[Jazz] Playlist

2 longues improvisations sur des thèmes d'Annette Peacock, enregistrées en 1967. Gary Peacock y est

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watch?v=iIpQdqy8UJs

1968, LP uniquement : pour l'essentiel, le répertoire d'Annette Peacock encore.

Spoiler:

Un album live de 1966 enregistré en Hollande, avec deux thèmes d'Annette Peacock, Blood et Mr Joy.

Le dernier album en trio de Paul Bley dans les années 60, avec encore et toujours des compositions d'Annette Peacock, à qui P. Bley avait demandé de lui composer un répertoire situé "entre Bill Evans et Cecil Taylor".

Spoiler:

Le premier album en solo de Paul Bley, après 20 ans de carrière, qui a largement contribué, bien qu'un peu éclipsé par le Facing You de Keith Jarrett paru très peu de temps après chez ECM, à sa notoriété, pas extraordinaire pour autant : s'il était plutôt étiquetté avant-gardiste jusque là, il est resté ensuite un jazzman pour aficionados, mais a pu du moins enregistrer beaucoup plus facilement, pas toujours à bon escient d'ailleurs (notamment chez ECM).

Personnellement, je ne suis pas un inconditionnel de Paul Bley dans l'exercice, où je trouve qu'il a assez souvent parfois tendance à s'écouter jouer, particulièrement sur ce disque.




Produit par Paul Bley, un bel album de jazz électrique, avec un quartet très équilibré (Bruce Ditmas était à l'époque le batteur du big band de Gil Evans), plutôt émancipé des codes du jazz-rock de l'époque, comme dans cette reprise du Vashkar de Carla Bley : watch?v=DALsubuCcJ8

PS : je sais, je ferais mieux d'ouvrir un fil Paul Bley plutôt que de squatter indéfiniment le fil, mais j'ai la flemme.

peut-être le plus beau disque de Paul Bley pour moi *, largement plus maîtrisé, abouti et exempt du narcissisme que j'entends dans Open, to love (1974).

* on a bien le droit de se contredire d'un post à l'autre, non ?

Spoiler:

Et tu aimes ce qu'il a fait avec Swallow et Giuffre?   

pas trop (je suis pourtant un fan de Giuffre).

Trop free?

Non, je n'accroche pas spécialement avec ce trio, surtout dans la version d'origine du début des années 60 : il n'est d'ailleurs pas particulièrement free, version débridée du moins, mais plutôt un peu hermétique et barbant pour moi, sentiment tout à fait personnel s'il faut préciser : on ne peut pas tout aimer, même de musiciens qu'on a dans ses chouchous.

(1992)

Même impression à la réécoute qu'avec Open, to love : trop démonstratif pour moi. C'est le même agacement/déplaisir ou la même frustration qui fait que je ne peux pas écouter en entier un seul disque de Keith Jarrett, ni d'ailleurs certains autres albums de Paul Bley, et qui me fait également fuir Martial Solal ou le roi du lied (inutile donc de préciser que je n'en fais qu'une vérité personnelle).

(1991)

Pas vraiment mieux pour moi avec celui-ci, bien qu'il soit enregistré en trio : passées les années 70, Bley est souvent aussi prolixe qu'il savait être judicieusement économe auparavant et là personnellement je ne suis du coup plus trop au fan-club : peu de ses enregistrements des années 60 et 70 me paraissent dispensables, aucun de la période qui suit ne me semble indispensable, du moins jusqu'ici puisque je suis loin d'être allé au bout de sa discographie pléthorique (environ 80 albums) et suis en fait assez peu tenté de le faire (ouf ! vont dire ceux qui ont en marre de voir Paul Bley sur ce fil).

Alifie a écrit:

C'est le même agacement/déplaisir ou la même frustration qui fait que je ne peux pas écouter en entier un seul disque de Keith Jarrett

Même ses disques avec le quartet "americain" (je pense à Survivors Suite)?

Oui. Il y a toujours un moment où c'est décidément "trop" pour moi avec les musiciens de qualité incontestable que je viens de citer, ce qui fait pour Jarrett que je ne le pratique que par petites touches et m'en porte ainsi mieux, pouvant écouter ce que je préfère de lui avant de céder à l'insupportation.

Pour préciser à propos du trio Giuffre-Bley-Swallow, je me sens en terrain beaucoup plus favorable dans sa seconde mouture (avec Steve Swallow à la basse électrique) qu'avec le trio de 1961-62. J'ai d'ailleurs prévu, dans mon inventaire gourmand (malgré une petite indigestion de sucré avec les deux disques cités dans mon post précédent) de Paul Bley, les trois albums produits par J.J. Pussiau en 1989 et 1992 et Conversations with a goose, un Soulnote de 1998 avec les mêmes... de quoi donc continuer à saturer le fil d'albums de P. Bley pendant encore un moment.

arnaud m'ayant branché sur le trio Giuffre-Bley-Swallow * :



Le dernier album du trio, enregistré en fait en 1993 et sorti par Soulnote en 1996 : du très beau jazz, pas forcément à mettre entre toutes les oreilles, mais peu dépaysant pour peu qu'on ait un peu fréquenté Giuffre après la période Jim Hall, et même avant*.

Je subodore donc que j'ai encore écrit (argh, l'écriture immédiate !) une grosse bêtise à propos du trio des années 61-62, ce que je m'apprête à vérifier dans les jours qui viennent *** (j'ai au moins un live édité par hat Art en cd faute de pouvoir écouter Fusion, Thesis ou Free Fall que j'ai en 33 tours).

* et non pas sur les films de gladiateurs ou les prisons turques, comme je le laisse abusivement entendre sur un autre fil (il faut bien chambrer un peu arnaud pour son retour sur le forum)

** Tangents in jazz, son 2ème album sous son nom (de 1955) est déjà assez expérimental si je ne me trompe pas (ne pouvant pas écouter mes LP, je dois me contenter des notes de pochette et de mon plutôt lointain souvenir)

*** :

Très bien aussi même si un poil plus austère *, donc je (mais pas plus d'une heure ou deux)

* quand il réactive sa collaboration avec P. Bley (en 1974, pour un superbe disque, Quiet songs, paru deux ans plus tard sur le label de Bley, IAI), Giuffre a enregistré après 10 ans de silence discographique un album assez orientalisant, Music for people, birds, butterflies & mosquitoes (1972) avant un second en 1975, River chant, qui marquent une inflexion dans son jeu, beaucoup moins dur qu'à l'époque de rupture (avec le Giuffre période cool) du 1er trio avec Bley et Swallow; sur Conversations with a goose, son jeu s'est donc largement adouci par rapport ce live de 1961 où le trio joue des titres de Fusion et Thesis.

Ton Paul Bley à commis ce morceau cher à mon coeur:
watch?v=LzzucQ509D4

    

Il est de Carla *, pas de Paul.

* sa 1ère meuf... je sais, ces artistes ont une vie sentimentale un peu compliquée à suivre : Voici, Closer (bien que le titre de ce torchon ait été emprunté à une autre composition Carla Bley, c'est un scandale !) et Gala ne s'intéressent même pas à eux.

   
Toutes mes excuses Carla.

Quoi qu'il en soit un morceau magnifique!!!

Carla Bley est une remarquable compositrice de thèmes (et arrangeuse, par contre pour ce qui est de ses enregistrements personnels, à part Escalator over the hill pour lequel elle a composé A.I.R = All India Radio, en ce qui me concerne), dont certains sont souvent joués, comme Vashkar, cité plus haut, dont tu connais probablement la version de Tony Williams avec McLaughlin.

Oui dans le Emergency du Tony Williams Lifetime...disque interessant hélas grevé par une prise de son catastrophique et un Williams qui s'est mis en tête de chanter   

arnaud bellemontagne a écrit:

disque interessant hélas grevé par une prise de son catastrophique et un Williams qui s'est mis en tête de chanter

Tu vois bien qu'il n'y pas qu'Annette Peacock qui s'y essaye ! ... un peu plus heureusement à mon avis, quoi que tu en dises par ailleurs en floodant (sacrilège !) le fil de Saint John


Ceci dit, le meilleur interprète de Carla Bley est encore Paul Bley, à commencer par la réédition des albums Footlose et Syndrome chaleureusement recommandée par un dangereux monomaniaque sur la page précédente du fil (on y trouve notamment la 1ère version enregistrée de Vashkar).

De toute façon le jazz-rock et le chant ça n'a jamais fait bon ménage à part quelques exceptions géniales comme le Todd Rundgren's Utopia par exemple.

2 des 3 albums enregistrés par Jimmy Giuffre avec Paul Bley et Steve Swallow en 1961 et 1962 (manque Thesis enregistré quelques mois après Fusion).

Aucune rupture d'avec le Giuffre à la sonorité veloutée dans Fusion, un album paisible dans la lignée des précédents avec Jim Hall, où le piano de P. Bley se substitue plutôt bien à la guitare de J. Hall.

Free Fall est beaucoup plus aride : JG joue pratiquement tout le temps dans l'aigu ou le suraigu avec l'évidente volonté de se défaire de son "beau" son et celle aussi de déstructurer autant que possible ce qui peut ressembler à une composition traditionnelle : très avancé pour l'époque, où le free-jazz était encore en devenir, mais un peu éprouvant en ce qui me concerne.

Les deux premiers albums, de 1989, sont essentiellement une collection de solos et duos. Une préférence personnelle pour Fly away little bird (1992), où le trio joue aussi plusieurs standards, comme ce I can't get started : watch?v=-MFsMH6XlVU

C'est assez mignon, ce I can't get started.
Un détail : à 4'13, les basses de Paul Bley m'ont l'air de descendre jusqu'au sol... c'est quoi ce piano, ça existe ça ?

J'ai écouté quelques trucs de Paul Bley au gré de tes suggestions, Alifie, ça a l'air d'être un pianiste intéressant (je connaissais pas du tout) mais j'ai pas encore eu l'illumination. Pourquoi es-tu si fan ? Tu peux expliquer un peu ce qui te plaît dans son jeu ?

Wow au premier coup d'oeil j'ai cru qu'il s'agissait de cette pochette... style de musique un peu différent.

jerome a écrit:

J'ai écouté quelques trucs de Paul Bley au gré de tes suggestions, Alifie, ça a l'air d'être un pianiste intéressant (je connaissais pas du tout) mais j'ai pas encore eu l'illumination. Pourquoi es-tu si fan ? Tu peux expliquer un peu ce qui te plaît dans son jeu ?

Pas simple, car je suis tombé dedans petit : c'est un des premiers pianistes que j'ai écouté avec Monk et comme ce dernier vu en concert, ce qui détermine souvent des adhésions dont on ne se défait plus.

Son économie de moyens d'abord, du moins dans la période qui va de ses débuts, plutôt bop sous l'influence de Tristano (un 1er album enregistré à 20 ans avec Mingus et Art Blakey, après avoir accompagné avant ça Parker, Rollins ou Coltrane à Montreal), à la fin des années 70.

La singularité de ses trios des années 60 ensuite : je ne vois rien d'équivalent, du moins à l'époque, avec autant d'espace dans la formule piano-basse-batterie, à part Bill Evans bien sûr, et Bley se situe probablement, comme le déclarait Annette Peacock, quelque part entre B. Evans et Cecil Taylor. Et j'aime beaucoup son jeu souvent chaloupé et ses tics, comme celui de doubler systématiquement des notes.

Bley est aussi un "passeur" et d'une belle plasticité, puisqu'après avoir aidé Ornette Coleman, peu populaire à l'époque, à constituer son 4tet historique lors d'un long séjour à Los Angeles où il multiplia les expériences, il va de Giuffre à Rollins au début des années 60, encourage les vocations de compositrices de thèmes de ses deux épouses successives, Carla Bley et Annette Peacock, les enregistre à foison en trio, enregistre aussi avec les deux plus brillants souffleurs de Sun Ra, dont il publiera un album sur son label IAI, avant d'être en duo avec Annette Peacock un des premiers à associer jazz et synthétiseurs, sans utiliser ceux-ci comme de simples orgues électroniques (les enregistrements, tous live, du Paul Bley-Annette Peacock Synthesizer Show sont assez détonnants), tout ça dans les seules années 60. De belles choses dans cette lancée dans les années 70 aussi, par la suite il faut un peu plus faire le tri et, comme d'autres, son jeu s'est infléchi, moins sobre même si on y trouve encore, du moins pour moi, une belle intelligence musicale (le I got rythm que j'avais mis dans un de mes bt par ex.).

Enfin, en ajoutant que je suis un inconditionnel de Gary Peacock, et un fan aussi de Motian, Barry Altschul, Giuffre, Han Bennink et nombre de musiciens qu'on trouve systématiquement autour de Paul Bley, tout comme des répertoires de Carla Bley et d'Annette Peacock, personnellement je suis en terrain d'élection, mais il me semble, au delà de ma propre subjectivité, que Bley est un musicien important, pour ne pas dire majeur, et largement sous-estimé du jazz moderne, au moins à l'époque du basculement vers le free où son apport est tout à fait singulier.

D'ailleurs Jarrett lui a emprunté quelques petites choses (pas pour rien qu'il joue avec Peacock).
Tu parlais de tes trios préférés.Tu n'est pas sensible a celui de Jamal?

Sinon je m'ecoute ça:
Oregon:Out of the Woods (78)



Un Jazz typiquement 70's, ultra-européen avec un son léché et une esthétique épurée typique des productions ECM de l'epoque.

Une musique raffinée et élégante que les amateurs intransigeants de swing d'obedience afro-americaine ne manqueront pas de noyer sous leurs sarcasmes...

arnaud bellemontagne a écrit:

Une musique raffinée et élégante que les amateurs intransigeants de swing d'obedience afro-americaine ne manqueront pas de noyer sous leurs sarcasmes...

Sais pas de qui tu parles,   mais en ce qui me concerne pas le moindre sarcasme, tout le monde a le droit d’écouter de la musique fade tièdedélicate, voilà, délicate   

Et en parlant de musique européenne, et même française, en voilà une qu’elle est bonne, la rencontre à priori improbable du rock et du free, un duo guitare/contrebasse. A noter que Joëlle Léandre est aussi connue par le monde du classique pour avoir enregistré des œuvres de Scelsi (je crois bien que certaines (sinon toutes) lui étaient dédicacée d’ailleurs.

arnaud a écrit:

Tu parlais de tes trios préférés.

Plutôt de (certains de) mes batteurs préférés en fait, j'ai un faible pour les "bruitistes" qui arrivent à s'émanciper des contraintes de l'instrument*.

Citation :

Tu n'est pas sensible a celui de Jamal?

Si, évidemment, mais ne demande surtout pas de me lancer dans une liste (et pas plus pour les batteurs), je suis nullissime dans l'exercice (d'ailleurs choisir, c'est renoncer, pourquoi se faire du mal ?)

Citation :

Sinon je m'ecoute ça : Oregon:Out of the Woods (78)

Un Jazz typiquement 70's, ultra-européen avec un son léché et une esthétique épurée typique des productions ECM de l'epoque.

Tu as déjà essayé d'écouter un ECM bien réverbéré au casque ? Tenté cette nuit (avec un enregistrement d'un certain P.B.) : j'ai abandonné vite fait cette idée saugrenue, craignant de rêver ensuite que j'étais enfermé à l'intérieur d'une chambre d'écho.

Citation :

Une musique raffinée et élégante que les amateurs intransigeants de swing d'obedience afro-americaine ne manqueront pas de noyer sous leurs sarcasmes...

Allons, allons, néthou n'est pas comme ça, il est aussi cool que Basie et Lester réunis.


* mais pas seulement, il vaut mieux préciser après avoir été médisant à propos de Max (une connerie de plus à mon actif, je n'en suis plus à ça près)

Bien sûr que Néthou est super cool, mais Oregon c'est une conception très européenne et chambriste du Jazz...on est aux antipodes des Jazz Messengers.C'est pas une critique, j'aime beaucoup cette approche très plastique de la musique même si elle court le risque de verser à tout instant dans la muzak.


Sinon qu'est-ce que tu disais sur Max Roach?   

arnaud a écrit:

Oregon c'est une conception très européenne et chambriste du Jazz [...] C'est pas une critique, j'aime beaucoup cette approche très plastique de la musique même si elle court le risque de verser à tout instant dans la muzak.

ou le , mais là Manfred Eicher et les ingénieurs du son d'ECM y sont peut-être pour quelque chose (arriver à rendre soporifique même l'Art Ensemble of Chicago, il fallait le faire !)

Citation :

Sinon qu'est-ce que tu disais sur Max Roach?

serait de mise, mais comme tu as été absent du forum quelque temps...

Spoiler:

Alifie a écrit:

Citation :

Une musique raffinée et élégante que les amateurs intransigeants de swing d'obedience afro-americaine ne manqueront pas de noyer sous leurs sarcasmes...

Allons, allons, néthou n'est pas comme ça, il est aussi cool que Basie et Lester réunis. [

Penses-tu, je vais m'empresser d'écouter ça pour que mon esprit taquin reprenne un peu d'entraînement ...   

Coucou, me revoilou...

Bon hé bin c'est pas mal, Oregon; faut juste faire attention à ne pas s'endormir au début, mais après ça passe très bien (et puis c'est moins cher qu'un Prozac); Chuis méchant, hein, mais les productions Alifie m'ont dit qu'il y avait "sarcasmes" dans le cahier des charges. Et moi j'suis consciencieux et boulot-boulot, alors j'applique...

En partant du constat de base "ça dépote moins que Louis Jordan" (de base parce que ça s'applique dans 99.5 % des cas), faut quand même être honnête: voilà de la musique aimable, planante mais pas trop, qui ne prétend pas ni n'agresse, et c'est pas désagréable.
Elle est quand même symptomatique de plein de choses (moi ça me fait penser à E.S.T. que j'écoute de temps en temps, si si...), et notamment du fait qu'elle manque de "matière" musicale; si je me plonge dans un Coltrane bien frais (par ex.), en 2 mn j'aurai plus d'idées musicales que dans tout le disque d'Oregon.
Ce qui est un peu le mal musical actuel. On part d'une idée musicale pas trop mal, et 8 minutes après on y est encore. L'impression que les musiciens n'ont rien à dire véritablement, pas de discours ni d'idées.
Quand c'est fait aimablement et sans prétentions, c'est pas plus mal qu'autre chose; après tout dans un jazz bien plus classique, nombre de musiciens n'ont eux-aussi pas trop d'idées et tombent facilement dans le cliché.


Super cool, le Néthou, qu'y disaient...

Merci pour cette reaction.
Très interessant le fait que tu parles de Coltrane.Il est sans doute pour beaucoup dans la demarche d'Oregon si typiquement 70's qui consiste à chercher des sources d'inspiration au dela du jazz(Inde et folklores divers).Nul doute que Coltrane a joué un rôle de pionnier avec des oeuvres comme Olé, India ou Kulu sé mama.Certes Oregon européanise et lisse beaucoup(notamment d'un point de vue rythmique) la modalité coltranienne, d'ou le côté un peu clinique de son esthétique.Mais j'aime beaucoup son syncrétisme idianisto-classiquo-folk.Du point de vue des idées, il y a une telle urgence affectuelle dans la musique de Coltrane qu'elle semble difficile a concurrencer sur ce terrain(Monk?Mingus?).Mais si le groupe Oregon fait preuve de moins de densité, il affiche une elegance tout à fait digne selon moi de la grande époque du MJQ.

Réécouté grâce à Lucien : démontre qu'on peut à peu près tout faire en jazz, y compris jouer Le Chant des partisans à la manière de Keith Jarrett : watch?v=o99H3miJKms

...c’est bizarre, parce que je sens bien que Rzewski (ou d’autres zozos dans le même genre), que j’adore, c’est très jazz (rien que son jeu sonne jazz, d’ailleurs, et puis il y a aussi la présence quasiment systématique de parties improvisées) ; mais ce genre de choses, j’ai beau essayer, cela ne passe pas... 

C'est une approche très naïve, à la différence des fanfares kurtweilliennes de Carla Bley pour le Liberation Music Orchestra de Charlie Haden, et c'est cela qui fait son charme, pour autant qu'on y soit sensible évidemment : je sais bien qu'on est très loin de ton cadre de référence et de tes goûts avec ce genre de musique.

...quand je dis « ce genre de choses », avec ma culture jazz non pas tendant vers zéro mais égale à zéro, je vise plus large que juste un album, hein. 

Bon, ça ne sera donc probablement pas mieux avec http://grooveshark.com/#!/album/The+Ballad+Of+The+Fallen/1420563 , mais ça n'a strictement aucune importance, il y a une foultitude de choses à écouter à part du jazz.

http://grooveshark.com/album/Not+In+Our+Name/2616875
http://en.wikipedia.org/wiki/Not_in_Our_Name_(album)

J'aime beaucoup le saxophoniste alto Miguel Zenón, dont je ne connais rien d'autre, sur cet album, le 4ème du Liberation Music Orchestra de Charlie Haden (où il y a même un peu de reggae, jerome).

http://en.wikipedia.org/wiki/Miguel_Zenon

Citation :

J'aime beaucoup le saxophoniste alto Miguel Zenón, dont je ne connais rien d'autre

--> /watch?v=-cE3fgdFZ8Y

Citation :

où il y a même un peu de reggae, jerome

"Un peu", c'est pas assez !

jerome a écrit:

Citation :

J'aime beaucoup le saxophoniste alto Miguel Zenón, dont je ne connais rien d'autre

--> /watch?v=-cE3fgdFZ8Y

Je me doutais bien que tu le pratiquais, je vais regarder ça dès que je peux voir le tube.

jerome a écrit:

Citation :

où il y a même un peu de reggae, jerome

"Un peu", c'est pas assez !

Un peu, c'est déjà pas mal sur un album de jazz.

arnaud bellemontagne a écrit:

Merci pour cette reaction.
Très interessant le fait que tu parles de Coltrane.Il est sans doute pour beaucoup dans la demarche d'Oregon si typiquement 70's qui consiste à chercher des sources d'inspiration au dela du jazz(Inde et folklores divers).Nul doute que Coltrane a joué un rôle de pionnier avec des oeuvres comme Olé, India ou Kulu sé mama.Certes Oregon européanise et lisse beaucoup(notamment d'un point de vue rythmique) la modalité coltranienne, d'ou le côté un peu clinique de son esthétique.Mais j'aime beaucoup son syncrétisme idianisto-classiquo-folk.Du point de vue des idées, il y a une telle urgence affectuelle dans la musique de Coltrane qu'elle semble difficile a concurrencer sur ce terrain(Monk?Mingus?).Mais si le groupe Oregon fait preuve de moins de densité, il affiche une elegance tout à fait digne selon moi de la grande époque du MJQ.

Si j'ai cité Coltrane, c'est sans doute inconsciemment parce que je savais que je m'adressais à un fan...
J'aurais pu aussi bien parler de musiciens d'époque, de style ou d'instruments très différents comme Clifford Brown, Johnny Hodges, Hampton ou Tatum, pris comme exemple de musiciens qui se caractérisent par leur créativité musicale sans cesse renouvelée et qui trouvent 20 idées par chorus. Par opposition à beaucoup (beaucoup) de musiciens contemporains qui donnent vraiment l'impression de n'avoir rien à dire.
En plus il se trouve que je ne connais pas le Coltrane des années 60 (et oui, j'ai de sérieux manques...) qui s'inspire entre autres de la musique indienne. En le citant je pensais surtout à ce bouillonnement créatif génial qui le caractérise entre 55 et 60, cette impression de puissance créatrice qui fait contraste avec la trompette de Miles Davis. Dans Kind Of Blue, disque pourtant abouti (pour faire dans la litote...), Coltrane donne déjà l'impression de regarder plus loin...

Oregon ne me rappelle pas spécialement le MJQ, mais il est clair que sans le MJQ, ce type de musique n'aurait pas été.

watch?v=2LRjNR777jY : une version de 1966 d'Ida Lupino, le seul "tube" de Paul Bley (signé Carla Bley).

C'est joli, ces CDs à pochette cartonnée en fac-similé du LP d'origine, je n'en avais pas encore avec une pochette double, ceux-là on dirait des disques pour enfants.

néthou a écrit:

En plus il se trouve que je ne connais pas le Coltrane des années 60 (et oui, j'ai de sérieux manques...)

Effectivement c'est une vraie béance dans le parcours d'un incommensurable jazzfan de ton acabit.  

Bon ben tu vas aller de merveilles en merveilles (My Favourite Things, Olé, Africa/Brass, A Love Supreme,Live At Birland,Crescent...)  


Sinon ce Free For All de Blakey tourne décidement de plus en plus sur ma platine:


Du fabuleux et inquiet morceau-titre (aux relents coltraniens avec un Blakey dechainé  ) au grisant "Core" c'est un pur bonheur.  

 

arnaud bellemontagne a écrit:

Effectivement c'est une vraie béance dans le parcours d'un incommensurable jazzfan de ton acabit.  

Bon ben tu vas aller de merveilles en merveilles (My Favourite Things, Olé, Africa/Brass, A Love Supreme,Live At Birland,Crescent...)   

Ah mais çui-là, je connais, c'est même un de mes favoris, tous courants confondus.
Et un des meilleurs chorus de Coltrane que je connaisse, c'est celui que prend ... McCoy Tyner (  ) sur My Favorite Things...

Le chorus de Tyner sur My Favourite Things va au dela des mots.     

évidemment

aussi bien sûr