Lectures

Jorge a écrit:

Moi, je sais pas pourquoi (enfin si je maudis tous ces profs qui ne jurent que par Molière (surtout dans le sud rapport à son lieu de naissance) et qui délaissent Racine), j'adore cette théorie. Et je ne manque jamais de reprendre quelqu'un qui me parle d'une pièce de Molière en lui faisant les gros yeux "Racine, enfin quoi!".

Picrotal a écrit:

Comprenons-nous : que Corneille et Molière ait travaillé ensemble, cela ne fait aucune doute. C'est un fait largement connu, et cela depuis très longtemps. Vigny déjà en parlait dans Cinq-Mars. Mais comme tu le dis, c'est une affaire de mesure : dire, comme certains chercheurs l'ont affirmé récemment, que c'est Corneille seul qui a rédigé certaines des comédies en alexandrins de Molière, c'est complètement grotesque, et c'est de cette « légende » là dont je parlais.

Mon élan Racinien qui m'emporte. Oui ben, ca marche aussi avec Corneille (que l'on étudie encore moins que Racine au demeurant...)

Bon, allez une aspirine et un bon dodo...

Question que je pose ici parce que je sais pas ou le faire :
Il y a eu des choses faite en musique, opera ou autres, autour de la Légende d'Arthur ?

Parsifal (c'est Perceval le gallois)
Le Roi Arthus de Chausson, un chef d'oeuvre, sur le livret du compositeur, auteur aussi du poème symphonique Viviane
Merlin d'Albeniz, opéra à l'origine sur un livret anglais, agréable mais pas indispensable,
les premiers qui me viennent en tête

Et le King Arthur de Purcell alors?

Ben je ne connaissait rien de tout cela, désolés.

Exactement les même idées, comme cela, que Sud.
Donc :
- Merlin d'Albéniz, qui moi je trouve remarquable (verdio-wagnérien).
- Le roi Arthus, chef-d'oeuvre en effet. A connaître absolument, surtout que la version Jordan est excellente. http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2005/11/11/92 ; je voulais justement revenir sur le sujet...
- Parsifal
(voir le fil approprié)

J'ajoute :
- Tournemire a aussi écrit sur le sujet, mais ce n'est pas publié.
https://classik.forumactif.com/general-f1/charles-tournemire-t1301.htm
- la Chasse du roi Arthur de Ropartz
https://classik.forumactif.com/general-f1/joseph-guy-ropartz-t1019.htm
- Gawain de Birtwhistle

Il me semble bien que quelqu'un a écrit un poème symphonique "Avalon", je ne sais plus qui. Il y en a beaucoup d'autres, c'est sûr.


Edit : ah oui, Jaky, bien sûr, King Arthur

ah oui, Avallon, c'est Bax non? Tintagel d'ailleurs aussi, et ou j'ai déjà oublié le Ropartz qui est pourtant formidable (vouiii King Arthur et son air du génie du froid par Klaus Nomi effectivement)

DavidLeMarrec a écrit:

@ Spiritus : Pourquoi DJ ?

Parce qu'il y a un monde de qualité littéraire et d'atmosphère entre la bouffonnerie du deuxième acte et l'ambiance tragique des autres. Je t'assure qu'à la première lecture, j'ai pensé : ce n'est pas le même auteur. Et le prof l'a plus ou moins confirmé par la suite...

Spiritus a écrit:

Et le prof l'a plus ou moins confirmé par la suite...

Heu, de quelle façon ?

DavidLeMarrec a écrit:

Spiritus a écrit:

Et le prof l'a plus ou moins confirmé par la suite...

Heu, de quelle façon ?

Il nous l'a dit, quoi. Il nous a expliqué qu'on avait des soupçons.

là c'est juste qu'il s'agit d'une adaptation, comme Scapin, mais le mélange comique/sérieux est présent dans les premières comédies de Molière aussi, dans Le médecin malgré lui il y a de nombreuses scènes en patois totalement incompréhensibles.
Je crois que comme quelques autres pièces de Molière, le Dom Juam a été remis en vers par Thomas Corneille, le frère de Pierre, d'où quelques soupçons de collaboration, mais pour une fois le côté écriture rapide et mal fichue de la trame générale me ferait pencher pour du pur Jean-Baptiste en ce qui concerne la pièce originale.

Spiritus a écrit:

Parce qu'il y a un monde de qualité littéraire et d'atmosphère entre la bouffonnerie du deuxième acte et l'ambiance tragique des autres. Je t'assure qu'à la première lecture, j'ai pensé : ce n'est pas le même auteur. Et le prof l'a plus ou moins confirmé par la suite...

Sauf que les profs ne font jamais qu'avancer des théories et que leur parole ne vaut pas plus que celle d'un autre... Je sais que c'est une tautologie absolue, mais ça vaut toujours le coup de le rappeler !!

Je suis tout à fait d'accord avec toi Picrotal ! simplement, cette théorie m'a paru intéressante et je crois qu'il vaut la peine d'en discuter !

Spiritus a écrit:

Je suis tout à fait d'accord avec toi Picrotal ! simplement, cette théorie m'a paru intéressante et je crois qu'il vaut la peine d'en discuter !

Je suis également tout à fait d'accord avec toi !

sud273 a écrit:

donc Corneille, son nègre

Ouai ça ressurgit assez régulièrement. Ca fait toujours des articles, de l'actualité. Ca me paraît quand même bien ridicule.

Le truc le plus marrant dans cette histoire, c'est que des étudiants en je sais plus quoi (mais pas en Lettres...) avaient soumis les textes de Corneille puis les textes de Molière à un ordinateur, qui avait conclu que c'était le même auteur, et eux de passer à la télé ensuite tout fier en affirmant que Corneille a écrit les comédies en vers de Molière. Un ordinateur prend-il en compte des paramètres comme : travail en commun, structure " conventionnelle " de l'alexandrin à une époque donnée, etc. ? Non.

Ça me rappelle un article d'il y a une bonne dizaine d'années dans le magazine Joystick : ils s'étaient amusés à soumettre à un correcteur grammatical tout neuf des textes de Proust. Résultat : « phrases trop longues, erreurs de ponctuation, etc. »



Je ne supporte pas que des scientifiques prétendent appliquer leur méthode à l'art littéraire. C'est comme si je me ramenais pour expliquer à Fuligo la différence entre le moustique d'Afrique et le moustisque d'Europe, en fonction de ce que j'aurais pu en lire chez Gide ou Nabokov... !!

P.S. Je cite Fuligo mais elle n'y est pour rien dans ce débat, la pauvre !

T'es pas loin Picrotal, on m'a fait le coup avec Maeterlinck

Et les sociologues on tendence à faire des choses dans le genre aussi avec l'idée que puisque la science c'est du langage alors c'est forcement du récit et donc sujet à interprtation subjective et tout le blabla post-moderne et ultra-relativiste...Cette armada de baratin sert même les partisant de " l' inteligent design" à l'ocasion.

Et encore, tu n'as pas lu les navets de Bouveresse. C'est affligeant. Et il se retrouve au Collège de France. Encore que dans ce cas précis, l'ordinateur pourrait venir à notre aide : qu'il analyse les quelques 260 pages du livre Peut-on ne pas croire? et retire tous les passages cités par l'auteur, pour enfin nous donner le nombre de page qu'aurait fait le livre sans les citations. Ce serait très amusant. Nul doute qu'il perdrait au moins 100 pages.

Mais on ne peut pas lui reprocher sa maîtrise de l'art de la transition. Parler de Russel, Renan, et Nietzsche en passant par Musil, James, Jean-Paul II, Marie Curie, Wittgenstein, Freud, Huxley et Hitler (!!!) est un véritable tour de force, surtout quand on pense qu'il parviendrait presque à nous enfiler tous ces passages sans remettre les auteurs dans leurs contextes et sans appliquer leur discours aux spécificités de leurs pensées.

Je suis néanmoins d'accord avec lui pour dire qu'en un sens, les littéraires ont payé cher une certaine forme de snobisme, en s'enfonçant toujours plus loin dans des contre-vérités depuis longtemps prouvées. Toutefois, je doute que la preuve scientifique fasse tout.

Ca me fait penser...Y'a t-il des franciliens qui ont déja suivi des conférences au Collège de France, parce que j'ai regardé récemment leur programme qui propose quand même des choses passionnantes...J'irais bien une fois pour voir ce que ça vaut...

Tu peux toujours aller sur le site de temps en temps, il arrive que certains profs publient des conférences en .mp3.

Kia a écrit:

Ca me fait penser...Y'a t-il des franciliens qui ont déja suivi des conférences au Collège de France, parce que j'ai regardé récemment leur programme qui propose quand même des choses passionnantes...J'irais bien une fois pour voir ce que ça vaut...

J'ai eu à mes partiels un sujet tiré de la Leçon inaugurale d'Antoine Compagnon...

La leçon sur Proust où il débite un mot à la minute? Pas de bol, je compatis...

Celle de 2006 où il défend la littérature plutôt...

Ah oui, j'oubliais qu'au College de France on publiait les leçons inaugurales.

Kia a écrit:

Ca me fait penser...Y'a t-il des franciliens qui ont déja suivi des conférences au Collège de France, parce que j'ai regardé récemment leur programme qui propose quand même des choses passionnantes...J'irais bien une fois pour voir ce que ça vaut...

Pour ma part, j'ai déjà suivi des choses enregistrées ou retranscrites, il y a de très bonnes choses.

Concernant les lectures et Antoine Compagnon, une prise de notes de sa dernière série se trouve ici :
http://vehesse.free.fr/dotclear/index.php?Antoine-compagnon-2007 .

j'ai souvenir d'un cours sur Baudelaire au Collège de France où nous allions car il y avait les petites poèmes en prose au programme d'agreg: l'ambiance était très disipée et les auditeurs plus agités qu'une classe de collège, ça papotait à qui-mieux-mieux, devant un vieux prof imperturbable qui nous lisait son prochain ouvrage à paraître...
En lettres je n'ai jamais assisté à un seul cours correct ailleurs qu'en Khagne, en lycée donc, mais je suppose qu'en choisissant bien l'intervenant on doit parvenir à s'intéresser, au bout de quelques semaines quand l'affluence régresse.

Compagnon? je connais Brice, Antoine ça ne me dit rien

Je viens de finir Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, comblant ainsi une de mes lacunes belges. C'est pas mal, mais je suis un peu resté sur ma faim. On va dire que je suis content de l'avoir lu et de passer à autre chose.

En l'occurence: La Nuit au Moyen-Age de Jean Verdon. Comme le titre l'indique, c'est une étude de la façon dont était vécue cette période à l'époque dans la réalité et dans l'imaginaire. Ca a l'air pas mal jusqu'à présent.

Je commence et j'ai déjà bien entamé les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. C'est absolument délicieux

Cello a écrit:

Je viens de finir Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, comblant ainsi une de mes lacunes belges. C'est pas mal, mais je suis un peu resté sur ma faim.

C'est-à-dire ? Tu aimais ce Debussy auparavant, toi qui n'es pas très versé, je crois, dans le lyrique ?

Ca change considérablement la perception de cette pièce. Qui m'apparaît de plus en plus comme une grande réussite.

D'ailleurs: https://classik.forumactif.com/general-f1/autour-du-pelleas-et-melisande-de-maeterlinck-t1366.htm

DavidLeMarrec a écrit:

Cello a écrit:

Je viens de finir Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, comblant ainsi une de mes lacunes belges. C'est pas mal, mais je suis un peu resté sur ma faim.

C'est-à-dire ? Tu aimais ce Debussy auparavant, toi qui n'es pas très versé, je crois, dans le lyrique ?

Ca change considérablement la perception de cette pièce. Qui m'apparaît de plus en plus comme une grande réussite.

On a dû mal se comprendre. Oui, j'aime énormément Debussy, c'est un de mes compositeurs préférés mais je ne connais pas l'opéra qu'il a tiré de la pièce. Celle-ci par contre ne m'a pas passionné. Je m'attendais à plonger dans un climat "féérique" mais le charme n'a pas opéré même si les ingrédients y étaient. Au début, j'étais tout le temps distrait par des passages entiers où les répliques des personnages avaient trop clairement pour but de donner un peu de contexte aux spectateurs dans le genre: "Oui, il est mon ami, nous nous connaissons depuis si longtemps, je l'ai rencontré... etc.". Evidemment, il faut trouver un moyen d'informer les spectateurs du contexte mais ici, je trouvais que c'était fait de façon trop lourde, rendant les dialogues parfois artificiels. Ca m'a fait "sortir" de l'ambiance plus d'une fois.

Mais c'était loin d'être mauvais, j'ai juste quelques réserves. Ce n'est pas ma pièce préférée, quoi...

Bien vu.

Eragny a écrit:

Je commence et j'ai déjà bien entamé les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. C'est absolument délicieux

Un vrai bonheur tu veux dire !

Eragny a écrit:

Je commence et j'ai déjà bien entamé les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. C'est absolument délicieux

Je l'ai lu quand j'avais à peu près le même âge que toi. A l'époque, ma volonté de me faire passer pour un libertin sans coeur était inversément proportionnelle à mon expérience en la matière . Valmont était mon héro, mon modèle . Ca a été mon livre de chevet pendant au moins un an.

Sûr que j'aurais une autre vision des protagonistes aujourd'hui même si je devrais toujours apprécier le livre d'un point de vue purement littéraire.

Cello a écrit:

Valmont était mon héro, mon modèle . Ca a été mon livre de chevet pendant au moins un an.

Sûr que j'aurais une autre vision des proagonistes aujourd'hui même si je devrais toujours apprécier le livre d'un point de vue purement littéraire.

J'admire Madame de Merteuil, c'est grave ?

vartan a écrit:

Cello a écrit:

Valmont était mon héro, mon modèle . Ca a été mon livre de chevet pendant au moins un an.

Sûr que j'aurais une autre vision des proagonistes aujourd'hui même si je devrais toujours apprécier le livre d'un point de vue purement littéraire.

J'admire Madame de Merteuil, c'est grave ?

Non, je suis pareil

bah c'est elle la plus forte dans le bouquin ! C'est pas Valmont...

c'est curieux, moi qui aime pourtant la littérature classique, je ne suis jamais parvenu à terminer ce livre et ma vision de l'ensemble passe plus par les adaptations cinématographiques (la Princesse de Clèves non plus maintenant que j'y pense)

C'est le plus beau roman de gare jamais écrit quand même !

Qu'ils sont méchants...

Il faut dire, même en haut lieu, on ne donne pas l'exemple.


Moi non plus, La Princesse n'est pas ce qui me passionne le plus dans le roman. A tout prendre (mais c'est sensiblement plus long, environ cent trente fois plus), je préfère de très loin Artamène ou le Grand Cyrus de Scudéry, côté "roman de gare" (enfin, baroquisant par rapport à l'épure Clèves).

Hugo nous parle de Bordeaux: Il suffit de cliquer sur les points:

http://www.ac-bordeaux.fr/hugo/cartiti.htm

De Biarritz à Bordeaux, ça en jette un peu moins que du Chabteaubriant...

... et son onomastique de la rue du Loup est fausse : c'était tout simplement à cause d'une enseigne au loup.

Il fait vraiment du roman, là. Je trouve cette grandiloquence un peu déplacée ici, elle nuit à la clarté du propos.

Et sa description de Bordeaux comme cité fille du hasard me laisse franchement dubitatif. Comme je le montrerai à qui voudra relever le défi sur place, tout est au contraire le fruit d'une belle continuité, des maisons basses du XVIIe aux immeubles du XVIIIe, puis des immeubles du XVIIIe aux échoppes du XIXe.


Voilà, c'est juste manière d'être désagréable, parce que j'adore Hugo. Merci.

Stendhal est plus juste sur la ville et la petitesse de sa bourgeoisie.

vartan a écrit:

Stendhal est plus juste sur la ville et la petitesse de sa bourgeoisie.

Mais j'adhère assez avec ses reproches à l'intendant Tourny qui fit passer Bordeaux d'une ville médiévale à la belle classique qu'elle est aujourd'hui.

DavidLeMarrec a écrit:

De Biarritz à Bordeaux, ça en jette un peu moins que du Chabteaubriant Chateaubriand...

... et son onomastique de la rue du Loup est fausse : c'était tout simplement à cause d'une enseigne au loup.

Il fait vraiment du roman, là. Je trouve cette grandiloquence un peu déplacée ici, elle nuit à la clarté du propos.

Et sa description de Bordeaux comme cité fille du hasard me laisse franchement dubitatif. Comme je le montrerai à qui voudra relever le défi sur place, tout est au contraire le fruit d'une belle continuité, des maisons basses du XVIIe aux immeubles du XVIIIe, puis des immeubles du XVIIIe aux échoppes du XIXe.


Voilà, c'est juste manière d'être désagréable, parce que j'adore Hugo. Merci.

Je n'ai rien de plus à ajouter.

J'ai corrigé David!!!

Tu aurais pu attendre quelque chose de plus glorieux.

Et puis c'est très vilain de reprendre les gens comme ça d'abord.

DavidLeMarrec a écrit:

Tu aurais pu attendre quelque chose de plus glorieux.

Tu ne nous laisse pas le choix

DavidLeMarrec a écrit:

Et puis c'est très vilain de reprendre les gens comme ça d'abord.

Oui mais je suis adolescent encore... Oserais-je te faire remarquer que c'est cela même que tu fais Enfin c'était surtout pour que les forumeurs ne se trompent pas à l'avenir, Châteaubriant étant une commune de Loire-Atlantique.