Patrizia Ciofi

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de la dame. Ceux qui auront le privilège de la voir dans les jours à venir...

calbo a écrit:

Aujourd'hui c'est l'anniversaire de la dame. Ceux qui auront le privilège de la voir dans les jours à venir...

... Ceux-là ?

Ceux-là le lui ont déjà souhaité, de toute façon !

Ciofi était l'invité de la Barcaccia sur la Rai, jeudi 9 ; à écouter ici :

http://www.rai.tv/dl/RaiTV/programmi/media/ContentItem-b6a2412c-acfb-4942-9d7d-2a95022c8b13.html?p=0

Des photos de la Boheme de l'opéra de Rome :

http://roma.repubblica.it/cronaca/2011/06/16/foto/la_bohme_al_teatro_dell_opera-17773036/1/

Stabat Mater de Rossini
Festival de Saint Denis

Arte Live Web: http://liveweb.arte.tv/fr/video/Stabat_Mater_de_Rossini_a_la_Basilique_St-Denis/

Stabat mater --> mon premier live de Ciofi

GLobalement une super soirée,
- direction et musique OK (pas oufs, mais ok),
- basse un peu inexistante mais bien chantante,
- ténor magnifique (j'ai vu son Werther et me demandais comment il pourrait chanter cet air ultra-rossinien, et il s'en sort avec les honneurs, et un petit plus de tension et de passion que doit mettre un lyrique comme lui pour chanter ça : frisson dans la basilique)
- Vivica splendide une partition peu flatteuse pour la soprano II mais elle arrive à rendre son air passionnant là où Didonato m'endort sur l'enregistrement, brava donc
- Ciofi enfin... Impression 99% positive. Evacuons le petit moins : des graves peu audibles et parfois besoin d'un peu plus de temps pour poser sa voix et jouer avec les registres, mais c'est minime. Positif maintenant : quelle jolie voix! très, très, très jolie, un son qu'il est hyper plaisant d'entendre, tout simplement. Quand ils sont bien ménagés, ses aigus sont magnifiques aussi, une pureté du son rarissime. La voix n'est pas bien grande et la projection très droite, mais l’acoustique de la basilique permet de ne pas en souffrir.

Suis donc absolument ravi d'avoir assisté à ce concert, et d'avoir enfin entendu Patrizia Ciofi en live, et d'après mes impressions j'aimerais l'entendre dans des mélodies un de ces quatre

Ino a écrit:

Suis donc absolument ravi d'avoir assisté à ce concert, et d'avoir enfin entendu Patrizia Ciofi en live, et d'après mes impressions j'aimerais l'entendre dans des mélodies un de ces quatre

Les mélodies c'est à entendre, oui ; voir ce que j'ai écrit, plus haut, au sujet du récital de Marseille.

Bohème de Puccini à l'opéra de Rome.

http://www.operaroma.it/stagione/stagione_2010_2011/la_boheme

Production de Zeffirelli sur laquelle je n'ai pas envie de m'étendre. A la fois luxueuse (cela on le sait ; mais qui implique, aussi, trois entractes de 30 minutes pour monter et démonter les décors du I, du II et du III) et brouillonne, à mon goût. Qui réussit à jouer le jeu du mouvement permanent tout en laissant les artistes démunis face à leurs propres corps ; ce que certains transforment brillamment (Spotti, Ciofi) amène chez d'autres une espèce d'apathie conventionnelle (le duo d'amoureux en souffre terriblement, pour moi).

Direction magnifique de Conlon, qui sert admirablement les voix ; coloriste, jouant de dynamiques fines, d'une fluidité naturelle, etc.

Côté chanteurs, une distribution homogène et qui approche bien souvent de tendres sommets de poésie.

Clés de fa d'une présence mâle puissante ; mobiles, sonores, théâtrales et d'une musicalité irréprochable (avec une mention spéciale et à Vassallo/Marcello et à Spotti/Colline).

Vargas donne un Rodolfo poétique, ému même si pataud sur scène ; la voix passe bien l'orchestre et tient bien les périls de la partition ("Mimi e una civetta", notamment, phrasé large). Hibla Gerzmava qui faisait Mimi a été une découverte pour moi. Si la voix reste légèrement métallique dans l'aigu (c'est sensible au III, notamment), la sonorité qui rappelle Janowitz et Stich-Randall (couplé gagnant, pour moi ) est soutenue par un souffle qui paraît sans fin. La dynamique est, par ailleurs, assez spectaculaire et le personnage est embrassé largement avec à la fois un sourire imperceptible et un fatum sensible.

Reste Ciofi pour qui, tout le monde l'aura compris, je m'étais déplacé. Elle s'est, elle-même, exprimée avec beaucoup de lucidité sur sa voix dans l'émission La Barcaccia enregistrée durant les représentations : elle reconnait qu'il lui manque le brillant, l'acuité qui fait les colorature "naturelles". Ce que, d'ailleurs, personne ne nie. Au-delà de ça, elle donne à sa Musetta un profil beaucoup plus lyrique, fièrement projeté mais, également, charmeur par des ressources infinies de colorations, de nuances ("Quando m'en vo" est un cas d'école, ici ; un sommet d'art en la matière). Profil lyrique et dramatique affirmé, moins tant au II où elle rayonne qu'au IV où se creuse l'image d'une féminité tendre, repentante et repentie ; ce que, finalement, peu de Musetta arrivent à mener à bien. Avec, notamment, une prière à mi-voix d'une générosité contenue et d'une vocalité ascétique. Pour en savoir plus sur sa façon de voir le rôle : http://ricerca.repubblica.it/repubblica/archivio/repubblica/2011/06/11/boheme.html.

J'ai un billet pour Roméo et Juliette à Marseille (prima) Quelqu'un peut-il me recommander un hôtel près de l'Opéra de Marseille? Merci.

AlfredoGermont a écrit:

J'ai un billet pour Roméo et Juliette à Marseille (prima) Quelqu'un peut-il me recommander un hôtel près de l'Opéra de Marseille? Merci.

Moi j'ai mes places pour le 16/10 ; par contre je n'ai aucun tuyau pour l'hôtel puisque je loge dans de la famille. Pour que ma participation ne soit pas totalement inutile, je te conseillerais de chercher du côté du Vieux Port ; de mémoire, il y a moyen de trouver dans des prix raisonnables .

En vrac parmi les annonces récentes :

Lucia à Palm Beach en mars 2012 : http://pbopera.org/current-season/luciadilammermoor/
Roméo et Juliette avec Grigolo à Vérone à l'horizon de l'été 2012.
Les Pêcheurs de perles avec Florez à Las Palmas en 2013.

... et Les Pêcheurs de perles avec Joseph Calleja à Berlin (Deutsche Oper) -19 et 22.12.2011

http://www.deutscheoperberlin.de/index.php?page=spielplandetail&id_event_date=9529153

AlfredoGermont a écrit:

... et Les Pêcheurs de perles avec Joseph Calleja à Berlin (Deutsche Oper) -19 et 22.12.2011

http://www.deutscheoperberlin.de/index.php?page=spielplandetail&id_event_date=9529153

Ce qui colle avec le timing de la reprise de Tancredi .

Mais le 19, Ciofi était supposée participer à l'anniversaire du Concert d'Astrée au TCE .

Stabat Mater de Rossini avec Ciofi et Genaux: http://www.concertclassic.com/journal/articles/actualite_20110628_3861.asp


Le concert disponible sur: http://liveweb.arte.tv/fr/video/Stabat_Mater_de_Rossini_a_la_Basilique_St-Denis/

AlfredoGermont a écrit:

Stabat Mater de Rossini avec Ciofi et Genaux: http://www.concertclassic.com/journal/articles/actualite_20110628_3861.asp


Le concert disponible sur: http://liveweb.arte.tv/fr/video/Stabat_Mater_de_Rossini_a_la_Basilique_St-Denis/

Allez plutôt voir la vidéo que lire cette critique profondément indigente.

Ino a écrit:

AlfredoGermont a écrit:

Stabat Mater de Rossini avec Ciofi et Genaux: http://www.concertclassic.com/journal/articles/actualite_20110628_3861.asp


Le concert disponible sur: http://liveweb.arte.tv/fr/video/Stabat_Mater_de_Rossini_a_la_Basilique_St-Denis/

Allez plutôt voir la vidéo que lire cette critique profondément indigente.

Un article sur la Fille du Régiment à Moscou :

http://www.ng.ru/culture/2011-07-07/8_opera.html

Si j'en crois un russophone de mes amis, Ciofi a enchanté le public par la vie qu'elle a mis à sa prestation ; au-delà du fait que la voix sonnaot extrêmement bien, en solo ou parmi les ensembles. Des bribes ("Il faut partir", "Salut à la France" et "Par le rang") circulent sur le tube.

Distribution complète pour le Roméo de Bilbao :

http://www.abao.org/es/temporada/Ópera/525/ROMEO%20ET%20JULIETTE/ficha/19-11-2011.html

Lucia di Lammermoor- Deutsche Oper Berlin, décembre 2012

AlfredoGermont a écrit:

Lucia di Lammermoor- Deutsche Oper Berlin, décembre 2012

Alors, là, évidemment j'applaudis des deux mains.
Le grand retour à Lucia, enfin, qu'elle n'avait plus chanté depuis 2007, là où plusieurs Traviata émaillent chacune de ses saisons (il faut dire que la première fait appel à d'autres ressources vocales et humaines, ce qu'elle dit très bien d'ailleurs).
Sa Lucia qui est une suite d'occasions manquées pour moi ; je réfléchis de manière très égoïstes. Sa Lucia dans laquelle je porte, en creux, le souvenir sublime d'une Lucie d'emblée historique et de référence.
Et comme le déplacement à Palm Beach me paraît un peu déraisonnable comme celui de Paris encore trop lointain dans le temps, je sais où je serai en décembre prochain !

Patrizia Ciofi, Roberto Alagna, Ludovic Tezier et...VERDI: http://www.qobuz.com/info/MAGAZINE-ACTUALITES/COMPOSITEUR/Giuseppe-Verdi-Violence-et-passion58655


Une interview de Patrizia Ciofi par François Lesueur:

http://www.concertclassic.com/

AlfredoGermont a écrit:

Patrizia Ciofi, Roberto Alagna, Ludovic Tezier et...VERDI: http://www.qobuz.com/info/MAGAZINE-ACTUALITES/COMPOSITEUR/Giuseppe-Verdi-Violence-et-passion58655


Une interview de Patrizia Ciofi par François Lesueur:

Il faut oser dire que Gilda est un personnage complexe ; et la lecture qu'elle fait de ce personnage, dans son carcan mysogine, de la violence qui lui est faite (morale, physique, etc.) ma paraît réellement profonde. Ce qui, d'ailleurs, correspond bien à ce qu'elle donne en scène dans le rôle (à vérifier à Orange), dans une vision très incarnée, foncièrement lyrique, à la fois très luxueuse de détails mais dans laquelle la colorature est moins tant ornement qu'élément constitutif de la ligne (pas de pauses/poses dans l'aigu ; c'est idéalement apparié à l'état actuel de sa voix) dans un refus systématique du brillant gratuit.

Son positionnement par rapport à Violetta, aussi (le rôle "soeur") et à Verdi qu'on peut "mâcher toute sa vie" sont excessivement fins, pour moi. Ce qui d'ailleurs ne saurait surprendre quand on l'écoute ; mais c'est toujours mieux en le disant !

AlfredoGermont a écrit:

http://www.concertclassic.com/

"Peut être d'avoir accompli un chemin que je considère comme assez important, même si beaucoup de gens pensaient à mes débuts que je n’avais pas les moyens de faire une grande carrière. J'ai toujours dû travailler énormément pour parvenir là où je le souhaitais et le fait de posséder une musicalité très facile m'a permis d'aborder un répertoire très vaste qui va du baroque à Strauss. Je suis fière de ne m'être jamais arrêtée et d'avoir pu prouver que je pouvais faire ce que d'autres jugeaient impossible ; je suis encore là après vingt et un an et demi, ce qui est plutôt honorable quand on voit la brièveté de certaines carrières !"

En-dehors de ce que Ciofi peut dire sur elle-même et sur ses rôles, dans cette interview, je trouve que cette citation, tout en étant d'une extrême humilité sonne comme une déclaration de guerre : contre la facilité d'abord, contre le confort qui en est le corollaire, contre soi, finalement, qui est pour l'artiste le premier des dangers.

Oser parler d'enthousiasme pour une chanteuse à qui, apparemment, tout sourit (carrière internationale, longévité, etc.), c'est aller au plus profond de ce qui fait un art magique, à mes yeux, toujours renouvelé et, partant, toujours surprenant.

L'interview pour Concertclassic et le petit encart sur sa vision des deux héroines verdiennes montre la grande humilité de Ciofi face à son art, la connaissance de sa voix, une sensibilité certaine que je lui ai toujours trouvé. Luisa Miller est un rôle exigeant mais je pense qu'elle pourra apporter des choses en terme de nuances, de caractérisation du personnage.

Programme du récital à l'opéra d'Avignon le 28/10 :

http://www.avignon.fr/fr/actu/detail.donut?id=11451

Avec reprise de certains de ses chevaux de bataille (Traviata, Stuarda) mais aussi une Ensoleillad qui refait des apparitions adorables, ces derniers temps (intégrale chez Dynamic) ; et une Juliette qui semble devenir incontournable, à l'aune des représentations de Marseille et Bilbao .

J'adore fréquenter les blogs !

Donc, juste pour le plaisir :

"che bomba di mi bemolle!!!!!!!!!!!!!!"
"alla faccia che la ciofi non ha i mi bemolli!! " (celui-là, c'est mon préféré ...)
"sto ascoltando in diretta su france musique: nucci bela, grigolo ansima,patrizia canta "
"The successor to Renata Scotto " (J'en connais qui vont hurler !!!)

bAlexb a écrit:

J'adore fréquenter les blogs !


"The successor to Renata Scotto " (J'en connais qui vont hurler !!!)

Faut pas pousser, quand même

Ripley a écrit:

bAlexb a écrit:

J'adore fréquenter les blogs !


"The successor to Renata Scotto " (J'en connais qui vont hurler !!!)

Faut pas pousser, quand même

Oui, c'est bien ce que je disais ; il me semble que Ciofi garde une légèreté que Scotto a perdu rapidement (inversement proportionnel aux verdeurs qui sont vite devenues stridences). Je ne crois pas, non plus, que Ciofi ambitionne le répertoire de sa devancière ; chacune a son talent et c'est tellement bien comme ça !

Ciofi et Scotto... Comme Lucie, Gilda, Amina ... Pourquoi pas?

bAlexb a écrit:

"che bomba di [...] bemolle!!!!!!!!!!!!!!"

Ca fait référence à son flat singing ?

Citation :

"The successor to Renata Scotto " (J'en connais qui vont hurler !!!)

En plus c'est pas vrai : avec Ciofi, les tympans restent intacts au delà du sol.

bAlexb a écrit:

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"che bomba di mi bemolle!!!!!!!!!!!!!!"
"alla faccia che la ciofi non ha i mi bemolli!! " (celui-là, c'est mon préféré ...)
"sto ascoltando in diretta su france musique: nucci bela, grigolo ansima,patrizia canta "
"The successor to Renata Scotto " (J'en connais qui vont hurler !!!)

Tu peux traduire? C'est le seul que je ne comprends paaaas
Elle n'a pas eu de mib pendant qqes années (2005_09 dans ce que j'ai entendu de violettas et maries), c'est chouette qu'elle l'ait à nouveau le cas échéant

Ino a écrit:

bAlexb a écrit:

J'adore fréquenter les blogs !

Donc, juste pour le plaisir :

"che bomba di mi bemolle!!!!!!!!!!!!!!"
"alla faccia che la ciofi non ha i mi bemolli!! " (celui-là, c'est mon préféré ...)
"sto ascoltando in diretta su france musique: nucci bela, grigolo ansima,patrizia canta "
"The successor to Renata Scotto " (J'en connais qui vont hurler !!!)

Tu peux traduire? C'est le seul que je ne comprends paaaas
Elle n'a pas eu de mib pendant qqes années (2005_09 dans ce que j'ai entendu de violettas et maries), c'est chouette qu'elle l'ait à nouveau le cas échéant

C'est quelque chose comme "Dans la gueule de ceux qui pensent qu'elle n'a pas de Mib" ! En 2008, elle le faisait dans la Traviata à Avenches, par exemple.

C'est d'ailleurs moins tant un problème physiologique, à mon avis, que de forme du moment. Même si ce n'est clairement pas (et ça n'a jamais été) son meilleur registre. Elle-même, d'ailleurs, se reconnait comme lirico leggiero ; pas comme coloratura pure (elle en a très bien parlé dans une émission radio autour de la Bohème de Rome où elle a expliqué que Musetta, personnage "gémellaire", Janus du point de vue du caractère, la mettait à la peine par le brillant qu'elle exige ; de fait, elle tirait beaucoup plus le rôle vers le medium en insistant et sur le charme immédiat, le mouvement et l'humanité). Et la tendance ne fait que s'accentuer avec le temps ; avec, toujours, cette espèce de voile sur le timbre mais, aussi, désormais, une assise médiane solide, une vibration lente qui lui permet d'envisager des emplois beaucoup plus lryiques (Manon, hier ; Juliette, demain).

bAlexb a écrit:

Ino a écrit:

bAlexb a écrit:

J'adore fréquenter les blogs !

Donc, juste pour le plaisir :

"che bomba di mi bemolle!!!!!!!!!!!!!!"
"alla faccia che la ciofi non ha i mi bemolli!! " (celui-là, c'est mon préféré ...)
"sto ascoltando in diretta su france musique: nucci bela, grigolo ansima,patrizia canta "
"The successor to Renata Scotto " (J'en connais qui vont hurler !!!)

Tu peux traduire? C'est le seul que je ne comprends paaaas
Elle n'a pas eu de mib pendant qqes années (2005_09 dans ce que j'ai entendu de violettas et maries), c'est chouette qu'elle l'ait à nouveau le cas échéant

C'est quelque chose comme "Dans la gueule de ceux qui pensent qu'elle n'a pas de Mib" ! En 2008, elle le faisait dans la Traviata à Avenches, par exemple.

C'est d'ailleurs moins tant un problème physiologique, à mon avis, que de forme du moment. Même si ce n'est clairement pas (et ça n'a jamais été) son meilleur registre. Elle-même, d'ailleurs, se reconnait comme lirico leggiero ; pas comme coloratura pure (elle en a très bien parlé dans une émission radio autour de la Bohème de Rome où elle a expliqué que Musetta, personnage "gémellaire", Janus du point de vue du caractère, la mettait à la peine par le brillant qu'elle exige ; de fait, elle tirait beaucoup plus le rôle vers le medium en insistant et sur le charme immédiat, le mouvement et l'humanité). Et la tendance ne fait que s'accentuer avec le temps ; avec, toujours, cette espèce de voile sur le timbre mais, aussi, désormais, une assise médiane solide, une vibration lente qui lui permet d'envisager des emplois beaucoup plus lryiques (Manon, hier ; Juliette, demain).

L'argumentation de lyrique léger n'est pas en lien avec ses problèmes de contre mib à mon sens, mais en effet correspond bien à son besoin de temps pour "poser" ses aigus, qui ne sortent pas de nulle part comme ceux d'une colorature, qui n'aurait pas son legato naturel. Quant à Musetta, ça reste un petit rôle avec un grand moment, et c'est surtout en termes de volume que c'est un défi pour les lyriques légers, mais c'est chouette que de grandes chanteuses l'abordent pour rendre La Bohème un peu plus trépidante ^^

Ino a écrit:

L'argumentation de lyrique léger n'est pas en lien avec ses problèmes de contre mib à mon sens, mais en effet correspond bien à son besoin de temps pour "poser" ses aigus, qui ne sortent pas de nulle part comme ceux d'une colorature, qui n'aurait pas son legato naturel. Quant à Musetta, ça reste un petit rôle avec un grand moment, et c'est surtout en termes de volume que c'est un défi pour les lyriques légers, mais c'est chouette que de grandes chanteuses l'abordent pour rendre La Bohème un peu plus trépidante ^^

Peut-être, oui, après tout.

Mais il ne faut pas confondre, à mon avis, l'instrument en lui-même et les aléas que peut connaître toute carrière ;ceci dit j'incline quand même à penser que son caractère foncier de lyrique-léger fait que le suraigu n'est simplement pas son registre naturel. Ce qui ne veut pas dire qu'il lui est interdit ; la preuve en étant, effectivement, qu'elle parvient à les sortir (et fort bien, cette Gilda en est une preuve parmi d'autres) lorsqu'elle peut les préparer. En somme, nous sommes plus ou moins d'accord !

Dans la Bohème ce n'était réellement pas le volume qui lui posait problème ; contrairement à ce qu'on peut facilement penser (idée tenace chez beaucoup), Ciofi projette bien et elle gère finement les ensembles (y compris lorsqu'elle doit/peut s'économiser). Cela valait dans le final de la fête d'Hamlet, dans "Giusto dio che umile adoro" de Tancredi, dans le final chez Flora de Traviata, dans la Tempête du III de Rigoletto, etc.) ; et c'était également le cas pour sa Musetta. C'est elle-même qui disait qu'à son avis lui manquait le brillant nécessaire au II (peut-être l'incisivité ; mais quel "Quando m'en vo", tout en suspensions et, paradoxalement, en mouvements !) ; du coup, elle était absolument sublime au IV (dans le peu de musique qui lui était réservé), justement parce qu'elle pouvait jouer le jeu d'un chant plus confortable, moelleux. Lorgner du côté d'un slancio pudique ; d'un legato en forme de ressac. Tout ce qu'on a pu retrouver, justement, dans sa Gilda des Chorégies et qui n'est sans doute pas étranger au succès qu'elle y a rencontré.

bAlexb a écrit:

En somme, nous sommes plus ou moins d'accord !

Ah, mais je pense bien, oui

bAlexb a écrit:

Cela valait dans le final de la fête d'Hamlet, dans "Giusto dio che umile adoro" de Tancredi,

De grands moments incontestablement

bAlexb a écrit:

contrairement à ce qu'on peut facilement penser (idée tenace chez beaucoup), Ciofi projette bien et elle gère finement les ensembles

Bein, pour l'avoir désormais vue, elle a une projection très droite (mais un volume en effet tout à fait bon) tout de même et donc moins enveloppante que d'autres

bAlexb a écrit:

C'est elle-même qui disait qu'à son avis lui manquait le brillant nécessaire au II (peut-être l'incisivité ; mais quel "Quando m'en vo", tout en suspensions et, paradoxalement, en mouvements !) ; du coup, elle était absolument sublime au IV (dans le peu de musique qui lui était réservé), justement parce qu'elle pouvait jouer le jeu d'un chant plus confortable, moelleux.

C'est au chef d'accepter ou non de modifier un peu les tempi pour laisser une Ciofi donner toute sa valeur dans le II, auquel cas elle n'aura pas à rougir. J'essayerai d'écouter ledit IV pour voir ça, parce que dans mon souvenir (2 Bohèmes) Musetta n'y était pas très présente.

Ino a écrit:

bAlexb a écrit:

C'est elle-même qui disait qu'à son avis lui manquait le brillant nécessaire au II (peut-être l'incisivité ; mais quel "Quando m'en vo", tout en suspensions et, paradoxalement, en mouvements !) ; du coup, elle était absolument sublime au IV (dans le peu de musique qui lui était réservé), justement parce qu'elle pouvait jouer le jeu d'un chant plus confortable, moelleux.

C'est au chef d'accepter ou non de modifier un peu les tempi pour laisser une Ciofi donner toute sa valeur dans le II, auquel cas elle n'aura pas à rougir. J'essayerai d'écouter ledit IV pour voir ça, parce que dans mon souvenir (2 Bohèmes) Musetta n'y était pas très présente.

Ah ça, non, elle était loin d'avoir à rougir de sa prestation romaine ; du reste, le public ne s'y est pas trompé lui réservant, à l'applaudimètre un accueil résolument enthousiaste. Tu as raison, Musetta brille plutôt par son absence au IV (moins qu'au III, cependant). Il n'empêche que, notamment dans sa brève prière, elle a réussi, non seulement à créer un personnage de repentante/repentie, mais encore à l'imposer.

Auf Deutsch :

"Die Palme gebührte Patrizia Ciofis Gilda. Die Italienerin sang mit Inbrunst, weich und beseelt, stets ausgeglichen, auch in den Koloraturen völlig ohne Schärfen und absolut intonationsrein. Ihr 'Caro nome' war einer der großen Momente dieses die Zehntausend begeisternden Chorégies-Abends."

Je traduis ?

Le commentaire de l'ensemble de la représentation ici : http://magazin.klassik.com/konzerte/reviews.cfm?TASK=review&PID=4367.

Ino a écrit:

Elle n'a pas eu de mib pendant qqes années (2005_09 dans ce que j'ai entendu de violettas et maries), c'est chouette qu'elle l'ait à nouveau le cas échéant

Tu as raison (en-dehors de la chronologie que tu donnes, cf. La Traviata d'Avenches, je l'ai dit) : "le cas échant". Parce qu'après tout, au moins dans les engagements qui se profilent (Pêcheurs de perles, Roméo [est-ce que je ne dis pas une grosse bêtise, d'ailleurs ?], Tancredi, le concert d'Avignon, etc.) ce n'est pas absolument pas indispensable !

bAlexb a écrit:

après tout, au moins dans les engagements qui se profilent (Pêcheurs de perles, Roméo [est-ce que je ne dis pas une grosse bêtise, d'ailleurs ?], Tancredi, le concert d'Avignon, etc.) ce n'est pas absolument pas indispensable !

Farpaitement! Juliette dans ses airs ne monte qu'au contre ré, et les aigus dans les ensembles ne sont pas écrits. Je ne connais pas la partition de Leïla (do# dans les airs, mais bcp de duos et trios que je ne connais pas), mais il me semble qu'elle lui sied encore mieux.

Un peu lassante, cette manière de revenir, toujours, sur les mêmes questions ; manque cruel d'originalité :

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2820&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29

bAlexb a écrit:

Un peu lassante, cette manière de revenir, toujours, sur les mêmes questions ; manque cruel d'originalité :

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2820&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29

Je pense que, après de nombreuses apparitions et les succès en France, Patrizia Ciofi mérite dossier complet et non "Cinq questions à.."

(sorry for my french)

AlfredoGermont a écrit:

bAlexb a écrit:

Un peu lassante, cette manière de revenir, toujours, sur les mêmes questions ; manque cruel d'originalité :

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2820&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29

Je pense que, après de nombreuses apparitions et les succès en France, Patrizia Ciofi mérite dossier complet et non "Cinq questions à.."

(sorry for my french)

Sans doute, oui ; au moins cinq questions qui ne lui ont pas été posées 100 fois !

bAlexb a écrit:

AlfredoGermont a écrit:

bAlexb a écrit:

Un peu lassante, cette manière de revenir, toujours, sur les mêmes questions ; manque cruel d'originalité :

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2820&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29

Je pense que, après de nombreuses apparitions et les succès en France, Patrizia Ciofi mérite dossier complet et non "Cinq questions à.."

(sorry for my french)

Sans doute, oui ; au moins cinq questions qui ne lui ont pas été posées 100 fois !

Au moins on peut se consoler en étant en droit de penser que les réponses sont plus intelligentes que les questions

Ripley a écrit:

bAlexb a écrit:

AlfredoGermont a écrit:

bAlexb a écrit:

Un peu lassante, cette manière de revenir, toujours, sur les mêmes questions ; manque cruel d'originalité :

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2820&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29

Je pense que, après de nombreuses apparitions et les succès en France, Patrizia Ciofi mérite dossier complet et non "Cinq questions à.."

(sorry for my french)

Sans doute, oui ; au moins cinq questions qui ne lui ont pas été posées 100 fois !

Au moins on peut se consoler en étant en droit de penser que les réponses sont plus intelligentes que les questions

Mais justement, c'est ça qui me fait crever de rage. Parce que je sais d'expérience que Ciofi est une fille très fine et intelligente (et, surtout, qui est capable de transmettre ses réflexions dans un français très juste) ; et surtout qu'elle est capable d'envisager son travail sous des angles a priori originaux.

Donc assez de "Comment qualifieriez-vous votre voix ?" ou "Que pensez-vous du rôle de Gilda ?" ! Il y a plein de filons à creuser avec elle.

J'ai le précieux sésame :

http://www.deutscheoperberlin.de/?page=spielplandetail&id_event_date=8854197&language=en_EN

D'abord pour l'oeuvre ; ensuite pour revoir la superbe production de Pizzi ; pour la direction de Zedda, aussi ; enfin, pour...

En fait, je n'avais pas percuté mais Les Pêcheurs de perles de Berlin, en décembre, remplacent la série de Favorita initialement prévue avec Garanca et que cette dernière a dû annuler pour cause de grossesse.

http://www.deutscheoperberlin.de/?page=intro_detail&textId=146961

Moralité : le bonheur des uns...

Même si je n'y assisterai pas...

bAlexb a écrit:

En fait, je n'avais pas percuté mais Les Pêcheurs de perles de Berlin, en décembre, remplacent la série de Favorita initialement prévue avec Garanca et que cette dernière a dû annuler pour cause de grossesse.

http://www.deutscheoperberlin.de/?page=intro_detail&textId=146961

Moralité : le bonheur des uns...

Même si je n'y assisterai pas...

Je serai là pour Ciofi et Calleja

AlfredoGermont a écrit:

bAlexb a écrit:

En fait, je n'avais pas percuté mais Les Pêcheurs de perles de Berlin, en décembre, remplacent la série de Favorita initialement prévue avec Garanca et que cette dernière a dû annuler pour cause de grossesse.

http://www.deutscheoperberlin.de/?page=intro_detail&textId=146961

Moralité : le bonheur des uns...

Même si je n'y assisterai pas...

Je serai là pour Ciofi et Calleja

Moi, j'ai opté pour Tancredi ; il faut rester rationnel. Et puis, des Pêcheurs, il va en rester !

A propos de la Traviata de la Fenice :

"Punta di diamante del cast rimane Patrizia Ciofi, commossa e attenta interprete, grande professionalità in ogni attimo, penetrante anche nel pianissimo. Come sa rapirci porgendo così bene la disperazione del celeberrimo «Amami Alfredo», l’afflizione di «Alfredo, Alfredo, di questo core», il respiro dell’Addio del passato."

http://ricerca.gelocal.it/mattinopadova/archivio/mattinodipadova/2011/08/29/VT1MC_VT103.html?ref=search