www.megaupload.com/fr/?d=4ZBBBK5P

Merci Entropie, c'est dans la boîte !

Xavier a écrit:

J'ai téléchargé, merci Jaky, ça fonctionne très bien chez moi.

Walter fait n'importe quoi, c'est désarticulé, tout est arpégé, c'est bizarre.
L'autre version est mieux.

Sinon Ferrier, bah, c'est superbe, la technique est incroyable, les intentions sont là, c'est magnifique quoi... sauf que je n'aime pas du tout cette voix et que du coup ça ne me fait pas grand chose.

La version Neumark est la plus célèbre.

Si tu n'aimes pas le timbre, alors qu'une grande partie de la séduction passe par là, c'est paumé en effet. Les allergies au timbre de Ferrier sont extrêmement rares !

Pour ma part, c'est plutôt le côté global et très instinctif de l'interprétation qui me laisse sur ma faim, dès que c'est plus subtil (le Chant de la Terre particulièrement). Mais là-dedans, rien à faire, les poèmes pas excessivement passionnants de Chamisso sont transfigurés.


Merci encore à Jaky !

Citation :

le côté global et très instinctif de l'interprétation

Tu veux dire quoi par global?
Il y a quand même un soin du détail dans les phrasés, des changements de climats et un art de la transition assez remarquables dans ce cycle Schumann...

Sauron le Dispensateur a écrit:

Citation :

le côté global et très instinctif de l'interprétation

Tu veux dire quoi par global?
Il y a quand même un soin du détail dans les phrasés, des changements de climats et un art de la transition assez remarquables dans ce cycle Schumann...

La pensée du texte reste à l'état du sentiment d'ensemble, un peu comme Hotter dans ses Winterreise, si tu veux (mais bien plus subtil que lui, bien sûr). Quand tu observes le textes, tu te rends compte de ce qu'elle n'exprime pas exactement le sens précis des mots au moment où ils apparaissent, mais elle porte plutôt son émotion globale à son parxoysme.

Ici, ou les phrases sont brèves et le texte simple, c'est parfait. Dans le Chant de la Terre, c'est un peu loin du texte, comme si elle n'avait qu'une vague idée de ce qu'elle disait.

Plus une musicienne ou une actrice instinctive qu'une diseuse, si tu veux.

Ca n'enlève rien à son mérite, mais je ne conseille pas forcément en priorité son Abschied si connaît bien l'allemand, c'est un peu frustrant.

Citation :

Plus une musicienne ou une actrice instinctive qu'une diseuse, si tu veux.

Et quelle musicienne... parce qu'à ce niveau là je ne trouve pas ça "global" du tout...
Après pour le sens du texte c'est très variable chez elle peut-être. Je n'aime pas trop son chant de la terre.
Mais d'une façon générale je pense qu'une compréhension globale du texte ça compte aussi... Parfois en se plongeant dans les détails on finit par perdre la ligne et l'élan tout aussi nécessaire pour convaincre dans une oeuvre.
Pour conclure sur Ferrier j'ai le sentiment qu'elle parvient à concilier à merveilles les deux -global et détail- dans ce cycle ou dans ses Chansons sérieuses de Brahms...
Enfin bon c'est une de mes chanteuses favorites sans aucun doute...

oui, mais par moments une voix si peu naturelle, ça peut faire peur aussi

alors je voudrais avoir peur toute ma vie...

Si vous êtes sages je mettrai ses Mahler (Kindertotenlieder, Rückert lieder, etc…) en ligne samedi...

je ne sais pas si c'est très raisonnable; vous aimez Nadedjhza Oboukhova?
Certains risquent de ne pas d'en remettre (de ferrier dont il y a un beau PAM offet par Kia d'ailleurs-no offense)

sud273 a écrit:

je ne sais pas si c'est très raisonnable; vous aimez Nadedjhza Oboukhova?
Certains risquent de ne pas d'en remettre (de ferrier dont il y a un beau PAM offet par Kia d'ailleurs-no offense)

PAM ?

poême de l'Amour de la Mer de Chausson par Ferrier.
Si vous avez raté ça, allez le chercher tout de suite...

Tu pensais vraiment que tout le monde allait comprendre l'abréviation?

sud273 a écrit:

poême de l'Amour de la Mer de Chausson par Ferrier.
Si vous avez raté ça, allez le chercher tout de suite...

Je l'ai depuis longtemps……
D'ailleurs le must c'est lorsque Kathleen chante Ralphy…

sud273 a écrit:

je ne sais pas si c'est très raisonnable; vous aimez Nadedjhza Oboukhova?
Certains risquent de ne pas d'en remettre (de ferrier dont il y a un beau PAM offet par Kia d'ailleurs-no offense)

Tiens, Sud qui tombe en PÂMoison !

Sauron le Dispensateur a écrit:

Citation :

Plus une musicienne ou une actrice instinctive qu'une diseuse, si tu veux.

Et quelle musicienne... parce qu'à ce niveau là je ne trouve pas ça "global" du tout...
Après pour le sens du texte c'est très variable chez elle peut-être. Je n'aime pas trop son chant de la terre.
Mais d'une façon générale je pense qu'une compréhension globale du texte ça compte aussi... Parfois en se plongeant dans les détails on finit par perdre la ligne et l'élan tout aussi nécessaire pour convaincre dans une oeuvre.

L'un n'exclut pas l'autre. D'une manière générale, je crois que la séduction de Ferrier repose énormément sur son timbre.

Mais dans ces Frauenliebe, tout à fait, il y a tout ce qu'il faut.

J'ai écouté Ferrier dans l'Amour et la vie d'une femme.
Déjà, j'ai éliminé la version avec Walter sans même l'écouter en entier, en effet l'accompagnement au piano est vraiment mauvais et pas dans le style.

J'ai gardé la version Ferrier/Newmark.
J'aime beaucoup bien sur car j'adore cette chanteuse, mais je crois que je la préfère quand même dans Mahler... je trouve que sa puissance n'est pas super adaptée ici, et je l'aurais aimée un petit peu plus délicate.
Mais c'est très beau quand même

Oh là pour de vrai ça ne marche plus. Tu as re-uploadé ailleurs bon Jaky?
EDIT: ah oui entropie l'avait fait ici http://www.megaupload.com/fr/?d=4ZBBBK5P

Si tu découvres Ferrier, Poisson, peut-être que tu pourras voter pour elle dans le jeu des chanteuses

Je viens de découvrir "Frauenliebe und Leben" par Ferrier avec Phyllis Spurr au piano. C'est interprété avec beaucoup de pudeur, de retenue, c'est extérieur mais cela ne me gène pas. La voix est magnifique. Elle me touche beaucoup dans "Nun hast du mir den ersten Schmerz getan".

J'ai écouté le cycle "Dichterliebe" dans l'interprétation de Fischer-Dieskau dans la version où il est accompagné par Christoph Eschenbach. Je ne connaissais pas ce cycle de lieder qui est très beau. J'ai bien aimé cette version. Je pense que peut être il y a une autre version avec Fischer-Dieskau qui est meilleure que celle-ci. C'est en tout cas un immense interprète de lieder. Son chant est raffiné, stylé.

Sur le même disque il y a le Liederkreis Op.39: profites-en pour l'écouter aussi, ça ne devrait pas te décevoir.

emmanuel a écrit:

Sur le même disque il y a le Liederkreis Op.39: profites-en pour l'écouter aussi, ça ne devrait pas te décevoir.

J'ai suivi ton conseil et j'ai bien aimé ce cycle. Fischer-Dieskau a le sens des nuances, un timbre magnifique, une poésie immense dans son chant. Bon accompagnement de Eschenbach.

Ayant découvert l'œuvre dimanche en concert comme relaté dans le fil idoine, j'aimerais bien approfondir les Dichterliebe au disque. Des volontaires pour me donner - des avis si possible éclairés -, en complément de celui d'Aurèle?

Sinon spontanément je pense qu'ici j'irais vers Wunderlich / Giesen...

Excellent choix !

Le plus poétique des poètes, ce ne serait pas Charles Panzéra, accompagné par Cortot en 1935 ?