Ces arias baroques qui vous ont le plus émus (ou renversés)

Heureusement que tu es là, David! T'es pas obligé de m'aider avec ce topic tu sais, je comprendrais...

J'essaie de réfléchir aussi, bien sûr ce sera du baroque français essentiellement mais il faut que je fasse du tri

Merci Hidraot!! Je serai donc patient...Histoire de vous laisser le temps d'exprimer votre substantifique moelle. Peut-être que ce fil se déploiera bientôt de façon exponentielle!! Aurele, Atomlegend, vous tous: À vos arias!!

Je vais déjà en citer quelques uns : "Ah! mio cor" de Alcina, "Ah! Ruggiero crudel...Ombre pallide" de Alcina, "Scherza infida" et "Il mio crudel martoro" de Ariodante, "Lascia ch'io pianga" de Rinaldo, "Gelido in ogni vena" dans Farnace de Vivaldi, "Erbarme dich" de la Passion selon saint Matthieu de Bach, "Agnus dei" de la Messe en si mineur de Bach, "He was despised" du Messie de Handel, "Se pietà" de Giulio Cesare et "Piangerò" dans le même opéra.
Il y a en a beaucoup d'autres.

aurele a écrit:

Il y a en a beaucoup d'autres.

Continue, j'aime l'excès!! C'est ça être baroque, non?

toujours, airs qui me touchent : "Dunque i lacci d'un volto...Ah! Crudel" de Rinaldo, "Ah! spietato" de Amadigi de Handel, scène de la folie de Orlando dans l'opéra de Handel qui est en même temps ébouriffante, "Dove sei" de Rodelinda de Handel, "Morirò ma vendicata" de Teseo de Handel, "Where shall I fly" et "Cease, ruler of the day, to rise" (Dejanira) dans Hercules de Handel, "Caldo sangue" de Sedecia, rè di Gerusalemme d'Alessandro Scarlatti et d'autres que j'oublie évidemment.
Pour certaines scènes et airs, cela peut paraître paradoxal, surtout que la plupart des personnages présentés ici sont soient foux, soient jaloux et violents mais leurs tourments me touchent.

Wow, j'apprécie ta contribution (suis sérieux). Je note, je note...
Que vous en ayez tant, ça me conforte sur le pouvoir de la musique!!

Donzelague a écrit:

Wow, j'apprécie ta contribution (suis sérieux). Je note, je note...
Que vous en ayez tant, ça me conforte sur le pouvoir de la musique!!

Il n'y a pas de quoi. J'en rajouterai à l'occasion. J'irai peut être vers ceux que je trouve électrisants. Il y en a là aussi beaucoup.

Embryon de liste que je vais étoffer prochainement : tous sont géniaux, ceux en gras carrément immortels !

Bach : "Erbarme dich" - Passion selon saint Mathieu (contralto)
Bach : "Geduld, geduld" - Passion selon saint Mathieu (ténor)
Bach : "Mache dich mein Herze rein" - Passion selon saint Mathieu (basse)
Bach : "Von den Stricken" - Passion selon saint Jean (contralto)
Bach : "Ich folge dir" - Passion selon saint Jean (soprane)
Bach : "Ach, mein Sinn" - Passion selon saint Jean (contralto)
Bach : "Es ist vollbracht" - Passion selon saint Jean (contralto)
Bach : "Erwäge" - Passion selon saint Jean (ténor)
Bach : "ZerflieBe" - Passion selon saint Jean (contralto)
Bach : "Ich habe genug" - cantate 82 (basse)
Bach : "Schlummert ein, ihr matten Augen" - cantate 82 (basse)
Bach : "Ich freue mich auf meinen Tod" - cantate 82 (basse)
Bach : "Laudamus te" - Messe en si mineur (soprane)
Bach : "Qui sedes ad dexteram patris" - Messe en si mineur (contralto)
Bach : "Benedictus" - Messe en si mineur (ténor)
Bach : "Agnus dei" - Messe en si mineur (contralto)

Haendel : "Comfort ye my people" - Messiah (ténor)
Haendel : "O thou that tellest good tidings to Zion" - Messiah (contralto)
Haendel : "He was despised, rejected" - Messiah (contralto)
Haendel : "Why do the nations rage so furiously together ?" - Messiah (basse)
Haendel : "I know that my Redeemer liveth" - Messiah (soprane)
Haendel : "I rage, I melt, I burn" - Acis and Galatea (basse)
Haendel : "Heart, The Seat Of Soft Delight" - Acis and Galatea (soprane)
Haendel : "Racks, Gibbets, Sword of fire" - Theodora (basse)
Haendel : "The Ratur'd Soul" - Theodora (contralto)
Haendel : "Descend, kind pity" - Theodora (ténor)
Haendel : "Bane of virtue" - Theodora (soprane)
Haendel : "As with rosy steps the morn" - Theodora (soprane)
Haendel : "Wide Spread His Name" - Theodora (basse)
Haendel : "With Darkness Deep" - Theodora (soprane)
Haendel : "Deeds Of Kindness To Display" - Theodora (contralto)
Haendel : "Defend her heav'n" - Theodora (soprane)
Haendel : "The Pilgrim's Home" - Theodora (soprane)
Haendel : "Combatti da forte" - Rinaldo (soprane)
Haendel : "Cara sposa" - Rinaldo (contralto)
Haendel : "Siam Prossimi Al Porto" - Rinaldo (contralto)
Haendel : "Vostro Moggio De'Bei Verdi Anni" - Rinaldo (soprane)
Haendel : "Mio Cor, Che Mi Sai Dir?" - Rinaldo (contralto)
Haendel : "Lascia Ch'Io Pianga" - Rinaldo (soprane)
Haendel : "Ah, Crudel, Il Pianto Moi" - Rinaldo (soprane)
Haendel : "Where shall i fly ?" - Hercules (mezzo-soprane)

Rameau : "Vous qui d'Hébé suivez les lois" - Les Indes Galantes (soprane)
Rameau : "Soleil, on a détruit tes superbes asiles" - Les Indes Galantes (basse)

Cololi a écrit:

(...)

Liste de laquelle je ne jetterai pas grand-chose !! Seul reproche : quid des autres compositeurs baroques, notamment des Italiens ???

Bon d'abord je ne suis qu'au début de ma liste   

Cependant il est clair que niveau baroque italien, à part Monteverdi je ne connais rien   
J'ai bien essayé Vivaldi une fois (je parle des opéras), mais ça m'a parait tellement plat que j'ai arrêté.

Et surtout, il manque les plus grands LULLY. Que tu adoreras dès que tu les auras écoutés, parce que « Atys est trop heureux », « Enfin il est en ma puissance » ou la grande scène de Roland, comment pourrais-tu résister avec ton goût douteux pour la mignardise ?

DavidLeMarrec a écrit:

ton goût douteux pour la mignardise ?

Je n'écoute presque jamais les œuvres par bout   

Cololi a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

ton goût douteux pour la mignardise ?

Je n'écoute presque jamais les œuvres par bout   

Je voyais plutôt ça, à la vérité, comme le prélude à ton exploration de l'INTÉGRALE LULLY.

DavidLeMarrec a écrit:

Cololi a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

ton goût douteux pour la mignardise ?

Je n'écoute presque jamais les œuvres par bout   

Je voyais plutôt ça, à la vérité, comme le prélude à ton exploration de l'INTÉGRALE LULLY.

De toute façon il y a tellement peu de note chez lully qu'en resserrant un peu celles de ses tragédies pensums cela tiens sur une ou deux lignes…
Donc n'ai pas peur Cololi, au mieux tu aura un petit fou rire!  

Closed

Je ne crois pas qu'ait été mentionné le redoutable aria pour basse qu'est Revenge, tiré d'Alexander's feast (Haendel) : je l'avais découvert en son temps par un chanteur français dont j'ai hélas oublié le nom (et intitulé "Revanche" car chanté dans notre langue !), je l'ai entendu plusieurs fois par la suite, interprété avec des fortunes diverses, et je viens de réécouter avec plaisir ce morceau de bravoure dans la version de Ch. Purves, une vraie basse (elles se font rares depuis quelques années, mais où sont les Ghiaurov, Siepi, Talvela, Moll d'antan ?). Je préfère son interprétation à celle de Bryn Terfel, par exemple, qui en dépit de qualités vocales indéniables, a du mal à descendre dans les passages les plus graves.

Chris3 a écrit:

Ch. Purves, une vraie basse

Justement... c'est un baryton. Mais un beau baryton-basse, un des rares à pouvoir chanter à la fois des barytons héroïques (Alberich ! Wozzeck !), des basses chantantes (Méphisto de Berlioz) et des basses à extension grave (dans le baroque, souvent, et en style encore !).

Un baryton-basse capable d'avoir une tessiture aussi grave, ça me va très bien !!

Oui baryton-basse / basse c'est très complexe à démêler ...
Pape est il basse ? Difficile à dire. Car de couleur plutôt claire et d'extension grave pas exceptionnelle on dirait plutôt un baryton-basse.
Naouri peut avoir la couleur du baryton central et l'extension grave d'une basse ... alors ??
Purves que je n'ai entendu que dans le disque Haendel conseillé l'autre jour par Poly, a une extension grave absolument redoutable ... et de couleur plutôt très sombre, mais capable de monter de façon assez claire ...
On ne peut se fier ni au répertoire, ni forcément à la couleur, ni même quasiment aux notes ... je ne vois pas ce qu'il reste   

Ouais, en gros, on ne peut plus se fier à personne...

Cololi a écrit:

Pape est il basse ? Difficile à dire. Car de couleur plutôt claire et d'extension grave pas exceptionnelle on dirait plutôt un baryton-basse.

Passage très bas, aigu qui s'effiloche... à l'aveugle, oui, on pourrait douter en écoutant les aigus de ses jeunes années (pareil pour Bastin ou Ridderbusch, pourtant avec d'énormes extrêmes graves). Mais la construction interne de la voix est bien celle d'une basse.

Citation :

Naouri peut avoir la couleur du baryton central et l'extension grave d'une basse ... alors ??

En vrai, tout ce qui est sous le ré 2 est très petit. Un baryton, sans hésitation, même si au disque le timbre caverneux peut faire illusion.

Citation :

On ne peut se fier ni au répertoire, ni forcément à la couleur, ni même quasiment aux notes ... je ne vois pas ce qu'il reste   

Dans ces cas, il faut s'en remettre au chanteur lui-même, et ce qu'il dit de son ressenti. Mais ça s'entend quand même la plupart du temps : on perçoit un centre de gravité de la voix, l'endroit où la voix sonne avec le plus d'aisance et d'où toutes les autres parties semblent provenir. De même que chez Domingo il est bas (pour un ténor), il est relativement haut chez Purves, pour une basse en tout cas.

Après, la frontière est ténue effectivement, parce que la technique d'émission des barytons et des basses (et plus encore des barytons-basses) est sensiblement la même, et que la Nature n'a pas fait des cases nettes dans lesquelles on ne pourrait qu'être présent ou absent.

La Chaconne Mein Freund ist mein... issue de Meine Freudin du bist schön de J.Christoph Bach par l'ensemble Clématis et Mariana Flores.
L'ensemble de l'œuvre n'est pas vraiment à mon goût, mais cette Chaconne me rend tout chose.
De suite suite elle attire l'oreille tant elle se détache des autres morceaux à l'esthétique tantôt gaillarde tantôt luthérienne.

Très peu adepte de la répétition, je ne me lasse pas de ces motifs obstinés qui tant à la voix qu'à l'instrument prennent en intensité à mesure que l'inéluctable mélodie se déploie jusqu'aux soupirs de la chanteuse articulés en un Ich bin krank vor Liebe déchirant.

On peut en écouter un extrait dans la radio de ce blog culinaire où je l'avais découvert :

http://nataliakriskova.blogspot.fr/


                                                                                          +

Et pour une aria véritable, me vient à l'esprit le très célèbre et très bel Agnus Dei d'un familier plus célèbre du Bach cité plus haut qu'on peut entendre dedans la Messe en si mineur indiquée BWV 232. Andréas Scholl le chante à merveille de sa voix fine et mature.
J'ai découvert avec cette interprétation que les voix aigües (qu'elles soient mâles ou femelles) pouvaient ne m'être pas toujours désagréables. Bien au contraire.
/watch?v=tdLCcQixNvg

Citation :

J'ai découvert avec cette interprétation que les voix aigües (qu'elles soient mâles ou femelles) pouvaient ne m'être pas toujours désagréables.

Découverte oh combien bouleversante, vu ton pseudo !   

 Pour sûr, monsieur.

De Haendel, toujours (je crois que personne ne l'a cité dans ce topic) : Worthy is the lamb (tiré du Messie)

J'aurais plutôt vu un sujet du genre : Vos arias préférés du moment (vos tubes baroques), c'est moins définitif et peut-être plus adapté à nos réalités d'écoutes.

En tout cas moi j'aime beaucoup depuis plusieurs mois déjà le duo soprano/alto Et in unum dominum de la Messe en si mineur, je le passe souvent et la combinaison des deux voix, sa progression harmonique me font décoller.

Il y a aussi l'air Un pensiero nemico di pace extrait du Trionfo del Tempo e del Disinganno de Handel. Je l'ai vu en concert récemment, et je l'ai réécouté, ainsi que d'autres airs de cet oratorio qui en compte beaucoup de mémorables.

Encore de Handel, j'ai Orlando dirigé par René Jacobs. L'aria Non fu già chanté par Bejun Mehta est épatant. Ce sont Polyeucte, André et David qui m'ont convaincu de l'écouter grâce à leur échange dans le sujet Orlando, et c'est vrai que Mehta est un contre-ténor passionnant.

Strike the viol
Touch the lute
Wake the harp
Inspire the flute
etc.

Vu que vous êtes super high level dans ce forum je ne vous fais pas l'affront de vous donner le titre et le compositeur !

Un aria? Non en fait c'est un oratorio entier dont j'ai mis un long moment à me remettre : Il diluvio universale de Falvetti.