Autour de la musique classique Le but de ce forum est d'être un espace dédié principalement à la musique classique sous toutes ses périodes, mais aussi ouvert à d'autres genres. |
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| Vous et le contemporain (2) | |
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Auteur | Message |
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benvenuto Mélomaniaque
Nombre de messages : 1340 Date d'inscription : 11/07/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 16 Oct 2011 - 23:19 | |
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| | | aroldo Mélomaniaque
Nombre de messages : 1786 Date d'inscription : 19/02/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 16 Oct 2011 - 23:22 | |
| - Xavier a écrit:
- La quesion est plus complexe alors.
Il faudrait peut-être que tu donnes quelques exemples d'oeuvres de voix solistes que tu aimes et des exemples de musique tout à fait atonale que tu aimes, et là il y a plus de chance de trouver des solutions. Pour la voix, je prends un exemple que nous avons tous découverts récemment grace à sud : Oskar Fried : Les Emigrants et La nuit transfigurée, mais j'aurais aussi pu aussi bien citer La Flute enchantée de Mozart ou Otello de Verdi... Pour la musique atonale, au hasard : Assonance II de Michael Jarrell, ou Lignes de fuite de Matalon |
| | | aroldo Mélomaniaque
Nombre de messages : 1786 Date d'inscription : 19/02/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 16 Oct 2011 - 23:25 | |
| - Xavier a écrit:
- aroldo a écrit:
- Xavier a écrit:
- Mais au fond est-ce que déjà tu es déjà spécialement fan de musique atonale en général?...
Ha oui, absolument ! Je ne cherche pas à faire ici le procès de la musique atonale, je parle juste d'une difficulté (qui me chagrine beaucoup) de n'avoir pas trouvé d'oeuvre atonale dans laquelle l'utilisation de la voix soliste ne me dérange pas.
Du coup tu as au moins trouvé Dutilleux et Dusapin. (qui ne font pas de la musique tonale pour moi sauf certaines oeuvres de jeunesse pour Dutilleux, mais après il faut voir la définition qu'on a de tonal et d'atonal...) Ben oui, et Saarhiao pourrait bien me plaire aussi (à en juger par les extraits que j'ai entendus et puisque c'est une compositrice que j'aime), mais j'ai le sentiment que nous sommes ici dans une atonalité "apaisée". |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91598 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 16 Oct 2011 - 23:30 | |
| Oui, en quelque sorte, ce n'est pas l'atonalité qu'on qualifie de pure et dure. (celle que je n'aime pas en général)
As-tu écouté les Diables de Loudun de Penderecki? (je pourrais te conseiller aussi sa Passion selon saint Luc, même si c'est moins radical harmoniquement) |
| | | aroldo Mélomaniaque
Nombre de messages : 1786 Date d'inscription : 19/02/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 16 Oct 2011 - 23:36 | |
| - Xavier a écrit:
- Oui, en quelque sorte, ce n'est pas l'atonalité qu'on qualifie de pure et dure. (celle que je n'aime pas en général)
As-tu écouté les Diables de Loudun de Penderecki? (je pourrais te conseiller aussi sa Passion selon saint Luc, même si c'est moins radical harmoniquement) Le Fedele me parait assez pur et dur pourtant ? Je ne connais pas les Diables de Loudun de Penderecki, j'essaierai de le trouver.
Dernière édition par aroldo le Dim 16 Oct 2011 - 23:39, édité 1 fois |
| | | Octavian Glasse les fraises
Nombre de messages : 7333 Age : 41 Localisation : Près du Vieux Port Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 16 Oct 2011 - 23:39 | |
| La Passion selon saint Luc de Penderecki, c'est très bien. Pour Saariaho, je recommanderais volontiers son récent opéra Émilie, sauf que ça n'a toujours pas été publié, je crois (et ça fait des mois que je cherche en vain à remettre la main sur mon enregistrement radio ). |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91598 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 16 Oct 2011 - 23:39 | |
| - aroldo a écrit:
- Le Fedele me parait assez pur et dur pourtant ?
En apparence oui, mais il utilise quand même des modes "classés" comme le mode 2 de Messiaen par exemple. (donc harmoniquement on est plus proche de Messiaen ou Lindberg que de Boulez) |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91598 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| | | | Octavian Glasse les fraises
Nombre de messages : 7333 Age : 41 Localisation : Près du Vieux Port Date d'inscription : 07/05/2008
| | | | aroldo Mélomaniaque
Nombre de messages : 1786 Date d'inscription : 19/02/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 16 Oct 2011 - 23:46 | |
| - Xavier a écrit:
- aroldo a écrit:
- Le Fedele me parait assez pur et dur pourtant ?
En apparence oui, mais il utilise quand même des modes "classés" comme le mode 2 de Messiaen par exemple. (donc harmoniquement on est plus proche de Messiaen ou Lindberg que de Boulez) Ben qu'est-ce que ça doit être quand il se rapproche de Boulez |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91598 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 17 Oct 2011 - 13:23 | |
| Ben il s'en rapproche jamais à ma connaissance. |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 17 Oct 2011 - 16:29 | |
| Fedele est ma grande découverte de l'année en contemporain. Jusqu'à présent, j'ai un taux de réussite de 100% avec lui. Bon, je ne connais que deux oeuvres mais elles m'ont toutes deux vraiment marqué.
Je vais poursuivre avec la recommandation de Xavier même si j'ai le même problème avec la voix en contemporain qu'aroldo. Je vais aussi vérifier s'il n'a pas écrit pour choeur parce que je n'ai pas de difficulté avec ce genre en contemporain bien au contraire: les pièces pour choeur contemporaines m'intéressent souvent plus que celles des époques précédentes. |
| | | aroldo Mélomaniaque
Nombre de messages : 1786 Date d'inscription : 19/02/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 17 Oct 2011 - 16:39 | |
| Ok, quant à moi je vais aller à la découverte des oeuvres instrumentales et orchestrales de Fedele puisque tu en dis tant de bien. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 17 Oct 2011 - 16:47 | |
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| | | jerome Fugueur intempéré
Nombre de messages : 8896 Date d'inscription : 10/03/2008
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Sam 19 Nov 2011 - 20:45 | |
| Issu du fil des Gurre Lieder. - Spoiler:
Cocotier : C'est vrai que je m'attends toujours à entendre du sériel - et rien d'autre - de la part de Schoenberg. Alors, je suis déçu lorsque c'est tonal. Un peu comme si on me servait du mousseux en lieu et place de champagne.
Xavier : C'est ça que je ne comprends pas... pourquoi considéré le tonal comme forcément inférieur à de l'atonal ou du sériel?? En plus, tu as tort d'attendre systématiquement du sériel de la part de Schoenberg, si on fait le compte, ça ne doit même pas représenter la moitié de sa production.
Cocotier: Evidemment, il y a une part de provoc au-delà d'une certaine réalité. Bien sûr, j'apprécie la musique tonale. Notamment en jazz. Non, je veux seulement dire que j'ai éprouvé des sensations beaucoup plus fortes dès lors qu'il m'a été donné d'entendre, pour la première fois, de la musique atonale. A vrai dire, c'est moins une question de tonalité qu'une question de forme, devenue trop rigide de mon point de vue vers la fin du XIX° siècle. Pour Schoenberg, c'est anecdotique et ça relève plutôt de l'auto-dérision. Aux alentours de mes 20 ans, conscient qu'il me fallait absolument entendre un des "3 viennois", j'ai acheté un enregistrement du Pelleas & Mélisande de Schoenberg et j'en ai immédiatement conçu une grande déception car, dans mon esprit, cette musique devait être épouvantablement dissonante pété de rire
Cololi : On peut assi dire que l'atonalité radicale c'est plus rigide encore. Car elle s'interdit toute consonance ! C'est ultra-rigide pour moi (et d'ailleurs pour moi les seules bonnes oeuvres atonales ... sont celles où justement le compositeur n'a pas respecté ce principe). On peut aussi dire que la musique du 18° ... est de fait bien plus rigide que les Gurre lieder, qui prennent une liberté sans commune mesure avec la tonalité, par rapport au 18°.
Bref moi j'aurai tendance à penser l'inverse : c'est justement ce qu'il y a de moins rigide, car cette musique ne se refuse rien.
Jérôme : C'est pas tout à fait vrai. Tu as une superbe tierce majeure dans les pièces pour violon et piano de Webern - et vu qu'elle est isolée, elle acquiert un poids monstre qui me hérisse le poil à chaque fois, alors que ce n'est qu'une bête tierce. Ce n'est qu'un exemple. Et toute cette histoire de (non-)consonance devient assez caduque si on accepte de déplacer le sens du terme jusqu'à lui faire englober les "dissonances" présentées avec tant de calme et de douceur qu'elles deviennent des repos. Dans l'absolu, une tierce seule peut être est aussi chiante qu'une seconde mineure, c'est le contexte qui crée la hiérarchie. Enfin bref, on a déjà déblatéré là-dessus, mais vu que tu en remets une couche avec toujours le même air de certitude je te ressers les mêmes objections sans me lasser. Mr.Red
Cololi : Tu tapes à côté. Il faudrait parler de "taux de consonnance" ou "taux de disonnance". Et puis expliquer que Webern c'est pas rigide, alors qu'il déclarait comme Boulez, qu'il n'y avait plus que le sérialisme comme musique possible aujourd'hui ... laisse moi rire. Mais tu sais la meilleure preuve que j'ai raison sur le sujet ... c'est de voir la Playlist de ce forum ... et de voir le taux de musique sérielle écoutée. Même chez les plus téméraires du 20°. Tout ça pour dire que le "rigide" employé pour cette oeuvre était à mon avis totalement à côté de la plaque.
Alexandre : Ça me semble osé de dire qu'avoir une position intellectuelle ferme fait de toi une personne de rigide. Toi, par exemple, qui ne veut pas céder un seul pas sur Beethoven ou les sérialistes ou qui ne veut pas comprendre que l'on puisse prendre son pied avec Ionisation, tu es rigide alors.
Preuve de quoi ? Que les sérialistes sont rigides ? Que Webern c'est nul ?
Cocotier : ons, Cololi, arrête d'affirmer que la musique contemporaine dissonante et le sérialisme en particulier n'intéressent personne et que ceux qui prétendent s'y adonner avec volupté mentent comme des arracheurs de dent. Cette musique regroupe tout de même quelques adeptes même s'il n'y a pas foule. Et ces adeptes écoutent également beaucoup de musique tonale et manifestent généralement une grande curiosité musicale qui appellerait un peu plus de réciprocité dans un monde idéal. Enfin, une précision : je ne poste pratiquement jamais dans le fil Playlist.
Cololi : Sauf que ce n'est pas du tout ce dont je parle.
Il y a pas mal de monde qui écoute du 20° siècle ici, et même du contemporain. Je suis très attaché au 1° XX°, au cas où ça t'aurai échappé. Et il m'arrive même d'écouter des contemporains, mais essentiellement ceux qui ce sont débarrassé de cette doctrine du sérialisme, c'est vrai. Je constate que le débat sur le sérialisme est clot chez les compositeurs depuis déjà pas mal d'années (sauf pour Boulez), mais que les mélomanes (au sens amateur de musique) que nous sommes, avons une guerre de retard.
Tu parlais de "rigidité". Si c'est à prendre dans le sens "moins libre", j'essaye de montrer que non seulement c'est infondé concernant les Gurre lieder, mais que c'est même plutôt l'inverse.
Puisque on parle de tes raisons de ne pas les aimer, parle plutôt, de ce wagnérisme, dont les Gurre sont héritiers, que tu n'aimes pas (une orchestration trop chargée, des effets dynamiques trop prononcés ...), et là pour le coup il n'y a rien à objecter.
Siegmund : Pas besoin d'invoquer la plus que non-fiable playlist pour dire que les compositions sérielles soient peu populaires (ce qui est un fait, tout dépend de l'échelle ; le classique aussi est minoritaire, à l'échelle de la musique) Ni même de ce forum peu représentatif des forces en présence chez les mélomanes classiques. Si je relisais mes propres rares posts en playlist, il y aurai déjà de quoi rire de leurs fiabilité à moi même ...
Après, si j'écoute ou non beaucoup de sériel. Je ne saurai le dire, n'ayant pas de formation technique en musique. En simple mélomane je suis souvent bien incapable de me prononcer avec certitude sur l'aspect sériel, dodécaphonique .. ou non d'une œuvre que j'écoute. Et comme il est peut commode de trouver l'info. ... Le sérialisme stricte n'a jamais prospéré, leurs figures historiques comme Boulez, Maderna ou Stockhausen étant du point de vue de Darmstadt des gens trop apte au compromis et à l'assouplissement hehe Il y d'ailleurs cette citation de Boulez : "Je ne m'impose des règles que pour le plaisir de les transgresser".
Cocotier : (Cololi a écrit: ... Puisque on parle de tes raisons de ne pas les aimer, parle plutôt, de ce wagnérisme, dont les Gurre sont héritiers, que tu n'aimes pas (une orchestration trop chargée, des effets dynamiques trop prononcés ...), et là pour le coup il n'y a rien à objecter.)
C'est exactement ça en fait. Dans mon argumentation première (de type pavlovien), je voulais seulement souligner la double étiquette tonal/atonal du compositeur et l'ambiguité qui pouvait en résulter. Je suis assez réservé en revanche sur le reste de ton post mais ce n'est pas nouveau.
@Cololi, Cocotier & consorts En relisant ces deux pages assez laborieuses on voit à quel point les querelles de termes sont glissantes et peuvent ne mener à rien. Je m'inclus dans le lot, évidemment. Ça pourrait continuer longtemps comme ça, à cause de la rapidité de réaction et des formulations imprécises, surtout sur deux notions : la rigidité, et le grand classique atonalité-sérialisme. Sur la rigidité, si je lis bien Cocotier entre les lignes il ne parle pas d'un système d'écriture rigide à propos des Gurre Lieder, mais d'un style de discours, qui commence à devenir un peu corseté. Perso je sens aussi cette routine dans les Gurre, et l'ordre des airs ne m'a pas l'air d'y changer grand chose, c'est plutôt au niveau du projet poétique général : le format, le type de lyrisme, les climats, et l'ambiance littéraire dans laquelle se déploie le récit. Personnellement ça me donne une impression de monument poussiéreux, une espèce de fresque épaisse peinte en marron et vert terne. Paraît que ça scintille de mille feux, ah bon, d'accord. Toujours si je comprends bien le sentiment de Cocotier, c'est pas forcément le nombre de dissonances à la secondes qui est trop faible, c'est tout ce que les Viennois - entre autres - ont apporté comme renouveau sur le plan poétique qui fait cruellement défaut, et qui fait qu'on a envie de zapper vite fait plusieurs numéros d'opus, que Schoenberg en vienne enfin au fait. Poétique dans le sens "invention de formes d'expression", pas "virtuosité dans l'art de peindre des fresques pleines de détails". Le fait de conférer un poids nouveau à une simple suite de deux notes ; jouer avec la densité des brouillards sans qu'ils finissent par se dissiper ; manipuler des harmonies riches dans des combinaisons infinies, hors de leur sens dramatique habituel ; et surtout, casser la psychologie ancienne des élans musicaux, tout accélérer, interrompre, se permettre de ne rien expliquer, ressasser un détail, faire gonfler une broutille jusqu'à l'absurde... Ça fait un énorme courant d'air frais ! A côté de ces potentialités-là sur le point de s'ouvrir, la grosse fresque post-romantique superbement ouvragée donnerait presque comme un arrière-goût de mensonge (je sais que le terme est inadapté et excessif). Cocotier, tu faisais bien référence à ce genre de choses en parlant de la rigidité de la forme et en disant "j'ai éprouvé des sensations beaucoup plus fortes dès lors qu'il m'a été donné d'entendre, pour la première fois, de la musique atonale" ? C'est ce qu'il m'a semblé lire. On peut bien sûr dire qu'il y a comme une injustice à écouter Schoenberg en fonction de ce qu'il n'avait pas encore écrit, mais je crois que tout ça s'entend quand même au moins un peu dans la musique elle-même. Dans ta tentative d'explication tu as utilisé à peu près indifféremment "sériel" et "atonal", j'ai l'impression que c'était fortuit. Si je ne me trompe pas, c'est surtout l'atonalité qui importe ici. Le sérialisme, il me semble qu'on en fait des caisses mais qu'au fond ça n'a qu'une importance réduite. Cololi, tu en fais volontiers systématiquement ton cheval de bataille mais, malgré les déclarations mégalo de certains pionniers ("la seule musique désormais possible", blabla) je crois qu'il faut prendre ça plutôt comme une boutade de l'histoire et ne pas s'arrêter à l'image d'Epinal de ces compositeurs hyper-intellectuels qui se sont rêvés prophètes et se sont vautrés. Limite, on dirait qu'on parle de dictateurs qui ont essayé d'asservir le monde et contre lesquels il faudrait entretenir un mouvement de résistance, par devoir de mémoire. Il y a sûrement une part de vrai au niveau historique dans ces histoires de totalitarisme et de tentatives de domination, mais en tant qu'auditeur, perso, je suis toujours à des kilomètres de ça, c'est tellement loin et inintéressant par rapport à l'aspect musical des choses et les sensations en jeu quand j'écoute. Evidemment, le sérialisme pur jus est un débat clos (enfin, je suis pas abonné à la gazette "Quelle musique pour aujourd'hui", mais ça semble assez plausible) et je trouve justement, pour reprendre ton idée, que ramener la dictature du sérialisme à tout bout de champ dès qu'on parle de musique atonale est une vision d'arrière-garde, concentrée sur des luttes idéologiques aujourd'hui pratiquement éteintes et dont, en tant que mélomane-du-XXe-dissonant, on peut très bien se contrefoutre dans la joie et la bonne humeur. Sur les statistiques du fil playlist, la proportion doit beaucoup varier selon qu'on parle de musique atonale ou sérielle, mais d'une, comme dit Siegmund, souvent on ne sait même pas si c'est sériel ou pas (cf. Sud qui m'a révélé la sérialitude du Quatuor de Copland, pourtant tout gentil) et si on prend ces statistiques au pied de la lettre, le monde entier écoute Lully et Mahler en boucle , et il n'y a plus qu'à déménager sur Mars. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Sam 19 Nov 2011 - 22:19 | |
| Message très complet et bien foutu, bravo !. Je te suis dans son contenu |
| | | jerome Fugueur intempéré
Nombre de messages : 8896 Date d'inscription : 10/03/2008
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Sam 19 Nov 2011 - 22:27 | |
| Content d'avoir ton adhésion mais tu seras quand même fouillé à l'entrée de la navette. |
| | | deb76 Mélomane averti
Nombre de messages : 201 Age : 77 Localisation : Haute-Normandie Date d'inscription : 30/09/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Sam 19 Nov 2011 - 22:51 | |
| - Citation :
- Le sérialisme, il me semble qu'on en fait des caisses mais qu'au fond ça n'a qu'une importance réduite.
En total désaccord. - Citation :
- malgré les déclarations mégalo de certains pionniers ("la seule musique désormais possible", blabla) je crois qu'il faut prendre ça plutôt comme une boutade de l'histoire et ne pas s'arrêter à l'image d'Epinal de ces compositeurs hyper-intellectuels qui se sont rêvés prophètes et se sont vautrés.
Bah, tiens donc... D'une part, sur ces déclarations, il faut se remettre dans le contexte de l'époque et de ne les juger à l'aune d'aujourd'hui. De plus, ces déclarations, il ne faudrait aussi peut-être pas l'oublier mais elles répondaient à des attaques extrêmement virulentes des tenants de la tonalité. Tout comme le débat politque des années d'après-guerre des années 50, le débat était rude. Mais c'était pas mal aussi dans les années vingt. Quant aux compositeurs hyper-intellectuels et qui se sont vautrés, et bien peut-on au moins les connaître ? Sinon, bien entendu, qu'aujourd'hui le sérialisme pur et dur n'a plus lieu d'être (dès 1954, Boulez avec le Marteau sans Maître ouvrait son écriture avec d'autres couleurs timbrales, évoquant ainsi les musiques extra-européennes) mais de là à jeter le bébé et l'eau du bain, c'est faire un trait sur une étape importante de l'histoire de la musique contemporaine. Pour ma part, j'aime cette période et surtout elle me parait importante et fondamentale. Et je me refuse à hurler avec les loups... PS : Et combien de séries dans les compositions atonales ? Souvent elles servent de base aux compositions actuelles mais elles ne sont qu'un élément d'écriture, de processus parmi tant d'autres. |
| | | jerome Fugueur intempéré
Nombre de messages : 8896 Date d'inscription : 10/03/2008
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Sam 19 Nov 2011 - 22:58 | |
| Tu n'as pas compris ce que je voulais dire, je pense. Je me retrouve presque à devoir justifier une position inverse à la mienne - sachant que je n'ai vraiment pas un avis tranché sur ces questions. Je sais pas, relis peut-être la discussion d'origine si tu veux, peut-être que ça changera ta réaction ? Sinon, c'est pas très important de toute façon... |
| | | deb76 Mélomane averti
Nombre de messages : 201 Age : 77 Localisation : Haute-Normandie Date d'inscription : 30/09/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Sam 19 Nov 2011 - 23:20 | |
| - Citation :
- Tu n'as pas compris ce que je voulais dire, je pense. Je me retrouve presque à devoir justifier une position inverse à la mienne - sachant que je n'ai vraiment pas un avis tranché sur ces questions.
Pourtant l'avis me semble tranché quand je lis : Le sérialisme, il me semble qu'on en fait des caisses mais qu'au fond ça n'a qu'une importance réduite. ou alors les mots choisis comme importance réduite n'ont plus de sens. Ensuite, les déclarations mégalos de certains pionniers (des noms !), une boutade de l'histoire, ce sont des déclarations qui ne sont pas neutres, qui ont du sens. De même pour : Ces compositeurs hyper-intellectuels qui se sont rêvés prophètes et se sont vautrés. Limite, on dirait qu'on parle de dictateurs qui ont essayé d'asservir le monde et contre lesquels il faudrait entretenir un mouvement de résistance, par devoir de mémoire, qu'est-ce que c'est sinon une charge virulente. Employer les termes prophètes, vautrés et quand même écrire dictateurs (même si avant il y a le limite censé atténuer) dans deux phrases successives, c'est quand même une certaine volonté dé dénoncer avec force ces compositeurs. Mais peut-être que j'ai mal lu et qu'au fond ce sont des gentillesses qui ont été assénées. Donc, je n'aurais pas compris le sens de tes phrases. Mais alors que voulais-tu dire ? Mais avant tout relis tes propos. Ils ne sont pas anodins. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Sam 19 Nov 2011 - 23:36 | |
| - deb76 a écrit:
-
- Citation :
- Le sérialisme, il me semble qu'on en fait des caisses mais qu'au fond ça n'a qu'une importance réduite.
En total désaccord.
[...]
PS : Et combien de séries dans les compositions atonales ? Souvent elles servent de base aux compositions actuelles mais elles ne sont qu'un élément d'écriture, de processus parmi tant d'autres. Pourquoi en total désaccord alors ? Importance sans doute pas si réduite, mais effectivement, c'est un élément parmi d'autres. Autrement oui, remet peut-être dans le contexte de la discussion d'origine, avant de tirer à boulets rouges sur jérome . C'est l'inusuelle conversation cyclique voyant débouler Cololi plein de drôles d'idées sur le sérialisme ; au point qu'on en vienne à se demander si l'on parle bien de la même musique que lui ... Enfin, nous connaissons un minimum celle-ci, à son contraire ; lui qui s’imagine toujours que Boulez recherche la forme alors qu'il dit précisément l'inverse dans ses écrits ou documentaires . A savoir l'impression sonore avant tout et comme point central et préalable ; et l'évacuation de la forme dans ce qu'elle a de narratif (et avec inconscience relative délibéré de celle-ci coté mélomane). Ce qui m'amène toujours sur le mode d'écoute de certaines musiques contemporaines ; incompatible avec une certaine facilité et confort qui fut aménagé plus classiquement dans la musique occidentale. Tant que l'auditeur classique cherchera à reproduire ces habitudes d'usages, il n'a évidemment pas accès à des musiques tels que celles de Boulez ; certes, chose n'est pas forcément facile, on ne peut pas tous facilement faire abstraction, mais me dérange quand tant de mauvaises volontés ou d'inconscience de la problématique lorsqu'elles sont revendiquées.
Dernière édition par Siegmund le Sam 19 Nov 2011 - 23:52, édité 1 fois |
| | | jerome Fugueur intempéré
Nombre de messages : 8896 Date d'inscription : 10/03/2008
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Sam 19 Nov 2011 - 23:47 | |
| @Deb76 Aaaah, pris entre deux feux, quelle poisse ! Cher Deb, vraiment navré, tu as l'air assez fâché, mais je crois qu'on va d'un commun accord décider de passer notre samedi soir à autre chose qu'à se crêper le chignon pour rien sur l'honneur bafoué des sérialistes, surtout si je dois expliquer mon post en triple exemplaire. Il y a pas mal de "second degré" dedans puisque je reprends ce que j'ai saisi des objections de Cololi, pour en concéder une maigre partie et insister sur le fait que les querelles idéologiques du sérialisme me paraissent peu de chose à côté de l'importance des vertus expressives de l'atonalité au sens beaucoup plus général (et en premier lieu sensoriel). Tu me plonges le nez justement dans le type de considérations par lesquelles je me déclare très peu intéressé. "Ça n'a qu'une importance réduite" est dit en ce sens : pour relativiser l'importance, en tout cas pour moi en tant qu'auditeur curieux, de ces tensions historiques par rapport à la vaste floraison de tendances et de sensations nouvelles qu'a permise l'apparition de l'atonalité. "les déclarations mégalos de certains pionniers", je reprends les deux que cite Cololi, Webern et Boulez ; je n'ai pas trop les citations de 1ère main, je parle uniquement des prises de positions assez connues par le quidam de base (Boulez et son affirmation selon laquelle un compositeur non sériel est inutile de nos jours, ou quelque chose comme ça), mais je ne prétends pas du tout être informé dans le détail de ces rebondissements, ce n'est pas mon propos (encore une fois, c'est un peu l'inverse : je-m'en-tape). La citation que tu donnes ensuite, elle est précédée de l'expression "image d'Epinal" si je me souviens bien, je te laisse faire le lien. Après, je concède que mon message puisse être flou, abscons ou même mal informé, mais contrairement à ce que tu as l'air d'avoir compris, je ne me présente pas comme un dénonciateur du sérialisme. Si jamais cette réponse ne te satisfait pas encore, je ne pourrai pas développer plus, je te présente mes excuses pour t'avoir fait inutilement bouillir le sang. |
| | | deb76 Mélomane averti
Nombre de messages : 201 Age : 77 Localisation : Haute-Normandie Date d'inscription : 30/09/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 20 Nov 2011 - 0:06 | |
| - Citation :
- Pourquoi en total désaccord alors ? Importance sans doute pas si réduite, mais effectivement, c'est un élément parmi d'autres.
Mon total désaccord porte sur l'importance réduite et ensuite sur les compositeurs mégalos qui se sont vautrés. Ensuite, pour l'élément parmi d'autres, c'est une influence qui s'inscrit dans les espaces de liberté qui se dégagent dans la création contemporaine. - Citation :
- Autrement oui, remet peut-être dans le contexte de la discussion d'origine, avant de tirer à boulet rouges sur jérome
Non, désolé. Il y a des phrases qui sont écrites dans un message et je vois pas en quoi - le sujet je l'ai lu - leurs significations en seraient atténuées par les messages antérieurs. Faut-il les citer à nouveau ? Ensuite, imagine une autre personne qui va lire les derniers échanges dont celui de Jérôme, que va-t-il en retirer sinon que le sérialisme a eu peu d'importance et que certains compositeurs, mégalos, qui ont affirmé qu'il n'y avait qu'une seule musique désormais possible, qu'ils pourraient être à la limite qualifiés de dictateurs et qu'ils se sont vautrés... Pour beaucoup, ce portrait en creux évoque pas mal ce que certains disent sur Pierre Boulez. Mais je le redis, j'ai du mal lire, ce sont des amabilités... l - Citation :
- ui qui s’imagine toujours que Boulez recherche la forme alors qu'il dit précisément l'inverse dans ses écrits ou documentaires. A savoir l'impression sonore avant tout et comme point central et préalable ; et l'évacuation de la forme dans ce qu'elle a de narratif (inconscience relative pour le mélomane).
Mais qui dit évacuation de la forme ne veut pas dire non structuration. Car chez Boulez la structure, la mise au point de processus est importante. Pour s'en convaincre, lire sa lettre à John Cage en 1950 sur le processus d'élaboration de Polyphonie. On est à mille lieux de la composition au km comme certains peuvent le penser au niveau du sérialisme. C'est pensé et très structuré. - Citation :
- Ce qui m'amène toujours sur le mode d'écoute de certaines musiques contemporaines ; incompatible avec une certaine facilité et confort qui fut aménagé plus classiquement dans la musique occidentale. Tant que l'auditeur classique cherchera à reproduire ces habitudes d'usages, il n'a évidemment pas accès à des musiques tels que celles de Boulez ; certes choses n'est pas forcément facile, on ne peut pas tous facilement faire abstraction, mais me dérange quand tant de mauvaises volontés ou d'inconscience de la problématique lorsqu'ils sont revendiqués.
Pour ça rien de tel que de former un public, travailler avec les enfants, les adolescents, inscrire la musique contemporaine dans la programmation des centres culturels et des Maisons de la Culture qui ont les moyens d'accueillir les formations contemporaines, en un mot, faire de l'action culturelle. |
| | | deb76 Mélomane averti
Nombre de messages : 201 Age : 77 Localisation : Haute-Normandie Date d'inscription : 30/09/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 20 Nov 2011 - 0:30 | |
| - Citation :
- Après, je concède que mon message puisse être flou, abscons ou même mal informé, mais contrairement à ce que tu as l'air d'avoir compris, je ne me présente pas comme un dénonciateur du sérialisme. Si jamais cette réponse ne te satisfait pas encore, je ne pourrai pas développer plus, je te présente mes excuses pour t'avoir fait inutilement bouillir le sang.
Disons, qu'il y avait une façon de présenter ton propos sans susciter le quipropos pour un lecteur qui prend le sujet en cours. Dans ce cas, car le sujet est ouvert à tous, et qu'on ne lit pas forcément tous les messages. Je viens de relire ton texte en prenant en compte ton explication. Quand tu t'adresses à Cocotier, jusqu'à l'atonalité qui l'emporte ici, il n'y a pas de problème. En revanche, tu écris, il me semble et là tu t'appropries l'affirmation comme quoi le sérialisme, au fond, ça n'a qu'une importance réduite. Une appropriation qui est renforcée par une boutade de l'histoire. Il y a effectivement l'image d'Epinal mais dans ma lecture, elle n'a pas atténuée la suite, bien au contraire. Donc OK. En même temps, j'avoue avoir été surpris et plutôt étonné. Donc, une formulation avec une nette distance sur le propos censé résumer la position de tierces personnes m'aurait évité une réaction sanguine. |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Dim 20 Nov 2011 - 10:31 | |
| - deb76 a écrit:
l - Citation :
- ui qui s’imagine toujours que Boulez recherche la forme alors qu'il dit précisément l'inverse dans ses écrits ou documentaires. A savoir l'impression sonore avant tout et comme point central et préalable ; et l'évacuation de la forme dans ce qu'elle a de narratif (inconscience relative pour le mélomane).
Mais qui dit évacuation de la forme ne veut pas dire non structuration. Car chez Boulez la structure, la mise au point de processus est importante. Pour s'en convaincre, lire sa lettre à John Cage en 1950 sur le processus d'élaboration de Polyphonie. On est à mille lieux de la composition au km comme certains peuvent le penser au niveau du sérialisme. C'est pensé et très structuré.
Oui, nous sommes d'accord . Pour cela que j'avais tenté de bien choisir mes mots ("forme narrative" etc...). Mais la structure chez Boulez n'est importante qu'en ce qu'elle produits comme effet dans l'immédiat pour l'auditeur, c'est une musique du moment, et les rappels induits par la structure s'inscrivent que dans cette logique (on se perd, on se retrouve, tout en restant collé à l'instant). Nul besoin de comprendre formellement cette structure pour en tant que simple mélomane entrer dans cette musique, ce n'est ni sa porte d'entrée naturelle, ni son but. |
| | | Zoroastre Mélomane averti
Nombre de messages : 145 Date d'inscription : 25/11/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 17:04 | |
| Boulez est - à mon avis -(ou a été) pris dans son propre sectarisme alors qu'au fond il a prouvé qu'il pouvait être tolérant, et il est.
Je m'explique.
Pour moi le sérialisme et son pendant le sérialisme total furent une forme et un langage bien plus politique que musical et par conséquent idéologique (comme le furent les écrits du structuralisme et surtout post-structuraliste). tant pis si ça ne sonnait pas, tant pis si la vérité (sonore comme vérité en tant que réalité perçue par suffisamment d'êtres humains pour être considérée comme vraisemblable) devait être bafouée, voire même le bon sens !
Il y eut une réaction, un combat, une érudition et son vecteur : le langage.
Il y a eu forcément de bonnes choses (pas forcément sérielle d'ailleurs) parce qu'il fallait être aussi un peu crédible !
Prenez Le marteau sans maître ou Repons, en live c'est charmant, vivifiant, même passionnant. Mais tellement d'oeuvre des maîtres du sérialisme qui sont soit inécoutables, soit hermétiques au possible soit vraiment intrigantes et réussies.
C'est la raison autoritaire qui a fait naître le sérialisme et la raison tout court qui l'a tué parce que à un moment donnée il y eut prise de conscience que cette musique n'était qu'une plaisanterie élitiste de mauvais goût et TRES difficile à jouer, réservé à trois érudits et dix types qui tentaient chaque fois l’expérience en se disant (comme moi), mais il doit bien y avoir à manger dans congélateur vide puisque Boulez ou Stockhausen l'écrive !
Je me suis retrouvé dans des concerts où l'on passait du Stockhausen, je ne savais plus s'il fallait rire ou pas, d'ailleurs je me disais qu'au fond, l'oeuvre était de produire cette sensation de "ridicule", soit s'interroger sur la qualité de l'oeuvre. Bref, vous n'écoutez plus la musique, vous faîte de la rhétorique. Vous guettez les 10 secondes de génie (forcément dépendant aux 50 minutes de daube, c'est le prix à payer !).
|
| | | deb76 Mélomane averti
Nombre de messages : 201 Age : 77 Localisation : Haute-Normandie Date d'inscription : 30/09/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 18:36 | |
| Bonjour, Zoroastre a écrit : - Citation :
- Pour moi le sérialisme et son pendant le sérialisme total furent une forme et un langage bien plus politique que musical et par conséquent idéologique (comme le furent les écrits du structuralisme et surtout post-structuraliste). tant pis si ça ne sonnait pas, tant pis si la vérité (sonore comme vérité en tant que réalité perçue par suffisamment d'êtres humains pour être considérée comme vraisemblable) devait être bafouée, voire même le bon sens !
Tant pis ça ne sonnait pas Cela dépend de quel point de vue on se place. Pour ma part, et au risque de choquer, mais c'est le tonal qui à la limite pour moi ne sonne pas. J'aime les dissonances, le langage atonal qu'il soit dodécaphonique, sériel, spectral ou autre. Ensuite, un langage bien plus politique que musical et par conséquent idéologique, et bien non, je ne partage pas ce point de vue qui est déjà, en soi, idéologique d'une certaine façon. Ensuite le sectarisme. Et en face, dans le contexte de l'époque où les débats politiques et artistiques étaient plutôt rudes, il fallait s'imposer et ne pas avoir sa langue dans sa poche. - Citation :
- Prenez Le marteau sans maître ou Repons, en live c'est charmant, vivifiant, même passionnant. Mais tellement d'oeuvre des maîtres du sérialisme qui sont soit inécoutables, soit hermétiques au possible soit vraiment intrigantes et réussies.
Hum, comme plus haut tu évoques le langage comme vecteur de combat, je suppose qu'écrire que Le Marteau sans Maître, ou Répons, puissent être charmants, est un choix bien délibéré. Et c'est, mais je conçois que cela ne soit pas partagé, bien plus que passionnant. - Citation :
- C'est la raison autoritaire qui a fait naître le sérialisme et la raison tout court qui l'a tué parce que à un moment donnée il y eut prise de conscience que cette musique n'était qu'une plaisanterie élitiste de mauvais goût et TRES difficile à jouer, réservé à trois érudits et dix types qui tentaient chaque fois l’expérience en se disant (comme moi), mais il doit bien y avoir à manger dans congélateur vide puisque Boulez ou Stockhausen l'écrive !
C'est un point de vue mais ce n'est pas le mien. Très difficile à jouer ? Allons donc, les instrumentistes ont appris à maîtriser cette musique. Pour les érudits, ça, c'est l'attaque classique. Et puis, tant bien même... Pour ma part, j'assume à ce niveau là un certain élitisme et ma part d'érudition qui s'ajouteront à une propension à aimer les choses hermétiques. En revanche, j'aime bien les faire partager, ne serait-ce que pour démontrer que ce n'est pas si hermétique que ça. Mais en même temps, quand je vois la programmation de petits centres culturels comme par chez moi où depuis 4 ans, avec la présentation devant 200 personnes du Marteau sans Maître, monté par l'Opéra de Rouen, nous recevons tous les ans les solistes de l'Ensemble Contemporain pour le plaisir d'une salle pleine et où se côtoient toutes les générations. Mais pour cela , il y a eu des actions (animations) culturelles qui ont été menées. Mais le résultat est là, il y a un public dans une commune de 8500 habitants et dans une agglomération de 20 OOO habitants. - Citation :
- Je me suis retrouvé dans des concerts où l'on passait du Stockhausen, je ne savais plus s'il fallait rire ou pas, d'ailleurs je me disais qu'au fond, l'oeuvre était de produire cette sensation de "ridicule", soit s'interroger sur la qualité de l'oeuvre. Bref, vous n'écoutez plus la musique, vous faîte de la rhétorique. Vous guettez les 10 secondes de génie (forcément dépendant aux 50 minutes de daube, c'est le prix à payer !).
Mais quelle drôle d'idée d'aller à ces concerts puisque tu savais comme tu le soulignes que tu allais subir 50 minutes de daube ? De daube, bien entendu selon ton point de vue. Mais peux-tu considérer que ce qu'il l'est pour toi, puisse être source de plaisir ? Et je revendique ce droit à ce plaisir si peu partagé. |
| | | Théo taschimor Mélomaniaque
Nombre de messages : 800 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 19:53 | |
| - deb76 a écrit:
- Bonjour,
Zoroastre a écrit : - Citation :
- Pour moi le sérialisme et son pendant le sérialisme total furent une forme et un langage bien plus politique que musical et par conséquent idéologique (comme le furent les écrits du structuralisme et surtout post-structuraliste). tant pis si ça ne sonnait pas, tant pis si la vérité (sonore comme vérité en tant que réalité perçue par suffisamment d'êtres humains pour être considérée comme vraisemblable) devait être bafouée, voire même le bon sens !
Tant pis ça ne sonnait pas Cela dépend de quel point de vue on se place. Pour ma part, et au risque de choquer, mais c'est le tonal qui à la limite pour moi ne sonne pas. J'aime les dissonances, le langage atonal qu'il soit dodécaphonique, sériel, spectral ou autre. Ensuite, un langage bien plus politique que musical et par conséquent idéologique, et bien non, je ne partage pas ce point de vue qui est déjà, en soi, idéologique d'une certaine façon. Ensuite le sectarisme. Et en face, dans le contexte de l'époque où les débats politiques et artistiques étaient plutôt rudes, il fallait s'imposer et ne pas avoir sa langue dans sa poche.
- Citation :
- Prenez Le marteau sans maître ou Repons, en live c'est charmant, vivifiant, même passionnant. Mais tellement d'oeuvre des maîtres du sérialisme qui sont soit inécoutables, soit hermétiques au possible soit vraiment intrigantes et réussies.
Hum, comme plus haut tu évoques le langage comme vecteur de combat, je suppose qu'écrire que Le Marteau sans Maître, ou Répons, puissent être charmants, est un choix bien délibéré. Et c'est, mais je conçois que cela ne soit pas partagé, bien plus que passionnant.
- Citation :
- C'est la raison autoritaire qui a fait naître le sérialisme et la raison tout court qui l'a tué parce que à un moment donnée il y eut prise de conscience que cette musique n'était qu'une plaisanterie élitiste de mauvais goût et TRES difficile à jouer, réservé à trois érudits et dix types qui tentaient chaque fois l’expérience en se disant (comme moi), mais il doit bien y avoir à manger dans congélateur vide puisque Boulez ou Stockhausen l'écrive !
C'est un point de vue mais ce n'est pas le mien. Très difficile à jouer ? Allons donc, les instrumentistes ont appris à maîtriser cette musique. Pour les érudits, ça, c'est l'attaque classique. Et puis, tant bien même... Pour ma part, j'assume à ce niveau là un certain élitisme et ma part d'érudition qui s'ajouteront à une propension à aimer les choses hermétiques. En revanche, j'aime bien les faire partager, ne serait-ce que pour démontrer que ce n'est pas si hermétique que ça. Je suis entièrement d'accord avec ce que tu as écrit et la notion d'hermétisme varie selon la sensibilité des uns et des autres et selon l'expérience de la musique que nous avons. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33412 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 21:16 | |
| @Deb76. Tu ne fais donc aucun cas de l'écroulement du sérialisme ? Et tu ne prend pas acte non plus des réaction les plus violentes contre ce système, comme le minimalisme ? Est ce que tu crois que Glass c'est l'avenir de la musique ? J'en doute fort, et je pense pareil, mais tu ne poses pas la question de savoir qu'est ce qui a amené à des réactions comme celle là ? Ce n'est que la faute du conservatisme, de la bétise généralisée ? Je ne le crois pas. Tu sembles totalement nier également (et c'est pourtant scientifique), que la tonalité repose beaucoup de paramètres naturels. Un accord parfait, donc une tonique, une tierce et une quinte, c'est accoustique comme phénomène, ça tombe pas des neuronnes atrophiés des compositeurs du passé. Messiaen disait d'ailleurs qu'on ne pouvait pas faire mieux qu'un accord parfait. Je constate donc que certains disciple de la musique contemporaine, dont tu es, sont bien plus virulents que les maîtres eux même. Ce qui ne manque pas, tu te doutes bien de rajouter à mon speticisme. L'idée de tension et de détente ne t'interroge pas ? Pourtant c'est totalement naturel, il me semble qu'on possède celà en littérature, où même simplement quand on parle avec quelqu'un. Je ne dis pas que tout celà n'est pas discutable ... loin de là ... mais je n'observe aucun doute chez les défenseurs du sérialisme. Comment peux t-on aller vers le savoir sans même douter ? (je précise qu'il n'y a évidemment aucune animosité dans mes propos ) _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 21:23 | |
| méfions-nous du naturel. Un naturel d'oreilles occidentales vers la fin du XVe siècle alors? L'argument du naturel a vite fait de faire ressurgir celui du contre-nature. Sérialisme et tonalité c'est à peut près la même chose, ça ne tient nullement compte des intervalles inférieurs au demi-ton. |
| | | Zoroastre Mélomane averti
Nombre de messages : 145 Date d'inscription : 25/11/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 21:25 | |
| Sans polémiquer à outrance. Je me permets d'être rude avec la musique sérielle ou contemporaine (puisque l'on a nomme ainsi quelque part). Je ne suis pas d'accord sur la nécessité ou pas de se rendre à un concert de Stockhausen sachant que le résultat sera peu apprécié. Bien au contraire, je pensais vraiment découvrir une oeuvre (je recherche rapidement le titre) originale, j'avais déjà pas mal d'écoutse derrière moi (autant de la seconde école de vienne que de l'école de Darmstadt), donc une oreille à peu près préparée. Si le serialisme a été une forme détonante pour il est vrai sortir un peu des éternelles symphonies de Mozart-Beethoven-Brahms et Ravel surjouée, il n'est pas moins qu'ils se sont vite enfermés sur eux-même et ont produit à leur tour leur répertoire très conservateur, hyperarchitecturé (tout de même le sérialisme total relève plus de l'obsession de la règle plus que de la finalité : produire de la musique) La frontière entre la découverte, la nouveauté et le nawak était franchement discutable. d'une autre manière le minimalisme, s'opposant à la rigueur sérielle est aujourd’hui très conservateur. Oui pour les érudits parce que le langage aura toujours primé sur la forme (à mon sens) et il y a peu d’œuvre qui auront su se démarquer des carcans du langage (pour le sérialisme totale je parle). Messiaen lui-même s'en est vite détaché (il est tout de même l'un des grands inspirateurs). Je mets à part le dodécaphonisme qui peut emprunter des séries mais interroge sans cesse son héritage (Berg/Mahler, Schönberg/Brahms etc). Le sérialisme total aura souvent voulu produire un nouveau paradigme, très lié philosophiquement au relativisme radical, à l’incommensurabilité d'un Kuhn. Bref ce radicalisme qui na pas du tout était fécond, et la musique supporte mal l'idéologie parce qu'elle sonne ou pas (il faut un peu de temps pour s'apercevoir de l'imposture mais moins qu'en philosophie ou en science). D'ailleurs parallèlement auront explosé des musiques considérées comme dépassées, grâce aux baroqueux (Herreweghe, Harnoncourt, Koopman, alessandrini etc) puis plus loin celles de la renaissance, nous faisant redécouvrir la puissance émotive et mystique d'un Bach, d'un Monteverdi, alors que les concepts-fixe-explosante machin (je plaisante) nous laissaient de marbre. Je rapproche assez ce totalitarisme musicale de Boulez (que j'aime beaucoup) à celui d'un Bourdieu par exemple, mais ça n'est pas le lieu pour ça Ils ont été important mais ont vite été les conservateurs orgueilleux de leur propre soif de liberté et d'émancipation. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33412 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 21:29 | |
| - sud273 a écrit:
- méfions-nous du naturel. Un naturel d'oreilles occidentales vers la fin du XVe siècle alors?
L'argument du naturel a vite fait de faire ressurgir celui du contre-nature. Sérialisme et tonalité c'est à peut près la même chose, ça ne tient nullement compte des intervalles inférieurs au demi-ton. Oui puis on va parler de tempéraments ... ce qu'on ne peut nier en revanche c'est qu'il n'y a pas que la tonalité qui a été abattue, loin de là : - la tension / détente, qui forme le discours n'existe plus - la mémorisation est impossible - la pulsation jamais perceptible Bref ce qui fait l'essence même de la musique. Et là si on voyage on s'apperçoit que c'est justement commun a toutes les musiques. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 21:51 | |
| - Cololi a écrit:
ce qu'on ne peut nier en revanche c'est qu'il n'y a pas que la tonalité qui a été abattue, loin de là : - la tension / détente, qui forme le discours n'existe plus - la mémorisation est impossible - la pulsation jamais perceptible
- Si - Si - Si Il s'agit simplement de les replacer sous une approche nouvelle. Qu'à la suite, notamment de Werbern, beaucoup de compositeurs joue sur cette notion d'impression, mais qui comme dit Messiaen" est extrêmement forte, importante, vitale" n’enlève pas ces caractères à la musique, ils sont différents. Qu'écoutes-tu pour en avoir une image si faussée ? |
| | | benvenuto Mélomaniaque
Nombre de messages : 1340 Date d'inscription : 11/07/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 22:06 | |
| - Cololi a écrit:
- sud273 a écrit:
- méfions-nous du naturel. Un naturel d'oreilles occidentales vers la fin du XVe siècle alors?
L'argument du naturel a vite fait de faire ressurgir celui du contre-nature. Sérialisme et tonalité c'est à peut près la même chose, ça ne tient nullement compte des intervalles inférieurs au demi-ton. Oui puis on va parler de tempéraments ...
ce qu'on ne peut nier en revanche c'est qu'il n'y a pas que la tonalité qui a été abattue, loin de là : - la tension / détente, qui forme le discours n'existe plus - la mémorisation est impossible - la pulsation jamais perceptible
Bref ce qui fait l'essence même de la musique. Et là si on voyage on s'apperçoit que c'est justement commun a toutes les musiques. Cololi, il y a pas mal de choses dans ce que tu dis avec lesquelles je me sens plutôt en accord, et pourtant: prends la musique de Ligeti: il n'y a souvent ni mélodie, ni rythme perceptible, ni harmonie pensée en tant que telle; la mémorisation est impossible, et pourtant ça vit, ça respire, ça traverse tout un tas d'états et d'atmosphères plus évocateurs et expressifs les uns que les autre....cet immense bonhomme a réussi à faire de la musique géniale avec tout ce qui théoriquement en est la négation!!! Tout ça pour dire que même si les paramètres qui vont faire que je serai touché par une oeuvre correspondent en gros à ceux que tu cites, il y a des exceptions tellement flagrantes à ces règles un peu factices qu'on ne peut s'empêcher de les remettre en question et d'accepter l'existence de manières totalement différentes d'envisager la musique...toutes proportions gardées, c'est ce qu'ont pu pressentir ceux des contemporains de Berlioz ou de Wagner qui ont su accueillir leurs apports révolutionnaires avec disponibilité et intelligence! |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91598 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Lun 28 Nov 2011 - 23:23 | |
| Benvenuto a raison, moi-même je dis souvent que si on enlève la mélodie, l'harmonie et la pulsation, il ne reste pas grand chose... pourtant Ligeti, Scelsi, Penderecki et d'autres ont produit des choses extraordinaires, inouïes, et ô combien musicales en se privant parfois de ces trois leviers! Et Cololi, tu as tort en disant que la tension/détente est impossible en musique atonale, d'ailleurs Jérôme et moi t'avons déjà répondu à ça récemment: la dissonance et la consonance sont des notions relatives, non absolues. Un accord de 7è peut être perçu comme une consonance à côté d'une dissonance plus rude par exemple. Un agrégat composé de tons peut être perçu comme consonant à côté d'un cluster par demi-tons. Etc... Ah, et Sud: rien n'empêche de faire de la musique sérielle avec des tiers ou des quarts de ton! |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33412 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 8:39 | |
| Mais je n'ai pas dit que c'était impossible en musique atonale ! Il suffit d'écouter Berg pour en être convaincu. Mais justement Berg n'est pas dogmatique ... (enfin beaucoup moins que les autres ayant l'étiquette "avant-garde").
_________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 10:39 | |
| - Cololi a écrit:
- Mais je n'ai pas dit que c'était impossible en musique atonale !
Il suffit d'écouter Berg pour en être convaincu. Mais justement Berg n'est pas dogmatique ... (enfin beaucoup moins que les autres ayant l'étiquette "avant-garde").
Je t'invite à lire les articles d'époque, encore plus furieux que les tient sur Boulez |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33412 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 10:43 | |
| - Siegmund a écrit:
- Cololi a écrit:
- Mais je n'ai pas dit que c'était impossible en musique atonale !
Il suffit d'écouter Berg pour en être convaincu. Mais justement Berg n'est pas dogmatique ... (enfin beaucoup moins que les autres ayant l'étiquette "avant-garde").
Je t'invite à lire les articles d'époque, encore plus furieux que les tient sur Boulez Et ? Boulez a perdu la partie, je ne sais pas si tu as suivi l'histoire _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 10:51 | |
| - Cololi a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Cololi a écrit:
- Mais je n'ai pas dit que c'était impossible en musique atonale !
Il suffit d'écouter Berg pour en être convaincu. Mais justement Berg n'est pas dogmatique ... (enfin beaucoup moins que les autres ayant l'étiquette "avant-garde").
Je t'invite à lire les articles d'époque, encore plus furieux que les tient sur Boulez Et ? Boulez a perdu la partie, je ne sais pas si tu as suivi l'histoire Mes oreilles vont bien, n'ont pas perdue la boule ; à moins que je ne sois de sous-gouts. Quand aux jeux des influences, on peux vraiment pas dire que papy Boulez soit exclu du paysage musical pour ces compositions mais aussi pour son influence en la matière. Quelle compositeur vivant que tu aimes aurait pris un ascendant clair en terme de demandes et influences ? Tant à Berg dans la postérité ... malheureusement et comme souvent, la réalité c'est qu'il est plus porté à bout de bras par les institutions subventionnées qu'autre chose. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33412 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 11:29 | |
| Beh Florentz par exemple, était contre toutes les formes de dogmatismes. Je ne les connait pas bien (pas encore), mais on ne peut pas dire que Florentz, Greif, Connesson ou même Dutilleux soient sur la même ligne de que Boulez, c'est même tout l'inverse. Du peu que j'ai entendu j'ai pas l'impression non plus que des compositeurs comme Pécou ou Adés soient dans cette radicalité. Je pense que l'avenir musical prendra cette direction. (c'est déjà fait en quelque sorte, car 3 d'entre eux - dont 2 morts hélas - son nés bien après Boulez). Quand à Berg ... oui il est porté a bout de bras ... mais c'est rien à côté de Boulez ou Stockhausen Car Wozzeck / Lulu, son concerto pour violon sont rentrés quand même au répertoire (certes ttlm ne va pas écouter celà ... on est bien d'accord). _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Percy Bysshe Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9940 Date d'inscription : 06/04/2009
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 11:34 | |
| - Siegmund a écrit:
- Quand aux jeux des influences, on peux vraiment pas dire que papy Boulez soit exclu du paysage musical pour ces compositions mais aussi pour son influence en la matière.
Quelle compositeur vivant que tu aimes aurait pris un ascendant clair en terme de demandes et influences ? C'est un peu triste comme vision, la musique c'est un peu plus que la conquête d'une sphère d'influence. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 11:37 | |
| oui mais là tu opposes en bloc des néo-tonals à des sérialistes (quoique Dutilleux ait eu quelques moments d'aberration visant au sérialisme intégrale messaiennique). je ne suis pas sûr que l'avenir n'emprunte pas aux deux: Cavanna, Asperghis, Hersant, Mantovani, Jarrell, Rihm, Eggert |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 11:41 | |
| - Cololi a écrit:
- Beh Florentz par exemple, était contre toutes les formes de dogmatismes.
Je ne les connait pas bien (pas encore), mais on ne peut pas dire que Florentz, Greif, Connesson ou même Dutilleux soient sur la même ligne de que Boulez, c'est même tout l'inverse. Du peu que j'ai entendu j'ai pas l'impression non plus que des compositeurs comme Pécou ou Adés soient dans cette radicalité. Je pense que l'avenir musical prendra cette direction. (c'est déjà fait en quelque sorte, car 3 d'entre eux - dont 2 morts hélas - son nés bien après Boulez).
Quand à Berg ... oui il est porté a bout de bras ... mais c'est rien à côté de Boulez ou Stockhausen Car Wozzeck / Lulu, son concerto pour violon sont rentrés quand même au répertoire (certes ttlm ne va pas écouter celà ... on est bien d'accord). Bref, personne qui ne jouisse d'une influence aussi forte encore que Boulez & Co. Mais ça viendra, peut-être de façon moins centralisée, c'est la logique des choses ; mais de là à parler de l'isolement de tout sérialisme aujourd'hui . Je crois qu'il y a de la marge ... Sinon, pour ton information, dès les années 50 Boulez n'était pas du tout vu comme un sérialiste intégrale et unidirectionnel comme compositeur ; sa seule œuvre répondant vraiment à ces critères fut retirée par lui-même du catalogue (Polyphonie X). Et si tu regardes qui il a soutenu à travers l'IRCAM, le Domaine ou l'EIC ; tu verras aussi que ce n'était pas si tranché que ça, même si une direction clair était prise et c'est bien heureux. Et aujourd'hui, les créations qu'il dirige sont bien loin de celles des années 50. De toutes façon, pour d'autres courants, des ensembles spécialisés existaient en parallèle, comme l'Itinéraire pour les spectraux. Je t'invite aussi à lire Boulez, qui s'il est d'un radicalisme assumé (mais en rien un extrémisme), théorise de façon bien plus fine que tu ne le crois. Reste bien sûr son goût pour les phrases chocs (essentiellement années 50-60), que l'on trouve dans d'autres types d'écrit, ceux de la bonne guerre.
Dernière édition par Siegmund le Mar 29 Nov 2011 - 11:50, édité 1 fois |
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 11:46 | |
| - Percy Bysshe a écrit:
- Siegmund a écrit:
- Quand aux jeux des influences, on peux vraiment pas dire que papy Boulez soit exclu du paysage musical pour ces compositions mais aussi pour son influence en la matière.
Quelle compositeur vivant que tu aimes aurait pris un ascendant clair en terme de demandes et influences ? C'est un peu triste comme vision, la musique c'est un peu plus que la conquête d'une sphère d'influence. Bien sûr. Mais comme l'on parle de ça. - sud273 a écrit:
- oui mais là tu opposes en bloc des néo-tonals à des sérialistes (quoique Dutilleux ait eu quelques moments d'aberration visant au sérialisme intégrale messaiennique).
je ne suis pas sûr que l'avenir n'emprunte pas aux deux: Cavanna, Asperghis, Hersant, Mantovani, Jarrell, Rihm, Eggert Très juste. D'ailleurs Boulez lui-même dirige Rihm, Mantovani ... et les gens en place un peu grâce à lui font de même (l'EIC aujourd'hui etc...). |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33412 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 11:52 | |
| - sud273 a écrit:
- oui mais là tu opposes en bloc des néo-tonals à des sérialistes (quoique Dutilleux ait eu quelques moments d'aberration visant au sérialisme intégrale messaiennique).
je ne suis pas sûr que l'avenir n'emprunte pas aux deux: Cavanna, Asperghis, Hersant, Mantovani, Jarrell, Rihm, Eggert Mantovani, David m'a fait écouté une pièce (en cherchant sur le fofo ça doit même pouvoir se retrouver), je ne sais plus laquelle ... franchement j'ai trouvé ça aussi dogmatique et sans intérêt que Boulez. Si c'est ça l'avenir de la musique à moi la peur ! _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 11:54 | |
| - Cololi a écrit:
- sud273 a écrit:
- oui mais là tu opposes en bloc des néo-tonals à des sérialistes (quoique Dutilleux ait eu quelques moments d'aberration visant au sérialisme intégrale messaiennique).
je ne suis pas sûr que l'avenir n'emprunte pas aux deux: Cavanna, Asperghis, Hersant, Mantovani, Jarrell, Rihm, Eggert Mantovani, David m'a fait écouté une pièce (en cherchant sur le fofo ça doit même pouvoir se retrouver), je ne sais plus laquelle ... franchement j'ai trouvé ça aussi dogmatique et sans intérêt que Boulez. Si c'est ça l'avenir de la musique à moi la peur ! Voilà, tu ne connais pas . Mais on peut y remédier
Dernière édition par Siegmund le Mar 29 Nov 2011 - 23:29, édité 1 fois |
| | | Zoroastre Mélomane averti
Nombre de messages : 145 Date d'inscription : 25/11/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 12:08 | |
| Boulez a modéré sa vision qui était dogmatique. Ce compositeur est très attachant et on lui doit énormément.
Mais où vous avez raison c’est sur la position disons « intellectuelle » des modernistes qui devaient faire face à un conservatisme intransigeant, plein de dédain. Avant Mahler c’était bien, après Mahler que du bruit.
Cependant le sérialisme (et même le dodécaphonisme) ne semblait être parfois qu’une succession de séries, de flux musicaux et beaucoup d’angoisses (car très anxiogène). D’ailleurs la musique « atonale » fit la gloire des films d’horreur (de Chabrol aussi), car elle produit une ambiance angoissante. C’est l’épanouissement débridé de la tension permanente, l’arrogance parfois de la dissonance.
J’aime beaucoup Berg mais que sa musique provoque des boules d’angoisse redoutables ! Des Scelsi (plus posterieur) sont anecdotiques à mon avis.
Il y a eu aussi un mythe tenace, celui de croire qu’un compositeur de génie devait écrire pour la postérité, donc si le public n’entendait pas sa musique et l’estimait médiocre (inécoutable) c’est qu’elle était finalement (et forcément) bonne, en avance.
Cet argument est fallacieux, il peut être juste comme totalement faux, de même que la notion de temps n’opère pas forcément un tri salutaire et juste, de même que la notion de culture et d’éducation ne rend audible ce qui ne l’était pas.
Prenez la musique spectrale, a-t-elle eu besoin d’être sérielle pour être moderne ? Non. Xenakis a-t-il besoin du sérialisme pour être dissonant ? Non. On peut toujours chercher la paternité de la dissonance mais c'est bien douteux que de l'attribuer au dodécaphonisme.
Le sérialisme total, lui, correspondait à une forme de langage complétement en adéquation avec des idées politiques et autoritaires du temps (désolé mais souvent des courants de gauche limite nihiliste). Un "tout est bon", même les concepts de Cage dont certains sont aujourd'hui dans le musée des impostures.
Quand est-il de ce "String Quartet pour hélicoptères" de Stockhausen ?
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| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 15:58 | |
| - Xavier a écrit:
Un accord de 7è peut être perçu comme une consonance à côté d'une dissonance plus rude par exemple. Un agrégat composé de tons peut être perçu comme consonant à côté d'un cluster par demi-tons. Etc... C'est, entre autres, des pépites de savoir comme celles-ci qui font le prix de ce site à mes yeux . |
| | | deb76 Mélomane averti
Nombre de messages : 201 Age : 77 Localisation : Haute-Normandie Date d'inscription : 30/09/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 17:01 | |
| Bonjour, - Citation :
- (je précise qu'il n'y a évidemment aucune animosité dans mes propos )
Bien entendu. Ce n'est pas parce qu'on défend âprement une opinion, qu'il y a une animosité dans les propos. [quote="Cololi"]@Deb76. - Citation :
- Tu ne fais donc aucun cas de l'écroulement du sérialisme ? Et tu ne prend pas acte non plus des réaction les plus violentes contre ce système, comme le minimalisme ?
Est ce que tu crois que Glass c'est l'avenir de la musique ? J'en doute fort, et je pense pareil, mais tu ne poses pas la question de savoir qu'est ce qui a amené à des réactions comme celle là ? Ce n'est que la faute du conservatisme, de la bétise généralisée ? Je ne le crois pas. Honnêtement, ce n'est pas un courant qui m'intéresse au plus haut point. J'aime bien les oeuvres de Steve Reich (écouté pas plus tard qu'hier soir sur France Musique) ou de P. Glass mais sans plus. Sinon, oui, effectivement je n'ai pas pris en compte les réactions violentes du minimalisme. En revanche, je m'intéresse beaucoup aux tenants du spectralisme que peuvent être Hugues Dufourt, Gérard Grisey, Tristan Murail, Michael Jarrel, Magnus Lindberg, Philippe Hurel, etc... C'est une approche qui m'intéresse beaucoup, notamment dans le cadre de la musique mixte (ensemble instrumental et dispositif électronique). Ne serait-ce aussi par le fait qu'ils ont suivi généralement un cursus de formation à l'Ircam et qu'ils utilisent pour composer des outils comme Open Music. Quant à l'écroulement du sérialisme, je relativiserai car bon nombre de compositeurs actuels, en tout cas dans cette mouvance où les outils informatiques et électroniques sont aussi utilisés (Max Msp entre autres mais aussi Audiosculpt et bien entendu Open Music), le système sériel est un outil parmi tant d'autres. Nous avons cette chance d'avoir une telle liberté aujourd'hui qu'il peut-être intéressant de s'imposer des contraintes. Et celles-ci sont porteuses d'imagination, d'imaginaire. - Citation :
- Tu sembles totalement nier également (et c'est pourtant scientifique), que la tonalité repose beaucoup de paramètres naturels. Un accord parfait, donc une tonique, une tierce et une quinte, c'est accoustique comme phénomène, ça tombe pas des neuronnes atrophiés des compositeurs du passé. Messiaen disait d'ailleurs qu'on ne pouvait pas faire mieux qu'un accord parfait. Je constate donc que certains disciple de la musique contemporaine, dont tu es, sont bien plus virulents que les maîtres eux même. Ce qui ne manque pas, tu te doutes bien de rajouter à mon speticisme.
Oui, évènements naturels avec les instruments tempérés ? Comme ça en passant, j'adore travailler avec les harmoniques en choisissant des rangs précis et ensuite en les agençants comme je le souhaite. E quand je dis harmoniques, j'entends leurs fréquences précises, pas tempérées. - Citation :
- L'idée de tension et de détente ne t'interroge pas ? Pourtant c'est totalement naturel, il me semble qu'on possède celà en littérature, où même simplement quand on parle avec quelqu'un.
Ah, parce que selon toi, il n'y a pas de tensions et détentes possibles avec le sérialisme ? Je pense totalement le contraire. En out cas, si cette musique était si terne dans son ressenti, comment se fait-il que bon nombre des séries policières utilisaient les déclinaisons dodécaphoniques ou sérielles pour illustrer un situation dramatique ? - Citation :
- Je ne dis pas que tout celà n'est pas discutable ... loin de là ... mais je n'observe aucun doute chez les défenseurs du sérialisme. Comment peux t-on aller vers le savoir sans même douter ?
Mais douter de quoi ? Je n'ai jamais prétendu que le sérialisme était le meilleur des systèmes - Boulez l'a abandonné en partie dès le Marteau sans Maître - mais il fait partie de l'histoire de la musique, et c'est un univers sonore, parmi d'autres qui m'intéresse. Mieux qui me passionne par sa complexité et que je veux comprendre de l'intérieur. Quand je vois la série et le carré de Polyphonie X et de Structures Ia (c'est la même série et le même carré de transpositions), je veux comprendre. Même chose pour une des méthodes choisies par Alban Barg dans son opéra Lulu pour obtenir des séries ou des agrégats de quelques notes qui lui serviront de thèmes. Et c'est passionnant à découvrir. De plus, entre le sérialisme et l'électronique, il y a un processus expérimental qui est assez similaire et qui m'intéresse. Si les techniques du sérialisme peuvent m'être utiles à un moment donné, je ne vois pas pourquoi j'irais m'en priver sous prétexte que certains n'ont de cesse de le fustiger. Ca me rappelle certains débats politiques d'aujourd'hui. Mais tu déclares Comment peux t-on aller vers le savoir sans même douter ?, mais je te retourne la question, je n'ai pas le sentiment que tu doutes dans tes affirmations ? Avant de critiquer le sérialisme, as-tu essayé de le comprendre ? Tu es musicien, as-tu essayé de te coltiner avec une série et ses dérivées ? As-tu essayé de briser le carcan des contraintes par l'imagination ? Car le sérialisme, c'est aussi ça. Ce n'est pas de la musique au km, il faut se creuser la tête, être imaginatif pour que cela ne soit pas mécanique dans l'écoute. Et ça me passionne. Et donc avant de douter, j'essaye de comprendre en pétrissant dans tous les sens une série. |
| | | deb76 Mélomane averti
Nombre de messages : 201 Age : 77 Localisation : Haute-Normandie Date d'inscription : 30/09/2011
| Sujet: Re: Vous et le contemporain (2) Mar 29 Nov 2011 - 17:31 | |
| [quote="Siegmund"] - Cololi a écrit:
(...) Sinon, pour ton information, dès les années 50 Boulez n'était pas du tout vu comme un sérialiste intégrale et unidirectionnel comme compositeur ; sa seule œuvre répondant vraiment à ces critères fut retirée par lui-même du catalogue (Polyphonie X). Et si tu regardes qui il a soutenu à travers l'IRCAM, le Domaine ou l'EIC ; tu verras aussi que ce n'était pas si tranché que ça, même si une direction clair était prise et c'est bien heureux. Et aujourd'hui, les créations qu'il dirige sont bien loin de celles des années 50. De toutes façon, pour d'autres courants, des ensembles spécialisés existaient en parallèle, comme l'Itinéraire pour les spectraux.
Je t'invite aussi à lire Boulez, qui s'il est d'un radicalisme assumé (mais en rien un extrémisme), théorise de façon bien plus fine que tu ne le crois. Reste bien sûr son goût pour les phrases chocs (essentiellement années 50-60), que l'on trouve dans d'autres types d'écrit, ceux de la bonne guerre. Tout à fait d'accord avec toi. Son quatuor pour Ondes Martenot (dont il était semble-t-il virtuose), ses Trois Psalmodies sont loin d'être sérielles. D'ailleurs, il l'a déclaré que quand il écrivait les 3 Psalmodies courant 1944 il ne connaissait pas la musique sérielle. La rupture c'est faite avec la 1e Sonate... En fait, ce que je trouve d'étonnant, c'est qu'on reproche toujours à Boulez la fougue de sa jeunesse. Comme si on n'évoluait pas... Et il serait judicieux, peut-être avant de le critiquer, au moins de savoir ce qu'il a écrit avant de lui reprocher ce qui fut une bonne formule mais dont il aurait peut-être dû réfléchir aux conséquences futures. Le plus accessible est Points de Repères, ensuite dans la foulée, il y a pour ceux qui s'intéressent à la composition, le Penser la musique d'aujourd'hui, qui rassemble les conférences données à Darmstadt, à l'époque où ol écrivait Pli selon Pli et musicalement c'est passionnant, et Leçons de musique- Points de repères III que je viens de recevoir et qui réunit l'ensemble des leçons présenté au Collège de France. Zoroastre a écrit : - Citation :
- Prenez la musique spectrale, a-t-elle eu besoin d’être sérielle pour être moderne ? Non. Xenakis a-t-il besoin du sérialisme pour être dissonant ? Non. On peut toujours chercher la paternité de la dissonance mais c'est bien douteux que de l'attribuer au dodécaphonisme.
Concernant la musique spectrale, il y a quand même pas mal de ses émules qui se sont servis au départ des techniques du sérialisme, et dans leurs démarches dont ils récusent le caractère scientifique, mathématique, ils sont pourtant en plein dedans en utilisant notamment toutes les données de la psychoacoustique. Et combien d'entre eux partent avec comme base de travail une série ? D'autant qu'ils s ont été pour la plupart dans la mouvance Ircamienne de l'époque Boulez. Sinon, je n'arrive vraiment pas à comprendre ce rejet du sérialisme, de cette façon à l'opposer à d'autres courants plus récents. Il me paraît normal que les courants évoluent, et plutôt de considérer qu'il y a dissonance, je privilégie la complémentarité. Et pour reprendre, les spectraux, ils n'ont pas trop eu la nécessité de polémiquer, c'était assez confortable. Ce qui n'a été par contre le cas de Iannis Xénakis qui a disposé de peu de moyens financiers pour ses recherches. Je me souviens de son petit réduit aux Télécoms où il avait installé l'Upic (ordinateur avec tablette graphique). Ce n'était pas de bonnes conditions pour travailler. |
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