Lectures

Comment ai-je pu oublier Huysmans ? C'est mon n°3.

Schwark a écrit:

Flaubert, c'est très joli, très bien foutu mais c'est tout et pour un romancier, j'attend autre chose qu'une belle écriture

C'est bien plus qu'une belle écriture !

NB : Ah oui, je déteste Mallarmé.

mariefran a écrit:

Picrotal a écrit:

J'ai beau être un grenoblois patriote, je ne qualifierais jamais Stendhal de génie... Grand écrivain oui, probablement... Mais il est loin d'avoir créé et innové autant que n'importe quel Balzac, Gautier, Nerval, Nodier ou Borel...

Mais si ! La Chartreuse de Parme a été écrite en 3 semaines…
Si tu parles création et innovation, alors le seul génie que tu te dois de révérer, c'est Mallarmé !

Je vois pas en quoi le fait qu'il ait été écrit en trois semaines en fait un bon roman...

Et non je ne révère pas spécialement Mallarmé, ne serait-ce que parce que j'ai horreur qu'on me dise ce que je dois aimer, na !

Mallarmé a écrit de très bons exercices d'anglais.

Schwark a écrit:

Ce que j'aime chez Stendhal, c'est ce mélange de romantisme (pour les héros passionnés), de réalisme (pour la description des faits) et de 18ième siècle (pour la clarté du style). Bref, j'adore. Et puis c'est le seul écrivain qui m'a fait arrêter la lecture d'un de ses livres (Le rouge et le noir) non pas à cause du style mais à cause de la personnalité du héros (Sorel) qui avait fini par m'énerver. Cette histoire dérangeante, exaspérante et complexe m'a marqué comme aucun autre roman français.
Pour moi, au 19 siècle, il y a Stendhal pour la prose et Mallarmé (with a little help from Baudelaire) pour la poésie

Flaubert, c'est très joli, très bien foutu mais c'est tout et pour un romancier, j'attend autre chose qu'une belle écriture et des entrelacs de digressions psychologiques à rendre jaloux un pigiste

Je t'aime !

Stanlea a écrit:

Mallarmé a écrit de très bons exercices d'anglais.

c'est vrai, en plus ! Il était prof d'anglais.

Ben oui, ils sont dans l'édition Pléïade.

Moi j'aime beaucoup Mallarmé

mariefran a écrit:

sud273 a écrit:

pour moi le génie du 19ème c'est Flaubert, le camarade Beyle c'est pour les jeunes filles qui s'évanouissent durant les opera seria de Rossini.

Sud, sur ce coup là tu me déçois terriblement ! Tout le monde aime Flaubert… Quant à Stendhal, j'assume ! mais je n'aime pas Rossini, ça non !

la formulation répondait au "mode provocant", mais il est vrai que je n'aime pas du tout l'écriture de Stendhal, ses personnages sont odieux, ses sujets ne présentent aucun intérêt pour moi, au mieux j'y verrais un précurseur de la littérature gothique et gore.
Flaubert a véritablement changé ma vision du monde, et ce n'est pas par sa "belle écriture" mais plutôt par la portée des sujets (particulièrement La Tentation de Saint-Antoine et le Voyage en Egypte).
Mallarmé, je veux bien révérer si l'on ne me demande pas de l'aimer.
Je ne doute pas de l'excellence de ses exercices d'anglais, il parlait peu le français de toute manière: Verlaine aussi a été prof d'anglais, sans en connaître un traître mot.

Je viens d'attaquer La Modification de Butor. C'est trop de la balle
De la littérature comme j'aime: bien écrite, presque poétique, méditative et qui doute d'elle-même.

Ah oui, un livre vraiment formidable. J'ai reporté sa lecture pendant des années et, en général, quand je fais ça, je suis déçu par le résultat. C'est souvent moins bien que ce que j'attendais.

Avec La Modification, pas du tout. Au contraire même.

La fin est très troublante. On ne sait plus où on en est: la confusion mentale du protagoniste est très bien caractérisée.

C'est à vous dégoûter d'être amoureux

Oh, mais est-il bien amoureux?

Je le vois plus intéressé par sa maîtresse parce qu'elle l'initie au mystère de Rome, une ville qui le fascine depuis toujours. Mais il fini par se rendre compte que ce mystère lui échappe, qu'il n'est pas digne d'y accéder (cf. son cauchemar). Dès lors, sa relation avec elle est finie. Sa maîtresse lui est devenue inutile.

Ce que trouve passionnant dans ce livre, c'est aussi ce lent travail du doute, rendu de façon presque mécanique. Dès le début, je me suis dit "Il va se dégonfler...". Et c'est bien ce qui se passe. Mais la façon dont Butor rend ce dénouement inévitable, par petites touches subtiles est implacable. C'est aussi une belle leçon d'écriture puisqu'on ne quitte jamais le compartiment du train mais qu'on ne s'ennuie pas une seconde. Et je dois dire que l'atmosphère si particulière des voyages en train est formidablement bien rendue (j'en ai fait beaucoup). On ajoute un soupçon de surnaturel avec le Grand Veneur ainsi qu'un peu de symbolisme (Rome païenne/Rome chrétienne - maîtresse/épouse) et hop! voilà un des livres les marquants que j'ai lu ces dernières années.

Cello a écrit:

Oh, mais est-il bien amoureux?

Je le vois plus intéressé par sa maîtresse parce qu'elle l'initie au mystère de Rome, une ville qui le fascine depuis toujours. Mais il fini par se rendre compte que ce mystère lui échappe, qu'il n'est pas digne d'y accéder ( cf.son cauchemar). Dès lors, sa relation avec elle est finie. Sa maîtresse lui est devenue inutile.

Moi je pense quand même qu'il était amoureux au début. Il y a aussi de ce que tu dis, c'est vrai.

Citation :

Ce que trouve passionnant dans ce livre, c'est aussi ce lent travail du doute, rendu de façon presque mécanique. Dès le début, je me suis dit "Il va se dégonfler...". Et c'est bien ce qui se passe. Mais la façon dont Butor rend ce dénouement inévitable, par petites touches subtiles est implacable. C'est aussi une belle leçon d'écriture puisqu'on ne quitte jamais le compartiment du train mais qu'on ne s'ennuie pas une seconde. Et je dois dire que l'atmosphère si particulière des voyages en train est formidablement bien rendue (j'en ai fait beaucoup).

+1

Citation :

Je le vois plus intéressé par sa maîtresse parce qu'elle l'initie au mystère de Rome, une ville qui le fascine depuis toujours. Mais il fini par se rendre compte que ce mystère lui échappe, qu'il n'est pas digne d'y accéder ( cf.son cauchemar). Dès lors, sa relation avec elle est finie. Sa maîtresse lui est devenue inutile.

Ah tiens, encore une vision de la Femme-Objet ?

Certainement, mais je te rassure, notre personnage principal et sa lâcheté n'inspirent pas la sympathie. Et comme c'est écrit à la deuxième personne ("Vous"), on en arrive à réexaminer notre vie, nos propres choix et (in)actions...

Ah si, moi je le trouve sympathique. Le "vous" est spécial en effet, j'aime beaucoup, ça donne une vraie consistance au personnage.

Chhhhhhhhhhhhhhhut.

Elvira ne va pas apprécier.

Je savais que Spiritus était vil de toute façon.

Elvira a écrit:

Je savais que Spiritus était vil de toute façon.

Bien sûr, pourquoi?

Eragnyyy?
C'est quoi ce livre dont tu nous as sorti une superbe citation?
C'est un roman?
Et est ce qu'il est long au moins?
Et c'est bien?
Et comment que c'est écrit?
Et c'est qui?

A la demande de Booboup... comment résumer Risibles Amours, de Kundera, en quelques mots....

Déjà, moi j'ai adoré. Certains (je me demande si ce n'est pas Picro qui avait dit ça) diront que ce n'est pas le plus intéressant, mais j'ai adoré.
Les romans de Kundera sont une métavariation sur les mêmes thèmes : l'amour, la jalousie, la procréation, la séduction, la mort, le paraître. Et chaque roman est lui même une variation sur ces thèmes, Risibles Amours étant constitué de cinq nouvelles "identiques" (dans le sens qu'elles déclinent ces mêmes thèmes.) Pas d'optimisme dans la vision de l'Homme chez Kundera, une vision réaliste et désabusée.
Lire aussi la Valse aux Adieux pour bien comprendre la technique de Kundera : la variation sur la variation : Dans son oeuvre en générale : variations sur les mêmes thèmes, dans un roman : variations sur la même scène, et dans une même scène : variation du point de vue.
Une technique romanesque très intéressante et qui porte ses fruits (c'est pour ça que ça se retrouve sur ma liste de bac )

Sinon, si tu ne connais pas, rapidement : Kundera, auteur tchèque, adhère d'abord au parti communiste, puis le quitte, sera un des acteurs essentiels du Printemps de Prague dans le plan culturel. Obtiendra un laissé passer pour sortir de Tchécoslovaquie en 1971, et partira pour la France où il a enseigné et où il vit toujours.

En variations? je sais pas si j'ai déjà lu ce genre de choses...
Ca à l'air géniaaal!
Et j'ai tellement peu lu de recueils de nouvelles, pourtant j'adore ça.
Peut être la vision trop réaliste va-t'elle me désenchanter, quoique, j'aime bien aussi parfois...
Ok, donc note pour demain, passer à la librairie,merci Eragny!
Ah j'suis contente ça va me plaire je sens.

Booboup a écrit:

En variations? je sais pas si j'ai déjà lu ce genre de choses...
Ca à l'air géniaaal!
Et j'ai tellement peu lu de recueils de nouvelles, pourtant j'adore ça.
Peut être la vision trop réaliste va-t'elle me désenchanter, quoique, j'aime bien aussi parfois...
Ok, donc note pour demain, passer à la librairie,merci Eragny!
Ah j'suis contente ça va me plaire je sens.

Prend aussi la Valse aux Adieux !

Eragny a écrit:

Booboup a écrit:

En variations? je sais pas si j'ai déjà lu ce genre de choses...
Ca à l'air géniaaal!
Et j'ai tellement peu lu de recueils de nouvelles, pourtant j'adore ça.
Peut être la vision trop réaliste va-t'elle me désenchanter, quoique, j'aime bien aussi parfois...
Ok, donc note pour demain, passer à la librairie,merci Eragny!
Ah j'suis contente ça va me plaire je sens.

Prend aussi la Valse aux Adieux !

Je vais voir si j'ai assez d'argent entre le manger du midi, la partition des vacances, le ciné de l'aprèm' et les bouquins, mais si j'ai je prends!

Les partitions c'est cher... on est hs et on s'en fout mais j'en ai eu pour 176€ de partitions pour mon programme de l'été... et encore j'ai renoncé à acheter celles de clavecin, je bosserai sur photocopies...

Eragny a écrit:

Les partitions c'est cher... on est hs et on s'en fout mais j'en ai eu pour 176€ de partitions pour mon programme de l'été... et encore j'ai renoncé à acheter celles de clavecin, je bosserai sur photocopies...

ouarf

Heureusement que les flûtistes bossent sur les mêmes bouquins de techniques toutes leur vie, yen a 5 ou 6 la plupart assez cher mais quand tu les as c'est pour toujours, j'ai drôlement de la chance de n'avoir qu'une seule partition à acheter pour l'été, et je pense pas qu'elle va me coûter plus de 15euros, elle est pas trop longue et pas connue...
Mais je suis d'accord en général, le partitions c'est cher, d'ailleurs les livres aussi!!!

Et les disques aussi.

D'ailleurs, à propos de lectures, je suis très embêté, je pars samedi et je n'ai pas trouvé tous les livres que je dois lire (il y en a même en latin ), je sais pas comment je vais faire.

Spiritus a écrit:

Et les disques aussi.

D'ailleurs, à propos de lectures, je suis très embêté, je pars samedi et je n'ai pas trouvé tous les livres que je dois lire (il y en a même en latin ), je sais pas comment je vais faire.

Pour certains, ça se trouve gratuitement en ligne. Pour d'autres, tu peux les commander sur Amazon dans la mesure du possible, ou aller dans une vraie librairie... Evidemment, si tu séjournais à Bordeaux et pas dans des trous

Cela dit, il y a sûrement une librairie à Saintes, je les achèterai là bas, je n'y avais même pas pensé.

Spiritus a écrit:

Cela dit, il y a sûrement une librairie à Saintes, je les achèterai là bas, je n'y avais même pas pensé.

Elle ne sera sûrement pas plus petite qu'à Clermont.

Je pense pas non plus.

Chut, Booboup va nous entendre.

Histoire d'embrayer tout à fait sur autre chose, je me posais une question: Cello, toi qui as lu Butor, comment interprètes-tu le livre que le personnage achète à la gare et qu'il ne lit jamais? Je crois qu'il y a là quelque chose de très signifiant, et j'ai ma petite idée, mais je voudrais ton avis...

Ah ben, tu vois, c'est un élément auquel je n'avais pas tellement prêté attention. En fait j'y vois simplement une confirmation de son incapacité à aller au bout des choses mais il y a peut-être plus.

Par contre - et là je fais diversion pour masquer ma non-réponse à ta question -, dans les flashbacks, il se voit souvent relire les lettres de Julien l'Apostat, ce qui est très significatif à mon sens dans l'imagerie Rome Païenne/Rome Chrétienne - maîtresse/épouse...

J'ai acheté Risibles amours youhouuuuuh, ça m'a l'air trop bien!
Merci Eragny!

Le convertisseur Proust...ça sert à qui

http://baptiste.meles.free.fr/litterature/proust/convertisseur/convertisseurproust.php5

Je croyais que c'était un dictionnaire français-proust en ligne...

Kia a écrit:

Le convertisseur Proust...ça sert à qui

http://baptiste.meles.free.fr/litterature/proust/convertisseur/convertisseurproust.php5

Aux khâgneux option lettres modernes

Stanlea a écrit:

Je croyais que c'était un dictionnaire français-proust en ligne...

Et moi un générateur aléatoire de phrases proustiennes.

Cette chose est assez pratique pour qui a besoin de faire un travail de recherche sur Proust. Il se trouve que dans les mémoires on exige parfois, pour les citations, d'utiliser la pagination de l'édition pléïade, qui n'est pas forcément celle qu'on a sous le bras. C'est une convention assez débile mais c'est comme ça.

Micromégas de Voltaire. Délicieux.

La tentation d'exister de Cioran. Terrifiant.

Instruments des ténèbres, Nancy Huston. Deux voix troublantes. Beaucoup aimé le "roman", moins le journal intime.
ça te va, chef ?

Wolferl a au moins fait attention à repecter ma mise en forme .

Reprenons:

Titre en italique
Auteur en gras
Commentaire en un adjectif.

Merci.

La Prisonnière de Proust. Etouffant.

Le dernier numéro de Closer. Passionnant.

Confession d'un enfant du siècle Alfred de Musset.

C'est vraiment superbe.

Oh zut, je n'ai pas respecté les consignes de Cello.

Je lis avec délectation une petite Anthologie de la Poésie Française. Une sort de Best-of, quoi.

Ca me fait tout drôle. Il y a tant de lignes qui me reviennent en mémoire pour les avoir découvertes adolescent à l'école. Qu'est-ce que ça pouvait me barber à l'époque!

Cello a écrit:

Ca me fait tout drôle. Il y a tant de lignes qui me reviennent en mémoire pour les avoir découvertes adolescent à l'école.

des vers, lignes c'est le mot du cancre (vous me ferez cent lignes monsieur Cello!)

Si c'est de la poésie en prose il doit employer le mot ligne (ou phrase).

Sinon, je vais bientôt finir le premier homme de Camus. Un livre agréable, mais je trouve que l'on sent un peu trop le fait qu'il est inachevé.