Lectures

Moi, c'est plus la délibération finale de Gauvain qui me reste - et puis évidemment l'incendie central, un grand moment dans une vie de lecteur.

Wolferl a écrit:

Le père supérieur a accepté d'en laisser plus que la préface de l'auteur ? Décidément, les moeurs monastiques ont bien évolué...

A Herblay, on a un peu l'esprit romanesque.

calbo a écrit:

Oui oui, c'est toi qui les a volées hein ?

Dieu m'en garde.

DavidLeMarrec a écrit:

Moi, c'est plus la délibération finale de Gauvain qui me reste - et puis évidemment l'incendie central, un grand moment dans une vie de lecteur.

Ce sont effectivement de grands moments!!!
Et je ne parle pas du saisissant denouement.

Il me semble qu'Hugo projetait d'ecrire une trilogie (avec L'Homme qui Rit et 93 en guise de premiers volets), quel dommage qu'il n'ai pu mener à bien ce projet...

S'il te reste à lire "Les Travailleurs de la mer", ce sera sans doute une découverte sans précédent. Je me souviens entre autres, d'une description de tempête comme jamais je n'en ai lu: le choix des mots et des sonorités faisait que j'avais l'impression -réelement- de recevoir le vent et la pluie en plein visage. Il y a des pages sublimes aussi sur une grotte et puis la pieuvre, également. A lire aussi dans un autre registre: Le Rhin, un des plus beaux récits de voyage et d'histoire ...

Merci pour ce temoignage!

S'il est du niveau des Misérables ou de l'Homme qui Rit je ne reponds plus de rien...

J'ai Le Rhin à la maison egalement, en fait je suis en train d'acquerir petit à petit l'intégrale Hugo en 15 volumes dans la collection "Bouquins" ...mais comment peut-on ecrire autant ? graphomanie chronique aigue?*

Un vrai sérial-writer...pour notre plus grand bonheur!!!




*Faut dire qu'a Guernesey y a pas grand chose à faire a part regarder les cailloux, gratter du papier ça fait passer le temps...

Il a consacré pendant le plus clair de sa vie une demie-journée par jour à l'écriture, et il a vécu longtemps. Ca n'empêche pas qu'il devait quand même être souvent génial au premier jet pour arriver à écrire tout ce matériau au bout du compte...

En fait, je suis un fan de Victor Hugo depuis l'âge de 14 ans. Je possède l'intégrale de la collection Bouquins: c'est une belle et courageuse entreprise, mais je trouve que l'appareil critique est un peu trop léger; de plus, il manque presque toutes les oeuvres de jeunesse: théâtre et poésies. J'avais écrit il y a bien longtemps au responsable de l'édition qui envisageait de consacrer un volume supplémentaire pour compléter. L'éditeur, malheureusement, n'a rien voulu entendre. On préfère chez Bouquins éditer les romans de Christian Jacq, que parfaire une aussi précieuse édition que celle de Hugo! Le must, en matière d'Oeuvres complètes, c'est l'édition du Club français du livre, parue en 1967 sous la direction de Jean Massin. On en trouve encore de beaux spécimen sur Internet, mais il faut compter entre 400 et 600 euros pour une édition en parfait état.

Joël a écrit:

En fait, je suis un fan de Victor Hugo depuis l'âge de 14 ans. Je possède l'intégrale de la collection Bouquins: c'est une belle et courageuse entreprise, mais je trouve que l'appareil critique est un peu trop léger; de plus, il manque presque toutes les oeuvres de jeunesse: théâtre et poésies..

Quand même Victor Hugo, ça doit bien se vendre.

Arnaud B a écrit:

mais comment peut-on ecrire autant ? graphomanie chronique aigue?

Il devait bien avoir quelques nègres de temps en temps.

Ophanin a écrit:

Il devait bien avoir quelques nègres de temps en temps.

Aucun... En fait, si on compare quantitativement l'oeuvre de Hugo à celle de George Sand, par exemple, celle de Hugo ressemble à un gros livre de poche, sans plus. Songez à Balzac aussi, qui n'a vécu que jusqu'à cinquante ans environ... Ce qui est sidérant chez Hugo, c'est la qualité par rapport à la quantité. Il n'y a vraiment rien à jeter...

Tout n'a pas été édité dans la pléiade ?

Non. L'oeuvre poétique s'est arrêtée à l'exil, et il manque plein de choses, dont les oeuvres politiques, les récits de voyage, etc.

En abordable, l'édition du Seuil est plus confortable à lire que celle de bouquins, en plus c'est relié.

DavidLeMarrec a écrit:

En abordable, l'édition du Seuil est plus confortable à lire que celle de bouquins, en plus c'est relié.

Tu veux parler de la collection "L'intégrale" du Seuil? Si je ne m'abuse, ce ne sont pas vraiment les oeuvres complètes, et c'est imprimé sur deux colonnes!? Il faut s'y habituer. J'avais La Comédie humaine dans cette édition.

Ah flûte, c'est pas celle-là alors. J'en avais lu il y a quelques années dans une collection intégrale, et qui était très agréable à lire sans être un produit de luxe.

Je croyais que c'était au Seuil, à moins qu'ils n'aient changé radicalement la mise en page pour la réédition. C'était l'intégrale des oeuvres de fiction, en tout cas.

DavidLeMarrec a écrit:

Il a consacré pendant le plus clair de sa vie une demie-journée par jour à l'écriture, et il a vécu longtemps. Ca n'empêche pas qu'il devait quand même être souvent génial au premier jet pour arriver à écrire tout ce matériau au bout du compte...

En effet, il y a là quelque chose d'irréductible à l'explication rationnelle, qu'il faudrait imputer à l'inspiration géniale, notamment ce volet poétique d'une densité et d'une constance qualitative peut être sans equivalent.

Sinon, prenez GF. Je les privilégie systématiquement parce que le papier est de meilleure qualité que Folio, les polices plus belles et l'appareil critique souvent très bon (pour 93, il y a un dossier complet d'au moins 50 pages)

Et je n'ai pas d'actions chez eux.

Je viens de finir "L'ombre du vent" de Carlos Ruiz Zafòn. Je n'en avais jamais entendu parler alors qu'apparemment, c'est un best seller mondial.
J'ai beaucoup aimé.

J'ai assisté ce soir à une conférence d'un spécialiste de la question de la correspondance littéraire et en particulier de la correspondance de Louis-Ferdinand Celine. Il a été élève dans mon lycée jusqu'à la khâgne. C'est un homme qui est né en 1946. Il est éditeur, docteur ès-lettres. Il s'appelle Jean-Paul Louis. Il a édité en particulier les lettres à Albert Paraz dans la collection Céline des Cahiers de la NRF chez Gallimard. Dans la même collection, il a édité les lettres à Marie Canavaggia.
Il nous a montré quelques extraits de lettres, de manuscrits, un extrait de carte postale et une dédicace à Mauriac assez drôle et surtout très acerbe en particulier. C'était tout à fait intéressant. Il nous a parlé avant d'évoquer la correspondance célinienne du genre au XIX et au XXe siècle en faisant un panorama rapide des éditions succesives de la correspondance de divers écrivains de cette époque.
Il nous a recommandé en particulier la lecture de la correspondance de Sand et de la correspondance de Flaubert en insistant notamment sur leur correspondance croisée. Pour lui, ce sont les deux plus belles correspondances d'écrivains au XIXe siècle.
Cette conférence s'inscrivait également en lien avec l'un des 3 axes de l'année en français : rapport entre l'oeuvre et l'auteur.
C'est grâce en particulier à mon professeur d'histoire que la conférence a pu avoir lieu. En effet, ils ont été camarades et sont restés amis.

Quelqu'un connait-il les bouquins de Clémentine Portier-Kaltenbach ? Ca m'a l'air assez amusant !

Je fais appel ce jour aux latinistes et aux adeptes de la civilisation romaine/grecque. J'ai découvert aux Editions Arléa http://www.arlea.fr/-Poche-Retour-aux-grands-textes- un certain nombre de textes traduits du latin. On y trouve plein de choses mais j'ai surtout focalisé mon attention sur quelques livres, au titre évocateur:

Cicéron Devant la mort
Cicéron Savoir vieillir
Cicéron Devant la souffrance
Plutarque L'Ami véritable
Plutarque La conscience tranquille

Est-ce qu'au lieu d'acheter ces petits opuscules, ça vaut le coup d'acheter une édition (laquelle ?) des tusculanes pour Cicéron ? Il y aussi un certain nombre de petits livres aux Editions Rivages, quelqu'un sait si ça vaut le coup ? http://www.payot-rivages.net/index.php?id=23&page=5&genre=Philosophie

Par ailleurs, chez Pline l'ancien et Pline le jeune, qu'est-ce qui est recommandable ?

Salutations à ceux qui prendront la peine de m'éclairer

Si tu cherches des oeuvres grecques ou latines en intégrale, les versions de base restent celles des Belles Lettres (certains volumes existent en poche, par exemple les Suétone). J'avais lu pas mal de Sénèque en GF (certains ouvrages comme De la brièveté de la vie pourraient correspondre à ce que tu recherches).

Je ne connais pas du tout ces éditions... bon, il faut dire que je m'en tiens aux Belles Lettres et à l'édition livre de poche.

Quant aux deux Plines, l'avantage, c'est que tu n'as pas tellement d'oeuvres à choisir. J'aime beaucoup les lettres de Pline le Jeune, qui sont certes pétries d'autosuffisance, mais ça apporte un témoignage assez intéressant de la vie à l'époque impériale. (sur le cirque, sur les débats juridiqus menés par Pline) Bon, tu n'es peut-être pas obligé de lire ses très nombreuses lettres...

Quant à son oncle, c'est aussi une mine d'information sur la vie culinaire romaine (qui ne fait franchement pas envie ). Mais il est surtout connu pour ses récits sur la faune et la flore (avec des récits parfois abracadantesques), il faut aimer cette thématique (moi, pas). Le reste, je ne connais pas.

Elvira a écrit:

Je ne connais pas du tout ces éditions... bon, il faut dire que je m'en tiens aux Belles Lettres et à l'édition livre de poche.

Quant aux deux Plines, l'avantage, c'est que tu n'as pas tellement d'oeuvres à choisir. J'aime beaucoup les lettres de Pline le Jeune, qui sont certes pétries d'autosuffisance, mais ça apporte un témoignage assez intéressant de la vie à l'époque impériale. (sur le cirque, sur les débats juridiqus menés par Pline) Bon, tu n'es peut-être pas obligé de lire ses très nombreuses lettres...

Quant à son oncle, c'est aussi une mine d'information sur la vie culinaire romaine (qui ne fait franchement pas envie ).

Oui, je connais certaines recettes d'Apicius...heu...

Celles de Photis ne sont pas meilleures.

Photis ? Kiçé ?

Un des plus beaux textes, latins, précisément : c'était pour tester votre culture Gé. Les khâgneux doivent normalement y répondre dans l'instant sans convoquer l'oracle Γούγελ.

Pourrais tu donner les références exactes ?

(je ne suis pas (encore) khâgneux... et puis je ne connais rien ou presque)

D'ailleurs puisqu'on parle de latin, je suis tombé par hasard l'autre jour sur une interview de Laurence Ferrari dans l'Etudiant, où en gros elle disait qu'elle aimait beaucoup les textes latins, qu'elle en avait beaucoup lu, notamment Sénèque, et que depuis elle était devenue stoïque.

Eh bien Photis, c'est comme Photine, sauf qu'elle ne s'amende pas vraiment, la traînée !

Je ne connais pas. Tu as dégoté ça où ?

Guillaume a écrit:

D'ailleurs puisqu'on parle de latin, je suis tombé par hasard l'autre jour sur une interview de Laurence Ferrari dans l'Etudiant, où en gros elle disait qu'elle aimait beaucoup les textes latins, qu'elle en avait beaucoup lu, notamment Sénèque, et que depuis elle était devenue stoïque.

Merci pour cette bonne tranche, Guillaume!

Photis, c'est la servante maladroite dans l'Ane roux d'Apulée. Photine, c'est la samaritaine convertie par le Christ dans la pièce de Rostand.

Et dire que moi je n'ai pas fait les prépas après mon CAP mécanique... Décidément, l'élite française n'est plus ce qu'elle était.

DavidLeMarrec a écrit:

Photis, c'est la servante maladroite dans l'Ane roux d'Apulée. Photine, c'est la samaritaine convertie par le Christ dans la pièce de Rostand.

Et dire que moi je n'ai pas fait les prépas après mon CAP mécanique... Décidément, l'élite française n'est plus ce qu'elle était.

C'est vrai que c'est très connu.

De toute façon, l'élite ne se forge qu'à la license, lorsqu'on devient normalien.

DavidLeMarrec a écrit:

Photis, c'est la servante maladroite dans l'Ane roux d'Apulée.

Ah oui, je m'en rappelle, j'ai déja vu ce texte. (la transformation)

Elvira a écrit:

C'est vrai que c'est très connu.

Photis, oui. Photine, un peu moins, mais comme les honnêtes gens lisent CSS, ils ne peuvent pas avoir été surpris...

Citation :

De toute façon, l'élite ne se forge qu'à la license, lorsqu'on devient normalien.

... et qu'on renonce définitivement aux anglicismes. Vous vous êtes donnés le mot !

Elvira a écrit:

De toute façon, l'élite ne se forge qu'à la licence

De mieux en mieux...

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

De toute façon, l'élite ne se forge qu'à la license, lorsqu'on devient normalien.

... et qu'on renonce définitivement aux anglicismes. Vous vous êtes donnés le mot !

Vous avez beaucoup de devoirs en anglais ces derniers temps apparemment...

arnaud bellemontagne a écrit:

Elvira a écrit:

De toute façon, l'élite ne se forge qu'à la licence

De mieux en mieux...

Bien relevé

Elvira a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Photis, c'est la servante maladroite dans l'Ane roux d'Apulée. Photine, c'est la samaritaine convertie par le Christ dans la pièce de Rostand.

Et dire que moi je n'ai pas fait les prépas après mon CAP mécanique... Décidément, l'élite française n'est plus ce qu'elle était.

C'est vrai que c'est très connu.

De toute façon, l'élite ne se forge qu'à la license, lorsqu'on devient normalien.

Eh beh, ça pue le dévergondage tout ça . Je prends note pour l'avenir

Je suis érintée et vous m'esquintez.

Vous n'êtes que des méchants.

Elvira a écrit:

Je suis érintée

Ouch.

On voit ça, on voit ça.

Elvira a écrit:

Je suis érintée et vous m'esquintez.

Vous n'êtes que des méchants.

Oui ca se voit

Je m'enfonce, je m'enfonce, mais j'assume : je saurai rester, comme Ferrari, "stoïque" face à l'adversité.

Quelques heures de sommeil te feront le plus grand bien

DavidLeMarrec a écrit:

Elvira a écrit:

Je suis érintée

Ouch.

On voit ça, on voit ça.

On ne fait pas parti de l'élite nous

Mais tu parles pour toi là, non ?

Cololi a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Elvira a écrit:

Je suis érintée

Ouch.

On voit ça, on voit ça.

On ne fait pas parti de l'élite nous

Bien dit.

Pour la 4ème fois j'entame avec un plaisir non feint la lecture d'A la Recherche du temps perdu.

4ème fois?? Bigre!
Tant d'autres chefs d'oeuvres se languissent de toi pendant ce temps!


De mon côté, ces temps-ci, en vrac:
Flaubert: L'éducation sentimentale (version de 1845)
Hugo: Les Châtiments
Jacqueline Robinson: Eléments du langage chorégraphique
Julia Kristeva: La révolution du langage poétique
Erwin Panofsky: La vie et l'art d'Albrecht Dürer

Je suis sur le point de commencer le Décaméron de Boccace, les Contemplations de Hugo et l'ouvrage de James H. Rubin sur Courbet.

Oui, pour moi A la Recherche du temps perdu est un des piliers de mon existence, au même titre que les Gurrelieder ou le Ring.
J'ai pas encore lu les Chatiments mais c'est prévu!
J'ai dans ma bibliothéque le Kristeva(consacré à Lautréamont et à Mallarmé) dont tu fais mention; j'en ai lu quelques pages, il est d'une complexité invraisemblable.
Quant aux Contemplations, c'est un monument d'absolu lyrisme qui laisse pantois. Je t'envie.

Sinon, j'ai les Rougon-Macquart en ligne de mire en plus des inspirations littéraires de Berg (Buchner...)

arnaud bellemontagne a écrit:

Oui, pour moi A la Recherche du temps perdu est un des piliers de mon existence, au même titre que les Gurrelieder ou le Ring

.

Voilà de bien solides fondations!

Citation :

J'ai pas encore lu les Chatiments mais c'est prévu!

Hugo y développe tout sa verve rhétorique et la puissance de son inspiration; les images sont fortes, le propos acéré, et Hugo, au-dessus du gouffre de la grandiloquence et du Verbe emphatique, s'exprime avec l'aisance virulente et sans ambages qui est la sienne, ici peut-être plus que n'importe où ailleurs. Et cette tension ne diminue pas au fil des poèmes du recueil!

Citation :

J'ai dans ma bibliothéque le Kristeva(consacré à Lautréamont et à Mallarmé) dont tu fais mention; j'en ai lu quelques pages, il est d'une complexité invraisemblable.

Effectivement, j'en suis encore aux préliminaires introductifs, qui consistent en une joyeuse fusion de considérations esthétiques, sémiotiques, psychanalytiques et phénoménologiques...
Il y a quelques défauts de constructions et d'articulations des idées dans leur formulation. Par exemple, elle définit le Procès de la signifiance (I. 1), puis part sur autre chose, puis y revient plus tard (I. 10); ce type de détours n'arrangent pas les choses. Mais c'est une lecture très enrichissante, notamment du fait de cette démarche épistémologiquement globalisante. C'est riche en idées, dommage que cela soit si sinueux!
Tu prévois de t'y replonger?

Citation :

Quant aux Contemplations, c'est un monument d'absolu lyrisme qui laisse pantois. Je t'envie.

Je vais voir ça.

Citation :

Sinon, j'ai les Rougon-Macquart en ligne de mire en plus des inspirations littéraires de Berg (Buchner...)

Berg était un fin lettré; j'avais noté plusieurs poètes allemands en lisant sa biographie, il faudrait que je retrouve cette note.
N'oublie pas Wedekind!