Ces arias baroques qui vous ont le plus émus (ou renversés)

D'abord je voulais appeler ce sujet Les arias baroques les plus remarquables. Mais bon, allez savoir pourquoi, ça m'a semblé un peu trop susceptible d'ouvrir des polémiques. J'aimerais seulement connaître vos coups de coeur et autres émotions concernant ce large répertoire. Et peut-être faire des découvertes.
Dans mon cas, il y a eu bien sûr très tôt des incontournables comme When I am laid in earth (Purcell, Dido & Aeneas);
Du même, What power art thou (King Arthur), grâce au film Molière de Mnouchkine;
Évidemment le maître Handel, avec Ombra mai fu (Xerxes). Bon, c'est vrai, on l'a trop entendu cet aria...
Le pyrotechnique Al lampo dell'armi (Giulio Cesare);
Le tendre Gentle Morpheus (Alceste), etc, etc...
Chez Bach, des choses comme Erbarm dich (St-Matthieu) ou Ich habe genug (cantate bwv82) re-etc.

La beauté de la chose c'est qu'on se trouve devant un répertoire littéralement inépuisable qui recèle pour le mélomane des découvertes quasi journalières (j'exagère un peu pour l'effet...).

Ainsi, à la sortie du film Farinelli, je ne connaissais rien du compositeur Porpora, encore moins de l'extraordinaire aria Alto Giove (Polifemo). Et la scène de l'éclipse le rend encore plus poignant.

Dernièrement, j'ai découvert un autre inconnu, Francesco Nicolà Fago et ce superbe air Forza è pur nel proprio sangue (Il faraone sommerso). À entendre sur You Tube.

Allez, faites-moi découvrir d'autre perles baroques (c'est le cas de le dire!)

Super ton sujet, et je risque d'en écrire 4 pages
On peut y inclure messes , psaumes enfin tout ce qui est chanté ?

Je ne suis pas de nature restrictive, pas d'inconvénient tant que ce n'est pas un récitatif ou un choeur. De toute façon, quelqu'un va sûrement débarquer pour nous faire de savants distinguos (je le souhaite d'ailleurs!).

J'attends tes quatre pages Atom... Pour le moment, c'est plutôt le bide total...

C'est trop vaste, c'est pour ça.

Je m'en doutais, please un peu d'aide pour restreindre le tout!!J'suis trop généreux...

OK, j'ai trouvé!! Dites-moi quels arias da capo, au sein d'opéras séria, composés en Italie entre 1720 et 1770 vous ont le plus marqués!
Est-ce que ça va, ça?

Le problème, c'est qu'il n'y en a pas beaucoup de bons à cette date-là, la crème est souvent un peu antérieure, entre 1700 et 1720. Et puis distinguer l'Italie du reste de l'Europe où les mêmes compositeurs jouent le même type d'oeuvre, ça n'a pas trop de sens.

Mais sur le principe, oui, les airs d'opéra seria, ça serait déjà plus restreint. Et encore, il y a en a trop pour j'aie envie de me lancer.

Il y a malheureusement beaucoup trop d'airs. C'est pour cela que je n'ai pas participé. Qu'entends tu par "renversés" dans le titre du topic?

Ceux qui t'ont fait mal au coccyx, je pense.

Je me demandais si ce topic ne devait concerner que les airs du genre lamenti qui nous ont émus ou des airs plus énergiques. Si ce sont les deux, la liste est très importante.

Bon, ça lève un peu! Donc, pour vous, il y a trop d'airs qui vous ont jetés sur le c...euh, vous ont renversés, pour qu'il soit possible d'en parler ici? Eh bin!!!
Vous devez être au nirvana en ce moment!!

Donzelague a écrit:

Bon, ça lève un peu! Donc, pour vous, il y a trop d'airs qui vous ont jetés sur le c...euh, vous ont renversés, pour qu'il soit possible d'en parler ici? Eh bin!!!

Oh que oui!!! Je suis un grand amateur de répertoire baroque, surtout du côté de Handel et Vivaldi.

J'avoue que je suis pour une fois assez "grand public". Beaucoup des airs de seria que j'aime beaucoup sont très célèbres. Pas faute d'avoir écouté des opéras plus rares, mais pour une fois que je partage le goût commun !

Je suis complètement junkie à "Scherza infida", par exemple...

DavidLeMarrec a écrit:

mais pour une fois que je partage le goût commun !

Celle-là, il faut la conserver, la graver dans le marbre, que dis-je: la thésauriser!!

Mais enfin, donc ouvrez les vannes! Libérez-vous!! Ça fait du bien...

J'adore tous les De torrente, dans tous les Dixit Dominus! Handel, Vivaldi, Galuppi...

Cela dit, le seria que j'aime le plus est en suédois.

Mais si on parle vraiment d'airs isolés, je pourrais bien citer quelques Graun, Jommelli ou Pergolesi, mais ça tiendrait en règle générale aux tubes : "Il tricebero umiliato", "Va tacito e nascoto", "Cara sposa", "Agitata da due venti", "Gelido in ogni vena", "Barbara !"...

Il y a tout de même des choses plus rares, comme "Sopportar non devo in pace" (Tolomeo) dans Cleopatra de Graun, mais beaucoup d'airs d'opéra seria que j'écoute isolément son effectivement des tubes.


Après, si on parle d'opéra italien du XVIIe, de tragédle lyrique ou d'oratorio anglais ou allemand, ça sera plus varié comme sélection, c'est sûr. Tous des genres dont je suis plus friand que le seria.

DavidLeMarrec a écrit:

Cela dit, le seria que j'aime le plus est en suédois.

C'est ça le côté grand public de David

Attends, la liste d'airs que je viens de faire, c'est comme si je disais "Di quella pira", "L'amour est enfant de Bohème" et "Salut, demeure chaste et pure" pour l'opéra XIXe.

DavidLeMarrec a écrit:

Attends, la liste d'airs que je viens de faire, c'est comme si je disais "Di quella pira", "L'amour est enfant de Bohème" et "Salut, demeure chaste et pure" pour l'opéra XIXe.

Possible, je connais que Cara Sposa ... car obligé de le chanter une fois ...

Mais c'était pour me moquer de ta remarque sur le suédois

Ok, je note vos subtils distinguos (pléonasme contrôlé).
Chez les Français, mon oreille a bêlé en écoutant de belles choses comme l'air "Tristes apprêts" dans le Castor et Pollux de Rameau ou la lamentation à deux voix des Lamentations de Ténèbres de Couperin.
Voyez, je ne me limite pas trop. C'est possible, je crois...

Donzelague a écrit:

Ok, je note vos subtils distinguos (pléonasme contrôlé).
Chez les Français, mon oreille a bêlé en écoutant de belles choses comme l'air "Tristes apprêts" dans le Castor et Pollux de Rameau ou la lamentation à deux voix des Lamentations de Ténèbres de Couperin.
Voyez, je ne me limite pas trop. C'est possible, je crois...

Ah oui, mais si tu vas dans le répertoire français, il y en a plein des comme ça... Et effectivement, il y a de quoi être hystérique en écoutant ces trucs-là...

Par exemple "Laudate Nomen Ejus" dans Jubilate Deo omnis Terra de Lalande.

Cololi a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Attends, la liste d'airs que je viens de faire, c'est comme si je disais "Di quella pira", "L'amour est enfant de Bohème" et "Salut, demeure chaste et pure" pour l'opéra XIXe.

Possible, je connais que Cara Sposa ... car obligé de le chanter une fois ...

Mais c'était pour me moquer de ta remarque sur le suédois

Et alors David, on ne me tacle plus ?

Il y a beaucoup d'airs des opéras de Haendel ou Vivaldi qui me plaisent beaucoup, alors que je n'aime pas les écouter dans leur longueur, pour Bach c'est différent je ne conçois pas de le saucissonner en airs détachés.

Pour Haendel "Ombra mai fu" me sature un peu, 'Scherza Infida' ou 'Ah mio cor' j'adore, et chez Vivaldi les airs du disque de Bartoli en particulier, sont excellents, on peut y ajouter aussi le Nissi Dominus, une vraie perle! Après il y en a d'autres...

Cololi a écrit:

Et alors David, on ne me tacle plus ?

Le flood, c'est pas ici, je te signale que je suis administrateur et responsable, moi.

Pelléas a écrit:

Après il y en a d'autres...

Ben justement, c'est ça qui m'intéresse!

Comme par exemple dans Il pianto di maria, longtemps attribué à Handel, mais finalement rendu à G.B. Ferrandini, le splendide air
Se d'un Dio fui fatta Madre.

Donzelague a écrit:

Pelléas a écrit:

Après il y en a d'autres...

Ben justement, c'est ça qui m'intéresse!

Comme par exemple dans Il pianto di maria, longtemps attribué à Handel, mais finalement rendu à G.B. Ferrandini, le splendide air
Se d'un Dio fui fatta Madre.

J'en ai donné déjà quelques-uns...

DavidLeMarrec a écrit:

Attends, la liste d'airs que je viens de faire, c'est comme si je disais "Di quella pira", "L'amour est enfant de Bohème" et "Salut, demeure chaste et pure" pour l'opéra XIXe.

Bon, je sens que vous vous moquez... C'est pas zuste, ze voulais zuste faire des découvertes...

aurele a écrit:

Je me demandais si ce topic ne devait concerner que les airs du genre lamenti qui nous ont émus ou des airs plus énergiques. Si ce sont les deux, la liste est très importante.

Ben Aurele, dans mon post original, je cite le Al lampo dell'armi (Giulio Cesare). Et si la liste est importante, tant mieux quant à moi...

Handel, Duos Arcadiens, Ahi, nelle sorti umane HWV 179. Un magnifique hommage aux madrigalistes. Catégorie: m'a ému...
Je n'en démords pas: s'il en reste un seul, je serai celui-là!

Il y a bien longtemps que je ne l'ai écouté mais j'ai un très bon souvenir de "non voglio morir" de Luigi rossi, cet air était chanté par Agnès Mellon il me semble.

le problème c'est qu'il faudrait rechercher...
Dans le plus évident je dirais évidemment le De torrente du Dixit Dominus de Handel mais aussi beaucoup d'arias de Rodelinda qui est un chef d'oeuvre du début à la fin.
Le Mehret euch de la création de Haydn, mais on sort un peu du baroque.
Je conseillerais aux amateurs d'aller chercher dans Ataserse de Terradellas, beaucoup d'arie di furore admirables.
Bononcini aussi, le Saint Nicolas.
En fait c'est rare que le baroque me bouleverse; ça peut -être amusant comme beaucoup de Vivaldi, ensuite il faut chercher dans les compositeurs plus rares; Porpora, les motets de requiem sont assez troublants, les titres ne me reviennent pas à l'esprit. Le Stabat mater de Vivaldi, une des rares choses que je sache encore par coeur (prendre pour une fois plutôt un contre-ténor anglais).

sud273 a écrit:

le problème c'est qu'il faudrait rechercher...

Ben c'est là que je ne comprends pas votre réaction à tous: si ça vous a marqué, ça devrait pas être difficile de vous en rappeler, non? J'en demande pas plus finalement... Ben, enfin, plus...oui...

Oups, j'oubliais de te dire merci pour tes suggestions. C'est pas si dur finalement!
M'énervent ces Français...(J'vous taquine, on vous aime!!)

Donzelague a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Attends, la liste d'airs que je viens de faire, c'est comme si je disais "Di quella pira", "L'amour est enfant de Bohème" et "Salut, demeure chaste et pure" pour l'opéra XIXe.

Bon, je sens que vous vous moquez... C'est pas zuste, ze voulais zuste faire des découvertes...

J'étais tout à fait sérieux, j'ai bien précisé que pour une fois je n'ouvrirais pas beaucoup de tiroirs, même pas parce que je n'en aurais pas écouté, mais tout simplement parce que j'ai trouvé les plus beaux dans les opéras les plus célèbres...

Ah, d'accord, moi bien comprendre! Donc mon topic pourrait vraiment t'intéresser, tu pourrais y faire des découvertes hors des sentiers battus...
À moins bien sûr que tu considères tes connaissances totalement exhaustives...

Je n'ai jamais suggéré que ton fil était inintéressant, mais plutôt qu'il l'était trop, ce qui rendait compliqué d'y participer sans y passer des heures.

Ouais, c'est vrai que comme que tu passes déjà des heures innombrables sur ce forum, mon topic risque de te mener tout droit au burn-out total!
Je m'en voudrais...O.K. alors, confie-moi, de tous les arias baroques que tu connais, juste un, un seul, celui - l'unique, l'ultime, l'apex, le Primus inter omnes - qui t'amène au bord de l'apoplexie existentielle et plus loin encore (comme dirait Buzz Lightyear). Juste par curiosité malsaine...

Jaky a écrit:

Il y a bien longtemps que je ne l'ai écouté mais j'ai un très bon souvenir de "non voglio morir" de Luigi rossi, cet air était chanté par Agnès Mellon il me semble.

Jaky, j'ai cherché et pas trouvé. Peux-tu donner des précisions?

Donzelague a écrit:

Ouais, c'est vrai que comme que tu passes déjà des heures innombrables sur ce forum, mon topic risque de te mener tout droit au burn-out total!
Je m'en voudrais...O.K. alors, confie-moi, de tous les arias baroques que tu connais, juste un, un seul, celui - l'unique, l'ultime, l'apex, le Primus inter omnes - qui t'amène au bord de l'apoplexie existentielle et plus loin encore (comme dirait Buzz Lightyear). Juste par curiosité malsaine...

Un seul, c'est pas possible, mais "Tout me trahit" de Didon de Desmarest, "Sombres forêts" de Tancrède de Campra ou "O nuit, témoin de mes soupirs secrets" de Callirhoé, tu ne les as peut-être pas écoutés, et dans un registre assez proche de "Tristes apprêts", je trouve ça assez bouleversant.

Donzelague a écrit:

Jaky a écrit:

Il y a bien longtemps que je ne l'ai écouté mais j'ai un très bon souvenir de "non voglio morir" de Luigi rossi, cet air était chanté par Agnès Mellon il me semble.

Jaky, j'ai cherché et pas trouvé. Peux-tu donner des précisions?

C'est une cantate proposée en complément de l'oratorio "per la settimana santa" chez Harmonia Mundi par les arts florissants et W. Christie, c'est reparu depuis dans la collection musique d'abord.

Désolé, je vois pas ce titre sur le disque en question. Tu est sûr de ton coup?

Donzelague a écrit:

Désolé, je vois pas ce titre sur le disque en question. Tu est sûr de ton coup?

Oui, à moins que sur la réédition ils aient enlevé la cantate mais vu le minutage j'en doute (j'ai la première édition).
(Là je ne peux pas donner plus de détails, je suis au boulot).

DavidLeMarrec a écrit:

Donzelague a écrit:

Ouais, c'est vrai que comme que tu passes déjà des heures innombrables sur ce forum, mon topic risque de te mener tout droit au burn-out total!
Je m'en voudrais...O.K. alors, confie-moi, de tous les arias baroques que tu connais, juste un, un seul, celui - l'unique, l'ultime, l'apex, le Primus inter omnes - qui t'amène au bord de l'apoplexie existentielle et plus loin encore (comme dirait Buzz Lightyear). Juste par curiosité malsaine...

Un seul, c'est pas possible, mais "Tout me trahit" de Didon de Desmarest, "Sombres forêts" de Tancrède de Campra ou "O nuit, témoin de mes soupirs secrets" de Callirhoé, tu ne les as peut-être pas écoutés, et dans un registre assez proche de "Tristes apprêts", je trouve ça assez bouleversant.

Oups, j'avais pas vu ton message David...Merci donc, trois choix ça dépasse mes attentes les plus folles! Je me précipite pour les trouver quelque part. Intéressant de voir que ton échantillon n'est composé que d'airs tirés de la tragédie lyrique française (total pléonasme...). Tout te trahit...
C'est un domaine où je suis plutôt béotien (ne rajoute pas "pas seulement là", svp! ) J'ai bien sûr Atys, que je n'arrive pas vraiment à apprivoiser, Hippolyte et Aricie ainsi que les Boréades de Rameau (une de mes idoles).

Donzelague a écrit:

Intéressant de voir que ton échantillon n'est composé que d'airs tirés de la tragédie lyrique française (total pléonasme...). Tout te trahit...

Si tu me demande ce que j'écoute ou aime, je me tourne évidemment de ce côté.

Callirhoé se trouve facilement (pas dans la meilleure version, mais c'est un détail), Tancrède existe au disque mais épuisé (Erato...), Didon en revanche n'a jamais été publiée donc pas la peine de chercher, il faut directement demander à la bonne personne...

En lisant Hidraot, je m'aperçois qu'il manque bien sûr l'ébouriffant "Pyrame est mon rival" dans le Pyrame & Thisbé de Francoeur & Rebel.

Puisque tu aimes Rameau, on pourrait ajouter "Eclatez, fières trompettes" pour le versant italien virtuose (Castor, version de 1754) et les différents ariosos d'Erinice dans Zoroastre.

DavidLeMarrec a écrit:

Donzelague a écrit:

Intéressant de voir que ton échantillon n'est composé que d'airs tirés de la tragédie lyrique française (total pléonasme...). Tout te trahit...

Si tu me demande ce que j'écoute ou aime, je me tourne évidemment de ce côté.

Callirhoé se trouve facilement (pas dans la meilleure version, mais c'est un détail), Tancrède existe au disque mais épuisé (Erato...), Didon en revanche n'a jamais été publiée donc pas la peine de chercher, il faut directement demander à la bonne personne...

À Desmarest?

Non, Desmarest n'a pas ça. Il faut s'adresser plus haut.

Hmmm...À lui: ?

Afin de ne pas être floodé à nouveau (ça m'arrive assez dernièrement...), je poursuis donc dans le sujet. Par précaution, je dois toujours me munir d'un dispositif d'amortissement du coccyx quand je m'apprête à écouter ceci: Disserratevi, oh porte d'averno dans la Resurrezione de Haendel.

Donzelague a écrit:

Hmmm...À lui: ?

Tu aurais décelé sa modestie légendaire ?

Citation :

Afin de ne pas être floodé à nouveau (ça m'arrive assez dernièrement...), je poursuis donc dans le sujet. Par précaution, je dois toujours me munir d'un dispositif d'amortissement du coccyx quand je m'apprête à écouter ceci: Disserratevi, oh porte d'averno dans la Resurrezione de Haendel.

C'est vrai qu'il est pas mal, celui-là, dans le genre emporté.