Bruno Mantovani

Je lance ce sujet sur un compositeur contemporain particulièrement prolifique, Bruno Mantovani. A moins de 35 ans, il a déjà eu un grand nombre de partitions publiées (plus de 50), jouées et enregistrées. Cette capacité à écrire vite se sent dans son écriture qui paraît libre et spontanée (du moins c'est l'effet qu'elle me fait), sans carcan idéologique ou besoin de se référer à la lignée d'une école précise. Il y a de la musique de chambre, instrumentale, des concertos, de la musique symphonique, un opéra et si j'ai bien compris, un ballet.

Incapable de faire la synthèse de cette production, je n'en ai entendu que bien peu, et comme le style est en évolution - Bruno Mantovani semble être quelqu'un décidé à aller de l'avant, quand il a mis un point final à ses œuvres précédentes, il passe à autre chose.

Je vais me contenter d'évoquer un enregistrement paru récemment des Sette Chiese, fresque orchestrale écrite pour l'Ensemble Intercontemporain en 2002 et publiée chez Kairos/Sirènes en 2008 dans la version de l'EIC dirigé par Susanna Mälkki supervisé par l'auteur.



Œuvre qui n'est pas forcément représentative de l'auteur, selon lui (dans le petit livret du disque), elle est d'une plus grande ampleur que la moyenne, porte sur un sujet architectural / abstrait (les Sept Eglises encastrées de Bologne), vise à l'épure alors que d'autres pièces de Mantovani jouent plus sur les rapports d'opposition, de juxtaposition, les chocs et les contrastes.

Petite parenthèse sur Internet, il est possible d'effectuer un " visite virtuelle" du complexe des Eglises de Santo Stefano grace au site mis en place par la commune de Bologne, " GiraBologna", voilà, vous pouvez cliquer sur l'image et essayer de trouver Santo Stefano, plutôt dans le centre ville, un peu vers le sud-est.



Le langage de Bruno Mantovani est sans doute beaucoup plus dépouillé que dans d'autres ses pièces, mais il joue tout de même beaucoup sur les contrastes de textures et certains passages évoquent des solos de Jazz, particulièrement les solos de percussion et certains passages des cuivres. L'écriture semble rarement dans le médium, il y a un jeu permanent entre les basses et des instruments aux timbres très clairs, beaucoup de cuivres et des percussions très sèches, claires.

La disposition en concert semble importante, quatre groupes d'instrumentistes (très cuivré et peu cordé) qui interagissent et dialoguent, parfois en opposition, en juxtaposition ou bien au contraire pour souligner le discours d'un des groupes. Cela ne pase pas au disque, dont le défaut me semble d'avoir été très retravaillé et qui sonne " studio", dans le mauvais sens du terme (figé).
Il se dégage tout de même un sentiment de lumière, un lyrisme dans cette écriture atonale. Malgré les oppositions, il y a une continuité dans l'écriture, par les textures, par l'usage de sortes de vagues sonores mais sans uniformité : il se passe toujours quelque chose dans cette musique, des variations subtiles d'ambiance, comme un éclairage qui change. Le résultat est vraiment une évocation de l'architecture encastrée de l'église, à travers un programme précis de visite de l'édifice (la place Santo Stefano, l'élise de Saint Jean Baptiste, la crypte, la basilique du sépulcre, basilique Vital et Agricola, cour de Pilate, martyrium, le cloître, la chapelle du bandeau), qui parvient également à évoquer une dimension méditative, abstraite, de l'édifice religieux.

Sinon, un entretien enregistré autour de l'opéra " De l'autre côté",

sur cette page :

http://www.sacd.fr/Auteur-Studio-Bruno-Mantovani.462.0.html

Merci pour ce fil, Morloch.

Oui, un des plus grands compositeurs vivants à mon avis. Malheureusement, ce ne sont pas toujours ses meilleures oeuvres qui sont présentes au disque, et heureusement Le Sette Chiese viennent réparer un manque qui se faisait sentir, je crois, pour tous ceux qui ont entendu la création.

Je garde une préférence pour la version de la création par Jonathan Nott. Le studio de Mälkki est un peu figé : plus décapant, moins enjôleur, plus 'objectif' et technique, plus chambriste, mais moins évocateur à mon sens. Il n'en demeure pas moins nécessaire de le connaître.

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Effectivement, c'est un langage personnel, qu'on rattacherait difficilement à une école, et je suis d'autant plus heureux de constater que son grand talent est assez bien servi par les détenteurs du pouvoir musical, avec beaucoup de commandes, de radiodiffusions, d'émissions spéciales...

On pourrait dire, et c'est particulièrement le cas dans Le Sette Chiese, que son discours musical évolue, au cours d'une pièce, plutôt par mutation des motifs, souvent grâce à la texture orchestrale. C'est en effet un formidable orchestrateur et je suis toujours très séduit par son usage des accents 'inversés' (à la Varèse) aux cuivres ou par les wooblocks, souvent présents et porteurs de rythmes très riches.
Je n'entre pas ensuite dans sa science harmonique (notamment le désaccordage microtonal pour créer des flous assez poétiques), il en parlera mieux que moi puisqu'il est inscrit ici.

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J'avais parlé de son opéra chez moi, je ne vais pas y revenir (merci d'avoir déterré l'article, Morloch, je l'ai retrouvé en un instant ), mais j'avais été un tout petit peu désappointé, peut-être parce que je n'avais pas le livret sous les yeux, peut-être parce que je l'attendais depuis trop d'années.



Bruno Mantovani a toujours dit qu'il ne considérait pas l'opéra comme un lieu d'expérimentation, mais plutôt comme un lieu de synthèse, ne serait-ce qu'à cause du grand nombre de contraintes (vocales, prosodiques, dramatiques je présume) qui s'exercent à ce moment.

Le problème est sans doute que le travail ayant duré plusieurs années tandis que j'écoutais un grand nombre de ses oeuvres créées, j'ai trouvé le langage ne se renouvelait pas, que j'entendais du déjà connu. Le résultat m'a paru finalement assez rond et policé, très beau mais peu dramatique (encore une fois, en ne comprenant que partiellement le livret...).

J'en attendais peut-être trop aussi, je rêvais (bien que ne connaissant pas cette oeuvre à l'époque) à quelque chose qui ressemblerait à la Juliette de Martinů. Si L'Autre Côté en a les qualités oniriques, il n'en a pas - à mon avis - la variété jubilatoire.


Mais peut-être qu'il nous éclairera sur tout ça et qu'il nous dira comment se procurer le livret.

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Je ne vais pas détailler toutes les pièces que j'ai entendues de lui, peu sont de toute façon décevantes, mais je recommanderais en priorité,
- outre Le Sette Chiese (et, dans le même esprit, les Six Pièces pour orchestre),
- le Concerto pour clarinette basse sur des motifs de Schubert (Mit Ausdruck, également créé par Nott, mais je ne sache pas que ça ait été publié)
- et Troisième Round (son second disque chez Aeon), où l'on trouve à mon humble avis le meilleur de son inspiration.

Les Danses Interrompues, également parues sur ce disque, méritent aussi l'attention. J'avais été moins convaincu par le recueil de mélodies, qui ne m'avaient pas paru évidentes prosodiquement, ni particulièrement précise au niveau de l'expression - nets progrès de ce côté pour L'Autre.



Le premier disque paru, avec des pièces de chambre, me semble assez peu essentiel comparé aux pièces que j'indique, j'avais été très déçu du choix de ces oeuvres alors que c'était paru à l'époque des Sette Chiese et du Concerto pour clarinette basse.

J'ai même eu le bonheur de jouer son Hommage à Rameau sur l'Allemande de la Suite en la, qui est d'ailleurs très mal éditée et difficilement lisible - les altérations sont présentées de façon peu commode. Mais ce drôle a très peu écrit pour piano, et Verdun est retiré de la vente, donc on a bien peu à se mettre sous la dent - on en revient au problème de la musique qui n'est pas conçue pour la pratique amateur.

Si Bruno nous lit, il pourrait peut-être se fendre de piécettes de musique de chambre pour clavier solo, comme il a fait pour flûte solo, par exemple.

Je suis heureuse de rencontrer ce fil, merci à vous Morloch et David pour toutes ces informations.
Mantovani, est un compositeur que je connais peu et qui m'a pourtant dès le début énormément interessé, je l'ai découvert grâce au Grand prix lycéen, l'année dernière. L'oeuvre à laquelle nous nous interessions était L'ère de rien, extraite de son disque Art d'écho. Une musique qui m'a énormément plu, faite d'un langage hétéroclite et très axée sur le timbre, je ne serais pas capable d'en parler habilement plus longtemps puisque ça fait très longtemps que je ne l'ai pas écouté.
En tout cas, lors de l'émission radio de la remise du pris, ce compositeur m'avait paru ne pas réellement se prendre au sérieux, il était resté simple, et il y avait eu un long débat sur les mélanges musique populaire/musique savante, et on aurait dit qu'il riait sous cape, d'autres défendaient leur point de vue avec une ardeur qui leur faisait souvent dire des énormités et qui paraissait avoir une vision des choses inébranlable, Mantovani au contraire acceptait qu'on le contredise, et même à l'occasion de remarques sur sa musique, il essayait simplement de répondre, ne se renfermait pas.
Autant sa musique me plut, l'homme même me fit bon effet.

Par la suite à l'écoute entière de ce CD Art d'écho, ma première impression s'est confirmée, je ne saurais vous en parler, celà fait un an que je l'ai écouté et ce fût la seule fois, je sais seulement que j'ai adoré.

En tout cas ce fil me donne envie de réellement me plonger dans cette musique, d'autant plus que vous parlez d'oeuvres qui me sont inconnues!

J'aimerais parler de ce très beau disque que David a rapidement évoqué.

Trois grandes pièces plus belles les unes que les autres.

1- Troisième round (2001)

Vaste pièces concertante d'une vingtaine de minutes pour saxophoniste et ensemble. Saxophoniste... parce que les différentes parties sont dévolues à différents instruments: 1 et 2 sax ténor, 3 sax alto, 4 sax soprano, 5 sax baryton. Chacune de ces division semble explorer tous les climats possibles mais dans une continuité d'urgence presque insoutenable plus on s'achemine vers la fin de l'oeuvre. Une virtuosité qui vient exprimer la position intenable du soliste face à un orchestre pas vraiment tendre. Un bras de fer, des cordes qui hurlent, des vents qui se lancent dans des descentes chromatiques tout en demi-ton voir micro-intervalles plus qu'inquiétants. C'est noir, et plus l'orchestre cerne le sax, plus celui-ci se défend par ses pépiements d'oiseu pris au piège. L'orchestre l'achève par de brutales unissons homorythmiques. Tragique. Tout un drame. Le crime parfait. Magistral.

C'est joliment dit...
Oui moi aussi j'aime beaucoup cette oeuvre même si je ne pense pas encore tout à fait la saisir... je reste hypnotisé de bout en bout sans comprendre vraiment pourquoi...
C'est le genre de musique qui doit prendre une valeur considérable en Live en plus.

J'ai pu assister au Concerto pour Clarinette Basse en Live à Lille (merci à Bruno pour l'explication de l'oeuvre au préalable)... un de mes moments de concert les plus mémorables.
En tout cas Le plus mémorable de cette année dans la salle du Nouveau Siècle (avec les Ravel).

Oui, c'est très tendu et toujours captivant. Il sait créer de la fascination pour sa musique. Il y a une sorte de swing également dans cette pièces pour sax qui apporte une chaleur à l'atonalité.
Je crois que c'est sans doute très structuré, pas d'idées délayées pendant trois plombes mais bien exploitées au maximum. C'est très satisfaisant comme musique, on sait où on va. Et surtout un vrai sens dramatique.
Enfin je raffole.

Mais, Crapio... je l'ai manqué où tu ne l'avais pas raconté ?

Non... tu ne l'as pas manqué.

Mais comme je l'ai dit avec Troisième Round : une oeuvre qui fascine, qui captive, qui me parle dès la première écoute, mais je ne saurais pas en parler vraiment... il faudrait que je réécoute le reste de sa production peut-être...
Une tension omniprésente dont l'évolution arrive à nous captiver. Et le jeu de reconnaissance des motifs de lieder de Schubert en plus rendait l'oeuvre quasi ludique. La clarinette qui plus est, est un instrument magnifique, et ici très bien exploité (j'adore les coups de langue percussifs du début )

Voilà pourquoi je n'en ai pas trop parlé... puis une période où j'avais beaucoup de concert et moins l'envie d'écrire aussi.

C'est une de ses plus belles oeuvres en tout cas ; j'aurais adoré l'entendre en salle.

2- La Morte meditata (1999)

Sorte de cycle de lieder. Six poèmes de Ungaretti miagnifiquement habillés par un ensemble de beaux instruments, un piano incisif, trois clarinettes, des cordes qui ne se contentent pas d'accompagner. Toujours cette urgence et la virtuosité d'une écriture qui sait utiliser si bien les possibilités expressives de tous les instruments.
Une très longue introduction instrumentale avant d'entendre la soprano qui vient longuement vocaliser sur une seule voyelle avant d'entamer son chant. Pas d'immenses intervalles, une prosodie très respectée, la langue est belle comme le chant. Mantovani semble faire appel à quelques procédés liés au lied d'après c qu'il dit dans le livret, je dirais qu'il n'est pas loin d'utiliser des figuralismes et des mélismes propres au madrigal, mais bon, c'est peut-être ma déformation mélomaniaque.
On peut penser à Erwartung aussi par l'implication dramatique de ces réflexions sur la mort. Monologue ou lamento, une femme seule face à l'angoisse de l'ombra della morte, dell'eterno, della solitudine. Ecriture là aussi très riche et originale. Une merveille encore.

3- Turbulences (1998)

Le challenge semble être celui de mêler du 'matériel' contrapuntique (mélodique) et harmonique (un seul accord).
Tout un tas de procédés ingénieux et expressifs au sein d'un ensemble de 12 instruments cordes, clarinette, percu, piano qui donne malgré tout une unité à l'oeuvre qu'on sent fortement charpentée tant rythmiquement que mélodiquement. On retrouve ces fusées mélodiques, ces tricotages, ces glissandis qui jouent avec de microintervalles, des cellules mélodiques brêves qui se promènent aux différents pupitres... Toujours une grande vitalité et rapidité, l'impression de quelque chose en gésine, ça grouille mais avec bonheur et sans chaos. D'ailleurs le clavier semble contenir et apaiser, bercer tout ce monde-là dans une fin presque pianissimo sur un accord qui tente de s'organiser autour de mi bémol et fa, hésitant... Rien ne se conclut vraiment.

D'accord avec toi sur Turbulences... et sur Morte Meditata. Je ne trouve pas ça si proche prosodiquement, au contraire il y a une petite mise à distance au moyens de figuralismes et de mélismes, je suis d'accord, c'est plus du madrigal que du lied, avec des moyens plus abstraits.

J'ai assisté hier à la création du concerto pour deux altos et orchestre... par Tamestit, Zimmermann, l'orchestre de Liège et Pascal Rophé...
C'est une musique haletante, c'est un peu comme regarder un bon thriller... On a le souffle coupé pendant toute l'œuvre, c'est plein de rebondissements...
Y a un motif hypnotique (tournant sur lui-même) répété plusieurs fois par les altos (entrecoupé par des fusées, des zwing, des bang)... Ce passage est fabuleux...
Tout ça après le fantomatique Atmosphères de Ligeti et le coup de poing Uncut de Dusapin... Un très grand concert et une œuvre passionnante... Bravo M. Mantovani...

J'y étais aussi… Très beau concert à Liège. Programme captivant.

Ben, euh… enfin, mais… bon, bref : c'est super gentil !

Merci pour les adorables commentaires sur le concert d'hier soir.

Juste un petit ajout : Tamestit, Zimmermann, Rophé, et l'OPL, c'est un rêve absolu pour tout compositeur.

Amitiés à tous,

Bruno

Faut l'enregistrer avec la même équipe ce concerto...

Félicitations pour le concert Giacinto Scelsi d'hier (après midi) à la Cité de la musique avec les solistes d'Accentus / Axe21

Ah! oui. C'est peut-être prévu… (J'achète sûrement.)

Je rêve ou personne ne l'a félicité pour la récompense qu'il a reçue aux dernières victoires de la musique classique?

Alban 85 a écrit:

Ah! oui. C'est peut-être prévu… (J'achète sûrement.)

Il y a malheureusement une petite liste de chose promises qui ne se pressent pas de sortir. Pour certaines, ça fait une demi-douzaine d'années.

Je pense qu'il y aura un de ces jours un disque "live" avec ce concerto et une autre oeuvre, "Time stretch".

Merci pour les gentils messages concernant Liège et le concert Scelsi dirigé hier. Quant aux Victoires, disons que je me réjouis juste qu'elles viennent distinguer un compositeur qui n'a jamais donné dans la démagogie, mais pour le reste, malgré ma récompense, je reste totalement opposé à ce programme, comme je l'ai dit dans le Monde de la Musique en décembre. On ne classe pas les musiciens comme des fromages ou des chevaux de course. C'est absurde. Et comme unique représentation de la musique classique à la télévision, cette émission présente une vision plus que critiquable : oeuvres courtes, présentées souvent de façon ringarde, et éliminant tout ce qui pourrait être un brin exigeant (Mozart, Haydn, Mahler… j'en passe).

En tout cas, la chose n'a rien à voir avec la réalité de mon métier, c'est certain ! Cela étant, merci pour le petit mot de félicitations !

mantovani a écrit:

Quant aux Victoires, disons que je me réjouis juste qu'elles viennent distinguer un compositeur qui n'a jamais donné dans la démagogie, mais pour le reste, malgré ma récompense, je reste totalement opposé à ce programme, comme je l'ai dit dans le Monde de la Musique en décembre. On ne classe pas les musiciens comme des fromages ou des chevaux de course. C'est absurde. Et comme unique représentation de la musique classique à la télévision, cette émission présente une vision plus que critiquable : oeuvres courtes, présentées souvent de façon ringarde, et éliminant tout ce qui pourrait être un brin exigeant (Mozart, Haydn, Mahler… j'en passe).

Tout à fait d'accord avec tout ça...
Je vais parler du concert Scelsi dans la rubrique Concerts.

Le directeur général de l'orchestre de Liège nous apprend, via son blog, que l'OPL, Zimmermann et Tammestit vont enregistrer le concerto pour deux altos cet été... Si c'est pas une bonne nouvelle ça! ...

Excellente. Sait-on si ce sera un disque tout Mantovani ?

Oui... Je me permets de rapporter le message de son blog...

Chaque année, après le dernier concert public à Liège (c'était le 24 juin), on nous souhaite de bon coeur de bonnes vacances. Dans l'esprit de beaucoup, l'orchestre cesse de travailler - musiciens et collaborateurs compris ! - dès que son activité n'est plus visible.

En réalité, l'OPL a un agenda exceptionnellement chargé en ce mois de juillet. Il faudra attendre le 26 pour que les musiciens connaissent le goût des vacances.

Quatre séries d'enregistrements s'enchaînent depuis le 26 juin : deux avec Pascal Rophé, deux avec François-Xavier Roth.





La crise du disque? Elle n'atteint pas vraiment l'OPL, même si tout le secteur (éditeurs, preneurs de son, distributeurs, etc.) souffre.

Fin juin, François-Xavier Roth et Tedi Papavrami 'mettaient en boîte" (c'est l'expression consacrée !) un formidable programme de violon franco-belge (3e concerto et Introduction et rondo cappricioso de Saint-Säens, Poème de Chausson, Poème élégiaque d'Ysaye). F.X.Roth retrouvera l'orchestre dans quinze jours pour la première étape d'une intégrale de l'oeuvre symphonique de César Franck (avec Cédric Tiberghien comme soliste des Variations symphoniques et des Djinns).

Ce lundi commence une session qui n'était pas du tout prévue dans l'agenda prévisionnel de l'orchestre. Et pas des moindres, puisque ce sont trois oeuvres majeures de Bruno Mantovani qui vont être enregistrées par Pascal Rophé et deux solistes prestigieux, les altistes Tabea Zimmermann et Antoine Tamestit.

Après avoir entendu à Liège la création belge de son Concerto pour deux altos, le 20 mars dernier, Bruno Mantovani enthousiasmé (une fois de plus !) par la qualité de la prestation de l'OPL, de Pascal Rophé et de ses deux prestigieux solistes, se demandait si... plutôt qu'un assemblage de bandes radio d'origine disparate, on ne pourrait pas confier à une si belle équipe un enregistrement "de studio" de cet imposant concerto, mais aussi de Time Stretch (que l'OPL et Rophé avaient donné à Musica Strasbourg en 2007) et d'une autre oeuvre symphonique Finale.

Il arrive, parfois, que le rêve d'un compositeur devienne réalité, non sans obstacles de toutes sortes. Car si le hasard a bien fait les choses pour ce qui est de la disponibilité simultanée de l'orchestre, de la salle, du chef, des deux solistes et de l'équipe de prise de son - cette semaine -, le label de disques pressenti à l'origine a dû déclarer forfait, faute de moyens. C'est finalement AEON qui publiera l'enregistrement, grâce à l'appui décisif et généreux du "patron" d'Outhere.Music.

Arf, Time Stretch et Finale c'est excellent, mais j'aurais aimé entendre du nouveau encore.

nugava a écrit:

Oui... Je me permets de rapporter le message de son blog...

Merci.

C'est le site de qui dont tu causes ? De l'OPL ?

J'ai beaucoup aimé le concerto de Mantovani en concert. Eh bien! j'achèterai tous ces disques de l'OPL.

DavidLeMarrec a écrit:

nugava a écrit:

Oui... Je me permets de rapporter le message de son blog...

Merci.

C'est le site de qui dont tu causes ? De l'OPL ?

C'e'st le blog de Jean-Pierre Rousseau, Directeur Général de l'OPL http://rousseaumusique.blog.com/5191328/

Merci Stadler.

Le pire c'est que j'y ai déjà commenté.

Il y a aussi les communiqués de presse sur le site de l'OPL.

j'ai découvert sa musique cette année à la TV, il y avait un reportage sur lui, et une harpiste jouée une oeuvre en solo de Mantovani, j'ai tout de suite adoré. Sa musique est très riche, il a un language qui me parle beaucoup

Je n'ai pas trouvé d'info sur cet opéra Akhmatova qui serait monté à Paris la saison prochaine. Le sujet m'interpelle, ça ressemble à quoi?

(A moins qu'il ne s'agisse d'une création?)

C'est une création.

Mais si tu veux voir à quoi ressemble un opéra de Mantovani, il y a un extrait ici : http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2006/11/08/431 .

Octavian a écrit:

Je n'ai pas trouvé d'info sur cet opéra Akhmatova qui serait monté à Paris la saison prochaine. Le sujet m'interpelle, ça ressemble à quoi?

(A moins qu'il ne s'agisse d'une création?)

Il s'agit effectivement d'une commande de l'ONP.
http://www.qobuz.com/info/MAGAZINE-ACTUALITES/CURIOSITES/Bruno-Mantovani-sur-un-air-d-opera25411
sur la vie d'Anna Akhmatova :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_Akhmatova

Ah, je ne savais pas que Mantovani avait écrit un opéra ! C'est génial s'il y en a un autre programmé pour l'année prochaine à Paris.

D'ailleurs j'attends avec impatience son ballet Siddharta le mois prochain à Bastille, ce que j'en ai lu donnait très envie.

Wolferl a écrit:

D'ailleurs j'attends avec impatience son ballet Siddharta le mois prochain à Bastille, ce que j'en ai lu donnait très envie.

Tiens, je ne savais pas qu'il y avait cela.

Merci pour toutes ces précisions.

Wolferl a écrit:

Ah, je ne savais pas que Mantovani avait écrit un opéra ! C'est génial s'il y en a un autre programmé pour l'année prochaine à Paris.

D'ailleurs j'attends avec impatience son ballet Siddharta le mois prochain à Bastille, ce que j'en ai lu donnait très envie.

Il en parle ici

nugava a écrit:

Ce lundi commence une session qui n'était pas du tout prévue dans l'agenda prévisionnel de l'orchestre. Et pas des moindres, puisque ce sont trois oeuvres majeures de Bruno Mantovani qui vont être enregistrées par Pascal Rophé et deux solistes prestigieux, les altistes Tabea Zimmermann et Antoine Tamestit.

Après avoir entendu à Liège la création belge de son Concerto pour deux altos, le 20 mars dernier, Bruno Mantovani enthousiasmé (une fois de plus !) par la qualité de la prestation de l'OPL, de Pascal Rophé et de ses deux prestigieux solistes, se demandait si... plutôt qu'un assemblage de bandes radio d'origine disparate, on ne pourrait pas confier à une si belle équipe un enregistrement "de studio" de cet imposant concerto, mais aussi de Time Stretch (que l'OPL et Rophé avaient donné à Musica Strasbourg en 2007) et d'une autre oeuvre symphonique Finale.

Des nouvelles de cet enregistrement ?

Avis aux amateurs du compositeur. Un concert "Carte blanche à Bruno Mantovani" aura lieu cet été dans le cadre du Festival de la Roque d'Anthéron. Le 13 août à 18h au Temple de Loumarin, Claire Désert au piano et les membres du Trio Wanderer interprèteront:

~ Cinq Pièces pour Paul Klee pour violoncelle et piano (2007)
~ Suonare pour piano (2006)
~ D'une seule voix pour violon et violoncelle (2007)
~ Huit Moments musicaux pour trio avec piano (2008)

Qu'avez-vous pensé de Siddharta?

J'ai trouvé ça musicalement génial et fort bien soutenu par une chorégraphie résolument moderne d'une très grande beauté.
Peut-être quelques longueurs pour cette première et unique écoute, puisque ce ballet dure quand même 1h30 ; mais j'ai noté plusieurs passages d'une grande beauté.
L'orchestre de l'Opéra de Paris a fait merveille dans ce style où il excelle, absolument fabuleux ; d'autant plus que l'orchestration est d'une grande complexité et joue sur le placement des différents pupitres (notamment les percussions).

On en avait déjà parlé quelque part. Pour ma part j'avais trouvé tout ça très joli, dans le registre de la production en série bien faite. Preljocaj s'est spécialisé depuis déjà pas mal de temps dans la production grand public faite pour le DVD MK2 qui suit obligatoirement, et Mantovani écrit toujours de la bonne musique officielle. C'est léché, pas ennuyeux, sympathique et vite oublié...

Oui, c'était dans le fil sur les concerts à Bastille...

Tout à fait d'accord avec toi Siegmund, sauf peut être sur la chorégraphie effectivement très belle mais peut être pas des plus modernes. Bonne adéquation entre musique, danse et scénographie.

Je ne vois pas trop ce que Mantovani y fait d'officiel, c'est son style toujours aussi riche, et c'est magnifique.

Wolferl a écrit:

Tout à fait d'accord avec toi Siegmund, sauf peut être sur la chorégraphie effectivement très belle mais peut être pas des plus modernes. Bonne adéquation entre musique, danse et scénographie.

Je suis effectivement un novice en Ballet, j'y suis allé pour la musique ;-)
Mais nous sommes à des années lumières des tutus et des décors en carton-pâte. C'est très épuré, stylisé, les éclairages sont magnifiques et les effets scénique impressionnants ; la danse m'a paru épouser à merveille cette conception qui correspondait tout à fait à la partition.

Siegmund a écrit:

Je suis effectivement un novice en Ballet, j'y suis allé pour la musique ;-)
Mais nous sommes à des années lumières des tutus et des décors en carton-plâtre.

Oui, mais en même temps ça fait quand même quelques décennies que la danse ne se limite plus au tutu et au carton-pâte...

Rameau a écrit:

Siegmund a écrit:

Je suis effectivement un novice en Ballet, j'y suis allé pour la musique ;-)
Mais nous sommes à des années lumières des tutus et des décors en carton-plâtre.

Oui, mais en même temps ça fait quand même quelques décennies que la danse ne se limite plus au tutu et au carton-pâte...

Certes, mais rien à voir avec les productions actuelles casse-noisette ou le Lac des cygnes par exemple. Le Siddharta garde scéniquement auprès du grand public une saveur un peu avant-gardiste.

Siegmund a écrit:

Qu'avez-vous pensé de Siddharta?

J'ai trouvé ça musicalement génial et fort bien soutenu par une chorégraphie résolument moderne d'une très grande beauté.
Peut-être quelques longueurs pour cette première et unique écoute, puisque ce ballet dure quand même 1h30 ; mais j'ai noté plusieurs passages d'une grande beauté.
L'orchestre de l'Opéra de Paris a fait merveille dans ce style où il excelle, absolument fabuleux ; d'autant plus que l'orchestration est d'une grande complexité et joue sur le placement des différents pupitres (notamment les percussions).

Entièrement d'accord.

D'ailleurs, est-ce qu'il existe au disque des oeuvres pour grand orchestre ?
Ou des concertos dont il s'est dit tant de bien ?